WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impacts socio-économiques de la crise politique 2009 sur les ménages malgaches.

( Télécharger le fichier original )
par Larossa Randriamalala
Université de Toamasina - Maà®trise en sciences économiques 2014
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    UNIVERSITÉ DE TOAMASINA
    ????
    FACULTÉ DE DROIT, DES SCIENCES ÉCONOMIQUES
    ET DE GESTION
    ???????
    DÉPARTEMENT ÉCONOMIE
    ????????????
    MÉMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME DE
    MAÎTRISE ÈS-SCIENCES ÉCONOMIQUES

    IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA CRISE

    POLITIQUE 2009 SUR LES MÉNAGES

    MALGACHES

    (Cas de la ville d'Antananarivo 2009-2012)

    Présenté et soutenu par :

    Larossa RANDRIAMALALA

    Promotion : 2012-2013
    Sous la direction de :

    Encadreur Enseignant Monsieur EMILE Maître de Conférences Université de Toamasina

    Encadreur professionnel

    Madame Colette RAJAORISON Directeur de suivi et évaluation des programmes au sein de vice-primature chargé de l'économie et de l'industrie

    Novembre 2014

     

    UNIVERSITÉ DE TOAMASINA
    ????
    FACULTÉ DE DROIT, DES SCIENCES ÉCONOMIQUES
    ET DE GESTION
    ???????
    DÉPARTEMENT ÉCONOMIE
    ??????????
    MÉMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME DE
    MAÎTRISE ÈS-SCIENCES ÉCONOMIQUES

    IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA CRISE

    POLITIQUE 2009 SUR LES MÉNAGES

    (cas de la ville d'Antananarivo 2009-2012)

    MALGACHES

    Présenté et soutenu par :

    Larossa RANDRIAMALALA

    Promotion : 2012-2013
    Sous la direction de :

    Encadreur Enseignant Monsieur EMILE Maître de Conférences Université de Toamasina

     

    Encadreur professionnel

    Madame Colette RAJAORISON directeur de suivi et évaluation des programmes au sein de vice-primature chargé de l'économie et de l'industrie

     

    Novembre 2014

    2

     

    SOMMAIRE

    REMERCIEMENTS

    LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE

    INTRODUCTION 1
    PARTIE I : LE CONTEXTE ET LES GÉNÉRALITÉS SUR L'ÉTUDE

    CHAPITRE I : L' APERÇU GÉNÉRAL DE L'ÉCONOMIE 6

    Section I : Le mode de fonctionnement de l'économie 6

    Section II : Le contexte général de la crise 14

    Section III : La crise en pays en voie de développement (cas africains) 22

    CHAPITRE II : CADRE DE L'ÉTUDE 26

    Section I : La présentation générale de la ville d'Antananarivo 26

    Section II : L'objectif et méthodologie 32

    Section III : Le résultat de l'enquête 33

    PARTIE II : LES IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA CRISE SOCIOPOLITIQUE AU NIVEAU DES MÉNAGES

    CHAPITRE I : L'ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE NATIONAL 2009-2012 42

    Section I : Les réalités globales de la crise socio politique malgaches sur la croissance économique

    2009-2012 43

    Section II : L'Impact de la crise sociopolitique au niveau des ménages 59

    Section III : Les comportements des ménages face à la crise 68

    CHAPITRE II : LES MESURES PRISES PAR LES MÉNAGES FACE A LA FLUCTUATION

    DES REVENU 73

    Section I : Les Chocs subis par les ménages du fait de la crise 73

    Section II : Les Stratégies d'adaptation à la crise adaptée par les ménages 75

    Section III : Les recommandations 78

    CONCLUSION 86

    BIBLIOGRAPHIE 89

    ANNEXES 92

    LISTE DES ILLUSTRATIONS 108

    TABLE DES MATIERES 109

    REMERCIEMENTS

    La réalisation de ce Mémoire qui témoigne la fin du second cycle n'aurait pu être à sa forme actuelle sans la contribution et collaboration de plusieurs personnes, envers lesquelles nous souhaitons adresser nos sincères et perpétuels remerciements, en particulier :

    ? Monsieur EMILE, Maître de conférences de l'université de Toamasina au sein du département Economie, notre encadreur enseignant qui a bien voulu examiner et juger ce travail, malgré ses lourdes responsabilités et ses diverses occupations. A lui, toute notre vive reconnaissance et notre profond respect.

    ? Madame Colette RAJAORISON Directeur, du département suivi évaluation des programmes du gouvernement au sein de vice-primature chargé de l'économie et de l'industrie Antananarivo, notre encadreur professionnel qui a accepté de nous diriger et de nous offrir d'inestimables consignes, des remarques judicieuses, tout au long de l'élaboration du présent travail. Ainsi que tout le personnel de la direction de suivi évaluation qui nous a guidé toute au long du déroulement de stage.

    ? Tous les Enseignants de la faculté de Droit, de Sciences Economiques et de Gestion de l'université de Toamasina en particulier ceux du département Economie, qui nous ont transmis leurs connaissances.

    ? Notre reconnaissance va également à l'endroit de nos parents, de nos frères, soeurs et nos amis qui nous ont aidés financièrement, matériellement, et moralement durant nos études.

    ? Enfin, nous témoignons notre gratitude à l'association FI.TE. SOF (FIfanampian'i TEraka SOFia), notamment l'Association AJUM (Association des Jeunes Universitaires de Mampikony) et AEP (Association des Etudiants de Port-Bergé) et surtout les Ampasimateriens pour toutes les opportunités qu'elle nous a offertes.

    RANDRIAMALALA Larossa

    LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

    ACM : Analyse des Correspondances Multiples.

    AGOA : African Growth and Opportunity Act

    APD : Aide Publique au Développement

    Ar : Ariary

    AVC : Accident Cardio-Vasculaire

    BEPC : Brevet d'Étude du Premier Cycle

    BTP : Bâtiments Travaux Publics

    C : Consommation

    CEPE : Certificat d'Etude Primaire Elémentaire

    CT : Court Terme

    CUA : Commune Urbaine d'Antananarivo

    D : Demande

    DEME : Direction d'Etude Macro- Économiques.

    EDS : Enquête Démographique et de Santé

    EPM : Enquête Périodique auprès des Ménages

    FANCI : Forces Armées Nationale de d'Ivoire.

    FAO : Food and Agricultural Organisation

    IDE : Investissement Direct Étrange

    IDH : Indice de Développement Humaine

    INSTAT : Institut National de la STATistique

    IPC : Indice de Prix à la Consommation

    LBO : Leveraged Buy-Out.

    LT : Long Terme

    M3 : Masse monétaire

    McRAM : Multi-Cluster Rapid Assessmet Mechanism.

    MEI : Ministère de l'Économie et de l'Industrie

    MID : Marché Interbancaire des Divises.

    O : Offre

    OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économique

    OMC : Organisation Mondiale de Commerce

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    P : Production

    PED : Pays En Développement

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PMA : Pays les Moins Avancé

    PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement.

    PPN : Produit de Première Nécessité

    R : Revenu

    SIRAMA : SIRAmamy MAlagasy

    SMIC : Salaire Minimum d'Inter Croissance

    UNESCO : Organisation des Nations Unis pour l'Éducation, la Science et la Culture

    UNICEF : United Nation Institution Educational Fund

    USA : United State of America

    USD : United States Dollar

    VPEI : Vice-Primature chargé de l'Économie et de l'Industrie

    ZFI : Zone Franche Industrielle

    GLOSSAIRE

    Crédit Crunch : freinage ou arrêt de l'octroi de nouveau crédit par les banques, considérant que leur situation, ou celle de leur clients, ne leurs permet pas de prendre de nouveau risque.

    Expansion du crédit : accroissement rapide de crédit dans l'économie, est une donnée chiffré et non qualitative.

    Le taux d'activité : rapport entre l'effectif total de la population active (occupée ou non) et l'effectif de la population potentiellement active.

    Le taux d'occupation : rapport entre l'effectif total de la population active inoccupée et l'effectif total de la population active.

    Le taux de chômage : proportion totale de la population active inoccupée et l'effectif de la population active.

    Population active inoccupée : population en âge de travailler dépourvu d'emploi et qui est à la recherche de l'emploi.

    Population active occupée : population âgée de 15 à 64 ans qui travaillent.

    Population active : Ensemble de la population âgée de 15 à 64 ans qui travaillent ou qui cherchent un emploi.

    Population inactive : population âgée de 15 à 64 ans qui n'est pas encore ou n'est plus sur le

    marché de travail (étudiant, retraite )

    Population potentiellement active (âge de travail) : ensemble de la population âgée de 15 à 64 ans.

    Subprime : crédit à un acteur, particulier ou entreprise, à la solvabilité faible, et donc un risque de non remboursement élevé.

    1

    INTRODUCTION

    Bien souvent, le terme "crise" est utilisé pour parler des problèmes de l'Afrique : crise du Darfour, crise alimentaire en Somalie, crise identitaire, agriculture en crise, etc. De ce fait, l'Afrique connaît un essor du nombre de crises depuis le début des années 1990, de toute nature que ce soit : regain des conflits armés en Afrique centrale, élections présidentielles ensanglantées au Kenya, famines régulières dans la bande sahélienne, radicalisation des Etats musulmans comme la Somalie ou le Soudan, etc.

    Les impacts des crises économiques mondiales sur le continent africain sont multiformes, préjudiciables à plus ou moins long terme et à des échelles géographiques variables en fonction du type de crises.

    Depuis son indépendance Madagascar a connu diverses crises sociopolitiques comme en 1972, en 1992, en 2002 et en 2009. Dans cette étude nous retiendrons la dernière c'est-à-dire la crise sociopolitique de 2009 caractérisée par un besoin de changement chez la population et aussi par un abus de pouvoir de la part des dirigeants. Ce contexte a entrainé des troubles et des manifestations dans les rues d'Antananarivo.

    Entre 2006 et 2008, l'économie malgache réalise des niveaux de croissance élevés, soit 5,1% et 7,3%. Étant donné le cycle de crise sociopolitique à Madagascar, en 2009, le niveau élevé de la croissance économique malgache a pris fin, le pays reste parmi les pays les plus pauvres de la planète. Outre la faiblesse du niveau de la production nationale, la persistance de l'instabilité sociopolitique est un des facteurs qui contribuent à l'appauvrissement des malgaches.

    Des stratégies du développement ont été adoptées par le pouvoir public, dans le but de réduire la pauvreté. Pourtant, actuellement, le pays est encore loin de cet objectif. Le revenu par tête, à Madagascar, est assez faible. Par exemple, en 2008, celui-ci était de 640001Ariary, et depuis l'année 2005, ce revenu par tête évolue autour de 10% par an. Le niveau général des prix a parfois oscillé à une proportion assez élevée que celui du revenu par habitant, il est autour de 13% par an, mais cela dépend de la conjoncture économique.

    1 Banque Mondiale : Madagascar vers un agenda de relance économique, édition Banque mondiale, juin 2010, page 05.

    2

    Depuis le 17 mars 2009, date à laquelle l'ancien Président Marc Ravalomanana fut contraint de laisser le pouvoir et de quitter le pays, Madagascar se trouve dans un contexte politique de crise qui perdure. Le gouvernement de transition sous la présidence de Mr. Andry Rajoelina n'est pas reconnu par la Communauté internationale et les solutions de sortie de crise initiées depuis 2009 n'ont pas abouti dans 4 ans et demi.

    La capacité d'adaptation aux chocs exogènes est gravement compromise: les risques actuels liés au contexte économique mondial, en particulier en Europe, augmentent la vulnérabilité de l'économie malgache, compte tenu de sa dépendance aux exportations et au tourisme. Le pays est aussi très vulnérable aux catastrophes naturelles - y compris les Cyclones comme en 2008 et en 2012. La crise politique est devenue un obstacle majeur qui empêche de faire face à ces chocs et de réduire leur impact.

    L'Indice de développement humain (IDH) de Madagascar est de 0, 4801 pour l'année 2011. Ce qui est faible, selon le PNUD et qui montre un appauvrissement, par rapport aux années 2009 et 2010. Sur 187 pays, la Grande Ile est placée au 151e rang, en matière de développement Humain, en 2011. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi comme thème de notre recherche « L'IMPACT SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA CRISE POLITIQUE 2009 SUR LES MÉNAGES MALGACHES. » (Cas de la ville d'Antananarivo 2009-2012). Afin d'atteindre notre objectif global qui est d'avoir une vision claire des conséquences engendrées par la crise sur les ménages malgaches, il est important de passer par les réalités globales de la crise sur les secteurs de l'économie malgache. Pour ce faire, une question de recherche a été fondamentalement formulée : Quels sont les effets de la crise socio politique qui sévit à Madagascar depuis 2009 sur les ménages malgaches ? Cette situation a-t-elle touché vraiment la vie de la population ? Afin de répondre à ces questions de départ, nous allons d'abord définir l'organisation générale de la recherche. La recherche a été effectuée dans la ville d'Antananarivo plus précisément dans les fokontany : cité Ampefiloha, Atohamadinika, volasarika, Ankazomanga, Tsaramasay, Anosizato Est-I, Ampamatanana, Ajanahary II-S, Soavimasoandro, Ampangabe, Zaivola.

    La réalisation de cet ouvrage a été basée sur quatre approches méthodologiques : (i) le stage théorique et pratique effectué au sein du Vice- Primature chargé de l'Économie et de l'Industrie, immeuble plan Anosy (Antananarivo) nous a permis de réaliser des entrevues avec la Direction de Suivi et Évaluation des programmes du gouvernement. Ce stage a enrichir notre connaissance en matière de suivi et évaluation. (ii) L'enquête auprès des

    1 Rapport sur le développement humain du PNUD en 2011.

    3

    ménages a été effectué au mois de décembre 2013. (iii) la revue de la littérature : les travaux de documentation ont été scrupuleusement faits à partir de différentes sources : bibliothèque, librairie, sites internet, organismes spécialisés (INSTAT etc.), et institution internationale (Banque Mondiale) ; (iiii) la rédaction de mémoire proprement dite formulé à partir de problématique central de la recherche termine cette méthodologie.

    L'architecture de cet ouvrage se subdivisera dans son ensemble en deux grandes parties. La première partie intitulée : le contexte et les généralités sur l'étude sera composé de deux chapitres bien distinctes et portera respectivement sur l'aperçu général de l'économie et cadre de l'étude. Le premier chapitre qui est composée de trois sections, le mode de fonctionnement de l'économie, contexte général de la crise et en fin la crise en pays en voie de développement (cas Africains).Le second est formée par trois sections et sera axée sur la présentation générale de la ville d'Antananarivo, objectif et méthodologie de l'étude, et le troisième concerne le résultat de l'enquête.

    La seconde partie qui s'intitule les impacts socio-économique de la crise politique au niveau des ménages malgaches sera répartie en deux grands chapitres. Le premier chapitre traitera l'environnement économique national 2009-2012. Trois sections composeront ce chapitre. Il s'agit de la réalité globale de la crise politique malgache sur la croissance économique nationale, l'impact au niveau des ménages malgaches et le troisième le comportement des ménages face à la fluctuation des revenus. Le deuxième chapitre sera consacré aux mesures prises par les ménages face à la fluctuation des revenus et présente aussi trois sections. La première c'est les chocs subis par les ménages du fait de la crise ; la deuxième, les stratégies d'adaptation à la crise et en fin les recommandations générales. Afin de rendre plus claire la lecture de cette ouvrage, les références Bibliographiques sont placées juste après la conclusion générale.

    4

    PARTIE I :

    LE CONTEXTE ET LES GÉNÉRALITÉS

    SUR L'ÉTUDE

    La première partie sera consacrée au contexte et les généralités sur l'étude. Plus précisément, dans cette partie, nous allons faire, l'aperçu général de l'économie ainsi que le cadre de l'étude.

    A ce titre, cette partie se divise en deux chapitres qui s'intituleront respectivement :

    ? Aperçu générale de l'économie ? Cadre de l'étude

    6

    CHAPITRE I : L'APERÇU GÉNÉRAL DE L'ÉCONOMIE

    Section I : Le mode de fonctionnement de l'économie

    Dès leur création, les hommes ont travaillé, organisé, commercé, ils ont thésaurisé, prêté, emprunté sans toutefois faire de réflexion sur leurs gestes.

    §-1 La Définition de l'économie1

    Le mot « Economie » dérive quant à lui du grec « oikosnomos », composé de « oikos » pour maison et de « nomos » « règle, usage, loi ». Il désigne l'art de bien administrer une maison, un domaine.

    Les débats sur la définition de l'économie sont multiples et de nature plutôt polémique. Une définition de l'économie devrait prendre en compte une finalité de l'activité humaine. Ce type de réflexion devrait amener naturellement à poser le problème en terme philosophique. A cause de la rareté de définition commune, on retient en général trois approches : une approche philosophique, une approche scientifique, et enfin une approche sociale et historique.

    A. Les différentes approches concernant la définition de l'économie 1. L'approche philosophique

    Pour Aristote, l'économie est distincte de l'éthique et de la politique, sans être pour autant indépendant de ces autres dimensions de l'activité humaine. Pour le philosophe, l'autosuffisance économique serait la situation idéale, pour le domaine familial, ou au moins pour celui de la cité, mais c'est un idéal inatteignable, compte tenu du fait que tout ce qui est nécessaire à la subsistance ne peut être produit en un même endroit2.

    Pour les mercantilistes, l'économie c'est l'accumulation des métaux précieux. Ils pensaient que l'accumulation des métaux précieux c'est la seul source pour s'enrichir. Ils pensaient que l'exportation des métaux précieux est strictement interdite comme qu'il s'était se passé en Espagne. Au niveau du commerce, il n'accepte pas la balance commerciale en situation déficitaire.

    François Quesnay et ses disciples lancent la première fois l'idée d'une science qui aurait pour objet l'étude précise, rigoureuse et mathématique des lois naturelles de

    1 Dictionnaire d'économie, la nouvelle encyclopédie des sciences humaines Editions aurora page 126-129

    2Les grands auteurs de la pensée économique, Alternatives Economiques. Hors-série poches n°57 octobre 2012 page 12

    7

    l'économie. Il considère en effet que l'économie constitue la structure de base de la société. Le fonctionnement de l'économie est décrit par le célèbre « tableau économique ». Ce tableau montre comment l'argent et les marchandises doivent circuler entres les grands classe dont se compose la société pour assurer la production et la croissance de l'économie. Il pense que seule l'agriculture donne un produit net. Cette hypothèse l'amène à diviser la société en trios classes : la classe productive, la classe des propriétaires et la classe stérile. Le premier travaille la terre et verse à la seconde la rente, contrepartie monétaire du produit net. Le troisième ne fait que transformer les produits1.

    Adam Smith représente dans son ouvrage « la richesse des nations », un courant de recherche sur la nature de l'économie qui a été à tel point perdu de vue que bien des experts et parmi les plus brillants ne voient dans son oeuvre qu'une analyse de la richesse. Certes, lorsqu'ils sont de bonne foi, ils s'empressent d'ajouter qu'il ne s'agit pas d'une conception restreinte à l'analyse de la seule richesse matérielle. La définition de Smith mérite d'être rappelée et méditée : « l'Economie est la lutte de l'homme pour assurer sa survie contre la nature. » Il s'agit de survivre et pour s'en donner les moyens il faut prendre dans la nature les éléments qui peuvent permettre cette survie. De cette lutte l'homme est profondément transformé, car il découvre combien l'effort est nécessaire et combien il est parfois ingrat. Cette conception de l'économie est à rapprocher du courant qu'avait initié par Jean Bodin lorsqu'il déclarait « il n'est de vraies richesse que l'homme »

    2. L'approche scientifique

    L'économie est envisagée comme une science par ceux qui la ramènent à une dimension assurément bien étroite : la science des choix. On notera au passage qu'il s'agit encore d'un pseudo démarche philosophique mais qu'elle se camoufle derrière l'apparence d'une rationalité immanente.

    C'est aux économistes néo-classiques que l'on doit l'expression qui définit cette conception à partir de la notion de rareté : l'économie est l'étude des comportements de l'homme face à ses désirs illimités et un monde limité.

    Oskar Lange écrira ainsi : « L'économie est la science de la gestion des ressources rares. Elle étudie le comportement humain quant à sa capacité à gérer de façon matérielle le

    1Les grands auteurs de la pensée économique, Alternatives Economiques. Hors-série poches n°57 octobre 2012 page 12

    8

    monde qui l'entoure sous la contrainte de ses désirs illimités confrontés à la limitation de ses moyens. »

    Une autre définition plus connue de Robbins : « l'économie c'est la science qui étudie le comportement humain en tant que relations entre les fins et les moyens rares à usage alternatif. », a suscité de nombreuses critiques puis qu'elle conduit à une approche qui pourrait s'appliquer à n'importe quel type d'activité humaine. Elle ressort d'ailleurs d'avantage d'une définition de la recherche opérationnelle.

    La définition de Paul Samuelson, dans son livre « Economica », met en relief ces mêmes notions centrales tout en retenant une acception plus proche d'Adam Smith au sens d'une prise en compte du phénomène social : « l'économie recherche comment les hommes et la société décident en faisant ou non usage de la monnaie de repartir dans le temps des ressources productives rares entre la production de marchandises et de services d'une part et d'autre part ces derniers sous leurs nature de consommation présente ou future entre les différents individus et collectivités constituant la société »

    3. L'approche sociale et historique

    3-1. L'école Marxiste

    C'est l'analyse marxiste qui a replacé l'économie au sein de la société. L'économie est l'infrastructure d'une société. La façon dont les rapports sociaux sont définis pour assurer la production, la consommation et la répartition des revenus dans une société détermine l'ensemble des rapports sociaux de cette société. En bref, la méthode suivie pour produire de la richesse et la répartir indique le rapport social dominant de la société.

    Pour Marx, l'économie n'a de rationalité que dans le procédure suivie par une classe pour construire sa domination sur un autre. Mais l'analyse historique montre qu'aucun système n'est éternel tout qu'il est porteur de contradictions interne violentes. Les marxistes s'opposent à la conception de l'économie bourgeoise qu'ils n'envisagent que pour point de départ de leurs critiques.

    9

    3-2. L'école historique Allemande

    Ce courant s'est développée en opposition avec la méthode des classiques anglais, à savoir la déduction à partir de raisonnements abstraits de la façon dont fonctionne une économie concrète. Il propose à l'inverse un processus d'induction à partir de l'analyse réelle sociale et historique de chaque nation pour rechercher les lois générales qui gouvernent l'économie.

    F. List, l'un de ses représentants parmi les plus éminents proposera un rapprochement avec les conceptions des socialistes Utopistes.

    B. Le modèle de fonctionnement de l'économie1

    Avant d'entrée en détail dans ce paragraphe, il est important de savoir les deux principales dimensions de l'analyse économique :

    ? L'analyse micro-économique ? L'analyse macro-économique

    L'analyse micro-économie c'est une analyse des grandes lois économique qui régissent les phénomènes économiques au niveau du comportement individuel.

    La macro-économie s'occupe des analyses de lois qui régissent les phénomènes économiques à l'échelle nationale. Nous intéressons beaucoup à la deuxième position c'est-à-dire à l'analyse macro-économique.

    Pour mieux comprendre le fonctionnement de l'économie, il est important de savoir quelques notions de basse qui caractérise l'économie :

    1. La production

    La production c'est un processus réel qui permet la création de bien nécessaire à la satisfaction des besoins du marché. Dans cette, signification, le fait de produire un bien non destiné au marché n'est pas un élément de la production. Donc, au sens strict, pour qu'il y ait production, certaines conditions doivent être réunies :

    ? L'activité doit être socialement organisée (par la société) ; ce qui signifie qu'elle doit être légale, déclarée aux autorités publiques et qu'elle doit s'acquitter des différents devoirs relatifs à sa situation. Ici la production domestique c'est-à-dire le résultat du

    1 LEMIARY, cours macro-économie 2 ièm année économie université de Toamasina, 2009-2010.

    10

    travail réalisé par les ménages dans les cadres domestique n'est pas au sens strict une production.

    ? L'activité doit être créer des produits (un produit est un bien ou un service résultant de la production). Ainsi, tout ce qui est offert par la nature (l'air par exemple) n'est pas un produit car ne provient pas de l'activité productive.

    2. La consommation

    La consommation est pour la théorie économique l'usage de biens crées par le système de production. La consommation est alors considérée par bon nombre comme la fin ultime de l'économie. Bien que le terme puisse également s'appliquer à l'usage des biens nécessaires directement au système productif, on ne le retient en général que dans acception non productive. On considère que la consommation non productive est le fait des ménages mais aussi dans certaines circonstances celui des activités publiques lors de leurs équipements en biens collectifs.

    L'étude de la consommation a montré qu'elle avait joué, au xx iém siècle, sous sa forme de consommation de masse un rôle fondamental pour la croissance économique. C'est la consommation qui assure le niveau de développement industriel et c'est sa croissance continue qui assure celle du système de production et de plein emploi.

    Henry Ford déclarait que s'il payait bien ses ouvriers, c'était parce qu'ils étaient ses meilleurs client et qu'en agissant ainsi il développait leurs consommation et donc sa production. La micro-économie étudie la consommation sous la forme d'une fonction qui exprime les différentes combinaisons des biens qu'un agent économique peut acheter pour obtenir la même satisfaction.

    3. La demande

    Fondement de l'économie de marché et de toute la conception de détermination de la valeur pour les libéraux, puisque toute valeur se détermine par l'équilibre entre la demande et l'offre. Donc, la demande exprime le besoin des consommateurs d'un produit que ce dernier soit un bien, service ou encore un facteur de production. En terme macro-économique, on parle de demande générale ou demande globale.

    11

    4. L'Offre

    L'offre exprime les résultats de la production qui revêtent la forme marchandise. On entend habituellement par offre, la marchandise qui peut être fournie sur le marché. L'offre forme la demande par l'intermédiaire de l'assortiment des marchandises fabriquées et de leurs prix. Quant à la demande, elle détermine le volume et la structure de l'offre des marchandises car ne se reproduit que ce qui est consommée.

    C. Le circuit de fonctionnement de l'économie 1. Le circuit macro-économique simple

    Dans un optique macro-économique, les pôles du circuit ne sont plus les agents économiques mais des grandeurs économiques (la production, la consommation, les revenus) que la comptabilité nationale appelle « agrégats »

    Figure N°1 : Le circuit macro-économique simple

    Consommation Revenus

    Production

    Source : auteur personnelle

    Au niveau de l'économie, la valeur de la production (P) est égale au total des revenus distribués (R) ; ainsi P=R.

    Si tous les revenus distribués sont dépensés sous forme d'achat de bien et service ; on a alors une égalité entre la production totale, les revenus et la consommation ; ainsi P=R=C. Ce schéma est trop simple pour montrer la situation d'équilibre en économie. Les entreprises réalisent des investissements tandis que les ménages ne dépensent pas tout ce qu'ils gagnent. S'il y a un déséquilibre entre l'un de ces agrégats la crise se produit.

    12

    D. Déséquilibre des secteurs réel jusqu'au déséquilibre financière

    1. L'importance de la demande effective

    La théorie de la demande effective, est le terme désignant l'ensemble de la demande adressée à la production pris globalement. Nous estimons que la demande effective se compose de deux éléments : les dépenses d'investissement et les dépenses de consommation. Mais, comment déterminer le niveau des dépenses de consommation ? Celle-ci est principalement déterminée par le niveau de revenu. Le niveau de revenu est déterminé par le niveau d'investissement et de l'emploi. Pour assurer le bon fonctionnement de l'économie la demande globale doit être égale à l'offre globale. Lorsqu'il y a du déséquilibre entre les deux composantes, deux cas peuvent être possibles :

    1er cas : l'offre est supérieure à la demande (O?D), dans ce cas l'économie est en situation de l'abondance de la quantité offerte sur le marché, mais la demande reste faible. Ce situation obligé l'entrepreneur à diminuer leurs investissement c'est-à-dire il y a une diminution de capacité de la production.

    Sur le plan monétaire, le banquier décide de baisser ses taux d'intérêt à cause de l'insuffisance de la demande de la monnaie. En ce moment-là l'économie tombe en situation de tension déflationniste.

    2 ièm cas : l'offre est inférieure à la demande (O?D), dans ce cas les anticipations des entreprises sont mauvaises et qu'elles n'ont pas confiance en l'avenir, la politique de relance de la demande va se traduire par une hausse des prix lorsque la demande croit rapidement et l'offre est insuffisamment inélastique pour répondre à cet accroissement.

    Sur le plan monétaire : le banquier décide de freiné l'octroi du crédit dans le but d'apaiser la tension inflationniste en augmentant le taux d'intérêt pour stimuler l'épargne.

    2. Secteur monétaire : la demande de monnaie et l'offre de monnaie 2-1. Définition de la monnaie1

    La monnaie est un objet qui sert à la fois d'intermédiaire dans les échanges, de moyen de réserve et d'unité de compte. Elle peut se présenter sous une forme matérielle (pièce métalliques, billets de banque) ou immatérielle (jeux d'écriture)

    1 Ridha CHAKENDARI, cours macro-économie, université virtuelle de Tunis page 43

    13

    2-2. Définition de la masse monétaire

    La masse monétaire c'est l'ensemble des moyens de paiement disponibles dans une économie donnée à une période donnée. Les moyens de paiement sont aujourd'hui très variés surtout avec les innovations financières apparues et qui ont remis en cause la distinction traditionnelle entre la monnaie et le placement financiers car certaines de ces derniers sont susceptibles d'être transformés en moyen de paiement.

    2-3. Les déséquilibres monétaires1

    L'offre de la monnaie normalement dépend donc, de l'activité des agents économique. Ils offrent la monnaie en fonction des besoins de l'économie. Tandis que, la demande de la monnaie est essentiellement un moyen de paiement et la quantité en circulation détermine le niveau générale des prix absolus pour les classiques.

    Pour Keynes il existe trois raisons de détention de la monnaie :

    ? La demande de transaction : pour faire les affaires courantes des ménages et de l'entreprise entre la fin du mois et tout au long du mois suivant. Ils conservent donc une certaine somme en argent liquide pour faire face à leurs achats à la période considérée.

    ? La demande de précaution qui représente les encaisses gardés sous forme liquide pour faire face aux dépenses imprévues.

    ? La demande de spéculation pour les motifs de spéculation c'est le désir des agents de conserver de la monnaie liquide bien qu'elle ne rapporte pas un intérêt afin de réaliser rapidement des placements.

    Pour cela lorsqu'il y a un déséquilibre entre l'offre de la monnaie et la demande de la monnaie (O?D), l'économie tombe dans une situation de l'inflation, par l'augmentation générale de niveau de prix. L'entreprise a une tendance de diminue la production à court terme. A long terme l'accroissement de la masse monétaire favorise la croissance économique par les jeux de multiplicateur de revenu.

    1 Raymond KASAVE, cours économie monétaire « 3eme Année économie université de Toamasina », 2010-2011

    14

    Section II - Le contexte général de la crise

    La question qui nous a fait choisir la notion de crise comme thème de nos réflexion est de savoir si nous vivons aujourd'hui une crise sans précèdent et comment l'économie a résister ?

    §1- Qu'est-ce qu'une crise économique ?

    La crise économique, est une période de ralentissement de l'activité économique faisant suite généralement à une période d'expansion. Une crise économique est caractérisée par une diminution généralement brutale de la production et du taux de croissance, et par une augmentation du taux de chômage.

    Les économistes décomposent les cycles de la production en quatre phases successive. La première correspond à la phase de croissance ou d'expansion, qui s'accompagne d'une hausse de la production. La deuxième correspond à la phase de crise proprement dite, caractérisée par un affaiblissement brutal du rythme d'accroissement de la production ; la troisième constitue une phase de dépression, marquée par une baisse de la production ; la quatrième, en fin s'analyse comme une phase de reprise. Au sens strict du terme, la crise économique est le moment précis où s'opère le retournement brutal de la conjoncture économique qui annonce la fin d'une période d'expansion. Le terme a aujourd'hui acquis une dimension plus large et inclut souvent l'idée de dépression elle-même.

    Donc la crise, c'est un processus de retournement du cycle économique en son point le plus haut, qui a des répercussions négatives au plan économique et social.

    L'économie est donc cyclique et les crises réapparaissent régulièrement. On parle de « cycles de Juglar » qui durent une dizaine d'années. En fait, la crise actuelle a déclenché, non pas une dépression, c'est- à-dire un effondrement de l'économie comme en 1929 mais une récession définie comme une baisse de l'activité économique sur au moins deux trimestres consécutifs.

    Avec la crise actuelle, nous sommes en présence d'une crise mondiale globale : financière, économique, écologique, géopolitique.

    15

    A. La crise et le cycle économique1

    L'ensemble de ce processus apparaît comme un temps de fluctuation économique dont la répétition périodique est assez remarquable. Cela a conduit l'économiste Français Clement Juglar en 1860 à décrire la crise comme de cycles économiques classiques. Ceux-ci seront désignées cycles classiques ou encore cycles majeurs.

    Toutefois, la périodicité des cycles n'est pas rigoureuse. C'est pourquoi certaine auteurs préfèrent l'idée de succession d'ondes économiques classique évoquant davantage l'idée de récurrence ou d'oscillation.

    1. Le cycle économique

    1-1. La Définition

    Un cycle en économie est un concept qui définit les fluctuations des activités économique en les décomposant en une succession de phases clairement identifiables qui se répètent dans le temps de manière ordonnée.

    1-2. Les différentes phases d'un cycle économique2

    On peut distinguer quatre phases successives dans un cycle économique qui sont : la phase d'expansion, la crise, la dépression (qui peut devenir une récession) et enfin la reprise qui débouche sur la phase d'expansion de cycle suivant.

    L'expansion: la phase d'expansion du cycle économique est caractérisée par l'augmentation du volume de la production et de la demande sur une courte ou moyenne période (taux de croissance annuel du PIB est donc soutenu).

    La crise : le terme crise désigne le moment bref de retournement de la conjoncture. Elle est représentée par le point de retournement qui marque le début de la phase de ralentissement 3de l'activité économique.

    La dépression : la dépression désigne la phase de ralentissement de l'activité économique. L'économie continue alors de croître mais dans de faibles proportions. Il arrive que dans certains cas, cette dépression se transforme temporairement en récession.

    1 Césaire MBIMA cours de croissance et fluctuation 3ème année économie université de Toamasina 2011-2012 2Idem

    16

    La récession : cette phase du cycle économique désigne une contraction de la production d'un pays pendant deux trimestres consécutifs. Le taux de croissance de l'activité économique est donc négatif. La dernière récession en France a eu lieu en 1993.

    La reprise : la reprise désigne la phase du cycle économique qui se caractérise par un retour de l'économie à une phase d'expansion après une phase de récession. La reprise représente donc le point d'inflexion qui marque le retour d'une phase de croissance de l'activité économique soutenue.

    Graphique n° 1 : Cycle économique

    Source : cours de croissance et fluctuation économique université de Toamasina 2011-2012 B. La théorie des cycles économiques

    La notion de cycle économique s'applique dans la réalité à un ensemble de cycle qui varient en fonction de leurs périodicités et qui s'imbriquent les uns aux autres.

    On distingue alors différents cycles économique qui ont été mis en évidence par un certain nombre d'économistes.

    17

    1. Les différents cycles économiques

    Les cycles décrivant des tendances séculaires ou trends d'une périodicité de 100 ans environ par référence aux travaux de Fernand Brandel.

    y' Les cycles de longue durée ou cycle Kondratiev (du nom de l'économiste qui les a découverts) qui s'étendent sur une période d'environ un demi-siècle. C'est l`innovation qui est à l'origine de ce type de cycle. La phase de hausse est générée par la diffusion de l'innovation dans la sphère économique, la phase de ralentissement traduit la fin de l'impact de ces innovations sur la structure de l'économie.

    y' Les cycles classiques ou cycles courts appelés aussi cycle Juglar qui durent en moyenne entre 6 et 10 ans. Ils sont essentiellement motivés par des causes conjoncturelles qui influent sur les comportements à court terme des agents économiques (investissement, consommation,.....)

    y' Les cycles Kictchin qui durent approximativement 40 mois et qui sont liés à la politique des entreprises en termes de variation des stocks de produits finis (exemple : lorsqu'elles anticipent une reprise de l'activité, les entreprises accroissent préventivement leurs productions pour regarnir leurs stocks de produits finis)

    y' Les cycles relatifs à des variations saisonnières de l'activité particuliers comme par exemple la production agricole.

    2. L'Analyse des cycles économiques

    En général trois sortes de raisons sont à l'origine des cycles économiques.

    2-1. Une cause exogène

    Dans ce paragraphe, le cycle économique est provoqué par une raison qui est indépendante de la sphère économique étudiée :

    Un ralentissement de l'activité chez notre partenaire économique risque de se propager à l'économie nationale (exemple : impact des ralentissements de la croissance américaine sur la croissance mondiale), l'instabilité politique peut favoriser un sentiment attentiste négatif pour la croissance économique, etc.

    2-2. Une cause endogène

    Dans ce cas les variations des activités économiques sont liées à des causes purement économiques. Les facteurs à l'origine de ces variations sont multiples (ex : la mesure prise par

    18

    le dirigeant sur la politique de relance, la baisse du taux d'intérêt, mise en place d'une innovation technologique, etc.)

    2-3. Une cause d'origine financière

    On parle alors parfois du cycle de l'endettement : la croissance de l'activité économique se traduit par une hausse des crédits accordés soit aux entreprises qui investissent, soit aux ménages qui consomment. Lorsque l'activité ralentit, les agents économiques sont en dépression. Ce type de raison montre l'importance prise par la sphère financière sur l'évolution de la sphère économique.

    §2 : L'aperçu de la crise financière actuelle

    En général, la crise économique trouve ses origines dans l'effondrement du système financier, comme ce qui se passe à l'heure actuelle. Le premier signal est lancé le 17 juillet par un établissement financier américain, Bear Stream, qui annonce alors la forte perte de valeur de ses fonds du fait des subprimes. Toutefois, l'évènement majeur de cette crise qui fait basculer en crise systémique est la faillite de la banque d'investissement « lehman brother », le 14 septembre 2008.

    A. Mécanisme et aspects de la crise financière actuelle

    La crise aurait pu se cantonner à la crise financière et bancaire. C'est la crise du crédit qui fut le vecteur de contagion entre la sphère financière et la sphère réelle, celle de la production et de la consommation.

    En effet, les entreprises ne réussissant pas à obtenir les crédits nécessaires à leurs fonctionnements, cherchent à faire baisser leurs coûts, surtout salariaux et limitent leur investissement. Le chômage augmente et les entreprises, anticipent une baisse de la consommation, donc de la demande, décident de baisser leurs production, la récession s'installe.

    La baisse du crédit à la consommation fait baisser les achats à crédit et donc la demande va baisser.

    19

    1. Le concept de la crise financière 1

    Les leçons de l'histoire récente révèlent que toute crise financière apparait généralement sous trois formes : la crise de spéculation, la crise de crédit et la crise de liquidité. Lorsqu'elle survient, elle peut prendre et enchaîner chacune des trois formes successivement ou simultanément.

    La première forme, et la plus ancienne est la crise de spéculation. Elle repose sur

    les actifs patrimoniaux (action, immobilier, ) qui peuvent faire l'objet de bulle
    spéculative. Leur prix à l'opposé d'un bien ou service industriel ou commercial ne dépend pas de leurs coût de revient. Ce prix en fait dépend fondamentalement de la confiance que l'on place dans les revenus futurs qu'il peut engendrer et des anticipations que les autres font de cette confiances pour que les informations ne soient pas bien partagées (entre le prêteur et l'emprunteur, l'actionnaire et le management, ou entre les acteurs de marchés eux-mêmes) et que le futur soit difficilement probabilisable. Ces asymétries d'informations et cette incertitude fondamentale favorisent le mimétisme des acteurs. Le sens des marchés est alors donné par les autres, car il est le pur produit de l'expression de l'opinion majoritaire qui se dégage alors. Ainsi, peuvent se développer des bulles spéculatives fortes et durables. Celles-ci peuvent crever soudainement, avec le retournement de l'opinion majoritaire, dans un mouvement encore plus forte que celui qui a caractérisé la phase précédente.

    La deuxième forme, la crise de crédit, trouve son origine dans les phases de cycle de production. Dans une telle phase, les opérateurs du crédit (banques, et emprunteurs) oublient progressivement la possibilité de survenance des crises et finissent par anticiper une expansion sans limite. Dans cette phase euphorique le niveau de levier (dette sur niveau de richesse ou de revenus pour les ménages ou d'actif net pour l'entreprise) finit par s'accroître déraisonnablement. La situation financière des agents économiques s'avère très vulnérable lors du retournement conjoncturel suivant. Bien souvent, pendant cette phase, diminuent dangereusement leurs sensibilités au risque et ils acceptent, par le jeu concurrentiel, des ménages qui ne couvriront pas le coût du risque de crédit à venir. Aussi, lorsque revient la crise suivante, les prêteurs (banques et marchés) reconsidèrent-ils brutalement le niveau de risque en cours, et par un effet symétrique du précèdent, inversent-fortement leur pratique

    112ème rencontre du groupe de travail des experts syndicaux de l'Afrique de l'ouest sur « les défis de l'intégration régionale dans le contexte de la crise économique actuelle : analyse et approches syndicales. » par LAWSON BODY Boèvi Kouglo Département de politique économique et sociale, CSI-Afrique.

    20

    d'octroi du crédit, jusqu'à provoquer un « Crédit Crunch1 » qui va lui-même renforcer la crise économique qui l'a suscitée.

    La troisième forme de la crise est la crise de liquidité. Lors de certains déroulements dramatiques des crises financières, une défaillance contagieuse apparait, comme dans la crise financière et bancaire que nous connaissons aujourd'hui. Cette défiance induit pour certaine banque une course fatale de leurs clients aux retraits des dépôts. Elle peut également conduire à une raréfaction, voire une disparition, de l'intention des banques de se prêter entre elles, de par la crainte de faillites bancaires en chaine. Mais cette illiquidité du marché des financements interbancaires sans intervention de la banque centrale en tant que prêteurs en dernier ressort produit les faillites tant redoutées. En outre, d'autres formes d'illiquidité peuvent se produire. Certains marchés financiers, liquides hier, peuvent se révéler soudainement illiquides.

    En général, ces trois types de crises s'entrelacent souvent et s'entraînent mutuellement dans une situation qui devient alors très critique. La grande crise qui se fait jour en 2007 est la combinaison de ces trois formes.

    ? Une bulle spéculative immobiliere tout d'abord, notamment aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne.

    ? Une crise de crédit ensuite, due à une hausse dangereuse du taux d'endettement des ménages dans ces mêmes pays, et à un effet de levier très élevé des banques d'investissement, entreprises en LBO2 et des hedge funds3 notamment.

    ? Une crise de liquidité enfin, des marchés de produits de titrisation4 et du refinancement interbancaire.

    1 Crédit Crunch (ou contraction du crédit). C'est un freinage ou arrêt de l'octroi de nouveau crédit par les banques, considérant que leur situation, ou celle de leur clients, ne leurs permet pas de prendre de nouveau risque.

    2 LBO (leveraged buy-out ou rachat avec effet de levier) désigne rachat d'entreprise par endettement, les bénéfices réalisés par l'entreprise acquise doivent permettre de remboursés les emprunts.

    3 Hedge Funds sont fonds d'investissement non cotés à vocation spéculative.

    4 La titrisation est une technique financière consistant la conversion d'une créance (par exemple un prêt) en un actif qui pourra être souscrit par un investisseur.

    21

    1-1. Le mécanisme de la crise financière

    On prend par exemple la crise subprime aux Etats-Unis, la première phase est liée à l'émission de titres attachés à la dette immobilière des ménages américains. Ceux-ci ont été émis par les institutions financières pour couvrir les risques liés aux emprunts à taux variables, qui représentaient 91,6% des crédits immobiliers aux Etats-Unis en 2006. Des instruments financiers « innovants » ont été popularisés depuis la fin des années 90, notamment le prêt hypothécaire à taux révisable avec un taux initial inferieur au marché au cour des deux premières années. Au bout des deux ans, au moment où s'applique le taux élevé, l'hypothèque pourrait être refinancée grâce à la valeur du bien, permettant au prêteur de prélever des frais supplémentaires. De ce fait, ce type de prêt se retourne contre l'acheteur lorsque les prix s'effondrent de façon systémique c'est le cas depuis deux ans.

    D'autre prêts ont aussi ciblé des populations non solvables comme les Alt-A surnommés « prêts pour menteur » et parfois nommés Ninja (No job, No Income, No Assets), sans apport, ni garantie.

    La deuxième phase de cette crise débute en septembre 2008 avec la faillite de Lehman Brothers, puis les sauvetages massifs d'institution puissante et les rachats de Merryl Lunch par Bank of America. Cette deuxième phase est caractérisée d'une phase de crédit-1Crunch car les banques (qui détiennent des mauvaises dettes) ont brutalement réduit les crédits. Ne connaissant pas l'état des demandeurs de crédits (ce que les économistes nomment une asymétrie d'information), les banques cherchent à améliorer leur bilan en nettoyant leur portefeuille client.

    C'est une crise de liquidité qui implique que les acteurs endettés ne peuvent plus avoir recours au crédit pour payer et rééchelonner leurs dettes. Ceci a pour conséquence visible, dans un premier temps, de faire chuter les marchés immobiliers puis la demande solvable des ménages. Dans un deuxième temps, ce sont les institutions les plus proches des ménages qui font faillite (promoteurs, agents immobiliers, courtiers) puis, dans un troisième temps, le risque de faillite touche les institutions financières. Ainsi, c'est toute la société qui ne croit plus à la valeur des dettes. Si la croissance était portée par une illusion de la liquidité grâce à l'endettement, la crise actuelle montre bien que, dans toute crise systémique, la liquidité

    12ième rencontre du Groupe de travail des expert s syndicaux de l'Afrique de l'ouest sur : « les défis de l'intégration régionale dans le contexte de la crise économique actuel : analyse et approches syndicales » Abuja, Nigeria 11 au 13 mai 2009.

    22

    n'existe plus lorsque le doute s'installe. Ceci explique les injections massives de liquidités à court terme par la banque centrale.

    1-2. Les facteurs à l'origine de la crise financière

    L'analyse de l'environnement de la crise indique que la conjonction de trois facteurs est à l'origine de la crise financière globale : déséquilibre macroéconomique, des dysfonctionnements microéconomiques et des pratiques financières à haut risque.

    Le premier facteur semble être l'instabilité macroéconomique : cela découle de l'apparente réussite de l'économie matérialisée par la libéralisation globale des marchés financiers, l'intégration des économies, l'action victorieuse des banquiers centraux dans la lutte contre l'inflation. Cette instabilité est caractérisée par :

    ? L'ampleur de la liquidité avec des facteurs exogènes (la progression très rapide

    des réserves de change de banque centrale) et endogènes (expansion du crédit).

    ? Une baisse globale de l'inflation et sa volatilité ;

    ? Une baisse des taux d'intérêt à long terme ;

    ? Une expansion du crédit ;

    Comme dysfonctionnements microéconomiques, on peut en mentionner principalement deux : une exigence de rentabilité plus élevée et un relâchement des conditions de prêts.

    Ces facteurs ont été amplifiés par des pratiques financières à haut risque. Il s'agit entre autres de l'accroissement de la marcheisation des crédits risqués, la sophistication et la complexité, les innovations financières et allocation optimale des risques, la concentration des risques.

    Section III : la crise en pays en voie de développement (cas africains)

    En général, la crise dans les pays en développement a un caractère fortement social et politique. Dès la colonisation, l'économie africaine est sous la domination des pays colonisateurs européens. L'année 1945, marque la fin de la seconde guerre mondiale et aussi la décolonisation. Le conflit a accéléré le développement des revendications nationales en Afrique comme dans les autres parties du monde soumises à la domination européenne. L'indépendance économique n'est pas totalement acquise mais ces pays entrent dans une nouvelle phase de processus du développement économique. En 1955, c'est l'émergence du Tiers Monde lors de la conférence de Bandung (en Indonésie). Cette conférence était marquée

    23

    par le regroupement des pays nouvellement indépendants sur le plan politique, économique et social. Actuellement, la plupart de ces pays restent pauvres, cette situation accentue le problème social et politique. L'économie reste fragile et ne satisfait pas les besoins de la population. Le conflit social et politique reste le seul problème pour sortir de la pauvreté.

    §1-Quelle crise en pays en voie de développement ?

    Au cours du deuxième semestre de l'année 2011, une crise alimentaire majeure, affectant 13 millions de personnes, éclatait dans plusieurs régions d'Afrique de l'Est. Des dizaines de milliers de personnes auraient trouvé la mort.

    A. En Somalie

    La crise alimentaire en Somalie, l'une des crises alimentaires de masse du XXIème siècle. Elle est causée par un triple échec :

    Echec de la production : deux ans de sècheresse, une situation exceptionnelle, 2011 étant l'année la plus aride depuis 60 ans. Elle provoque une inflation record des prix alimentaire, le taux de mortalité prématurée et de malnutrition sont si élevés que le pays est déjà dans un état d'urgence permanent.

    Echec de l'accès à la nourriture : la sécheresse a décimé les troupeaux des communautés pastorales (le taux de mortalité animale s'est élevé à 90% dans certaines zones), ce ci provoque une chute de pouvoir d'achat, le bétail constituant leur principale source de revenue. En plus la guerre civil frappe ce pays a rendu quasi impossible son développement.

    Echec politique public : le problème est l'incapacité du gouvernement somalien et des bailleurs de fond à éradiquer la pauvreté chronique, ce qui a marginalisé les populations vulnérable et sapé leurs capacités à affronter les crises et les difficultés. Le pays souffre d'un manque de gouvernance et sous-investissement dans les services sociaux et les infrastructures de base. Dans le même temps, les bailleurs de fond ont réagi trop prudemment. La réponse globale des donateurs mondiaux à cette crise humanitaire a été trop lente et inadaptée.

    24

    B. En Ethiopie

    L'Ethiopie a connu une grave crise de subsistance du XXj ièm siècle. Au printemps 2008, l'absence de la petite saison de pluie a retardé les labours. En effet, les pluies torrentielles de l'été (kerämt) ont reverdi les campagnes. Les rapports des organismes d'aides qualifient unanimement de « famine vert », la crise de 2008. Cette désignation exprime le contraste entre la situation de pénurie alimentaire et la luxuriance de la couverture végétale régénérée par les précipitations de kerämt. L'insuffisance de pluie entraine une exploitation inférieure à 0,8 ha, la moyenne nationale.

    L'accroissement brutal de la population et des activités urbaines, le déficit des précipitations n'affectent plus seulement l'alimentation des citadins. Lors de cette crise enregistre 4,5 millions de personnes auraient été affectées, principalement dans les provinces d'Oromia et de somali, deux vastes régions rurales enclavées ou 60% de la population vivent de l'élevage.

    Les éleveurs sont les plus victimes de la crise car obligés de vendre leurs animaux par manque de fourrage. Le marché a également été inondé de bétail, ce qui a réduit d'autant les prix. En forte demande, le prix des céréales eux ont grimpé en flèche. Dans le même temps, de nombreux réfugiés Somaliens fuyant la guerre civil et en état de malnutrition avancée sont arrivés dans le sud-Est de l'Ethiopie accentuant encore la pression sur la région.

    C. En Côte d'Ivoire

    La crise militaro-politique en Côte d'Ivoire (du 20 septembre 2002 au 06 mars 2007) se fonde sur le problème de la nationalité, c'est-à-dire sur l'identité nationale. Depuis longtemps la Côte d'Ivoire est l'un de pays africain considéré comme un pays de stabilité politique. Le 19 septembre 2002, une grève politico-militaire éclate presque sur tout le territoire national : au nord et au centre la rébellion, au sud les forces armées nationales de côte d'Ivoire (FANCI).

    Pour les partisans du Président en exercice, la définition de l'identité nationale doit se référer aux dispositions telles que définies dans le code de la nationalité.

    Quant aux militants de l'opposition, ils sont favorables à une définition plus ouvert de la nationalité. Cette situation met en exergue deux définitions distinctes de l'identité nationale

    25

    en Côte d'Ivoire et en fait ressurgir le débat sur la question identitaire. Qui est Ivoirien ? Qui ne l'est pas ?

    D. L'incidence de la crise économique mondiale sur les pays en développement

    La crise économique mondiale actuelle a son origine dans le secteur financière des économies développées et a été provoquée par le problème des prêts hypothécaires à risque et l'effondrement des titres garantis par des créances hypothécaires aux Etats-Unis. Cette crise va se transformer en crise économique.

    L'impact de la crise économique mondiale sur les pays pauvres est ainsi multiforme. Celle-ci affectera différents pays de diverses manières selon le mode d'intégration de chacun des PMA dans l'économie mondiale ainsi que la structure de son économie nationale. Même s'il y a des particularités de l'économie de chaque pays, il a y des points identiques sur l'impact :

    1. L'incidence sur le commerce extérieur

    Sur le plan commercial, cette crise financière peut entrainer des effets externes négatifs sur le commerce extérieur des PED, si la destination des produits de ces pays est constituée des pays concernés par cette crise. Cette situation se manifeste par la baisse de la demande des pays riches envers les PED. Cette dernière correspond à la diminution des exportations des PED. Entre 2006 et 2007, la crise financière pèse lourd sur les pays importateurs de produits alimentaires, surtout les produits agricoles.

    Au niveau mondial, l'indice des prix des produits alimentaires (base 100 en 2005) est passé de 110,5 à 127,3.

    L'indice de prix des céréales est passé de 121,3 à 158,7 et celui de l'huile végétale de 103,4 à 143,4. Par la suite, la hausse des prix des produits agricoles entraine la crise alimentaire, touchant les couches les plus vulnérables, dans les pays en développement, c'est pourquoi à Madagascar, le niveau général des prix reste élevé, depuis cinq ans, surtout pour les PPN.

    2. L'incidence sur les aides publiques au développement

    Deuxièmement, les flux d'investissement direct étranger (IDE) ont baissé rapidement depuis la crise financière. La baisse de l'IDE constitue un mécanisme par lequel les économies des pays en développement ont été touchées.

    26

    La crise économique entraine une détérioration brutale de la situation budgétaire de l'ensemble des économies avancées. Cette évolution risque de peser sur le budget d'aide publique au développement(APD) des pays de l'organisation de coopération et de développement économique(OCDE) et avoir des conséquences sur les pays en développement.

    CHAPITRE II : LE CADRE DE L'ÉTUDE

    La recherche s'est déroulée au sein de la ville d'Antananarivo-Madagascar. Section I : La présentation générale de la ville d'Antananarivo

    §1- Historique

    Antananarivo (Tananarive) est aussi appelée Vohitsara, « cité de beauté ». Sur l'une des douze collines historiques de l'Imerina, la capitale malgache domine la plaine du Betsimitatatra, un paysage de rizières irriguées par le Laniera et l'Ikopa.

    Ses différents quartiers s'étagent à flanc de couteau dans un dédale d'escaliers, de ruelles, de ponts et de passerelles, composant un vaste ensemble où le rouge et le vert dominent. Sur la colline la plus élevée, Anatirova, (1.431m) se dressent les palais royaux. Avec ses cieux d'un bleu intense, Antananarivo symbolise bien l'Imerin'Ambaniandro, les «hautes terres sous le ciel ». C'est une capitale verdoyante, ombragée de jacarandas et de frangipaniers, une ville où il fait bon se promener le jour. Seules ombres au tableau : la pollution urbaine, qui prend des proportions inquiétantes, et les embouteillages que connaissent certains quartiers. En un siècle, sa population est passée de 50 000 à plus de 2 millions d'habitants.

    Après avoir chassé les vazimba de la colline d'Analamanga (forêt bleue), le roi merina Andrianjaka y établit son Rova (palais-citadelle) en 1610 puis, il y installa une garnison des mille hommes pour garder la cité dont il fit sa capitale. C'est ainsi que naquit Antananarivo « la cités des mille » serrée autour du Rova et protégée par des fossés et de vertigineuses falaises.

    Quand il entreprit de réunifier l'Imerina, en 1794, Andrianampoinimerina commencera par conquérir Antananarivo, s'empressant d'endiguer l'Ikopa et d'aménager des rizières dans les plaines du Betsimitatatra.

    Au début du XIXe siècle, la ville profita de son nouveau statut de Capitale malgache et de la politique internationale active menée par Radama Ier pour devenir l'un des principaux pôles du négoce de l'Océan Indien. Elle commença à s'étendre en direction de la plaine, les

    27

    habitations en bois et en jonc massées dans l'ancienne enceinte furent peu à peu remplacées par des maisons à étage en brique séchée d'inspiration européenne.

    En septembre 1895, les troupes du général Duchesne assiégèrent la cité des milles, bombardent le Rova. En janvier 1896, le résident Laroche s'installait à Antananarivo et l'actuel quartier d'Antaninarenina devient bientôt le nouveau centre administratif de la capitale au début de XXe siècle, les Français dotèrent la ville de voies carrossables, d'une gare, d'un réseau d'égouts et de l'éclairage public. Ces travaux d'aménagement et d'assainissement se poursuivent pendant les années 1920 et 1930, notamment avec la modernisation du Zoma (grand marché de vendredi) et l'élargissement de nombreuses artères.

    A la proclamation de l'indépendance, en 1960, Antananarivo devient naturellement la capitale de la République de Madagascar. Depuis, elle s'est encore étendue gagnant sur les rizières qui l'entourent.

    Tandis que le quartier commerçant d'Analakely conservait son architecture coloniale, deux grands bâtiments administratifs ont été édifiés près du lac anosy et à Antaninarenina, et une tentative d'aménagement du 67-hectares.

    §2. Géographie

    La ville d'Antananarivo, située dans les hautes terres centrales de Madagascar, culmine à 1 300 m d'altitude. Elle est localisée entre 18°55' de latitude Sud et 47°32' de longitude Est. Sa superficie est de 86, 4 km2. Elle dispose d'un climat tropical caractérisé par 2 saisons : un hiver frais et très sec, un été doux et pluvieux. Administrativement, la ville est la capitale de Madagascar, chef-lieu de la région Analamanga, du district d'Antananarivo-Renivohitra et de la commune urbaine d'Antananarivo.

    La commune urbaine d'Antananarivo (CUA) est subdivisée en 192 fokontany qui se répartissent dans les 6 arrondissements. Chaque arrondissement a son bureau où sont enregistrés tous les actes officiels (naissances, mariages, décès...) :

    ? Le bureau du premier arrondissement est sis à Soarano ;

    ? le bureau du deuxième arrondissement est situé à Ambanidia ; ? le bureau du troisième arrondissement est à Antaninandro ; ? le bureau du quatrième arrondissement se trouve à Anosy ; ? le bureau du cinquième arrondissement est sis à Ambatomainty ;

    28

    ? le bureau du sixième arrondissement est situé à Anosisoa-Ambohimanarina.

    En 2009, la population était estimée à 1 500 000 habitants, et elle devait atteindre les 1 800 000 habitants en 2011. La cause principale de cet accroissement démographique semble être l'exode rural qui s'est accéléré du fait des difficultés économiques que connaissent les campagnes.

    Figure n° 2 : LA Carte représentant les limites de la Commune Urbaine

    Source : MINISTERE DE LA CULTURE ET DU TOURISME, OFFICE REGIONAL DU TOURISME D'ANTANANARIVO (ORTANA) : Antananarivo, la ville et ses environs -les proches destinations- Guide Touristique (2005)

    29

    §3. Les caractéristiques de la CUA

    A. La Gouvernance

    Depuis une quinzaine d'années, le contexte politico-économique est marqué par des reformes en vue d'améliorer les conditions de vie de la population. La loi sur la décentralisation fait de la région et de la commune des collectivités décentralisées. Antananarivo est classée «commune urbaine ». Selon la loi N° 94-009 du 26 avril 1995 et le décret N° 96-168 du 6 mars 1996. La commune urbaine est administrée par le maire et son personnel. Elle est dotée d'outils et de services de planification assez diversifiés, mais leur efficacité demeure limitée. Le taux massif de population à la recherche d'une terre, d'un logement ou d'un lieu pour travailler, combiné à la faible connaissance des normes en termes d'aménagement urbain, sont autant de facteurs qui entravent la mise en oeuvre efficace du Plan d'urbanisme directeur. Cette situation rend la gestion municipale de l'espace urbain difficile et entraîne la prolifération de constructions non autorisées ainsi que l'occupation anarchique des espaces publics. Ces problèmes sont souvent amplifiés par l'alternance rapide des dirigeants à la tête de la commune, conduisant parfois à la rupture d'efforts déjà entrepris.

    B. Les Finances municipales

    Les ressources financières d'Antananarivo sont très en deçà des besoins de la ville, surtout en matière d'investissements. Le budget communal comparé à la taille de sa population, révèle une situation financière assez problématique. La faiblesse des finances s'explique par :

    ? des frais de fonctionnement très élevés dus à la lourde charge du personnel ;

    ? des recettes non fiscales qui constituent encore la principale source financière pour la commune ;

    ? l'insuffisance de la fiscalité foncière.

    C. Foncier

    Dans la capitale malgache, le droit à la propriété pour tous les citoyens est garanti et protégé par la loi. Cependant, l'accès à la terre et à la sécurité foncière est de plus en plus difficile.

    La ville d'Antananarivo est surpeuplée et les demandes d'acquisition de terres demeurent bien trop nombreuses pour l'offre disponible.

    Pour cette raison, les zones non constructibles sont occupées de façon spontanée et anarchique générant des bidonvilles. En réalité, la municipalité éprouve des difficultés à gérer l'accès à la propriété foncière pour les raisons suivantes :

    30

    + Le plan d'urbanisme directeur est inadapté ;

    + Les données statistiques fiables dans le domaine foncier ne sont pas disponibles ;

    + Les compétences techniques de la municipalité en matière d'octroi des terres restent

    limitées ;

    + Aucune politique foncière explicite n'existe.

    + Les données statistiques fiables dans le domaine foncier ne sont pas disponibles ;

    D. Bidonvilles

    Malgré les actions entreprises par l'État, un type d'habitat non planifié et très souvent précaire prolifère dans les zones informelles. Il résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs: + La précarité financière des populations ;

    + L'insuffisance de l'offre de logements ;

    + L'inadéquation des cadres politiques et juridiques qui entrave la maîtrise de l'urbanisation à Antananarivo.

    E. Genre et Développement

    La ville ne dispose pas d'un cadre réglementaire spécifique dans le domaine de l'équité entre les sexes. Les décideurs et les acteurs travaillant dans ce domaine s'appuient principalement sur la Politique nationale de la promotion de la femme, élaborée en 2000. À Antananarivo, les discriminations sont courantes, les femmes subissent, en effet, toutes sortes de violences1 : physique, psychologique, économique ou sexuelle. Contrairement aux hommes, elles ont moins accès au crédit. L'acquisition de la terre est conditionnée par leur capacité financière. Ceci rend les femmes plus vulnérables à la paupérisation. Par ailleurs, la présence de la femme aux postes de décisions reste très faible, même si leur niveau d'éducation leur permettrait.

    F. Gestion des Risques de Catastrophes

    Nombreux sont les habitants d'Antananarivo qui vivent sous la menace d'incendies, d'inondations et d'éboulements. La population des quartiers défavorisés est généralement la plus touchée par ces fléaux. Dans leurs tentatives de réduction des risques de catastrophes, les autorités se heurtent à l'insuffisance de moyens (financiers, matériels et humains) pour prendre des mesures appropriées afin de réduire les effets des catastrophes sur les populations et améliorer le cadre de vie des citoyens.

    1 Si 65% des femmes ont subi au moins un type de violence, 46% d'entre elles sont victimes de violences psychologiques. Cette dimension se trouve quand même mal gérée, au niveau de toutes les instances de prise en charge des victimes. source:" http://www.newsmada.com/index.php/component/jcomments/feed/com_content/4069" consulté le 20/12/12.

    31

    G. Développement économique local

    Principal centre d'attraction des activités économiques de Madagascar, Antananarivo dispose d'un environnement propice à l'implantation de grandes entreprises. En 2010, 60 % des structures créées dans le pays l'ont été dans la capitale, la majorité exerçant dans le secteur tertiaire, et plus précisément dans le commerce. Bien que la ville possède de nombreux atouts, plusieurs facteurs conjoncturels et structurels ralentissent le développement économique :

    ? L'absence de main-d'oeuvre qualifiée et le manque de professionnalisme ;

    ? L'augmentation du chômage ;

    ? L'absence d'une stratégie efficace en faveur d'un développement économique durable ;

    ? Le niveau élevé de la pauvreté.

    I. Sécurité urbaine

    À Antananarivo, les problèmes liés à l'insécurité en milieu urbain deviennent de plus en plus inquiétants, et ce, en dépit des efforts entrepris par l'État via le ministère de la Sécurité intérieure. Le taux de présence policière, dans certaines zones, est négligeable. Entre 1994 et 1998, il y avait entre 8 à 12 policiers pour 10 000 habitants, la moyenne devrait se situer autour de 15 policiers pour 10 000 habitants. En absence d'une véritable politique de lutte contre l'insécurité de la part de la municipalité, on assiste à une miltitude d'agences ou de sociétés privées dans le secteur de la sécurité à l'instar de Pro `Tech Security ou encore de l'Assist Security.

    La criminalité à Antananarivo a augmenté à cause de l'insuffisance des moyens de la police et du renforcement du phénomène d'exclusion.

    J. Patrimoine culturel

    Le patrimoine culturel matériel et immatériel de la capitale malgache est très riche du fait de la grande diversité culturelle de Madagascar. Il se compose principalement de sites, monuments et de traditions liés aux us et coutumes. Cependant, la ville aurait besoin, non seulement, d'une politique pour la valorisation de son patrimoine, mais aussi d'un appui pour le renforcement des capacités des groupements professionnels qui oeuvrent pour sa protection et sa préservation

    32

    Section II : L'objectif et méthodologie

    §1-L'objectif

    L'objectif général de cette étude est d'évaluer l'impact socio-économique de la crise sociopolitique au niveau des ménages de la commune urbaine d'Antananarivo. Les informations collectées se rapportent aux différents secteurs sociaux : éducation, sécurité alimentaire, santé, et agriculture urbaine. Les informations recueillies permettront de décider du type de programme approprié pour chacun des secteurs concernés.

    A. Méthodologie

    Une enquête auprès des ménages a été menée à fin d'obtenir des données quantitatives sur les différents secteurs. Il s'agit d'une approche multisectorielle. A Madagascar, les différents secteurs qui ont apporté leurs contribution dans l'évaluation sont : la santé, la nutrition (UNICEF), l'eau et assainissement(UNICEF), l'éducation (UNESCO), la protection des enfants (UNPD), la sécurité alimentaire et agriculture urbaine (FAO), l'habitat (un-habitat).

    1. L'échantillonnage 1-1- La Définition

    On choisit 11 fokontany et 30 ménages par fokontany sélectionnée de façon par hasard (cité Ampefiloha, Antohamadinika, Volasarika, Ampamatanana, Ankazomanga, Tsaramasay, Anosizato Est-I, Ampangabe, Soavimasoandro, AnjanaharyII-S, Zaivola). Compte tenu de la non reconnaissance de la communauté internationale du gouvernement de transition, la collaboration directe avec les chefs de fokontany n'a pas été possible. La méthode d'échantillonnage utilisée a été la méthode d'échantillonnage au hasard. L'enquête auprès des ménages a été menée auprès de 330 ménages choisis à la volée.

    1-2- La Collecte des données

    Un questionnaire et un guide de remplissage ont été élaborés pour faciliter la collecte des données. Les données collectées se rapportaient aux données socio démographique, socio-économiques à l'éducation, à la sécurité alimentaire, l'agriculture urbaine, la santé et la nutrition.

    Enfin, la collecte des données s'est effectuée du 4 au 22 décembre 2013 dans la commune urbaine d'Antananarivo.

    33

    1-3- L'Analyse des données

    Après le contrôle de cohérence, les données collectées auprès des ménages ont été codifiées et saisies sur CS pro 3.3. Après apurement des données, le traitement et l'exploitation ont été effectués sur Excel 2010, et sur intercool Stata 9.0 et SPSS13.0 pour les analyses statistiques.

    1-4- Les Limites des données et de la base de référence

    Compte tenu des moyens limités pour la réalisation de l'évaluation, le choix orienté utilisé ne permet d'apprécier que la tendance de certains secteurs au niveau des ménages enquêtés. Un échantillon de 330 ménages peut assurer une représentation des données sur les caractéristiques de l'ensemble des ménages de la commune urbaine d'Antananarivo. L'enquête périodique auprès des ménages ou EPM en considérait un échantillon de 314 ménages pour l'ensemble des ménages des centres urbains de la région d'Analamanga. Cependant cet échantillon présente des limites sur la représentation au niveau détaillé (nombre de personnes). La lecture du rapport devrait ainsi tenir compte de ces limites.

    Section III : Le résultat de l'enquête

    §.1) Les caractéristiques sociodémographiques des ménages enquêtés

    A. Les caractéristiques de l'échantillon

    Cette section traite des caractéristiques de l'échantillon de l'enquête. La connaissance de ces caractéristiques est essentielle pour comprendre les situations des ménages et explique leur comportement dans les différents domaines. Les données recueillies fournissent des informations sur le plan socio-économique des différents membres des ménages.

    1. Les caractéristiques des ménages

    La taille moyenne est de 4,4 personnes par ménage, avec une prépondérance des ménages constitués de 3 à 6 personnes (environ les trois quart des ménages). Les ménages de la capitale sont majoritairement dirigés par un homme (81%). Les ménages dirigés par un homme sont généralement de la taille plus importante que ceux dirigés par une femme.

    Les chefs de ménages sont majoritairement mariés (56% mariés légalement et 15% coutumièrement). D'une manière générale, les femmes occupent le poste de chefs de ménages lorsqu'elles sont célibataires ou quand leurs maris ne vivent plus dans le ménages

    34

    (divorcées/séparées, veuves). Les chefs de ménages sont en moyenne âgés de 44 ans. Environ 6% des ménages sont dirigés par un jeune de moins de 25 ans et presque un ménage sur quatre est dirigé par un adulte à un âge assez élevé (plus de 55 ans).

    D'une manière générale, les niveaux de revenu des ménages sont faibles. Environ 38% des ménages ont un revenu mensuel inférieur à 100 000 Ariary. Seulement un ménage sur 10 (11%) à un revenu supérieur à 500 000 Ariary. Les ménages dirigés par les hommes ont en générale un revenu plus élevé que ceux dirigés par une femme.

    1-1. Les caractéristiques des membres des ménages

    Les ménages enquêtés comportent au total 1892 individus dont 49% de sexe masculin et 51% de sexe féminin. Les membres ont en moyenne 25,3 ans. Les enfants en âges de scolarisation (6 à 17 ans) représentent 28% de l'ensemble des membres des ménages et les jeunes de 15 à 24 ans de 21%.

    La majorité de la population âgée de 15 ans et plus à un niveau d'instruction secondaire, une infime partie d'entre eux n'ont jamais été l'école (2%) et plus de 15% ont atteint le niveau supérieur. Presque la moitié des membres des ménages (49%) est mariée. Les célibataires représentent environ 40% de l'ensemble.

    Les hommes sont légèrement plus instruits que les femmes. La proportion des membres des ménages qui ont atteint le niveau supérieur est plus élevé chez les hommes que chez les femmes (18% contre 13%), et à l'inverse les hommes non scolarisés sont proportionnellement moins nombreux que les femmes non instruites.

    2. Emploi / Activité

    Les points à aborder ici permettent de mesurer le niveau des participations de la population en âge de travailler de la commune urbaine d'Antananarivo dans la vie économique durant de la crise sociopolitique de 2009.

    La recommandation du BIT définit l'âge de travail entre 15 et 64 ans, âge que nous allons retenir dans l'analyse. Toutefois, pour faire face à la situation de la crise actuelle, et pour des raisons moins liées à la crise, certains enfants de moins de 15 ans et adultes ayant déjà dépassé cet âge de travailler sont également obligés de s'engager dans le marché du travail dans la perspective de contribuer au revenu des ménages.

    35

    2-1-L'activité

    Ce paragraphe montre que la population âgée de 15 à 64 ans de la commune urbaine d'Antananarivo est composée de 63% de personnes actives occupées, 9% des personnes actives inoccupées et de 29% de personnes inactives, avec une différence significative entre les hommes et les femmes. Le taux d'activité de la population âgée de 15 à 64 ans de la ville d'Antananarivo se situé ainsi à 73%.

    Le taux d'activité des enfants de 6 à 14 ans est de 1,5% et celui des adultes âgés de 65 ans et plus de 22%. Ce taux d'activité des enfants n'est pas à négliger, car à un âge très jeune, ces enfants veulent déjà participer à l'activité économique. De même, un peu plus du cinquième des personnes qui n'ont plus l'âge de travailler sont encore sur le marché du travail. Autrement dit, l'activité économique de la ville d'Antananarivo est caractérisée par une entrée précoce et une sortie tardive de la population sur le marché du travail.

    Le taux d'occupation de la population âgée de 15 à 64 ans est de 67%. Autrement dit, environ 9 adultes sur 10 qui sont disponibles pour travailler (ils sont l'âge de travailler et sont engagés sur le marché du travail) le font effectivement. Chez les adultes ayant dépassé l'âge de 65 ans, ce taux est de 86%. Le taux d'occupation des femmes qui sont sur le marché du travail (87%) est plus faible que celui des hommes (91,5%), traduisant leur plus grande difficulté à trouver du travail.

    L'enquête EDS 2008-2009 a également collecté les données sur les activités économiques des femmes et des hommes âgés de 15 à 49 ans. Selon les résultats de cette enquête, le pourcentage des femmes et des hommes de la Capitale de cette tranche d'âge qui ont travaillé au moment de l'enquête sont respectivement de 66% et de 72%. Pour les mêmes groupes d'âge, les pourcentages enregistrés pour cette enquête sont 56% pour les femmes et de 70% pour les hommes. Etant donné que la collecte de donnée de l'EDS dans le capital s'est déroulée en novembre 2008, juste avant la crise politique, on peut en déduire une chute de 10 points de ce pourcentage chez les femmes, et une légère baisse chez les hommes entre le début de la crise et le moment de cette enquête. Cette chute traduirait ainsi l'effet de la crise sur l'activité économique, notamment chez les femmes, qui ont été plus victimes d'une perte d'emploi pendant la crise.

    36

    2-2- Le source de revenu des ménages enquêtés

    Le nombre moyen de source de revenu est de 1,7 au niveau des ménages enquêtés. La moitié des ménages enquêtés ont 2 sources de revenue, 40% eu ont une seule et 10% ont 3 sources de revenu.

    L'Analyse des Correspondances Multiples (ACM) suivie d'une classification non hiérarchique a été utilisée pour classer les sources de revenu des ménages étant donné qu'il s'agit de variables quantitatives ordinales. L'ACM suivie d'une classification non hiérarchique des 3 principales sources de revenu (avec comme variable continue illustrative, la taille de ménages) à fait ressortir une partition optimale de 10 classes. Cependant, vu la similarité de quelques modalités des regroupements qui ont été faits, 7 classes de sources de revenu ont été retenues. Les ménages qui ont comme première source d'activité être salarié du privé sont les plus représentés dans l'échantillon. Ils sont suivis par les ménages à emploi indépendant. 16% des ménages exerçant dans le secteur informel.

    Tableau N 1 : caractéristiques des classes des revenues

    Classe de source de revenu

    Première source de

    revenu

    Deuxième source de revenu

    Troisième source de revenu

    % de

    ménage

    Effectif

    1

    Travail agricole, vente de bétail ou produit animaux

    Travail agricole, vente de bétail

    Emploi indépendant

    10,6%

    35

    2

    Fonctionnaire

    Salarié privé, secteur informel

    Secteur informel

    7,9%

    26

    3

    Salarié privé

    Salarié privé, petit commerçant

    Salarié privé

    24,5%

    81

    4

    Travail manuel non

    qualifié

    Autres

    Pension indemnité

    gouvernementale

    5,8%

    19

    5

    Emploi indépendant

    Salarié privé

     

    18,8

    62

    6

    Vente de culture de rente,

    pension indemnité

    gouvernementale, salarié

    privé

    Emploi indépendant, vente de culture de rente

    Autres

    16,7%

    57

    7

    Secteur informel

    Secteur informel

     

    15,8%

    52

    Source : Enquête personnelle 2013

    Selon l'appréciation des ménages, 77% des ménages ont affirmé qu'il y avait un changement en nombre des sources de revenu depuis janvier 2009. Cependant une différence significative est notée entre les catégories des Fokontany : les ménages issus des catégories en

    37

    Insécurité Alimentaire Sévère et en Insécurité Alimentaire Modérée ont affirmé qu'il y avait une augmentation en nombre tandis que ceux à risque et en Sécurité Alimentaire ont rapporté qu'il y en une diminution.

    Par ailleurs, 84% de la totalité des ménages ont répondu qu'il y avait un changement dans le niveau de revenu avec 98% dans le sens de la diminution.

    Les ménages de la commune urbaine d'Antananarivo consacrent une grande partie (65%) de leur revenu en alimentation. Toutefois, la consommation alimentaire de 40% des ménages reste pauvre en qualité, avec une rare consommation de viande et de lait / yaourt et très peu de fruits. Le loyer et l'éducation constituent les rubriques qui consomment le plus des revenus des ménages pour les dépenses non alimentaires.

    3. Le chômage et sous-emploi

    3-1- Le chômage

    Les résultats montrent un taux de chômage de 13% pour la population active âgée de 15 à 64 ans de la commune urbaine d'Antananarivo. Le chômage affecte beaucoup plus les femmes (17%) que les hommes (9%).

    Elle varie également fortement en fonction de l'âge. Les jeunes actifs âgés de 15 à 24 ans, sans expérience, sont les plus confrontés à de grandes difficultés pour s'insérer sur le marché de travail : près du quart de ces jeunes actifs (27%) sont en effet au chômage. A partir de 25 ans, le taux diminue fortement pour atteindre moins de 3% à 45 ans.

    38

    Graphique n° II : La courbe du taux de chômage par groupe d'âge et par sexe

    30%

    25%

    20%

    15%

    10%

    0%

    5%

    15 -19

    ans

    25- 29

    ans

    30 - 34

    ans

    35 -39

    ans

    40 - 44

    ans

    45 - 49

    ans

    50 - 54

    ans

    55 - 59

    ans

    60 - 64

    ans

    65 - 69

    ans

    femme ensemble homme

    Source : Enquête McRAM 2010

    Le niveau d'instruction et le statut matrimonial constituent des facteurs de différenciation importante de la recherche d'emploi. Les personnes non instruites et celles ayant un haut niveau d'instruction sont les moins affectés par le chômage. Le taux de chômage augmente ainsi avec le niveau d'instruction et atteint son maximum dans le groupe des personnes ayant le niveau secondaire premier cycle, mais à partir de ce niveau, il diminue au fur et à mesure que le niveau d'instruction augmente pour s'établir à moins de 3% dans le groupe des personnes ayant le niveau supérieur. Ceux qui ont un niveau d'instruction moyen éprouvent plus de difficultés à s'insérer dans le marché du travail.

    Enfin, le chômage concerne beaucoup plus les célibataires que ceux qui sont mariés légalement et ceux qui sont divorcés/séparés, probablement du fait de leur plus jeune âge et de leur manque d'expérience.

    3-2- Le situation de sous-emploi

    L'exercice d'un travail à temps partiel n'est qu'une forme parmi tant d'autres de sous-emploi et la seule que l'enquête ait pu saisir. Selon les déclarations des enquêtés, 14% des populations actives occupées travaillent à temps partiel. Le travail à temps partiel s'observe surtout dans cinq branches, à savoir : l'activité informelle (46%), le bâtiment/construction (41%), l'agriculture (26%), l'artisanat (27%) et le service personnel/domestique (21%).

    Il n'y a aucune différence entre hommes et femmes. Par contre, les travailleurs ayant le niveau primaire sont plus concernés par le travail à temps partiel que les autres : la proportion de

    39

    ceux de la catégorie niveau primaire qui travaillent à temps partiel est deux fois plus élevée que celle des femmes du niveau supérieur. Cet écart se creuse davantage chez les femmes alors qu'il n'est pas observé chez les hommes.

    PARTIE II :

    LES IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA

    CRISE SOCIOPOLITIQUE AU NIVEAU DES

    MÉNAGES

    Lorsqu'on parle de crise, tout d'abord, on pense directement à l'impact sur le fonctionnement de l'économie. La seconde partie de notre ouvrage va présenter l'impact socio-économique de la crise politique au niveau des ménages malgaches. Dans cette partie, il y aura deux chapitres qui s'intituleront respectivement :

    ? Environnement économique national 2009-2012 ? Les mesures prises par les ménages

    42

    CHAPITRE I : L'ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE NATIONAL 2009-2012

    A Madagascar, l'année 2009 a été particulièrement marquée par une crise sociopolitique nationale aggravée partiellement par la crise financière internationale. Le pays nage jusqu'à aujourd'hui, dans cette crise politique même si la transition est terminée, bien que les conditions commencent à s'améliorer. Les effets ont été néfastes sur la plupart des activités économiques du pays, manifestent des replanissements, voire des replis importants. Le double effet de la crise politique interne et de la crise financière mondiale a entrainé la fermeture de plusieurs unités industrielle et commerciale, ainsi que la suspension, voire l'arrêt, de projet en cours, notamment des projets publics, faute de financement.

    Avec la suspension des aides internationales et l'inéligibilité de Madagascar à l'Afrique Growth And Opportunity Act (AGOA), les perspectives économiques s'annoncent très difficile depuis décembre 2008. Madagascar a alors connue une régression des activités économiques en 2009, accusant une croissance négative de -4,1%.

    En 2010, les activités économiques malgaches ont commencé à reprendre mais avec une reprise qui est restée fragile comparée au niveau d'activités d'avant crise car l'économie n'a cessé d'être tourmentée par l'effet de la crise politique. Les perspectives de croissance se sont avérées incertaines à cause du poids énorme de l'incertitude engendrée par la situation. Il s'est généralement manifesté dans les secteurs d'activités par un manque d'amélioration auto-entretenue, ce qui entraine l'inexistence de processus cumulatif de reprise.

    Aperçu historique de la crise sociopolitique de 2009 à Madagascar

    Il est alors d'une importance capitale de comprendre clairement l'histoire même de la crise à laquelle la grande île est confrontée et qui a des répercussions au niveau des activités commerciales.

    À la crise de 2009, la décision de l'ex-président Marc RAVALOMANANA de fermer la chaîne de la télévision privée (décembre 2008), appartenant au Maire d'Antananarivo a poussé ce dernier à passer à l'offensive et à lancer des manifestations pacifiques « place du 13 mai » lieu symbolique de la contestation malgache.

    Les politiciens malgaches ont profité pour amplifier ce problème dictatorial et déstabiliser le pouvoir. Les manifestants reprochent Marc RAVALOMANANA sur sa mauvaise gestion de richesse de la nation, par le mixage des affaires publiques (Etat) et personnelles (nous parlons conflits d'intérêts). Citons quelques exemples : achat d'un Boeing

    43

    présidentiel (Air force one) avec le budget de l'Etat malgache ; location en bail à l'entreprise coréenne Daewoo, pour une très longue durée, accaparation la moitié de la surface cultivable à Madagascar, etc.

    Le mouvement a été marqué par de nombreux rassemblements populaires dans la capitale et les ex-provinces, et a été suivi par des manifestations, d'émérites et de pillages. La mutinerie d'une partie des forces de sécurité contre les autorités légales a basculé la situation et a précipité la chute du régime. Le 17 mars 2009, le président ordonne la dissolution du gouvernement et remet les pleins pouvoirs à un directoire militaire qui le transmet quelque heure plus tard à Andry Nirina RAJOELINA. Trois ans après la prise du pouvoir (en 2012), l'économie de Madagascar ne s'arrête de sombrer le désastre. Les deux derniers cas de crise des manifestations de rue se sont conclues par l'exil du président Didier RATSIRAKA en 2002, et de Marc RAVALOMANANA en 2009.

    L'ex-dernier président vit actuellement en exil mais, la nation s'engouffre encore dans la crise. La communauté internationale a suspendu ses aides économiques depuis automne 2008. Plusieurs séries de rencontres nationales et internationales ont été organisées Madagascar comme à l'étranger (accords de Maputo le 8 Août 2009 etc.) pour essayer trouver une solution à la crise, mais en vain. La transition perdure et une feuille de route est élaborée, paraphée (le 09 mars 2011) par les acteurs politiques malgaches et a été signés (le17 septembre 2011) par les différents partis prenants, sauf la mouvance RATSIRAKA. Cette évolution tendancielle augure d'une fin prochaine de la crise.

    Pour avoir plus d'encrage dans ce chapitre, nous allons aborder dans les trois sections suivantes : les réalités globales de la crise socio politique malgache sur la croissance économique nationale, les conséquences au niveau des ménages de la ville d'Antananarivo et en fin les comportements des ménages face à la fluctuation des revenus.

    Section I : Les réalités globales de la crise socio politique malgaches sur
    la croissance économique 2009-2012

    La crise a produit des conséquences macroéconomiques de grandes ampleurs.

    §.1- La croissance économique nationale : tendance et situation

    Au cours des 20 dernières années, Madagascar a traversé trois crises politiques majeurs, dont la plus longue s'étalait de 2009 jusqu'à maintenant. A la fin de chaque crise, l'on assiste, entre autres à l'appauvrissement général de la population dû en grande partie au

    44

    ralentissement des activités économiques et à la montée de l'insécurité. En outre, la généralisation du phénomène de corruption, la violation des droits de l'homme et la détérioration de la gouvernance ont été aussi observées dans la plupart des cas, ces crises ont eu pour effet immédiat une forte perte d'emplois formels, le renchérissement du coût de la vie, le replanissement des activités unités de production, l'arrêt ou le ralentissement des activités des services publiques, notamment les services sociaux tel que la santé et l'éducation.

    Les crises de 1991, 2002, et 2009 ont fait chuter respectivement le taux de croissance économique a -6,3%, -12% et -4,11. Il convient de signaler que les résultats pour l'année 2009 sont les effets conjugués de la crise politique à Madagascar et de la crise financière au niveau mondial.

    Tableau n° II : L'évolution des indicateurs macroéconomique de 1990-2012

     

    1990

    2000

    2002

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    2012

    Variation du

    PIB(%)

    3,13

    4,76

    -12,6

    5,0

    6,2

    7,1

    -4,1

    0,4

    1,0

    1,9

    PIB par tête

    (USD)

    273

    254

    272

    288

    375

    510

    451

    449

    492

    472

    Indice de prix à la consommation(%)

    11,5

    7,2

    15,3

    10,8

    8.2

    11,1

    8,0

    9,8

    6,9

    7,6

    Source : INSTAT, DEME, VPEI, 2012

    Apres la crise de 1991, la croissance économique du pays s'est peu à peu redressée passant de 1,2% en 1992 à 4,76 en 2000 pour atteindre les 6,0% en 2001 ; sauf en 1994 ou la croissance économique a chuté à -0,1 ; suite à la politique adoptée par le gouvernement en place à cette époque de faire flotter librement la monnaie nationale. Par contre, durant cette période, la situation de pauvreté de la population s'est détériorée. Le revenu par tête a été 254 USD en 2000 contre 273 en 1990, la situation s'était encore empirée en 2002, avec la crise politique et socioéconomique que le pays a endurée et un taux de croissance négative de - 12,6% a été enregistré au cours de l'année.

    1 Vice primature chargé de l'économie et de l'industrie, Anosy Antananarivo.

    45

    En effet, l'économie malgache a perdu sa crédibilité. Pendant ces périodes bien que des ressources et des potentialités économiques exploitables existaient, et que la structure de son économie a été plus ou moins diversifiée avec la prédominance de secteur primaire.

    De 2003 à 2008, la situation économique du pays c'est peu à peu rétablie et a connu une certaine stabilité. Une croissance économique de 7,1% a été enregistrée en 2008 contre 5,0% en 2006 et 4,6% en 2005, et le revenu par tête a connu une amélioration passant de 272 USD en 2002 à 510 USD en 2008. En fait, cette période a été marquée par la mise en oeuvre de différents programmes touchant plusieurs secteurs dont les infrastructures, principalement, les routes, l'éducation, la santé, le tourisme, la décentralisation, la bonne gouvernance et la conservation de l'environnement. En outre la période de 2003 à 2008 a été caractérisée par :

    ? une croissance économique réelle positive, soutenue et performante ;

    ? un accroissement effectif du volume des investissements bruts ;

    ? un net accroissement des flux des investissements directs étrangers ;

    ? un environnement économique global plus favorable marqué notamment par

    l'amélioration de l'indice de perception de la corruption ;

    Mais malgré cette situation, le taux de croissance du PIB à Madagascar est généralement inférieur à celui de l'ensemble des pays de l'Afrique subsaharienne entre 2000 et 2009 sauf pour l'année avant crise, c'est-à-dire en 2001 et en 2008.

    46

    Graphique n° III: Evolution du taux de croissance économique, taux d'investissement et
    IPC
    de 2003 - 2012

    Source : INSTAT, DEME, VPEI, 2012

    Depuis le début de l'année 2009, la crise politique interne étant amplifiée par la crise économique mondiale ; la plupart des secteurs économique a été touchée.

    A. La réalité de la crise sur le secteur primaire

    La réalité de la crise sur le secteur primaire est mentionnée dans le tableau ci-dessous :

    Tableau n o III : secteur primaire, valeur ajoutée aux prix constant

    Rubrique

     
     
     

    En milliards d'ariary au prix de 1984

     
     
     
     

    Variation annuelle (en poucentage)

     
     
     

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2007

    2008

    2009

    2010

    Secteur primaire

    167,1

    170,8

    175,8

    190,9

    193,1

    2,2

    3,2

    8,5

    1,1

    Agriculture

    78,9

    81,1

    84,8

    93,9

    94,5

    2,9

    4,5

    10,7

    0,7

    Elevage et pêche

    73,6

    74,8

    76

    77,4

    78,9

    1,7

    2,1

    1,8

     

    Sylviculture

    14,7

    14,9

    15

    19,6

    Source : Institut National de la Statistique, 2011

    47

    1. L'agriculture

    L'année 2006 marque un ralentissement du taux de croissance de la branche agriculture, celui-ci est de 2,6%1. La sècheresse qui a sévi en début de campagne et la mauvaise répartition de la pluie dans différentes régions au dernier trimestre, a conduit à ce résultat. Toutefois, la production rizicole s'est accrue de 6,4% soit 3 640 000 tonnes2 de paddy, grâce à l'extension des surfaces cultivées. Pour les produits vivriers et les produits d'exportation, la production a progressé de façon régulière.

    Par ailleurs en 2007, une progression de l'activité a été enregistrée sur tous les secteurs économiques. Le secteur agricole a connu un accroissement léger d'un taux de 2,9%. L'amélioration de la productivité de l'agriculture est ralentie par les aléas climatiques et le manque de moyen des producteurs. Les mesures prises par le gouvernement pour promouvoir rapidement la production agricole, comme la vulgarisation des techniques de cultures, l'aménagement et la réhabilitation des réseaux d'irrigation, la facilitation d'accès à l'acquisition de matériel et d'engrais n'ont pas encore produit les effets escomptés. Toutefois, la production de paddy a connu une augmentation appréciable de 4%3, les autres produits vivriers ont progressé de façon régulière. Les produits d'exportation se sont inscrits à la hausse en raison de l'augmentation de la production de café, de la canne à sucre et du coton.

    La croissance de l'agriculture est soutenue en 2008 avec un taux de 4,5%. Elle est favorisée sur le plan local par le développement des cultures de contre-saison, et sur le plan international par la bonne tenue des cours des produits de rente.

    Durant l'année 2009, cette branche affiche une croissance vigoureuse de 10,7%. Ce dynamisme s'explique par le fait que les activités de production du secteur agricole ont été peu perturbées par les effets de la crise puisque les agitations à caractère politique ont été surtout localisées dans les grands centres urbains. En plus, la campagne agricole a été particulièrement faste pour la production rizicole en bénéficiant de conditions pluviométriques propices, cette campagne est aussi favorisée par les bons résultats de la politique de la révolution verte4, basée sur la vulgarisation de la culture de contre-saison

    1 Rapport annuel 2006 de la Banque Centrale de Madagascar

    2 Rapport annuel 2006 de la Banque Centrale de Madagascar.

    3 Rapport annuel 2007 de la banque Centrale de Madagascar

    4 Révolution verte: La Révolution verte est une politique de transformation des agricultures des pays en développement (PED) ou des pays les moins avancés (PMA), fondée principalement sur l'intensification et l'utilisation de variétés de céréales à hauts potentiels de rendements, grâce à la sélection variétale .

    48

    lancée en 2008. En conséquence, la production de paddy a fait un bond de 16%1 en 2009, contre 8,8% lors de la campagne antérieure.

    Pour l'année 2010, la valeur ajoutée de l'agriculture n'est accru que de 0.7% après la forte progression de 10.7% en 2009. Ce ralentissement provient de l'arrêt de financement qui a stoppé la vulgarisation de la culture en contre-saison. De même, les projets de réhabilitation des grands périmètres hydrauliques ont été suspendus.

    En 2011, cette branche a connu une croissance négative de -1,2%. Le passage de cyclone Giovana et Irina en début de l'année a eu des effets négatifs sur la production des produits de rente et des produits vivriers. Cependant, les efforts effectués dans le renforcement des capacités des production ruraux, ainsi que la facilitation d'accès aux intrants et crédit agricoles ont permis d'améliorer la production agricole contribuant à l'atteinte de cette croissance positive.

    2. L'elevage et pêche

    Dans la branche "élevage et pêche", en 2006, une progression bien que légère a été enregistrée avec 1,9%après 0,8% en 20052. En 2007, la baisse des prises crevettières a amoindri le taux de croissance de la branche "élevage et pêche" par rapport à celui de 2006 (1,7% au lieu de 1,9%). Cette branche fait une progression d'un rythme de 2,1% en 2008. Cette progression est due surtout à l'augmentation de la production bovine et de celle des volailles tandis que la pêche industrielle de crevette continue à perdre en compétitivité3 suite à la hausse continue des prix de carburant et aux mesures de protection des ressources crevettières, entre autres le gel de l'effort de pêche et la suspension de la délivrance de permis de collecte.

    A partir de 2009, l'année de commencement de la crise, la branche "élevage et pêche" enregistre une croissance modérée de 1,8%. Cette faiblesse de performance se justifie par la baisse de la production crevettière déjà observable au cours des années précédentes. Elle est particulièrement conséquence de l'arrêt des financements extérieurs pour des projets

    1 Rapport annuel 2009 de la Banque Centrale de Madagascar

    2 Source: rapport annuel 2006 de la Banque Centrale de Madagascar

    3 La compétitivité économique est une notion économique qui s'applique à une entreprise, un secteur économique, ou un territoire (pays, bassin économique...). Elle désigne la capacité d'une telle entité à fournir et vendre durablement un ou plusieurs biens ou services marchands sur un marché donné en situation de concurrence.

    49

    d'amélioration de la production animale, de la diminution des commandes étrangères pour les produits halieutiques et de la suspension des permis de pêche.

    La branche "élevage et pêche" a affiché, en 2010, une croissance modeste de sa valeur ajoutée à 1.9%, presque égale à celle de 2009. Cette déficience provient de l'arrêt des financements extérieurs et des manques de débouchés extérieurs.

    En 2012, la branche affiche un taux de croissance modeste de 0,7% contre 4,2% en 2011. Ce résultat a été enregistré suite notamment aux défaillances du système de protection sanitaire due à une insuffisance des vétérinaires et à leur mauvaise répartition.

    3. La sylviculture

    La sylviculture a réalisé une petite progression annuelle de 1,4% en 2007, contre 1% en 2006. Ce résultat a été obtenu à partir de l'assainissement de la profession par le biais de nouvelles dispositions légales et l'instauration du système d'appel d'offres pour l'exploitation de surfaces prédéterminées. En 2008, la croissance s'est, par contre, ralentie à 1% en raison des mesures de l'assainissement de l'exploitation forestière qui ont consisté au retrait des permis d'exploitation et à la délivrance de nouveaux permis par voie d'appel d'offre.

    Par ailleurs, en 2009, la branche s'est distinguée par une croissance sans précédent de 30,4%, après des années de croissance faible et stabilisée autour de 1%. Une hausse extraordinaire dont l'origine est l'exploitation illicite et effrénée du bois de rose (Rapport de la Banque Centrale, 2009). Cette évolution a été suscitée par une forte demande de cette essence protégée sur le marché asiatique et favorisée, en plus, par un certain relâchement des règlementations régissant la filière. Mais, en 2010, du fait de la baisse de l'ampleur de l'exploitation illicite du bois de rose, grâce à un début de réactivation des structures de surveillance et des mesures de protection des zones protégées, la croissance est restée la même que l'année antérieure.

    La branche sylviculture enregistre une croissance négative de -4,5% en 2012 contre respectivement -3,3% et 0,8 en 2011et 2010. Ce résultat a été lié entre autre à la suspension de la délivrance des permis d'exploitation de bois précieux.

    50

    Graphique n° IV : Evolution du taux de croissance par branche d'activité de 2005 à

    2012

    -10

    12

    10

    -2

    -4

    -6

    -8

    4

    8

    0

    6

    2

    2005 2006 2007 2008 2009 2010

    Primaire Secondaire Tertiaire

    Source : INSTAT, DEME, VPEI, 2012

    51

    B. La réalité de la crise sur le secteur secondaire

    La réalité de la crise sociopolitique sur le secteur secondaire est montrée dans le tableau ci-après :

    Tableau N° IV: secteur secondaire, valeur ajoutée aux prix constant

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Rubrique

     

    En milliards d'ariary au prix de 1984

     
     
     
     
     
     
     
     

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2007

    2008

    2009

     

    Secteur secondaire

    62,7

    68,8

    71,3

    66

    67,5

    9,8

    3,6

    -7,4

     

    Agro-industries

    1,2

    1,1

    1,1

    1,7

    2,6

    -9,5

    0

    54,5

     

    Industries extractives

    1,3

    1,2

    1,3

    1,5

    3,3

    -7,2

    9

    15,4

     

    Energie

    7,7

    8,1

    8,7

    8,6

    8,6

    5,6

    6,9

    -1,1

     

    Industries alimentaires

    10,7

    11,6

    13,1

    12,3

    12,4

    9

    12,5

    -0,6

     

    Industries de boissons

    11,7

    12,6

    13

    13

    13,1

    7,9

    3

    0

     

    Industries du tabac

    3,6

    3,9

    3,5

    3,3

    3,3

    6,5

    -9,1

    -5,7

     

    Industries du corps gras

    2

    2

    1,9

    1,5

    1,6

    3,4

    -5,5

    -21,1

     

    Industries pharmaceutiques

    2,4

    2,6

    2,4

    2,4

    Industries textiles

    0,9

    0,8

    0,8

    0,6

    Industries du cuir

    0,2

    0,2

    0,2

    0,2

    Industries du bois

    2

    1,4

    Matériaux de construction

    1,8

    2

    2,2

    2,1

    Industries métalliques

    2,6

    3,3

    4,6

    3,6

    Source : Institut National de la Statistique, 2011

    1,7

    1,9

    C. Le secteur industriel

    Variation annuelle (en pourcentage)

    2010

    2,1

    52,9

    120

    0

    0,8

    0,8

    0

    6,7

    2,5

    10,4

    -7,3

    0

    4,2

    0,4

    -10,4

    -4,5

    -25

    -33,3

    0,2

    5,4

    -4,7

    0

    0

    1,4

    8,8

    9,1

    -30

    0

    2,2

    8,5

    12

    -4,5

    4,8

    3,6

    25,8

    40,1

    -21,7

    0

    Matériaux de transport

    1,2

    1,2

    0,9

    0,9

    0,9

    5,8

    -29,4

    0

    0

    Appareil électrique

    4,2

    4,3

    3,5

    2,5

    2,4

    2,9

    -19,7

    -28,6

    -4

    Industries du papier

    0,5

    0,5

    0,4

    0,5

    0,5

    0

    -19

    25

    0

    Autres

    0,9

    0,9

    1

    0,9

    1

    5

    10,7

    -10

    11,1

    ZFI

    8,3

    10,6

    10,8

    9

    7,7

    28,6

    1,2

    -16,7

    -14,4

    Le secteur industriel a progressé de 3,5% en 2006 à 9,8% en 2007. Il a commencé à

    régresser l'année suivante, et en 2009, le secteur a été profondément affecté par la crise. Des

    actes de vandalismes ont directement touché des entreprises et certaines ont dû être fermées à

    cause des problèmes de trésorerie. Les effets induits de la crise se manifestent par une

    mévente des produits manufacturés à cause de la baisse de la consommation. Tant les produits

    orientés à la consommation finale que ceux orientés vers le commerce "interentreprise" ont

    été concernés par ce manque de débouchés. A cela, s'ajoute les effets de la concurrence

    générés par l'expansion des activités informelles.

    Par ailleurs, les industries extractives ont enregistré une performance remarquable car

    après avoir reculé de 7,2% en 2007, la valeur ajoutée du secteur a augmenté à 9,0% en 2008,

    et ce, grâce surtout à la chromite qui a bénéficié d'une amélioration du cours sur le marché

    52

    international et de l'augmentation de la quantité produite. Et la branche a continué de progresser avec 15,4% en 2009 par l'ouverture de l'exploitation l'ilménite (Fort-Dauphin). Elle a plus que doublé son taux de croissance en 2010, du fait du démarrage de l'exploitation du Nickel et du Cobalt à Ambatovy et de la montée en cadence de l'ilménite, en affichant un taux de croissance de 120,0%. La branche s'est trouvée au premier rang en matière de contribution à la croissance du PIB, grâce à ce dynamisme particulier.

    La branche de l'énergie à également connu une forte croissance de13, 3% en 2008, contre 6,4% en 2007. L'entrée en fonction de nouvelles centrales thermiques à Antananarivo et la réhabilitation des groupes dans les provinces ont permis d'augmenter la production d'énergie électrique. Le secteur de l'énergie a marqué une baisse en 2009 et a soulevé une absence de croissance ou une croissance peu significative en 2010.

    L'industrie agroalimentaire en 2007 a continué à enregistrer une baisse de -9,5%, après une situation désastreuse de -12,5% en 2006. Cette contreperformance est étroitement liée aux difficultés des unités sucrières, en particulier de la SIRAMA (Siramamy Malagasy) de Madagascar à cause du délabrement de matériels de production et de la dégradation des plantations de la canne à sucre. En 2009, après des années de baisse consécutive du taux de croissance, l'agro-industrie a fait un bond de 54,5% après un taux nul (0,0%) en 2008. Cette situation extraordinaire s'explique par la remise en exploitation de deux unités sucrières (Sirama Namakia et Morondava) et se stabilise à 52,9% en 2010.

    L'industrie alimentaire réalise en 2007, une croissance exceptionnelle de 9% à la suite d'une stagnation de deux ans et l'industrie de boisson est également restée dynamique (7,9%). Ces résultats sont l'effet de l'élargissement des destinations d'exportation, notamment un début d'exportation vers les îles voisines, d'une part, et l'organisation des jeux des Iles de l'Océan Indien à Madagascar, d'autre part. Ce taux a légèrement fléchi en 2008 pour l'industrie de boisson passant à 3%, sous l'effet de la flambée des prix des matières premières et de l'annonce d'une crise alimentaire mondiale. La branche de l'industrie alimentaire ainsi que l'industrie du corps gras a accusé une baisse brutale de sa valeur ajoutée en 2009 avec respectivement -0,6% et -21,1%. Ces récessions sont imputables à la cessation de production d'une laiterie et d'une huilerie du groupe TIKO qui ont été victimes des turbulences politiques. En 2010, l'industrie des boissons a légèrement dépassé sa stagnation de 2009 avec un accroissement très modeste de 0,8%. L'augmentation aurait pu être meilleure sans le blocage du démarrage d'une nouvelle brasserie pour des raisons d'ordre administratif.

    53

    Le taux de croissance de la branche de l'industrie textile a fait une régression continue pendant les années 2008 et 2009 pour un taux respectif de -4,5% et -25%. La raison est liée au durcissement de la concurrence internationale, notamment de la Chine depuis son adhésion à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et au démantèlement des Accords multifibres. La crise financière internationale explique également la baisse par la diminution de la demande extérieure. La persistance de la crise politique interne accentue ce recul allant jusqu'à -33,3% en 2010.

    L'industrie de matériaux de construction a par contre connu un repli de sa croissance dès l'année 2007 avec un taux de 8,5% au lieu de 11,6%, en 2006. Cet état de chose a été dû à la concurrence remarquée au niveau des matériaux importés et a fini par empêcher cette industrie de profiter pleinement de la forte demande du marché. Toutefois, en 2008, grâce aux activités connexes au secteur Bâtiments et Travaux Publics (BTP), elle a réalisé une hausse de son taux de croissance en passant à 12%, une croissance induite par l'accélération de la demande aussi bien émanant du secteur public (construction d'infrastructures routières, hôtelières, bâtiments) que du secteur privé (demande des sociétés minières). En 2009, les travaux d'infrastructures publiques se sont arrêtés (une régression de -4,5%) à cause de la crise qu'a subie la branche BTP. En 2010, la situation s'est améliorée avec un accroissement de 4,8%. Ce taux positif s'avère être une valeur encore faible par rapport aux performances de 12% de l'année 2008. L'activité du secteur a été privée d'une part importante de son marché à cause de la forte réduction des investissements publics en infrastructure et la limitation des intrants et de services de base.

    En 2007, l'industrie métallique était la plus performante de l'année en réalisant 25,8% de sa valeur ajoutée, une tendance soutenue par la production d'une nouvelle fabrique de barre de fer pour la construction. Ce secteur a connu un déclin sérieux durant l'année 2009, à la suite de l'arrêt des travaux d'infrastructures publiques (avec un taux de -21,7% en 2009, contre 40,1% en 2008). Ce taux s'est légèrement redressé à 0,0% en 2010, par la reprise de certaines branches des travaux.

    1. Le secteur d'entreprise franche

    Le secteur des entreprises franches est dans le dynamisme étant donné qu'il travaille uniquement sur commande fermes et destine l'intégralité de son produit au marché extérieur, alors les données sur leurs exportations reflètent l'évolution de leur production. Sa valeur ajoutée a augmenté à 28,6% en 2007, après avoir stagné en 2005et 2006. En 2008, la

    54

    performance des Zones Franches Industrielles (ZFI) a connu un ralentissement (1,2%) imputable à l'essoufflement de la demande mondiale liée aux difficultés d'écoulement des stocks dans les pays de la zone euro et également à la concurrence de plus en plus poussée des exportations de textiles accentué par le sort réservé à l'AGOA qui a déjà fait impact bien avant par la baisse des commandes venant des clients américains qui sont restés dans l'expectative, l'appréciation de l'Ariary a aussi engendré ce recul en affectant les recettes des entreprises franches et le coût élevé de l'énergie pèse de plus en plus sur leurs charges. La branche est affectée en 2009 par les conséquences de la crise financière mondiale qui s'est traduite par la baisse de la demande mondiale. Sa valeur ajoutée a baissé à -16,7% et reste dans la récession en 2010, avec un taux négatif de -14,4% car de nombreuses usines de ce secteur sont fermées, suite à l'abandon des entreprises en Zones Franches. Notons que, suite à la crise sociopolitique à Madagascar, les investisseurs étrangers ont réduit voire cessé de financer bon nombre d'entreprises implantées dans la grande Ile. La fermeture des usines et la cessation d'activité ont provoqué la hausse du taux de chômage technique. En conséquence, plusieurs travailleurs ont perdu leurs emplois. Le rétrécissement de la demande mondiale a induit un ralentissement du rythme de reproduction. Pour cette raison, la valeur ajoutée du secteur a diminué sensiblement. Avant la suspension de Madagascar dans le système de l'AGOA, les acheteurs américains se sont déjà tournés vers les autres pays du fait de l'incertitude qui a prévalu sur ce processus. La crise actuelle (depuis 2009) ne fait qu'aggraver la position de la grande Ile. Une cinquantaine d'entreprises franches de la filière textile opérant pour le marché américain dans le cadre de ce régime préférentiel représente : 100 000 emplois directs, quelques 300 000 emplois indirects et 300 millions de dollars américains d'exportation (rapport économique et financier du MEI, 2009-2010).

    55

    D. La réalité de la crise sur le secteur tertiaire Tableau N V: secteur tertiaire, valeur ajoutée aux prix constant

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Rubrique

     

    En milliards d'ariary au prix de 1984

     
     
     
     
     
     
     
     

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2007

    2008

    2009

     

    Variation annuelle (en pourcentage)

    Secteur tertiaire

    271,3

    292,5

    316,7

    294,2

    294

    7,8

    9

    -7,1

    BTP

    20,2

    24,7

    31,5

    25,9

    21,4

    21,8

    26,3

    -17,8

    Transports de marchandises

    53,6

    57,8

    62

    55,6

    58,6

    7,8

    9,1

    -10,3

    Source : INSTAT, Rapport économique et financier du MEI, année 2008 à 2010

    2010

    -0,1

    -17,4

    5,4

    Transports de voyageurs

    15,1

    16,4

    17,1

    13,9

    14,1

    8,1

    11,2

    -18,7

    1,4

    Auxiliaires de transport

    14,3

    15,5

    16,4

    14,2

    14,3

    7,8

    9,1

    -13,4

    0,7

    Télécommunication

    9,9

    11

    13,3

    14,5

    15

    10,8

    10,8

    9

    3,4

    Commerce

    56,1

    58,3

    60,3

    62,7

    64,3

    3,9

    5,1

    4

    2,6

    Banque

    11,3

    12,3

    12,8

    14,9

    15,6

    8,9

    7

    16,4

    4,7

    Assurance

    0,2

    0,2

    0,2

    0,3

    0,3

    6

    10,8

    50

    0

    Service

    65,1

    70,2

    76,1

    65,1

    64,2

    7,9

    7,6

    -14,5

    -2,9

    Administration

    25,5

    26,2

    27

    27

    27,3

    2,7

    3,1

    0

    1,1

    Selon ces données, la « branche des BTP » a affichée une croissance forte jusqu'en

    2008 en affichant un taux de 26,3% après 21,8% en 2007. Cette croissance est engendrée par

    la part des travaux dans la mise en place des infrastructures d'appui aux grands projets

    miniers (Port à Fort Dauphin, constructions à grande échelle à Ambatovy). L'accélération des

    investissements publics en matière d'infrastructures (dont la construction d'hôtel et de

    résidences en vue de la réception du sommet de l'Union Africaine) a par ailleurs participé à

    la prospérité de la branche. Par contre, en 2009, les projets de développement des

    infrastructures publiques ont été interrompus par suite de la suspension par les bailleurs de

    fonds des aides et financements. Le BTP a alors connu une croissance négative et de forte

    ampleur de 17,8%. En 2010, la réalisation des grands projets d'investissement pour la

    construction des infrastructures de base (route, école, hôpitaux et centre de santé de base, petit

    périmètre d'irrigation agricole...) a été freinée par la suspension des financements extérieurs,

    en particulier ceux de l'Union Européenne. En conséquence, la « branche BTP » a continué à

    enregistrer une croissance negatif de -17,4%.

    Sous l'effet de l'expansion du tourisme, la branche «transports de marchandises» a

    connu un taux de croissance en hausse passant de 7,8% en 2007 à 9,1% en 2008, tandis que

    celle de la branche «transport de voyageurs» a réalisé 8,1% de croissance en 2007 et

    progresse à 11,2% en 2008.

    56

    Mais, due à l'insécurité qui a prévalu à partir de 2009, les secteurs, tels que le tourisme et les branches y afférentes entre autres l'hôtellerie et la restauration, les agences de voyages et les transports, ont indirectement subi la crise interne. Le secteur du tourisme a subi les effets récessifs de la crise avec l'existence de trouble survenu dans plusieurs villes du pays. D'autre part, la recommandation dissuasive sur la destination Madagascar par les autres pays a fortement handicapé l'activité touristique. La diminution du nombre des touristes s'est répercutée sur les secteurs d'activité des transports de voyageurs et des auxiliaires de transport (essentiellement les agences de voyages) dont les valeurs ajoutées se sont respectivement inscrites en baisse de -18,7% et de -13,4%. L'année 2010, la branche transport de voyageurs a réalisé un accroissement positif mais faible de 1,4% en raison de la timide reprise des activités touristiques. Le secteur auxiliaire de transport qui est rattaché au tourisme n'a connu qu'une modeste croissance de 0,7%. Le transport de marchandises a vu remonter sa valeur ajoutée en affichant une augmentation de 5,4%, effet induit par le dynamisme des industries d'extraction minière.

    Les «services» présentent une croissance soutenue jusqu'en 2008 (7,6% après 7,9% en 2007), à l'instar de l'hôtellerie et des services d'appui aux entreprises, soutenus par la demande du secteur minier en phase d'investissement. Par contre en 2009, il y a la suspension et la rupture d'activité. Cette situation est témoignée par la baisse de la valeur ajoutée du `secteur des services rendus aux entreprises, gardiennage et nettoyages avec un taux de croissance négative de -14,5%. Le secteur a de nouveau connu une baisse de 2,9% en 2010, une évolution négative qui reflète le ralentissement des activités productrices, s'agissant d'activités de prestation de services aux entreprises et ménages.

    La progression de l'activité commerciale a repris en 2008, après avoir quelque peu ralenti l'année précédente passant de 3,9% à 5,1% sous l'effet de la reprise de la consommation, notamment privée. Tandis que, à la tombée de la crise, le commerce a été le secteur le plus touché suite à la destruction des infrastructures et le saccage des magasins de stockage, des centres commerciaux et des supermarchés. De plus, le non reconnaissance internationale des autorités en place a eu ses conséquences notamment :

    ? La suspension des avantages des exportations textiles vers le marché des USA dans le cadre de l'AGOA ;

    ? La suspension d'un certain nombre d'aides internationales.

    57

    Par suite de la destruction des centres commerciaux et de la diminution de la consommation privée, le secteur du commerce intérieur a diminué sa progression. Le taux s'affiche à 4% en 2009 et a reculé à 2,6% l'année suivante en raison de la baisse des revenus des ménages conjugué à la baisse des importations.

    Enfin, si les activités de banque ont baissé leur rythme de croissance en passant de 8,9% en 2007 à 7,0% en 2008, celles des assurances se sont accélérées. Leur taux de croissance sont passé de 6% en 2007 à 10,8% en 2008. En 2009, il s'est accru à un rythme rapide avec un taux de 16,4% et est resté performant en 2010 malgré une croissance moins rapide de 4,7%.

    E. Les autres

    Dès le commencement de la crise, il est à noter que plusieurs victimes ont subi les pertes des actes de vandalisme.

    Les recettes fiscales et douanières ont chuté du fait de la baisse du volume des

    importations et des exportations.

    L'Aide Publique au Développement (APD) s'est raréfiée avec la crise économique. Avec la crise politique en plus, les aides internationales ont été réduites en 2009. L'APD a considérablement baissé de 46,9% en 2009 par rapport à 2008. Au cours de la même période, son volume est passé de 698 millions USD à 372 millions USD. Ces aides sont octroyées sous forme de subventions à 71,3% du total, et 28% constituent des emprunts1.

    L'arrêt des aides budgétaires et des financements extérieurs a entraîné la dégradation des conditions de vie de la population en général, suite aux pertes d'emplois (effet à CT) d'une part, et au recul de la croissance économique et du développement économique du pays d'autre part (effet à LT). Ces derniers sont dûs en particulier par faute de financement des projets d'investissement indispensables au développement des activités économiques du secteur privé.

    L'Ariary a enregistré une dépréciation, quoique limitée, accompagnée d'une hausse de prix. En effet, sur le marché interbancaire des devises (MID), l'Ariary est resté fragile par rapport aux devises pivots que sont l'Euro et le Dollar. Au mois d'octobre 2009, après avoir dépassé la barre des 3 000 Ariary, le cours de la devise européenne était de 2 795,52 Ariary à

    1 Rapport annuel 2009 de la banque BOA

    58

    la fin de l'année 2009 contre 2 629,22 Ariary à fin décembre 2008 tandis que celui du dollar, après un pic de plus de 1 dollar pour 2000 Ariary, était de 1 954,64 Ariary à fin décembre 2009 contre 1 860,36 Ariary à la fin de l'exercice précédent1.

    C'est ainsi est la portée de la crise sociopolitique sur le territoire national sans négligée les suites de la crise économique mondiale.

    Toutefois, un embellissement commence à poindre depuis l'année 2011. En effet, dans le rapport Doing Business 22011 de la Banque Mondiale, Madagascar a facilité la création d'entreprise en éliminant l'obligation de capital minium versé, mais a cependant compliqué la création d'entreprise en exigeant un enregistrement fiscal avant constitution. Madagascar a amélioré le système d'information sur le crédit en éliminant le seuil minimum pour inclure des prêts dans la base de données et en rendant obligatoire pour les banques de partager leurs données sur les prêts avec les registres d'information sur le crédit3.

    De 2009 à 2011, le niveau des investissements public a connu une relative stagnation tournant autour de 4,0% du P11B. Si son niveau a atteint 7,7 % du P11B en 2008. En 2012 le taux des investissements publics enregistré a été de 3,3% du P11B contre 4,2% du P11B en 2011 et 4,0% du P11B en 2010 soit un recul 0,9 point par rapport à 2011. Le manque de financement extérieur ainsi que la restriction budgétaire adoptée par le gouvernement malgache depuis un certain temps a entrainé la faiblesse des investissements publics.

    Le taux des investissements privés a connu un fléchissement sur la période de 2008 à 2011 passant de 32,6% du P11B en 2008 à 10,3% du P11B en 2011.

    A Madagascar, en particulier, l'année 2009 a été une année particulièrement difficile pour les opérateurs du secteur privé à cause de la crise politique et socio-économique qu'a traversée le pays. A cause cette crise, de nombreuses entreprises sont contraintes de fermer leurs portes. Cette situation a conduit la perte ou encore la destruction de beaucoup d'emplois due, notamment à l'accroissement du chômage technique. La baisse des investissements entraine la régression des activités de production, effet de la crise, a eu aussi des impacts négatifs sur la promotion de l'emploi.

    1 Rapport annuel 2009 de la banque BOA

    2Doing Business : Rapport annuel de la banque mondiale sur le climat des affaires dans le monde. 3 www.Doingbusiness.org

    59

    En 2010, selon l'enquête périodique auprès des ménage (EPM) effectuée par l'INSTAT, le taux de chômage a été estimé à 3,8% à Madagascar contre 2,8% en 2005 soit une hausse d'un point.

    Au cours de la période d'avant crise, c'est-à-dire de 2003 à 2008, Madagascar a connu une relative stabilité de taux d'inflation avec un taux moyen d'environ 10,0% sur la période.

    En 2009, on constate une baisse de taux d'inflation moyen de 9,0% sur la période, mais cette baisse de taux a été particulièrement due à l'insuffisance de la demande liée à la fois à la baisse des revenus des ménages et du pouvoir d'achat.

    En 2010, il y a une augmentation du niveau général des prix avec un taux moyen de 9,3% sur la période. Cette hausse résultait d'une forte hausse de prix des produits de première nécessité (PPN) avec un taux de 4,0% pendant la période de soudure, amplifiée par l'insuffisance du stock régulateur sur le marché local.

    En 2011 malgré l'influence de la hausse des prix des matières premières et des produits alimentaires importés, le taux d'inflation moyen sur la période a été légèrement en hausse avec 9,5% en 2011 contre en 2010 et 30% en 2009, tandis que le taux de l'inflation en fin de période a chuté à 6,9% en 2010. Cette chute du taux d'inflation en fin période a été liée notamment à la baisse des prix des produits locaux et des produits importés. En outre, l'augmentation de l'offre des produits importés sur le marché implique la couverture correspondante de la demande a logiquement entrainé la baisse de l'inflation fin de période 2011.

    Section II : L'Impact de la crise sociopolitique au niveau des ménages

    L'objectif de cette partie est d'évaluer si la crise socio politique depuis Janvier 2009 a eu des impacts au niveau de la vie quotidienne des ménages de la ville d'Antananarivo. Les données qui ont été collectées se rapportent aux différentes secteurs socio-économiques : éducation, sécurité alimentaire, agriculture urbaine, santé et nutrition.

    §1- Les situation par secteur

    A. Le secteur éducation

    La crise sociopolitique peut engendrer des conditions défavorables pour le droit d'un enfant d'aller à l'école et d'achever ses études dans des conditions normales de sérénité. L'objectif de l'enquête est ainsi de collecter des informations sur l'impact de la crise quant à

    60

    l'accès à l'éducation, à la qualité de l'enseignement ainsi qu'aux résultats scolaires des élèves de 6 à 18 ans des ménages enquêtés et les types des problèmes rencontrés en matière d'accès des enfants à l'école.

    1. La scolarisation de la population

    1-1-Le fréquentation scolaire et niveau d'instruction de la population

    Les résultats montrent que 5% de la population âgée de 6 ans de plus n'ont jamais fréquenté l'école, mais avant crise ce chiffre est de 4% selon McRAM. Un peu plus d'un individu sur quatre a un niveau d'instruction primaire sans avoir pu achever le cycle tandis que 11,5% l'a achevé. Plus des deux cinquième de la population (46%) a atteint un niveau secondaire dont 8% avec un cycle complet. Les hommes ont un niveau un peu plus élevé que les femmes et les jeunes générations mieux instruites que les plus anciennes.

    1-2- Les abandons scolaires

    Pour la totalité de la population de plus de 6 ans enquêtée vivent dans les ménages, 5% n'ont jamais fréquenté l'école.

    Parmi la tranche d'âge scolaire de 6 à 18 ans, 6% de l'ensemble n'ont jamais fréquenté l'école avec en particulier, 11% dans les fokontany Ankazomanga, Ampangabe et Soavimasoandro, 8% à Antohamadinika et à 7% à Anjanahary.

    Pour l'année scolaire 2008/2009, le taux d'abandon scolaire, entre ceux qui ont été inscrits en début de l'année scolaire par rapport à ceux qui l'ont terminé, a été très faible dans l'ensemble est de 1,3%. Donc, l'abandon scolaire lié à la crise sociopolitique a été très faible.

    1-3- Les types d'école fréquentée

    Le type d'école fréquenté par les élevés a été réparti comme suit : 44% ont fréquenté l'école publique et plus de la moitié, 56% l'école privée. Une différence significative d'abandon scolaire a été notée par type d'établissement, en faveur des écoles privée ou, il y a plus d'abandon scolaire : 2% contre 0,2 dans l'école publique.

    1-4- L'appréciation des parents sur la qualité de l'éducation

    La mauvaise qualité de l'enseignement fourni par les écoles est un des facteurs justifiant l'abandon scolaire des élèves. Beaucoup d'enfants scolarisée n'arrivent pas ainsi à achever leurs études pour cette raison.

    61

    Selon les opinions des parents (54%), la qualité de l'enseignement s'est dégradée pendant la crise socio- politique. Pour les 34%, il n'y a pas eu de changement et seul, 10% ont affirmé que l'enseignement a été amélioré.

    Graphique n o V : L'Opinion des parents sur la qualité de l'enseignement avec la crise

    60 50 40 30 20 10

    0

     
     

    s'est dégradée s'est la même s'est ameliorée

    Source : Enquête personnelle, décembre 2013

    1-5-Les problèmes rencontrés par les parents en termes d'accès à l'éducation

    Les problèmes actuellement rencontrés par les parents en termes d'accès à l'éducation de leurs enfants à l'école sont essentiels, le manque d'argent pour payer les frais de scolarité, le manque d'uniforme et de cahiers et les problèmes d'insécurité.

    Si les problèmes de paiements des frais de scolarité des enfants ont été évoqués communément pour l'ensemble des parents, sans distinction de type d'établissement (école publique ou privée), la qualité d'enseignements, d'uniforme et de cahiers a été plus évoqué par les parents qui ont inscrit leurs enfants dans les écoles publiques (61%). En effet, la variation en glissement annuel des prix à la consommation entre juillet 2008 et juillet 2009 a été de +5,7 pour l'enseignement.

    62

    Graphique N° VI : Répartition des problèmes par les ménages pour l'accès de leurs enfants à l'école

    19%

    10%

    20%

    4%

    42%

    insécurité

    manque d'uniforme aucun problème manque d'enseignants

    manque d'argent pour payer les frais

    Source : Enquête personnelle, 2013

    Les ménages qui ont répondu majoritairement que le problème d'argent a constitué un problème d'accès de leurs enfants à l'éducation ont été surtout localisés dans les fokontany de volasarika (55%), d'Ampamantana (52%), de Soavimasoandro (40%) et d'Ankazomanga (40%) soit 7 fokontany sur les 11 choisi au hasard.

    L'insécurité a été plus évoquée par les ménages d'AnjanaharyIIS (58%) et d'Antohamadinika (38%). Par contre, la majorité des ménages d'Ampefiloha (33%) et d'Anosizato Est (47%) ont affirmé qu'il n y a pas eu de problème.

    Les autres problèmes rencontrés dans l'éducation de leurs enfants mentionnés par les parents ont été, par ordre d'importance, liés à la perturbation des cours due à l'absence fréquente des enseignants, à l'école trop éloignée, à la mauvaise alimentation des enfants, faute des moyens, aux écoles qui ont profité de la crise pour exiger plus de frais, aux problèmes scolaires liés à l'âge pubertaire des élèves, à la faible motivation des enfants à étudier.

    1-5-1. L'Absence liée à la crise politique

    En outre, 94% des parents ont affirmé qu'il y a eu des périodes d'absence de leurs enfants à l'école durant la crise, sans distinction de type d'établissement fréquenté. Elle a été de 83% lors du McRAM. La durée moyenne a été 16 jours. Cette absence a surtout été liée au mois de février et mars. La durée de cette absence a varié suivant les fokontany. Elle a été

    63

    inférieure à une semaine pour les fokontany d'Ampefiloha, d'Ampamantana, d'Ankazomanga, d'Ampangabe, de Soavimasoandro. Des absences de 15 jours à 1 mois ont été mentionnées pour le fokontany d'Antohamadinika et d'une semaine à 15 jours pour les fokontany restants. Donc, la crise politique dans sa phase aigüe a été un obstacle pour la bonne marche de l'éducation.

    1-6. Les résultats des examens officiels au niveau des élèves des ménages enquêtés

    Pour les examens officiels, 37% des ménages enquêtés avaient un ou des enfants qui ont passé réussite aux examens officiels. Ce résultat a été homogène entre les ménages des différentes fokontany : 88% des élèves des ménages enquêtés ont réussi au CEPE tandis que 74% ont été répertoriés pour le BEPC. Pour la circonscription scolaire de la commune urbaine d'Antananarivo, le taux de réussite des élèves a été de 91,06% pour le CEPE et de 56,56% pour le BEPC.

    B. Le secteur agriculture urbaine

    Lors de la journée mondiale de l'environnement le 05 juin 2005, il a été confirmé qu'avec la croissance rapide des villes, l'agriculture urbaine et périurbaine joue un rôle de plus en plus important dans l'alimentation des citadins. L'agriculture urbaine est reconnue comme un enjeu majeur en termes d'approvisionnement des villes, d'emploi et de gestion de l'environnement urbain (UNPD, 1996) et est devenu un moyen vital de subsistance. L'objectif est de déterminer la part de l'agriculture urbaine en termes d'emploi, d'identifier le type de culture et de superficie cultivée et de voir l'impact de la crise sociopolitique sur ce secteur.

    11% des ménages enquêtés sont des agriculteurs urbains. Ces ménages ont été localisés dans 7 fokontany sur 11, en particulier, à Zaivola, Ampamantanana et Soavimasoandro, Ampangabe, Ankazomanga, Tsaramasay et Anosizato Est.

    1. La superficie cultivée

    71% de ces ménages agricoles ont cultivé une superficie de plus de 200m2 et 18% des ménages avec moins de 100 m2. La superficie cultivée est différente selon les fokontany. La majorité des ménages agricoles des Fokontany d'Ankazomanga (100%), Ampamantanana (57%) et Zaivola (96%) ont cultivé des superficies supérieures à 200m2. Ceux de Soavimasoandro (57%) entre 100 et 200m2 et pour Tsaramasay, Anosizato, Ampangabe

    64

    moins de 100 m2.

    2. Le type de culture

    La moitié de ces ménages agricoles cultivent le riz, 28% la culture maraîchère, 13% la culture de contre saison, 11% de la culture vivrière autre que le riz.

    Par ailleurs, le type de cultures a varié d'un fokontany à un autre. Les ménages agricoles des fokontany d'Ankazomanga et de Tsaramasay pratiquent exclusivement la culture du riz et ceux d'Anosizato Est et d'Ampangabe, exclusivement de la culture maraîchère. La culture du riz, la culture maraîchère, les cultures vivrières autres que le riz ont été pratiquées par les ménages d'Ampamantanana avec prédominance de la culture maraîchère (68%). Enfin, les 4 types de culture (riz, culture maraîchère, culture de contre saison, culture vivrière autres que le riz) ont été cultivés par les ménages urbains de Zaivola avec prédominance de la riziculture (50%) et à Soavimasoandro, mais avec la supériorité de la riziculture et des cultures maraîchères.

    Selon les agriculteurs urbains, 53% des produits sont destinés à l'autoconsommation. Une baisse de 10% de l'autoconsommation a été notée selon McRAM (63% lors du McRAM). La durée moyenne de stock de riz au niveau des ménages a été de 6 mois et de 2 à 3 mois pour les cultures vivrières autres que le riz.

    Les cultures les plus vendues ont été, par ordre d'importance : les cultures maraîchères (41%), la culture de contre saison (manioc, patate douce,) (29%), le riz pour 21% des ménages et les cultures pluviales pour 10% des ménages.

    88% des ménages agricoles urbains ont en outre affirmé n'avoir pas rencontré de pro0blèmes durant la crise. Les problèmes cités par la totalité (100%) sont les problèmes classiques du milieu rural malgache, entre autres, les prix très coûteux des engrais et des insecticides. Aussi, le milieu agricole n'a pas été touché directement par la crise sociopolitique.

    C. Le Secteur sécurité alimentaire

    La sécurité alimentaire est « une situation dans laquelle tous les individus ont, en tout temps, un accès physique, social, et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive qui satisfait à leurs besoins et préférences alimentaires et leur permet de mener une vie saine

    et active. » (Sommet mondial de l'alimentation, 1996). L'insécurité alimentaire, au niveau des ménages peut être définie en croissant l'accessibilité alimentaire avec le profil de consommation alimentaire.

    En milieu urbaine, il existe une corrélation positive entre le niveau de revenu et l'accessibilité alimentaire. L'accessibilité dépend à la fois de la disponibilité des aliments sur le marché, du prix sur le marché.

    Durant la crise sociopolitique, tous les aliments ont été toujours disponibles sur le marché quoique la période de soudure touche aussi les zones urbaines. Les prix des denrées alimentaires sont habituellement plus élevés entre février et mars.

    1. La magnitude de l'augmentation des prix

    En ce qui concerne le riz, aliment de base des malgaches l'évaluation du prix au niveau national entre le 19 Mai 2008 et Mai 2009, est retracée dans le graphe n° VII. Chaque, le prix du riz augmente à partir de la mi-octobre jusqu'au mois de mars de l'année suivante, période qui correspond à la soudure à Madagascar. Le prix du riz s'est plus ou moins stabilisé et ne s'est pas trop écarté de la variation du prix saisonnière.

    Graphique n° VII : Evolution du prix du riz et du paddy entre Mai 2008 et Mai 2009

    65

    Source : INSTAT, 2009

    Pour la semaine du 18 Mai 2009, dans la capitale, le prix du riz local type « vary gasy » est de 950 Ariary le kilogramme, la variété « makalioka » est de 1280 Ariary le kilogramme et celle du riz « tsipala » et du riz importé stock tampon de 1100 Ariary le kilo.

    Par ailleurs, les prix des autres aliments de base comme le maïs et le manioc ont diminué depuis le mois de février 2009 (graphique 2). Le prix du kilogramme de maïs est de 650 Ariary, pour les maïs grain est 950 Ariary, pour le décortiqué tandis que le prix du kilogramme du manioc frais est de 350 Ariary et le manioc sec 500 Ariary.

    La crise sociopolitique n'a ainsi influencé ni la disponibilité alimentaire, ni le prix des aliments de base dans la capitale. De plus, entre Avril 2008 et Avril 2009, le glissement annuel de la majoration des prix à la consommation des ménages à Antananarivo est de +10,9. Elle est de +3,1 pour le dernier trimestre, entre décembre 2008 et Avril 2009 et les prix à la consommation ont enregistré une baisse mensuelle de -0,3 entre le mois de Mars et Avril 2009.

    Par contre, si on observe la variation de l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) entre le mois de janvier 2008 et Avril 2008 et janvier 2009 et Avril 2009, il existe une hausse généralisée de tous les libellés (PPN, logement et combustion, santé et enseignement) entre la période de janvier à avril 2008 et janvier à avril 2009. Cependant, en 2009, la hausse des prix s'est plus ou moins stabilisée et n'a pas réussi à atteindre le prix de 2008. Les contrecoups des différentes crises mondiales et la fragilisation de l'économie se sont ainsi répercutés à travers l'inflation des prix des rubriques au niveau des ménages.

    Graphique n° VIII : indice des prix à la consommation des certains produit courant entre janvier 2008 en avril 2009.

    Source : INSTAT, VPEI, 2009

    66

    67

    D. Le secteur santé

    Depuis le mois de Janvier 2009 jusqu'à la période de l'enquête, 14 décès ont été enregistrés au total dans les ménages enquêtés. La répartition est de: 5 enfants de moins de 5 ans et de 9, pour les âgés de plus de 5 ans. Les causes de mortalité évoquées ont varié suivant l'âge et la période. Seuls les accidents cardio-vasculaires ou AVC ont été communs pour les plus de 5 ans et la mortalité néonatale pour les moins de 5 ans au cours de celle période. Dans l'échantillon du McRAM, le nombre de décès a été de 9.

    Tableau N VI: Nombre et motifs de décès depuis le mois de janvier 2009

     

    Janvier à Mai 2009

    Age

    Moins de 5 ans

    plus de 5ans

    Nombre

    3

    6

    Motifs

    Diarrhée, mort-né, étouffé

    vieillesse, maladie cardiaque, inconnu

    Source : Enquête McRAM, 2010

    68

    1. L'Incidence des maladies

    Le nombre de personnes malades dans les ménages enquêtés par McRAM durant la semaine précédant l'enquête a été de 274 personnes dont 75 pour les moins de 5 ans et 199 pour les plus de 5 ans.

    Pour les moins de 5 ans, les causes de maladie ont été par ordre d'importance, la grippe (40%), l'IRA (36%): la diarrhée (12%), les angines (4%), l'asthme (3%) et autres (5%). Pour les plus de 5 ans, la grippe a affecté plus de la moitié (53%) des malades, suivie par l'IRA (12%).

    Sur les 195 ménages (soit 30%) ayant un ou des membres malades, 26 (soit 35%) n'ont pas consulté de médecin pour les moins de 5 ans et 35 (soit 51%) pour les plus de 5 ans. Parmi ceux qui n'ont pas consulté un médecin, les motifs avancés sont:

    - Pour les moins de 5ans : maladie jugée non grave (63%), pas d'argent (33%) et n'a pas le temps de consulter de médecin (4%).

    -Pour les plus de 5ans : maladie jugée non grave (70%), pas d'argent (27%), et n'a pas le temps pour consulter un médecin (2%).

    En se référant aux sources de revenu des ménages classés par ACM, la majorité des salariés privés, des fonctionnaires ceux qui ont perçu des pensions et des indemnités gouvernementales n'ont pas consulté un médecin faute de temps.

    Par contre, ceux qui ont un emploi dans l'informel n'en sont pas consultés, car ils ont jugé que la maladie n'a pas été grave. Enfin ceux qui ont un travail non qualifié ou ceux qui ont comme première source de revenu l'agriculture, n'ont pas consulté de médecin à cause de l'insuffisance d'argent.

    Source : Enquête MCRAM

    Section III : Les comportements des ménages face à la crise

    L'objectif principal de ce paragraphe est d'étudier la réaction des ménages devant de tels chocs peuvent être prévus ou bien imprévus à partir de paramètre dite « élasticités ».

    Vu les aléas politiques qui étaient passés à Madagascar, les ménages subissent régulièrement, mais à des moments imprévus des chocs économiques d'envergure. En conséquence de quoi, les ménages doivent se serrer la ceinture et ajuster leur consommation.

    69

    §-1- L'interprétation et utilisation d'élasticité

    A. L'élasticité revenu

    Face aux fluctuations de revenu, tous les ménages doivent ajuster leurs dépenses de consommation en fonction des nouvelles disponibilités. Les plus marquées sont les ajustements effectués par les ménages les plus vulnérables, qui subissent de rudes chocs et des variations considérables du pouvoir d'achat, souvent en jour le jour. Parmi les 4mies, les résidents les plus pauvres d'Antananarivo vivent dans la rue ou dans des taudis. Le revenu varie énormément d'un jour à l'autre selon les fruits du travail et de la mendicité. Selon une étude récente sur les 4mies, la plupart gagnent autour de 1000 Ar par personne par jour pour une famille de 5 personnes. Avec cette somme, une famille peut acheter 2 kapoaka de riz, du sucre et du café.

    En période faste, ils peuvent gagner 1500Ar par personne. Dans ce cas, ils augmentent la quantité de riz à consommer et ils ajoutent quelques cigarettes, du tabac à chiquer et du savon.

    Par contre, pendant les jours maigres ils mangent uniquement du manioc ou même parfois rien du tout. Leur consommation varie donc beaucoup en fonction des fluctuations de revenu.

    Comment prévoir, en général, l'impact des fluctuations du revenu sur la consommation d'un ménage ? C'est l'élasticité revenu qui permet de mesurer cet impact. L'élasticité revenue est interprétée comme le pourcentage de changement dans la consommation quand il y a un changement de 1% du revenu, les autres facteurs restant constants. Formellement, l'élasticité revenu est définie de la façon suivante :

    ?i = =

    Où ci est la consommation en bien i, et y le revenu total par tête, et % Ä indique le changement en pourcentage des variables.

    En présence d'informations non fiables sur les revenus ce qui est souvent le cas, on peut substituer ces derniers par les dépenses de consommation totales des ménages. La consommation est souvent considérée comme étant préférable au revenu, d'abord parce qu'elle est en général plus fiable mais aussi perce qu'elle varie d'une saison à l'autre. Le

    70

    revenu courant du ménage varie considérablement suivant les saisons et d'une année à l'autre. Il risque donc d'être biaisé selon la saison de l'enquête. La consommation, qui varie moins, est considérée comme une mesure plus exacte du revenu permanent des ménages, et pour cette raison elle est souvent considérée comme mesure agrégée préférable du bien-être du ménage. Dans le cas normal, ou on utilise l'élasticité de la demande par rapport aux dépense totales, la formule devient :

    ?i = =

    Où ci est la consommation en bien i, et D la dépense totale par tête.

    La connaissance, même approximative, des élasticités revenu (ou dépenses totales) permet d'évaluer l'impact probable des changements du revenu sur le niveau de consommation des ménages.

    1. L'élasticité prix

    La consommation d'un bien varie aussi en fonction du prix de ce bien et en fonction également des prix des autres produits. Ce sont les élasticités prix qui nous permettent de mesurer l'impact des variations de prix sur le niveau de la consommation. L'élasticité de la demande par rapport aux prix propre (ái) est normalement négative. C'est-à-dire que lorsque son prix monte, la quantité demandée diminue. En moyenne à Madagascar, une hausse de 10% du prix de riz entraînera une baisse de sa consommation de 8%1.

    De la même manière, la consommation d'un bien donné varie aussi en fonction des prix des autres produits puisque les produits peuvent substituer entre eux et puisque le changement de n'importe quel prix influera sur le niveau de revenu réel du ménage, ce qui influera par la suite sur le niveau de consommation de tout autre bien. A Madagascar, par exemple, dans certaines régions le prix du riz influe fortement sur le niveau de consommation du maïs. On appelle ces effets interactifs entre produits les élasticités prix croisés.

    Pour avoir plus d'explication, nous pouvons prendre un exemple :

    1 Enquête sur la consommation des ménages fait par l'INSTAT.

    71

    Exemple1 : élasticité prix et l'impact différentiel de l'invasion acridienne

    Comme conséquence de l'invasion acridienne, Madagascar connaîtra très probablement une baisse de sa production rizicole. Le prix de riz sera par conséquent plus élevé. Quel en sera l'impact sur les ménages pauvres ? Qui seront les plus défavorisés : les ménages riches ou les ménages pauvres ?

    A partir des élasticités prix propres, nous pouvons évaluer l'impact différentiel de l'invasion acridienne. Pour ce faire, nous distinguons trios catégories de ménages avec les élasticités de la demande par rapport au prix différentes : les ménages riches (-0,45), les pauvres urbains (-0,6), et les pauvres ruraux y compris les pauvres du sud (-0,8)2. Notons que les élasticités des ménages pauvres sont plus grandes parce que le riz constitue une part plus importante de leur consommation totale.

    Face au choc acridien qui augmentera le prix de riz de 10%, la consommation de riz diminuera de 4.5% au sein de ménages riches, de 6% au sein des urbains pauvres et de 8% chez les pauvres ruraux. A cause du fait que le riz constitue une part plus importante de leurs dépenses, une hausse du prix du riz pèse plus lourd sur le revenu réel des ménages pauvres. Comme résultat, la hausse du prix du riz entraine une réduction de la consommation plus importante chez les ménages pauvres.

    Comme avec les élasticités revenu, les élasticités prix correspondent à la variation de la quantité consommée lorsque les prix augmentent de 1%. L'élasticité prix propres s'écrit ainsi :

    OEi = =

    Où ci est la consommation en bien i, pi le prix du bien i et %A le changement en pourcentage de chacune des variables.

    De façon analogue à l'élasticité prix propres, l'élasticité prix croisés est définie comme suit :

     

    OEij = =

     
     
     
     
     

    1 Economie de Madagascar revue n°4

    2 Economie de Madagascar revue n°4

    72

    Où ci est la consommation en bien i, et pj le prix du bien j. selon la valeur des élasticités prix, on peut classer les biens en biens élastiques (ái ? -1) et biens inélastique (ái ? -1).

    Comme le montrent ces exemples, les élasticités revenus et prix sont les paramètres clés indispensables à une évaluation de l'impact de la conjoncture économique sur les différentes couches de ménages.

    Maladie temporaire/chronique du membre du ménage

    Déficit hydrique pour les personnes (manque d'eau)

    Agression physique/insecurité/cambriolage

    Diminution /pas d'accès à credit

    Décès du mémbre du ménages

    Maladies animales/plantes

    Prix élevé de la nourriture

    Vol de ressources/bien

    Diminution de revenu

    Sécheresse/cyclone

    Dette à rembourser

    Perte d'emploi

    0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

    1,6

    1,9

    2,4

    5,7

    6,1

    19,7

    20,7

    37

    40,7

    50,3

    69,4

    85,3

    Source : Enquête personnelle, décembre 2013

    CHAPITRE II : LES MÉSURES PRISES PAR LES MÉNAGES FACE A LA
    FLUCTUATION DES REVENU

    Section I : Chocs subis par les ménages du fait de la crise

    Les chocs sont des évènements qui sont extérieurs à l'individu ou au groupe social et ont un impact négatif sur leur bienêtre. Les risques sont des évènements incertains, qui, lorsqu'ils se réalisent, deviennent des chocs. Les chocs ayant affecté les ménages des différentes catégories depuis le début de la crise en janvier 2009 sont classées par ordre d'importance.

    Tableau N° VII : Le choc subit par le ménage depuis janvier 2009

    Chocs subis par les ménages

    Pourcentage (%)

    Au prix élevé de la nourriture

    85

    A la diminution des revenus ou perte

    d'emploi

    69

    Aux maladies temporaires ou chroniques d'un membre de ménage

    50

    Source : Enquête personnel, Décembre 2013

    Les chocs cités sont les mêmes qu'en novembre 2008 mais la perte d'emploi était classé en 3ème position. Les ménages subissent ainsi l'inflation et la fragilisation de l'économie nationale suite à la crise mondiale.

    Graphique N° IX : Pourcentage des ménages ayant déclaré avoir subi les différents
    chocs depuis janvier 2010

    74

    La majorité de la population se plaint ainsi avant tout du renchérissement du coût de la vie. Il pourrait s'agir de l'effet conjugué de l'augmentation des prix de certains produits de première nécessité (PPN) et de la diminution des revenus durant les premiers trimestres de l'année 2010.

    Par ailleurs, l'analyse de l'évolution des prix des PPN à Antananarivo montre que les prix des certains produits de base y ont connu une augmentation mensuelle moyenne des prix de l'ordre de 1,4% (pour tous les produits confondus). Les prix du sucre, du pétrole lampant, du gros sel de cuisine en vrac, du charbon de bois, de la viande et du savon de ménage ont connu une augmentation variant de 1,2% à 11% au cours de cette période. Pour le sucre en particulier, l'augmentation du prix entre décembre 2009 et janvier 2010 était de l'ordre de 20% avant de diminuer à 11% entre janvier- février et s'établir à 3% entre février- mars 20101.

    Les autres chocs évoqués par les ménages étaient l'endettement (41%), le problème d'insécurité sous toutes ses formes (agression physique, cambriolage, vol 38%), la perte d'emploi (21%) et la non accès au crédit (20%). Il s'agit de chocs qui sont fort probablement liés à la crise sociopolitique qui a sévi et qui continue de sévir dans le pays. Le reste des chocs a été rapporté par des proportions faibles de ménages.

    §1- Le nombre et profil de personnes requérant de l'assistance.

    A. Le nombre de personnes requérant de l'Assistance2

    Le nombre total de population vulnérables en insécurité alimentaire et requérant des actions spécifiques dans la commune urbaine d'Antananarivo est estimée à 278 904 personnes dont 198 451 en Insécurité Alimentaire Sévère. Le nombre total de personnes estimées en insécurité alimentaire dans la commune urbaine d'Antananarivo au mois de Novembre 2008 était de 293 503 dont 107 480 en Insécurité Alimentaire Sévère. Il existe ainsi une baisse du nombre de personnes requérant de l'assistance avec, cependant, une augmentation du nombre en Insécurité Alimentaire Sévère.

    1. Le profil des ménages requérant de l'assistance

    Il n'y a pas de différence significative entre les ménages si on considère la taille du ménage et le sexe du chef de ménage. Par contre, pour les ménages à situation matrimoniale

    1 Institut National de la Statistique, indice général de prix, 2010

    2 Programme Alimentaire Mondiale, 2009

    75

    divorcée, en union libre, le statut de mariage traditionnel et les veufs sont plus susceptibles à l'Insécurité Alimentaire Sévère et à l'Insécurité Alimentaire modérée1. Par contre, les ménages à statut de mariage légal sont plus en Sécurité Alimentaire. Enfin, seuls les ménages en Insécurité Alimentaire Sévère ont des enfants qui ont abandonné l'école durant la crise sociopolitique.

    En conclusion, le prix des denrées alimentaires sur le marché reste encore très élevé. L'inflation continue à être à deux chiffres, malgré une stabilité relative du prix du riz qui ne s'écarte pas trop des prix saisonniers. Le profil alimentaire est bien diversifié malgré une faible consommation des aliments source de protéines comme la viande, le lait et les haricots. La hausse de prix de la nourriture ainsi que la perte d'emploi sont les deux principaux chocs subis par les ménages lors de la récente crise sociopolitique. Les stratégies adoptées vont dans le sens de la diminution de la qualité et de la quantité de la consommation, ce qui aura dans le court et le moyen terme des impacts sur la productivité, la nutrition et la santé. En effet, la maladie d'un membre du ménage a été citée comme troisième choc durant la crise sociopolitique. Malgré une légère diminution (5%) du nombre total de personnes en insécurité alimentaire, ceux en Insécurité Alimentaire Sévère ont par contre augmenté de +1,8%. Des ménages de la catégorie de fokontany en Insécurité Alimentaire Modérée, à risque et en Sécurité Alimentaire ont ainsi basculé dans l'Insécurité Alimentaire Sévère suite aux chocs engendrés par les crises économique et sociopolitique, tandis que les ménages à activité agricole ont amélioré leur sécurité alimentaire. Le rôle de l'agriculture urbaine est important et la prochaine période de soudure risque ainsi d'être un nouveau choc saisonnier pour les ménages. Le nombre total de population vulnérables à l'insécurité alimentaire requérant des actions spécifiques dans la commune urbaine d'Antananarivo est estimé à 278 904 personnes dont 198 451 en Insécurité Alimentaire Sévère actuellement.

    Section II : Les Stratégies d'adaptation à la crise adoptées par les

    ménages

    Devant ces chocs, les ménages ne restent pas indifférents mais cherchent à adopter des stratégies pour y faire face. On distingue deux types de stratégies :

    ? des stratégies temporaire ou stratégies d'adaptation à la crise, qui correspondent à des solutions passagères, ne permettant pas de résoudre les problèmes de façon permanente ;

    1 Patrick Léon, WFP RANDRIANKOLONA, 2008

    76

    ? des stratégies de détresse, avec des effets à plus ou moins long terme mais pouvant porter atteinte à la dignité de l'individu voire même mettre en danger leur vie.

    Les stratégies d'adaptation à la crise rapportées comme les plus utilisées par les ménages (chaque jour ou souvent) consistent à réduire les coûts relatifs à l'alimentation, en modifiant soit la quantité soit la qualité de la consommation. Il s'agit notamment de manger la nourriture moins cher (cité par 60% des ménages), diminuer la diversité de la consommation (45%), ou limiter la portion consommée à chaque repas (32%). La réduction des dépenses jugées comme non essentielles tels que l'éducation, la santé, le transport, le loyer, etc., a été optée par 23% des ménages. Les autres stratégies, rapportées par des proportions plus faibles des ménages sont, entre autres, la diminution de nombre de repas par jour (13%), la restriction de la consommation des adultes pour permettre aux enfants de manger (13%), l'achat à crédit (9%), la recherche d'autres alternatives ou l'exercice d'un travail secondaire(9%), l'emprunt de la nourriture ou compter sur des amis (5%).

    Graphique n° X : Les stratégies d'adaptation à la crise rapportée comme utilisées chaque jour ou souvent par les ménages

    Vendre des biens(radio,réfrigérateur,télévision )

    5,4

    Emprunt de la nourriture ou compter sur de amis/de famille

    Acheter d'autre alternatives ou exercer un trvail secondaire Acheter à credit ou s'endetter Restreindre la cosommation des adultes Diminuer le nombre de répas par jours Manger plus d'aliment de la rue Réduire les dépenses non essentielle Limiter la portion mangée à chaque répas Diminueer la diversité de la cosommation Manger la nourriture moin chère

    8,8

    9,3

    13,1

    13,1

    17,3

    23,3

    31,8

    45,4

    59,6

    0 20 40 60 80

    0,8

    Source : Enquête personnelle, décembre 2013

    Les stratégies de détresse sont rarement utilisées par les ménages. Parmi les stratégies de détresse, ne plus envoyer un enfant à l'école, cité par 2,5% des ménages était celle qui a été le plus utilisée. Les autre stratégies, citées par environ 1% des ménages sont : manger le reste

    77

    des autres, envoyer un membre de la famille pour manger chez un autre membre de la famille, envoyer un membre de la famille vivre ailleurs.

    §.1- L'utilisation des services bancaires et mutuels d'épargne

    Les services bancaires et les mutuels d'épargne sont mis à la disposition de la population pour des fins diverses : épargne, transaction, assurance, emprunt, etc. Cette partie s'intéresse aux comportements des ménages vis-à-vis de ces services.

    Soit 22% ont déclaré avoir un compte au niveau d'une banque primaire. L'utilisation des services mutuels d'épargne, quant à elle, concerne 15% des ménages.

    La possession d'un compte au niveau d'une banque primaire ou mutuelle d'épargne est tributaire du niveau de vie des ménages. Les proportions des ménages qui détiennent un compte bancaire et ceux qui sont membres d'une mutuelle d'épargne augmentent au fur et à mesure que le niveau de vie augmente. Les ménages aisés sont de loin plus nombreux que les ménages à faible revenu à avoir un compte bancaire (77% contre 0% respectivement). Les proportions correspondantes varient de 8% à 27% lorsqu'on considère l'adhésion dans une mutuelle d'épargne.

    Concernant l'utilisation des services mis par les banques à la disposition de leurs clientèles, 14% des ménages ayant un compte bancaire ont déclaré avoir utilisé les services d'emprunt au niveau de ces banques, et seuls 7% ont utilisé les services d'assurance. Au niveau des mutuelles d'épargne, l'emprunt concerne 16% des ménages. Par contre, aucune utilisation de services d'assurance n'a été enregistrée. D'une manière générale, les ménages qui effectuent les emprunts utilisent l'argent pour faire des constructions individuelles, faire un investissement en commerce ou immobilier, faire des achats de biens et services. Les effectifs sont trop faibles pour calculer des pourcentages.

    En dehors des emprunts au niveau des banques et des mutuelles d'épargne, les ménages ont recours à d'autres personnes/groupes pour avoir des crédits. Comme cela a été les cas pour le recours des ménages en cas de difficultés, la famille et les amis restent parmi les plus nombreux à octroyer des emprunts aux ménages.

    78

    Tableau N VIII: autres types de crédit (N=330)

    Type d'emprunt

    Effectif total de ménages

    % de ménages concernés

    Emprunt aux amis

    55

    17

    Emprunt à la famille

    207

    62

    Emprunt chez les voisins

    26

    8,2

    Emprunt chez les collègues

    25

    7,9

    Autres (membre de l'église, commerçant, avance, etc.)

    8

    2.4

    Sans réponse

    9

    2,5

    TOTAL

    330

    100

    Source : enquête personnelle, décembre 2013.

    Section III : Les recommandations

    Cette dernière section permet de faire une recommandation personnelle vis-à-vis de la situation conjoncturelle que notre pays traverse depuis janvier 2009. Durant les 20 dernières années, la grande île connaissait trois grandes crises politiques. A la fin de chaque crise, l'économie est en situation de difficulté. La question qui se pose est de savoir comment éviter la répétition de crise politique à Madagascar ? Nous allons répondre à cette question dans les paragraphes suivant.

    §1- Sur le plan économique

    La plupart de la population malgache vit en dessous du seuil de la pauvreté. La pauvreté constitue l'un des principales causes de l'instabilité politique à Madagascar. Pour l'éviter, nous allons recourir à une politique économique bien claire.

    L'objectif principal de la politique économique est d'avoir un taux de croissance élevé, un plein emploi, une stabilité de prix et un équilibre extérieur.

    A. La croissance

    La croissance se définit comme l'accroissement général des agrégats économiques (PIB, PNB...). Lorsque la croissance économique est jugée trop faible, les pouvoirs publics

    79

    cherchent à la stimuler en relançant la demande. Ces politiques privilégient donc une hausse de la consommation et des investissements pour relancer la croissance économique.

    L'action sur la demande se fait par :

    ? Une politique budgétaire expansive : réalisation des grands travaux, baisse de l'impôt sur les revenus, revalorisation du SMIC, distribution de revenu. Ces mesures augmentent le revenu disponible des ménages, ce qui entraine un accroissement de la consommation ce qui est favorable à la croissance.

    ? Une politique monétaire qui privilégie des taux d'intérêts faibles pour la consommation et l'investissement.

    1. La création d'emploi (politique de l'emploi)

    La création de l'emploi est une mesures mise en oeuvre par l'administration publique dans le but d'accroitre l'emploi (augmentation du taux d'emploi de la population en âge de travailler) et de réduire le chômage (recherche du plein emploi).

    Pour cela, elle vise à permettre aux inactifs et les chômeurs à prendre ou reprendre un travail et à les y inciter, dans le cadre du maintien d'une aide sociale leurs assurant un niveau de vie minimum. Elle vise également à limiter la durée du chômage.

    On distingue 2 grands types de politique d'emploi :

    ? Les politiques actives : qui cherchent à accroitre le niveau de l'emploi dans l'économie.

    ? Les politiques passives : dont l'objectif est de rendre le chômage supportable, avec la volonté de ne pas accroitre la demande de travail.

    1-1- Quelle politique d'emploi pour Madagascar ?

    A Madagascar, les inscriptions au tableau du chômage sont reçues au service ex-provincial de l'emploi et de la formation professionnelle de chaque ex-faritany.

    Les statistiques publiées par ce service ne peuvent refléter la réalité pour deux raisons : d'une part, l'inscription ne confère aucune avantage particulier : pas de versement d'allocations de chômage, par ailleurs, il n'y a aucun dispositif aidant à la rencontre des offres et des demandes d'emploi ; d'autre part, compte tenu de l'importance du secteur informel

    80

    (celui-ci représente par exemple 70% de l'emploi total et 90% des emplois crées à Antananarivo) dont le sous-emploi ou le chômage déguisé est un des caractéristiques.

    Pour résoudre le problème du chômage à Madagascar, nous avons choisi la politique d'emplois actifs et la notion de spécialisation dans des activités nécessitant beaucoup de main-d'oeuvre. Les deux politiques sont complémentaires ; le premier consiste à créer des emplois par l'intervention de l'Etat, c'est-à-dire par modèle keynésienne et le deuxième par une stratégie de commerces internationaux et leur spécialisation comme Adam Smith avait dit dans son oeuvre s'intitule « la théorie de la richesse des nations. »

    Pour rendre plus efficaces ces deux politiques, l'Etat devrait créer un environnement propice à la croissance, à l'investissement et l'emploi. Mettre en confiance les opérateurs économiques en instaurant un climat de sécurité des personnes, des affaires et des biens dans le cadre de la stabilité politique, l'équilibre des pouvoirs, l'application de la démocratie, le respect des textes et la bonne gouvernance. Il s'agit des conditions fondamentales et préalables au développement de l'emploi productif ; instaurer un environnement macroéconomique qui encourage l'investissement productif, la création d'entreprises performantes et porteuses d'emplois et le renforcement de celles qui existent dans des conditions de sécurité et de stabilité expressément garanties.

    B. La stabilité de prix

    L'objectif principal de la politique monétaire est de stabiliser le prix dans l'économie. Par définition, la politique monétaire est une action par laquelle l'autorité monétaire, en général la Banque Centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de stabiliser le prix. Pour rendre plus efficace cette politique, le pouvoir public (l'Etat) est le premier responsable pour lutter contre l'inflation (hausse générale de niveau de prix) à l'aide d'une politique budgétaire restrictive, et d'autres par l'agir directement sur le mode de régulation du système économique.

    Par la politique budgétaire, par le biais des prélèvements fiscaux, l'Etat peut ponctionner une partie du pouvoir d'achat des agents économiques qu'il ne réinjecte pas dans l'économie par le biais des dépenses publiques.

    1. 81

    L'action sur les prix.

    L'Etat peut décider de contrôler directement l'évolution des prix en mettant en place une politique de contrôle administratif des prix. Ce contrôle peut soit encadrer la variation des prix, soit fixer de manière autoritaire le prix de certaines biens ou services. Ce type de politique a été mené par la France pendant de nombreuses années et ce n'est qu'au milieu de l'année 90 que le contrôle de prix a été totalement supprimé en France.

    2. L'action directe ou indirecte sur les salaires.

    L'Etat, premier employeur, joue un rôle important dans l'évolution des salaires. Pour lutter contre l'inflation, l'Etat peut donc prendre un certain nombre de décisions propres à orienter l'évolution des salaires (gel du salaire des fonctionnaires, augmentation faible des minima sociaux et du SMIC, etc.).

    3. Une réforme des règles de fonctionnement des marchés

    L'inflation étant en partie due aux rigidités de la fonction d'offre, l'Etat devrait chercher a cherché à accroître la flexibilité de certains marchés pour favoriser les ajustements entre l'offre et la demande : l'introduction d'une plus grande flexibilité sur le marché du travail permet aux entreprises d'adapter plus rapidement leurs capacités de production aux évolutions de la demande (suppression de l'autorisation administrative de licenciement, etc.).

    C. L'action des autorités monétaires1

    La Banque de France en son temps et la Banque Centrale Européenne maintenant ont comme priorité le maintien de la valeur interne et externe de la monnaie dans le but de garantir la stabilité des prix. Pour ce faire, les autorités monétaires cherchent à contrôler la croissance de la masse monétaire estimée par le taux de variation de l'indicateur M3. Ce contrôle passe par diverses actions :

    1. La Mise en place d'une politique de franc fort

    Toutes les autorités monétaires du monde cherchent à maintenir le taux de change de la monnaie nationale afin de limiter les risques d'inflation par les importations. Comme

    1 Commentaires et explications du cours de Politique économique.

    Cours préparé par Gatien HORACE (Président de l'Université de Toamasina), mis à jour et assuré par Césaire

    MBIMA.

    Filière Economie, niveau 4, année universitaire 2008-2009.

    Université de Toamasina. Madagascar.

    82

    Madagascar est un pays indépendant qui doit protéger et défendre son économie, elle doit en faire autant.

    2. Le maintien d'une politique monétaire restrictive

    Le contrôle du crédit ayant été progressivement abandonné par l'Etat, les autorités monétaires mettent en place une politique de taux d'intérêts élevés afin de freiner la croissance de la masse monétaire en renchérissant le coût du crédit. La baisse des taux d'intérêt ne peut donc que suivre le ralentissement de la croissance de l'indicateur M3 censé préfigurer de l'inflation future.

    D. La Balance extérieure

    La balance extérieure est un instrument essentiel pour mesurer des déséquilibres éventuels des échanges d'un pays avec le reste du monde. Le marché des changes donne également une indication quotidienne à ce sujet, dans la mesure où le taux de change qu'il déterminé est directement influencé par les déséquilibres extérieurs. Pour rendre plus efficace la politique de la balance extérieure des mesures devraient être prises: le protectionnisme.

    1. Le protectionnisme1

    Le protectionnisme est une tentation permanente pour les économies dont l'équilibre extérieur est difficile à assurer.

    1-1. Les avantages de protectionnisme

    A court terme:

    ? Protéger l'emploi dans certains secteurs durement touchés par la

    concurrence en aidant à la reconversion des activités.

    ? Limiter le déficit commercial.

    ? Soutien au pouvoir d'achat grâce au maintien de l'emploi, grâce à la

    mise en place de politique de relance permise par le desserrement de la

    contrainte extérieure.

    Facteur d'indépendance nationale :

    ? Protéger les industries naissantes (protectionnisme éducateur),

    Protéger les choix sociaux (la protection sociale coûte chère) = éviter le dumping

    (En effet, en économie le « dumping » consiste en une stratégie commerciale

    agressive qui se résume à « vendre les produits à

    1Commentaires et explications du cours de Politique économique

    Cours préparé par Gatien HORACE (Président de l'Université de Toamasina), mis à jour et assuré par Césaire MBIMA

    Filière Economie, niveau 4, année universitaire 2008-2009, Université de Toamasina. Madagascar

    83

    ? perte afin d'éliminer les concurrents et de conquérir des parts de marché»),

    ? Protéger des secteurs importants : cultures vivrières, défense nationale, les services non marchands, éléments essentiels du mode de vie voire de la démocratie.

    §-2 Sur le plan politique

    A. Les responsabilités de l'Etat et ses dirigeants

    L'État est considéré comme le premier responsable de l'avenir et de la population locale c'est à dire il est le premier responsable direct du développement des localités étudiées. Alors, il doit choisir ce qui est prioritaire pour la localité et pour la population en fonction de leurs besoins et afin de réduire la pauvreté. Ainsi, il faut que l'État favorise la participation des masses en leur donnant des responsabilités et des moyens pour les assurer.

    Cependant, on assiste à un dysfonctionnement de l'appareil étatique créant partout des grèves et des revendications1.Les raisons de ce dysfonctionnement sont d'une part l'insuffisance de budget de l'État pour tous les secteurs dans lesquels il doit intervenir.

    D' autre part, les acteurs au pouvoir ne font que se disputer leur place nuisant au bon fonctionnement de l'État.

    Une crise ayant pour conséquence la perte d'emplois peut entraîner le basculement de la catégorie sociale d'un ménage.

    Nous sommes actuellement en situation de crise sociopolitique et socioéconomique, beaucoup de ménages sont touchés par la perte de leur emploi (directement ou indirectement) surtout avec la fermeture des zones franches faute de la suspension des aides et des partenariats étrangers.

    Devant ce fait, nous assistons à la floraison du secteur informel. Si nous traversons les rues de la capitale on remarque la présence de plusieurs marchands ambulants

    1 Les grèves et revendications syndicales se succèdent depuis de longs mois dans le Capital et même au-delà. Médecins, enseignants chercheurs, instructeurs, paramédicaux, magistrats, avocats, les agents pénitentiaires, autant d'entités font leurs revendications en rapport aux indemnités, aux salaires de base ou à l'indice salarial. Citons par exemple la grève des SECES « La grève des enseignants-chercheurs qui a duré dix mois entre 2010 et 2012 a coûté environ 15 milliards d'ariary au pays.

    84

    Photo N°1 : L'installation des commerçants ambulants à Andohan'Analakely

    Source : photo personnelle, Décembre 2013.

    Ce fait est un signe de la pauvreté économique du pays. Plus il y a de commerçants ambulants dans les rues plus le pays est pauvre.

    L'Etat, bien que nous soyons en phase transitoire, doit considérer certains faits touchant de près à l'amélioration des conditions de vie de la population comme la création d'emploi.

    Il devrait assister sa population et dans ce sens il devrait renforcer les partenariats avec les ONG et bien étudier les réels impacts des actions de ces dernières sur les populations assistées.

    L'Etat est omniprésent dans tous les secteurs économiques. On dit que la mondialisation a favorisé le désengagement de l'Etat du secteur privée mais ce n'est pas le cas pour Madagascar. Il s'engage dans tous les secteurs où il pourrait avoir du profit et où les acteurs politiques peuvent s'enrichir. Et c'est grâce à des connaissances dans l'univers politique que certains acteurs économiques peuvent faire fructifier leurs activités.

    Le changement fréquent des dirigeants au pouvoir aboutit aussi à une discontinuité des projets de sociétés des divers dirigeants et responsables étatiques. Chaque dirigeant propose le sien et délaisse les actions antérieures du précédant dirigeant.

    Or à chaque évènement grave se produisant dans une localité, le gouvernement y effectue toujours une descente sur terrain et lance des promesses à l'instar « ho dinihina sy ho

    85

    jerena ny momba anareo » signifiant en français qu'ils vont étudier et remédier à une situation donnée. Mais le plus souvent ce ne sont que des promesses en l'air.

    Mais le réel problème du pays est celui de la détermination des priorités. Les acteurs gouvernementaux priorisent leurs profits et intérêts au détriment de l'intérêt général. Les compétences des dirigeants laissent à désirer sur le plan de la carrière et l'expérience politique ou même des diplômes.

    86

    CONCLUSION

    La répercussion de la crise économique mondiale sur Madagascar coïncide avec la crise sociopolitique. Pourtant, par rapport aux autres pays africains, Madagascar est peu concerné, étant donné qu'il ne pratique pas de systèmes financiers à risque. Mais, à vrai dire, la crise financière n'épargne pas notre pays, étant donné l'interdépendance de tous les pays du monde. Madagascar dépend financièrement des bailleurs de fonds, dans ses relations, tant bilatérales que multilatérales. En réalité, si la crise commence dans les pays développés, cela se répercute toujours sur les pays pauvres, qui dépendent financièrement d'eux.

    A cause de la crise politique à Madagascar, les stratégies prises par les pouvoirs en vue d'éradiquer la pauvreté au profit du développement restent à l'état embryonnaire. L'instabilité politique est la cause évoquée par les bailleurs de fonds pour justifier le refus d'octroi de financement notre pays. Cette situation est l'une fait partie des causes de l'accroissement du sous-emploi à Madagascar.

    Sur le plan sectoriel, la valeur ajoutée issue du secteur tertiaire a régressé de 7,1%, dont -17,8% pour le BTP, 10,3% pour les transports des marchandises et 18,7% pour les transports des voyageurs.

    Le secteur secondaire a été fortement touché, sa valeur ajoutée a diminué de 66 milliards d'Ariary, soit -7,4% en termes de croissance, dont l'industrie textile -25%, et 30% pour l'industrie de bois.

    Cette crise a épargné le secteur primaires sa performance en termes de valeur ajoutée est positive 190,9 milliards d'Ariary, soit 8,5% de croissance. En fait, le ralentissement observé sur le secteur réel a conduit à la diminution des exportations d'une proportion de - 13,3%, ce qui entraine une régression du volume des exportations soit 17,7%.

    Sur le plan social, la taille moyenne des ménages enquêtés est de 4,4. Les ménages de la capitale sont majoritairement dirigés par un homme (81%). Dans l'échantillon, les ménages sont majoritairement mariés légalement. Lorsqu'il y a des ménages dirigés par une femme occupent le poste de ménage sont célibataires, leurs marie ne vivent plus dans le ménages (divorcée, séparée).

    D'une manière générale, le niveau de revenu des ménages sont faibles, 38% des ménages ont un revenu mensuel à 100 000 Ar. Les ménages dirigés par un homme ont en général un revenu plus élevé que ceux dirigés par une femme.

    Les nombres total de l'individu enquête est 1892 individu dont 49% de sexe masculin et 51% de sexe féminin. Les hommes sont plus instruits que les femmes. La proportion des

    87

    membres des ménages qui ont atteint le niveau supérieur est plus élevée chez les hommes que chez les femmes.

    Le taux d'activité de la population âgée de 15 à 64 ans dans la ville d'Antananarivo se situe ainsi à 73%. L'activité économique de la ville d'Antananarivo est caractérisée par une entrée précoce et une sortie tardive de la population sur le marché du travail. La crise sociopolitique touche beaucoup les activités des femmes par rapport à celles des l'homme.

    Le nombre moyen de sources de revenu des ménages enquêtés est de 1,7. Les ménages qui ont comme activité être salarié privé sont plus représente dans l'échantillon, suivis par les ménages a emploi indépendant et des ménages exerçant des activités informelles.

    Selon l'appréciation des ménages (77%) affirment qu'il y avait un changement en nombre des sources de revenu depuis janvier 2009, la majorité sont dans le sens de la diminution.

    Le taux de chômage est 13% pour la population active âgée de 15 à 64 ans dans la commune urbaine d'Antananarivo. Le chômage affecte beaucoup plus les femmes que les hommes.

    A propos des situations par secteurs, pour le secteur éducation, le résultat montre que 5% de la population âgé de 6 ans de plus n'ont jamais fréquenté l'école, mais avant la crise ce chiffre est de 4%. L'abandon scolaire lié à la crise sociopolitique a été très faible. La plupart des élèves dans la capitale ont fréquenté l'école privée (56%), l'abandon scolaire est plus élevé dans l'école privée (2%) contre 0,2% dans l'école publique.

    Selon l'appréciation des parents, la qualité de l'enseignement s'est dégradée pendant la crise sociopolitique. Les problèmes rencontrés par les parents en termes d'accès à l'éducation de leurs enfants à l'école est la manque d'argent.

    Pour le secteur agriculture urbaine, 11% des ménages sont des agricultures urbaines. Selon les agriculteurs, 53% des produits ont été destinés à l'autoconsommation. Les problèmes cités par la totalité des ménages sont les problèmes classiques du milieu rural malgache entre autres, les prix très couteux des engrais et des insecticides. Toutefois le milieu agricole n'a pas été touché directement par la crise politique.

    Pour le secteur sécurité alimentaire, durant la crise sociopolitique tous les aliments ont été toujours disponibles sur le marché quoique la période de soudure touche aussi les zones urbaines. Les prix des denrées alimentaires sont habituellement plus élevés entre février et mars.

    88

    Pour le secteur santé, depuis le mois de janvier 2009 jusqu'à la période de l'enquête, 14 décès ont été enregistrés au total dans les ménages. La répartition est de 5 enfants de moins de 5 ans et de 9 pour les âgés de plus de 5 ans. Les causes de mortalité évoquée ont varié suivant l'âge et la période. Seuls les accidents cardio- vasculaires ou AVC ont été communs pour les plus de 5 ans et la mortalité néonatale pour les moins de 5 ans.

    Au niveau des comportements des ménages face aux fluctuations de revenu, tous les ménages doivent ajuster leurs dépenses de consommation en fonction des nouvelles disponibilités. Le paramètre dite élasticité est la mesure de l'impact de ce changement de revenu au niveau de consommation. Face à ce changement, les ménages ont pris des stratégies pour réajuster. Les stratégies d'adaptation à la crise les plus utilisées (chaque jour ou souvent) consistent à réduire les coûts relatif à l'alimentation. Il s'agit notamment de manger la nourriture moins cher, diminuer la diversité de la consommation, ou limiter la portion à consommer à chaque repas.

    Les analyses présentées dans ce Mémoire montrent qu'à chaque fois qu'il y a de crise politique qui se passe à Madagascar, elle entraine toujours des impacts négatifs dans la santé de l'économie. A chaque fois que, la croissance économique de notre pays atteint le niveau maximal, la crise politique se produite d'une manière automatique. La question qui se pose c'est : est-ce-que il y a une relation entre croissance économique et crise politique ? Cette situation est contraire et aux pays développés.

    De plus, la quantité d'information existante depuis quelques années au sujet de la crise politique nous amène à nous demander : comment éviter la répétition de la crise politique à Madagascar ? Est-ce possible de l'éviter ? C'est pour cette raison que le problème aujourd'hui persiste, au non obtention de financement extérieur à cause de non confiance des bailleurs de fonds au gouvernement en place.

    89

    BIBLIOGRAPHIE

    I-Ouvrages généraux :

    ALEZARD M. & al. : Dictionnaire d'économie, la nouvelle encyclopédie des sciences humaines, Edition Aurora.

    COQUELIN & al. « Antananarivo 2002. Visages de l'exclusion ». AFVP Madagascar/ (CAPDAM), Madagascar. 172 pages.

    DOBRY Michel. Sociologie des crises politiques, la dynamique des mobilisations sectorielles. Références 29. Paris .Ed . Presses de la Fondation sectorielles, 1992, 319 pages.

    DOSTALER Gilles : Les grands auteurs de la pensée économique, alternatives Economiques Hors-série poches n° 57 octobre 2012.

    II- Supports pédagogiques :

    CHAKENDARI Rhida, cours macro-économie, Université Virtuelle de Tunis page 43 KASAVE Raymond, cours économie monétaire 3iemannée économie Université de Toamasina, 2010-2011.

    LEMIARY, cours macro-économie, 2iem année économie Université de Toamasina 2009-2010.

    MBIMA Césaire : Cours de Politique économique, Année 2008-2009, Université de Toamasina. Madagascar

    MBIMA Césaire, cours croissance et fluctuation 3iem année économie Université de Toamasina

    III- Documents et périodiques :

    Banque Centrale de Madagascar : Rapport annuel 2006. Banque Centrale de Madagascar : rapport annuel 2007 Banque Centrale de Madagascar : rapport annuel 2009

    Banque Mondiale : Madagascar vers un agenda de relance économique, édition Banque Mondiale, juin 2010.

    Banque Mondiale : rapport de la banque mondiale sur le climat des affaires dans le monde.

    INSTAT : Enquête sur la consommation des ménages

    Ministère de l'Economie, des Finances et du Budget : Enquête périodique auprès des ménages 2004,

    90

    Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, INSTAT, Rapport de suivi du processus de mise en oeuvre du MAP, 1er semestre 2008.

    Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Nouveaux indices des prix à la consommation INSTAT Janvier 2009, numéro 155.

    Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Nouveaux indices des prix à la consommation INSTAT Février 2009, numéro 156.

    Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Nouveaux indices des prix à la consommation INSTAT Mars 2009, numéro 157.

    Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Nouveaux indices des prix à la consommation INSTAT Avril 2009, numéro 158.

    ONN/UNICEF Note de référence concernant l'impact des prix mondiaux de produits alimentaires de base sur les groupes de population les plus vulnérables à Madagascar., Enquêtes anthropométriques : 5 grandes villes de MADAGASCAR, Septembre- Décembre 2008 (présentation cellule Nutrition BNGRC, PNUD. Analyse de la conjoncture socio-économique de la pauvreté à Madagascar. Situations 20052008 et perspectives. Rapport définitif. Septembre 2008.

    PNUD rapport sur le développement humain en 2011.

    Programme Alimentaire Mondial, Profil des ménages les plus vulnérables suite à la survenance d'un choc de hausse des prix à Madagascar pour l'année 2008 septembre 2008.

    Programme Alimentaire Mondial. Profile des marches pour les évaluations d'urgence de la sécurité alimentaire SENAC 2006

    RAJAOBELINA Philippe, Economie de Madagascar revue n°4, décembre 1999 RANDRIANKOLONA Patrick Léon, WFP. 2008. Profil des ménages les plus vulnérables suite à la survenance d'un choc de hausse des prix à Madagascar pour l'année 2008

    RAZAFIARISOA & al. Madagascar - Situation de la sécurité alimentaire en milieu urbain: analyse des besoins Antananarivo, Antsiranana, Fianarantsoa, Mahajanga, Toamasina, Toliara, BNGRC, ONN, WFP, Novembre 2008 RAZAFIARISOA. B rapport principal janvier 2006 Most/. Enquête sur la carence en vitamine A chez les femmes et les enfants et enquête sur l'anémie chez les écoliers de 6 à 14 ans. Madagascar 2000:

    91

    IV- site web :

    FAO. Agriculture urbaine et sécurité alimentaire. Journée mondiale de l'environnement: des villes plus vertes. 3 juin 2005, Rome -www.fao.org http://www.newsmada.com/index.php/component/jcomments/feed/com_content/4069" www.doing business

    www.moov.mg

    92

    ANNEXES

    93

    ANNEXE I : LES MAIRE DE CUA

    Depuis le début de la colonisation Française, il avait déjà été trouvé un statut afin de mieux gérer la ville de Tananarive.

    > Ainsi, le 02 février 1899 : stipula la création de la commune de Tananarive et d'autres villes de la Grande Île.

    > Le 23 janvier 1908 : stipula une première fois le statut particulier dans la manière de gérer Tananarive. C'est en regard de sa croissance démographique et économique galopante. En fait, la gestion de la capitale de Madagascar était tout simplement calquée sur celle des grandes villes de France. Néanmoins, au tout début, le Maire n'était pas élu mais c'était un Administrateur-Maire qui en faisait office. Un fonctionnaire Français est nommé par le Haut-Commissaire de la République Française à Madagascar et dépendance.

    > Ainsi, à partir de l'année 1935, la réalisation de l'Hôtel de ville était incontournable. Cette mission a été confiée à M. De Cantou, architecte.

    > Et après une année de travaux, l'Hôtel de ville de Tananarive a été inauguré officiellement le 07 mai 1936, en présence de M. Léon Henri Charles CAYLA, alors général de la colonie.

    > Le 13 mai 1972, 36 ans après son inauguration, l'Hôtel de ville a été la proie d'un incendie qui le détruisit irrémédiablement. Cela est suite aux mouvements estudiantins pour la révision des accords de coopération franco-malgache.

    > Le 17 mai 2008, le Maire Andry Nirina RAJOELINA, élu le 12 décembre 2007, décide de reconstruire un nouvel Hôtel de ville, au même endroit. Le début des travaux est commencé au mois d'août 2008. Actuellement en 2013 la construction est complètement achevée.

    Nombre des maires depuis 1951Voici les Maires qui se sont succédés :

    > 1951 - 1958 : élection de M. Stanislas RAKOTONIRINA pour être le premier Maire d'Antananarivo dont quarante français se sont succédé à ce poste avant lui.

    > 1959 - 1975 : le second Maire de la ville a été le Pasteur Richard Mahitsison ANDRIAMANJATO. Il détient toujours le record du plus jeune Maire de la capitale élu et de la longévité à ce poste. En effet, c'est à l'âge de 29 ans qu'il a débuté son mandat, en 1959. Il gardera sa place jusqu' en 1975.

    94

    > 1975 et 1982 : la gestion de la Cité-des-Milles a été confiée à un délégué du gouvernement nommé par le ministère de l'intérieur.

    > 1983 - 1990 : le troisième Maire malgache qui succédé au Pasteur Richard Mahitsison ANDRIAMANJATO, en 1983, a été M. Andriantiana RAKOTOVAO qui, contrairement à la loi interdisant le cumul de hautes fonctions, était également Ministre des Postes et Télécommunications. Il sera Maire jusqu'en 1990. A la suite des évènements sociopolitiques ayant entrainé une période de transition, la ville d'Antananarivo fut gérée sans aucun premier magistrat officiel.

    > 1995 - 1999 : ce n'est qu'en 1995 qu'une élection municipale eut lieu. Et le candidat Guy Willy RAZANAMASY, ancien Premier Ministre, Chef du Gouvernement, présenté par l'association « Iarivo Mandroso », remportait le scrutin. Il restait Maire jusqu'à la fin de son mandat, en 1999 et ne se représentait plus.

    > 2000 - 2001 : celui qui succéda M. Guy Willy RAZANAMASY est l'ancien Président de la République, Marc RAVALOMANANA. Il se présenta, 1999 sous le label « Tiako Iarivo » et l'emporta largement contre le fils du pasteur, Ny Hasina ANDRIAMANJATO. Se décidant à se présenter aux élections présidentielles de décembre 2001, il nomma M. Patrick RAMIARAMANANA, Président de la Délégation Spéciale (PDS).

    > 2003 - 2006 : en 2003, M. Patrick RAMIARAMANANA fut élu Maire de la capitale. Il le restera jusqu' en 2006, année où l'ancien Président Marc RAVALOMANANA le nomma Ministre de l'Énergie et des Mines. Il fut remplacé par M. Hery RAFALIMANANA, nommé PDS en attendant les élections municipales de 2007.

    > Le 12 décembre 2007 : c'est le candidat Andry Nirina Rajoelina le Président de la Transition actuelle, présenté par « Tanora Gasy Vonona » qui remporta les élections, face à M. Hery RAFALIMANANA du parti au pouvoir « Tiako I Madagasikara ».

    > 2010 - Septembre 2013 : La CUA est dirigée par Monsieur Edgar Marie Noé RAZAFINDRAVAHY, PDS. Il a comme vision stratégique les trois axes suivants : « Tanàna madio lalandava, tanàna mirindra, tanàna milamina » ou « Ville constamment propre, ville organisée, ville sécurisée »

    > Septembre 2013 jusqu'à ce jour : Il n'y a pas de PDS. Monsieur Edgar Marie Noé RAZAFINDRAVAHY a démissionné en raison de sa candidature à la Présidence de la République.

    95

    ANNEXE II : LES QUESTIONNAIRES SOCIO DÉMOGRAPHIQUES

    96

    ANNEXE III : LES QUESTIONNAIRES EMPLOI/ACTIVITÉS

    97

    ANNEXE IV : LES QUESTIONNAIRES ÉDUCATION

    98

    ANNEXE V : ÉDUCATION SUITE ET SECURITÉ ALIMENTAIRE

    99

    100

    101

    F36. Est-ce que vous avez des stocks d'aliment de base (riz, manioc, mais ou autres) chez vous ?

    1. Oui

    2. Non 4 Allerà la sous section F4

    L(

    F37. Lesquels ? (Inscrire par ordre d'importance)

    1. Riz

    2. Manioc

    3. Maïs

    4. Autre

    LI
    LI

    LI
    LI

    F38. Pour combien de temps disposez-vous actuellement de stock de

    (type) destiné à la consommation familiale ? (Inscrire 00 si moins d'1 mois)

    1. Riz

    2. Manioc

    3. Maïs

    a nitra

    1_1_1 mois
    1_1_[ mois

    LLI mois

    1_1-1 mois

    F4. CHOCS ET STRATEGIE D'ADAPTATION

    F41. Quels sont les événements négatifs qui ont affecté le ménage depuis Janvier 2010? (Ne pas citer les modalités mais laisser t'enquête répondre)

    1. Oui

    2. Non

    F41a. Déficit hydrique pour les personnes (manque d'eau)

    Lj

    F41b. Maladies animales

    L}

    F41c. Maladies des plantes

    L(

    F41d. Prix élevés de la nourriture

    I_[

    F41e. Maladie temporairelchronique du membre du ménage

    I_I

    F411. Décès du membre du ménage

    LI

    F41g. Vol de ressourceslblens

    LI

    F41 h. Perte d'emploi

    LI

    F411. Dettes à rembourser

    LI

    F41j. Diminution de revenu

    LI

    F41 k. Insécurité

    LI

    F411. Diminution /pas d'accès à crédit

    LI

    F41m. Cyclonellnondation

    LI

    F41n. Sécheresse

    LI

    F410. Agression physique

    LI

    F41p. Cambriolage

    LI

    F41q. Autre (à préciser)

    LI

    102

    103

    ANNEXE VI : LES AUTRES STRATEGIES D'ADAPTATION UTILISE PAR LES MÉNAGES

    104

    ANNEXE VII :LES QUESTIONNAIRES AGRICULTURE URBAINE

    105

    106

    107

    ANNEXE VIII : LES QUESTIONNAIRES SANTÉ

    108

    LISTE DES ILLUSTRATIONS

    I - LISTE DES TABLEAUX

    Tableau N I : Les caractéristiques des classes des revenues 36

    Tableau N° II : L'évolution des indicateurs macroéconomique de 1990-2012 44

    Tableau N° IV: Le secteur secondaire, valeur ajoutée aux prix constant 51

    Tableau N V: Le secteur tertiaire, valeur ajoutée aux prix constant 55

    Tableau N VI: Le Nombre et motifs de décès depuis le mois de janvier 2009 67

    Tableau N° VII : Le choc subit par le ménage depuis janvier 2009 73

    Tableau N VIII: Les autres type de crédit (N=330) 78

    II - LISTE DES GRAPHES

    Graphique N° 1 : Cycle économique 16

    Graphique N° II : La courbe du taux de chômage par groupe d'âge et par sexe 38

    Graphique N° III: L'évolution du taux de croissance économique, taux d'investissement et IPC de

    2003 - 2012 46

    Graphique N° IV : L'évolution du taux de croissance par branche d'activité de 2005 à 2012 50

    Graphique N o V : L'opinion des parents sur la qualité de l'enseignement avec la crise 61

    Graphique N° VI : Les répartition des problèmes par les ménages pour l'accès de leurs enfants à

    l'école 62

    Graphique N° VII : L'évolution du prix du riz et du paddy entre Mai 2008 et Mai 2009 65

    Graphique N° VIII : L' indice des prix à la consommation des certains produit courant entre janvier

    2008 en avril 2009. 66

    Graphique N° IX : Les pourcentage des ménages ayant déclaré avoir subi les différents chocs depuis

    janvier 2010 73

    Graphique N° X : Les stratégies d'adaptation à la crise rapportée comme utilisées chaque jour ou

    souvent par les ménages 76

    III - LISTE DES FIGURES

    Figure N°I : Circuit macro-économique simple 11

    Figure N°II : La Carte représentant les limites de la Commune Urbaine 28

    IV - LISTE DE PHOTO

    Photo N°1 : L'installation des commerçants ambulants à Andohan'Analakely. 84

    109

    TABLE DES MATIERES

    SOMMAIRE

    REMERCIEMENTS

    LISTES DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

    GLOSSAIRE

    INTRODUCTION 1
    PARTIE I : LE CONTEXTE ET LES GÉNÉRALITÉS SUR L'ÉTUDE

    CHAPITRE I : L'APERÇU GÉNÉRAL DE L'ÉCONOMIE 6

    Section I : Le mode de fonctionnement de l'économie 6

    §-1 La Définition de l'économie 6

    A. Les différentes approches concernant la définition de l'économie 6

    1. L'approche philosophique 6

    2. L'approche scientifique 7

    3. L'approche sociale et historique 8

    3-1.L'école Marxiste 8

    3-2.L'école historique Allemande 9

    B. Le modèle de fonctionnement de l'économie 9

    1. La production 9

    2. La consommation 10

    3. La demande 10

    4. L'Offre 11

    C. Le circuit de fonctionnement de l'économie 11

    1. Le circuit macro-économique simple 11

    D. Le déséquilibre des secteurs réel jusqu'au déséquilibre financière 12

    1. L'importance de la demande effective 12

    2. Secteur monétaire : demande de la monnaie et l'offre de la monnaie 12

    2-1. La définition de la monnaie 12

    2-2. La définition de la masse monétaire 13

    2-3. Les déséquilibres monétaires 13

    Section II - Le contexte général de la crise 14

    §1- Qu'est-ce qu'une crise économique ? 14

    A. La crise et le cycle économique 15

    1. Le cycle économique 15

    1-1. La Définition 15

    1-2. Les différentes phases d'un cycle économique 15

    110

    B. La théorie des cycles économiques 16

    1. Les différents cycles économiques 17

    2. L'Analyse des cycles économique 17

    2-1. Une cause exogène 17

    2-2. Une cause endogène 17

    2-3. Une cause d'origine financière 18

    §2 : L'aperçu de la crise financière actuelle 18

    A. Le mécanisme et aspects de la crise financière actuelle 18

    1. Le concept de la crise financière 19

    1-1.Le.mécanisme de la crise financière 21

    1-2. Les facteurs à l'origine de la crise financière 22

    Section III : La crise en pays en voie de développement (cas africains) 22

    §1-Quelle crise en pays en voie de développement ? 23

    A. En Somalie 23

    B. En Ethiopie 24

    C. En Côte d'Ivoire 24

    D. L'incidence de la crise économique mondiale sur les pays en développement 25

    1. L'incidence sur le commerce extérieur 25

    2. L'incidence sur les aides publiques au développement 25

    CHAPITRE II : LE CADRE DE L'ÉTUDE 26

    Section I : La présentation générale de la ville d'Antananarivo 26

    §1- Historique 26

    §2. Géographie 27

    §2. Les caractéristiques de la CUA 29

    A. La Gouvernance 29

    B. Les Finances municipales 29

    C. Foncier 29

    D. Bidonvilles 30

    E. Genre et Développement 30

    F. Gestion des Risques de Catastrophes 30

    G. Développement économique local 31

    H. Sécurité urbaine 31

    I. Patrimoine culturel 31

    Section II : L'objectif et méthodologie 32

    §1-L'objectif 32

    111

    A. La méthodologie 32

    1. L'échantillonnage 32

    1-1-La Définition 32

    1-2-La Collecte des données 32

    1-3-L'Analyse des données 33

    1-4-Les Limites des données et de la base de référence 33

    Section III : Les résultat de l'enquête 33

    §.1) Les caractéristiques sociodémographiques des ménages enquêtés 33

    A. Le caractéristique de l'échantillon 33

    1. Le caractéristique des ménages 33

    1-1. Les caractéristiques des membres des ménages 34

    2. Emploi / Activité 34

    2-1- L'activité 35

    2-2- Le source de revenu des ménages enquêtés 36

    3. Le chômage et sous-emploi 37

    3-1- Le chômage 37

    3-2- La situation de sous-emploi 38

    PARTIE II : LES IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA CRISE SOCIOPOLITIQUE

    AU NIVEAU DES MÉNAGES

    CHAPITRE I : L'ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE NATIONAL 2009-2012 42
    Section I : Les réalités globales de la crise socio politique malgaches sur la croissance économique

    2009-2012 43

    §.1- La croissance économique national : tendance et situation 43

    A. La réalité de la crise sur le secteur primaire 46

    1. L'agriculture 47

    2. L'élevage et pêche 48

    3. La sylviculture 49

    C. Le secteur industriel 51

    1. Le secteur d'entreprise franche 53

    D. La réalité de la crise sur le secteur tertiaire 55

    E. Les autres 57

    Section II :L'impacts de la crise sociopolitique au niveau des ménages 59

    §1-Les situations par secteurs 59

    A. Le secteur éducation 59

    1. La scolarisation de la population 60

    1-1- La fréquentation scolaire et niveau d'instruction de la population 60

    112

    1-2- Les abandons scolaires 60

    1-3- Les types d'école fréquentée 60

    1-4- L'appréciation des parents sur la qualité de l'éducation 60

    1-5- Les problèmes rencontrés par les parents en termes d'accès à l'éducation 61

    1-5-1. L'absence lié à la crise politique 62

    1-6. Les résultats des examens officiels au niveau des élèves des ménages enquêtés 63

    B. Le secteur agriculture urbaine 63

    1. La superficie cultivée 63

    2. Les types de culture 64

    C. Le Secteur sécurité alimentaire 64

    1. La magnitude de l'augmentation des prix 65

    D. Le secteur santé 67

    1. L'incidence des maladies 68

    Section III : Les comportements des ménages face à la crise 68

    §-1- L'interprétation et utilisation d'élasticité 69

    A. L'élasticité revenu 69

    1. L'élasticité prix 70

    CHAPITRE II : LES MÉSURES PRISES PAR LES MÉNAGES FACE A LA FLUCTUATION

    DES REVENU 73

    Section I : Les chocs subis par les ménages du fait de la crise 73

    §1- Le nombre et profil de personnes requérant de l'assistance. 74

    A. Le nombre de personnes requérant de l'Assistance 74

    1. Le profil des ménages requérant de l'assistance 74

    Section II : Les stratégies d'adaptation à la crise adaptée par les ménages 75

    §.1- L'utilisation des services bancaires et mutuels d'épargne 77

    Section III : Les recommandations 78

    §1- Sur le plan économique 78

    A. La croissance 78

    1. La création d'emploi (politique de l'emploi) 79

    1-1-Quelle politique d'emploi pour Madagascar ? 79

    B. La stabilité de prix 80

    1. L'action sur les prix. 81

    2. L'action directe ou indirecte sur les salaires. 81

    3. Une réforme des règles de fonctionnement des marchés 81

    C. L'action des autorités monétaires 81

    1. La Mise en place d'une politique de franc fort 81

    113

    2. La maintien d'une politique monétaire restrictive 82

    D. La balance extérieure 82

    1. Le protectionnisme 82

    1-1. L'avantages de protectionnisme 82

    §-2 Sur le plan politique 83

    A. Les responsabilités de l'Etat et ses dirigeants 83

    CONCLUSION 86

    BIBLIOGRAPHIE 89

    ANNEXES 92

    LISTE DES ILLUSTRATIONS 108






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore