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Impacts socio-économiques de la crise politique 2009 sur les ménages malgaches.

( Télécharger le fichier original )
par Larossa Randriamalala
Université de Toamasina - Maà®trise en sciences économiques 2014
  

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B. La réalité de la crise sur le secteur secondaire

La réalité de la crise sociopolitique sur le secteur secondaire est montrée dans le tableau ci-après :

Tableau N° IV: secteur secondaire, valeur ajoutée aux prix constant

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Rubrique

 

En milliards d'ariary au prix de 1984

 
 
 
 
 
 
 
 

2006

2007

2008

2009

2010

2007

2008

2009

 

Secteur secondaire

62,7

68,8

71,3

66

67,5

9,8

3,6

-7,4

 

Agro-industries

1,2

1,1

1,1

1,7

2,6

-9,5

0

54,5

 

Industries extractives

1,3

1,2

1,3

1,5

3,3

-7,2

9

15,4

 

Energie

7,7

8,1

8,7

8,6

8,6

5,6

6,9

-1,1

 

Industries alimentaires

10,7

11,6

13,1

12,3

12,4

9

12,5

-0,6

 

Industries de boissons

11,7

12,6

13

13

13,1

7,9

3

0

 

Industries du tabac

3,6

3,9

3,5

3,3

3,3

6,5

-9,1

-5,7

 

Industries du corps gras

2

2

1,9

1,5

1,6

3,4

-5,5

-21,1

 

Industries pharmaceutiques

2,4

2,6

2,4

2,4

Industries textiles

0,9

0,8

0,8

0,6

Industries du cuir

0,2

0,2

0,2

0,2

Industries du bois

2

1,4

Matériaux de construction

1,8

2

2,2

2,1

Industries métalliques

2,6

3,3

4,6

3,6

Source : Institut National de la Statistique, 2011

1,7

1,9

C. Le secteur industriel

Variation annuelle (en pourcentage)

2010

2,1

52,9

120

0

0,8

0,8

0

6,7

2,5

10,4

-7,3

0

4,2

0,4

-10,4

-4,5

-25

-33,3

0,2

5,4

-4,7

0

0

1,4

8,8

9,1

-30

0

2,2

8,5

12

-4,5

4,8

3,6

25,8

40,1

-21,7

0

Matériaux de transport

1,2

1,2

0,9

0,9

0,9

5,8

-29,4

0

0

Appareil électrique

4,2

4,3

3,5

2,5

2,4

2,9

-19,7

-28,6

-4

Industries du papier

0,5

0,5

0,4

0,5

0,5

0

-19

25

0

Autres

0,9

0,9

1

0,9

1

5

10,7

-10

11,1

ZFI

8,3

10,6

10,8

9

7,7

28,6

1,2

-16,7

-14,4

Le secteur industriel a progressé de 3,5% en 2006 à 9,8% en 2007. Il a commencé à

régresser l'année suivante, et en 2009, le secteur a été profondément affecté par la crise. Des

actes de vandalismes ont directement touché des entreprises et certaines ont dû être fermées à

cause des problèmes de trésorerie. Les effets induits de la crise se manifestent par une

mévente des produits manufacturés à cause de la baisse de la consommation. Tant les produits

orientés à la consommation finale que ceux orientés vers le commerce "interentreprise" ont

été concernés par ce manque de débouchés. A cela, s'ajoute les effets de la concurrence

générés par l'expansion des activités informelles.

Par ailleurs, les industries extractives ont enregistré une performance remarquable car

après avoir reculé de 7,2% en 2007, la valeur ajoutée du secteur a augmenté à 9,0% en 2008,

et ce, grâce surtout à la chromite qui a bénéficié d'une amélioration du cours sur le marché

52

international et de l'augmentation de la quantité produite. Et la branche a continué de progresser avec 15,4% en 2009 par l'ouverture de l'exploitation l'ilménite (Fort-Dauphin). Elle a plus que doublé son taux de croissance en 2010, du fait du démarrage de l'exploitation du Nickel et du Cobalt à Ambatovy et de la montée en cadence de l'ilménite, en affichant un taux de croissance de 120,0%. La branche s'est trouvée au premier rang en matière de contribution à la croissance du PIB, grâce à ce dynamisme particulier.

La branche de l'énergie à également connu une forte croissance de13, 3% en 2008, contre 6,4% en 2007. L'entrée en fonction de nouvelles centrales thermiques à Antananarivo et la réhabilitation des groupes dans les provinces ont permis d'augmenter la production d'énergie électrique. Le secteur de l'énergie a marqué une baisse en 2009 et a soulevé une absence de croissance ou une croissance peu significative en 2010.

L'industrie agroalimentaire en 2007 a continué à enregistrer une baisse de -9,5%, après une situation désastreuse de -12,5% en 2006. Cette contreperformance est étroitement liée aux difficultés des unités sucrières, en particulier de la SIRAMA (Siramamy Malagasy) de Madagascar à cause du délabrement de matériels de production et de la dégradation des plantations de la canne à sucre. En 2009, après des années de baisse consécutive du taux de croissance, l'agro-industrie a fait un bond de 54,5% après un taux nul (0,0%) en 2008. Cette situation extraordinaire s'explique par la remise en exploitation de deux unités sucrières (Sirama Namakia et Morondava) et se stabilise à 52,9% en 2010.

L'industrie alimentaire réalise en 2007, une croissance exceptionnelle de 9% à la suite d'une stagnation de deux ans et l'industrie de boisson est également restée dynamique (7,9%). Ces résultats sont l'effet de l'élargissement des destinations d'exportation, notamment un début d'exportation vers les îles voisines, d'une part, et l'organisation des jeux des Iles de l'Océan Indien à Madagascar, d'autre part. Ce taux a légèrement fléchi en 2008 pour l'industrie de boisson passant à 3%, sous l'effet de la flambée des prix des matières premières et de l'annonce d'une crise alimentaire mondiale. La branche de l'industrie alimentaire ainsi que l'industrie du corps gras a accusé une baisse brutale de sa valeur ajoutée en 2009 avec respectivement -0,6% et -21,1%. Ces récessions sont imputables à la cessation de production d'une laiterie et d'une huilerie du groupe TIKO qui ont été victimes des turbulences politiques. En 2010, l'industrie des boissons a légèrement dépassé sa stagnation de 2009 avec un accroissement très modeste de 0,8%. L'augmentation aurait pu être meilleure sans le blocage du démarrage d'une nouvelle brasserie pour des raisons d'ordre administratif.

53

Le taux de croissance de la branche de l'industrie textile a fait une régression continue pendant les années 2008 et 2009 pour un taux respectif de -4,5% et -25%. La raison est liée au durcissement de la concurrence internationale, notamment de la Chine depuis son adhésion à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et au démantèlement des Accords multifibres. La crise financière internationale explique également la baisse par la diminution de la demande extérieure. La persistance de la crise politique interne accentue ce recul allant jusqu'à -33,3% en 2010.

L'industrie de matériaux de construction a par contre connu un repli de sa croissance dès l'année 2007 avec un taux de 8,5% au lieu de 11,6%, en 2006. Cet état de chose a été dû à la concurrence remarquée au niveau des matériaux importés et a fini par empêcher cette industrie de profiter pleinement de la forte demande du marché. Toutefois, en 2008, grâce aux activités connexes au secteur Bâtiments et Travaux Publics (BTP), elle a réalisé une hausse de son taux de croissance en passant à 12%, une croissance induite par l'accélération de la demande aussi bien émanant du secteur public (construction d'infrastructures routières, hôtelières, bâtiments) que du secteur privé (demande des sociétés minières). En 2009, les travaux d'infrastructures publiques se sont arrêtés (une régression de -4,5%) à cause de la crise qu'a subie la branche BTP. En 2010, la situation s'est améliorée avec un accroissement de 4,8%. Ce taux positif s'avère être une valeur encore faible par rapport aux performances de 12% de l'année 2008. L'activité du secteur a été privée d'une part importante de son marché à cause de la forte réduction des investissements publics en infrastructure et la limitation des intrants et de services de base.

En 2007, l'industrie métallique était la plus performante de l'année en réalisant 25,8% de sa valeur ajoutée, une tendance soutenue par la production d'une nouvelle fabrique de barre de fer pour la construction. Ce secteur a connu un déclin sérieux durant l'année 2009, à la suite de l'arrêt des travaux d'infrastructures publiques (avec un taux de -21,7% en 2009, contre 40,1% en 2008). Ce taux s'est légèrement redressé à 0,0% en 2010, par la reprise de certaines branches des travaux.

1. Le secteur d'entreprise franche

Le secteur des entreprises franches est dans le dynamisme étant donné qu'il travaille uniquement sur commande fermes et destine l'intégralité de son produit au marché extérieur, alors les données sur leurs exportations reflètent l'évolution de leur production. Sa valeur ajoutée a augmenté à 28,6% en 2007, après avoir stagné en 2005et 2006. En 2008, la

54

performance des Zones Franches Industrielles (ZFI) a connu un ralentissement (1,2%) imputable à l'essoufflement de la demande mondiale liée aux difficultés d'écoulement des stocks dans les pays de la zone euro et également à la concurrence de plus en plus poussée des exportations de textiles accentué par le sort réservé à l'AGOA qui a déjà fait impact bien avant par la baisse des commandes venant des clients américains qui sont restés dans l'expectative, l'appréciation de l'Ariary a aussi engendré ce recul en affectant les recettes des entreprises franches et le coût élevé de l'énergie pèse de plus en plus sur leurs charges. La branche est affectée en 2009 par les conséquences de la crise financière mondiale qui s'est traduite par la baisse de la demande mondiale. Sa valeur ajoutée a baissé à -16,7% et reste dans la récession en 2010, avec un taux négatif de -14,4% car de nombreuses usines de ce secteur sont fermées, suite à l'abandon des entreprises en Zones Franches. Notons que, suite à la crise sociopolitique à Madagascar, les investisseurs étrangers ont réduit voire cessé de financer bon nombre d'entreprises implantées dans la grande Ile. La fermeture des usines et la cessation d'activité ont provoqué la hausse du taux de chômage technique. En conséquence, plusieurs travailleurs ont perdu leurs emplois. Le rétrécissement de la demande mondiale a induit un ralentissement du rythme de reproduction. Pour cette raison, la valeur ajoutée du secteur a diminué sensiblement. Avant la suspension de Madagascar dans le système de l'AGOA, les acheteurs américains se sont déjà tournés vers les autres pays du fait de l'incertitude qui a prévalu sur ce processus. La crise actuelle (depuis 2009) ne fait qu'aggraver la position de la grande Ile. Une cinquantaine d'entreprises franches de la filière textile opérant pour le marché américain dans le cadre de ce régime préférentiel représente : 100 000 emplois directs, quelques 300 000 emplois indirects et 300 millions de dollars américains d'exportation (rapport économique et financier du MEI, 2009-2010).

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway