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Les déterminants de l'inflation en Guinée.

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par Mamadou Safayiou DIALLO
Université de Sonfonia - Master 2014
  

Disponible en mode multipage

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    REPUBLIQE DE GUINNEE UNIVERSITE DE SONFONIA

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT PRE- FACULTE DE SCIENCES ECOOMIQUES UNIVERSITAIRE ET DE LA RECHERCHE ET DE GESTION (FSEG)

    SCIENTIFIQUE(MEPURS)

    PREMIERE PROMOTION

    Mémoire pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies en
    Sciences Economiques(DEA)


    Option : Politique économique

    Thème :

    LES DETERMINANTS DE L'INFLATION EN GUINEE

    Présenté par :

    Mamadou Safayiou 2 Diallo

    Sous la direction :

    Ahmadou Oury Koré Bah Ph, D Pr Adama DIAW Maitre de conférences Agrégé en Sciences Economiques

    Février 2014

    AVERTISSEMENT

    LA FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES. APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES. APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES.

    DEDICACE

    «Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux Louange à Allah »

    «Que le salut soit sur notre prophète Mohammed (PSL), sa famille et ses compagnons» Ce présent mémoire est principalement dédié à :

    Ma chère mère Mme Baldé Haoulatou ;

    Mon cher père Mr Diallo Mamadou Saliou ;

    Mes frères et soeurs ;

    Feu Dr Aly Badara Dioubaté ;

    Mes amis de promotions ;

    Tout le personnel de l'université de Sonfonia ;

    REMERCIEMENTS

    Au terme de mon travail de fin d'études, il serait ingrat de ma part de ne pas reconnaître publiquement le soutien des uns et des autres. Mes remerciements s'adressent à:

    Dr Ahmadou Oury Koré BAHDoyen de la faculté des sciences Economiques et de Gestion del'Universitéde Sonfonia,ainsi qu'au professeur Adama DIAWDirecteur de l'UFR Sciences Economiques et de Gestion del'Université Gaston BERGER de Saint Louisqui ont accepté très spontanément de diriger ma recherche et qui se sont acquittés de leur devoir avec rigueur et bonne foi.

    Dr Salim FOFANA Vice Doyen chargé des études,Dr Macki TRORE Vice Doyen chargé de la recherche et Directeur du programme Politique Economique et Analyse Economique de Projets, Dr Babady Dikane KALABANE chef de département des Sciences Economiques, Mr Ahmadou Kalla DIALLOchef de départementSciences comptables,Mr Fodé SACKOchef de département Banque et Financespour les critiques, suggestions et conseils prodigués tout au long de notre formation.

    Elhadj Abdoulaye TOURE Directeur National du Plan, Mr Lansana FOFANA chef de division à l'INS, Mr Mamadou DIALLO Chef section étude prospective à la DNP etMr Alpha Oumar BAHEconomiste pays au FMI qui m'ont apporté une aide précieuse dans la collecte des données.

    Dr Alpha Saliou DIALLO, Mr BrunoBILIVOGUI, Mr Karamoko CAMARA, MrAlpha Ousmane BAH, Mr Jules SANDOUNO, Mr Boubacar DIALLO, MrAmadou Bailo BAH, Mr Hassane DIALLO, Mr Facinet CONTE, tous professeurs d'Université, pour leurs critiques et suggestions.

    Tous les enseignants qui ont contribuéà ma formation depuis le cours primaire jusqu'à l'Université en passant par le cours secondaire. Pour finir je tiens à remercier tous les membres de ma famille pour leurs soutiens, et, plus particulièrement mon frère Mamadou Diawo DIALLO sans qui, ce document n'aurait probablement pas vu jour.

    RESUME

    La maîtrise de l'inflation est un des principaux défis posés à bon nombre de banques centrales dont la BCRG. Dès lors, caractériser l'inflation est un préalable pour réussir ce pari non moins ambitieux. Notre travail se propose d'analyser si les facteurs couramment rapportés dans la littérature seraient aussi explicatifs de l'inflation en Guinée.

    Grâce à un modèle à correction d'erreur à 4 variables estimées sur des données annuelles de 1986 à 2012, nous avons identifié que le niveau général des prix dépendrait dans ce pays, de l'évolution de la masse monétaire M2, du PIB, du taux de change. Ce modèle qui passe quelques tests de validation donne également de bons résultats pour la prévision en échantillon. A l'issu de l'estimation, la masse monétaire M2 et le PIB, se révèlent non significatifs à court terme,par contre elles sont très significative à long terme. Cependant l'inflation répond aux chocs émanant du taux de change à court terme comme à long terme.

    Comme les prix des produits de base sont réglementés par l'État, ce dernier devrait limiter ses interventions visant la hausse des prix à cause des taxes élevées pour équilibrer son budget de fonctionnement. Il devrait accroître la production, attirer les capitaux étrangers en faisant preuve de bonne gouvernance politique et économique.

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    ADF Dickey-Fuller Augmented

    BCRG Banque Centralede la République de Guinée

    CEMAC Communauté Economique et Monétaire des Etas de l'Afrique Centrale

    CFA Communauté Financière d'Afrique

    GNF Guinea New Franc

    ECM Error Correction Models

    FMI Fond Monétaire International

    PAS Programme d'Ajustement Structurel

    BM Banque Mondiale

    IHPC Indice Harmonisé des Prix à la Consommation

    IPC Indice des Prix à la Consommation

    MCO Moindres Carrés Ordinaires

    PIB Produit Intérieur Brut

    PMA Pays Moins Avancés

    PME Petite et Moyenne Entreprise

    PPTE Pays Pauvres Très Endettés

    PREF Programme de Reforme Economique et Financier

    TD Taux Directeur

    TRM Titres de Régulation Monétaire

    TS Trend Stationnary

    UE Union Européenne

    UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest africaine

    VAR Vectoriel Auto Régressif

    ZMAO Zone Monétaire de l'Afrique de l'Ouest

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION 1

    CHQPITRE1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE ET L'ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS MACROECONOMIQUES DE LA GUINEE 4

    SECTION1 :LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE 4

    SECTION 2 :L'ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS MACROECONOMIQUES DE LA GUINEE 12

    CHAPITRE 2 : CADRE THEORIAUE DE L'INFLATION 23

    SECTION1 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L'INFLATION 23

    SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE 28

    CHAPITRE 3 :ANALYSE DES DTERMINANTS DE L'INFLATION EN GUINEE 42

    SECTION 1 : SPECIFICATION DU MODELE 42

    SECTION 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS 53

    CONCLUSION GENERALE 61

    LISTE DES TABLEAX

    Tableau n°1: Indice des prix à la consommation 18

    Tableau n°2 : Indice harmonisé des prix à la consommation 19

    Tableau n° 3: Nommenclature secondaire 21

    Tableau n° 4: Hypothèse des signes 46

    Tableau n°5 : Test de racine unitaire 49

    Tableau n° 6 :Test de cointégration de Johansen 52

    Tableau n° 7 : Resulttats de l'estimation: 58

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique 1: Evolution du PIB réel(en %) de 1986 à 2012 12

    Graphique 2 : Evolution de la masse monétaire M2(en %) de 1986 à 2012 14

    Graphique 3: Evolution du taux d'inflation(en %) de 1986 à 2012 16

    INTRODUCTION GENERALE

    Des nombreux problèmes qui préoccupent les économistes, figure celui de l'inflation et son origine. Le problème est, sans conteste, l'un des plus délicats vu son coût économique etsocial.La poursuite d'une maîtrise de l'inflation constitue la pierre angulaire des politiques économiques en général et de la politique monétaire en particulier. En effet, l'objectif final de la politique monétaire demeure la stabilité des prix, en vue de sauvegarder la valeur interne et externe de la monnaie.

    Si des taux d'inflation élevés ont été observés dans les pays du Nord comme du Sud, il semble qu'en général le phénomène est plus fréquent dans le Sud; les pays avancés semblent l'avoir maîtrisé actuellement. Beaucoup de pays avancés parviennent à contenir le niveau d'inflation dans une fourchette cible de façon durable alors que dans plusieurs pays en développement, les taux d'inflation sont à la fois élevés et instables. Ainsi, la lutte contre l'inflation apparaît comme l'une des principales missions assignées à pas mal de Banques Centrales.

    Le Federal Reserve Act amendé en 1978 dispose que « l'objectif confié à la Fed est d'assurer le plein emploi, la stabilité des prix et la modération des taux d'intérêt ». Beaucoup plus explicite, l'article 105 du Traité de Maastricht stipule que l'objectif principal de la Banque Centrale d' Europe doit être de maintenir la stabilité des prix. Greenspan1(*)(1990) définit la stabilité des prix comme une situation durant laquelle le taux d'évolution anticipé du niveau général des prix cesse d'être un facteur de décision dans les choix des individus et des firmes. Cette définition nous paraît assez satisfaisante et traduit l'essence même de l'esprit de la mission confiée à l'Autorité monétaire centrale.

    La stabilisation des prix fait partie intégrante des attributions de la BCRG, mais malgré cela, la Guinée à l'image de plusieurs pays en développement n'échappe point à cette spiraleinflationniste car, malgré la politique monétaire de la Banque Centrale, l'inflation est certes très instable sur la période d'étude.

    En Guinée, le taux moyen de l'inflation s'est d'abord accru de manière drastique, culminant à un taux annuel moyen de 65 % en 1986 lorsque la monnaie nationale a été dévaluée de 92 %. A partir de 1993, il a fortement chuté et est resté sous contrôle jusqu'en 1999, principalement en raison de la relative stabilité de la politique monétaire.

    Sur la période 2000-2010, l'inflation est passé de 7,2% en décembre 2000 à 20,8%, avec un pic de 39,1% en décembre 2006. En 2011, à la suite de la politique monétaire restrictive prônée par le nouveau gouvernement, le taux d'inflation a largement chuté pour se placer à 12,8% en 2012 contre 19% en 2011.

    L'importance de l'étude réside dans le fait qu'il y a un lien étroit entre inflation et «coût de la vie». Depuis 1986, la Guinée a connu une forte variation de son inflation. Les diversprogrammes de stabilisation qui ont été mis en oeuvre n'ont produit qu'un répit temporaire,alors que l'inflation demeure la principale caractéristique de l'économie guinéenne. Bien qu'un volume important de publications ait été consacré à l'analyse des facteurs déterminantsde l'inflation, peu de littératures ont été consacrée à l'économie guinéenne. Notre travail vise à combler ce vide dans ce pays où justement l'inflation inquiète à plus d'un.

    Etant donnél'imbrication des objectifs macroéconomiques liés à l'atteinte et au maintien de la fortecroissance économique et à une faible inflation des prix, une compréhension des facteurs del'inflation devient déterminante.Ainsi, la question que nous nous posons est de savoir quels sont les facteurs explicatifs de l'inflation en Guinée, afin de mieux agir sur les causes de cette inflation ?

    L'objectif global de cette étude est la recherche des facteurs explicatifs de l'inflation en Guinée. De façon spécifique, il s'agit d'une part de faire une présentation de l'économie guinéenne dans son ensemble, puis, de faire une revue de la documentation pertinente autour de la littérature la plus récente possible et sur les bases de données des pays développés, des pays en développement, de la zone Franc CFA(UEMOA et CEMAC), de certains pays africains et de la Guinée. D'autre part de faire une analyse économétrique sur la base des résultats obtenus tirés de la stationnarité des variables jugées comme déterminantes, de leur cointégration et de la régression en utilisant le modèle à correction d'erreur. La mesure de l'inflation que nous utiliserons ici est l'indice du déflateur. Les variables identifiées pour le modèle qui sont susceptibles d'influer l'inflation sont : la masse monétaire (M2), le PIB, le taux de change du dollar par rapport au Franc Guinéen.

    Les hypothèses de recherche de cette étude sont les suivantes :

    H1 : une croissance de la masse monétaire et du taux de change a un effet positif sur les prix ;

    H2 : une croissance du PIB a un effet négatif sur les prix ;

    La présente étude intitulée les déterminants de l'inflation en Guinée de 1986 à 2012 est constituée de trois principales articulations.

    La première (chapitre1) est une présentation de l'économie guinéenne en l'occurrence la politique monétaire de la Banque Centrale et l'analyse de l'évolution de quelques indicateurs macroéconomiques.

    La deuxième (chapitre2) est la présentation du fondement théorique de l'inflation suivi de la revue sélective de littérature.

    La dernière (chapitre3) relative aux déterminants de l'inflation traite les déterminants de l'inflation teste dans un premier temps la stationnarité et la cointégration des variables avant de proposer un modèle à correction d'erreur suivi des limites et des suggestions pour la maitrise de l'inflation.

    CHAPITRE 1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE ET L'ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS MACROECONOMIQUES DE LA GUINEE

    Introduction

    SECTION 1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE

    L'étude des déterminants de l'inflation en Guinée nous mènera d'abord à procéder à une analyse d'ensemble de l'économie guinéenne. En premier lieu nous verrons de manière brève la politique monétaire menée par la Banque Centrale dans le cadre de la lutte contre l'inflation et la restauration de l'équilibre macroéconomique puis, en second lieu, nous verrons quelques indicateurs macroéconomiques afin d'apprécier les principales évolutions de l'économie guinéenne au cours de la période d'étude.

    1.1. Evolution de la politique monétaire de la BCRG

    La politique monétaire de la BCRG a enregistré de profondes mutations qui ont marqué ses 27 années d'ouverture à l'économie de marché. Ces mutations s'inscrivent dans le cadre du programme de réforme économique et financier(PREF) amorcé en 1985 et qui a été le début d'une nouvelle ère dans la transformation des structures du développement économique et social du pays.

    En effet, à la suite d'un diagnostic en 1985 de la situation économique de la Guinée, les nouvelles autorités d'alors acquièrent la conviction que le changement économique ambitionné était incompatible avec les anciennes structures financières. Il fallait alors construire un nouveau système qui soit solide, sain et capable de soutenir le secteur privé naissant. C'est dans cet esprit que le Gouvernement lance dès 1986 son premier programme d'ajustement structurel(PAS) en prenant d'abord appui sur les réformes du secteur financier. Cette réforme s'est matérialisée par la dotation de la Banque Centrale d'un nouveau statut, la création d'un système financier répondant aux normes internationales.

    Pour cela BCRG pratiqueune politique monétaire basée sur des instruments directs, le temps de mettre la jeune économie sur le sentier de la croissance. Elle gère de façon discriminatoire les lignes de crédits extérieures négociées par le gouvernement en faveur du secteur privé pour favoriser les secteurs de l'économie jugés prioritaires. Parallèlement, la BCRG jette les bases pour une supervision bancaire et financière efficiente.

    Après avoir dégagé les grandes lignes de la politique monétaire chapotée par la BCRG, nous aborderons l'évolution dans les objectifs de la politique monétaire et les instruments qui concourent à la réalisation de ces objectifs qui nous permettront ainsi de mieux percevoir les mutations qu'a connue celle-ci. Par la suite, nous évoquerons respectivement la politique monétaire de la BCRG avant et après la réforme de 1993.

    1.2 Les objectifs et instruments de la politique monétaire de la BCRG

    l.2.1 Les objectifs de la politique monétaire :

    Traditionnellement les objectifs assignés à la politique monétaire sont au nombre de quatre: la croissance économique, la stabilité des prix, l'équilibreexterne, et le plein emploi. A l'expérience il s'est avéré difficile voire impossible d'atteindre à la fois ces quatre objectifs. Les autorités monétaires des Banques Centrales étaient alors contraintes à opérer des arbitrages dans les choix des objectifs.

    Si l'objectif de croissance économique, par le financement prioritaire de certains secteurs considérés comme les leviers du développement, a prévalu aux premières années d'indépendance, pour la plupart des Banques Centrales dans les pays en développement récemment ouverts à l'économie de marché, la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) ne pouvait guère se contenter du ce simple rôle. Elle devait également participer dans un premier temps au rétablissement des équilibres macroéconomiques rompus. A ce titre, la Banque Centrale participe dans la lutte contre le chômage (en raison de la réduction des effectifs de la fonction publique par le premier programme d'ajustement structurel), à la stabilisation des taux d'intérêt et enfin à la relance de la croissance économique.

    L'objectif de croissance a très rapidement été relégué au troisième plan, derrière ceux de l'équilibre extérieur et de stabilité des prix. En effet, l'objectif de croissance s'est très vite révélé incompatible avec celui du résultat désiré de balance des paiements et du maintien d'un minimum de pression sur les prix intérieurs. Ces deux derniers aspects ont, par contre, toujours été une préoccupation de l'autorité monétaire.

    Aujourd'hui, la BCRG semble de plus en plus privilégier l'objectif de stabilité des prix. La hausse des prix entraîne en effet une perte de compétitivité des économies, une fuite des capitaux, un déséquilibre de la balance des paiements, ce qui peut pousser les agentséconomiques à des comportements attentistes et spéculatifs sur le GNF avec tout ce que cela comporte comme conséquences (dévaluation, crises).

    1.2.2 La politique monétaire de la BCRG avant la réforme de 1993 : usage des instruments directs

    Cette période se caractérise entre autre par: le contrôle administratif direct de la plupart des taux d'intérêt, préférentiels, pour certaines catégories de prêts spécifiques (exemple taux sur les prêts des projets agricoles), le plafonnement des crédits au niveau des banques individuelles ou au niveau global la priorité d'octroi de crédits à certains secteurs de l'économie, le refinancement auprès de la Banque Centrale (facilités de réescompte en faveur de certains types de prêts)

    Ø Les plafonds de réescompte

    La politique de réescompte repose sur une procédure de financement qui met en relation les banques secondaires et la Banque Centrale et qui ne passe pas alors par marché monétaire. Les banques de second rang empruntent directement les liquidités auprès de la Banque Centrale en réescomptant des titres qu'elles détiennent dans leur portefeuille. Les titres admis au réescompte étaient généralement des titres représentatifs de crédits à l'économie et des effets de commerce.

    Les plafonds de réescompteconstituaient le principal instrument de gestion monétaire de la Banque Centrale au cours de cette période, les plafonds globaux de réescompte fixaient, le montant maximum des concours à court terme et à moyen terme que l'Institut d'Emission pouvait consentir aux banques. Ces plafonds faisaient l'objet d'une répartition détaillée. Cette répartition, très complexe, rendait la gestion des plafonds peu aisée. On note une tendance haussière de ces plafonds entre 1986 et 1993 où ils sont passés de 15% à 25%.

    Ø Le contrôle sélectif et quantitatif du crédit

    Pour soutenir les secteurs et opérations jugés prioritaires, la Banque Centrale pratiquait à une grande échelle la politique sélective du crédit. Cette dernière consiste à différencier les conditions d'accès au crédit. Les secteurs de l'économie jugés prioritaires sont favorisés par une telle politique. Ils bénéficient alors des taux bonifiés, des crédits non plafonnés qui sont parfois garantis par des interfaces telles que les fonds de garantie.

    L'encadrement de crédit à son tour est un instrument de contrôle direct et quantitatif de crédit distribué par les intermédiaires financiers. Il a été institué à l'origine pour éviter la concentration excessive des risques.Il est devenu ensuite un instrument de politique monétaire. En cas de dépassement du plafond fixé par les autorités monétaires les banques subissaient des pénalités qui consistaient à déposer une proportion des crédits distribués sous forme de réserves supplémentaires non rémunérées auprès de la Banque Centrale. A l'inverse la non utilisation des crédits soumis à un plafond donnait droit à une économie de crédit c'est-à-dire une utilisation ultérieure.

    En Guinée, la politique sélective de crédit n'a pas eu les effets escomptés; au contraire, elle a introduit certaines distorsions au niveau de l'allocation des ressources et a engendré un gaspillage de ressources monétaires dans le secteur public et parapublic dont notamment au niveau de certains entrepreneurs nationaux et des organismes de commercialisation agricole. En effet, l'on a été amené à reconnaître que l'encadrement des crédits s'était révélé fort efficace mais comportait plusieurs inconvenants :

    · Il a figé les parts du marché des banques et a faussé ainsi la concurrence entre les banques ;

    · Il enlevait toute initiative au banquier dans la mesure où il fixait des normes par secteur d'activité. Les banques pouvaient être conduites alors à freiner l'activité d'entreprises saines pour soutenir des entreprises en difficultés ;

    · Il ne tenait pas compte des capacités des banques et rendait peu profitables les innovations financières ;

    Ø La politique des taux d'intérêt

    L'objectif de la BCRG dans la politique des taux d'intérêt est d'encourager les dépôts sans trop renchérir le coût du crédit puisque, les coûts trop élevés sont nuisibles au développement de la bancarisation du pays.Par ailleurs les niveaux encore élevés des taux d'inflation impliquent des réaménagements périodiques des taux d'intérêt. C'est ainsi que depuis 1986, l'évolution des taux d'intérêt s'inscrit en hausse jusqu'en 1992.

    1.2.3La politique monétaire de la BCRG après la réforme introduite de 1993 à nos jours: usage des instruments indirects

    C'est dans le cadre du programme d'ajustement économique et financier de la Guinée en 1993 qui a fait l'objet de négociation avec le FMI et la BM, que la Banque Centrale a mis un accent particulier sur les réaménagements de la politique monétaire qui s'articule désormais, autour des instruments du marché. En d'autres termes la mise en place des nouveaux instruments de la politique monétaire devrait permettre un meilleur contrôle de la liquidité bancaire et une maîtrise de l'évolution de la masse monétaire dans le but de maitriser l'inflation. La modalité du contrôle du crédit passe par une action sur la liquidité bancaire. Le réaménagement de la politique monétaire s'est accompagné d'une redistribution du rôle de la Banque Centrale, celle-ci oriente ses activités vers celles prioritaires d'un institut d'émission.

    Les instruments indirects (sont essentiellement représentés ici par les bons de trésor, la nouvelle politique de taux d'intérêt, les opérations d'open market et la politique des reserves obligatoires) agissent en influant sur l'offre et la demande.

    Ø Bons du Trésor (BDT)

    Introduits depuis 1993 en Guinée, les bons du trésor constituent l'une des opérations d'open market de la Banque Centrale qui se déroulent une fois dans la semaine (chaque mercredi). Ils sont émis et gérés par la BCRG pour le compte de l'Etat à des fins de financement des besoins de trésorerie de l'Etat. L'introduction de ces bons du trésor a eu pour objectif de permettre à la BCRG d'anticiper sur la base monétaire et d'absorber la liquidité bancaire en corrélation avec les objectifs macro-économiques.

    L'adjudication des bons du trésor se fait sur la base des offres de souscription des banques et des compagnies d'assurance dans l'ordre croissant des taux proposés. Les propositions d'offres sont ainsi acceptées ou rejetées, selon la loi de l'offre et de la demande sur le marché, par la commission d'adjudication composée de représentants du Trésor et de la Banque Centrale.

    Aujourd'hui, on dénombre les bons du trésor à 14 jours, 28 jours, 42 jours, 91 jours et 182 jours. Au cours de l'année 2008, la BCRG a émis sur le marché monétaire GNF 3391,820 milliards2(*) en Bons du Trésor, soit en moyenne GNF 282,652 milliards par mois. Avec une croissance moyenne de 7,4%, l'encours total des bons du trésor s'est fixé à 830,90 milliards contre GNF 371,80 milliards en 2007, correspondant à un endettement supplémentaire du Trésor de GNF 459,1 milliards de francs guinéens.

    Il convient de noter que depuis le 27 mai 2009, le trésor a cessé d'émettre des BDT.

    Ø La nouvelle politique de taux d'intérêt

    Les taux d'intérêt complètent le dispositif d'instruments existants en vue de mieux gérer la liquidité bancaire en Guinée. Déterminés sur le marché monétaire, ces taux sont fonction des transactions réalisées sur le marché des bons du trésor. En effet, à partir du taux des bons du trésor, les banques fixent librement les autres taux débiteurs et créditeurs.

    Le taux directeur de la BCRG, taux pivot des différents taux d'intérêt, était fixé à 22,25% durant les cinq (5) premiers mois de 2008. Suite aux tensions inflationnistes observées, cette valeur a été relevée par la BCRG pour atteindre 25,25% à partir du mois de juin. Les taux créditeur minimum et débiteur maximum sont restés libres durant toute l'année 2008. Au cours de cette année, le taux d'intérêt des titres de régulation monétaire était, en moyenne, estimé à 18,84%.

    Les taux moyens pondérés des bons du trésor à 28 jours, 42 jours, 91 jours et 182 jours étaient respectivement fixés à 19,98%, 19,73%, 19,25% et 20,94%, les bons du trésor à 14 jours n'étant pas émis durant 2008.

    Les instruments de la politique monétaire, qui viennent d'être présentés sont limités pour contrôler la circulation fiduciaire. Il importe de signaler leurs limites.

    Ø La politique d'open market

    La politique d'open market consiste en une intervention de la Banque Centrale sur le marché monétaire sous forme d'achat ou de vente des titres pour influencer la liquidité des banques et leurs capacités de prêt. Les titres qui sont achetés et vendus par la Banque Centrale sont généralement des titres publics.

    Jusqu'en novembre 2000 les opérations d'open market ont porté essentiellement sur les nouveaux bons de trésor issus de la conversion des avances permanentes de la BCRG à l'Etat.

    Il convient de noter que les transactions sur les titres des créances de la BCRG appelés titres de régulations monétaires(TRM) introduites le 10 novembre 2000 à la place des nouveaux bons de trésor sont transformés en prêt de long terme sur le trésor public.

    Les titres de régulations monétaires (TRM) sont des titres émis par la BCRG dans le cadre strict de la politique monétaire dont l'objectif est la régulation de la liquidité bancaire. Ils sont émis également une fois par semaine (chaque vendredi). Les souscriptions des titres de régulation monétaire sont limitées seulement aux banques. Comme ceux des bons du trésor, le taux sur les TRM résulte de la loi de l'offre et de la demande sur le marché des titres. Il existe des TRM à 7 jours, 14 jours, 28 jours, 42 jours et 91 jours. A ce jour, seuls les TRM à 14 jours sont émis par la BCRG.

    L'encours des TRM s'est établi à 264 milliards de francs guinéens à fin décembre 2008 contre 163 milliards à fin décembre 2007.

    Si les réserves obligatoires visent à limiter la capacité d'intervention des banques et à stabiliser les taux d'intérêt, les TRM servent à réguler les liquidités du système bancaire en fonction de l'objectif de la Banque Centrale. Le taux des réserves obligatoires est fixé par la BCRG tandis que les taux d'intérêt sur les titres de régulations monétaires (TRM) sont eux fixés par le marché.

    Les facilités permanentes, contrairement aux titres de régulations monétaires (TRM), ne donnent pas lieu à des opérations de marché. Elles sont réalisées dans le cadre bilatéral entre la Banque Centrale et les banques primaires. Ce sont des instruments qui, après arbitrage entre compensation interbancaire, réserves obligatoires et opérations courantes directes avec la clientèle, donnent la possibilité aux banques de placer leurs excédents de liquidité (facilité de dépôt) ou d'emprunter un montant donné pour faire face aux problèmes de trésorerie immédiate ou de réserves obligatoires (facilité de prêt), chacun d'eux pour une durée de 24 heures.

    Le taux sur la facilité de dépôt est le Taux Directeur (TD) de la BCRG moins quelques points de pourcentage, tandis que le taux sur la facilité de prêt est le TD plus quelques points de pourcentage. La facilité de dépôt peut donc être considérée comme une opération de ponction de liquidités à plus faible coût pour la BCRG et la facilité de prêt comme une opération d'injection de liquidités à un coût plus élevé pour les banques, les deux pour des maturités de 24 heures.

    Ce corridor définit autour du taux directeur l'essentiel des taux d'intérêt officiels pratiqués par la BCRG. Dans ce nouveau cadre, le taux directeur de la BCRG sera déterminé hebdomadairement par la moyenne pondérée des taux adjugés sur le marché des TRM et reflétera de façon hebdomadaire les conditions monétaires des opérations d'épargne et de crédit.

    Ø Les réserves obligatoires

    Un système de réserve obligatoire impose aux banques de maintenir des avoirs à la Banque Centrale, en général au prorata de leur engagement. La politique des réserves obligatoires consiste alors à modifier le taux des réserves obligatoires afin d'agir sur la liquidité et les conditions de financement de l'économie.

    Prévu par la loi bancaire, comme instrument de contrôle de la liquidité bancaire, le système des réserves obligatoires est entré en vigueur en 1993. Le principe de ce système consiste à obliger les banques à détenir une fraction, non rémunérée, des dépôts de leur clientèle et de leurs crédits à court terme en francs guinéens et en devises sur leur compte courant ouvert à la Banque Centrale (réserves). Les réserves obligatoires sont constituées uniquement en monnaie nationale (francs guinéens). Elles permettent de modifier la demande de monnaie banque centrale des banques, et accroissent artificiellement le phénomène des fuites. Le but des réserves obligatoires est d'exercer une pression sur la liquidité bancaire, et ce faisant, elles permettent à la Banque Centrale d'agir plus facilement sur le coût du refinancement. Elles augmentent la sensibilité des banques à l'évolution des taux directeurs de la banque centrale.

    En 2008, comme en 2007, le taux des réserves obligatoires était maintenu à 9,5% pour une durée de 15 jours.

    A fin décembre 2008, les réserves obligatoires constituées par les banques étaient estimées à 287,666 milliards de francs guinéens contre 203,298 milliards à fin décembre 2007, soit une hausse de 41,5% imputable à la forte progression des dépôts dans les banques. Malgré cette hausse, toutes les banques, à l'exception d'une seule, avaient enregistré des manquements à la constitution des réserves obligatoires.

    Ainsi, les taux planchers et plafonds ont été supprimés depuis décembre 2007. Vers la fin du premier semestre 2008, deux nouveaux instruments devraientcompléterles réserves obligatoires et les titres de régulation monétaire (TRM) utilisés pour la gestion des liquidités bancaires (suspendu depuis 2009). Il s'agit de la facilité de prêt marginal et la facilité de dépôt qui, jusqu'en 2012 n'avait pas vu jour.

    SECTION 2 : ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS MACROECONOMIQUES DE LA GUINEE

    En République de Guinée, cet instrument fait l'objet d'un contrôle périodique qui consiste à examiner sur la base des bilans des banques durant une période de 15 jours, le niveau moyen des dépôts et de comparer ce niveau avec le solde des banques à la BCRG dans le but de déterminer une insuffisance éventuelle des réserves. Afin de ramener les établissements bancaires à se conformer à ce principe, il est prévu le paiement d'intérêts moratoires qui sont calculés sur la base du taux minimum de réserves obligatoires. La pénalité est fixée à ce taux majoré de 8 points de pourcentage et appliquée au manquement constaté.

    2.1 Evolution du PIB réel :

    Pour mieux appréhender l'évolution du PIB réel, nous allons utiliser, dans notre graphique une variable qui renseigne efficacement sur ses variations à savoir le taux de croissance du PIB réel.

    Graphique n°1 : Evolution du PIB réel

    Source : auteur à partir des données recueillies

    A la lecturedu graphique1,on observe que le PIB réel de la Guinée a été très instable entre 1986 et 2012 où son taux de croissance passait de 3,1% à4,2%. Cependant une analyse rapprochée de l'évolution du taux de croissance du PIB réel en Guinée saurait mieux nous élucider sur les phénomènes ayant concouru à ces différentes variations. Ainsi, l'évolution du PIB réel en Guinée a connu quatre(4) phases.

    v De 1986 à 1991

    Durant cette période, le taux de croissance du PIB réel est passé 3,1% à 2,6%. En effet, en 1986, des réformes structurelles ont été engagées. Ces reformes ont visé, entre autres, la suppression des restrictions dans les secteurs agricole et du commerce extérieur, la liquidation de certaines entreprises paraétatiques, les réformes de la politique de change, une augmentation des dépenses consacrées à l'éducation et la réduction de la bureaucratie étatique.

    v De 1992 à 1999

    Cette période fut marquée par une croissance forte qui a été en moyenne de 4,0 %. En effet, durant cette période, les cours soutenus des produits de base ont permis non seulement à laGuinée de tirer partie de sa base de ressources naturelles mais également les politiques financières ont été durcies pendant cette période3(*).

    v De 2000 à 2005

    Entre 2000 et 2005, le taux de croissance du PIB réel s'est situé en moyenne à 3,8%. Au cours de cette période, la situation économique de la Guinée a été affectée par le ralentissement de la croissance de l'économie mondiale et ses effets néfastes sur les cours des produits miniers exportés par le pays, contribuant ainsi à la faiblesse des concours financiers extérieurs vis-à-vis du pays auxquelles s'ajoutent les agressions rebelles enregistrées en septembre 2000.

    v De 2005 à 2010

    Entre 2005 et 2010, la croissance a été en moyenne de 2,1 % avec un pic en 2008 (4,9%) avant de chuter à -0,3% en 2009. Certes il faut mentionner qu'au cours de l'année 2007, la situation macroéconomique de la Guinée a été fortement perturbée par les mouvements sociaux de janvier et février ayant pratiquement paralysé l'activité économique car, le taux de croissance du PIB en termes réels a chuté de 1,8% en 2007 contre 2,1% en 2006.

    Par ailleurs, l'année 2009 fut marquée d'une part par les répercussions de la crise financière internationale et, d'autre part par les sanctions imposées à la Guinée par la communauté internationale après l'avènement du CNDD au pouvoir. Toutefois, la croissance a pu reprendre en 2010 pour s'établir à 1,9%, malgré que ces sanctions aient pesé lourdement sur le déroulement des activités économiques.

    v De 2011 à 2012

    A la suite du changement de régime politique en fin décembre 2010, qui marquait la fin du régime militaire et le début du renouveau démocratique, économique et social en Guinée ces changements ont eu des effets positifs sur le comportement de l'évolution du taux de croissance du PIB réel, car une nouvelle vision et une nouvelle gestion ont pris place. Ainsi, le taux de croissance s'établit à 3,9% en 2012.

    2.2 Evolution de la masse monétaire M2 :

    La masse monétaire M2 (monnaie scripturale, monnaie fiduciaire et quasi-monnaie) a connu une croissance plus forte au cours de ces dernières années par rapport à sa tendance des années qui ont suivi l'indépendance ; ce qu'illustre le graphique 2.

    Graphique n°2 : Evolution du taux de croissance de la masse monétaire M2

    Source : auteur à partir des données recueillies

    L'évolution de la masse monétaire M2 en Guinée a connu quatre(4) phases.

    v De 1986 à 1992

    Durant cette période le taux de croissance de la masse monétaire M2 est passé de 7,7% à 22,8%. Cette première période fut marquée par une libéralisation économique partielle dans un contexte de déséquilibres budgétaires importants et de politiques monétaires laxistes, auquel s'ajoutent les effets d'un système de production faible. En effet, durant cette période, des réformes économiques importantes, dont notamment la réforme financière et juridique, la rationalisation des dépenses publiques et l'amélioration de la collecte des recettes de l'État ont contribué à ralentir la croissance de la masse monétaire.

    v De 1993 à 2002

    La masse monétaire M2 a connu une chute vertigineuse. Son taux de croissance est passé de 23,4% à 19,2% Cette faible croissance de la masse monétaire était appuyée par des réformes monétaires et budgétaires radicales. En effet, en plus des réformes monétaires, budgétaires la Guinée a poursuivie les privatisations et a réorienté les dépenses de l'État vers les secteurs de l'éducation, de la santé, des infrastructures. Par la suite, les changements de gouvernement, la corruption, la mauvaise gestion économique et les dépenses excessives de l'État, ont contribué ensemble à ralentir l'élan des réformes économiques.

    v De 2003 à 2008

    Entre 2003 et 2008 la situation monétaire est caractérisée par un accroissement de la masse monétairede 35,2% à 38,9%. Cette accélération de la masse monétaire est due à la faiblesse du taux de bancarisation de l'économie qui s'explique, entre autres, par la faiblesse des revenus et le manque de confiance dans le système bancaire d'une part et d'autre part par la politique monétaire expansionniste pour essentiellement financer le déficit budgétaire de l'État. Ce facteur a été exacerbé par des crises énergétiques qui ont fortement réduit les capacités productives de l'économie pour la plus grande partie de la période ainsi que par l'instabilité des taux de change du Franc Guinéen.

    v De 2009 à 2012

    Entre 2009 et 2010, la masse monétaire M2 a presque doublé. Elle est passée de GNF 5945,12 milliardsà GNF 10367,9 milliards avec un accroissement de 74,4% contre seulement 25,9% en 2009. Cette forte progression résulte d'une hausse des avoirs intérieurs nets de 97,6% atténuée par un recul des avoirs extérieurs nets de 29,5%. Au cours de l'année 2010, l'expansion de la masse monétaire s'est accompagnée de tensions inflationnistes ettoutes les composantes de la masse monétaire se sont fortement accrues. La circulation fiduciaire atteint 88,1%, les dépôts à vue 84,7% et les dépôts en devises 28,7%4(*).

    Mais à la suite du changement de régime en fin décembre 2010, nous avons assisté à une chute vertigineuse du taux de croissance de la masse monétaire M2 qui est passé de 9,2% en 2011 à 1,1% en 2012. Cette chute s'explique par les diverses mesures de stabilisation entreprises par les autorités monétaires afin d'anticiper sur l'évolution de la base monétaire tout en essayant de maitriser ou de fournir à l'économie la liquidité dont elle a besoin.

    2.3 Evolution du taux d'inflation :

    Graphique n°3 : Evolution du taux d'inflation

    Source : auteur à partir des données recueillies

    L'évolution de l'inflation en Guinée montre quatre(4) phases distinctives.

    v De 1986 à 1992

    Cette première phase fut marquée par la recrudescence de l'inflation en 1986 qui, a été déclenchée par une libéralisation économique partielle dans un contexte de déséquilibres budgétaires importants et de politiques monétaires laxistes. Avec un programme de profondes réformes qui a suivi le coup d'Etat militaire de 1984, l'inflation s'est d'abord accrue de manière drastique, culminant un taux annuel moyen de 65% en 1986 lorsque la monnaie nationale a été dévaluée de 92%, avec la libéralisation du commerce et la suppression des contrôles de prix (à l'exception de ceux de l'essence et du riz). L'usage de la politique monétaire restrictive a permis de réduire le taux d'inflation et de le ramener à 16,1% en 1992.

    v De 1993 à 2002

    A partir de 1993, le taux d'inflation a fortement chuté et est resté faible jusqu'à la fin de 1996. La désinflation a été soutenue par des conditions climatiquesfavorables à une augmentation très significative de la production agricole et alimentaire. Cette stabilité a été suivie par une baisse des prix des produits importés, en particulier les prix du riz importé.Sauf en 1995, au moment des élections et de fortes pluies ont poussé les prix à la hausse, la tendance à la baisse de l'inflation a continué. La variation annuelle moyenne de l'inflation était 2% en 1997 et est restée sous contrôle jusqu'en 1999, principalement en raison de la relative stabilité de la politique monétaire. La croissance monétaire au sens large a été limitée, le crédit bancaire au gouvernement a été contenu, et les avoirs extérieurs nets sont restés suffisants.

    Depuis 2000, nous avons assisté à une forte inflation tirée principalement par la hausse des prix alimentaires suivie d'une réduction drastique du taux de 12 mois de l'IPC qui était de 7,2%, et il est resté supérieurou égal à 7 % jusqu'au quatrième trimestre de 2001, où il était de l'ordre de 1,1%. Le taux d'inflation est resté inférieur à 3% jusqu'en Octobre 2002 alors que la discipline budgétaire et de resserrement monétaire ont finalement contribué à juguler l'inflation.

    v De 2003 à 2008

    En 2003, une augmentation substantielle de la masse monétaire au sens large, dans le contexte de la hausse des crédits au gouvernement et à la baisse des avoirs extérieurs nets de la Banque Centrale, a été corrélée avec la résurgence de l'inflation qui a atteint 10,4% en mars 2003, 29,7% en juillet 2005, 39,1% en décembre 2006, 15,2% en décembre 2007 et 7,85(*)%en décembre 2008, avec une augmentation simultanée de la nourriture et des indices de prix non alimentaires. La volatilité de la croissance monétaire au cours de la même période a été encore plus marquée, ce qui illustre les conséquences de «stop and go» politiques économiques.

    v De 2009 à 2012

    Cette période fut marquée d'une part par le régime militaire qui, face aux mesures de restrictions entreprises par la communauté internationale ne trouvait nulle solution que la planche à billet d'où la résurgence de l'inflation. Ainsi, le dérapage de la politique économique a entraîné une augmentation des pressions inflationnistes entre 2009 et 2010 et le taux d'inflation est passé de 7,9% à 19%.

    D'autre part en 2011, à la suite du changement de gouvernement nous avons assisté à une baisse du taux d'inflation. Cette baisse s'explique essentiellement par : la mise sur le marché de 45 000 tonnes de riz par le gouvernement, la relance de deux unités de conditionnement d'huiles alimentaires au port autonome de Conakry, la mise en oeuvre, depuis janvier 2011, de mesures restrictives de politiques budgétaires et monétaires. En moyenne annuelle, la variation du niveau général des prix s'est établie à 19,0% en 2011 et à 12,8% en 2012.

    2.4 Structure et composition de l'IPC guinéen :

    2.4.1 Indice des prix à la consommation :

    Durant toute la première République, la Guinée a manqué d'indice de prix sous quelques formes que ce soit pour mesurer le coût de la vie : c'est justement le cas lors du premier et second chocs pétroliers. Il a fallut attendre 1985 pour voir le pays se doter d'un indice des prix à la consommation(IPC) pour l'agglomération de Conakry. Cet indice sert ainsi à montrer les effets de variations de prix sur le pouvoir d'achat des ménages à l'égard d'un certain nombre de denrées alimentaires, d'articles de première nécessité, de services etc.

    En Guinée, les hauts revenus coexistent avec les bas salaires. Cependant ces deux classes ne ressentent guère le coût de la vie de la même manière, tant et si bien qu'une bonne partie de leur consommation porte sur des biens et services différents (Touré, 2010).

    Néanmoins la direction nationale de la statistique(DNS) a opté de publier un seul indice sans distinction aucune entre les deux types de consommateurs, nonobstant un examen minutieux de la structure de l'IPC guinéen semble mettre en exergue qu'il s'agit bien d'un indice focalisé sur les ménages à bas revenu de type africain.

    Ainsi en 1999, cet indice apparait satisfaisant car n'ayant fait l'objet d'aucune révision fondamentale et produit 167 biens et services de consommation disponibles dans la capitale Conakry subdivisé en 7 postes :

    Tableau 1 : Indice des prix et pondérations

    Postes

    Articles

    Indice alimentaire : céréales, condiments, huiles, tubercules, fruits, légumes.

    81

    Equipement-logement : loyers, matériaux de construction, appareils électroménagers...

    25

    Energie : eau, électricité, pétrole lampant...

    9

    Habillement : cretone, popeline, pagne, indigo, chemise...

    10

    Transport : taxi urbain, bus urbain, transport interurbain, billet d'avion...

    10

    Santé et hygiène : consultation médicale, examens médicaux, produits pharmaceutiques, savon, soins dentaires, coiffure...

    18

    Loisirs-culture : cigarettes, cinéma, enseignement, outils scolaires, téléphone...

    14

    Source : Touré p 48.

    La lecture du tableau ci-dessus donne une idée des coefficients de pondérations pour chacun des postes retenus par le ministère du plan pour mesurer le coût de la vie. Force est de constater que cet indice a été remplacé en 2002 par l'indice harmonisé des prix à la consommation.

    2.4.2 Indice harmonisé des prix à la consommation

    Comme l'IPC, L'IHPC selon le bulletin mensuel publié par le département en charge de la mesure du coût de la vie, a pour population de référence l'ensemble des ménages africains de l'agglomération de Conakry.

    Le panier de la ménagère comprend 312 variétés suivies dans 364 points d'observations. En somme, 3207 relevés de prix sont effectués chaque mois par les enquêteurs de la direction nationale de la statistique. Selon la même source, la période de base de l'IHPC est l'année 2002 et ses pondérations proviennent de l'enquête intégrée de base pour l'évaluation de la pauvreté réalisée en 2002/2003 auprès de 7612 ménages. L'IHPC présente la structure et les pondérations suivantes en 2008 :

    Tableau 2 : Indice harmonisé des prix et pondérations (Base 100 : décembre 2002)

    Postes

    Nombre d'article

    pondération

    Dec-2003

    Dec-

    2005

    Dec-2007

    Juin- 2008

    Produits alimentaires, boisson et tabac

    161

    37.56

    125.4

    232.4

    401.0

    453.5

    Articles d'habillement et chaussants

    45

    7.32

    111.2

    132.9

    201.1

    214.0

    Logement,eau électricité, gaz,

    27

    10.38

    105.0

    152.6

    243.1

    269.8

    Ameublement, équipement ménager

    42

    8.30

    111.8

    150.0

    230.2

    255.9

    Santé

    32

    11.20

    108.4

    166.0

    242.4

    260.8

    Transports

    29

    11.21

    116.6

    238.5

    312.1

    419.3

    Loisirs, spectacles et cultures

    29

    3.64

    104.9

    139.6

    193.6

    194.9

    Enseignement

    11

    0.90

    104.2

    134.5

    174.0

    186.4

    Hôtels, café, restaurants

    10

    2.20

    103.2

    179.8

    283.7

    311.4

    Autres biens et services

    30

    6.79

    112.3

    147.6

    191.2

    192.8

    Indice global

    416

    100

    115.8

    191.7

    300.9

    341.5

    Source : Touré p.50

    Le tableau 2 ci-dessus nous permet d'observer une évolution rapide de l'indice harmonisé des prix à la consommation(IHPC) ayant pratiquement triplé (2,95 fois)entre décembre 2003 et juin 2008. Les produits alimentaires représentent une part importante du panier, ce qui indique que les facteurs influant sur les prix alimentaires dominent les mouvements de l'IHPC (voir tableau 2).Ces facteurs comprennent les intrants domestiques, les coûts de transport des aliments produits à leurs marchés de détail, et les conditions climatiques, avec précipitations jouent un rôle clé.

    Cependant, il est opportun de signaler que cet indice harmonisé des prix à la consommation(IHPC) est élaboré à partir de 416 produits et services de base indispensables aux ménages guinéens, dont certains peuvent intervenir plusieurs fois dans un poste en fonction de leur nature voire de leur localisation géographique.

    Pour compléter ainsi le panel, la direction nationale de la statistique adopte des nomenclatures secondaires de manière à saisir avec pertinence la contribution des articles localement produits ou importés ainsi que celle des secteurs d'activités à l'évolution du coût de la vie en Guinée. Elle se présente de la façon suivante :

    Tableau 3 : Nomenclatures secondaires de l'IHPC

    Nomenclatures

    Pondérations

    Juin- 2007

    Juin-2008

    Indice global

    100

    274.0

    341.5

    Indice des produits locaux

    59.45

    273.4

    338.6

    Indices des produits importés

    40.55

    260.0

    313.5

     
     
     
     

    Indice global

    100

    274.0

    341.5

    Indice du secteur primaire

    15.05

    362.9

    442.3

    Indice du secteur secondaire

    61.58

    364.6

    442.3

    Indice du secteur tertiaire

    23.37

    343.5

    427.7

    Source : Touré p.51

    Le tableau ci-dessus met en exergue une forte pondération des produits locaux d'une part et des produits issus du secteur secondaire d'autre part, qui, dans chaque catégorie de second ordre pèse environ pour près de 3/5 des pondérations. Par ailleurs les 2/5 du poids relèvent de l'inflation importée et des pondérations cumulées des secteurs primaire et tertiaire. Il convient par ailleurs de s'interroger sur le faible poids attribué au secteur agricole dans cette nomenclature : l'inflation guinéenne émane-t-elle essentiellement des branches industrielles et des services ?

    A côté de cela nous pouvons mentionner que d'autres indices moins intéressants sont également publiés à savoir :

    ü L'indice des produits frais ;

    ü L'indice de l'énergie

    ü L'indice hors produits frais, hors énergie

    ü L'indice des biens durables

    ü L'indice des biens semi-durables

    ü L'indice des biens non durables

    Un certain nombre de faiblesses peuvent être identifiées au début de l'étude. Premièrement, l'indice peut ne pas être représentatif des habitudes de consommation. Les poids et certains des éléments qui composent l'indice peuvent être obsolètes.

    De plus, l'information est recueillie dans cinq marchés des différents quartiers de la capitale Conakry. Les supermarchés et les petits commerces de détail, qui représentent une part croissante des ventes intérieures, sont exclus de l'échantillon. Une autre limite de l'indice, est qu'il ne couvre que la ville de Conakry, et en outre il est gelé pour certains articles qui ne sont pas consommés en Guinée. Cependant, ces articles représentent plus de 3% de l'IPC.

    En outre, l'indice ne tient pas compte de nouveaux modes de consommation tels que les achats s'effectuant par le biais de l'internet, des téléphones mobiles, non plus des frais de transport et ne reflète point une augmentation substantielle de la consommation de certains produits alimentaires, comme le riz et la pomme de terre.

    À la lumière de ces faiblesses, il s'est avéré que les chiffres officiels ne reflètent probablement pas le taux réel de l'inflation. En Guinée, les observations aberrantes, souvent liées à la hausse des prix entre les récoltes, ont tendance à affecter sensiblement la croissance de l'inflation sur 12 mois. La mesure de l'inflation peut donc être volatile.

    Conclusion

    Tous ces chocs sus mentionnés internes comme externes ont rendu l'économie guinéenne très sensible aux facteurs déterminants de l'inflation en Guinée. Certes il faut mentionner que ces évènements n'ont point épargné les indicateurs macroéconomiques ainsi que le niveau général des prix. C'est d'ailleurs ce qui explique l'instabilité sans cesse du taux d'inflation entre 1986 et 2012.

    CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE DE L'INFLATION

    Introduction

    SECTION 1 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L'INFLATION

    De façon générale, les économistes ont toujours accordé une attention particulière à l'inflation à cause de ses conséquences néfastes au plan économique et social. Les biens et services sont mesurés en termes monétaires d'où la symétrie entre la détention de la monnaie et celle des biens. Le problème de l'inflation est qu'elle détruit cette symétrie qui est la base de la stabilité économique. La même quantité de monnaie détenue à deux périodes différentes, ne permet pas d'acquérir la même quantité de biens et services. Il faut donc privilégier les politiques économiques responsables afin de maintenir la stabilité du pouvoir d'achat de la monnaie. Pour ce faire, la connaissance des causes de l'inflation est indispensable. Dans la littérature économique, plusieurs théories existent de façon complémentaires ou de façon contradictoires autour de cette question. Dans cette partie il s'agit d'en exposer les plus pertinentes.

    1.1 Définition et mesure de l'inflation

    1.1.1 Définition

    L'inflation correspond au sein d'une économie nationale à une hausse générale et durable des prix. De ce fait, les concepts «générale et durable» sont très importants car ils permettent de distinguer les hausses sectorielles de certains prix ou encore une hausse généralisée des prix dans l'ensemble de l'économie mais qui n'est pas durable. L'inflation est aussi le résultat d'un déséquilibre sur le marché des biens et services c'est-à-dire un déséquilibre entre l'offre et la demande dont la résultante est la hausse générale et durable du niveau des prix entrainant la perte du pouvoir d'achat.

    En matière d'inflation, il faut faire la distinction entre :

    · Inflation rampante : à ce niveau le taux de d'inflation est compris entre 4 et 5% environ.

    · Inflation ouverte : de 6 à 30% environ ; on parle aussi, plutôt chez les hommes politiques, d'inflation "à deux chiffres" à partir de 10%.

    · Inflation galopante au-delà de 30% jusqu'à 1000% ou plus

    · Hyperinflation : elle est caractérisée par une croissance extrêmement rapide du niveau général des prix. C'est donc une augmentation massive du taux d'inflation qui est considérée comme un phénomène cumulatif, ne pouvant continuer indéfiniment. Dans l'hyperinflation allemande en 1923, le mark-papier a vu sa valeur divisée par 13,3 milliards relativement au mark-or. Le constat est que, suite à la perte de la valeur de la monnaie, elle risque de ne plus être utilisée, car personne n'en veut plus. Les hyperinflations sont des phénomènes instables dans la mesure où elles ne peuvent pas durer, alors que les autres formes d'inflation sont durables.

    · Inflation réprimée : dans ce cas, toutes les conditions de l'inflation sont présentes, mais les autorités l'empêchent de se manifester, par exemple en fixant les prix par voie réglementaire. L'inflation se manifeste alors autrement, en particulier par un excès de demande sur de nombreux marchés. En cas de liberté des prix, l'excès de demande aboutirait à une hausse des prix.

    1.1.2 Mesure

    Phénomène quantifiable, le taux d'inflation est évalué comme la variation du niveau général des prix d'une période t-1 à une périodet. Le plus souvent, on le mesure à l'aide de la variation des deux instruments suivants : le déflateur du PIB et l'indice des prix à la consommation (IPC).

    Ø Le déflateur du PIB :

    Le déflateur du PIB se définit comme le rapport du PIB nominal au PIB réel. Il mesure les prix de tous les biens et services produits dans l'économie. En effet, le déflateur ne tient compte que des biens et services produits sur le territoire national dont le panier est évolutif au gré de la composition du PIB. Cependant, le constat est que le déflateur du PIB n'est pas le meilleur instrument de mesure de l'inflation car, en fonction du volume et de l'évolution des prix des importations, il sous-estime l'inflation.

    Ø L'indice des prix à la consommation (IPC) :

    L'indice des prix à la consommation(IPC) est un instrument de mesure qui fournit une estimation de l'évolution de l'ensemble des prix des biens etservices figurant dans la consommation des ménages pour une date de référence donnée. L'IPC est l'instrument le plus utilisé pour mesurer l'inflation malgré le fait qu'il soit limité. Ainsi, les prix des biens d'équipement tels que le logement et services consommés par les entreprises ou les pouvoirs publics ne sont pas pris en compte dans son calcul.

    La différence entre l'IPC et le déflateur du PIB réside dans le fait que :

    · le déflateur du PIB prend en compte les prix de tous les biens et services produits dans l'économie, alors que l'IPC mesure uniquement les prix des biens et services achetés par les consommateurs ;

    · le déflateur du PIB tient compte exclusivement du prix des biens et services produits sur le territoire national tandis que l'IPC ne fait aucune exception quant à la provenance des produits entrant dans son calcul ;

    · le déflateur du PIB utilise des pondérations évolutives tandis que l'IPC attribue des poids fixes aux prix des différents biens et services (indice de Laspeyres).

    La préférence de l'IPC dans de nombreuses études se justifie par sa disponibilité car il est calculé mensuellement. Par contre, le déflateur n'est souvent disponible qu'après des mois, voire une ou des années de retard, à cause des délais de production des comptes nationaux.

    Nombreuses sont les causes susceptibles d'être à la base de la naissance d'un processus inflationniste dans une économie. Mais, ne perdons pas de vue que nombreux sont, aussi, les économistes qui reconnaissent que l'inflation reste un phénomène mal connu de la théorie économique, car il n'est pas facile d'évaluer les coûts engendrés par l'inflation dans une économie. Dans son analyse, Romer (1997) affirme que "les coûts de l'inflation sont mal connus" et Mankiw (2001) soutient que "l'évaluation des coûts imposés par l'inflation n'est pas aussi simple qu'ilparaît".

    Il reste cependant indéniable que l'inflation engendre des coûts parmi lesquels les coûts d'usure (temps perdu et inconfort générés par les efforts qu'il faut réaliser pour minimiser la détention d'avoirs liquides... gaspillage de ressources.), les coûts de menu liés à la modification des prix et des salaires nominaux et la mise en place des systèmes d'indexation, les coûts d'affichage(ensemble de coûts liés au changement de prix), les distorsions fiscales(l'imposition augmente l'inflation).

    1.2. Causes et effets de l'inflation :

    1.2.1 Causes de l'inflation

    o Inflation par les coûts

    D'après cette catégorie d'explication, les prix augmentent parce que les coûts de production des biens augmentent eux-mêmes. Les augmentations de certains coûts de production touchent tous les secteurs, et cela pourrait expliquer pourquoi tous les prix augmentent à la fois : c'est le cas pour les augmentations des salaires, du taux d'intérêt ou de certaines matières premières que tous les secteurs utilisent, comme l'énergie.Cette approche indique que, dans certains cas, l'inflation perdure même en situation de récession ou de sous-utilisassions des capacités de production ou en situation de demande défaillante.

    o Inflation par la demande :

    D'après Goux(1998), on parle d'inflation par la demandelorsque, globalement la demande des produits excède durablement l'offre des produits. Autrement dit l'inflation par la demande est une explication de la hausse des prix par un excès de la demande globale sur l'offre globale (l'ensemble des biens disponibles, évalués aux prix courants) ; l'égalité entre valeur des ventes et valeur des achats est cependant une propriété des échanges (c'est une contrainte). Les quantités de biens et la dépense globale étant données, seules les modifications des prix peuvent assurer la réalisation de la contrainte Offre = Demande. L'ensemble des prix s'élèvera, dans des proportions variables. Il y a une tendance à la hausse des prix.

    o Inflation importée :

    La hausse des coûts des importations et l'augmentation de la liquidité sont des facteurs essentiels pour expliquer le développement de l'inflation. Le fondement de ce raisonnement est que la hausse des prix extérieurs se répercute immédiatement sur les prix nationaux à travers le taux de change. Les prix des biens importés dépendent à la fois des prix extérieurs et du taux de change. Les changements de parité constituent le canal par lequel l'ouverture sur le reste du monde agit sur le niveau général des prix. Selon les régimes de changes, on a des causes différentes de l'inflation. En régime de change fixe, la parité des taux d'inflation entre les différents pays est faible, par contre en régime de change flexible, l'objectif de stabilité peut être ainsi obtenu par une dépréciation monétaire.

    1.2.2 Effets de l'inflation

    Ø Effets néfastes de l'inflation

    - Elle perturbe la répartition macroéconomique des revenus. Tous les agents économiques n'ont pas la capacité de faire évoluer leurs revenus à la même vitesse que l'inflation. L'inflation est favorable aux emprunteurs et aux titulaires de revenus flexibles, mais elle pénalise les créanciers, les épargnants, et les titulaires de revenus indexables. Dans ce cas l'égalité entre l'épargne et l'investissement, se trouve ainsi remis en cause.

    - L'inflation rend l'avenir plus incertain. En rendant incertaine l'évolution des valeurs nominales des revenus et des prix, l'inflation complique les prévisions économiques et rend la croissance économique plus chaotique. Des taux d'inflation élevés faussent les calculs économiques tout en brouillant les signaux donnés par les indices de prix relatifs, c'est à dire par le marché.

    - Une inflation nationale plus forte qu'à l'étranger, réduit la compétitivité des entreprisesnationales. Elle conduit à procéder à des réajustements monétaires.

    - L'inflation conduit à une croissance économique déséquilibrée tout en provoquant la stagflation, situation où coexistent à la fois l'inflation et le chômage.

    Ø Les effets bénéfiques de l'inflation

    L'inflation contribue à l'augmentation des revenus nominaux distribués, mais aussi à la croissance pour plusieurs raisons :

    - Elle apporte une grande contribution à l'allégement des dettes des agents économiques car elle diminue le coût réel de l'endettement en fonction de la différence entre le niveau des taux d'intérêt nominaux et le niveau général des prix. Ainsi les ménages et les entreprises ont longtemps bénéficié des taux d'intérêts réels faibles, voire même négatifs dus à l'accroissement du taux d'inflation. Ce qui a pu les pousser à recourir davantage aux crédits à la consommation et à l'investissement pour financer leurs achats.

    - Elle améliore également la rentabilité financière des entreprises. En période d'inflation, les entreprises sont incitées à recourir au financement externe tant que leurs taux de rentabilités internes sont supérieurs au taux d'intérêt des capitaux empruntés (condition primordiale de tout investissement). Une telle situation permet d'accroitre la rentabilité de leurs fonds propres (effet de levier). De là, elles peuvent ainsi lever des fonds bancaires (par emprunt) et les utiliser pour aller sur les marchés financiers. Les entreprises se trouvent stimulées par les perspectives de gains et incitées à investir.

    SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE

    2.1 Revue théorique

    2.1.1 L'approche classique

    Jean Bodin6(*) (1568), fut l'un des premiers économistes à établir un lien entre la montée des prix en Europe et le stock d'argent. Il explique la hausse des prix de marchandises en Europe au siècle par l'arrivée d'une très grande quantité de métaux précieux en provenance del'Amérique. Il montre de même que la hausse initiale des prix se répercute à d'autres pays par le biais du commerce extérieur.

    Richard Cantillon7(*)(1755) à son tour décrit par quelle voie et dans quelle proportion l'augmentation du stock d'argent agit sur le prix des biens. Il détermine d'abord les facteurs quiexpliquent l'accroissement du stock de la monnaie. Il ressort de son analyse que mis à part les éventuels développements de la production minière, le supplément de monnaie pourrait provenir des excédents commerciaux ou des mouvements internationaux ne correspondant pas à des paiements de marchandise. Pour Cantillon, malgré l'accroissement de la quantité de monnaie dans l'économie,la hausse ne sera observée que si le métal sert à l'achat des biens domestiques. Il poursuit l'analyse en indiquant que le surplus de consommation engendré par la monnaie additionnelle peut concerner une catégorie spécifique de produits qui verront leur prix augmenté tandis que d'autres conserveront leur prix initial.Cette liaison entre monnaie et prix donne lieu à une conceptionthéorique plus développée par les économistes classiques.

    Fischer8(*) (1911), fut le premier à modéliser mathématiquement l'inflation : cette équation s'écrit de la manière suivante : MV =PToù M est la masse monétaire,V la vitesse de circulation de monnaie, P le niveau général des prix et T le nombre de fois, en un an, que l'on échange des biens et des services contre la monnaie.

    La partie MV représente la partie monétaire des échanges, PT est la partie réelle ; toutes deux doivent s'égaliser.A partir de cette formule on peut proposer unethéorie causalede l'inflation, moyennant certaines hypothèses de base.

    Les hypothèses de base de la théorie quantitative de la monnaie sont :

    - La vitesse de circulation de la monnaie est une variable structurelle, c'est-à-dire constante à court terme, et non susceptible d'être influencée par les variations de la quantité de monnaie : donc V ~0

    - Le volume des échanges T ne dépend pas non plus de la variable monétaire, mais des seuls facteurs réels.

    En effet, d'après les quantitativistes, lorsque la vitesse de circulation de la monnaie (V) et le volume réel des transactions (T) sont exogènes et si la demande de monnaie s'ajuste à l'offre ( ); alors toute variation supposée de l'offre de monnaie doit se traduire par une variation proportionnelle du niveau général des prix P. Donc, l'origine de l'inflation est monétaire.

    2.1.2 L'approche monétariste :

    Dans la théorie économique, le courant monétariste est représenté par Milton Friedman «Prix Nobel d'économie 1976». Il trouve dans l'intervention de l'Etat la principale source de l'inflation. Selon Friedman «l'inflation est partout et toujours un phénomène monétaire». Leur raisonnement part de l'équation quantitative de la monnaie qui exprime le lien entre les transactions et la masse monétaire mais s'éloigne de la démarche dichotomique des quantitativistes traditionnels (Fisher1911). Cette relation s'exprime de la manière suivante : MV=PY où M est la quantité de monnaie, V, la vitesse de la circulation de la monnaie, Y représentant le nombre total des transactions effectuées au cours d'une période donnée ou la production au cours d'une période  et P, le niveau général des prix. Les monétaristes supposent que la vitesse de circulation de la monnaie est constante et que la production à son tour est déterminée par la capacité productive de l'économie (facteur de production). Ces différentes considérations ont plusieurs implications :

    - la valeur nominale de la production PY est déterminée par l'offre de monnaie.

    - le niveau des prix P n'est rien d'autre que le rapport entre la valeur nominale de la production et le niveau général de la production Y.

    Dans ce cas toute variation de prix est le résultat d'une variation de la masse monétaire autrement dit l'origine de l'inflation est purement et simplement d'ordre monétaire. De ce point de vue, la stabilisation de l'inflation est entre les mains des autorités monétaires qui peuvent décider du niveau général des prix en jouant sur le taux de croissance de la masse monétaire à l'aide des instruments de la politique monétaire car c'est surtout le financement du déficit budgétaire de l'Etat par les banques qui favorise l'inflation.

    C'est pourquoi les théories monétaristes rejoignent les théories d'inspiration libérale partisane du «moins d'Etat». Réduire l'inflation dans un tel cas de figure revient à réduire les besoins de financement de l'Etat donc à réduire ces dépenses via la réduction de son périmètre d'activités. Pour ce faire, la cible principale est le taux d'intérêt qui détermine le coût de la monnaie et la demande d'encaisses monétaire réelles (Mankiw, 2003). A cet effet, les autorités monétaires peuvent effectuer des opérations d'open-market (achat et vente des titres publics) pour atteindre des objectifs de taux d'intérêt à court terme ou fixer directement le taux d'escompte. Plusieurs études empiriques effectuées sur cette théorie ont montré avec exactitude sa véracité.

    En effet, l'étude fondatrice menée par Friedman et Schwartz(1963) sur l'histoire monétaire des Etats unis indique clairement une corrélation positive entre la croissance de la masse monétaire et le niveau de l'inflation. Plus tard, d'autres études empiriques à travers le monde, confirment cette théorie : le constat est que les pays où les taux de croissance de la monnaie sont élevés tendent à avoir un taux d'inflation élevé et les pays à faible croissance monétaire, un taux d'inflation réduit. Un exemple récent en Afrique est le cas de l'ex-Zaïre qui a financé son déficit public par la création monétaire entre 1991 et 1994 entraînant une hyperinflation de 4500% en 1993 et 9800% en 1994 (Agenor, 2001).

    L'inflation étant vue chez les monétaristes comme un des maux les plus importants de l'économie à cause du fait qu'il perturbe les anticipations des agents économiques, il faut donc la combattre de façon vigoureuse avec une limitation de l'évolution de la masse monétaire correspondant à celui de l'augmentation des biens et services.

    2.1.3 L'approche keynésienne et néokeynésienne:

    Dans sa <<théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie>>Keynes(1936) procède à l'analyse de la relation entre la quantité de la monnaie et le niveau général des prix qui vise à déterminer l'élasticité réagissant aux variations de la quantité de monnaie. Selon les fondements de cette théorie l'inflation résulte de deux processus :

    D'une part lorsque l'économie se trouve dans une situation de plein emploi des facteurs, la production en volume devient inélastique et il en résulte ainsi une hausse des prix dans une mesure proportionnelle à M x V.

    D'autre part,à mesure que la production croit,l'économie parvient successivement à des goulots d'étranglement qui constituent des freins à l'offre des produits et où les prix montent afin de détourner la demande vers d'autres biens.

    L'analyse keynésienne s'oppose catégoriquement à celle monétariste, car elle opte pour un accroissement de la masse monétaire afin de booster la production et stimuler l'emploi. Toutefois l'auteur reconnait qu'il existe des limites dans l'utilisation de la monnaie pour favoriser la croissance économique.

    La gestion restrictive de la monnaie est critiquée par les keynésiens et les néokeynésiens qui soutiennent que la monnaie peut être utilisée pour doper la production comme mentionné ci- dessus. Pour ceux-ci, lorsqu'une économie se retrouve dans une situation de sous-emploi, un minimum d'inflation est nécessaire afin de lutter contre le chômage en promouvant la croissance économique. Autrement dit une offre plus élevée de la quantité de monnaie peut relancer l'économie à travers la demande. Une telle situation peut créer de l'inflation mais permet de lutter contre le chômage à travers la reprise des activités de production, c'est ce qu'illustre la courbe de Philips(1958) qui indique qu'à des niveaux d'inflation élevés, correspond des niveaux bas de chômage.

    L'inflation dans ces conditions, n'est pas vue comme un danger. Il est un mal nécessaire, il faut savoir faire seulement un bon arbitrage entre le niveau d'inflation et celui du chômage. Ces types de politiques ont eu un succès dans les années d'après-guerre jusqu'à la fin des années 1970. Mais l'apparition de la stagflation, c'est-à-dire l'inflation doublée de chômage les a mis en doute.

    2.1.4 L'approche des nouveaux classiques

    Contrairement aux keynésiens et aux néo-keynésiens qui soutiennent que dans une situation de sous-emploi la politique monétaire peut être utilisée pour doper la production, les nouveaux classiques estiment que la monnaie n'a pas d'influence dans la sphère réelle même à court terme comme l'admettent les monétaristes. Selon eux, il faut mener une politique monétaire rigoureuse de long terme à même de combattre efficacement l'inflation.

    Pour les néoclassiques, l'inflation trouve sa source dans l'augmentation de la masse monétaire non proportionnelle à celle des richesses à cause des mauvaises anticipations que cela crée.

    Il faut certes mentionner que dans l'analyse des nouveaux classiques, le rôle des anticipations est central dans l'inflation. Cependant, un grand débat existe sur la question de savoir si les anticipations sont adaptatives ou rationnelles.

    Selon l'hypothèse d'anticipations adaptatives que défend Friedman, les agents constituent leurs anticipations relatives au prix en se fondant sur les valeurs récemment observées des prix autrement dit que les anticipations de l'inflation future qui sont en fait, basées sur l'inflation du passé, influencent les prix qu'attendent les agents économiques. L'implication de cela est que l'inflation ne peut que changer lentement d'année en année selon le degré de crédibilité de la politique budgétaire et monétaire.

    Pour des auteurs comme Lucas(1972) (chef de file des nouveaux classiques) et Sargent (1982), les anticipations adaptatives sont trop simples pour s'appliquer à plusieurs circonstances. Selon cette hypothèse, les agents économiques utilisent de manière optimale, toute l'information disponible, y compris l'information sur les politiques actuelles et prospectives, pour prévoir les prix. L'inertie de l'inflation n'est qu'apparente : en fait, ce sont les politiques budgétaires et monétaires inadéquates qui entretiennent la dynamique de l'inflation. Si ces politiques prennent fin, cette dynamique s'arrêtera d'elle- même et les agents feront des anticipations correctes.

    L'histoire économique nous enseigne la plausibilité de ces deux hypothèses. Ainsi, dans les études empiriques, les économètres proposent aussi des modèles pouvant intégrer aussi bien les anticipations rationnelles que les anticipations adaptatives. La validation des hypothèses dans ce cas dépend de valeurs-clefs des paramètres du modèle.

    Si l'émission abondante de la monnaie peut être préjudiciable à la performance d'une économie, elle peut constituer une source de revenu pour les autorités monétaires ou le gouvernement.

    2.2. Revue empirique

    2.2.1 Le cas des pays développés

    Jarrett et Selody (1992) ont examiné la relation entre production et inflation au Canada durant la période allant de 1963 à 1979. Ils ont conclu à partir de leurs estimations qu'une diminution de l'inflation de 10 % pourrait provoquer une augmentation du taux de croissance de 0,3 % de la productivité et de là, du PIB.

    Fischer (1993) utilise 86 pays sur la période 1961-1988.A travers un modèle de régression avec données de panel. Il trouve que, la croissance est négativement associéeà l'inflation, et le canal par lequel cela est possible, est le suivant : l'inflation réduit la croissance en réduisant les investissements et la productivité. Fischer explique néanmoins que, dans certains cas, on peut noter qu'un faible niveau d'inflation, associé à un bas niveau de déficit, n'est pas toujours nécessaire pour une croissance élevée. Et de même, un niveau élevé d'inflation n'est pas compatible avec une croissance soutenue.

    Christoffersen et Doyle(1998), utilisent 22 pays del'Europe du centre et del'ancienne unionsoviétique, sur la période1990-1997.A travers un modèle de régression à données depanel.L'une de leurs conclusionsest que : l'inflation nuit àl'activité économiqueseulement au-dessus d'uncertain seuil estimé à 13%.

    Drukker et al (2005) utilisent 138 pays sur la période 1950-2000 à travers un modèle de panel à seuil dynamique. Avec l'ensemble de l'échantillon, ils trouvent un taux d'inflation optimal de 19,16%, mais pour les pays industrialisés uniquement, ce taux se situerait entre 2,57% et 12,61%

    2.2.2 Le cas des pays en développement

    Agenor et Montiel (1996) ont constaté que le taux de change peut avoir un impact à court terme sur l'inflation dans les petits pays en développement, mais ouverts. La dépréciation du taux de change affecte directement les prix (en unités monétaires intérieures) des produits échangeables, mais elle peut également affecter indirectement le niveau général des prix lorsque les décisions liées à la fixation des prix sont affectées par le coût des inputs importés. Par ailleurs, lorsque les salaires nominaux sont implicitement ou explicitement indexés, la dépréciation du taux de change peut aboutir à des salaires nominaux plus élevés. De même ils ont également montré comment les efforts des autorités monétaires visant à financer les déficits budgétaires par création monétaire peuvent contribuer à élever les prix et à effriter les réserves extérieures. Cette situation peut conduire à la dévaluation lorsque les autorités monétaires ont un accès limité aux marchés internationaux de capitaux.

    Click (1998) aborde le rôle des variables budgétaires sur l'inflation dans plus de 78 pays, principalement en développement, et conclut en faveur de l'absence de lien significatif entre l'inflation et le déficit budgétaire.

    Lougani et Swagel (2001) étudient les sources de l'inflation dans 53 pays en de développement entre 1964 et 1998. Ils évaluent l'impact sur l'évolution de prix de six variables, incluant le cours du baril de pétrole brut, les prix des produits hors-énergie, l'output gap, la croissance de la masse monétaire, le taux de change nominal et l'inflation anticipée. Ils constatent que la croissance de la masse monétaire représentent les deux-tiers de la variabilité de l'inflation tant a court qu'à moyen et long termes. Les variations de taux de change induisent entre 7% et 22,3% de la variabilité de l'inflation. Ils montrent également que les anticipations inflationnistes déterminent l'évolution des prix, puisque les réalisations passées d'inflation représentent entre 10% et 20% de l'inflation observée. En désagrégeant leur modèle, les auteurs constatent que dans des pays a régime de change fixe, l'inflation a tendance à avoir une composante inertielle (liée a ses propres valeurs passées et pouvant traduire les anticipations), tandis que la masse monétaire et le taux de change jouent un plus grand rôle dans les pays à régime de change flexible. De même, ils montrent que les variations du prix du pétrole brut expliquent 3,7% de la variabilité de l'inflation dans les pays africains, 9,4% pour ceux de l'Asie et 0,4% pour les Etats d'Amérique latine.

    2.2.3 Le cas des pays de la zone Franc CFA :

    Doe et Diallo. (1997) à leur tour ont exploré les déterminants de l'inflation dans les pays de l'UEMOA. Il ressort de cette étude, qu'à court terme comme à long terme, le principal facteur d'évolution des prix dans l'UEMOA est l'inflation importée, en l'occurrence, l'évolution des prix en France. L'influence du taux d'intérêt, des dépenses de l'Etat et du taux de change réel est apparue relativement faible. A travers une autre étude en 1998, sur la base d'un modèle dérivé de l'équation quantitative de la monnaie, ils montrent qu'à court terme, l'évolution de la masse monétaire a une influence sur l'inflation dans tous les pays de l'UEMOA, sauf au Burkina et au Sénégal. A long terme, les mouvements de la masse monétaire ont un impact sur l'inflation dans tous les pays de l'UEMOA.

    Doe et Diarriso(1998) dans leur étude sur l'origine monétaire de l'inflation dans l'UEMOA, ont montré que la politique monétaire a une influence significative sur le niveau général des prix tant à court terme qu'à long terme dans tous les pays de l'UEMOA. De même ils ont estimé que les mouvements de l'offre influence beaucoup plus le niveau de l'inflation que ceux de la masse monétaire.

    Nubukpo (2003)aborde à son tour l'impact de la politique monétaire de la BCEAO sur l'inflation. Il ressort de cette analyse qu'un choc positif sur les taux d'intérêts directeurs (en particulier le taux du marché monétaire) de la BCEAO a un effet négatif sur l'inflation, avec une ampleur maximale observée dès la fin du premier trimestre et une persistance d'une durée de cinq ans avant le retour à la tendance de long terme.

    A. Diallo(2003)a fait une analyse sur l'impact de l'offre locale des produits vivriers sur les prix dans l'UEMOA. Dans le cas précis du Bénin l'impact du secteur vivrier mesuré à travers le rendement à l'hectare apparait significatif sur le niveau du prix.

    Fielding (2004)à son tour analyse l'impact des interventions de politiques monétaires sur l'indice des prix à la consommation dans chaque pays de l'UEMOA et affirme qu'un changement dans le stock de monnaie en circulation entraine des changements permanents dans les prix à travers les pays de l'UEMOA. Il trouve cependant que les hausses du taux directeur de la BCEAO n'ont que peu d'effet sur les prix à court terme et n'ont pas d'effet sur les prix à long terme.

    Les études réalisées par la BCEAO (2002 et 2006) sur des données annuelles couvrant la période de 1971 à 2005, montrent que dans les pays de l'UEMOA, aussi bien à court terme qu'à long terme, l'inflation est sensible à l'évolution de la masse monétaire. Selon les résultats des travaux réalisés en 2002 et en 2006, une hausse de 1 point de pourcentage de la masse monétaire entraînent, toutes choses égales par ailleurs, une progression de l'inflation de 0,10 point à court terme et de 0,35 point à long terme. En plus, l'examen de l'influence des contreparties de cet agrégat montre que, à long terme, l'évolution des crédits à l'économie et celle des avoirs extérieurs nets agissent sur l'inflation.

    Dembo Toe et Hounkpatin (2007), se servantd'un modèle VAR, ont montré que les évolutions de la masse monétaire ont un impact significatif mais faible sur l'inflation dans l'UEMOA. Par ailleurs, l'erreur de prévision de l'inflation dans l'UEMOA est due à environ 80% à ses propres innovations et à environ 10% aux évolutions de l'inflation importée.

    L'UEMOA(2007) a réalisé une étude sur les déterminants de l'inflation de ladite zone. Les résultats de cette étude ont montré que s'il ya une hausse tendancielle des prix, celle-ci serait due à des facteurs tels que l'inflation importée, l'évolution des prix des produits alimentaires, la fiscalité, le prix de l'énergie et les facteurs socio-politiques. Selon ces résultats, la maitrise durable de l'inflation relèverait essentiellement des reformes structurelles à mettre en oeuvre par l'Etat du Sénégal. Les sources d'inflation les plus évoquées sont les pressions liées à la demande, les chocs d'offre, l'incidence de la politique monétaire et les facteurs institutionnels.

    Pour les pays de l'UEMOA,Diop,Dufrénot et Sanon (2008) démontrent que la monnaie joue un rôle principal dans le changement du niveau des prix à long terme mais ils soulignent que la relation empirique est moins significative que ne le prédit la théorie. De mêmeils ont mis en évidence le rôle du taux de change nominal du franc CFA contre le dollar dans la dynamique des prix. Une appréciation du franc CFA réduit l'inflation de long terme, en réduisant les importations en valeur. Il s'ensuit également une perte de compétitivité des exportations de matières premières, ce qui décroît l'activité et par conséquent l'inflation.

    Coleman (2010) analyse la persistance de l'inflation en zone franc et établit que la persistance de l'inflation est forte avec des hétérogénéités selon les pays. L'inertie des prix des biens non alimentaires, est ainsi particulièrement présente au Burkina Faso, Tchad, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger et Sénégal. Pour les prix des biens alimentaires, la persistance est non négligeable au Tchad, en Côte d'Ivoire et au Niger.

    Ehrhart, Mrabet et Rocher(2010), ont mené une étude sur les déterminants de l'inflation dans les pays de la zone franc à l'aide de données trimestrielles sur la période allant de 1980 à 2010. L'analyse en panel VAR est menée sur chacune des zones (CEMAC et UEMOA). Les résultats indiquent que les facteurs d'inertie dominent la dynamique de l'inflation tant dans les pays de la CEMAC que dans les pays de l'UEMOA. Outre la composante d'inertie, le poids relatif des autres sources d'inflation diffère entre les unions monétaires. En CEMAC, les mouvements du taux de change sont un déterminant principal du niveau d'inflation tandis que leur importance est plus atténuée en UEMOA. Par contraste, en UEMOA, l'inflation apparaît, davantage qu'en CEMAC comme le résultat des fluctuations de l'activité économique, mesurée par l'output gap. Dans les deux cas, les variables monétaires ne jouent qu'un rôle limité.

    Au niveau de la CEMAC, l'analyse de l'inflation au Tchad conduite par Kinda (2011) trouve que les déséquilibres sur le marché de la monnaie n'affectent pas la dynamique de court terme du niveau d'inflation. Il attribue ce résultat au fait que la politique monétaire n'est pas décidée sur le plan national, mais au niveau de l'union monétaire.

    2.2.4. Le cas de certains pays africains

    Boccara et Devaradjan(1993) ont fait une étude sur les déterminants empiriques de l'inflation dans les pays africains. Ils attribuent les différentiels d'inflation entre les pays de la Zone Franc à des différences en termes de réponses des politiques budgétaires suite à un boom des prix des matières premières exportées. Ces booms des prix des matières premières génèrent de l'inflation par deux biais. D'abord un effet monétaire lié à l'afflux de devises non stérilisées puis, un effet budgétaire en raison de l'augmentation des dépenses budgétaires, en particulier d'investissement, qui fait suite à un boom des matières premières. L'effet budgétaire apparaît comme étant l'une des sources prépondérantes de l'inflation en Côte d'Ivoire sur la période considérée, de 1970 à 1987.

    Moser(1995)se servant d'un modèle à correction d'erreur, a étudié les déterminants de l'inflation au Nigeria. Parmi les variables de son modèle figuraient entre autres, la masse monétaire et le taux de change, à côté desquels se trouvait la pluviométrie qui n'est pas apparue significative dans l'explication du phénomène inflationniste.

    Zonon(2003), dans son étude sur les déterminants de l'inflation au Burkina Faso, se servant d'un modèle à correction d'erreur, a prouvé qu'à court terme la masse monétaire a une influence significative sur l'inflation comme le soutiennent les monétaristes mais cependant elle n'est pas la variable la plus importante en termes d'ampleur car elle est similaire à celui des prix à l'importation. A long terme le prix à l'importation est plus important que la masse monétaire. De même l'appréciation du taux de change et l'écart de production impacte positivement sur l'inflation. Contrairement aux autres variables, le revenu réel influence négativement l'inflation.

    Thouraya et Younes(2007) ont procédé à une analyse des déterminants de long terme et dynamique de court terme de l'inflation en Tunisie durant la période de 1962 à 2003. Ils ont conclu à leur tour que l'inflation en Tunisie est liée au taux de salaire annuel moyen. Cette étude montre que la progression du salaire est une source du déclenchement de l'inflation mais son impact reste faible puisque son élasticité à court terme est de 0.095. En outre, les résultats empiriques montrent dans le cadre du modèle mixte que la masse monétaire, le PIB réel, le taux du marché monétaire domestique, le taux de change effectif réel et les prix à l'importation sont également des déterminants de l'inflation comme à court terme avec des élasticités différentes.D'après la relation de long terme, le niveau général des prix est influencé par le PIB réel, le taux de change effectif réel et les prix à l'importation, les élasticités étant respectivement 0.329, 0.435 et 1.246. Le degré d'ouverture de la Tunisie vis-à-vis du monde extérieur expliquerait le rôle important que jouent les facteurs externes et qu'en plus de cela l'inflation apparait très sensible aux facteurs réels comme la production notamment celle des produits vivriers dans des nombreux pays en développement.

    Ndilkodje(2007), à travers une modélisation analytique de l'indice des prix à la consommation (IPC) et de quelques variables susceptibles d'influencer la hausse des prix, se fondant sur l'usage d'un modèle vectoriel à correction d'erreur, est parvenu aux résultats suivants : à court terme, la hausse des prix est expliquée par l'évolution des chroniques retardées d'un an, de la masse monétaire (M2) au sens large, du taux de change du dollar américain par rapport au franc CFA et du PIB. A long terme, les fluctuations des prix au Congo sont corrélées avec l'évolution du cours de Brent sur le marché international, l'évolution du PIB nominal, la dévaluation du franc CFA de janvier 1994 et la chronique retardée des prix pratiqués sur le marché intérieur. Ces résultats nous conduisent à conclure qu'à long terme, la hausse des prix observée au Congo n'est pas causée par une hausse de la quantité de monnaie mise en circulation contrairement aux monétaristes pour qui l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire.

    Ndiaye et Badji(2008) dans leur étude sur les déterminants de l'inflation au Sénégal : approche par les fonctions de consommation, se servant d'un modèle à correction d'erreur, ont montré que les variables alimentation, logement et habillement ont une influence sur le niveau général des prix à long terme. Et qu'à court terme, la vitesse d'ajustement de l'IHPC à la suite d'un choc sur un trimestre serait de l'ordre de 7.7%.

    Boco et Ablefonlin(2009) ont procédé à l'analyse des déterminants structurels et monétaire de l'inflation au Benin. Les résultats de l'étude classe les variables en deux groupes. D'abord l'indice des prix à l'importation(IPM), la consommation finale des ménages, le PIB réel qui sont des variables structurelles. Ensuite les variables monétaires que sont la masse monétaire M2 et le taux de change US/FCFA. Les estimations du modèle révèlent un impact significatif des prix à l'importation, de la production intérieur et de la masse monétaire sur l'évolution du niveau général des prix au détriment des autres variables retenus dans cette étude.

    Sawa Déme(2010), quant à lui fait une analyse des déterminants de l'inflation en Côte d'Ivoire sur la période allant de 1970 à 2008. Il ressort des estimations effectuées que le PIB n'a pas d'impact sur l'inflation en Côte d'Ivoire. L'augmentation du taux de change par rapport au dollar qui signifie en fait, une dépréciation du CFA par rapport à cette monnaie (cotation à l'incertain) entraîne un impact positif et significatif sur le niveau d'inflation en Côte d'Ivoire. Cependant, cet impact n'est pas significatif dans le court terme, par contre il est important dans le long terme. L'inflation importée est une des variables les plus significatives parmi les sources de l'inflation dans le court terme. Quant à la masse monétaire, il en résulte qu'un choc positif sur celle-ci se traduit par un effet positif et rapide sur l'inflation. Tandis qu'à long terme il se traduit par un effet négatif sur l'inflation.

    Nsengiyumva(2011), a effectué une étude empirique des déterminants de l'inflation au Burundi grâce à un modèle VAR à 5 variables estimé sur des données annuelles de 1975 à 2008, Cette étude révèle que le niveau général des prix dépendrait dans ce pays, de l'évolution du prix du pétrole, du taux de change effectif, du PIB, du taux d'intérêt de court terme dans une moindre mesure mais aussi et surtout des actions directes de hausse des prix. Ce modèle qui passe quelques tests de validation donne également de bons résultats pour la prévision en échantillon. A part les chocs du taux d'intérêt qui ne sont pas significatifs, l'indice des prix à la consommation répond aux chocs émanant de toutes les autres variables ci haut indiquées. A l' exception du PIB dont les effets durent 2 ans, les effets des autres variables n'excèdent pas 1 an.

    Baldini et Poplawski-Ribeiro (2011) testent la pertinence de la théorie fiscale du niveau des prix dans les pays d'Afrique sub-saharienne et trouvent que la contribution des facteurs fiscaux à l'inflation est beaucoup moins forte dans les pays de la zone Franc que dans les pays à régime de change flexible. Dans les pays de la zone Franc, le faible niveau de dette publique domestique a ainsi pu participer à l'explication de leur faible performance d'inflation.

    Razafimahefa (2012) étudie le degré de transmission des variations du taux de change à l'inflation dans les pays d'Afrique sub-saharienne et établit qu'en moyenne le « pass-through » du taux de change est plus faible pour les pays en régime de change flexible que pour ceux en régime de change fixe.

    2.2.5. Le cas de la Guinée

    Bah et Diallo(2003) se servant dans un premier temps d'un modèle à correction d'erreur sur la période allant de 1994 à 2002, démontrent que le PIB est sans effet sur l'inflation et que les principales variables agissant sur l'inflation demeurent la masse monétaire, le taux de change et le taux d'intérêtcréditeurminimum et une variable exogène qui capte l'effet de la période de "soudure " sur l'inflation. Ce pendant l'effet du taux d'intérêt sur l'inflation se limite au court terme. A long terme cette variable est sans effet sur l'inflation. La masse monétaire et le taux de change agissent aussi bien à court terme qu'à long terme sur l'inflation. Toutefois, le déterminant principal de l'inflation reste le taux de change. En outre la modélisation VAR conforte le modèle à correction d'erreur de l'inflation car tous les chocs portant sur les variables explicatives sont transitoires. D'où le caractère temporaire de leurs effets sur le taux d'inflation.

    Blavy (2004) dans une étude sur la relation entre la masse monétaire et l'inflation en Guinée aboutit à une relation significative aussi bien à court terme qu'à longterme entre la masse monétaire et l'inflation en Guinée. En particulier pour le court terme, il démontre qu'unchoc sur le stock de monnaie a un impact haussier sur l'inflation au-delà de deux ans et sestabilise à un niveau élevé après ce délai.

    Bah(2005), se servant d'un modèle d'économie ouverte , durant la période 1986-2004 a utilisé les tests de causalité au sens de Granger, l'analyse de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision et l'estimation des fonctions de réponse impulsionnelle ont permis d'apprécier l'importance de la croissance de la masse monétaire et de la dépréciation du taux de change comme sources de l'inflation en Guinée. Les résultats de son analyse ont montré qu'en Guinée, l'inflation est générée par l'expansion de la base monétaire et la dépréciation du taux de change. Toutefois, l'impact de ces deux éléments est plus accentué sur la composante non alimentaire de l'IPC que sur la composante alimentaire.

    Kaba (2006) a souligné que la monétisation du déficit budgétaire est responsable despressions inflationnistes en Guinée. Avec la mauvaise gestion de ses recettes et dépenses, legouvernement s'est toujours servi de la BCRG pour financer ses déficits ; en ayant recours à la planche à billets. Ceci a conduit à des excès de liquidités et des volumes élevés de masse monétaire incompatibles avec le taux de croissance économique. L'auteur a noté que pour réduire la croissance de la masse monétaire, la Guinée a eu à déprécier sa monnaie avec six changements de signes monétaires en moins de 50 ans.

    Koré Bah (2007) dans son étude intitulée inflation en guinée : causes, conséquences et propositions de mesures correctives indique que l'inflation est due essentiellement à la hausse des prix des produits importés et à l'accroissement de la masse monétaire entraînant ainsi un accroissement de la demande face à une offre insuffisante.

    Sylla et al (2007) ont fait une analyse sur la dynamique de l'inflation en Guinée et proposent un modèle de prévision de l'inflation dans ce pays. Il ressort de cette analyse que les principaux facteurs influençant l'inflation en Guinée sont entre autres : la production réelle, la masse monétaire, les créances nettes sur l'état, les déficits budgétaires, les taux de change, la vitesse de circulation de la monnaie et les prix à l'étranger.

    Touré(2010) dans son ouvrage intitulé monnaie, change et inflation en Guinée a utilisé plusieurs modèles pour expliquer l'inflation en Guinée. Il ressort de cette analyse que la monnaie de base, le taux de change, le taux d'intérêt, le PIB ont un rôle important dans l'explication de l'inflation en Guinée. Mais de l'autre côté les salaires et impôts n'ont pas d'impact sur l'inflation. A long terme, le financement monétaire n'est pas neutre dans la formation des tensions inflationnistes en Guinée.

    Conclusion

    Cette revue nous a permis de parcourir les pertinents travaux de recherche produits par d'éminents auteurs et qui nous permettent de percevoir de façon beaucoup plus large et plus approfondie les connaissances relatives à notre thème. En conséquence cette revue nous a permis de penser à priori qu'un choc monétaire entraine sans cesse une hausse des prix comme le soutiennent les monétaristes. Par ailleurs il ressort de cette revue sélective que la masse monétaire M2, le taux de change, le PIB réel, le taux d'intérêt, le déficit budgétaire, l'inflation importée, sont significatifs dans l'explication de l'inflation. La revue de la littérature a montré que plusieurs études sur les déterminants de l'inflation utilisent l'approche macroéconomique. Ainsi dans le cadre de cette étude, nous utilisons un modèle macroéconomique afin d'appréhender les déterminants à court et long terme de l'inflation en guinée.

    CHAPITRE3 : ANALYSE DES DETERMINANTS DE L'INFLATION EN GUINEE

    Introduction

    SECTION 1 : SPECIFICATION DU MODELE

    Dans le cas de cette étude, la méthodologie adaptée est celle de la recherche appliquée. Les théories économiques relatives aux effets des facteurs explicatifs de l'inflation ont été utilisées afin de comprendre, d'analyser et de faire des propositions pertinentes aux autorités de la BCRG en matière de niveau général de prix.

    Les déterminants ou les sources de l'inflation peuvent être analysés de plusieurs manières. Dans la littérature, on rencontre trois grandes méthodes. Il s'agit de l'analyse uni variée des prix, des modèles macroéconomiques et des modèles Vecteur Autorégressif (VAR).

    Les modèles macroéconomiques ont l'avantage de s'appuyer sur des analyses théoriques solides pour arriver à des équations estimables, de donner des indications de politiques économiques tout en s'assurant d'un minimum de fiabilité. Des auteurs (Sims, 1980) ont critiqué les modèles macroéconomiques en mettant en doute le caractère endogène ou exogène des variables inclues dans le modèle et certaines restrictions qui sont faites sur les équations; ils ont alors proposé des modèles qui « laissent parler les données » en permettant à toutes les variables d'être endogènes.

    Pour cette étude, nous avons choisi d'utiliser un modèle macroéconomique pour des raisons de simplicité et d'adaptation aux données disponibles. L'équation de l'inflation retenue dans la présente étude, est issue du modèle de KAHN et KNIGHT, développée par G. MOSER (1995). En effet, ce travail dérive d'une équation d'inflation qui constitue la forme réduite d'un modèle structurel appliqué au cas du Nigeria.

    Le modèle se présente comme suit :

    Nous partons du fait que le niveau général des prix INF est la moyenne pondérée des prix des biens échangeables et ceux des biens non-échangeables et sous forme logarithmique, cela se présente comme suit :

    LogINFt = á Log Pe t+ (1-á)Log Pnetoù 0<á<1. (1)

    Les prix des biens échangeables sont déterminés à travers le marché mondial et dépendent des prix extérieurs Pex du taux de change nominal e. En supposant que la parité des pouvoirs d'achat tient (P= e Pex), on a :

    LogPe t = Log et + Log Pext (2)

    L'appréciation du taux de change ou celle des prix extérieurs entraîne une hausse des prix domestiques. Le raisonnement contraire s'applique dans le cas d'une dépréciation du taux de change ou une baisse des prix extérieurs.

    Le prix des non-échangeables est fixé dans le marché national où leur demande est supposée dépendre de la demande globale. Dans ces conditions, le prix des non-échangeables est déterminé par les conditions d'équilibre du marché monétaire où la demande de monnaie m est égale à l'offre réelle de monnaie ( /P). On a donc :

    Log Pne1(Log(M0t/Pt - log(Mdt ) + â2PIBt (3) â1, â2 =0

    Où â est un scalaire qui représente la relation entre la demande globale et la demande des biens non-échangeables. La demande réelle d'actifs monétaires dépend du revenu réel (PIB), des anticipations inflationnistes E(ët) (où ëtest le niveau d'inflation anticipé et E, l'espérance mathématique). Dans la formulation générale du modèle, le taux intérêt est pris en compte, nous l'avons exclu ici à cause de la politique de taux d'intérêt réel de la BCRG qui a été pendant longtemps, déconnectée de la politique d'offre de monnaie. La demande de monnaie se présentera comme suit :

    Md= f[PIBt, E(ët)], (4)

    En considérant que f est linéaire, on a : Md=ä0+ ä1LogPIBt+ ä2E(ët) (5)

    La croissance du revenu réel, des anticipations inflationnistes entraîne une hausse de la masse monétaire. Les anticipations inflationnistes peuvent être modélisées de plusieurs manières selon que l'on considère qu'elles sont adaptatives ou rationnelles. Une formulation générale peut être la suivante :

    Soit L(x) l'opérateur de retard de la variable x est d'un poids tel que 0<d<1. On a

    E (ët) = d (L(ët)) + (1-d) Älog INFt-1 (6)

    L(ët) représente la distribution de retard du processus d'apprentissage des agents économiques dans le pays. Si tous les poids de L(ët) sont égaux, alors on a un processus d'adaptation. Si par contre, le poids décroît avec le temps, on a un processus d'apprentissage.

    Les agents économiques vont former leur anticipation sur la base de leur expérience dans la prévision de l'inflation et sur l'inflation passée, d'où le second membre de l'équation ÄlogINFt-1. Pour maintenir la procédure simple, on peut considérer que d=0, ce qui veut dire que les anticipations sur l'inflation vont se fonder sur l'inflation du passé. On a alors :

    E(ët) = ÄlogINFt-1. (7)

    En substituant et en arrangeant les différentes équations, on aboutit à l'équation d'inflation suivante:

    LogINFt = ã0 +ã1Log M0t+ ã2LogPIBt+ã3 ÄlogINFt-1+ ã4 Loget+ ã5 LogPex t+ ?t(8)

    Cependant, il reste muet, quant à l'influence d'autres variables dans l'explication du phénomène. Ainsi, d'autres variables peuvent intervenir en rajout au modèle tandisque d'autres pourraient en être remplacées.

    Somme toute, le modèle suivant est retenu dans la présente étude :

    LogINF= ã0+ ã1LogM2 + ã2LogPIB + ã3LogTCH + ?t

    ã0est une constante ; ?treprésente les perturbations ; ãt(t=1,...,3) représente les coefficients des variables spécifiées.

    Avec :

    ü INF : le déflateur du PIB ;

    ü M2 : la masse monétaire ;

    ü PIB : le Produit Intérieur Brut ;

    ü TCH : le taux de change dollar US/GNF ;

    1.1. Les variables du Modèle :

    1.1.1. La variable endogène :

    L'inflation

    Nous utiliserons dans notre étude l'inflation représentée par le déflateur du PIB afin de mieuxapprécier le poids de l'inflation dans l'économie. Concrètement le déflateur mesure le prix actuel de tous les biens et services produits dans une économie, par rapport à une année de référence donnée. On peut le calculer de la sorte :

    * 100

    1.1.2. Les variables exogènes 

    La masse monétaire M2 :

    La masse monétaire d'un pays est l'ensemble des valeurs susceptibles d'être convertis en liquidités, c'est l'agrégat de la monnaie fiduciaire, des dépôts bancaires et des titres de créances négociables tous susceptibles d'être immédiatement utilisables comme moyen de paiement. Elle est suivie et publiéepar les Banques Centrales, offrant aux acteurs économiques une précieuse indication sur la possible évolution des prix selon la théorie quantitative de la monnaie. Nonobstant, il est important de mentionner que les composantes de la masse monétaire sont les agrégats monétaires. Ces agrégats sont des indicateurs statistiques regroupant dans des ensembles homogènes les moyens de paiement détenus par les agents d'un territoire donné. Il y a plusieurs niveaux d'agrégatsdans la masse monétaire selon de degré de liquidité :

    · M1 correspond aux billets, pièces et dépôts à vue.

    · M2 correspond à M1 plus les dépôts à termes inferieurs ou égaux à 2 ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inferieur ou égal à trois mois.

    · M3 correspond à M2 plus les instruments négociables(les bons de trésor, les billets de trésorerie et les bons à moyen terme) émis sur le marché monétaire, et qui représentent des avoirs dont le degré de liquidité est élevé avec peu de risque de perte de capital en cas de liquidation.

    Dans le cadre de cette étude, nous retenons la masse monétaire M2 qui par prévision aura un coefficient positif dans la mesure où la théorie économique est assez étoffée de constructions postulants l'effet inflationniste par la croissance de la masse monétaire.

    Le PIB:

    La production est approchée par le PIB au prix constant qui est un indicateur économique d'un pays renseignant sur le volume de production exécuté, comptabilisé sur une période, généralement un trimestre ou une année. Les évolutions du PIB liées à l'inflation sont ôtées ce qui permet une mesure de la vraie croissance économique. Elle est supposée négativement reliée à l'inflation car au plan théorique, l'accroissement de la production de l'économie permet de contenir l'inflation.

    Le taux de change US/GNF :

    Le taux de change est la valeur d'une devise par rapport à une monnaie locale. C'est ainsi un facteur de l'offre et de la demande des devises sur le marché de change. Nous utilisons le taux de change par rapport au dollar du GNF pour étudier son impact sur la variable endogène. Compte tenu de la structure déficitaire des comptes extérieurs, il est envisagé un effet accélérateur de l'inflation par le taux de change.

    Tableau n°4 : Hypothèses sur les signes des coefficients :

    Variables

    Log(M2)

    Log(PIB)

    Log(TCH)

    Signes du coefficient

    +

    -

    +

    1.1.3. Collecte des données

    A cet effet les données suivantes ont été collectées :

    · L'indice du déflateur du PIB;

    · La masse monétaire (M2);

    · Le Produit Intérieur Brut (PIB) ;

    · Le taux de change US/GNF (TCH) ;

    1.1.4 Source des données :

    Dans le cadre de notre étude, les données utilisées proviennent d'un ensemble de publication. Lasérie sur le PIBainsi quecelle de l'indice du déflateur proviennent de la base des données du FMI. Quant aux données sur la masse monétaireM2 et le taux de change, elles sont tirées des rapports d'activités de la BCRG.

    1.1.5. Taille de la série

    A cause du problème de limitation de données, l'échantillon que nous avons pu construire a une taille de 27 observations annuelles pour chaque variable datant de 1986 à 2012 permettant d'assurer une robustesse des tests économétriques. Ces données sont ensuite compilées dans Excel, et enfin traitées.

    1.1.6. Traitement des données

    Il s'agit des moyens par lesquels les données vont être mises sous une forme synthétisée et facile à analyser. Les travaux liés aux traitements économétriques ont été effectués grâce au logiciel "Econometric Eviews"(6).

    1.1.7Technique d'analyse des données

    Il s'agit dans cette partie de décrire les différentes techniques et étapes dans le traitement et l'analyse des données sur la base des tests économétriques traditionnels. Il s'agit des tests de diagnostics sur les données et des tests statistiques.

    1.2. Tests de diagnostic sur les données:

    Puisque nous travaillons avec des séries temporelles, un préalable s'impose, en l'occurrence l'examen du caractère stochastique des séries suivi de l'analyse de cointégration. L'analyse stochastique des séries, qui s'appuie sur les tests de stationnarité qui constituent une condition nécessaire afin d'éviter les relations factices permet de déterminer l'ordre d'intégration de celles-ci ; tandis que l'analyse de cointégration permet d'identifier la véritable relation entre les variables en recherchant l'existence éventuelle d'un vecteur de cointégration et en éliminant son effet. Ainsi, la recherche d'une éventuellecointégration dans les séries se fait dans deux étapes :

    ü La première est celle de l'étude la stationnarité des séries en vue de la détermination de l'ordre d'intégration des séries ;

    ü Ladeuxièmeétape est celle du test de cointégration proprement dit. Si les séries statistiques étudiées ne sont pas intégrées de même ordre, la procédure est arrêtée. Il n'y a pas de risque de cointégration

    · Stationnarité

    Elle découle du caractère ou non des séries. Une série est intégrée d'ordre(d) (notée I(d) s'il convient de la différencier (d) fois afin de la stationnariser.

    Définition

    Une série chronologique est stationnaire si ses caractéristiques stochastiques c'est-à-dire son espérancemathématique et sa variance sont invariantes dans le temps. Cependant elle est non stationnaire si ces caractéristiques se trouvent modifiées dans le temps. De manière formalisée le processus est stationnaire si :

    · E ) = E ( )=u quelque soit t et m ; la moyenne est constante et indépendante du temps.

    · Var ( <8 quelque soit t,la variance est finie est indépendante du temps.

    · Cov ( =E [( - u) ( + u)]= ;la covariance est finie et indépendante du temps

    Une série chronologique est donc stationnaire si et seulement si elle est la réalisation d'un processus stationnaire. Par contre la non stationnarité est souvent caractérisée par la présence d'une racine unitaire dans les séries ou par la présence d'une tendance et de saisonnalité.

    1.2.1 Test de stationnarité des variables (ADF)

    Nous nous referons aux tests de Dickey-Fuller Augmenté(1981) pour déterminer l'ordre de différentiation d'une série macroéconomique suivant son évolution au cours du temps. Avant de présenter les résultats des tests de stationnarité, nous présentons le cadre méthodologique dans lequel ils sont effectués.

    Ø Le cadre méthodologique des tests de racine unitaire.

    Parmi les tests de racine unitaire existants, nous utilisons le test de Dickey Fuller Augmenté, élaboré en 1979 et en 1981 par Dickey et Fuller. Ces tests sont les plus utilisés en raison de leur simplicité, mais souffrent également d'un certain nombre de critiques.

    Rappelons que le test de Dickey Fuller augmenté (ADF) considère trois modèles à la base pour une série t = 1. .., T (T étant le nombre total d'observations). Nous avons ainsi le modèle sans constance ni tendance déterministe que nous notons (1), modèle avec constance sans tendance déterministe (2) et le modèle avec constance et tendance déterministe noté (3).

    Nous commençons par tester 1'hypothèse nulle

    Ho: de non stationnarité

    Contre l'hypothèse alternative

    H1: de stationnarité

    La démarche du test est la suivante :

    Modèle[1]:

    Modèle[2] :

    Modèle[3] :

    Avec iid (Bruit blanc Gaussien) ; p le nombre de retard determiné par le critère d'Akaike et Schwarz ; et à tester :

    Le principe du test est le suivant : si Ho : est retenue dans l'un de ces trois modèles, le processus est alors stationnaire.

    Dans le modèle [3]  on accepte : c'est-à-dire qu'on rejette l'hypothèse de racine unitaire et, si le coefficient b est significativement différent de zéro, alors le processus est un processus TS (Trend Stationnary). Par contre si b est significativement nul alors le processus est stationnaire.

    Le test sur le coefficient de chaque modèle est similaire au test de student seulement que les valeurs tabulées doivent être lues sur les tables de Dickey etFuler. Les tests sur les coefficients b et c sont des tests de student ordinaires.

    Les résultats des différents tests de stationnarité (au seuil de 5%) sont consignés dans le tableau ci après :

    Tableaun°5: Test de racine unitaire sur les variables

    Variables

    Test en niveau

     

    Test en différence première

     

    Conclusion

     

     

    ADF

    CV

    ADF

    CV

     

    LINF

    -1.90

    -3.60

     -5.32

     -2.99

    I(1)

    LM2

    -0.24

    -2.98

    -5.04

    -2.98

    I(1)

    LPIB

    -2.22

    -2.98

    -4.01

    -2.98

    I(1)

    LTCH

    -2.83

    -3.59

    -4.64

    -3.60

    I(1)

    Source : Résultats sur Eviews sur la base des données recueillies

    Les résultats présentés dans le tableau ont permis de mettre en exergue d'une part la non stationnarité des principales variables macroéconomiques retenues dans le cas de la présente étude à l'instar de la plupart des données. D'autre part, ces tests en différence première ont montré que toutes les variables sont stationnaires.On peut conclure que la série est stationnaire.

    1.2.2. Test de cointégration :

    Le point de départ de la théorie de la cointégration réside dans le fait que de nombreuses séries macroéconomiques et financières sont non stationnaires. Or, si l'on applique les méthodes habituelles d'estimation, deux principaux problèmes surgissent: le problème des régressions fallacieuses mis en avant par Granger et Newbold (1974) et le problème de non validité de certaines lois asymptotiques. La théorie de la cointégration permet ainsi d'étudier des séries non stationnaires et dont une combinaison linéaire est stationnaire. Elle permet ainsi de spécifier des relations stables à long terme tout en analysant conjointement la dynamique de court terme des variables considérées.

    Pour tester la cointégration des variables du modèle d'inflation, deux méthodes sont envisageables. La méthode d'Engle Granger et la méthode de Johansen. Dans notre cas, les différentes variables sont intégrées, il est donc possible de chercher à savoir si elles sont cointégrées, c'est-à-dire qu'il y a des relations à long terme entre elles. Pour ce faire, Comme l'ordre d'intégration est le même, nous utiliserons le test de Johansen.

    Ø Cadre théorique du test de Johansen

    Face à un problème de non stationnarité, la théorie de cointégration permet de préciser les conditions dans lesquelles il est légitime de travailler sur les séries non stationnaires. Toutefois, la procédure du test varie selon le nombre de variables en présence. On parle d'une relation de cointégration entre deux variables non stationnaires si leur combinaison linéaire est stationnaire.

    On appelle variables cointégrées une combinaison linéaire de variables du même ordre d telle que :

    Soit intégré d'ordre (d-b), 0< b

    On notera Zt I (d-b)

    S'appellent vecteurs cointégrants.

    Si d=b=1, on aura Zt I(0)

    I(0) signifie intégré d'ordre 0 ou stationnaire.

    Ainsi, il faut noter que cette définition de cointégration pour deux variables se généralise à un nombre quelconque de séries mais le vecteur cointégrant n'est plus unique. Par contre le cas multi varié est plus complexe que le cas à deux variables du fait des possibilités combinatoires de cointégration.

    De manière pratique, pour tester une éventuellecointégration entre plusieurs variables dans un modèle à K variables, il convient tout d'abord de la tester sur l'ensemble K+1 variables, puis en cas de cointégration de la tester par combinaison entre les variables.

    Le test de Johansen propose des estimateurs du maximum de vraisemblance pour tester la cointégration des séries, il effectue un test de rang de cointégration.

    Le test d'hypothèse est le suivant :

    Ho : non cointégration

    Contre l'hypothèse alternative

    H1 : cointégration

    Pour cela on compare le ratio à la valeur critique. Si le rang de cointégration est égal à zéro on rejette l'hypothèse de cointégration.Si le rang de cointégration est supérieur ou égal à 1, on accepte l'hypothèse de cointégration.

    Cette procédure permet de savoir s'il ya une relation à long terme entre les différentes variables retenues.

    Tableau  n°6 :Test de cointégration de Johansen

    Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Hypothesized

     

    Trace

    0.05

     

    No. of CE(s)

    Eigenvalue

    Statistic

    Critical Value

    Prob.**

     
     
     
     
     

    None *

    0.947536 

    100.5813 

    40.17493 

    0.0000 

    At most 1

    0.431193 

     23.94291

     24.27596

     0.0550

    At most 2

     0.298535

     9.273343

     12.32090

     0.1537

    At most 3

     0.002081

     0.054155

     4.129906

    0.8488

     Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level

     * denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level

     **MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

     

    Source : Résultats sur Eviews sur la base des données recueillies

    Les résultats du tableau indiquent qu'il existe une (1) relation de cointégration entre les différentes variables.

    De façon générale, avec des séries non stationnaires, on ne peut plus appliquer l'économétrie classique par l'utilisation des moindres carrés ordinaires(MCO). Puisque le nombre de relations de cointégration est non nul, on peut donc utiliser un modèle à correction d'erreur qui permet d'avoir des effets à court terme et à long termes.

    1.3 Estimation du modèle à correction d'erreur(ECM) :

    Pour les estimations, les variables ont été exprimées en logarithme et estimées selon un mécanisme de correction d'erreur, dans la mesure où ces variables sont stationnaires(tableau n°5) et sont cointégrées (tableau n°6). Dans le cas de cette étude, réalisée sur un échantillon assez petit (une vingtaine de données), la méthode en une étape de Hendry se révèle a priori adaptée. L'équation du mécanisme de correction d'erreur s'écrit :

    D Log (INF) =C + á1 D Log (M2) + á2D Log (PIB) + á3D Log (TCH) + á4Log (INF (-1))

    + á5Log (M2 (-1)) + á6Log (PIB (-1)) +á7Log (TCH (-1)).

    Avec les signes théoriques suivants :

    á1>0,á2 <0,á3 >0,á4 <0,á5 >0,á6 <0,á7>0.

    Dans cette expression, les coefficients á1 à á3 caractérisent la dynamique de court terme, tandis que les coefficients á5 à á7 permettent de dériver les comportements d'équilibre de long terme du taux d'inflation. Le coefficient á4 est le coefficient de correction d'erreur.

    Tableau  n°7: Résultats de l'estimation du modèle

    Dependent Variable: D(LINF)

     
     

    Sample (adjusted): 1987 2012

     
     

    Included observations: 26 after adjustments

     
     
     
     
     
     

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.  

    C

    4.426862

    0.895840

    4.941577

    0.0001

    D(LM2)

    0.027079

    0.089098

    0.303921

    0.7647

    D(LPIB)

    -1.121127

    0.790456

    -1.418330

    0.1732

    D(LTCH)

    0.331969

    0.093926

    3.534380

    0.0024

    LINF(-1)

    -0.331270

    0.086256

    -3.840565

    0.0012

    LM2(-1)

    0.161944

    0.061725

    2.623646

    0.0172

    LPIB(-1)

    -0.639451

    0.139714

    -4.576853

    0.0002

    LTCH(-1)

    0.225211

    0.089245

    2.523516

    0.0212

    Adjusted R-squared

    0.762811

        S.D. dependent var

    0.091748

    Durbin-Watson stat

    1.737499

    Prob(F-statistic)

    0.000009

    Source : Résultats sur Eviews sur la base des données recueillies

    Le coefficient de correction d'erreur appelé la force de rappel vers l'équilibre est négative et inférieure à l'unité en valeur absolue (sa valeur est -0.33). En outre il est significativement négatif. La représentation par le modèle à correction d'erreur est donc validée.

    SECTION 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS ET SUGGESTIONS

    2.1 Interprétation des résultats

    § La masse monétaire M2 

    A l'instar de plusieurs autres travaux, l'étude montre que la masse monétaire M2 exerce une influence significative sur les prix. Le lien de causalité monnaie et inflation existe mais il est un peu lâche. L'élasticité du terme contemporain est non significatif à court terme, par contre, il est significatif à long terme et, égal à 0.16.Cela peut s'expliquer par la place centrale que la lutte contre l'inflation occupe dans la politique de régulation de la liquidité monétaire menée par la Banque Centrale.

    Ainsi, une augmentation des billets et pièces en circulation de 1% entraîne une augmentation de l'inflation de 0,16% à long terme. La gestion rigoureuse de la masse monétaire par les autorités monétaires est donc justifiée à travers une politique adaptée de la monnaie et du crédit. L'objectif principal de cette politique est la maîtrise de l'inflation qui devrait favoriser une stabilité interne et externe de la monnaie. Deux approches principales sont utilisées pour ce faire. Il s'agit :

    - du contrôle de la liquidité globale de l'économie à travers trois instruments, à savoir le programme monétaire de la BCRG qui prévoit (i) l'ajustement de la liquidité en fonction de l'évolution attendue des agrégats réels, de la situation monétaire et des objectifs d'avoirs extérieurs fixés, (ii) une nouvelle politique de taux d'intérêt et (iii) un système de réserves obligatoires ;

    - du contrôle de la qualité du crédit par la mise en place depuis 1986, d'un accord de classement qui consiste pour la Banque Centrale, à effectuer une analyse financière des entreprises bénéficiaires du crédit, selon des critères connus du système bancaire, afin de déterminer la qualité du risque qu'elles représentent. Les banques ont la liberté d'accorder du crédit, mais la Banque Centrale ne mobilise des fonds que pour les crédits bénéficiant d'un accord de classement.

    § Le PIB:

    Le PIBn'a pas un impact significatif sur l'inflation à court terme. Cette absence d'impact à court terme pourrait refléter "l'effet composition du PIB". En effet, la part du secteur primaire composé essentiellement de l'agriculture, l'élevage, la pêche, représente en moyenne 18% du PIB de 1996 à 2002 et 20.2% en 2008(Touré, 2010) et les autres secteurs occupent le reste du PIB. Ainsi une augmentation du PIB se traduit d'une part par une augmentation de l'offre des biens de consommation domestique qui contribue à la diminution de l'inflation et d'autre part, une augmentation des autres composantes du PIB( notamment les services) qui donne lieu à une augmentation des revenus,(donc une augmentation de la demande) ce qui contribue à une augmentation de l'inflation donc, l'augmentation du PIB s'accompagne de deux effets de sens contraire sur l'inflation si ces deux effets se neutralisent la variation du PIB resterait sans effet sur l'inflation.

    Cependant il est très significatif dans le long terme. Car son élasticité de long terme est de l'ordre de 0.63%. Une variation à la hausse du PIB entraine une baisse sensible du niveau général des prix à long terme. Nonobstant, il convient de rappeler qu'au plan théorique les déterminants non monétaires se trouvent au travers de l'inflation par les coûts, l'inflation par la demande et l'inflation importée. En dehors de l'inflation par les coûts qui n'apparaît point explicitement dans l'équation retenue dans cette présente étude, il faut noter la prise en compte de l'éventualité d'une inflation par la demande, conséquence du déséquilibre entre l'offre et la demande des biens et services. Le PIB traduit ici l'offre et tout choc négatif sur ce dernier crée des tensions sur les prix.

    § Taux de change :

    Le taux de change a un impact significatif sur l'inflation en Guinée. En effet, l'augmentation du taux de change par rapport au dollar qui signifie en fait, une dépréciation du Franc Guinéen par rapport à cette monnaie (cotation à l'incertain) entraîne un impact positif et significatif sur le niveau d'inflation. Cependant, les élasticités du taux de change sont respectivement 0.33 dans le court terme, et, 0.22 dans le long terme: une hausse de 1% du taux de change par rapport au dollar augmente le niveau de prix de 0,33% à court terme et 0.22% à long terme. Cette sensibilité du taux de change à l'inflation tient au poids des biens importés dans le panier du consommateur. En effet, la plus grande partie des relations commerciales de la Guinée se fait avec l'UE dont la monnaie a une parité fixe, mais aussi avec d'autres partenaires dont la monnaie a une parité flexible. Ceci dit, le pays subit tout de même l'impact des fluctuations du dollar avec l'euro. Cette influence se fait à travers deux canaux principaux:

    - l'inflation importée de l'UE.

    - l'inflation importée directement des produits contractés en dollars.

    2.1.1 Validation des hypothèses :

    La lecture des résultats de l'estimationdu modèle permet ainsi de trouver les différentes sources de l'inflation en Guinée. La causalité entre et monnaie et inflation est admise à partir de l'élasticité de long terme de la masse monétaire M2 par rapport à l'inflation. La croissance de la masse monétaire entraîne un accroissement de l'inflation comme le soutiennent les monétaristes. En ce qui concerne le taux de change, nous constatons qu'il a un impact significatif et positif sur l'inflation. Une croissance d'un point du taux de change entraîne une croissance de l'inflation de 0.33% à court terme et 0.22% à long terme. Ce raisonnement permet ainsi de valider l'hypothèse 1. Nous voyons également que la croissance du PIB a un effet baissier sur l'inflation. D'où la validation de l'hypothèse 2.

    2.1.2 Limites et perspectives de l'étude

    La présente étude souffre de quelques insuffisances tant au niveau de la spécification du modèle qu'au niveau de l'analyse des résultats. Pour des raisons d'orientation de recherche et aussi pour réduire le chapitre d'analyse, l'étude a occulté certaines variables dont l'influence est sans doute non négligeable sur l'inflation. A cet effet, il faut noter que la non disponibilité des données sur une longue période, l'environnement socio-économique, les facteurs naturels (pluviométrie, calamités etc.) et les chocs externes constituent d'autres goulots d'étranglement.

    Les limites relevées dans ce travail ouvrent des perspectives de recherche. En effet, la présente étude peut être complétée par intégration d'autres variables comme le déficit budgétaire, le taux d'intérêt débiteur ou créditeur,l'indice des prix à l'importation, le niveau des salaires annuels, l'inflation anticipée, le financement monétaire du trésor etc. en vue de réaliser un modèle permettant d'apprécier le comportement des variables sur l'inflation.

    Enfin les estimations des coefficients des différentes variables notamment à partir du modèle à correction d'erreur a fourni des élasticités significatives au regard du test de student au seuil de 5%. Seuls le PIB et la masse monétaire M2qui se révèlent non significatifs à court terme. Cela n'autorise pas des interprétations permettant de conclure rigoureusement sur la nature causale des variables correspondantes bien que les objectifs de l'étude aient été, somme toute, atteints.

    2.2 Suggestions de l'étude :

    Les résultats et enseignements fournis par cette étude autorisent la formulation des suggestions notamment à l'endroit des pouvoirs publics et des autorités monétaires.

    2.2.1 Autorités publiques

    La politique économique de lutte anti-inflation peut, à partir du rôle décélérateur de l'inflation que peut jouer la production, trouver des pistes de stabilisation des prix. En effet, il est clair au terme de la présente étude qu'une politique de soutien à l'offre de l'économie peut permettre d'escompter un effet stabilisateur du niveau des prix. L'expansion de l'offre permettrait de faire face aux pressions que la demande exerce sur les prix. Ces voies d'expansion de l'offre sont donc à rechercher pour assurer une croissance non inflationniste à l'économie.

    Le développement de la production agricole et de l'élevage pourrait notamment permettre d'accroitre la disponibilité des produits vivriers d'origine locale, et de réduire ainsi l'impact négatif lié à la hausse des prix des biens alimentaires importés et pouvant permettre de stabiliser les prix.

    En effet, des segments importants de la demande de produits vivriers sont encore à satisfaire par une production locale. On peut citer l'exemple des produits maraîchers et certaines céréales comme le riz sujet à grande consommation domestique. Outre l'énorme bénéfice que peut avoir la satisfaction de ses besoins par des productions locales pour l'ensemble de l'économie nationale, il est évident que ces productions locales libèrent l'économie des chocs sur les prix de ces biens jusque là importés et qui traduisent un phénomène d'impulsion sur l'inflation.

    L'expansion de la production vivrière est d'autant plus réalisable que ces nombreux produits vivriers jusque là importés sont compatibles avec les conditions climatiques et pédagogiques de la Guinée. Cette relance de la production vivrière peut s'insérer dans le cadre d'une stratégie globale de réorientation de l'appareil productif agricole national. Ils'agit de donner priorité à la satisfaction des besoins locaux nationaux puis africain avant de se porter sur le commerce international.

    Toutefois, à ce niveau il faut signaler que les activités de transformation des produits primaires agropastoraux sont peu développées dans les zones rurales. Des programmes d'appui devraient ainsi être développés pour introduire de nouvelles technologies et activités de valorisation des produits agropastoraux pour permettre, en particulier aux femmes et aux ruraux paysans d'avoir accès à des nouvelles sources de revenus. Dans le même ordre d'idées, mais à une échelle importante, il est nécessaire d'encourager le développement d'industries agro-alimentaires pour valoriser les produits nationaux.

    Aussi la politique fiscale peut elle être sollicitée pour soutenir les investissements ? En effet,la politique fiscale n'est pas suffisamment orientée vers la promotion de l'investissement. Au contraire la taxation des entreprises étouffent l'effort national d'investissement privé et oriente l'économie vers des activités de consommation qui, ont un potentiel inflationniste très important.

    2.2.2 Autorités monétaires

    L'inefficacité de la politique monétaire ne s'assimile pas à une inutilité des reformes de la Banque Centrale. En effet, on ne peut pas dire que la Banque Centrale et l'Etat ne jouent aucun rôle dans l'économie. Ils assurent une bonne régulation qui est tout de même influencée par le comportement de la demande et le faible niveau de développement du secteur privé.

    Cependant, la BCRG, l'organe en charge de la supervision de la politique monétaire et des activités monétaires en Guinée doit créer un cadre de concertation entre autorités monétaires et acteurs de l'économie nationale pour statuer sur des mesures opérationnelles en période de crises éventuelles. De ce fait la Banque Centrale doit émettre des bons BCRG, afin de renforcer son indépendance opérationnelle en utilisant ses propres titres comme moyen de régulation de la liquidité bancaire en lieu et place des bons de trésor. Mais jusqu'à présent la BCRG n'a pas fait usage de ce nouvel instrument.

    Comme instruments indirects de régulation de la liquidité la BCRG a opté pour le maniement des taux directeurs, l'open market et les réserves obligatoires. S'agissant du taux directeur, le niveau de 16.7% fixé par la BCRG paraît particulièrement élevé, surtout dans un contexte de ralentissement de l'inflation. Une baisse sensible devrait être envisagée par la Banque Centrale en réduisant par exemple le taux directeur de moitié pour le porter à 8.3% afin de favoriser la relance des activités économiques des PME.

    Par ailleurs il est important dans le cadre de la politique monétaire et de gestion du crédit de donner priorité aux financements des investissements productifs. En effet, l'économie ne trouvera des sentiers d'expansion forte dans des conditions de stabilité des prix sans un meilleur accès des entreprises nationales à des lignes substantielles de crédit pour faire face à leurs énormes besoins d'investissement. Tant il est vrai que la structure des crédits en Guinée montre la place de second rang réservée au financement des investissements productifs et à contrario l'importance des crédits à la consommation.

    La BCRG doit procéder à l'assainissement monétaire et financier afin de sécuriser les réserves de change de la nation. Cela suppose un changement d'orientation des politiques de la Banque Centrale en vue d'une meilleure lisibilité de la politique monétaire et de change. Il s'agit également de donner toute la puissance à la politique économique générale par une meilleure coordination des politiques budgétaire et monétaire. A ce niveau, les relations institutionnelles entre la BCRG et le ministère de l'économie et des finances doivent être revues et corrigées.

    La Banque Centrale doit également respecter le niveau statutaire des avances (20% des recettes fiscales de l'année t-1) qu'elle est habilitée à accorder au trésor public. Le respect de cette norme contribue à aligner la croissance de la masse monétaire à celle du PIB. Ensuite elle doit réduire la masse monétaire par une politique de résorption des excédents monétaires, par exemple par émission des titres de régulations monétaires. Enfin, elle doit surveiller les trois agrégats monétaires.

    La BCRG doit mener la restructuration du marché de change afin de supprimer le différentiel de change entre le marché officiel et le marché parallèle. Cela permettra d'améliorer ainsi le niveau des réserves de change en limitant en partie la forte dépréciation du Franc Guinéen vis-à-vis des principales devises internationales à court terme. De ce fait, il est opportun pour la BCRG de poursuivre la politique d'open market pendant un moment en vendant systématiquement des devises étrangères contre du GNF dans l'objectif de stabiliser et d'aspirer les liquidités très rapidement par une vaste opération d'incitation à la bancarisation de l'économie guinéenne.

    Par ailleurs, en ce qui concerne toujours les mesures monétaires dont l'objectif est la stabilisation du niveau des prix internes et le taux de change, le principal conseil aux autorités monétaires se situe à deux niveaux : savoir que la restauration de la valeur extérieur de la monnaie guinéenne qui est le taux de change ne sera effective à moyen et long terme qu'en résolvant le problème de notre déficit commercial structurel. En effet, à l'image de divers pays les moins avancés(PMA), caractérisés par l'existence des déficits jumeaux (budgétaire et commercial) avec une absence ou faiblesse durable du taux de croissance économique (donc de la production), la pression exercée par la demande de devises des operateurs économiques en contrepartie du Franc Guinéen en vue d'importations massives, fera toujours grimper le niveau du taux de change, en affaiblissant la monnaie nationale dont l'offre est abondante.

    Il faut savoir également qu'un pays comme la Guinée avec un déficit majeur de production, qui vit d'importations de biens et services, le niveau des prix internes pratiqués sur les marchés nationaux est directement lié au niveau du taux de change de la monnaie nationale face aux devises étrangères. Il s'agit d'une corrélation directe et positive, autrement dit, plus le taux de change est élevé plus les prix pratiqués sur les marchés restent élevés car les commerçants et autres operateurs économiques répercutent directement l'accroissement du taux de change dans les prix internes.

    Ainsi, l'Etat doit poursuivre et généraliser le paiement des salaires des fonctionnaires par virement bancaire. La Banque Centrale et le gouvernement doivent s'assurer que les fonctionnaires disposent des comptes bancaires dans les conditions satisfaisantes mais surtout que les banques commerciales sont capables d'accueillir des nouveaux clients avec un nombre suffisant de distributeurs automatiques de billets afin d'éviter des paniques et des files d'attente interminables devant les banques.

    Conclusion

    Au terme de notre recherche, nous avons obtenu des résultats qui n'étaient pas à la hauteur de nos espérances, mais qui respectent au moins la théorie économique. Ainsi, nous avons observé qu'un choc positif sur le taux de change est significatif sur l'inflation. De même, un choc positif sur la masse monétaire a un impact significatif sur l'inflation en Guinée comme le soutiennent les monétaristes mais, la masse monétaire est de loin le déterminant structurel de l'inflation. En ce qui concerne le PIB,il n'est pas significatif à court terme mais par conséquent il l'est à long terme. A ce niveau, c'est le PIB qui est le déterminant structurel de l'inflation en Guinée avec une élasticité de 0.63 comparativement à la masse monétaire qui est de 0.16 et du taux de change qui est également de 0.22. Pour ces raisons malgré tous les efforts consentis, nous avons formulé des suggestions à l'endroit des autorités publiques et monétaires, dans le souci d'aider à l'amélioration des performances atteintes en matière de gestion.

    CONCLUSION GENERALE

    Cette étude a permis de voir que les variables qui contribuent le plus à l'inflation en Guinée sont diverses et expliquées à la lumière des réflexions théoriques ainsi que des recherches empiriques.

    L'examen du degré d'intégration des variables par le test de racine unitaire de Dickey Fuller Augmenté a permis de mettre en exergue d'une part la non stationnarité des principales variables macroéconomiques retenues dans le cas de la présente étude à l'instar de la plupart des données. D'autre part, ces tests en différence première ont montré que toutes les variables sont stationnaires. Ce qui révèle ainsi des degrés d'intégrations identiques.

    L'étude de la cointégration réalisée à partir de la stationnarité en différence, a montré sans doute l'existence d'une relation de causalité entre les différentes variables et a permis d'utiliser un modèle à correction d'erreur (ECM)

    Force est de reconnaitre que le PIB n'a pas un impact significatif sur l'inflation en Guinée à court terme mais à long terme, il est très significatif car, une hausse de 1% du PIB entraîne une baisse de l'inflation de 0.63%. D'où un effet important de décélération de la dynamique de croissance du niveau général des prix. Ces résultats montrent ainsi la primauté des pressions de la production intérieure dans la génération de l'inflation en Guinée validant ainsi au plan théorique d'inflation par la demande soutenue par les néokeynésiens quant à la rigidité de l'offre dans les pays en développement comme source de l'inflation.

    A l'image du PIB, la masse monétaire n'a pas un impact significatif sur l'inflation à court terme mais à long terme, elle est significative. Mais cette significativité est un peu lâche car une augmentation de la masse monétaire M2 de 1% entraîne un accroissement de l'inflation de 0.16% à long terme. Ainsi l'origine monétaire peut être admise en conformité avec les autres études empiriques réalisées sur le cas guinéen (Bah et Diallo, Blavy, Bah. O, Sylla et al, Touré).

    L'appréciation du taux de change par rapport au dollar joue positivement surl'inflation à court terme comme à long terme car, une hausse de 1% du taux de change qui correspond à une dépréciation du taux de change face au dollar entraîne une augmentation de 0.33% à court terme et 0.22% à long terme.

    L'analyse des déterminants de l'inflation en Guinée montre que la maîtrise du phénomène repose sur des volets qui dépendent des autorités politiques et des autorités monétaires. Il s'agit de la masse monétaire, du PIB mais aussi des volets qui ne dépendent pas des autorités monétaires, il s'agit dans ce cas du taux de change. Les résultats indiquent que la gestion rigoureuse de la monnaie que fait la BCRG est justifiée et doit être maintenue. Le gouvernement a aussi sa partition à jouer en poursuivant les réformes en profondeur pour renforcer la croissance économique afin d'une part, d'élever le niveau de revenu des guinéens et d'autre part, le niveau de production pour le rapprocher à chaque fois de son niveau naturel. Toutes choses qui réduiraient le niveau de l'inflation.

    Les objectifs de l'étude qui sont la recherche des déterminants de l'inflation en Guinée sont bien atteints permettant ainsi de procéder à des recommandations de politique économique. Cependant l'analyse peut être poursuivie car il est extrêmement important afin d'interroger les politiques économiques en matière du niveau général des prix afin de juger leur optimalité au regard des dits résultats.

    En somme, nous devrions souligner que notre étude ne prétend, en aucun cas, remettre en cause les fondements théoriques de la macroéconomie, plus particulièrement les diverses théories traitant la question de l'inflation. Mais, elle se veut tout simplement une contribution à l'avancement de la recherche des déterminants de l'inflation dans le contexte des économies africaines.

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    Rapports annuels 2010 de la BCRG

    Rapport FMI n° 06/37 du janvier 2006

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    ZONON, A(2003) Les déterminants de l'inflation au Burkina Faso, CAPES, document de travail n°02/2003, décembre

    Annexe 1 : Test de stationnarité sur les variables à niveau

    Null Hypothesis: LINF has a unit root

     

    Exogenous: Constant, Linear Trend

     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -1.905050

     0.6220

    Test critical values:

    1% level

     

    -4.374307

     
     

    5% level

     

    -3.603202

     
     

    10% level

     

    -3.238054

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

     

    Null Hypothesis: LM2 has a unit root

     

    Exogenous: Constant

     
     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -0.240156

     0.9212

    Test critical values:

    1% level

     

    -3.711457

     
     

    5% level

     

    -2.981038

     
     

    10% level

     

    -2.629906

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

     
     
     
     
     
     

    Null Hypothesis: LPIB has a unit root

     

    Exogenous: Constant

     
     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=6)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -2.228741

     0.2015

    Test critical values:

    1% level

     

    -3.711457

     
     

    5% level

     

    -2.981038

     
     

    10% level

     

    -2.629906

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

     

    Null Hypothesis: LTCH has a unit root

     

    Exogenous: Constant, Linear Trend

     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=6)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -2.833789

     0.1987

    Test critical values:

    1% level

     

    -4.356068

     
     

    5% level

     

    -3.595026

     
     

    10% level

     

    -3.233456

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

     

    Annexe 2 : Test de stationnarité sur les variables en différence première

    Null Hypothesis: D(LINF,2) has a unit root

     

    Exogenous: Constant

     
     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -5.322428

     0.0002

    Test critical values:

    1% level

     

    -3.737853

     
     

    5% level

     

    -2.991878

     
     

    10% level

     

    -2.635542

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

     

    Null Hypothesis: D(LM2) has a unit root

     

    Exogenous: Constant

     
     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -5.049417

     0.0004

    Test critical values:

    1% level

     

    -3.724070

     
     

    5% level

     

    -2.986225

     
     

    10% level

     

    -2.632604

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

     

    Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root

     

    Exogenous: Constant

     
     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=6)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -4.015726

     0.0051

    Test critical values:

    1% level

     

    -3.724070

     
     

    5% level

     

    -2.986225

     
     

    10% level

     

    -2.632604

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

     

    Null Hypothesis: D(LTCH) has a unit root

     

    Exogenous: Constant, Linear Trend

     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=6)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -4.643417

     0.0055

    Test critical values:

    1% level

     

    -4.374307

     
     

    5% level

     

    -3.603202

     
     

    10% level

     

    -3.238054

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

     

    Annexe 3:Test de cointégration sur les variables

    Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Hypothesized

     

    Max-Eigen

    0.05

     

    No. of CE(s)

    Eigenvalue

    Statistic

    Critical Value

    Prob.**

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    None *

     0.947536

     76.63840

     24.15921

     0.0000

    At most 1

     0.431193

     14.66956

     17.79730

     0.1391

    At most 2

     0.298535

     9.219188

     11.22480

     0.1104

    At most 3

     0.002081

     0.054155

     4.129906

     0.8488

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

     Max-eigenvalue test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level

     * denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level

     **MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

     

    Annexe 4:Estimation du modèle

    Dependent Variable: D(LINF)

     
     

    Method: Least Squares

     
     

    Date: 09/18/13 Time: 13:08

     
     

    Sample (adjusted): 1987 2012

     
     

    Included observations: 26 after adjustments

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.  

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    C

    4.426862

    0.895840

    4.941577

    0.0001

    D(LM2)

    0.027079

    0.089098

    0.303921

    0.7647

    D(LPIB)

    -1.121127

    0.790456

    -1.418330

    0.1732

    D(LTCH)

    0.331969

    0.093926

    3.534380

    0.0024

    LINF(-1)

    -0.331270

    0.086256

    -3.840565

    0.0012

    LM2(-1)

    0.161944

    0.061725

    2.623646

    0.0172

    LPIB(-1)

    -0.639451

    0.139714

    -4.576853

    0.0002

    LTCH(-1)

    0.225211

    0.089245

    2.523516

    0.0212

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    R-squared

    0.829224

        Mean dependent var

    0.122881

    Adjusted R-squared

    0.762811

        S.D. dependent var

    0.091748

    S.E. of regression

    0.044683

        Akaike info criterion

    -3.130775

    Sum squared resid

    0.035939

        Schwarz criterion

    -2.743668

    Log likelihood

    48.70007

        Hannan-Quinn criter.

    -3.019302

    F-statistic

    12.48585

        Durbin-Watson stat

    1.737499

    Prob(F-statistic)

    0.000009

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Annexe 5: Tests de validation du modèle à correction d'erreur(ECM)

    2 Test de Normalité

    3 Test de Ramsey

    Ramsey RESET Test:

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    F-statistic

    0.398183

        Prob. F(1,17)

    0.5364

    Log likelihood ratio

    0.601964

        Prob. Chi-Square(1)

    0.4378

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4 Test de Breusch-Godfrey

    Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    F-statistic

    0.248681

        Prob. F(1,17)

    0.6244

    Obs*R-squared

    0.374853

        Prob. Chi-Square(1)

    0.5404

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    5 Test de White

    Heteroskedasticity Test: White

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    F-statistic

    1.857725

        Prob. F(7,18)

    0.1371

    Obs*R-squared

    10.90521

        Prob. Chi-Square(7)

    0.1428

    Scaled explained SS

    5.797912

        Prob. Chi-Square(7)

    0.5635

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6 Test de Arch

    Heteroskedasticity Test: ARCH

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    F-statistic

    1.949941

        Prob. F(2,21)

    0.1672

    Obs*R-squared

    3.758941

        Prob. Chi-Square(2)

    0.1527

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    7 Test de Chow

    Chow Breakpoint Test: 2002 

     

    Null Hypothesis: No breaks at specified breakpoints

    Varying regressors: All equation variables

     

    Equation Sample: 1987 2012

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    F-statistic

    2.740380

     

    Prob. F(8,10)

    0.0689

    Log likelihood ratio

    30.17932

     

    Prob. Chi-Square(8)

    0.0002

    Wald Statistic 

    21.92304

     

    Prob. Chi-Square(8)

    0.0051

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    8 Test de Cusum

    9 Test de Cusum of square

    Annexe 6: Données de l'étude

    ANNEE

    INF

    M2 en milliards de GNF

    PIB réel en milliards de GNF

    TCH US/GNF

    1986

    18.89200

    46.80000

    3521.560

    333.4500

    1987

    24.04200

    87.40000

    3637.770

    474.4000

    1988

    29.24800

    104.5000

    3867.240

    591.6500

    1989

    35.77500

    132.2000

    4022.070

    593.0000

    1990

    41.95700

    156.1000

    4195.980

    660.8000

    1991

    53.39200

    207.9000

    4257.030

    757.8000

    1992

    67.39100

    255.3000

    4396.340

    903.0000

    1993

    67.84200

    315.0000

    4618.290

    955.6000

    1994

    68.79100

    304.7000

    4803.050

    977.7000

    1995

    72.83400

    339.5000

    5027.840

    991.5000

    1996

    73.47100

    350.0000

    5287.120

    1008.400

    1997

    74.52500

    410.7000

    5561.050

    1099.900

    1998

    76.31000

    435.9200

    5816.030

    1232.800

    1999

    79.00500

    474.1300

    6078.370

    1387.400

    2000

    86.93900

    585.4400

    6253.720

    1797.152

    2001

    91.22000

    671.8400

    6489.420

    1949.863

    2002

    93.79400

    800.9800

    6759.830

    1975.792

    2003

    100.0000

    1083.310

    6840.950

    2000.000

    2004

    116.5220

    1484.640

    7001.880

    2267.900

    2005

    148.4380

    2049.200

    7210.880

    3640.000

    2006

    204.2270

    3217.200

    7390.920

    5650.000

    2007

    230.7490

    3403.900

    7520.820

    4179.250

    2008

    263.2750

    4727.170

    7892.120

    4596.970

    2009

    276.6830

    5945.120

    7869.650

    4773.528

    2010

    332.3690

    10367.90

    8022.110

    5987.800

    2011

    398.0140

    11325.65

    8339.340

    6141.120

    2012

    461.1150

    11450.22

    8691.040

    6318.820

    TABLE DES MATIERES

    AVERTISSEMENT i

    DEDICACE ii

    REMERCIEMENTS iii

    RESUME iv

    SIGLES ET ABREVIATIONS v

    SOMMAIRE vi

    LISTE DES TABLEAUX vii

    LISTE DES GRAPHIQUES viii

    INTRODUCTION 1

    CHAPITRE 1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE ET L'ANALYSE DE L'EVOLUTON DE QUELQUES INDICATEURS MACROECONOMIQUES DE LA GUINEE 4

    SECTION 1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE 4

    1.1 Evolution de la politique monetaire de la Banque Centrale 4

    1.2 Les objectifs et instruments de la politique monetaire de la Banque Centrale 5

    1.2.1 Les objectifs et instruments de la politique monetaire 5

    1.2.2 La politique monetaire avant la reforme de 1993 :usage des instruments directs 6

    1.2.3 La politique monetaire avant la reforme de 1993 à nos jours:usage des instruments indirects 7

    SECTION 2 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE 12

    2.1 Evolution du pib réel 12

    2.2 Evolution de la masse moneatire M2 14

    2.3 Evolution du taux d'inflation 16

    2.4 La structure de l'IPC guinéen 18

    2.4.1 l'indice des prix à la consommation 18

    2.4.2 l'indice harmonisé des prix à la consommation 19

    Conclusion 22

    CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE DE L'INFLATION 23

    SECTION 1 : LES FONDEMENTS THEORIQUE DE L'INFLATION 23

    1.1 Définitionet mesure 23

    1.1 .1 Définition 23

    1.1 .2 Mesure 24

    1.2 Causes et effets de l'inflation 25

    1.2.1 Causes de l'inflation 26

    1.2.2 Effets de l'inflation 26

    SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE 28

    2.l REVUE THEORIQUE 28

    2.l.l L'approche classique 28

    2.l.2 L'approche monétariste 29

    2.l.3 L'approche keynesienne et Neo-Keynesienne 30

    2.l.4 L'approche des Nouveaux classiques 31

    2.2 Revue empirique 32

    2.2.1 Cas des pays développés 33

    2.2.2Cas des pays en développement 33

    2.2.3 Cas des pays de la zone franc 34

    2.2.4 Cas de certains pays afracains 37

    2.2.5 Cas de la Guinée 40

    Conclusion 41

    CHAPITRE 3 : ANALYSE DES DETRERMINATS DE L'INFLATION EN GUINEE 42

    SECTION 1 : SPECIFICATION DU MODELE 42

    1.1 Les variables du modèle 44

    1.1.1La variable endogène 44

    1.1.2Les variables exogènes 45

    1.1.3 Collecte des données 45

    1.1 4Source des données 45

    1.1.5 Taille de la série 46

    1.1.6 Traitement des données 47

    1.1.7 Technique d'analyse des données 47

    1.2 Test de diagnostics des variables 47

    12.1 Test de stationnarité des variables 48

    1.2.2 Test de cointégration 49

    1.3 Estimation du modèle(ECM) 53

    SECTION 2: INTERPRETATION DES RESULTATS ET SUGGESTIONS 53

    2.1 Interpretation des resultats 53

    2.1.1 Validation des hypothèses 55

    2.1.2 Limites et perspectives 56

    2.2 Suggestions 56

    2.2.1 Autorités publiques 56

    2.2 Autorités monétairs 58

    Conclusion 60

    CONCLUSION GENERALE 61

    BILIGRAPHIE : 63

    LES ANNEXES : 67

    * 1Cité par Cyrille Nsengiyumva

    * 2Rapport annuel de la BCRG (2008)

    * 3 Rapport des services du FMI n° 06/37 du janvier 2006

    * 4 Rapport annuel de la BCRG de 2010

    * 5A la suite du changement du gouvernement survenu en 2007, qui marquait le début du renouveau économique, le respect de la discipline budgétaire stricte et le contrôle des opérations de la BCRG ont eu des effets positifs sur le comportement de l'évolution du taux d'inflation et, ont permis de le réduire presque de moitié par rapport à sa situation de 2007.

    * 6 Cité par Jacoud Giles,1998

    * 7 Cité par Jacoud Giles,1998

    * 8 Cité par Urbain Boco et Denis B. Ablefonlin






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