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Les déterminants de l'inflation en Guinée.

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par Mamadou Safayiou DIALLO
Université de Sonfonia - Master 2014
  

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2.2.2 Autorités monétaires

L'inefficacité de la politique monétaire ne s'assimile pas à une inutilité des reformes de la Banque Centrale. En effet, on ne peut pas dire que la Banque Centrale et l'Etat ne jouent aucun rôle dans l'économie. Ils assurent une bonne régulation qui est tout de même influencée par le comportement de la demande et le faible niveau de développement du secteur privé.

Cependant, la BCRG, l'organe en charge de la supervision de la politique monétaire et des activités monétaires en Guinée doit créer un cadre de concertation entre autorités monétaires et acteurs de l'économie nationale pour statuer sur des mesures opérationnelles en période de crises éventuelles. De ce fait la Banque Centrale doit émettre des bons BCRG, afin de renforcer son indépendance opérationnelle en utilisant ses propres titres comme moyen de régulation de la liquidité bancaire en lieu et place des bons de trésor. Mais jusqu'à présent la BCRG n'a pas fait usage de ce nouvel instrument.

Comme instruments indirects de régulation de la liquidité la BCRG a opté pour le maniement des taux directeurs, l'open market et les réserves obligatoires. S'agissant du taux directeur, le niveau de 16.7% fixé par la BCRG paraît particulièrement élevé, surtout dans un contexte de ralentissement de l'inflation. Une baisse sensible devrait être envisagée par la Banque Centrale en réduisant par exemple le taux directeur de moitié pour le porter à 8.3% afin de favoriser la relance des activités économiques des PME.

Par ailleurs il est important dans le cadre de la politique monétaire et de gestion du crédit de donner priorité aux financements des investissements productifs. En effet, l'économie ne trouvera des sentiers d'expansion forte dans des conditions de stabilité des prix sans un meilleur accès des entreprises nationales à des lignes substantielles de crédit pour faire face à leurs énormes besoins d'investissement. Tant il est vrai que la structure des crédits en Guinée montre la place de second rang réservée au financement des investissements productifs et à contrario l'importance des crédits à la consommation.

La BCRG doit procéder à l'assainissement monétaire et financier afin de sécuriser les réserves de change de la nation. Cela suppose un changement d'orientation des politiques de la Banque Centrale en vue d'une meilleure lisibilité de la politique monétaire et de change. Il s'agit également de donner toute la puissance à la politique économique générale par une meilleure coordination des politiques budgétaire et monétaire. A ce niveau, les relations institutionnelles entre la BCRG et le ministère de l'économie et des finances doivent être revues et corrigées.

La Banque Centrale doit également respecter le niveau statutaire des avances (20% des recettes fiscales de l'année t-1) qu'elle est habilitée à accorder au trésor public. Le respect de cette norme contribue à aligner la croissance de la masse monétaire à celle du PIB. Ensuite elle doit réduire la masse monétaire par une politique de résorption des excédents monétaires, par exemple par émission des titres de régulations monétaires. Enfin, elle doit surveiller les trois agrégats monétaires.

La BCRG doit mener la restructuration du marché de change afin de supprimer le différentiel de change entre le marché officiel et le marché parallèle. Cela permettra d'améliorer ainsi le niveau des réserves de change en limitant en partie la forte dépréciation du Franc Guinéen vis-à-vis des principales devises internationales à court terme. De ce fait, il est opportun pour la BCRG de poursuivre la politique d'open market pendant un moment en vendant systématiquement des devises étrangères contre du GNF dans l'objectif de stabiliser et d'aspirer les liquidités très rapidement par une vaste opération d'incitation à la bancarisation de l'économie guinéenne.

Par ailleurs, en ce qui concerne toujours les mesures monétaires dont l'objectif est la stabilisation du niveau des prix internes et le taux de change, le principal conseil aux autorités monétaires se situe à deux niveaux : savoir que la restauration de la valeur extérieur de la monnaie guinéenne qui est le taux de change ne sera effective à moyen et long terme qu'en résolvant le problème de notre déficit commercial structurel. En effet, à l'image de divers pays les moins avancés(PMA), caractérisés par l'existence des déficits jumeaux (budgétaire et commercial) avec une absence ou faiblesse durable du taux de croissance économique (donc de la production), la pression exercée par la demande de devises des operateurs économiques en contrepartie du Franc Guinéen en vue d'importations massives, fera toujours grimper le niveau du taux de change, en affaiblissant la monnaie nationale dont l'offre est abondante.

Il faut savoir également qu'un pays comme la Guinée avec un déficit majeur de production, qui vit d'importations de biens et services, le niveau des prix internes pratiqués sur les marchés nationaux est directement lié au niveau du taux de change de la monnaie nationale face aux devises étrangères. Il s'agit d'une corrélation directe et positive, autrement dit, plus le taux de change est élevé plus les prix pratiqués sur les marchés restent élevés car les commerçants et autres operateurs économiques répercutent directement l'accroissement du taux de change dans les prix internes.

Ainsi, l'Etat doit poursuivre et généraliser le paiement des salaires des fonctionnaires par virement bancaire. La Banque Centrale et le gouvernement doivent s'assurer que les fonctionnaires disposent des comptes bancaires dans les conditions satisfaisantes mais surtout que les banques commerciales sont capables d'accueillir des nouveaux clients avec un nombre suffisant de distributeurs automatiques de billets afin d'éviter des paniques et des files d'attente interminables devant les banques.

Conclusion

Au terme de notre recherche, nous avons obtenu des résultats qui n'étaient pas à la hauteur de nos espérances, mais qui respectent au moins la théorie économique. Ainsi, nous avons observé qu'un choc positif sur le taux de change est significatif sur l'inflation. De même, un choc positif sur la masse monétaire a un impact significatif sur l'inflation en Guinée comme le soutiennent les monétaristes mais, la masse monétaire est de loin le déterminant structurel de l'inflation. En ce qui concerne le PIB,il n'est pas significatif à court terme mais par conséquent il l'est à long terme. A ce niveau, c'est le PIB qui est le déterminant structurel de l'inflation en Guinée avec une élasticité de 0.63 comparativement à la masse monétaire qui est de 0.16 et du taux de change qui est également de 0.22. Pour ces raisons malgré tous les efforts consentis, nous avons formulé des suggestions à l'endroit des autorités publiques et monétaires, dans le souci d'aider à l'amélioration des performances atteintes en matière de gestion.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand