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Les nouvelles pratiques du métier de diplomate.

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par Jean Cottin Gelin KOUMA
ENA de Paris - Stage 2014
  

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CHAPITRE III :

LA CARRIERE DIPLOMATIQUE

PRESENTATION DU CADRE DU STAGE

Placé au coeur de l'action extérieure de l'État, le diplomate apparaît comme un acteur incontournable dans les relations internationales. Cependant, sa figure classique, investi d'un ensemble de compétences, dont l'exercice suppose la détention d'un certain nombre de qualités, privilèges spécifiques et l'observation d'un ensemble de rituels, fait place à une figure nouvelle: appelé à remplir de plus en plus une fonction de coordination et de mise en cohérence de l'action extérieure ainsi que de servir d'appui à la prise des décisions, le diplomate moderne est tenu de faire preuve de qualités de gestionnaire et de meneur d'hommes. Il est invité à s'ouvrir toujours davantage à la société, en sortant de son ambassade et en jouant le rôle de grand communicant.

I. La formation et le statut diplomatique

La politique de gestion des ressources humaines : pour Monsieur Denis FRANCOIS, diplomate, Chef de Bureau des Politiques Statutaires et de Gestion des Ressources Humaines du MAEDI, l'intégration de la gestion des ressources humaines, au coeur de la stratégie des Etats, est un marqueur de la nouvelle gouvernance de la fonction publique. Dans une logique de performance et de valorisation du service aux citoyens, les administrations s'approprient de nouveaux outils de gestion prévisionnelle des ressources humaines et des techniques de management efficaces. Recrutement, formation, évaluation des agents, rémunérations, gestion des compétences, gestion de l'encadrement supérieur, nouveaux rôles des managers ont été les thèmes centraux de notre formation. À travers des études de cas permettant de croiser les regards public et privé et en favorisant les échanges d'expériences, ce cycle permettra aux auditeurs d'améliorer outils et méthodes en termes de pratiques managériales.

Le recrutement et la formation des diplomates : Pour Monsieur Thierry VALLAT, Diplomate, Chef de Département de la Formation du MAEDI, la carrière d'un diplomate en France, se caractérise par l'importance de la formation initiale et la sélection opérée par l'École nationale d'administration (ENA) et l'École polytechnique. Avoir un bon rang dans le classement de sortie de l'ENA, notamment, agit comme un avantage initial pour espérer occuper en fin de parcours les emplois les plus prestigieux. Les principales voies d'accès aux emplois de catégorie A1 sont l'ENA, d'où sortent les Conseillers des Affaires Etrangères du cadre général intégrant le Quai d'Orsay , le concours pour l'accès à l'emploi de Conseiller des Affaires Etrangères du cadre d'Orient, celui pour l'emploi de Secrétaire des Affaires Etrangères du cadre général, le concours pour l'accès à l'emploi de Secrétaire des Affaires Etrangères du cadre d'Orient, les Instituts Régionaux d'Administration (IRA) pour les Secrétaires des Affaires Etrangères d'administration. Ainsi, réussir sa carrière nécessite donc la construction d'une réputation, de compétences spécialisées, de réseaux relationnels, des investissements et des sacrifices variables suivant l'origine et le parcours. Il faut parfois « être prêt » à accepter, avec de courts délais de réflexion, des postes géographiquement éloignés ou demandant une très grande disponibilité, ce qui suppose des arrangements familiaux différents suivant l'âge ou le sexe.

La carrière est largement déterminée par la capacité à construire un réseau et à bâtir une réputation, ce qui peut prendre des formes différentes suivant la spécialité ou la filière plus particulièrement suivie et peut être plus ou moins facilité par les contraintes d'ordre familial. Les carrières les plus rapides, les plus « cohérentes » et les plus « brillantes » sont celles d'énarques qui ont très tôt su se constituer une spécialisation, notamment en multilatéral. Les diplomates issus des IRA sont les moins avantageux dans ce cadre.

Il existe au sein du MAEDI des filières qui s'apparentent à une division sociale du travail entre  métiers. Sans présager de leur ordre, la première  filière  est structurée autour des postes bilatéraux. On y accède le plus souvent, mais pas exclusivement, par le concours d'Orient, cette affectation correspondant fréquemment à une spécialisation sur une aire géographique. La seconde  filière  est multilatérale. Les agents sont plutôt issus du concours externe de l'ENA. La carrière se déroule au sein des Représentations permanentes importantes ; elle est souvent associée à une spécialisation technique dominante (questions stratégiques et d'armement, questions économiques et financières, etc.). La filière consulaire, enfin, commence souvent par un premier poste en catégorie B et même C, et se termine, le cas échéant, par un poste de consul général, voire parfois d'ambassadeur dans un petit pays. Des postes administratifs (secrétaire général d'ambassade, chef de Service) sont parfois occupés en milieu de carrière.

Au service de ces objectifs, le ministère des Affaires étrangères et du Développement international conçoit et met en oeuvre la politique étrangère en s'appuyant sur le travail interministériel qu'il anime et sur un réseau à l'étranger, le deuxième du monde et en constante adaptation aux réalités internationales. Avec un effectif total de 25 000 employés (services centraux et extérieurs) et dont, pour le réseau diplomatique : 163 ambassades, 16 représentations permanentes auprès d'organisations internationales, 04 délégations auprès d'organisations multilatérales et 04 antennes diplomatiques. S'agissant du réseau consulaire : 92 consulats généraux et consulats, 130 sections consulaires, 5 chancelleries détachées plus de 500 agences consulaires. Pour ce qui est du réseau culturel :161 services de coopération et d'action culturelle, dont 101  Instituts français 27 instituts de recherche subventionnés, 400 alliances françaises subventionnées par le MAEDI.

Le statut diplomatique : immunités et privilèges : Madame Marie-Jeanne De COQUEREAUMONT, Diplomate, Sous-directeur des Privilèges et immunités diplomatiques et consulaires du MAEDI, nous a entretenu sur le fait que la carrière diplomatique est codifiée par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961 et par la Convention de Vienne sur les relations consulaires du 24 avril 1963. En effet, poursuit-elle, les deux conventions soulignent dans leur préambule, les fonctions d'une mission diplomatique et précisent aussi que le but des privilèges et immunités ne consiste pas à avantager des individus mais d'assurer l'accomplissement efficace desdites fonctions. Elles précisent également que toutes les personnes qui en bénéficient se doivent respect des lois et règlements de l'Etat hôte.

En vertu donc des conventions suscitées, les agents diplomatiques ainsi que leurs familles, bénéficient des privilèges et immunités de juridiction de l'Etat d'accueil, au point de vue pénal, avec quelques exceptions de détail au point de vue civil. Les membres du personnel technique et administratif bénéficient des immunités de même ordre bien que moins importantes, pour les actes accomplis au cours de leurs fonctions sous réserve qu'ils ne soient pas des nationaux ni des résidents permanents de l'Etat hôte. L'immunité diplomatique va ainsi de pair avec certains privilèges fiscaux, principalement l'exemption de l'impôt sur le revenu de l'Etat d'accueil. L'inviolabilité concerne aussi bien les personnes que leurs biens (locaux officiels, correspondance officielle, la valise diplomatique, demeure privée, les bagages, documents, biens privés des diplomates, etc.). Ces agents n'en restent pas moins soumis aux dégâts commis par eux-mêmes, risques sanitaires et aux menaces sécuritaires (ordre public, conflits internes et externes, terrorisme). Dans la mesure où ils représentent une puissance étrangère qui prend ses responsabilités et s'engage dans le monde, ils sont les cibles privilégiées de certaines abus et attaques. A cet effet, compte tenu de la complexité de cette tâche, le diplomate qui en est chargé doit faire preuve de grandes qualités pour savoir gérer, débusquer et traiter les dossiers difficiles. Elle nous a également recommandé de faire preuve de beaucoup d'humilité dans ce travail délicat (démêlés judiciaire, titre spécial, privilèges fiscaux, etc.), car moindre faux pas, cela peut avoir des répercussions au plan diplomatique. Elle nous a cités en exemple, le cas d'un Ambassadeur appelé en urgence par son Chef de l'Etat et qui, en excès de vitesse, écrase deux enfants au Sud de la France. Dans ce cas, c'est l'Ambassadeur en question lui-même qui a demandé aux autorités de son pays de lever son immunité afin de répondre à l'acte qui lui est reproché.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard