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Impacts socio-économiques de la crise politique 2009 sur les ménages malgaches.

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par Larossa Randriamalala
Université de Toamasina - Maà®trise en sciences économiques 2014
  

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§2 : L'aperçu de la crise financière actuelle

En général, la crise économique trouve ses origines dans l'effondrement du système financier, comme ce qui se passe à l'heure actuelle. Le premier signal est lancé le 17 juillet par un établissement financier américain, Bear Stream, qui annonce alors la forte perte de valeur de ses fonds du fait des subprimes. Toutefois, l'évènement majeur de cette crise qui fait basculer en crise systémique est la faillite de la banque d'investissement « lehman brother », le 14 septembre 2008.

A. Mécanisme et aspects de la crise financière actuelle

La crise aurait pu se cantonner à la crise financière et bancaire. C'est la crise du crédit qui fut le vecteur de contagion entre la sphère financière et la sphère réelle, celle de la production et de la consommation.

En effet, les entreprises ne réussissant pas à obtenir les crédits nécessaires à leurs fonctionnements, cherchent à faire baisser leurs coûts, surtout salariaux et limitent leur investissement. Le chômage augmente et les entreprises, anticipent une baisse de la consommation, donc de la demande, décident de baisser leurs production, la récession s'installe.

La baisse du crédit à la consommation fait baisser les achats à crédit et donc la demande va baisser.

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1. Le concept de la crise financière 1

Les leçons de l'histoire récente révèlent que toute crise financière apparait généralement sous trois formes : la crise de spéculation, la crise de crédit et la crise de liquidité. Lorsqu'elle survient, elle peut prendre et enchaîner chacune des trois formes successivement ou simultanément.

La première forme, et la plus ancienne est la crise de spéculation. Elle repose sur

les actifs patrimoniaux (action, immobilier, ) qui peuvent faire l'objet de bulle
spéculative. Leur prix à l'opposé d'un bien ou service industriel ou commercial ne dépend pas de leurs coût de revient. Ce prix en fait dépend fondamentalement de la confiance que l'on place dans les revenus futurs qu'il peut engendrer et des anticipations que les autres font de cette confiances pour que les informations ne soient pas bien partagées (entre le prêteur et l'emprunteur, l'actionnaire et le management, ou entre les acteurs de marchés eux-mêmes) et que le futur soit difficilement probabilisable. Ces asymétries d'informations et cette incertitude fondamentale favorisent le mimétisme des acteurs. Le sens des marchés est alors donné par les autres, car il est le pur produit de l'expression de l'opinion majoritaire qui se dégage alors. Ainsi, peuvent se développer des bulles spéculatives fortes et durables. Celles-ci peuvent crever soudainement, avec le retournement de l'opinion majoritaire, dans un mouvement encore plus forte que celui qui a caractérisé la phase précédente.

La deuxième forme, la crise de crédit, trouve son origine dans les phases de cycle de production. Dans une telle phase, les opérateurs du crédit (banques, et emprunteurs) oublient progressivement la possibilité de survenance des crises et finissent par anticiper une expansion sans limite. Dans cette phase euphorique le niveau de levier (dette sur niveau de richesse ou de revenus pour les ménages ou d'actif net pour l'entreprise) finit par s'accroître déraisonnablement. La situation financière des agents économiques s'avère très vulnérable lors du retournement conjoncturel suivant. Bien souvent, pendant cette phase, diminuent dangereusement leurs sensibilités au risque et ils acceptent, par le jeu concurrentiel, des ménages qui ne couvriront pas le coût du risque de crédit à venir. Aussi, lorsque revient la crise suivante, les prêteurs (banques et marchés) reconsidèrent-ils brutalement le niveau de risque en cours, et par un effet symétrique du précèdent, inversent-fortement leur pratique

112ème rencontre du groupe de travail des experts syndicaux de l'Afrique de l'ouest sur « les défis de l'intégration régionale dans le contexte de la crise économique actuelle : analyse et approches syndicales. » par LAWSON BODY Boèvi Kouglo Département de politique économique et sociale, CSI-Afrique.

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d'octroi du crédit, jusqu'à provoquer un « Crédit Crunch1 » qui va lui-même renforcer la crise économique qui l'a suscitée.

La troisième forme de la crise est la crise de liquidité. Lors de certains déroulements dramatiques des crises financières, une défaillance contagieuse apparait, comme dans la crise financière et bancaire que nous connaissons aujourd'hui. Cette défiance induit pour certaine banque une course fatale de leurs clients aux retraits des dépôts. Elle peut également conduire à une raréfaction, voire une disparition, de l'intention des banques de se prêter entre elles, de par la crainte de faillites bancaires en chaine. Mais cette illiquidité du marché des financements interbancaires sans intervention de la banque centrale en tant que prêteurs en dernier ressort produit les faillites tant redoutées. En outre, d'autres formes d'illiquidité peuvent se produire. Certains marchés financiers, liquides hier, peuvent se révéler soudainement illiquides.

En général, ces trois types de crises s'entrelacent souvent et s'entraînent mutuellement dans une situation qui devient alors très critique. La grande crise qui se fait jour en 2007 est la combinaison de ces trois formes.

? Une bulle spéculative immobiliere tout d'abord, notamment aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne.

? Une crise de crédit ensuite, due à une hausse dangereuse du taux d'endettement des ménages dans ces mêmes pays, et à un effet de levier très élevé des banques d'investissement, entreprises en LBO2 et des hedge funds3 notamment.

? Une crise de liquidité enfin, des marchés de produits de titrisation4 et du refinancement interbancaire.

1 Crédit Crunch (ou contraction du crédit). C'est un freinage ou arrêt de l'octroi de nouveau crédit par les banques, considérant que leur situation, ou celle de leur clients, ne leurs permet pas de prendre de nouveau risque.

2 LBO (leveraged buy-out ou rachat avec effet de levier) désigne rachat d'entreprise par endettement, les bénéfices réalisés par l'entreprise acquise doivent permettre de remboursés les emprunts.

3 Hedge Funds sont fonds d'investissement non cotés à vocation spéculative.

4 La titrisation est une technique financière consistant la conversion d'une créance (par exemple un prêt) en un actif qui pourra être souscrit par un investisseur.

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1-1. Le mécanisme de la crise financière

On prend par exemple la crise subprime aux Etats-Unis, la première phase est liée à l'émission de titres attachés à la dette immobilière des ménages américains. Ceux-ci ont été émis par les institutions financières pour couvrir les risques liés aux emprunts à taux variables, qui représentaient 91,6% des crédits immobiliers aux Etats-Unis en 2006. Des instruments financiers « innovants » ont été popularisés depuis la fin des années 90, notamment le prêt hypothécaire à taux révisable avec un taux initial inferieur au marché au cour des deux premières années. Au bout des deux ans, au moment où s'applique le taux élevé, l'hypothèque pourrait être refinancée grâce à la valeur du bien, permettant au prêteur de prélever des frais supplémentaires. De ce fait, ce type de prêt se retourne contre l'acheteur lorsque les prix s'effondrent de façon systémique c'est le cas depuis deux ans.

D'autre prêts ont aussi ciblé des populations non solvables comme les Alt-A surnommés « prêts pour menteur » et parfois nommés Ninja (No job, No Income, No Assets), sans apport, ni garantie.

La deuxième phase de cette crise débute en septembre 2008 avec la faillite de Lehman Brothers, puis les sauvetages massifs d'institution puissante et les rachats de Merryl Lunch par Bank of America. Cette deuxième phase est caractérisée d'une phase de crédit-1Crunch car les banques (qui détiennent des mauvaises dettes) ont brutalement réduit les crédits. Ne connaissant pas l'état des demandeurs de crédits (ce que les économistes nomment une asymétrie d'information), les banques cherchent à améliorer leur bilan en nettoyant leur portefeuille client.

C'est une crise de liquidité qui implique que les acteurs endettés ne peuvent plus avoir recours au crédit pour payer et rééchelonner leurs dettes. Ceci a pour conséquence visible, dans un premier temps, de faire chuter les marchés immobiliers puis la demande solvable des ménages. Dans un deuxième temps, ce sont les institutions les plus proches des ménages qui font faillite (promoteurs, agents immobiliers, courtiers) puis, dans un troisième temps, le risque de faillite touche les institutions financières. Ainsi, c'est toute la société qui ne croit plus à la valeur des dettes. Si la croissance était portée par une illusion de la liquidité grâce à l'endettement, la crise actuelle montre bien que, dans toute crise systémique, la liquidité

12ième rencontre du Groupe de travail des expert s syndicaux de l'Afrique de l'ouest sur : « les défis de l'intégration régionale dans le contexte de la crise économique actuel : analyse et approches syndicales » Abuja, Nigeria 11 au 13 mai 2009.

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n'existe plus lorsque le doute s'installe. Ceci explique les injections massives de liquidités à court terme par la banque centrale.

1-2. Les facteurs à l'origine de la crise financière

L'analyse de l'environnement de la crise indique que la conjonction de trois facteurs est à l'origine de la crise financière globale : déséquilibre macroéconomique, des dysfonctionnements microéconomiques et des pratiques financières à haut risque.

Le premier facteur semble être l'instabilité macroéconomique : cela découle de l'apparente réussite de l'économie matérialisée par la libéralisation globale des marchés financiers, l'intégration des économies, l'action victorieuse des banquiers centraux dans la lutte contre l'inflation. Cette instabilité est caractérisée par :

? L'ampleur de la liquidité avec des facteurs exogènes (la progression très rapide

des réserves de change de banque centrale) et endogènes (expansion du crédit).

? Une baisse globale de l'inflation et sa volatilité ;

? Une baisse des taux d'intérêt à long terme ;

? Une expansion du crédit ;

Comme dysfonctionnements microéconomiques, on peut en mentionner principalement deux : une exigence de rentabilité plus élevée et un relâchement des conditions de prêts.

Ces facteurs ont été amplifiés par des pratiques financières à haut risque. Il s'agit entre autres de l'accroissement de la marcheisation des crédits risqués, la sophistication et la complexité, les innovations financières et allocation optimale des risques, la concentration des risques.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius