Les résultats obtenus à partir de l'analyse des
entretiens tendent à démontrer que les étudiants ont des
opinions positives mais également négatives à
l'égard du développement durable. Concernant les
représentations positives, les étudiants estiment que le
développement est « important » et « positif
» de manière générale. Par ailleurs, celui-ci
pourrait contribuer à rendre le « monde meilleur ».
Les enquêtés semblent donc avoir conscience de la finalité
du développement durable. Cependant, c'est la dimension environnementale
qui « pèse » dans la définition des étudiants
concernant le développement durable. En effet, le début des
entretiens est marqué par une vision « écolo-centré
» de celui-ci. On remarque un effet réducteur puisqu'ils associent
le développement durable à l'aspect environnemental. Les
étudiants n'ont pas manqué d'ajouter que l'enseignement à
l'université, qui leur aie proposé, a eu un impact positif
puisque celui-ci a permis d'élargir leur vision concernant le
développement durable.
De ce fait, ils ont pu comprendre que d'autres aspects
s'inscrivaient dans les logiques de développement durable. Par exemple,
ils ont eu conscience que les entreprises étaient des acteurs
incontournables. En définitif, ils ont appris davantage sur le pilier
social. Enfin, l'enquête a révélé que le
développement durable était un effet générationnel.
Les logiques de développement durable n'étaient pas
appréhendées de la même manière selon les
générations. L'enquête du CREDOC a mis en évidence
un clivage générationnel entre les jeunes et les plus
âgés. Les plus âgés n'auraient pas une idée
précise de ce que signifie la notion de développement durable
alors que les plus jeunes auraient une idée plus précise. Ces
résultats confirment les résultats de l'enquête sur les
étudiants de Paris 7. Les enquêtés ont également mis
en évidence cet effet générationnel.
Concernant les représentations négatives, la
notion de développement durable est perçue comme une notion
« fourre-tout » ou encore « trop large ». Les
étudiants estiment que celle-ci est très large, ambiguë et
pas comprise de tous. Ils estiment également que le développement
durable n'est pas accessible à tout le monde. Il existerait un effet
discriminant rendant difficile tout accès à l'information
relative au développement durable. Selon les étudiants, le
développement durable serait réservé à une
élite ayant de hautes qualifications. Elle serait également
difficile d'accès en termes de pratiques créant des clivages
entre les villes favorisées et défavorisées
(équipements comme les transports.) Les villes
défavorisées n'auraient pas les ressources nécessaires
pour financer des transports répondant aux logiques du
développement durable. Cela met en évidence le coût
élevé du développement durable.
L'enquête a montré que certains acteurs
pouvaient être remis en cause comme par exemple les médias. Les
étudiants estiment que les médias exposent des piliers au
détriment des autres. Par exemple, lors de conjoncture économique
défavorable, les médias mettraient à distance le pilier
environnemental, privilégiant alors les informations relatives aux
fractures socio-économiques que connaît le pays (chômage).
Paradoxalement, les résultats de l'enquête qualitative ont
montré que les médias tendraient également à
surexposer l'aspect écologique. Cette surexposition serait responsable
de l'ancrage de l'aspect écologique dans l'esprit des individus. Cette
visibilité médiatique aurait donc des conséquences quant
à la perception des individus du développement durable. En effet,
les étudiants pourraient avoir une vision erronée du
développement durable.
Concernant l'étude quantitative, la majorité
des étudiants estiment avoir une idée « précise
» de ce que signifie la notion de développement durable.
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L'enquête a montré que les opinions «
pèsent » davantage lorsqu'elles sont négatives. Le
développement durable semble encore réduit aujourd'hui à
l'aspect environnemental même si d'autres aspects tendent à
émerger. De manière générale, les étudiants
ont conscience de l'importance et de la signification du développement
durable. Cependant, on relève un manque d'information, que ce soit des
informations mises en places ou des informations relatives à la
définition de cette notion.
Les problématiques autour du développement
durable devraient être intégrer dans le quotidien des individus
mais elles semblent encore être l'apanage des politiques plutôt que
de la population.