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Risque environnementaux et ajustement d'un modèle numérique de terrain pour la maà®trise des risques d'inondation à  Ouagadougou : cas du quartier Gounghin


par Abdoulaye RABDO
Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne - Master 2 2010
  

Disponible en mode multipage

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Université Panthéon-Sorbonne-Paris I

UFR de Géographie

Institut Géographique Paris I

 

MEMOIRE de MASTER 2

Option : Recherche: Géographie des Pays Emergents et en Développement

 

Risques environnementaux et ajustement d'un

modèle numérique de terrain pour la maîtrise

des risques d'inondation à Ouagadougou:

cas du quartier Gounghin

Présenté par Sous la direction de

RABDO Abdoulaye Mme Marie-Françoise COUREL

Directeur d'étude à l'EPHE

Mme Jeannine LE RHUN

Maître de conférences à l'EPHE

Année académique 2010 -2011

 

Ce Master 2 Recherche a été financé par le Programme Interdisciplinaire de Recherche (PIR) Mousson.

· À ma mère SAWADOGO Sibdou Habibou ;

· À mon père RABDO Sibila Rasmané ;

· À Feu SARAMBE Amadou ;

· À tous les parents et à tous mes amis;

· À tous ceux qui ont contribué à mon éducation et à ma formation;

· À toutes les personnes de bonne volonté.

Je dédie ce Mémoire

I

II

SOMMAIRE

DEDICACE I

SOMMAIRE II

RESUME III

REMERCIEMENTS IV

LISTE DES ACRONYMES V

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE, CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL ET

ASPECTS DU MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 4

CHAPITRE PREMIER : SITUATION GEOGRAPHIQUE, METHODOLOGIE ET CADRE

D'ANALYSE 5

I - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 5

II - METHODOLOGIE 7

III - CADRE D'ANALYSE 14

CONCLUSION PARTIELLE 17

CHAPITRE DEUXIEME : LES FACTEURS NATURELS, ANTHROPIQUES ET LES

ACTIONS AVANT COUREUR DES CRISES D'INONDATION À GOUNGHIN 18

I - LES FACTEURS NATURELS ET ANTHROPIQUES DANS LES RISQUES D'INONDATION18

II - LES ACTIONS AVANT COUREUR DES CRISES D'INONDATION 32

CONCLUSION PARTIELLE 37

DEUXIEME PARTIE : LA DETERMINATION DES RISQUES D'INONDATION À

TRAVERS LE MNT 38

CHAPITRE PREMIER : L'ELABORATION DU MODELE NUMERIQUE DE TERRAIN 39

I - DEFINITION ET TYPE DE MNT UTILISE DANS LA MAITRISE DES RISQUES

D'INONDATION A GOUNGHIN 39

II - L'ELABORATION DU MNT POUR LA MAITRISE DES RISQUES D'INONDATION A

GOUNGHIN 40

III - ANALYSE SPATIALE DES DONNÉES LEVÉES AU GPS DANS LA REALISATION DU

MNT 48

CONCLUSION PARTIELLE 54

CHAPITRE DEUXIEME : RESULTATS ET ANALYSES 55

I - RESULTATS 55

II - ANALYSE DES RESULTATS ISSUS DU MNT 71

III - LA DISTRIBUTION SPATIALE DU RISQUE D'INONDATION DANS LE QUARTIER

GOUNGHIN 78

IV - VERIFICATIONS TERRAIN 80

CONCLUSION PARTIELLE 82

CONCLUSION GENERALE 83

BIBLIOGRAPHIE 85

Résumé

Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, connaît une urbanisation rapide liée à la pression démographique. La population ouagalaise est de 1 475 223 habitants, soit 46,4% de la population urbaine du Burkina. Le taux de croissance moyen annuel était de 4,2% entre 1996 et 2006, contre une moyenne nationale de 3,11% pour cette même période. L'urbanisation de la ville est caractérisée par un étalement urbain dans des zones inconstructibles, et très souvent submersibles. Située dans une zone plate, Ouagadougou connaît également un problème d'assainissement et de curage des canaux d'évacuation des eaux pluviales. L'ensemble de ces facteurs exposent régulièrement certains quartiers de la ville à des risques d'inondation lors des évènements pluvieux extrêmes en saison hivernale. Dans des quartiers comme Gounghin, les populations et les infrastructures sont exposées aux risques d'inondation. La réalisation d'un Modèle Numérique de Terrain du quartier de Gounghin a permis d'identifier les zones à risques d'inondation du quartier. L'approche adoptée est basée sur des analyses spatiales SIG intégrant l'analyse hiérarchique multicritère.

Les résultats obtenus révèlent que 43% de la superficie du quartier sont exposés à des risques d'inondation modérés et forts. Le levé au GPS des canaux d'évacuation des eaux pluviales présentent 80 points d'obstruction dont 43,75% se situent dans les zones modérées et à forts risques d'inondation. En plus des facteurs physiques du milieu, l'action conjuguée de la pluviosité, de l'occupation anarchique des zones basses et le dysfonctionnement du réseau d'assainissement expliquent la survenance des inondations dans le quartier Gounghin.

III

Mots clé : Ouagadougou, risque d'inondation, aléa, vulnérabilité, SIG, MNT.

IV

REMERCIEMENTS

- A Tout le corps enseignant de l'Institut de Géographie à Paris 1, qui a oeuvré à notre formation ;

- A Mme. Marie-Françoise COUREL, Directeur d'études à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, Titulaire de l'Académie des Sciences d'Outre Mer, notre Directrice de mémoire, qui n'a ménagé aucun effort pour nous suivre tout au long de la réalisation de ce mémoire ;

- A Mme. Jeannine LE RHUN, Maître de conférences à l'Ecole pratique des Hautes Etudes notre codirectrice de mémoire qui durant les enseignements et le stage terrain n'a cessée de nous conseiller et de nous orienter ;

- A M. Philippe CHAMARD, Pour avoir relu et corrigé les aspects du milieu physique et les analyses portant sur le rôle du milieu physique dans le processus d'inondation par ruissellement. Ses connaissances en géographie physique auront été d'une aide très précieuse

- A M. Marc BUI, directeur du PIR CNRS « Mousson », Directeur d'Etudes Cumulant à l'EPHE, professeur des Universités en Informatique à l'Université Paris8, pour sa collaboration et la mise à ma disposition de GPS pour ma collecte de données sur le terrain ;

- A M. Jean Noel PODA, Directeur de recherche à l'IRSS/CNRST-Burkina Faso, Coordonnateur du PIR « Mousson » à Ouagadougou. Pour son entière collaboration et ses nombreuses recommandations auprès des autorités;

- A Mme Moussognouma KOUYATE, notre marraine et fondatrice du Wamdé pour son soutient dans nos démarches administratives et ses conseils dans la collecte des données auprès des familles et des responsables coutumiers du quartier Gounghin ;

- A MM. Da DAPOLA Evariste C., mon directeur de stage et Professeur au département de géographie, SANOU DYA Christophe, Maître assistant, enseignant et responsable du Laboratoire de Géographie Physique. Leur collaboration m'a facilité l'analyse de mes résultats ;

- A MM. Gabriel SANGLI, chercheur à l'ISSP, Louis-Evence ZOUNGRANA, responsable du Geoportail au projet GLOWA Volta, au Burkina Faso, M. Corentin SOME, enseignant en SIG et Télédétection à la Fondation 2ie. Pour leur entière assistance à l'utilisation du logiciel SIG ArcGis 3.9;

- Mes remerciements s'adressent aussi à tous les Responsables de Services, de Projets, d'Associations, de la Municipalité et de notre zone d'étude pour, leur totale collaboration.

V

LISTE DES ACRONYMES

2iE : Institut d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement

AJSFB : Association Jeunesse Sans Frontière Burkina

BDU : Base de Données Urbaine

BNDT : Base Nationale de Données Topologiques

BUMIGEB : Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina

BUNASOL : Bureau National des Sols

CIEH : Comité Interafricain d'Etudes Hydrauliques

CIRD : Centre d'Information sur la Recherche et le

Développement

CONASUR : Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation

DGRE : Direction Général des Ressources en Eaux

DGSTM : Direction Générale des Services Techniques

Municipaux

DGTTF : Direction Général de la Topographie et des Travaux
Foncier

DGUTF : Direction Général de l'Urbanisme et des Travaux
Foncier

DMN : Direction de la Météorologie Nationale

EPHE : Ecole Pratique des Hautes Etudes

GPS : Global Positioning System/ Système de

Positionnement Global

IGB : Institut Géographique du Burkina

INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie

MATE : Ministère de L'Aménagement du Territoire et de

l'Environnement

MEDD : Ministère de l'Ecologie et Développement Durable

MHM : Modèle Hiérarchique Multicritère

MHU : Ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme

MNT : Modèle Numérique de Terrain

PACVU : Projet d'Amélioration des Conditions de Vie Urbaine

PHAYO : Promotion de l'Hygiène et de l'Assainissement dans la

ville de Ouagadougou

PIR Mousson : Programme Interdisciplinaire de Recherche Mousson

RGPH : Recensement Général de le Population et de l'Habitat

SIG : Systèmes d'Information Géographiques

SRTM : Shuttle Radar Topography Mission

SVT : Science de la Vie et de la Terre

TIN : Triangulated Irregular Network

UFR : Unité de Formation et de Recherche

UO : Université de Ouagadougou

UTM : Universal Transvers Mercator

WGS 84 : World Geodetic System 84

VI

1

Introduction

Les grandes villes d'Afrique de l'Ouest, soumises à une forte variabilité spatio-temporelle des pluies sont de plus en plus exposées à de nombreux aléas d'origine naturelle (sécheresse, forts vents, vagues de chaleur ou de poussière, inondations).

Avec 1 475 223 d'habitants soit 46,4% de la population urbaine du pays, le taux de croissance élevé de la population à Ouagadougou, explique l'extension rapide de la ville, rendant ainsi la demande à la propriété foncière supérieure à l'offre. Un autre constat est le problème de l'assainissement et de l'évacuation des eaux pluviales dans la ville et le contrôle des normes des aménagements urbains. Le faible pouvoir d'achat des populations favorise la prolifération des quartiers spontanés et la multiplication des lotissements illicites dans la ville. Ces lotissements sont réalisés sans tenir compte de la géomorphologie et des paramètres hydrologiques du terrain. Ces constats se traduisent sur le terrain à travers :

- l'installation anarchique des populations aux abords des cours d'eau,

- des constructions de bâtiments dans des zones à faibles pentes ou dans des cuvettes sans aménagements préalables. Ainsi, durant les pluies, ces zones à faible écoulement s'inondent facilement,

- l'obstruction des canaux d'évacuation des eaux pluviales et usées par les populations riveraines vivant aux abords de ces infrastructures.

En somme, cela met en exergue le problème d'installation des populations dans des zones sujettes aux inondations. Les habitations dont les murs sont faits de briques de banco sont particulièrement vulnérables. Les inondations qui surviennent en milieu urbain occasionnant de nombreux dommages (pertes en vies humaines, écroulement des habitations, déplacement forcé de populations, impraticabilité des rues et de certaines routes, ralentissement des activités économiques et administratives)1 illustrent fort bien la vulnérabilité de la ville de Ouagadougou (Bazoun, 2008).

La plus catastrophique des inondations survenue à Ouagadougou fut celle du 1er septembre 2009. Elle à été consécutive à des pluies abondantes et intenses ; en l'espace de 12 heures il est tombé 263,3 mm de pluie à Ouagadougou. Cela a entraîné l'inondation de plus de 50% de la ville, le déplacement de 150 000 personnes, et provoquant la mort de cinq personnes ainsi que la destruction de douze ponts. Le Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo s'est trouvé en grande partie sous les eaux, de même que la centrale électrique située dans le

1 Source : Journal L'Observateur paalga N°7482 du mercredi 07 octobre 2009, page 7, N° 7458 du 2 septembre 2009, page 6. Direction National de la Météorologie du Burkina.

2

quartier Dapoya2. En réalité, Ouagadougou a très souvent été touchée par des inondations d'amplitude variable à l'origine de problèmes humains et socio-économiques préoccupants. Le problème à Ouagadougou comme à Dakar, ou Agadez est que les inondations ne sont véritablement prises en compte que lorsqu'elles surviennent. Cela nous conduit aux questions suivantes :

- Qu'est-ce qui explique cette situation ?

- Ne relèverait-elle pas d'un manque de données efficaces pour analyser les risques d'inondation ?

- Quels sont, à ce sujet, les outils à considérer pour parvenir à une évaluation pertinente des risques d'inondation ?

A travers ces questionnements, nous émettons les hypothèses selon lesquelles, les zones exposées aux inondations à Ouagadougou sont seulement fonction de la topographie ; également que le risque d'inondation est lié au ruissellement pluvial, au réseau d'assainissement et à la pente d'une part et d'autre part, la vulnérabilité liée aux inondations à Ouagadougou dépend du type d'occupation du sol et de la proximité du réseau de drainage des eaux pluviales. En somme, l'absence d'outils pour la détermination des zones vulnérables explique en partie la mauvaise répartition des zones à risques d'inondation dans la ville.

Ce mémoire est rédigé dans le cadre du Programme Interdisciplinaire de Recherche « Mousson » qui bien que s'attachant avant tout a la mise en place d'un système d'alerte à la pollution à Ouagadougou, a décidé de consacrer un volet de sa recherche à la question des risques d'inondation à Ouagadougou. En effet, une enquête terrain a révélé une sensibilité des populations à la pollution uniquement à partir de la perception des odeurs notamment celles provenant des canaux de drainage des eaux pluviales à proximité des concessions. La présence de bouchons d'ordures dans les canaux a été évoquée comme facteur d'inondation par les populations de nombreux secteurs de la ville lors des inondations du 1er septembre 2009 à Ouagadougou. La question dans ce domaine est d'avoir une idée précise des zones inondables d'une part et la localisation précise des canaux les plus obstrués d'autre part. La cartographie des zones à risque d'inondation dans la ville de Ouagadougou est donc un préalable à la mise en place d'un système d'alerte.

Le choix du quartier Gounghin (cf. carte n°2) comme site d'étude entre dans le cadre des activités du PIR Mousson qui mène des travaux de recherche interdisciplinaire sur la pollution

2 http://www.sidwaya.bf/spip.php?article1211, consulté 7/04/2011

3

atmosphérique à Ouagadougou notamment à Gounghin. Les études réalisées dans le quartier contribuera à la mise en place d'un système d'alerte à la pollution et à l'inondation à Ouagadougou, afin de mettre à la disposition de la population, des chefs coutumiers, des décideurs communaux et au niveau ministériel, l'information nécessaire à la prise de décision. Force est également de constater que les populations de certains quartiers de la ville sont installées dans des zones à risque parce que l'aménagement et l'assainissement est simplement inexistant.

Avant le 1er septembre 2009, il existe "très peu" de recherches sur les risques d'inondation à Ouagadougou. Cette information manque cruellement en matière de prévention ou de maîtrise des risques d'inondation. Une grande partie de la littérature porte sur l'agriculture, la sécurité alimentaire, le développement local, l'élevage, etc.

Notre étude s'intitule : "Risques environnementaux et ajustement d'un Modèle Numérique de Terrain pour la maîtrise des risques d'inondation à Ouagadougou". Un Modèle Numérique de Terrain pour appréhender les risques d'inondation à Ouagadougou est une condition essentielle à tout aménagement en matière d'urbanisme. Les objectifs spécifiques poursuivis se résument ainsi :

- déterminer les zones potentiellement exposées aux risques d'inondation ;

- identifier les éléments qui y participent ; - déterminer les degrés de vulnérabilité ;

- réaliser la carte des risques d'inondation du quartier Gounghin.

Cette étude est subdivisée en deux parties comportant chacune deux chapitres. Une première partie intitulée : méthodologie, contexte environnemental et aspects du milieu physique et humain. Le premier chapitre présente la zone d'étude, la méthodologie et le cadre d'analyse. Le second chapitre traite des facteurs naturels, anthropiques et les signes avant coureurs des épisodes d'inondation à Gounghin. La seconde partie du mémoire aborde la détermination des risques d'inondation à travers le MNT. Dans le chapitre premier, il s'agit de l'élaboration et la réalisation du modèle numérique de terrain. Dans le deuxième chapitre les résultats obtenus font l'objet d'une analyse.

METHODOLOGIE, CONTEXTE

ENVIRONNEMENTAL ET ASPECTS DU

MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN

PREMIERE PARTIE :

4

5

CHAPITRE PREMIER : SITUATION GEOGRAPHIQUE, METHODOLOGIE et CADRE D'ANALYSE

I - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

I.1. Le Burkina Faso

Le Burkina Faso se situe dans la zone Sahélo-soudanienne en Afrique de l'Ouest entre les méridiens 5°30'Ouest et 2°30' Est et les parallèles 9°20' et 15°20'Nord. Il couvre une superficie de 274 000 Km2 et partage ses frontières avec six pays que sont : le Mali à l'Ouest et au Nord ; la Côte d'Ivoire, le Ghana, et le Togo au Sud, le Bénin (au Sud-est) et enfin le Niger à l'Est et au Nord-est. Le relief est très modeste et les paysages monotones. Les altitudes s'échelonnent de 125 à 749 mètres, avec une altitude moyenne de 300 m, qui s'incline du Nord-est au Sud-ouest. Le climat de type Soudano-sahélien est caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d'une moyenne de 350 mm au Nord (climat sahélien) à une moyenne de plus de 1000 mm au Sud-ouest. Quoique peu élevé et relativement peu arrosé, le Burkina a un réseau hydrographique assez important, surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois bassins principaux: les bassins de la Volta (le Mouhoun : ex Volta Noire, le Nakambé : ex Volta blanche, le Nazinon : ex volta rouge, la Pendiari), de la Comoé et du Niger3. Le Burkina Faso possède une industrie très faiblement développé et des ressources minières plus ou moins exploitées (Yaméogo, 2008). Le pays trouve ses ressources dans sa production agricole qui constitue plus de 90% de son économie. La population nationale est estimée à 14 017 262 d'habitants, soit une densité de 51,4 h/ km2 et un taux d'urbanisation de 22,7%. Le taux d'accroissement annuel moyen de la population est de 3,1%. Le groupe ethnique dominant, les mossis, occupent la plaine centrale autour de Ouagadougou (Bayala/Ariste, 2009).

I.2. La commune urbaine de Ouagadougou

Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, située dans la province du Kadiogo, compte trente (30) secteurs et dix sept (17) villages regroupés en 5 arrondissements formant la commune urbaine (cf. carte n°1). Cette commune urbaine a une population composée d'environ 50,4% d'hommes et de 49,6% de femmes. La population de la ville représente 10,5% de la population totale du Burkina Faso et 46,4% de la population urbaine du pays. Avec un taux d'accroissement intercensitaire entre 1996 et 2006 (7,6%) supérieur à celui du milieu urbain (7,1%), l'effectif de la population ouagalaise est passé de 441 514 en 1985 à 709 736 en 1996 pour atteindre 1 475 839 en 2006. A ce rythme, la population de Ouagadougou devrait doubler en 2025 (Bayala/Ariste, 2009)

3 http://www.ambaburkina.dk/reliefethydrologie.html, consulté le 08/06/2011.

6

Carte n°1 : Situation géographique de la commune urbaine de Ouagadougou I.3. Le quartier Gounghin

Le quartier de Gounghin (12° 21' N, 1° 33' W) retenu pour notre étude (cf. carte n°2) est située à l'ouest de l'arrondissement de Baskuy et couvre une superficie d'environ 577.71 ha (Gounghin nord 377.398 ha et Gounghin sud 200.312 ha). Il se subdivise en deux secteurs (secteur 9 au Nord et secteur 8 au Sud), séparés par la route nationale n°1 (axe Ouagadougou -Bobo-Dioulasso). Il est le siège traditionnel du Goung-Naaba, un des chefs de guerre de la cours de l'empereur des Mossi (le Moro-Naba).

7

Carte n°2 : Situation géographique du quartier Gounghin

II - METHODOLOGIE

La démarche méthodologique suivie a consisté dans un premier temps, à décrire les interrelations des caractéristiques physiques et humaines du milieu d'étude et le risque d'inondation. Dans un second temps, le croisement de certaines variables à référence spatiale de cet état des lieux, grâce aux Système d'Information Géographique, a abouti à une analyse de sensibilité du milieu aux inondations.

La démarche d'investigation s'articule autour de deux axes:

y' l'état des connaissances sur les inondations à travers la revue de littérature,

y' les travaux de terrain : les entretiens, la collecte de traitement et d'analyse.

II.1. La revue de littérature

Les études sur les inondations ne sont pas légion au Burkina Faso. Jusqu'alors plutôt orientées vers le développement rural et la gestion des ressources naturelles où l'accroissement de la production semblait être la principale préoccupation des autorités du pays. Depuis les dommages causés par les dernières pluies au cours des deux dernières années (2009 et 2010), la menace des inondations et les risques encourus semblent plus préoccupants.

8

Pourtant, peu d'études ont abordé la question des risques d'inondation urbaine. Dans les travaux existant, les plus récents et pertinents, ont fait le diagnostic de cette problématique. Il s'agit des recherches de doctorat de Hingray, (1999), celles de L'Huissier, (1993) et de Hangnon, (2009). Par ailleurs de nombreuses autres études portent sur la ville de Ouagadougou mais quelques unes seulement ont trait à l'hydraulique et plus particulièrement aux risques d'inondation. Les résultats des enquêtes du PACVU (1993) à Ouagadougou distinguent des inondations de courte durée (inférieure à quelques heures) de moyenne durée (un à deux jours) et de longue durée (toute la saison des pluies). Ces inondations sont essentiellement de type pluvial hormis celles des secteurs riverains des barrages qui, selon Dipama (1992) sont l'une des conséquences du débordement des eaux des barrages du fait de leur perte en capacité de stockage.

En se basant sur les propriétés telles que la pénétrabilité, la stockabilité et la transmissivité du bâti, Hingray (1999) est arrivé à la conclusion que l'évolution simultanée entre les hauteurs d'eau dans le bâti et dans les rues n'était pas réellement pertinente pour les inondations pluviales rapides. L'indice de pénétrabilité qui caractérise la facilité plus ou moins grande qu'a l'eau de pénétrer dans les concessions pour une durée donnée et pour un type de quartier est variable. Il est plus petit pour les quartiers lotis que pour les quartiers spontanés (Hingray, 1999). En conséquence cet indice dépend de l'imperméabilisation de la zone (Adama, 1996 et Moyenga, 1996). Ainsi, les analyses qu'avaient faites Escourrou (1991), révélaient que le coefficient d'imperméabilisation varie de 0,35 (dans les zones non viabilisées) à 0,5 - 0,8 (dans les zones loties et équipées) pour la ville de Ouagadougou. Le seuil de ruissellement à Ouagadougou est fixé entre 5 et 30 mm. En comparaison avec le bassin de versant de Nakambé, cet auteur conclut que le coefficient de ruissellement à Ouagadougou est moindre en raison de la présence des zones non urbanisées dans le nord du bassin. En conséquence, le ruissellement dépend de plusieurs facteurs qui peuvent aggraver ou amoindrir le risque d'inondation par ruissellement pluvial. Au nombre de ces facteurs figurent notamment, la topographie, le couvert végétal, la battance du sol, l'état d'humectation des couches pédologiques avant le déclenchement d'une averse, la caractéristique du bassin versant, l'occupation du sol (MEDD, 2003; Ouédraogo, 1996 ; Lamachère, 1994 ; Lamachère, et al. 1995 ; Le Barbe, 1982).

S'agissant de l'état du sol, Kaboré (1993) dans ses travaux est arrivé à la conclusion selon laquelle, le mois d'août est celui où les hauteurs d'eau les plus importantes sont enregistrées.

Il correspond aussi à celui pendant lequel l'humidité maximale du sol est atteinte, ce qui favorise un fort ruissellement et une stagnation des eaux de ruissellement ou des inondations dans les parties basses.

Ceci n'est pas toujours vérifié car une pluie d'une forte intensité ne donne pas le temps au sol, quelque soit sa nature, le temps d'emmagasiner la majeur partie des eaux (MEDD-France, 2003). S'ensuivent alors les inondations à l'exemple de celle du 20 Mai 1991, du 1er

9

septembre 2009 et 28 juillet 2010. Les études urbaines ont montré que, la totalité des villes africaines est également dans une situation de retard en matière d'équipement d'assainissement, notamment de réseaux de drainage des eaux pluviales. Cette situation est aggravée par des taux de croissance démographique très élevés, une urbanisation mal maîtrisée sur des superficies parfois très étendues (Desbordes et Servate, 1988). Ces raisons ajoutées à une anarchie dans l'occupation de l'espace constituent des facteurs de vulnérabilités d'un territoire (D'Ercole et al.1996).

Ces facteurs de vulnérabilité, d'ordre économique, institutionnel et politico administratif, technique, psychologique, structurel et fonctionnel, mis en relation avec l'aléa engendrent le risque (D'Ercole et al. 1996).

Ces principaux travaux, excepté ceux de Hingray (1999) sus cités n'ont pas abordé la question des risques d'inondation dans la ville de Ouagadougou, mais se sont plutôt appesantis sur les conditions de ruissellement en milieu urbain afin de construire des réseaux d'assainissement. Quant aux recherches de Hingray, elles sont menées à l'échelle du bâti sans pour autant arriver ni à une cartographie ni à une classification des zones à risques d'inondation. De plus au plan méthodologique, l'analyse des risques d'inondations ne s'était pas faite par les Systèmes d'Information Géographiques (SIG), plus singulièrement à travers un Modèle Numérique de Terrain (MNT). Hangnon (2009), dans ses travaux dans l'arrondissement de Nongr-Maâsom situé au Nord-est de la ville de Ouagadougou, montre que le risque des inondations est évalué qualitativement par la combinaison de l'aléa et de la vulnérabilité. Ainsi, la carte des risques des inondations dans l'arrondissement de Nongr- Mâasom est élaborée par croisement des cartes d'aléa et de la vulnérabilité globale. Ceci permet la localisation des zones potentielles à risque dans l'arrondissement étudié.

Les zones à risques sont déterminées par analogie à la caractérisation de la vulnérabilité globale, c'est-à-dire en utilisant l'outil Map Calculator du SIG ArcView 3.2. Les inondations par stagnation d'eau pluviale sont dues selon Hangnon (2009) à une capacité insuffisante d'infiltration, d'évacuation du réseau d'eau pluviale lors de pluies importantes.

Outre la faible dénivellation sur la quelle se reposent des habitations, l'absence de réseau de drainage des eaux pluviales dans certaines zones de l'arrondissement ou sa défaillance dans les zones où il en existe, accentuent la vulnérabilité du milieu aux inondations, à des degrés divers.

Au travers des travaux de Hangnon (2009), pour arriver à une meilleure analyse spatiale du risque et de sa cartographie synthétique à Ouagadougou, l'utilisation des SIG paraît alors plus adéquate et adaptée. En effet, les SIG sont définis comme « un système informatique permettant, à partir de diverses sources, de rassembler et d'organiser, de gérer, d'analyser et de combiner, d'élaborer et de présenter des informations localisées géographiquement,

10

contribuant notamment à la gestion de l'espace » (Société française de photogrammétrie et télédétection, 1989 citée par Brusle, (2008).

II.2. Les travaux de terrain

Ils ont été effectués en trois étapes : une phase «entretien» et une phase de collecte, de traitement et d'analyse des données sur le réseau de drainage des eaux pluviales et les levés altimétrique de la zone d'étude.

Une seconde sortie de terrain a également été effectuée afin valider les résultats avec les réalités du terrain. Cette dernière étape est développée dans la deuxième partie de nos travaux.

II.2.1. Les entretiens

Outre la recherche de documents divers disponibles, des entretiens individuels de type non directif ont permis de recueillir des informations auprès des personnes ressources dont les points de vue ou analyses étaient capitales pour notre étude.

Il s'agit de plusieurs catégories de personnes choisies en fonction de leurs degrés d'implication dans l'assainissement urbain:

y' le responsable du service de l'urbanisme et de l'ingénierie des projets de la

direction des services techniques et municipaux de la mairie de Ouagadougou,

y' le chef de service de la propreté de la ville de Ouagadougou,

y' le Directeur de la Planification Urbaine;

y' le Maire de l'arrondissement de Baskuy,

y' le chef de cabinet du Ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, son service

technique, de la statistique, de la documentation et de l'information,

y' le directeur de la direction général de l'urbanisme et des travaux foncier,

y' le docteur Suzane Ouédraogo/Yaméogo (professeur à l'UFR/SVT-UO),

y' des responsables de bureau d'étude (topographie et hydrologie),

y' le président et le coordonateur de l'association AJSFB et du projet PHAYO,

y' les professeurs de géographie de l'Université de Ouagadougou.

Malgré leur richesse, les informations bibliographiques et celles obtenus grâces aux entretiens se sont révélées insuffisantes pour mieux cerner notre sujet. Aussi avons-nous entrepris de les compléter par des entretiens sur l'entretien du réseau d'assainissement pluvial avec des personnes résidant dans des zones pourvues de caniveaux, et par des observations directes sur le terrain.

11

II.2.2. Outils de collecte et traitement de données

La phase de collecte a débuté par l'observation directe du réseau d'assainissement pluvial, par le relevé des coordonnées géographiques et de l'état du réseau, ainsi que par des levés GPS pour les données altimétriques approchées de la zone (cf. planche photographique n°1). Au terme de la phase terrain, différentes données de type qualitatif ou quantitatif ont été recueillies, traitées et analysées grâce à divers outils spécifiques (logiciels ArcGIS 9.3, Arcview 3.2, SPSS16.0).

Enfin, la dernière étape nous a amené sur le terrain après les traitements des données et analyses pour la confrontation des résultats théoriques avec la réalité du terrain. Cela c'est fait avec les résidents des parcelles potentiellement exposées aux risques d'inondation et les archives des maisons de presse. Cette phase a consisté à connaître l'état des lieux lors des précédentes inondations du 1er septembre 2011 et du 28 juillet 2010.

Planche photographie n°1 : Levé au GPS sur l'Avenue du Mogho

Source : RABDO A. Avril 2011

II.2.2.1. Outils de collecte des données

Les outils utilisés pour la collecte des données sont la recherche documentaire, un guide d'entretien, une grille d'observation et un Système de Positionnement Global (GPS).

La recherche documentaire a consisté à passer en revue les ouvrages, documents et travaux de recherche disponibles ayant traités des risques en général et du risque d'inondation en particulier et aussi ceux ayant portés sur la zone d'étude. Elle a consisté aussi à la recension des évènements d'inondation, dans les archives de journaux. Cette recherche documentaire a débuté en octobre et s'est poursuivie au fur et à mesure de l'évolution des travaux. Les documents ont été consultés dans les bibliothèques et centres de documentation notamment:

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- la bibliothèque de l'institut de géographie de l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, - la bibliothèque de l'EPHE Paris,

- les centres de documentation du département de géographie, de la faculté d'hydrologie de l'Université de Ouagadougou, de l'Institut International de l'Ingénierie et de l'Eau (2iE), de la Direction Général des Ressources en Eaux (DGRE), du Centre d'Information sur la Recherche et le Développement (CIRD), où il existe, des mémoires, thèses, ouvrages généraux et techniques relatifs au thème de la présente étude,

- au sein de l'IGB, du MHU, et de la DGUTF, DGTTF, pour collecter les documents planimétriques (cartes, bases de données urbaines, et images satellites sur la ville de Ouagadougou),

- à la Direction de la Météorologie Nationale (DMN), pour l'obtention des données climatiques (hauteurs pluviométriques) et l'intensité de la pluviométrie.

Cette recherche documentaire a permis de faire une synthèse bibliographique et d'approfondir notre thème d'étude.

Le guide d'entretien a orienté les débats lors des entretiens approfondis avec des personnes ressources (cf. annexe n°2). Ces entretiens semi-directifs ont été réalisés à partir d'une majorité de questions ouvertes pour permettre à l'interviewé d'expliciter au mieux les facteurs qui concourent aux inondations pluviales.

- Une grille d'observation (cf. annexe n°1). a été utilisée pour l'observation directe de l'état du réseau de drainage des eaux pluviales. Et enfin, à l'aide d'un NAVSTAR Global Positioning System (GPS Garmin eTrex « venture HC » et Garmin GPSMAP 76CSx), les coordonnées géographiques du réseau de drainage et l'altimétrie du quartier Gounghin ont été levées.

- Aussi a-t-elle été complétée par des recherches sur le net, pour des données plus ressente et le téléchargement d'image SRTM (SRTM 90m DEM version 4)4 et de logiciel entrant dans le cadre du traitement et l'analyse des données collectées.

4 ftp://ftp.glcf.umd.edu/glcf/SRTM/GTOPO/SRTM_GTOPO_u30_n040w020/ ftp://ftp.glcf.umd.edu/glcf/SRTM/Degree_Tiles/n012/SRTM_u03_n012w002/ ftp://ftp.glcf.umd.edu/glcf/SRTM/Degree_Tiles/n012/SRTM_u03_n012w003/ ftp://ftp.glcf.umd.edu/glcf/SRTM/Degree_Tiles/n012/SRTM_u03_n012w002/, téléchargement effectué le 05/04/2011

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II.2.2.2. Traitement et analyse des données

Les données collectées ont été traitées grâce à des outils spécifiques. Toutes les données à référence spatiale, ont été harmonisées et établies en système de projection WGS_84_ UTM_zone 30N, Transverse_Mercator.

Les données sur le réseau de drainage ont été transférées avec le logiciel DNR Garmin (version 5.1.1.) et ramenées dans le logiciel SIG ArcView 3.2 pour la conversion des données en Shape file (fichier de forme). Elles ont été ensuite ramenées dans le logiciel SIG ArcGis 9.3 pour construire des « polylignes » en joignant les points dans leur ordre successif. La table de la couche du réseau de drainage (canaux) a été documentée selon les caractéristiques de la grille d'observation.

La mauvaise superposition des Shape file de la BDU (Base de Donnée Urbaine), de l'IGB et celles du MHU, nous a conduits à faire des translations et de nouvelles re-projections avec le logiciel SIG ArcGis 9.35. Des modifications ont été apporté à la limite du secteur et du canal, pour les réajuster au parcellaire et aux coordonnées GPS prisent sur le terrain.

Les images SRTM (SRTM 90m DEM version 4), ont été reclassé dans le logiciel SIG ArcGis 9.3, pour une meilleure netteté des éléments observables sur l'image. Cependant, la taille de notre zone d'étude (577,71 ha) et les différentes résolutions apportées au traitement de l'image n'ont pas permis son utilisation dans la réalisation du MNT. Cela nous à contraint à un levé au GPS, pour la collecte de données altimétriques. Ces données altimétriques ont été ensuite transféré dans le logiciel Arcview 3.2, convertit en fichier de forme (Shape file), et transféré dans le logiciel ArcGis 9.3, pour la réalisation du MNT. Par interpolation du MNT (TIN), nous avons régénéré des courbes de niveau d'un (1) et de 0,5 mètre d'équidistance, afin de réaliser un MNT plus proche de la réalité de notre zone d'étude. Les pentes ainsi obtenues par régénération des courbes de niveaux ont permises d'obtenir le sens d'écoulement des eaux dans le quartier Gounghin. Les pentes réalisées sont à l'échelle de la zone et fonction du levé au GPS, elles ne sont pas à l'échelle de la pente générale de la ville de Ouagadougou. La reclassification du MNT (TIN) en MNT Raster de quatre (4) classes nous à permise de déterminer les surfaces en fonction de la topographie.

Nous avons également eu recours à l'image satellite Quickbird panchromatique (2005), d'une résolution spatiale de 60 cm, acquise au MHU, pour une typologie de l'occupation (enjeux) de la zone. Cette image à fait l'objet d'un « subset6 » dans le logiciel Erdas Imagine 9.1.

Nous avons eu recours à ces logiciels en raison de leur interopérabilité et de leur disponibilité. Les données de la grille d'observation ont également été introduites dans une table SPSS (version 16.0) pour des analyses statistiques.

5 Les données en UTM, on été ramené en GCS_WGS_84 et ensuite re-projeté en WGS_84_ UTM_zone 30N

6 Extraction de la zone d'étude.

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Les données climatiques collectées à la Direction de la Météorologie Nationale (DMN), ont permises le calcul des Précipitations Moyennes Annuelles (PMA) sur lesquelles sont mises en évidence les variabilités interannuelles des précipitations.

Les données d'intensité de la pluie ont été traitées avec MS Excel 2007 et ont fait l'objet d'analyse statistique. L'analyse des données, est basée sur une approche cartographique, combinée avec méthode hiérarchique multicritère.

L'ensemble des données (BDU, levées GPS, courbe de niveau, images SRTM, image satellite Quickbird panchromatique d'une résolution spatiale de 60 cm, acquise au MHU, ainsi que les mesures et les observations effectuées sur le terrain) ont été intégré dans un environnement SIG ArcGis 9.3 et ArcView 3.2 pour une analyse spatiale de l'information.

II.3. Difficultés rencontrées

Ce présent travail a été passionnant, cependant, de la collecte à l'analyse des données, d'énormes difficultés ont été rencontrées. Ce sont entre autres:

y' l'impossibilité d'avoir des images satellitaires en temps réel et à faible résolution de la ville de Ouagadougou,

y' l'inexistence des données pédologiques précises de la zone d'étude, y' la non disponibilité de certaines personnes ressources des services techniques de la

municipalité et du CONASUR, à répondre à certains centres d'intérêt de l'étude, y' le manque de données altimétriques précises et densifiées de la zone d'étude, pour

obtenir une meilleure précision du MNT.

Malgré ces difficultés, nous sommes parvenus à non seulement collecter l'ensemble des informations nécessaires à notre étude, mais aussi à effectuer leur traitement et analyse.

III - CADRE D'ANALYSE

Cette phase permet une définition des concepts utilisés dans le domaine des risques d'inondation. Elle donne une vision de l'approche d'analyse des risques d'inondation.

III.1. Définition des concepts généraux

III.1.1. L'inondation

Selon le dictionnaire « Le Petit Larousse Illustré 2010 : Edition Anniversaire de la semeuse 1890-2010 « l'inondation est la submersion, lors d'une crue, des terrains avoisinant le lit d'un cours d'eau ». Cependant, Faye, et Lakhdar, (2000), considèrent que l'inondation est un risque majeur aux conséquences humaines et matérielles extrêmement préjudiciables.

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Le terme inondation fait traditionnellement référence au débordement d'un cours d'eau qui submerge les terrains voisins. Il doit évidemment être étendu aux débordements des ouvrages artificiels tels que les réseaux d'assainissement7.

Si l'inondation concerne des zones habitées, il se transforme rapidement en risque et entraîne des conséquences plus ou moins grave sur les populations, leurs biens et l'environnement8. C'est donc le contexte social qui transformera l'aléa naturel en catastrophe ou en gêne. Aussi, une approche diachronique révèle ainsi un changement d'attitude progressif et récent, dans la prise en compte du risque d'inondation dans les stratégies d'occupation de l'espace et une augmentation globale de la vulnérabilité des sociétés (Beck, 2001).

III.1.2. Notion de risque

Au sens strict, le risque se définit comme le produit de l'aléa et de la vulnérabilité (Ozer,

2004 ; MEDD, 2003, ISTED, 2004 ; Mbengue, 1997; Manche 1997). Indépendamment des disciplines le concept « risque » possède des caractéristiques communes présentes dans toutes les définitions. Il s'agit d'un « danger éventuel » désigné par l'aléa et des « dommage » appelés vulnérabilités (Hangnon, 2009).

Même si le risque est toujours associé à l'idée d'une menace, d'un danger imprévisible pouvant porter atteinte au cadre d'existence d'un individu ou d'un collectif, il ne relève d'un simple accident. Il tient compte de l'aléa, de l'imprévisibilité mais aussi d'une certaine conscience du danger lorsqu'il existe la probabilité qu'un événement néfaste est susceptible de se produire. Cependant l'aléa se transforme en risque naturel majeur quand des territoires peuplés et aménagés sont menacés. Ce qui suppose qu'un risque naturel ne tire sa dimension catastrophique non de son ampleur mais des dégâts induits pour l'homme et notamment lorsque ceux-ci touchent une zone de fort peuplement (Vanpeene, 2003).

Deux idées servent donc de supports à la notion de risque, l'aléa et la vulnérabilité. Le risque peut finalement être défini comme le résultat des « interactions entre processus physiques d'endommagement (aléas) et facteurs de peuplement (vulnérabilités).

Selon Barroca, Hubert, et Diab. (2006) le risque peut être considéré sous le double aspect : Risque = aléa x vulnérabilités ou de manière moins simpliste (Dauphiné, 2001) : Risque = F (aléa, vulnérabilité) ; où F est une relation qui dépend du problème analysé.

7 http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=3497, consulté le 23 mai 2011.

8 http://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/inondation.php4, consulté le 16/03/2011

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III.1.3. L'aléa

L'aléa (hazard en anglais), terme issu du vocabulaire des probabilités, désigne « un événement menaçant ou une probabilité d'occurrence dans une région ou au cours d'une période donnée d'un phénomène pouvant engendrer des dommages » (ONUG/DHA, 1992). Il est défini par une probabilité qui prend en compte l'occurrence et l'intensité du phénomène considéré et qui est fonction de la durée et de l'espace considérés (Dauphiné, 2001). Un aléa ne peut donc provoquer des dommages que si les organismes ou milieux y sont exposés.

Pour la présente étude, l'aléa inondation est caractérisé par le ruissellement pluvial. L'absence des données sur la hauteur de submersion, les trois barrages de la ville et aussi l'insuffisante répartition des stations pluviométriques sur l'étendue de la ville justifient le choix du ruissellement. Aussi sommes nous partis des cas d'inondation survenus dans la commune de Ouagadougou pour déterminer l'intensité et la durée des précipitations. Car, l'aléa est défini en référence à une variable aléatoire en ce sens où ses paramètres descriptifs dépendent en particulier des caractéristiques des précipitations qui leur ont donné naissance (Hingray, 1999).

L'évolution du risque et de sa prise en compte par les différents groupes sociaux est essentiellement due à la vulnérabilité (Manche, 1997). C'est donc la vulnérabilité qui porte le poids du risque.

III.1.4. La vulnérabilité

Le concept de vulnérabilité fait partie du vocabulaire des acteurs de la gestion du risque inondation depuis les années 1980 (MATE-France, 2002).

La vulnérabilité exprime le niveau de conséquences prévisibles d'un phénomène sur les enjeux. Les enjeux sont les domaines affectés par les risques, c'est-à-dire les hommes, leurs biens et les milieux dans lesquels ils vivent, nous y ajouterons les milieux naturels, les écosystèmes et les espèces. Les enjeux variant selon la nature de l'aléa9.

Selon D'Ercole (1994), la vulnérabilité est un système composé d'éléments vulnérables et de facteurs de vulnérabilité. Les facteurs de vulnérabilités étant les causes qui sont à la source ou en amont de la vulnérabilité. Le mode d'occupation et d'utilisation du sol et la croissance démographique peuvent être considéré comme des facteurs de vulnérabilité ; les personnes et les biens sont des éléments vulnérables. Les éléments vulnérables ne sont alors rien d'autres que les enjeux, qui, sont en constante transformation avec les changements d'occupation de

9 http://www.symposcience.fr/exl-doc/colloque/ART-00000132.pdf consulté le 17/03/2011

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l'espace par les hommes. Par conséquent la vulnérabilité peut varier beaucoup plus rapidement que l'aléa naturel car elle dépend de l'activité humaine.

CONCLUSION PARTIELLE

Le contexte générale et la méthodologie qui est utilisé dans le cadre de cette étude est abordé dans ce chapitre pour permettre une compréhension de l'étude. Le cadre d'analyse ici est en quelque sorte un glossaire de nos travaux afin de mieux saisir les concepts et définitions des termes clé du sujet abordé.

La forte urbanisation de la ville due à sa pression démographique est un facteur important à considérer dans l'installation anarchique des populations dans la capitale burkinabè. Les données collectées et leurs modes d'analyse par les logiciels SIG permettent une cartographie des principaux concepts développés dans ces travaux à savoir : la vulnérabilité et le risque d'inondation.

A travers ce chapitre premier, les travaux existant ou en cours de réalisation dans le cadre des risques d'inondation nous indiquent que le risque d'inondation existe lorsque nous prenons en compte l'aléa et la vulnérabilité des populations de la zone concernée par notre étude.

Le problème ainsi posé et la définition des concepts abordés, cela permet de mettre en relief les facteurs physiques et anthropiques dans le cadre des risques d'inondation à Gounghin dans le deuxième chapitre.

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CHAPITRE DEUXIEME : LES FACTEURS NATURELS, ANTHROPIQUES ET LES ACTIONS AVANT COUREUR DES CRISES D'INONDATION À GOUNGHIN

I - LES FACTEURS NATURELS ET ANTHROPIQUES DANS LES RISQUES D'INONDATION

I.1. Les facteurs naturels

L'action combinée des caractéristiques du milieu physique, climatiques et hydrographique conditionne l'apparition des inondations et leur importance.

I.1.1. Les caractéristiques géomorpho-pédologique

Le relief et les sols sont des facteurs qui permettent de comprendre l'implantation des hommes dans certaines zones. Ils expliquent la forte concentration par endroit et le sous peuplement de certaines terres.

I.1.1.1. L'aspect géomorphologique

La morphologie de la région de Ouagadougou est celle d'une plaine d'altitude moyenne de 300 m. Le relief est constitué par des buttes de cuirasses latéritiques au Sud-ouest, à l'Ouest et au Nord (altitude 320 m). La cote la plus basse de 282 mètres correspond au lit du Massili au Nord-est de la ville (Yaméogo, 2008).

I.1.1.2. La topographie

L'arrondissement de Baskuy, comme la commune urbaine de Ouagadougou, est bâti sur une vaste plaine faiblement ondulée, façonnée dans le socle précambrien, coiffée d'une cuirasse ferrugineuse plus ou moins disséquée. Les pentes sont en effet faibles et varient entre 0,5 et 1% (Yra, 2001). Les gradients de pente sont propices à la formation de ruissellement. En effet, sur un terrain plat, à faible pente comme celui de la ville de Ouagadougou, les eaux ont tendance à stagner et à s'infiltrer sous l'influence de la gravité. Cette infiltration dépend également du substratum géologique et de la nature des sols.

I.1.1.3. Les paramètres géologiques

La commune urbaine de Ouagadougou repose sur des migmatites et des granites indifférenciés (Hottin et Ouédraogo, 1975). Elle fait partie du vieil ensemble cristallophyllien

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d'âge antécambrien, aplani et recouvert d'un manteau assez continu, mais d'épaisseurs irrégulières de cuirasses et de dépôts détritiques (MHU, 1999).

La géologie du substratum influe non seulement sur l'écoulement de l'eau souterraine mais également sur le ruissellement de surface et donc la survenance des inondations ou crues dépend aussi de la perméabilité du substratum. Dans ce dernier cas, les caractères géologiques principaux à considérer sont la lithologie (nature de la roche mère) et la structure tectonique du substratum.

Carte n°3 : Géologie de la commune urbaine de Ouagadougou

Les principales formations géologiques de la ville datent du paléo protérozoïque et appartiennent au socle birimien. Les affleurements sont très rares. Le socle n'affleure que par des pointements de petites dimensions au Nord-ouest et à l'Ouest de la ville. Le substratum est constitué majoritairement de granitoïdes (cf. carte n°3).

I.1.1.4. L'hydrogéologie

Au niveau de la région de Ouagadougou le profil d'altération est complet. Les derniers niveaux de cuirasse latéritique d'âge quaternaire sont entaillés par les cours d'eau qui traversent la ville. Ils donnent naissance à des nappes superficielles de cuirasse noyée exploitées par de nombreux puits traditionnels ou modernes (Yaméogo, 2008).

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I.1.1.5. La chronique piézométrique

La chronique piézométrique la plus longue de Ouagadougou est celle du piézomètre du CIEH qui débute en juin 1978 jusqu'en décembre 2004. L'évolution piézométrique est clairement montrée par les observations du niveau statique du piézomètre du CIEH à Ouagadougou de 1978 à 2003. L'évolution temporelle du piézomètre du CIEH (nappe altérites), nous permet de comprendre la recharge de la nappe de la ville. On dispose de donnée de suivi du piézomètre du CIEH (20 m de profondeur). Ce piézomètre à été suivi de manière très détaillée (suivi hebdomadaire) à partir de l'année 2001 dans le cadre du projet « Vulnérabilité et pollution des eaux souterraines en contexte urbain de Ouagadougou ».

La figure n°1, montre l'évolution du piézomètre depuis 1978 à 2003. La recharge varie considérablement d'une année à l'autre sous l'influence des fluctuations climatiques interannuelles (filippi, et al 1990). Le niveau des hautes eaux et des basses eaux extrêmes observés sont : 6,78 m (1978) et 10,86 m (1999). La période de prélèvement va de novembre à juin tandis que la remontée commence en juillet pour culminer en octobre. C'est-à-dire qu'il y a un léger décalage entre le pic des précipitations (août) et celui de la recharge qu'il faut lier au temps de séjour. Les fluctuations naturelles ont montré que la quantité minimum de pluie nécessaire à l'augmentation du niveau de la nappe est de l'ordre de 100 mm pour déclencher le processus de recharge. La période favorable se situe à la fin du mois de juillet et au début du mois d'août s'il n'y a pas rupture de pluie.

Figure n°1 : Evolution du niveau piézométrique (piézomètre CIEH) à Ouagadougou 1978-2003 Source : Yaméogo, 2005.

Les mois de juin, juillet et août de cette dernière année (2010), présente une montée et une légère stabilité du niveau de la nappe. A partir de la fin du mois d'août, le niveau baisse de façon remarquable pour atteindre 5,23m (niveau le plus bas depuis 1978), pour ensuite entamer une autre phase de remonté (cf. figure n°2). On peut dire que la recharge des nappes

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s'opère chaque année, mais c'est la reprise par l'évapotranspiration plus importante par rapport aux apports pluviaux qui entraine la baisse continue des niveaux piézométriques de base (Yaméogo, 2008).

Figure n°2 : Evolution du niveau piézométrique (piézomètre CIEH) à Ouagadougou 2009-2010 (Rabdo A. Avril 2011).

En résumé on remarque que l'alimentation de l'aquifère par les pluies provoque une oscillation saisonnière du niveau de la nappe. C'est donc dire que cette fluctuation (tantôt exceptionnelle, tantôt déficitaire) de la pluviométrie au cours des dix dernière années (20002010), pouvait laisser prévoir une saturation de la nappe et donc un fort ruissellement des eaux lors de pluie de grande intensité et de hauteur supérieure à 100 mm.

Le fort ruissellement dans la ville peut également s'expliquer par le faible taux de couvert végétal. Dans le cadre de cette étude, une brève caractérisation du couvert végétal se veut importante dans une étude relative au risque d'inondation.

I.1.1.6. Le couvert végétal

La formation végétale initiale de la ville a connu une dégradation nette en quantité et en qualité. Seules les espèces utiles et protégées telles que le karité (Vittelaria paradoxa), le raisinier (Lannea microcarpa), etc., ont été épargnées ou conservées. Quelques espèces fruitières ou non comme le manguier (Mangifera indica), l'eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis), la pomme d'acajou (Anacardium occidentale), le caïlcédrat (Khaya senegalensis), ont été plantées à l'intérieur ou aux alentours des concessions et le long des rues.

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I.1.1.7. La nature du sol dans le processus d'inondation à Gounghin

La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. En effet, le taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention, les pertes initiales, sont fonction du type de sol et de son épaisseur10.

La zone d'étude est caractérisée par les sols hydromorphes, à spseudogley d'ensemble, à tache et concrétion à pseudogley hérité et sur matériau argilo-sableux bigarré. Ils sont en association à lithosols sur cuirasses ferrugineuse et sols ferrugineux tropicaux remaniés sur matériau argilo-sableux en profondeur11. Ils se retrouvent aux abords des barrages et des marigots avec une faible capacité de gonflement et un fort potentiel asphyxiant peu favorable à l'activité biologique. Localisés sur les terrasses alluviales, ils appartiennent à la classe des sols hydromorphes peu humiphères à pseudogley. Ce sont des sols dont les caractères sont dus à une évolution dominée par l'effet d'un excès d'eau en raison d'un engorgement temporaire ou permanent d'une partie ou de la totalité du profil. Cet excès d'eau peut être dû soit à la présence ou à la remontée de la nappe phréatique, soit au manque d'infiltration des eaux pluviales provoquant une nappe perchée ou un engorgement de surface12. Leurs textures (composition en argile ; limon : fin et grossier ; sable : fin et grossier) varient en fonction de la profondeur dans le profil. Le sol de Gounghin à un taux d'argile compris entre 9 et 34%.

Leur caractère d'engorgement temporaire ou permanent d'une partie ou de la totalité du profil favorise un ruissellement en début de saison des pluies. Toute chose qui contribue au risque d'inondation dans ce quartier. La connaissance des facteurs climatique se veut également importante pour une meilleure compréhension du ruissellement dans notre zone d'étude

I.1.2. Les caractéristiques climatiques de la ville de Ouagadougou

La commune de Ouagadougou par sa situation géographique, bénéficie de l'influence du climat nord soudanien. La répartition des saisons est sous la dépendance du FIT, zone de convergence des deux principaux flux d'air : l'harmattan et la mousson.

I.1.2.1. Caractéristiques des variations mensuelles des précipitations

Pour cette étude on retiendra comme référence la station de Ouagadougou aéroport. On dispose d'une chronique de mesure de 30 ans (1981-2010). Sur les trente années d'analyse de la pluviométrie, la moyenne interannuelle est de 723,36 mm avec un écart type de 90,11 mm.

10 http://echo2.epfl.ch/e-drologie/chapitres/chapitre2/chapitre2.html, consulté le 28/03/2011.

11 Source : BUNASOL, carte morphopédologique des provinces du Kadiogo et du Bazega : 1/100000.

12 http://www.fao.org/DOCREP/005/Y3948F/y3948f09.htm, consulté le 16/05/2011

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Le minimum pluviométrique est intervenu en 1984 (571,4 mm), année au cours de laquelle on a enregistré un déficit de 151,96 mm. Le maximum, pour sa part est survenu en 2009 (923,6 mm) avec un excédent de 200,23 mm (soit 27,68%) par rapport à la moyenne interannuelle.

Figure n°3 : Variation mensuelle des précipitations à Ouagadougou entre 1981 et 2010.

Source: DMN, 2011, Rabdo, A. mars 2011

La figure n°3 illustre les variations des précipitions mensuelles de la ville de Ouagadougou sur la série chronologique de 30 ans (1981-2010). La pluviométrie varie de 0 mm (décembre, janvier, février) à 212 mm (août) avec une moyenne mensuelle de 60,28 mm. Les mois de juillet, août et septembre concentrent l'essentiel du cumul saisonnier. Ils représentent 71,23% du cumul pluviométrique des moyennes mensuelles.

Les inondations sont souvent observées durant ces périodes. Toutefois, la ville de Ouagadougou connaît aussi des inondations au début de la saison à cause de la pluviosité ou de l'intensité des précipitations.

I.1.2.2. L'intensité des pluies comme facteur de risque d'inondation

L'analyse des intensités de pluie extrême est un des éléments majeurs de l'étude du risque d'inondation, car l'intensité des pluies reste l'un des principaux facteurs du phénomène de ruissellement. Les résultats du dépouillement des pluviogrammes des évènements pluvieux, qui ont provoqué des inondations à Ouagadougou sont présentés dans le tableau et les pluviogrammes ci-dessous.

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Tableau n°1 : Inondations liés aux évènements pluvieux à Ouagadougou

jour et année

Hauteur de pluie

lundi 20 mai 1991

105,2 mm

samedi 31 juillet 1999

66 mm

lundi 26 août 2002

58,3 mm

dimanche 29 juin 2003

62,1 mm

dimanche 10 juillet 2005

75,7 mm

dimanche 26 août 2007

116,7 mm

samedi 19 juillet 2008

43,6 mm

mardi 1er septembre 2009

261,3 mm

mercredi 28 juillet 2010

70,4 mm

Source : DMN, RABDO A. Mars 2011

Il est à remarquer qu'excepté les mois de mai et septembre respectivement des années 1991 et 200913, les événements pluvieux extrêmes ayant engendré des inondations à Ouagadougou, ont lieu au cours des mois de juillet et août.

Figure n°4 : Pluviogrammes de différentes inondations à Ouagadougou

Source : DNM, RABDO A. Mars 2011.

Les différents pluviogrammes ci-dessus, attestent de l'intensité des pluies et de leur répartition spatio-temporelle.

13 Selon l'enregistrement fait à Ouagadougou aéroport et le dépouillement des pluviogramme faite à la D.M. N - Somgandé, la pluie du premier septembre 2009 est celle enregistré par le pluviographe du 31 août 2009, retiré le premier septembre à 07h48. Celui du premier septembre a été posé à 07h50. La pluie du premier septembre ayant débuté à 4h35 du matin et prise fin à 16h, avec 263,3 mm, cette hauteur d'eau lui est attribué officiellement.

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L'analyse de ces pluviogrammes révèle une disparité temporelle dans la répartition de la pluviométrie. En effet, la quantité de pluie tombée se concentre dans les toutes premières minutes ou heures de la pluie (2007, 2009 et 2010). Ces précipitations tombent la plupart du temps sous forme d'averses, souvent concentrées sur plusieurs minutes, parfois de façon consécutive, ou quelques heures (pluie de 2009). C'est ce qui les rend redoutables. En effet, la pluie du 1er septembre 2009 à enregistré une intensité de 258 mm/h en 10 minute entre 07h et 7h10 ; 152 mm/h de 06h40 à 07h10 et 140 mm/h de 06h10 à 07h10.

En un jour ou quelques jours, il tombe parfois l'équivalent de plusieurs mois de précipitations. Ainsi, les précipitations du 26 août 2007 (116,7 mm), du 20 mai 1991 (105,2 mm) et du 31 août 2009 (261,3) dépassent celles de la moyenne mensuelle de mai, juin et de septembre de la série de 1981 à 2010. Pour la seule journée du 1er septembre 2009, Ouagadougou a été arrosée par 263,3 mm de pluie en 12 heures.

Les épisodes de pluies qui s'abattent sur la ville de Ouagadougou, en peu de temps conduisent à de forts ruissellements et à des accumulations d'eau.

L'analyse des séquences pluvieuses de la DMN, révèle que les inondations des quatre dernières années (août 2007, juillet 2008, septembre 2009 et juillet 2010) sont en partie liées à un cumul pluviométrique supérieur à 100 mm avant les dates des inondations.

En réalité, le mois d'août 2007 a connu en 12 jours de pluie, 173 mm d'eau avant la date du 26 août (116,7 mm). Avant le 19 juillet 2008, il a été enregistré à la station de ouaga-aérodrome un cumul de 134,9 mm d'eau à la veille de du 19 juillet où il a été enregistré 43,6 mm. Tout comme les dates précédente, le mois d'août 2009 a connu une pluie mensuelle de 197,6 mm enregistré en 14 jours de pluie à la date du 31 août. L'inondation du 1er septembre 2009 (263,3 mm) survient après un mois d'intense pluviométrie. Le 28 juillet 2010 (70,4 mm), date des inondations, on a enregistré également une hauteur d'eau de 114,3 mm avant le 28. Cela en 27 jours de pluie.

En conclusion, il est à retenir que si les évènements pluvieux précédant directement ceux donnant lieu à des inondations, ils contribuent à la saturation des sols s'ils sont d'une grande quantité. Le ruissellement de surface devient important avec l'intensité de pluie, l'abondance de la quantité d'eau tombée et la répétitivité de la pluie. L'ensemble de ces conditions engendre des inondations pluviales qui sont de ce fait, liées à l'intensité et à la durée de la pluie. Ce qui signifie que le sol a déjà absorbé trop d'eau et a atteint son seuil de saturation. Une connaissance du réseau hydrographique apparaît importante pour cerner d'autres facteurs d'inondation liée à la pluviométrie et à son intensité.

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I.1.3. Ruissellement et inondation à Ouagadougou 1.1.3.1. Caractères généraux du climat

Le climat du centre du Burkina est un climat tropical de type soudanien à deux saisons très contrastées : une saison sèche et chaude de sept mois (novembre à mai) et une saison des pluies sensiblement plus fraiche de cinq mois (juin à octobre). La pluviométrie annuelle de l'ordre de 800 mm est très variable dans le temps et dans l'espace. Les statistiques montrent que les pluies de plus ou moins 10 mm représentent plus de 45% de l'ensemble des pluies. Cela ne signifie pas pour autant que les pluies sont quasiment abondantes.

De 1968 à 1995, les zones sahéliennes et soudano-sahélienne ont connu une sécheresse aggravée par des déficits pluviométriques de 25% entre 1968 et 1992. En 1983, les déficits ont atteint et dépassés 50% dans certaines régions entraînant la mort très précoce de centaines de milliers de têtes de bétail et l'effondrement des produits agricoles.

Depuis 1995, on a constaté une augmentation sensible de la pluviométrie qui demeure déficitaire. Mais surtout des épisodes pluvieux diluviens pendant lesquels l'intensité des pluies a atteint des valeurs de 20 à 40 mm en 1/4 d'heure, voir d'avantage. Tel fut le cas au Sénégal occidental, en Mauritanie orientale, au Niger septentrional ou au Burkina Faso où ces évènements ont été à l'origine de crues et d'inondations soudaines, destructrices et meurtrières aux lourdes conséquences socio-économiques.

Ainsi, le 1er septembre 2009, et pendant plus de 12 heures, des pluies intenses se sont abattues sur la ville de Ouagadougou et sa région. Ce jour là, la station météorologique a enregistré une hauteur d'eau totale de 263,3mm ; un cumul important dû à l'alternance d'épisodes pluvieux abondants et très intenses et d'épisodes plus calmes, d'intensité normale. Le pluviogramme du 1er septembre 2009 présenté ci-dessus précise ces faits : 6h10 et 6h30, par exemple l'intensité a atteint 25mm en 10mn, 44mm en 15mn et 56mm en 20mn.

Cet événement climatologique a généré un ruissellement généralisé, le débordement des drains naturels (ravines) et des drains aménagés (canaux), l'inondation des bas fonds souvent bâtis, le débordement des eaux des barrages par-dessus les digues mal entretenues qui entourent les retenues et l'inondation des quartiers proches des barrages (Dapoya, Ouidi, Tanguin,...).

1.1.3.2. Interprétation du phénomène

L'agglomération ouagalaise s'est développée et continue de s'étendre sur une surface ne présentant pas d'importants contrastes altimétriques. Pourtant les ravines naturelles ou le

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canal de drainage des eaux ruisselées orientées Sud - Nord rejoignent les barrages qui ont été construits dans la partie la plus basse de la ville. Autrement dit, toute pente si faible soit elle, est naturellement empruntée par le ruissellement.

1.1.3.3. Les modalités du ruissellement

Dans les villes industrielles, l'espace bâti, la voirie bitumée y compris les passages favorisent le ruissellement. Le sol `'imperméabilisé» interdit l'infiltration de l'eau de pluie, et ce même lorsque la pluie est peu intense (10 mm et 20 mm) et les pentes faibles. Les canaux et les égouts suffisent en général pour évacuer les eaux de ruissellement dans ces villes.

À Ouagadougou, ville de plaine où se juxtaposent des quartiers datant de la période coloniale, des quartiers modernes comme Ouaga 2000 et les quartiers traditionnels comme Gounghin, la situation est différente. Dans les quartiers de la ville coloniale, seules les rues et les avenues principales bitumées sont longées de canaux destinés à évacuer les eaux de ruissellement pendant la saison des pluies. L'entretien de ces canaux laisse à désirer. Pendant la saison sèche, les feuilles des arbres s'y accumulent tout comme le sable et des déchets divers. À Ouaga 2000, quartier administratif et résidentiel, les rues sont bitumées et le réseau d'assainissement et de drainage relié à une station d'épuration est entretenu assez régulièrement. Dans les quartiers traditionnels, les rues ne sont pas bitumées, elles sont souvent encombrées de déchets de toutes sortes dont la collecte est épisodique.

Lorsque survient un épisode pluvieux plus ou moins long accompagné de pluies orageuses et intenses, le ruissellement se manifeste immédiatement. Les caniveaux et les canaux bitumés encombrés de matières végétales et minérales, d'ordures ou encore de déblais divers ne peuvent pas évacuer les eaux qui débordent. Elles empruntent alors les rues transformées en ruisseaux et se répandent dans les jardins et les cours des concessions avant de s'accumuler dans les dépressions où très souvent des lotissements ont été crées. Ainsi passe- t- on du ruissellement à l'inondation dans les bas fonds à l'occasion des évènements pluvieux exceptionnels.

En 2009, le ruissellement et l'inondation de nombreux quartiers (Gounghin, Ouidi, Dapoya,...) ont eu pour principale cause l'intensité de la pluie plus que la pente. Le défaut d'entretient des caniveaux et des canaux de drainage d'une part et d'autre part, l'impossibilité pour les barrages d'accueillir ou d'absorber de telle quantité d'eau. Il est vrai que ces barrages réalisés pendant la période coloniale sont victimes d'un alluvionnement annuel considérable qui réduit d'autant leur fonction de collecteur d'eau. Le dévasement et le curage de ces plans d'eau, possibles en saison sèche, est une opération exceptionnelle ! En 2009, le niveau des

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plans d'eau ayant atteint le niveau des digues qui les ceinturent, le trop plein s'est déversé dans les quartiers de la rive sud.

La conjonction de tous ces faits explique l'ampleur du désastre survenu à Ouagadougou cette année là.

I.1.4. Les caractéristiques hydrographiques de la ville de Ouagadougou

Sur le plan hydrographique, la commune de Ouagadougou occupe une partie du bassin versant du Nabaouli, affluent du Massili, lui-même affluent de la rive droite du Nakambé (Escourou, 1991). L'affluent principal qui traverse la ville est coupé par quatre barrages dont trois collinaires14, le barrage de Boulmiougou au sud-ouest de la ville et les barrages n° 1, 2, et 3 qui se succèdent au nord et constituent le réceptacle d'une partie des eaux pluviales.

Avec l'urbanisation, les principaux marigots de la ville ont été aménagés en canaux « bétonnés » et constituent ainsi le réseau de drainage des eaux pluviales. Cela a entrainé l'augmentation des superficies imperméables avec un accroissement du ruissellement au détriment de l'infiltration.

Quatre principaux canaux servent maintenant d'axes de drainage dans le bassin de Ouagadougou (cf. carte n°4) :

y' le marigot du Kadiogo ou canal du Moro Naba, traverse les secteurs 2, 3, 7, 8, 9,11 et 12 de la ville. Long de 4,3 km, il draine un bassin versant moyennement urbanisé, joue un rôle d'égout en déversant les eaux de ruissellement et les eaux usées de la zone industrielle de Gounghin dans le barrage n°2;

y' le marigot de Zogona traverse la zone universitaire, les secteurs 13, 14 et 30 de la ville pour rejoindre le canal central dans la forêt classée;

y' le marigot de Wemtenga parcourt les secteurs 27, 28 et 29 et reçoit les eaux usées de la Maison d'Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) ;

y' le marigot central draine les eaux pluviales des secteurs 3, 4, 5, et 12 ainsi que celles du marché central et les environs de l'hôpital Yalgado Ouédraogo, et a pour exutoire le pied de la retenue du barrage n°3. Il débouche dans la forêt classée située en aval du barrage n°3.

Toutes ces eaux vont dans le Nakambé qui ne présente pas d'écoulement à l'exutoire en dehors des épisodes pluvieux. Les différents canaux jouent un rôle important dans l'assainissement de la ville. Toutes les eaux pluviales collectées sont drainées vers ces exutoires. Cependant ces canaux sont les lieux de déversement d'eaux usées domestiques et

14 Situé sur le lit du marigot constituant l'affluent principal.

d'accumulation d'ordures ménagères, obstruant l'écoulement des eaux pluviales, ce qui augmente très souvent les risques d'inondation. Les risques d'inondation sont énormes pour les populations riveraines des marigots et des barrages lors des fortes pluies, en raison de l'accroissement du ruissellement. Outre les facteurs physiques, divers facteurs d'origine anthropique entraînent une amplification des phénomènes d'inondation.

29

Carte n°4 : Réseau hydrographique de la ville de Ouagadougou

30

I.2. Les facteurs anthropiques dans le processus d'inondation

L'occupation et/ou l'utilisation des terres dans les zones basses, toute modification de l'occupation du sol (déboisement, pratiques agricoles, etc.) constituent la première cause d'aggravation des inondations. Ces facteurs favorisent une augmentation du ruissellement, un écoulement plus rapide et une concentration des eaux. À Gounghin, ce sont certaines pratiques humaines, les canaux d'évacuation des eaux pluviales et l'étalement urbain qui sont déterminants.

I.2.1. Evolution et répartition spatiale de la population

L'évolution et la répartition des populations dans une zone donnée est un facteur important dans la détermination de la vulnérabilité face au risque d'inondation.

I.2.1.1. Evolution de la population

D'après le dernier recensement, la population de Ouagadougou est en 2006 de 1 475 223 habitants. La croissance galopante (7,2% par an entre 1975 et 1996 et de 4,2% entre 1996 et 2006) est également entretenue par l'exode rural et par l'attrait irrésistible que représente la grande ville sur le monde rural du fait de son armature urbaine assez complète (Compaoré, 1993. Fournet et al., 2008.). Cette dynamique démographique conduit à la croissance spatiale de la ville qui se manifeste par l'étalement de la périphérie. Ce qui amène Fournet et al., (2008) a constaté qu'entre 1983 et 1996, la population a été multipliée par 1,5 alors que la surface de la ville lotie a quintuplé, passant de 24 à 124 km2. Aujourd'hui cette superficie est estimée à 191,4686 km2 (SDAU, 2003 cité par Da et Sanou, 2003) dont 70,04 km2 de surface urbaine non lotie (Vallee, et al. 2006).

Malgré son fort taux d'urbanisation, la zone d'étude connait une expansion des constructions dans les zones autrefois considéré comme inconstructible. Les abords du cours d'eau du canal du Moro Naba font de plus en plus l'objet d'occupation.

I.2.1.2. Répartition spatiale de la population

Le territoire communal est actuellement structuré en 30 secteurs urbains regroupés en cinq arrondissements auxquels sont rattachés 17 villages15. Dans ses limites actuelles, la commune de Ouagadougou couvre environ 30 250 hectares incluant les territoires des villages rattachés.

15 Cette structuration est toujours d'actualité en attendant l'application de la loi n°066-2009/AN du 22 décembre 2009.

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La superficie aménagée de la ville serait actuellement d'environ 21 750 hectares (mairie de Ouagadougou, 2006).

L'arrondissement de Baskuy dans lequel est située notre zone d'étude est l'un des cinq arrondissements que compte la commune urbaine de Ouagadougou16. Il est situé en plein coeur de la commune urbaine et composé de douze secteurs (secteur n°1 à 12), a une superficie de 33 Km2 et compte 195 793 personnes. Il représente 13,3% de la population de la commune urbaine de Ouagadougou. L'arrondissement de Baskuy occupe 6,4% de la superficie de la ville et a une densité de 5 933,1 Hbts/Km2 (cf. tableau n°2 ci-dessous).

En raison de sa position au centre ville et de son ancienneté, Baskuy passe pour être l'arrondissement ayant la plus forte concentration de population.

Tableau n°2 : Densité des arrondissements de la commune urbaine de Ouagadougou

Lieu de
résidence

Population

Superficie
(km2)

Densité
(Hbts/Km2)

Superficie

(%)

Population

(%)

Baskuy

195 793

33

5 933,1

6,4

13,3

Bogodogo

426 185

105

4 058,9

20,3

28,9

Boulmiougou

449 519

110

4 086,5

21,2

30,5

Nongremassom

220 891

136

1 624,2

26,3

15,0

Sig-Nonghin

182 835

134

1 364,4

25,9

12,4

Total

1 475 223

518

2 847,9

100

100,0

Source : (Bayala/Ariste, 2009).

I.3.Typologie de l'habitat et du logement dans l'espace urbain de Ouagadougou

La typologie de l'habitat est un des éléments pris en compte dans le cadre des inondations. Dans la ville de Ouagadougou, quelque soit l'arrondissement, plus de la majorité des ménages vit dans des maisons individuelles simples. Ils représentent 68,7 % de l'habitation (Bayala/Ariste, 2009).

En ce qui concerne le tissu urbain à Gounghin, on distingue un quartier fortement urbanisé. C'est une zone à habitat structuré comprenant des bâtis à haut standing comme à Gandin situé au Sud-est du quartier. Le reste du quartier est composé de zones urbanisées loties comportant des habitats de standing moyen à très bas.

L'habitat à Gounghin se caractérise également par les bâtiments à plusieurs logements (non immeuble). Leur proportion est de 24,3% à Baskuy (Bayala/Ariste, 2009).

Dans les zones urbaines, les habitations de plus en plus modernes à matériaux définitifs tendent à faire place à l'utilisation de matériaux tels que le banco ou le banco amélioré qui est toujours de mise en zone rurale et zone non lotie. La majorité des sols des bâtiments sont en ciment (Sanon, 2001).

16 Baskuy, Bogodogo, Boulmiougou, Nomgremassom, Sig-Nonghin.

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Les observations sur le terrain ont permis de constater le développement de certaines constructions aux abords des cours d'eau. Le bâti par sa topographique, ainsi que les traits caractéristiques des habitations les prédispose à une vulnérabilité certaine.

L'urbanisation accélérée, la répartition spatiale de la population et la typologie de l'habitat a parfois un impact sur la gestion urbaine, et sur les processus hydrologiques. Elle a pour conséquences l'imperméabilisation des sols induisant une augmentation des volumes d'eau de ruissellement et l'accélération des écoulements, toutes choses qui concourent à des inondations dans une zone donnée.

I.4. La voirie urbaine comme facteur d'inondation à Gounghin

Dans la commune de Ouagadougou, on distingue trois types de voies qui sont : la voirie primaire, la voirie secondaire et la voirie tertiaire.

Les arrondissements de Baskuy, Nongremassom et de Bogodogo ont les proportions importantes de voiries bitumées. Ce pendant 11% de la voirie bitumée dans l'arrondissement de Baskuy est dégradé. La forte proportion de voies (primaire, secondaire et tertiaire) bitumées dans l'arrondissement de baskuy laisse prévoir le niveau de ruissellement lors des pluies. En effet, dans le quartier Gounghin, l'infiltration des eaux lors des pluies est faible. Une forte quantité d'eau tombée ruisselle vers le canal du Moro Naba, canal qui a joué un rôle important lors des inondations du 1er septembre 2009 à Gounghin.

II - LES ACTIONS AVANT COUREUR DES CRISES D'INONDATION

À Ouagadougou et plus singulièrement à Gounghin, la cause des inondations est très souvent liée à l'installation d'habitations, de services ou de commerces à proximité des canaux. L'installation et/ou l'occupation de ces zones amène à se poser la question du mode d'occupation et d'accès au sol.

II.1. L'occupation du sol dans le processus de risque d'inondation

L'insuffisance de la production foncière publique est à l'évidence un des facteurs de la formation d'aires urbanisées hors lotissement légal, mais elle n'en explique nullement les formes. La dévolution des droits d'usage relevait, à l'origine, exclusivement des chefs de terre, descendants des premiers occupants du sol, mais elle est, au moins depuis les années 70 si l'on en croit Marcel Poussy, une prérogative de tous les chefs coutumiers sans distinction, voire même de certains chefs de famille qui, en raison de leur établissement ancien dans un quartier et de leur autorité sociale, se sont arrogés ce droit (Poussy, 1975).

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À Ouagadougou, on distingue de nos jours deux types d'occupations:

- l'occupation régulière dans le cadre des aménagements légaux. Elle est régie par des cadres juridiques et réglementaires en matière d'urbanisme.

- l'occupation irrégulière dans les quartiers non lotis insalubres, aménagements non planifiés qui échappent à toute réglementation17.

Avant la RAF (Réorganisation Administrative et Foncière)18, l'occupation des terres était assurée par le régime foncier coutumier en vertu du caractère inaliénable de la terre et le régime réglementaire dont les garanties étaient l'immatriculation, le certificat administratif et le livret foncier. Avec la RAF, la sécurité d'occupation est garantie par l'un des titres suivants : le permis d'habiter, le permis d'exploiter, l'arrêté d'affectation, l'arrêté de mise à disposition, le bail, le titre de propriété et le titre foncier.

L'attribution des terrains est le premier mode d'accès au terrain, ensuite viennent l'achat, l'héritage et le don. Le système d'accession aux parcelles est tel que malgré le nombre de parcelles existantes, la demande reste insatisfaite. Cela encourage parfois certaines personnes à l'acquisition de parcelle par des pratiques souvent douteuses.

II.1.2. Les pratiques d'acquisition de parcelles

La difficulté d'accès des pauvres à la terre urbaine est de plus en plus accentuée par des pratiques anormales dans le foncier. Les pratiques anormales dans le cadre des lotissements et d'attribution de permis de construire causent aujourd'hui le problème d'installation anarchique des populations dans les zones inondables. En effet, le constat sur le terrain témoigne d'une installation d'habitats, de commerces, de services, dans le lit supérieur du canal du Moro Naba. Selon le code de l'urbanisme et de la construction au Burkina Faso19 (Titre V : chapitre II ; Titre VI : chapitre I, II, et III), ces installations démontrent le manque de rigueur et de fermeté, et des anomalies dans les processus de lotissements et d'attribution des permis de construire. Ces comportements posent également le problème d'assainissement et d'environnement dans ces zones d'installations anarchiques.

17 Parfois dans les quartiers lotis, on constate des installations illégales dans des surfaces hors zone de lotissement. C'est le cas à Gounghin où nous avons constaté l'installation d'habitat et d'infrastructures commerciaux dans les servitudes des cours d'eaux.

18 Loi 014 /96/ADP du 23 mai 1996 portant Réorganisation Agraire et Foncière et son décret d'application du 06 février 1997. (RAF 1984, RAF 1991, RAF 1996).

19 Loi N°017-2006/AN du 18 mai 2006.

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II.2. L'environnement et l'assainissement urbain à Gounghin

L'assainissement de la commune de Ouagadougou comprend trois volets : le drainage des eaux pluviales, l'évacuation des eaux usées et la gestion des ordures ménagères.

II.2.1. Le réseau de drainage des eaux pluviales

Le réseau de drainage des eaux pluviales (tableau n°3) est concentré au centre de la ville.

Tableau n°3 : Répartition des ouvrages hydrauliques dans les différents arrondissements

Caniveaux longueur (m)

Bétonnés

Terre

collecteurs

Total

Pourcentage

(%)

Baskuy

124 286

4 307

5 514

134 107

41,04

Bogodogo

44 403

663

4 923

49 989

15,30

Boulmiougou

29 477

72673

0

102150

31,26

Nongremassom

39 217

900

0

40 117

12,27

Sig-Nonghin

218

135

0

353

0,11

Total

237 601

78678

10 437

326 716

100

Source: Mairie de Ouagadougou, DGSTM, 2004

L'évacuation des eaux pluviales se caractérise par la faiblesse du réseau par rapport aux besoins. Généralement construits à ciel ouvert, les ouvrages de drainage sont rarement entretenus, et souvent encombrés par divers matériaux solides et liquides jetés par les riverains, empêchant l'écoulement correct des eaux de pluie. Dans le quartier Gounghin nous avons constaté, un non dallage et un bouchage de certains canaux par les ordures ménagères. Les ouvrages réalisés n'ont pas été entretenus alors que les populations urbaines n'ont cessé de croître. Aujourd'hui, l'état défectueux de la plupart des ouvrages (canaux, routes, réseaux d'égouts...) créent des problèmes environnementaux et de santé publique.

En plus des rejets des eaux usées dans ces canaux, le lessivage des murs construits en terre crue entraîne dans les canaux une charge très élevée en sables et argiles qui les obstruent (Compaoré, 1993). Ces actes d'incivisme s'accroissent au jour le jour malgré leur interdiction par l'alinéa 4 de l'article 3 du chapitre I, de l'arrêté municipal N° 2008-150/CO/SG/DP portant interdiction de déverser des déchets sur le territoire de la commune de Ouagadougou. Les observations de terrain révèlent que certains canaux disparaissent sous les dépôts et d'autres sont colonisés par la végétation qui pousse sur les apports terreux non évacués.

Le réseau dans une proportion de 31,6% présente un minimum de deux points d'obstructions par canal. Le constat sur le terrain a montré des records de treize points d'obstructions sur l'Avenue Josèphe Ouédraogo et de dix points sur la rue de l'Olympisme et celle de Grenoble. Les obstructions sont le plus souvent le résultat des ordures déposées par les ménages voisins et les riverains (cf. planche photographique n°2). D'après les entretiens et observations de

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terrain, 36,6% du curage des canaux sont effectués à intervalle de 3 et 5 mois. Le plus récent date de moins d'un mois et a eu lieu sur la rue "Kon deng wondbo" situé dans la zone de Gandin au secteur 8.

Planche photographique n°2 : Présence d'ordures dans des canaux sur la rue Kon deng Rogom Source : RABDO A. Avril 2011

Le manque d'entretien et de nettoyage régulier des canaux rend de plus en plus difficile le passage des eaux de pluie. Cette difficulté est aussi liée aux dimensionnements du réseau. En effet, les caniveaux sont souvent sous dimensionnés pour des événements plus rares mais le deviennent aussi au fil du temps avec l'urbanisation progressive du milieu ou de la zone

(Maksimovic, 1993 cité par Hingray, 1999). Le réseau d'évacuation des eaux pluviales dans ces conditions déborde au sein de la ville du fait d'un dépassement local de sa capacité. De fait, les ouvrages d'évacuation des eaux pluviales deviennent une autre source d'inondation (Dupuy et al, 1987 cité par Garry et al, 1996).

Selon les responsables municipaux chargés de l'assainissement, l'entretien a lieu chaque année. Cet entretien se fait en régie par les services municipaux, et en entreprise par des services et structures externes exerçant dans le domaine (cf. planche photographique n°3). Le curage en régie signifie que l'entretien se fait tout au long de l'année par une équipe permanente de la municipalité. En revanche le curage en entreprise est ponctuel et se fait à l'approche de l'hivernage, par des entreprises recrutées par la municipalité. Il faut noter cependant, qu'une priorité est accordée aux canaux primaires. Dans la commune urbaine de Ouagadougou, le curage des canaux est effectué par l'Association des Jeunes Sans Frontière du Burkina (AJSFB) située dans le quartier Gounghin. Cette tâche est faite en partenariat avec le service d'hygiène de la municipalité qui accompagne l'association en matériel et équipement d'assainissement.

36

Planche photographique n°3 : Processus de curage de canal sur l'avenu Naba Zombré

Source : AJSFB

Malgré le curage des canaux, lors de la saison des pluies (3 à 4 mois par an), les inondations sont fréquentes et peuvent entraîner des pertes aussi bien matérielles (habitations, routes, ponts, infrastructures publiques et privées, etc.) qu'humaines !

II.2.2. Processus d'évacuation des eaux usées

Les marigots (réseau hydrographique) cités plus haut constituent l'exutoire naturel. Ils coïncident avec ceux des eaux usées, car le réseau est unitaire à Ouagadougou.

Le marigot du Moro Naba évacue les eaux de la zone industrielle de Gounghin et celle des secteurs environnant vers le barrage n°2. Toutes les eaux usées du centre ville et de la zone industrielle sont en réalité déversées dans le parc Bangré Wéogo.

II.2.3. Les aspects de la gestion des ordures

La production de déchets solides dans la ville de Ouagadougou est estimée à plus de 300 000 tonnes par an depuis l'an 2000. Seulement 50% de ces quantités sont évacuées dont 35% par les services techniques municipaux, 10% par le secteur privé et 5% par les groupements associatifs. Les déchets non évacués s'entassent sur des terrains vagues ou dans des décharges non contrôlés (Mairie de Ouagadougou, 2006).

Sur la base d'une production d'ordures ménagères de 0,65 kg/habitant/jour, 0,24 tonnes/habitant/an et 0,24 m3/habitant/an en 1993, et tenant compte de la croissance de la population, les productions globales attendues sont : (tableaux n°4)

37

Tableau n°4 : Productions d'ordures ménagères attendues

Année

Production (tonnes)

1995

225

862

2000

316

729

2005

444

227

2010

623

018

Source : DGSTM, 1998.

La gestion des ordures dans la commune de Ouagadougou reste préoccupante face à leur présence massive dans les canaux d'évacuation des eaux pluviales.

CONCLUSION PARTIELLE

Les caractéristiques de la zone d'étude ne présentent pas de différences particulières comparativement à la commune urbaine de Ouagadougou. Les aspects physiques abordés révèlent un substratum géologique hétérogène, une pluviométrie très irrégulière et caractérisée par de fortes intensités au début des averses. La géomorphologie et la topographie montrent une surface plane d'altitude moyenne de 300m. Les sols et la végétation sont sous la dépendance des climats actuels et anciens, mais aussi du modèle et des matériaux sur lesquels ils se sont formés.

Sur le plan humain, il ressort que l'arrondissement de Baskuy dans lequel se situe le quartier Gounghin est peuplée et fortement urbanisé ; il offre un habitat structuré comprenant des bâtis à haut standing, de zones loties comportant des habitats à standing moyen à très bas. Les habitations de plus en plus modernes à matériaux définitifs tendent à faire place à l'utilisation de matériau tel que le banco ou le banco amélioré. L'installation anarchique des populations est également un des phénomènes observés dans la zone.

L'assainissement reste cependant un des problèmes majeurs dans le quartier. En effet, l'irrégularité du curage des canaux laissent apparaitre des canaux complètement obstrués par des comportements d'incivilité des populations.

La forte urbanisation, l'occupation anarchique et l'obstruction des canaux sont ici des signes avant coureurs de risques d'inondation à Gounghin. Il est alors important et nécessaire de déterminer les zones les plus vulnérables et les plus exposées aux risques d'inondation. Pour cela le modèle numérique de terrain semble l'outil privilégié.

LA DETERMINATION DES RISQUES

D'INONDATION À TRAVERS LE MNT

DEUXIEME PARTIE :

38

39

CHAPITRE PREMIER : L'ELABORATION DU MODELE NUMERIQUE DE TERRAIN

I - DEFINITION ET TYPE DE MNT UTILISE DANS LA MAITRISE DES RISQUES D'INONDATION A GOUNGHIN

Selon Charleux, (2001), il est nécessaire de se donner des outils tels que le MNT pour une cartographie du risque d'inondation.

I.1. Esquisse de définition du MNT

Le Modèle Numérique de Terrain (MNT), est une information numérique renseignant le relief de la surface topographique (Charleux, (2001). Il est également une représentation numérique du terrain en termes d'altitude. Il fournit des renseignements non seulement sur les formes du relief mais également sur leur position. Les procédés d'obtention des élévations sont divers : soit des levés sur le terrain, soit par acquisition d'images aériennes ou satellitaires optiques et radar avec des prises de vue stéréoscopiques (Hocine, et al 2007).

L'objectif du MNT est de décrire numériquement et le plus fidèlement possible une surface topographique. Pour modéliser la réalité du terrain, il faudrait une infinité de points (Baudemont, 1999 ; Polidori, 1995). Il faut donc choisir un nombre « adéquat » de point d'échantillonnage répartis de façon homogène dans l'espace. C'est à partir de ces échantillons significatifs que les logiciels informatiques élaborent au mieux le modèle (Hubert, 2001)

I.2. Les différents types de MNT

Il existe deux principaux modes de représentation de l'information topographique (Carter, 1988) : les modèles raster et vecteur.

I.2.1. Le MNT Raster

Le modèle raster est constitué d'une matrice d'altitude régulière dont chaque point porte une information d'altitude qui est considéré comme l'altitude moyenne de l'élément de surface (pixel). C'est une structure habituelle des MNT. De la dimension de la maille choisie découle la résolution spatiale planimétrique, la finesse du MNT et donc le volume du fichier des données. Ce modèle présente l'inconvénient d'occuper, par la redondance d'informations, un espace de stockage plus grand que les modèles TIN, mais présente l'avantage d'être un document plus soigné que le modèle TIN (Hubert, 2001 cité par Ghilardi, 2006).

40

I.2.2. Le MNT vecteur

L'alternative à une représentation raster est une représentation vecteur par une couverture polygonale. Le plus souvent, pour le MNT, le paysage de la surface est réalisé sur la base de triangles, on parle de triangulation. Ces MNT sont le plus souvent construit à partir d'un semi de points irrégulier, dont la densité augmente avec la complexité du relief. Un tel découpage irrégulier reposant sur des triangles non recouvrant (dessellassions de triangle) est souvent appelé : TIN (Triangulated Irregular Network) 20.

Le TIN est constitué d'un semis de points cotés (x,y,z) qui constituent la métrique. Les points sont reliés par des lignes qui forment des triangles plans dont la propriété est de n'être jamais recoupés par un autre. Les triangles sont jointifs par leurs cotés et forment une surface continue (Hubert, 2001 cité par Ghilardi, 2006).

Dans le cadre de cette étude, nous conserverons le seul terme générique de MNT en spécifiant si nécessaire quelle est l'information altimétrique fournie par le modèle.

II - L'ELABORATION DU MNT POUR LA MAITRISE DES RISQUES D'INONDATION A GOUNGHIN

Cette phase consiste à la création et à l'implémentation de la base de données. Elle est surtout une phase d'utilisation des logiciels SIG et télédétection. Pour des questions de compréhension, nous exposerons en premier lieu le modèle conceptuel de données puis le cheminement de traitement des données cartographiques et enfin, nous présenterons la méthode d'analyse de la vulnérabilité globale et du risque.

II.1. Le Modèle Conceptuel de Données (MCD) pour le risque d'inondation

Une connaissance fine des phénomènes spatio-temporels et dynamiques est nécessaire pour les applications spatiales en vue de leur modélisation en SIG. Ainsi, la description précise des objets, de leurs caractéristiques et des relations spatiales entre objets spatiaux permet de saisir le phénomène des inondations (cf. figure n°5).

20 http://www.craig.fr/transfert/tlc_fiche_tech.php?ID=23, consulté le 23/03/2011,

41

Figure n°5: Le Modèle Conceptuel de Données sur le risque des inondations par ruissellement Source : Hangnon. 2009.

Le modèle conceptuel de données sur le risque pluvial élaboré par Hangnon (2009), décrit les différents types de données du milieu physique et humain et les relations logiques existant entre elles à Ouagadougou. La combinaison des différentes entités du modèle a servi à déterminer un zonage du risque dans notre zone d'étude.

II.2. La caractérisation du risque d'inondation à travers le traitement cartographique

D'une manière générale le traitement cartographique a consisté en une caractérisation séparée par approche cartographique de l'aléa et de la vulnérabilité, puis à leur croisement pour avoir la carte des risques d'inondation. La démarche générale est résumée dans la figure n°6.

42

Figure n°6 : Démarche méthodologique adoptée pour l'identification des zones à risques d'inondation

II.3. Le World Geodetic System 84 comme système de projection de référence

Le WGS 84 a été utilisé dans le cadre de cette étude comme système de projection de référence du Système d'Information Géographique et du Model Numérique de Terrain.

Le système de projection UTM WGS 84 disponible sur l'ensemble des récepteurs GPS (Global Positioning System) sera le système de projection de référence pour l'élaboration du Système d'Information Géographique et la construction du Modèle Numérique de Terrain.

II.4. La numérisation de la carte topographique

La carte topographique utilisée dans le cadre de cette étude est celle au 1 : 50 000e de l'IGB. Elle a fait l'objet de numérisation par l'IGB et a été mise à la disposition du laboratoire de SIG du département de géographie à l'Université de Ouagadougou. Les courbes de niveaux acquise au laboratoire ont fait l'objet de re-projection dans le système de projection UTM WGS 84-Zone 30N, afin de les rendre conforme aux données collectées sur le terrain.

43

II.5. L'utilisation des données relevées au GPS dans la réalisation du MNT

L'intersection des courbes de niveaux avec les limites de la zone d'étude montre des écarts d'environs 10 mètres entre chaque courbe de niveaux. Ces écarts sont importants et ne sont pas favorables à une bonne réalisation du MNT. Ce constat nous a donc amené à utiliser les données altimétriques GPS (GARMIN eTrex H, eTrex Vista et GARMIN GPS Map 60Cx) obtenues lors de notre sortie terrain et ceux collectées au MHU pour la réalisation du MNT. Les données récupérées au MHU sont celles du troisième projet urbain de la ville de Ouagadougou. Elles ont été prise par le projet dans le cadre du bitumage et la réalisation des canaux (secondaires et primaire) dans certains quartiers de la ville notamment Gounghin.

Les points du MHU étaient compatibles aux levés que nous avons effectués sur le terrain. En effet, les points collectés étaient en projection UTM Zone 30N. Cependant des recoupements ont également eu lieu afin de se rassurer de la compatibilité de ces données avec celles que nous avons levées lors de notre sortie terrain. Des sites identifiables tels que le siège de l'Institut National de l'Environnement et de la recherche agricole basé à Gounghin, le pont Kadiogo, le bâtiment kaïzer, les abords du canal primaire, les points d'installation des bornes de délimitation des zones inondables, etc., ont été identifiés. Nous avons également entré ces données dans les GPS (GARMIN GPS Map 60Cx, GARMIN eTrex H, eTrex Vista) que nous possédions et tenté de retrouver ces points et voir si ils sont effectivement dans notre zone d'études et si les paramétrages de levés étaient conforme à ceux que nous avons effectués lors de nos levés GPS des canaux d'évacuation des eaux pluviales du quartier. La compatibilité ayant été avéré et les points de recoupement vérifiés nous avons alors procédé à l'intégration des données dans les logiciels pour les différentes manipulations.

II.5.1. L'intégration des données relevées au GPS dans le logiciel ArcView 3.2.

Au total 794 points (élévations) ont été intégrés dans le MNT. Ces points sont à la fois ceux obtenus lors du levé des caniveaux, ceux obtenus au MHU et les levés effectués au GPS pour la collecte de données altimétrique.

Avant de pouvoir directement importer sous Arcview le fichier de type Excel (*.xls) contenant l'intégralité des relevés, il fallu effectuer un travail préalable de conversion des fichiers, c'est-à-dire, passer de fichier de type Excel en fichier de forme (Shape file).

?1° Etape : les données ont été transférées du GPS à l'ordinateur avec le logiciel DNR Garmin. (Version 5.1.1)21. Le GPS avait auparavent été configuré en UTM (cf. figure n°7).

21 Téléchargé sur le site : http://gps-software-hub.com/2008/06/download-dnr-garmin-application-to-transfer-data.html, consulté 15/03/2011

44

Figure n°7 : Transfert de donnée du GPS au logiciel DNR Garmin

?2° Etape : affichage des données sous Excel des coordonnées en degrés décimaux (Latitude, Longitude) et en UTM (projection X et Y) et de l'Altitude en mètre (m) (cf. figure n°8).

Figure n°8 : Affichage des coordonnées GPS sous Excel 2007.

?3° Etape : on isole les coordonnées projetée en UTM, dans un classeur Excel que l'on enregistre au format Excel 97-2003. On donne le nom de « altimétrie_z22 » au classeur crée, et on l'importe ensuite sous le logiciel Stat/Transfer23.

22 Nom attribué à notre fichier de travail.

23Téléchargé sur le site : http://www.stattransfer.com/downloads/windows_mac_linux_downloads.html, consulté 15/03/2011

45

Le classeur Excel enregistré est importé (Input File Type) dans le logiciel Stat Transfert et converti en fichier dBASE IV or Compatible (Output File Type). Le fichier est ensuite transféré en fichier avec extensions de type *.dbf. (cf. figure n°9).

3

1

2

Figure n°9 : Conversion du fichier Excel sous Stat/Transfer

?4° Etape : l'insertion des données GPS sous Arcview se fait de la manière suivante : après le transfert du classeur Excel en dbf, il est ouvert sous Arcview. Dans « Tables », choisir l'option « Add ». Rechercher dans le disque dur le fichier « altimétrie_z » et l'ouvrir. Nous pouvons constater que nous avons les données en UTM (X Y) et les altitudes, qui seront utilisés pour le MNT. (cf. figure n°10).

Figure n°10 : Visualisation de la table au format DBF sous Arcview

46

?5° Etape : la visualisation des données altimétriques sur le fond cartographique du SIG se fait de la façon suivante : Dans « View », on a sélectionné l'option « Add Event Theme », une fenêtre s'ouvre proposant automatiquement une des tables déjà crée sous Arcview : nos choisissons le fichier « altimétrie_z », dans le menu déroulant de « Table ». Aux champs « Champ X » et « Champ Y » sont associées les coordonnées en X et Y (cf. figure n°11).

Figure n°11 : Insertion des coordonnées GPS sous ArcView

?6° Etape : la visualisation des relevés GPS se fait automatiquement sous Arcview ; le logiciel replace sur le fond cartographique géoréférencé en WGS 84, l'ensemble des points relevés au GPS en WGS_1984_UTM_zone 30N.

?7° Etape : Les données (fichier de type dbf.) sont ensuite converties en fichier de forme (Shape File), sous Arcview de la manière suivante : sélectionner le thème « altimétrie-z », en suite «Theme ». Dans le menu déroulant sélectionner « Convert to Shapefile » et enregistrer le nouveau fichier dans votre répertoire (cf. figure n° 12).

47

Figure n°12 : Conversion de fichier dbf en Shapefile

II.5.2. L'intégration des données relevées au GPS dans le logiciel ArcGis 9.3.

Tout comme les données altimétriques, les levés des canaux au GPS ont été transférées sous Arcview et convertis en fichier de forme (Shape file) et importé sous ArcGis 9.3.

?1° Etape : les données relevées (caniveaux) sont importées sous ArcGis 9.3, pour être ensuite numérisées (joint selon leur appartenance à la même rue et leur proximité les uns des autres). La numérisation est faite conformément à la grille d'observation faite sur le terrain. (cf. figure n°13).

Figure n°13 : Numérisation du levé des caniveaux au GPS

?2° Etape : après la numérisation des caniveaux, nous superposons à cette couche, la couche du parcellaire (trame) de notre zone d'étude « cliper »24 sur la BDU de l'IGB. Cela nous permet d'obtenir uniquement le parcellaire du quartier Gounghin.

24 Technique en SIG qui permet d'extraire une zone voulue sur une surface plus vaste.

La superposition des différentes couches (canaux, parcellaire, canal, cours d'eau) permet d'observer le positionnement des canaux dans le quartier Gounghin. (cf. figure n°14).

Figure n° 14 : Superposition des canaux sur le parcellaire de Gounghin

?3° Etape : pour vérifier l'exactitude de nos levés, nous les avons superposés à l'image satellitaire25 de la ville de Ouagadougou. Cette superposition permet de vérifier l'exactitude du positionnement des canaux et de la précision des levés GPS.

Les levés GPS ont permis de procéder à l'analyse spatiale, c'est-à-dire, la réalisation du MNT et des cartes nécessaires à une meilleure compréhension et à la maîtrise des risques d'inondation à Gounghin.

III - ANALYSE SPATIALE DES DONNÉES LEVÉES AU GPS DANS LA REALISATION DU MNT

Le traitement cartographique rend possible les analyses spatiales par l'exploitation des différents fichiers de formes réalisés.

48

25 Image satellite Quickbird panchromatique d'une résolution spatiale de 60 cm, acquise au MHU.

49

III.1. La réalisation du Modèle Numérique de Terrain (MNT)

Le MNT a été généré à partir de l'ensemble des points GPS (levés et noeud acquis au MHU). L'outil `'3D Analyst» de ArcGIS 9.3 a permis de faire les calculs d'interpolations pour la création du MNT. La figure ci-dessous montre le processus de génération du MNT.

5

6

1

3

4

2

Figure n°15 : Etapes de création d'un MNT à partir des points levés au GPS

Au niveau de l'étape 3, après avoir coché la couche `'altimétrei_z_plus», vérifier que ses paramètres à l'étape 4 sont bien sélectionnés (Height source = altitude ; Triangulate as = mass points et Tag value field= altitude). A l'étape 5, le répertoire de destination est identifié. Le MNT ainsi obtenu servira à régénérer les courbes de niveaux d'équidistance différentes.

Régénération des courbes de niveaux

Les courbes de niveaux régénérés permettent de combler la mauvaise densité des points GPS. Il faut cependant noter que cette étape vient également combler les espaces assez grands (10 mètres) entre les courbes de niveaux de la carte topographique au 1/50000 de la ville de Ouagadougou. La figure ci-dessous montre le processus de régénération des courbes de niveaux à partir du MNT (TIN) existant.

MNT

1

2

7 8

5

4

6

3

50

Figure n° 16 : Etapes de création des courbes de niveaux à partir du MNT (TIN)

Au point 3 « Input surface » nous insérons le MNT déjà réalisé. À l'étape 4 « Contour interval », nous avons marqué la valeur de l'équidistance souhaitée (1 pour un (1) mètre et 0,5 pour cette distance). Le point 5 « Output features » nous donne la destination (fichier de sauvegarde) des courbes de niveaux crées. L'étape 7 et 8 sont respectivement les courbes de niveaux de 1 mètre et de 0,5 mètre qui ont été crées.

Les courbes de niveaux crées servirons à affiner le MNT pour la réalisation de la carte des pentes.

51

III.2. Le calcul des pentes du terrain

Les pentes sont générées à partir du MNT, la procédure de création des pentes se présente comme suit :

MNT 1

2

3

4

5

6

7

Figure n°17 : Etapes de création des pentes du terrain

Les pentes obtenues ont été ensuite reclassées en quatre classes de la manière suivante :

- les pentes entre 0% et 0,15% seront dans la classe `Très faible'

- les pentes entre 0,15% et 0,95% seront dans la classe `Faible'

- les pentes entre 0,95% et 5% seront dans la classe `Moyenne'

- les pentes au delà de 5% seront dans la classe `Forte'.

La vulnérabilité de la morphologie du terrain sera déduite de la carte des pentes et des zones

basses.

52

III.3. La conversion et la reclassification du MNT

Le MNT créé possède 9 classes d'altitudes, il est reclassé en quatre classes. Le MNT de TIN

(Triangulated Irregular Networks) obtenu est ensuite converti en MNT de type RASTER à

l'aide de l'outil « 3D Analyst » de la manière suivante :

- « 3D Analyst » puis « Convert » puis « TIN to Raster... » ;

- remplir la boite de dialogue puis faire « OK ».

Après la conversion, le MNT est ensuite reclassé en quatre classes à l'aide de l'outil « 3D

Analyst » comme suit :

- « 3D Analyst » puis « Reclassify... » ;

- choisir le Fichier (Input file) et le champ des valeurs à reclasser (Reclass field) ;

- cliquer « Classify... » et entrer les nouvelles bornes puis faire « OK » ;

- dans la colonne « New value » entrer des valeurs entières (1 à 4) pour coder les

classes ;

- dans « Out put » parcourir et entrer le nom du fichier de sauvegarde dans un répertoire

puis faire « OK » ;

Cette manipulation permet de déterminer les zones basses et la dénivelée entre les zones. Elle

permet également de conforter l'analyse sur la morphologie et la pente du terrain.

III.4. La réalisation de la carte des points d'obstruction des canaux de drainage

La carte à été obtenue grâce au transfert des levés GPS des points d'obstruction sur les canaux dans la zone d'étude. Les points d'obstruction sont les parties (points) des canaux qui présentent des obstructions au passage des eaux. Lors d'un ruissellement, l'eau ne peut s'écouler parfaitement suivant son sens d'écoulement, elle est donc contrainte de déborder du canal et de s'étaler dans les parcelles environnantes.

III.5. Le processus d'élaboration de la carte des enjeux

La carte à été élaborée par numérisation (logiciel ArcGis 9.3) des différents investissements

humains, de la végétation ou du type de surface. La carte des enjeux permet de montrer la

distribution spatiale des implantations humaines. Les objets retenus sont:

- habitation ;

- industrie (zone industrielle) ;

- équipements (école, stade, service, marché, commerce);

- végétation ou sol (espace vide ou portion de végétation et terrain de sport).

53

Cette carte permet de montrer les investissements qui sont situés dans les zones les plus basses du quartier Gounghin. Les différentes gares routières de Gounghin sont situées dans des parcelles précédemment destinées à l'habitation. Le quartier ne présente pas d'espace identifié en tant que gare routière. Les différentes compagnies sont dispersées dans les zones d'habitation du quartier. Les gares n'étant pas perceptible sur l'image satellitale, elles ont été assimilées à la zone d'habitation.

III.6. L'élaboration de la carte des niveaux de vulnérabilités au risque d'inondation à Gounghin

La carte de vulnérabilité du terrain est obtenue par superposition des couches de la trame d'occupation (parcellaire) à celle des zones basses et de la délimitation des zones situées à moins de 200 mètres du canal primaire (portion du canal du Moro Naba aménagé et non aménagé)26. Cette carte permet de déterminer les zones vulnérables du fait de leur situation topographique et de leur proximité du canal primaire ainsi que de la densité des points d'obstruction des canaux.

III.7. La réalisation de la carte des risques d'inondation

Cette carte à été obtenue par superposition de la carte de vulnérabilité et la carte des enjeux du quartier, ainsi que celle des points d'obstruction des canaux. Cette superposition permet de constater que les investissements les plus vulnérables se situent dans les zones les plus basses de Gounghin. La superposition à ces couches, des couches les plus basses du quartier fait ressortir les zones potentiellement exposées aux risques d'inondations.

26 Le canal du Mora Naba d'une longueur total de 7100m est aménagé sous forme de canal sur les derniers 3800 m

54

CONCLUSION PARTIELLE

L'élaboration du MNT dans ce chapitre est le résultat des levés faite aux GPS (GARMIN eTrex H, eTrex Vista et GARMIN GPS Map 60Cx) et des données d'altitude collectées au MHU. La réalisation du MNT et des cartes dérivées sont les éléments qui serviront à faire les analyses, à déterminer la vulnérabilité et cartographier le risque d'inondation à Gounghin.

Les illustrations des différentes étapes permettent de suivre et de comprendre le fonctionnement des logiciels et la démarche suivie pour la réalisation des cartes. Les résultats obtenus sont fonction des données collectées et des différentes manipulations faites avec les logiciels utilisés.

Les analyses faites dans le chapitre suivant sont le constat des résultats obtenus par les manipulations et des observations sur le terrain.

55

CHAPITRE DEUXIEME : RESULTATS ET ANALYSES

Ce chapitre présente d'une part les résultats obtenus après les différentes manipulations effectuées avec les données collectées et d'autres part, une analyse de ces résultats pour la détermination des nivaux de vulnérabilité et des risques d'inondation auxquels sont confrontées les populations de la zone d'étude.

I - RESULTATS

Dans un souci de mieux représenter la distribution des différents phénomènes, les résultats des analyses SIG sont présentés sous forme de cartes thématiques.

I.1. Le Modèle Numérique de Terrain (MNT)

Le MNT réalisé donne un modèle naturel du terrain et permet d'apprécier le relief de la zone. La superposition de la trame (parcellaire) sur le MNT permet de

56

 
 

a 656800 657400 658000 658600 65920Q a

 

1366000 1367000 13681

N+

° °

+ - + +

·

- l

IM1,

-

\Ile '4111 l ir

ti o'

-r

1

I I

1366000 1367000 13681

 

I

656840 657400I 655000~ 655I600 659200

0 1,65 3,30 6,60 9,90 13,20 Km

 
 
 

Leg en de

FJevati an

 
 

319-322

canattx_UTM

Projected Coordinate System.: V./GS 1984 Zone 30N

 
 

315 - 319 301 305

Protection: Transvers_Mercator

 
 

['mite Gounghtn

Central_ Meridian: -3,-00000

 
 

312 - 315 298 - 301

canaF aménagé 30$ - 312Linear

294 298

Scale_Factor 0,99960000 Unit Meter

 
 
 
 

-

canal non aménagé 305 - 308 291 - 294

Géographie Coordinate System: GCS_WGS_1984 Datum: o_wGS_84

 
 
 

Prime Meridian: Greenwich Angular Unit: D-egre

 
 
 
 

Carte n° 5 : Modèle Numérique de Terrain du quartier Gounghin

57

Le MNT a été reclassé en quatre classes à savoir : les zones très élevées (314 et 322 m) ; les zones d'altitudes moyennes (307 et 314 m) ; les zones de faibles altitude (299 et 307 m) et les zones de très faibles altitudes (291 et 299 m).

Carte n°6 : Modèle Numérique de Terrain de Gounghin reclassé suivant quatre classes

I.2. La carte des zones basses

58

Carte n° 7 : Zones basses de Gounghin

59

La carte des zones basses permet d'identifier les parties susceptibles d'être inondées en cas de pluie dans la zone d'étude. Les zones les plus basses se situent aux abords du canal primaire (canal du Moro Naba).

I.3. La carte des pentes

Carte n°8 : Pentes de Gounghin

60

Figure n° 18 : Coupe de la carte des pentes sous ArcScene

Les pentes sont des indicateurs très important dans l'étude des zones inondables. Les valeurs des pentes obtenues à partir du MNT que nous avons réalisé sont fonction des levées GPS effectués. La carte réalisée montre que le quartier Gounghin est une zone dont les pentes sont très faibles. Ces pentes (comprises entre 0 et 0,15%) occupent la majeure partie du quartier. Cependant, on observe des zones de pente faible et de pente moyenne réparties au Sud-est du quartier. La densité des pentes de faibles, élévation au Nord-est permet d'affirmer que l'écoulement des eaux du canal primaire, situé à l'extrême Est du quartier est de direction Sud-ouest, Nord-est. Ce sens d'écoulement est en effet, celui du canal primaire observé sur le terrain et qui conduit les eaux des canaux tertiaires et secondaires vers le barrage n°2. Cependant, on observe également des zones de pente moyenne au Nord-ouest. Cela indique également que lors des pluies les eaux s'écoulent vers cette zone (cf. figure X page X).

Les sens d'écoulement des eaux sont fonction de la pente et de la dénivelée. La carte des sens d'écoulement des eaux indique bien que lors du ruissellement pluvial, les eaux s'écoulement des zones les plus hautes vers les zones les plus basses. Cependant, à l'intérieur du quartier des zones basses qui reçoivent les eaux lors des pluies compte tenu de leur position topographique (cf. carte n°9).

Ces zones sont parfois inondées malgré leur position dans des zones d'altitudes élevées. Les habitants de ces lieux se posent souvent la question de savoir pourquoi ils ont de l'eau dans leurs habitations alors que certains voisins immédiats ne sont pas concernés.

61

Figure 19 : Représentation en 3D de la trame de Gounghin en fonction du MNT

La figure ci-dessus permet de distinguer les zones basses et les différentes dépressions dans le quartier Gounghin. Cette représentation met en évidence la morphologie du quartier car elle est le résultat de l'habillage du MNT par la couche des trames du quartier. L'objectif est de mieux percevoir les dépressions, de renforcer l'analyse sur le rôle de la pente dans l'écoulement des eaux et de monter qu'il existe à l'intérieur du quartier des zones susceptible d'être inondé lors des pluies orageuses.

La carte n°9 des sens d'écoulement des eaux indique assez bien la direction des eaux pluviales lors des pluies en fonction des différentes élévations issues du MNT. Les eaux de pluies ont tendance à se diriger vers les zones les plus basses du quartier.

 
 

656800 651400 658000 658600 659200

I i I I i

 

1365000 1366000 1367000 1368000

N

+ + + +--

if ate:

a

Gsti

s 111, ,,.,

r

ySofia

i r

4

.~ Û


·

· pp,~

+ + + + +

e

o

O

49

 

656890 657406 658900 608600 659200

 
 

Légende

sens d'écoulement des eaux

0 165 3,30 6,60 9,90 13,20 Km

 
 

canaux

 
 
 
 
 
 
 
 

limite Gounghin

 
 
 
 
 
 
 
 

canal aménagé

 
 
 
 
 
 
 
 

canal non aménagé

 
 
 

altitude

Projected Coordinate System: WGS_1984_UTM_Zone 30N

 
 
 

Très basse

Projection: Transvers_Mercator Central_Meridian:

-3.00000

 
 
 
 
 
 
 
 
 

basse

0.99960000

Linear Unit: Meter

Linear

 
 
 

_Moyenne

Forte

Geographic Coordinate System: GCS_WGS_1984 Datum: D_WGS_84

Prime Meridian: Greenwich

Angular Unit: Degre

 
 
 

62

Carte n°9 : Sens d'écoulement des eaux selon la dénivelée

63

I.4. La carte des points d'obstruction des canaux de drainage

Carte n°10 : Points d'obstructions des canaux dans les différents niveaux d'altitude

Les points d'obstruction sont des éléments fondamentaux dans cette étude. En effet, ils nous renseignent sur l'état des canaux et même sur conditions de ruissellement des eaux pluviales, mais également sur l'assainissement dans le quartier. La densification des points d'obstruction

64

sur un canal peut indiquer la vulnérabilité ou l'exposition des parcelles riveraines aux risques d'inondation lors des pluies.

Carte n°11: Points d'obstruction des canaux dans le quartier de Gounghin

I.5. La carte des enjeux

65

Carte n°12 : Enjeux du quartier Gounghin

66

La carte des enjeux réalisés permet de montrer la répartition des activités humaines sur le terrain. Les enjeux ont été classés en quatre groupes:

- habitation (l'ensemble des zones habitées en général et de petites activités commerciales)

- industrie (la zone industrielle)

- équipement (les équipements publics et services : école, stade, service, marché)

- végétation et sols représentent la végétation et les zones non habitées (enjeux négligeables).

I.6. La carte des niveaux de vulnérabilité

Cette carte indique les zones sensibles à l'inondation : les zones de forte vulnérabilité se situent à l'Est, au Nord et s'étendent jusqu'au Nord-ouest mais également au Nord-est du quartier Gounghin. Les zones à l'Est et au Nord-est sont situées tout au long du canal primaire (canal du Moro Naba). Les zones modérées sont sensiblement en hauteur et situé au Centre-est du quartier. Même s'il est montré que quelques zones modérées sont situées au Sud et à l'Ouest du quartier, il existe des zones à l'intérieure du quartier qui sont exposé au risque d'inondation, même étant éloigné du canal primaire et des zones de densification des points d'obstruction des canaux secondaires. Les zones faibles sont au Centre de Gounghin et les zones très faibles se situent à l'Ouest du quartier.

Du fait de la densification des points d'obstruction dans certaines zones, même considérées comme moins vulnérables, restent cependant exposées et vulnérable à cause de leur proximité des canaux présentant un fort nombre d'obstruction.

Car l'étalage des eaux lors des pluies pour cause de mauvais fonctionnement des canaux est très souvent observé par les riverains.

67

Carte n°13 : Niveau de vulnérabilité au risque d'inondation du quartier Gounghin

I.7. La carte des risques d'inondation du quartier Gounghin

68

Carte n°14 : Répartition des risques d'inondation à Gounghin

69

Carte n°15 : Enjeux exposés au risque potentiel d'inondation

 
 

656800 657400 858000 653600 652 200

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1365000 1366000 1367000 1368000

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Légende

,iik. point d'obstruction
canaux

-

 
 
 
 
 
 
 

sens d'ecou€Bment

Projected Coordinate System: WGS_1984

 
 
 

limite Gounghin

_UTM_Zane 30N

Projection: Tran

svers_Me tator

 
 
 

canal aménâgé

Central _Meridian: -3,00000

 
 
 
 

Scale Factor: 0,99960000

 
 
 
 

cana[ non aménagé

VnearUnit Meter

Geographic Coordmate System: GCS_WGS_1984

 
 
 
 
 
 
 
 

; zone à fort risque d'inondation

//Pe

Datum: (c)_WGS 84 Mendian: Greenwich

 
 
 

{!

r. /% zone de delimitation à 200 metres

Angular Unit Degre

 
 
 
 

70

Carte n°16: Zones à risque potentiel d'inondation à Gounghin

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Ces cartes nous indiquent la distribution des différents enjeux (investissements) exposées au risque d'inondation.

La répartition des zones à risque d'inondation (cf. carte n°14) montre une répartition du risque d'inondation en fonction de la position topographique. Les zones exposées aux inondations (risque modéré et très fort) se situent dans la partie Est du quartier.

Les cartes n°15 et n°16, font ressortir les zones potentiellement exposées aux inondations. Les équipements au Nord et Nord-ouest (INJEPS: Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et des Sports, la SONABEL de Gounghin, le stade du 4 août, l'école national de police) et à l'Est (la zone industrielle de Gounghin, les infrastructures administratives, les habitations situées tout au long du canal primaire), sont les zones les plus exposées au risque d'inondation à Gounghin. Les habitations et infrastructures situés également sur la rue du Grenoble, la rue Gisga, la rue Naba Zombré, la rue Kon weleg Rorom, l'Avenue du Mogho et la rue 9.100 (respectivement, 10, 7, 4 et 2 points d'obstructions) sont à la fois des infrastructures à risque d'inondation de par leur position topographique et leur proximité des points d'obstructions des canaux. En effet, les eaux de ruissellement pluvial, de par l'emprise des obstructions, seront emmenées à déborder et submerger les parcelles voisines.

II - ANALYSE DES RESULTATS ISSUS DU MNT

Cette partie a pour objectif de montrer à partir des résultats obtenus, les éléments de vulnérabilité et de risque d'inondation à Gounghin face au ruissellement pluvial.

Il s'agit de montrer le rôle de la topographie et les facteurs du dysfonctionnement des canaux d'évacuation des eaux lors du ruissellement pluvial.

Pour étudier le comportement des bassins versants urbains27 face aux inondations rapides, l'hydrologie urbaine dispose de multiples outils basés sur la modélisation hydrologique. Cependant dans le domaine de l'évaluation de leurs conséquences les concepts et les méthodes restent encore peu formalisés (Barczak, et Grivault, 2007). Cette étude se base sur une démarche qualitative portant sur les facteurs de vulnérabilité et les éléments vulnérables. Une approche synthétique de la vulnérabilité permet d'appréhender la vulnérabilité dans son ensemble et de rendre compte de ses aspects plus qualitatifs (D'Ercole, 1994).

L'analyse de la vulnérabilité face au ruissellement appliquée au quartier Gounghin cherche à faire ressortir une caractérisation globale de la vulnérabilité à travers l'utilisation de la méthode d'analyse hiérarchique multicritère. L'utilisation du modèle numérique de terrain a

27 Dans le cadre de notre étude, le cour d'eau principal est le canal du Moro Naba et les affluents sont les cours d'eaux secondaires. Les cours d'eaux tertiaires étant intégrés dans les ruelles du quartier, très souvent inexistant car remblayé par les ordures ou la terre.

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permis de localiser les éléments exposés et d'aboutir à une cartographie de la vulnérabilité et du risque d'inondation.

II.1. La méthode d'analyse hiérarchique multicritère comme outil pour la détermination de la vulnérabilité

Les méthodes multicritères ont déjà été utilisées à plusieurs reprises en matière d'évaluation de la vulnérabilité d'un territoire (Barczak, et Grivault, 2007). En matière de risque d'inondation, les méthodes hiérarchiques multicritères (MHM) ont été utilisées pour comparer la vulnérabilité de différents sites en fonction de critères socio-économiques, hydrauliques et de l'organisation des secours (Graillot et al. 2001). Des méthodes du même type ont été utilisées pour évaluer la vulnérabilité d'un territoire face au risque de transport de matières dangereuses afin d'apporter une aide à la décision aux acteurs chargés de l'organisation des secours (Griot et al. 2002). Cette méthode a également été utilisée par Barczak, et Grivault, (2007) pour l'évaluation de la vulnérabilité au risque de ruissellement urbain à l'aide de système d'information géographique. Enfin, plus récemment, Hangnon (2009) a également utilisé la MHM pour évaluer la vulnérabilité des risques d'inondation dans l'arrondissement de Nongr-Masson à Ouagadougou. En nous inspirant de ces travaux, nous proposons d'utiliser la MHM couplée à l'analyse spatiale pour obtenir une évaluation qualitative de la vulnérabilité du quartier Gounghin au risque de ruissellement pluvial à l'aide d'un modèle numérique de terrain.

La méthode retenue est l'analyse multicritère hiérarchique mise au point par T. Saaty (Saaty, 1980). Cette méthode présente l'intérêt de proposer un modèle facilement compréhensible d'organisation des données reflétant la tendance naturelle de l'esprit à trier les éléments d'un système en différents niveaux et à regrouper les éléments semblables sur un même niveau afin de résoudre des problèmes non structurés (Barczak, et Grivault, 2007).

Les critères pris en compte pour la détermination de la vulnérabilité et du risque d'inondation sont : la topographie, la proximité au canal du Moro Naba, et le processus de ruissellement.

73

II.2. Caractérisation de la vulnérabilité face au risque d'inondation à Gounghin

La vulnérabilité du terrain à l'inondation identifie toutes les zones où les caractéristiques intrinsèques de l'environnement combinées avec les caractéristiques géologiques, géomorphologiques et topographique sont favorables aux processus d'inondations (Hangnon, 2009). De ce fait, la topographie du quartier Gounghin constitue un facteur incontournable conditionnant les processus de cheminement de l'eau à la surface du sol. Les spécificités

topographiques (les zones basses) et la proximité des parcelles d'habitations (200 mètres)
au canal primaire sont les différents facteurs de vulnérabilités pris en compte dans la cartographie de la vulnérabilité à l'inondation dans le cadre de cette étude.

II.2.1. Le facteur topographique dans le critère de vulnérabilité à l'inondation

Un facteur important dans l'écoulement des eaux est la pente du terrain qui permet de drainer les eaux de pluies vers les cours d'eaux.

Le MNT réalisé a permis de déterminer les pentes et les zones basses du quartier Gounghin. La carte des pentes indique que Gounghin se situe dans une zone dont les pentes sont très faibles (pentes entre 0% et 0,15%). Les pentes faibles (pentes entre 0,15% et 0,95%) se repartissent dans presque tout le quartier. Cependant, on constate une présence des pentes moyennes (pentes entre 0,95% et 5%) et des pentes fortes (pentes au delà de 5%) au Sud-est du quartier. Le Nord et le Nord-est du quartier sont particulièrement des zones de pente très faible. La localisation de ces pentes détermine le sens d'écoulement du canal primaire (direction Sud-ouest Nord-est). La reclassification du MNT (TIN vers Raster) en quatre classes fait ressortir les zones basses du quartier. La carte des zones basses ainsi obtenue permet de déterminer les zones de fortes altitudes par rapport au canal primaire. Du fait de leur proximité et leurs faibles altitudes par rapport aux zones de fortes altitudes, les zones basses font souvent l'objet d'inondations par les eaux du canal du Moro Naba lorsque celles-ci sortent du lit du canal.

Les nouvelles classes obtenues sont :

- 291-299 : altitudes très faibles

- 299-307 : altitudes faibles

- 307-314 : altitudes moyennes

- 314-322 : altitudes fortes

Les zones basses seront dans la classe d'altitudes de 291 m et 299 m. Ce sont les zones les moins élevées du quartier qui par conséquent reçoivent les eaux drainées (d'Ouest en Est) vers le canal primaire par les canaux secondaires et « tertiaires », ce qui les rend vulnérables,

74

vue la faiblesse de leurs pentes. La prise en compte de ces zones dans l'identification des surfaces vulnérables est très importante.

II.2.2. La proximité au canal primaire comme facteur de vulnérabilité à Gounghin

Situé à l'extrême Est du quartier Gounghin, le canal du Moro Naba ou marigot du Kadiogo fait office de limite entre le quartier Gounghin et le quartier Bilbalgho (secteur n°2).

Le marigot du Kadiogo est aménagé sous forme de canal sur les derniers 3800 m, (longueur totale dans le tissu urbain = 7100 m). Le canal se situe dans la zone basse du quartier.

Berge bétonnée

Section sud du canal aménage

Berge non bétonnée

Section du canal non aménagé

Planche photographique n°4 : Sections du canal du Moro Naba

RABDO A. Avril 2011

Le débordement du canal est pratiquement constaté dès que survient une averse de fréquence 5 ans caractérisée par une pluie synthétique de durée 3 heures et de hauteur cumulée 75 mm. Les caniveaux affluents sont donc soumis parfois à un reflux des eaux ce qui entraîne parfois des inondations (Mairie de Ouagadougou, 2003).

Le débordement du canal lors des inondations du 1er septembre 2009 à été l'une des cause d'inondation des zones situées à proximité du canal. Cette situation a contraint le gouvernement burkinabé sur rapport du ministre de l'habitat et de l'urbanisme, lors de son conseil des ministres du 26 septembre 2009, à voter le décret n°2009 793/PRES/PM/MHU/MATD/MEF/MID/MAHRH/MEOV portant réglementation des servitudes des canaux primaires d'évacuation des eaux pluviales, des zones inondables inconstructibles et des zones submersibles dans la ville de Ouagadougou. La proximité à moins de 100 mètres des canaux primaires sont considérée comme zone inondation et à 200 mètres comme zone submersibles.

Siège du Fespaco

Bâtiment à usage d'habitation

75

Planche photographique n° 5 : installations à proximité du canal : 1er septembre 2009

Source : Service photo du Journal l'observateur Paalga

Le recensement fait par la mairie de Ouagadougou lors de la pluie du 1er septembre 2009 à Gounghin montre que les infrastructures, ouvrages, et habitations les plus touchés par les inondations sont ceux situées au voisinage du canal (Mairie de Ouagadougou, 2009).

II.2.3. La caractérisation de la vulnérabilité globale à l'inondation

La vulnérabilité du terrain obtenue par superposition des quatre couches (parcellaire, zones basses, points d'obstructions et proximité du canal primaire) a permis de dégager la répartition de la superficie en fonction du degré de vulnérabilité du terrain. En effet, l'installation et/ou l'occupation des zones basses ainsi qu'à proximité des canaux possédant un grand nombre de points d'obstructions dans ces zones et aux abords du canal du Moro Naba, expose les riverains à une forte vulnérabilité aux risques d'inondation.

Figure n°20 : Histogramme de répartition des superficies en fonction de la vulnérabilité

76

La vulnérabilité a été repartie en quatre niveaux d'intensité. Ainsi les zones de très faible vulnérabilité représentent 18,79% du quartier, elles se situent à l'Ouest et au Sud-ouest du quartier. Les zones de faible vulnérabilité représentent 38,23% de la zone et elles se localisent au Centre de Gounghin. Les zones de vulnérabilité modérée représentent 25,31%. Enfin les zones de forte vulnérabilité se rencontrent principalement aux abords du Canal (#177;200 mètres), au Nord et au Nord-est du quartier, elles représentent 17,67% de la superficie de Gounghin. Les enjeux (investissements) situé dans les zones basses et aux abords du canal sont dans des zones dont la vulnérabilité est forte.

Tableaux n°5 : Niveau de vulnérabilité et superficie concerné

Niveau de
vulnérabilité

Très faible

Faible

Modéré

Fort

Superficies en Km2

18,79

38,23

25,31

17,67

Source : RABDO A. 2011.

Les différents niveaux de vulnérabilité de l'arrondissement dépendent avant tout de l'intensité de l'aléa, avec lequel, le niveau de risque est défini.

II.3. Caractérisation de l'alea à travers les critères hydrauliques et socioéconomiques

La caractérisation de l'aléa hydraulique, résultant d'un aléa climatique donné, consiste à décrire les caractéristiques des écoulements (trajectoires, vitesses, hauteurs d'eau) et plus particulièrement les caractéristiques des inondations (étendue, profondeur, durée) dans le milieu étudié. (Hingray, et al. 2000).

Dans le cadre de cette étude, l'accent est mis sur la trajectoire, la hauteur d'eau, la durée et l'intensité des précipitations. Les critères socio-économiques sont également développés pour la caractérisation de l'aléa hydraulique.

II.3.1. Le critère hydraulique comme facteur déterminant dans les risques d'inondation

Le ruissellement pluvial urbain se manifeste à travers les inondations à cinétique rapide, dangereuses par leur ampleur et difficiles à gérer par leur soudaineté. Ce risque, étroitement lié au phénomène d'imperméabilisation des sols, concerne non seulement les régions où les caractéristiques hydro-climatiques favorisant ce type de réponse hydrologique, mais plus généralement les territoires affectés par un processus d'étalement et de densification des tissus urbains (Barczak, et Grivault, 2007).

Le ruissellement en surface est dû à une forte quantité d'eau de pluie tombée au sol. Si l'intensité de la pluie est forte, on constate qu'un excès d'eau apparaît en surface. Ce surplus

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d'eau utilise la moindre pente pour s'écouler. L'écoulement est gravitaire c'est-à-dire les eaux s'écoulent d'un point haut vers un point plus bas en utilisant la force de gravité.

Dans notre zone d'étude, le sens d'écoulement des eaux a été obtenu par la pente et la reclassification du MNT afin de déterminer les zones les plus basses du quartier. L'évacuation des eaux de ruissellement se fait par les ouvrages de drainage. Les ouvrages sont organisés sous formes de réseaux convergeant vers l'exutoire (canal du Moro Naba). Les ramifications des réseaux sont, en termes d'aménagement, hiérarchisées à 3 niveaux (Desbordes, et Bouvier, 1990) :

- tertiaire, pour les ouvrages assurant le drainage des bâtiments ou des pâtés de maisons, - secondaire, à l'échelle d'un quartier,

- primaire, pour les principaux collecteurs qui recueillent les écoulements à l'échelle d'un bassin de plusieurs dizaines, voire centaines, d'hectares.

La carte du sens d'écoulement des eaux montre que lors des pluies toutes les eaux ou la plus

grande proportion des eaux s'écoulent vers les zones basses du quartier. La vitesse du ruissellement est liée à la fois à la pente, à la texture du sol, et à l'intensité de l'eau tombée.

En saison pluvieuse, le ruissellement est de direction Sud-ouest, Nord-est, c'est-à-dire, en direction du canal primaire qui est l'exutoire des eaux pluviales du quartier, qui est à son tour de direction Sud-ouest, Nord-est.

Lors des inondations du 1er septembre 2009, il est tombé, en l'espace d'une heure, 140 mm d'eau avec une intensité proportionnelle à la hauteur d'eau tombé. Le canal s'est retrouvé envahi par un fort ruissellement et de grandes quantités d'eau en peu de temps. Le débordement des barrages en aval a entraîné un reflux du ruissellement au niveau du canal primaire. Ce reflux a provoqué une inondation des parcelles (habitations, services, commerces, etc.) situé à proximité du canal. Cependant le ruissellement s'observe vers les zones basses ("cuvette") situées à l'intérieur du quartier. Ses positions, sans toutefois être à proximité du canal primaire, se retrouvent inondées lors des pluies du fait de la concentration des eaux dans ces endroits, particulièrement celles situées également à proximité des canaux obstrués.

II.3.2. Les critères socioéconomiques : le comblement des ouvrages de collecte des eaux dans la caractérisation des risques d'inondation

La carte des points d'obstruction à Gounghin montre la répartition des canaux présentant un grand nombre d'encombrements dans le quartier.

Comme le souligne Desbordes, et Bouvier, (1990), outre un comblement progressif ou total des canaux tertiaires et secondaires, des ouvrages chargés de la collecte des eaux à ciel ouvert

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(voire souterrains) sont encombrés par des dépôts de toutes sortes constitués de rejets divers par des usagers souvent non conscients des nuisances qu'ils engendrent. De nombreux canaux connaissent un transport solide élevé résultant de l'érosion éolienne ou hydraulique de surfaces importantes non revêtues de végétation.

Dans la zone d'étude, d'une superficie de 577.71 ha, 80 points d'obstruction ont été géo-référencé sur 16,355 km de canaux levés au GPS. L'essentiel de ces obstacles au ruissellement est situé dans les trames d'habitation, le canal primaire ayant été curé après sa réhabilitation lors des inondations du 1er septembre 2009.

La superposition de la couche des canaux encombrés et de celles des zones basses montre que 35 points d'obstruction s'observent dans les zones « modéré » et « à forte vulnérabilité au risque d'inondation », soit 43,75% des points d'obstructions, avec cependant, un effectif de dix points d'obstruction sur la rue Grenoble située dans une zone vulnérable. Cette carte indique également qu'il existe des points d'obstruction dans les zones basses (cuvettes) situées à l'intérieur du quartier. C'est le cas des points situés sur la rue Kon deng Wôdbo dans les zones de faible vulnérabilité.

La cartographie des points d'obstruction permet de constater la situation de vulnérabilité des populations riveraines situées aux abords des canaux comportant des points d'obstruction. Elle permet également de mettre en relief le problème d'évacuation des eaux de ruissellement lors des pluies et partant le problème d'assainissement dans le quartier Gounghin.

La caractérisation de la vulnérabilité et de l'aléa permet une analyse des risques d'inondations dans la zone d'étude.

III - LA DISTRIBUTION SPATIALE DU RISQUE D'INONDATION DANS LE QUARTIER GOUNGHIN

La notion de risque est évoqué lorsque les enjeux (les investissements, l'environnement, etc.) sont menacés par les inondations (Koungoulba, 2009). La carte des risques est obtenue par superposition de la carte de vulnérabilité, de la couche des enjeux, des zones basses et des canaux. La carte des enjeux donne la distribution spatiale des réalisations faites par l'homme. La classification des enjeux (l'occupation du sol) montre que les zones bâties occupent plus de la moitié (68,20%) de la superficie du quartier (cf. figure n°21). Les zones Est ; Nord-est ; Sud-est et Nord regroupent les services, la zone industrielle, également des habitations, des espaces vides et une zone commerciale.

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Figure n° 21 : Répartition des superficies occupées par les enjeux

Le quartier Gounghin fait partie des tous premiers quartiers à être lotis à Ouagadougou. Il est également une zone de forte activité commerciale, industrielle et de transport routier. Son extension se fait aujourd'hui dans des zones initialement inconstructibles. Le constat est fait sur le terrain par l'installation de certains bâtiments tel que « Kaïzer » dans une zone déclarée inconstructible et déguerpie sous la troisième république (période révolutionnaire au Burkina Faso). Ainsi que des logements aux abords de la partie non aménagée du canal du Moro Naba. Au delà des nombreux points d'obstruction dans les canaux, le problème d'extension urbaine et d'installation incontrôlée constituent une cause de la prolifération des installations anarchiques qui induit l'accroissement des risques d'inondation. La carte des enjeux montre la position sensible qu'occupent la zone industrielle, les ministères du travail, de l'action sociale, et la zone de Gandin du fait de leur proximité avec le marigot du Moro Naba. Cette zone concentre une forte activité commerciale et industrielle. Une inondation de la zone industrielle, en plus des dégâts matériels, pourrait causer d'énorme préjudices environnementaux, en occurrence une pollution de la zone et partant les barrages en aval.

La cartographie des risques d'inondation - grâce au MNT - a permis de faire ressortir les différentes zones à risques d'inondation dans le quartier Gounghin.

Les zones à risque très faible couvrent 18,79% du quartier, elles sont localisées au Sud-ouest des zones bâties avec une altitude qui varie entre 314 et 322 mètres. Au Centre, au Sud et au Nord-ouest du quartier se situe les zones à risque faible. Elles représentent 38,23% de la superficie du quartier et ont une altitude comprise entre 307 et 314 mètres. C'est une zone de faible dénivelé inondable pendant toute la saison des pluies. Elle renferme une forte concentration des habitations.

80

Le Centre-est, le Sud-est et également une partie du Nord de Gounghin ont un risque que nous qualifions de modéré car susceptible d'être inondé mais à un degré moindre que la zone de fort risque. La zone de risque modéré occupe 25,31% du quartier et se situe dans une zone d'altitude comprise entre 299 et 307 mètres. Elle regroupe à la fois les services, les zones de commerces, quelques gares routières, quelques écoles professionnelles (police, INJEPS), une partie du stade du 4 août, et surtout les habitations de la zone de Gandin28.

La zone de fort risque d'inondation se situe quant à elle à l'extrême Est, au Sud-est, au Nord-est, et au Nord du quartier. Elle représente la zone la plus basse avec une altitude comprise entre 291 et 299 mètres. Elle occupe 17,67% de la superficie du quartier Gounghin et regroupe la grande partie de la zone industrielle, des ministères (cité plus haut), les services, des zones commerciales et des habitations.

Figure n°22 : Histogramme de répartition des superficies en fonction du risque d'inondation

IV - VERIFICATIONS TERRAIN

La confrontation des résultats théoriques avec ceux observés réellement sur le terrain, est une des conditions idéales pour disposer d'un bon référentiel. Pour ce faire, des observations directes ont été faites dans la zone d'étude. Ces seconds travaux de terrain ont été réalisés après l'élaboration du MNT et la cartographie des zones vulnérables et à risques d'inondation. Cette phase à consisté à un levé au GPS de points dit « remarquables », des infrastructures situées dans la zone potentiellement exposée au risque d'inondation défini par le MNT. Nous avons eu recours aux images (photographies), articles de journaux et également au concours des populations riveraines pour la confirmation ou l'infirmation de certains résultats obtenu à

28 La zone de Gandin fut l'une des premières à être habitée par les européens à Ouagadougou. Elle regroupe des habitas de haut standing, et est occupée par une grande partie de diplomate, de fonctionnaire et de structure internationaux (consul d'Espagne, Médecin Sans Frontière, ...) au Burkina Faso.

81

partir de la régénération du MNT. Les points, sous forme d'étoile sur la carte n° 17 représentent un échantillon d'habitations, de services, de rues et d'espaces inondés ou écroulés. Ces habitations sont localisées dans les zones modéré et à très fort risque d'inondation. La vérification terrain prouve que la réalisation du MNT pour la cartographie des zones à risques d'inondation à Ouagadougou et plus particulièrement à Gounghin est justifiée.

Carte n°17 : Illustration des zones inondées à Gounghin le 1er septembre 2009

1 : Destruction du pont Kadiogo - 2 et 3: Erosion sur la rue Mogho en face du bâtiment Kaïzer Source : 1-2-3 : Service photo du journal l'Observateur Paalga : 1er septembre 2009.

4 : Rabdo A. 2011.Image terrain. Borne de limitation des zones submersibles,

82

CONCLUSION PARTIELLE

Les différentes cartes obtenues par dérivation du MNT et grâce aux levés GPS ont contribué à l'analyse du niveau de vulnérabilité et du risque d'inondation à Gounghin. Les méthodes d'analyse utilisées (analyse spatiale et analyse hiérarchique multicritère) ont permis d'avoir une approche basée sur la fusion de différentes informations pour aboutir à une synthèse plus globale de l'élément à mettre en exergue. Les cartes des risques d'inondation et de vulnérabilité sont obtenues par superposition des différentes couches cartographiques correspondant aux différentes variables impliquées.

La caractérisation de la vulnérabilité et de l'aléa a permis de préciser la distribution spatiale du risque d'inondation à Gounghin. Une classification du risque d'inondation a pu être effectuée. Les zones à fort risque occupent 18% de la superficie du quartier et les zones à risque modéré 25%, les zones à risques faible 38% et enfin les zones à risque très faible 19%. Les zones à fort risque d'inondation se trouvent à l'Est du quartier.

83

CONCLUSION GENERALE

L'ajustement d'un Modèle Numérique de Terrain pour la maîtrise des risques d'inondation à Gounghin dans le cadre de cette étude met en relief les aspects physiques, anthropiques et socio-économiques qui entrent en ligne de compte dans les risques d'inondation dans ce quartier.

Grâce au Modèle Numérique de Terrain on a pu identifier et réaliser la cartographie des zones à risques. Les résultats obtenus ont montré que les niveaux à risque modéré et fort concernent 43% de la superficie du quartier. Ce taux élevé explique les nombreux cas de submersion par les eaux, des habitations et services du quartier en saison des pluies. La zone industrielle de Gounghin, les ministères du travail et de l'action sociale, une partie de la zone résidentielle de Gandin, l'INJEPS ainsi que la SONABEL de Gounghin et une partie du stade du 4 août se trouvent dans une zone à fort risque. Une conséquence majeure de l'inondation de la zone industrielle est la contamination des eaux du marigot du Moro Naba qui ruisselle jusqu'à la forêt classée de Bangr-weogo en passant par les barrages n°2 et n°3 de la ville.

Les événements pluviométriques extrêmes, générateurs des inondations, sont liés à la quantité, la durée, l'intensité et à la répétitivité de la pluie au cours d'une période de temps donné. Le ruissellement issu de ces événements est maximal au début mais il diminue avec le temps. Ces eaux de ruissellement sont parfois difficilement drainées à cause de la faible dénivellation et des encombrements dans les canaux d'évacuation des eaux pluviales. Par conséquent, il y a stagnation et étalement de ces eaux sur de grandes superficies. De ce constat, nous montrons que l'hypothèse qui suggère qu'à Gounghin le risque d'inondation est lié au blocage de l'évacuation des eaux de ruissellement pluvial se vérifie.

L'installation des infrastructures administratives, industrielles, commerciales et les habitations, dans les zones basses, l'absence ou le remblaiement des canaux tertiaires de drainage des eaux pluviales dans certaines zones du quartier accentuent la vulnérabilité aux inondations, à des degrés divers. Ainsi l'hypothèse selon laquelle, la vulnérabilité aux inondations dépend du type d'occupation, d'utilisation du sol, du réseau d'assainissement pluvial et de la pente est vérifiée. En conséquence, les zones inondables ne sont seulement liées à la topographie, mais aussi dépendent du type de sol, de son occupation en surface et du ruissellement.

La cartographie des zones inondables (à 100 mètres du canal primaire) et des zones submersibles (à 200 mètres du canal primaire) effectuée par les autorités montre à partir de ces critères, la mauvaise appréciation des secteurs réellement à risque. Cette étude aurait pu aboutir à des résultats plus probants si un ensemble de données telles que les précipitations, les sols (caractéristiques du profil, vitesse d'infiltration), les données altimétriques précises et

84

plus denses, les résultats des traitements des images satellitales avant, pendant et après la période des pluies, avaient pu être intégrées dans l'analyse spatiale pour une délimitation plus précises des zones à risque.

Les inondations du 1er septembre 2009 ont révélé le niveau de vulnérabilité de la ville de Ouagadougou face au risque d'inondation. Elles ont en effet mis en exergue la faiblesse du système de planification dans la gestion et l'organisation spatiale de la ville d'une part et d'autre part la quasi inexistence d'un Plan de Prévention des Risques (PPR) pour la ville de Ouagadougou.

Les résultats obtenus, quoiqu'ils soient à une échelle fine (577,71 ha) sont une première information pour la contribution à la mise en place du système d'alerte du Programme Interdisciplinaire de Recherche « Mousson » à Ouagadougou. Elle permettra peut-être aux autorités municipales, et ministérielles de prendre les dispositions nécessaires à la réduction de la vulnérabilité liée aux risques d'inondation dans la ville de Ouagadougou. Ainsi, la mise à disposition de ces résultats devrait alerter le Comité National des Secours d'Urgence (CONASUR) dont les locaux sont installés dans la zone industrielle de Gounghin, à une anticipation sur les conséquences économiques et sociales qu'engendrent les inondations.

En raison de la complexité du sujet, des données disponibles et de la surface de la zone d'étude, tous les aspects n'ont pu être abordés dans le cadre de cette recherche. L'ajustement d'un modèle numérique de terrain dans cette étude est basé sur une approche qualitative en fonction des données disponibles. Dans le cadre d'une Thèse toutes ces variables devront être renseignées de façon quantitative et associées à l'utilisation d'images satellitales RADAR, SPOT ou SRTM avec croisement avec un MNT. De véritables cartes de vulnérabilité pourront ainsi être fournies aux planificateurs de l'Urbanisme. A travers cette étude, le MNT se révèle comme étant un outil indispensable pour la détermination des zones à risque d'inondation.

Dans le cadre de cette étude, les données obtenues n'étaient pas d'une précision au centimètre ou au décimètre près. En effet, l'absence de station de référence du système GPS à été un facteur handicapant pour la correction des points GPS. Le MNT réalisé peut donc être amélioré par l'utilisation d'un système différentiel afin d'obtenir des données parfaitement fiables pour un MNT étendu à tout l'environnement de la ville de Ouagadougou.

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ANNEXES

Annexe n°1 : Grille d'observation et de levés terrain Annexe n°2 : Guide d'entretien

Annexe n°3 : donnees collectees et utilisees

Annexe n°1

GRILLE D'OBSERVATION ET DE LEVES TERRAIN

I-Fiche N° Date

II-Arrondissement : Nom de Quartier : Secteur :

III-Avenue / Boulevard/Rue : Adressage :

Code

coordonnées

Etats

Largeur

Profo ndeur

Obser-
vation

N

W

Z (m)

(début)

 
 
 
 
 
 
 

(1er point d'obstruction)

 
 
 
 
 
 
 

(2ème point d'obstruction)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(Fin du caniveau)

 
 
 
 
 
 
 

IV-Etat:

1- Fonctionnel 2- Non fonctionnel

V-Entretien (estimation de la date du dernier curage).

0-Jamais curé 1-Moins de 2 semaines 2-Moins d'un mois

3-Moins de trois mois 4- Entre 3 et 5 mois 5- Plus de 5 mois

VI-Observation : Présence

0-de rien 3- de sables et gravas

1-d'ordure

4-d'eaux usées

2-de boue 5-Sans issu

6-autres (préciser)
VII-Parcelle à usage

1-D'habitat 4-Scolaire

2-Commerciale 5-Service

3-Sportif 6-Médical (hôpital, CMA, clinique)

7-Autres (à préciser)

Annexe n° 2 :

Guide d'entretien

I-Date Arrondissement Secteur Quartier

II-Statut ou niveau de responsabilité

III-Que vous rappel les inondations dans l'arrondissement
IV-Quel est le rythme des inondations dans votre quartier?

1- fréquente ; 2 - très rare

V-Quelles sont les zones qui sont régulièrement touchées?

VI-A votre avis quelles en sont les causes ?

1-absence de canaux ;

2- fortes pluies ;

3-obstructions des canaux

2-installation des populations dans les zones de réceptacle des eaux ;

5- une mauvaise prise en charge du problème par les autorités publiques

6- les activités et les actions des populations sur la nature, lesquelles et comment ?

VII- Ces zones inondables sont t -elles loties ?

1-Oui 2-Non

VIII-Sinon, comment expliquez vous l'occupation de ces zones (autrement qui autorise l'installation des populations)

1 Chef coutumier 2-Autorité administrative 3- Occupation anarchique 4-Autres

IX- Savez vous que ceux qui occupent ces zones sont exposés au danger ?

1-Oui 2-Non

X- Comment expliquez vous l'attitude de la population qui ne quitte pas ces lieux malgré

quelle soit sinistrée à chaque saison hivernale?

XI- Quelles sont les mesures que vous prenez?

1-Avant la saison hivernale

2-Au cours de la saison

3-et après la saison

iv

Annexe n°3

Données collectées et utilisées

Données

Sources

Formats

Traitements

Données d'entretiens

Responsables de
services et de projets
Mairie de la ville de
Ouagadougou
- Ministères

World,

Dépouillement et Analyse

Courbe de niveau de la
carte Topographique de
Ouagadougou, (1:50000e)
Autres données
topographiques
particulièrement sur
l'altimétrie)

Institut Géographique
du Burkina et le
Ministère de
l'urbanisme et de
l'Habitat

TIF

-Géo référencement et
extraction d'information
planimétrique et altimétrique

Données GPS
(positionnement +
altimétrie)

Travaux de terrain

Excel, Numérique

Transfert, Traitement Excel
et conversion en fichier de
forme (dbf* et Shapefile)

Carte pédologique et
géologique de la province
du Kadiogo
Couche relatives à la
Base Nationale de
données territoriales
(BNDT)

Institut Géographique
du Burkina (IGB),
BUNASOL

Carte (papier)

Consultation

Carte géologique de
Ouagadougou

BUMIGEB

Shape files,
Carte (papier)

Réalisation de carte et
consultation suivis d'analyse

Données climatiques et
pluviogrammes

Direction de la
Météorologie
Nationale (DMN)

Excel
Papier

- Conception de tableaux et
graphiques

- dépouillement et Analyses

Données socio-
économique

INSD, DGSTM,
projet et association,
la presse et internet.

Excel
Papier

- Conception de tableaux et
graphiques suivis d'analyse

Images satellitaires :
SRTM,
-Image Quickbird
panchromatique
(résolution spatiale de
60cm,

Site de téléchargement MHU

TIFF

Géotraitement, Classification

BDU : limite de secteur
de quartier, trame
(parcellaire), réseau
hydrographique

IGB et MHU

Shape file, TIFF,
Papier

Géotraitement, Superposition et analyses

V

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Planche cartographique

 
 

Carte n°1 : Situation géographique de la commune urbaine de Ouagadougou

 

6

Carte n°2 : Situation géographique du quartier Gounghin

 

7

Carte n°3 : Géologique de la commune urbaine de Ouagadougou

 

19

Carte n°4 : Réseau hydrographique de la ville de Ouagadougou

 

29

Carte n° 5 : Modèle Numérique de Terrain du quartier Gounghin

 

56

Carte n°6 : Modèle Numérique de Terrain de Gounghin reclassé suivant quatre classes

 

57

Carte n° 7 : Zones basses de Gounghin

 

58

Carte n°8 : Pentes de Gounghin

 

59

Carte n°9 : Sens d'écoulement des eaux selon la dénivelée

 

62

Carte n°10 : Points d'obstructions des canaux dans les différents niveaux d'altitude

 

63

Carte n°11: Points d'obstruction dans la trame de Gounghin

 

64

Carte n°12 : Enjeux du quartier Gounghin

 

65

Carte n°13 : Niveau de vulnérabilité au risque d'inondation du quartier Gounghin

 

67

Carte n°14 : Répartition des risques d'inondation à Gounghin

 

68

Carte n°15 : Enjeux exposés au risque potentiel d'inondation

 

69

Carte n°16: Zones à risque potentielle d'inondation à Gounghin

 

70

Carte n°17 : Illustration des zones inondées à Gounghin le 1er septembre 2009

 

81

Planche photographique

 
 

Planche photographie n°1 : Levé au GPS sur l'Avenue du Mogho

 

11

Planche photographique n°2 : Présence d'ordure dans des canaux sur la rue Kon deng Rogom

 

35

Planche photographique n°3 : Processus de curage de canal sur l'avenu Naba Zombré

 

36

Planche photographique n°4 : Sections du canal du Moro Naba

 

74

Planche photographique n° 5 : installations à proximité du canal: 1er septembre 2009

 

75

Liste des tableaux

 
 

Tableau n°1 : Inondations liés aux évènements pluvieux à Ouagadougou

24

 

Tableau n°2 : Densité des arrondissements de la commune urbaine de Ouagadougou

 

31

Tableau n°3 : Répartition des ouvrages hydrauliques dans les différents arrondissements

 

34

Tableau n°4 : Productions d'ordures ménagères attendues

 

37

Tableaux n°5 : Niveau de vulnérabilité et superficie concerné

 

76

vi

Tables des Figures

Figure n°1 : Evolution du niveau piézométrique (piézomètre CIEH) à Ouagadougou 1978-2003 10

Figure n°2 : Evolution du niveau piézométrique (piézomètre CIEH) à Ouagadougou 2009-2010 10

Figure n°3 : Variation mensuelle des précipitations à Ouagadougou entre 1981 et 2010 23

Figure n°4 : Pluviogrammes de différentes inondations à Ouagadougou 24

Figure n°5: Le Modèle Conceptuel de Données sur le risque des inondations par ruissellement 41

Figure n°6 : Démarche méthodologique adoptée pour l'identification des zones à risques d'inondation

42

Figure n°7 : Transfert de donnée du GPS au logiciel DNR Garmin 44

Figure n°8 : Affichage des coordonnées GPS sous Excel 2007. 44

Figure n°9 : Conversion du fichier Excel sous Stat/Transfer 45

Figure n°10 : Visualisation de la table au format DBF sous Arcview 45

Figure n°11 : Insertion des coordonnées GPS sous ArcView 46

Figure n°12 : Conversion de fichier dbf en Shapefile 47

Figure n°13 : Numérisation du levé des caniveaux au GPS 47

Figure n° 14 : Superposition des canaux sur le parcellaire de Gounghin 48

Figure n°15 : Etapes de création d'un MNT à partir des points levés au GPS 49

Figure n° 16 : Etapes de création des courbes de niveaux à partir du MNT (TIN) 50

Figure n°17 : Etapes de création des pentes du terrain 51

Figure n° 18 : Coupe de la carte des pentes sous ArcScene 60

Figure 19 : Coupe en 3D de la trame de Gounghin en fonction du MNT 61

Figure n°20 : Histogramme de répartition des superficies en fonction de la vulnérabilité 75

Figure n° 21 : Répartition des superficies occupées par les enjeux 79

Figure n°22 : Histogramme de répartition des superficies en fonction du risque d'inondation 80

vii

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ...I

SOMMAIRE II

RESUME III

REMERCIEMENTS IV

LISTE DES ACRONYMES ...V

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE, CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL ET

ASPECTS DU MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 4

CHAPITRE PREMIER: SITUATION GEOGRAPHIQUE, METHODOLOGIE ET

CADRE D'ANALYSE 5

I - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 5

I.1. Le Burkina Faso 5

I.2. La commune urbaine de Ouagadougou 5

I.3. Le quartier Gounghin 6

II - METHODOLOGIE 7

II.1. La revue de littérature 7

II.2. Les travaux de terrain 10

II.2.1. Les entretiens 10

II.2.2. Outils de collecte et traitement de données Erreur ! Signet non défini.

II.3. Difficultés rencontrées 14

III - CADRE D'ANALYSE 14

III.1. Définition des concepts généraux 14

III.1.1. L'inondation 14

III.1.2. Notion de risque 15

III.1.3. L'aléa 16

III.1.4. La vulnérabilité 16

CONCLUSION PARTIELLE 17

CHAPITRE DEUXIEME : LES FACTEURS NATURELS, ANTHROPIQUES ET LES

ACTIONS AVANT COUREUR DES CRISES D'INONDATION À GOUNGHIN 18

I - LES FACTEURS NATURELS ET ANTHROPIQUES DANS LES RISQUES

D'INONDATION 18

I.1. Les facteurs naturels 18

I.1.1. Les caractéristiques géomorpho-pédologique 18

I.1.2. Les caractéristiques climatiques de la ville de Ouagadougou 22

I.1.3. Ruissellement et inondation à Ouagadougou 26

VIII

I.1.4. Les caractéristiques hydrographiques de la ville de Ouagadougou 28

I.2. Les facteurs anthropiques dans le processus d'inondation 30

I.2.1. Evolution et répartition spatiale de la population 30

I.3.Typologie de l'habitat et du logement dans l'espace urbain de Ouagadougou 31

I.4. La voirie urbaine comme facteur d'inondation à Gounghin 32

II - LES ACTIONS AVANT COUREUR DES CRISES D'INONDATION 32

II.1. L'occupation du sol dans le processus de risque d'inondation 32

II.1.2. Les pratiques d'acquisition de parcelles 33

II.2. L'environnement et l'assainissement urbain à Gounghin 34

II.2.1. Le réseau de drainage des eaux pluviales 34

II.2.2. Processus d'évacuation des eaux usées 36

II.2.3. Les aspects de la gestion des ordures 36

CONCLUSION PARTIELLE 37

DEUXIEME PARTIE : LA DETERMINATION DES RISQUES D'INONDATION À

TRAVERS LE MNT 38

CHAPITRE PREMIER : L'ELABORATION DU MODELE NUMERIQUE DE

TERRAIN 39

I - DEFINITION ET TYPE DE MNT UTILISE DANS LA MAITRISE DES RISQUES

D'INONDATION A GOUNGHIN 39

I.1. Esquisse de définition du MNT 39

I.2. Les différents types de MNT 39

I.2.1. Le MNT Raster 39

I.2.2. Le MNT vecteur 40

II - L'ELABORATION DU MNT POUR LA MAITRISE DES RISQUES

D'INONDATION A GOUNGHIN 40

II.1. Le Modèle Conceptuel de Données (MCD) pour le risque d'inondation 40

II.2. La caractérisation du risque d'inondation à travers le traitement cartographique 41

II.3. Le World Geodetic System 84 comme système de projection de référence 42

II.4. La numérisation de la carte topographique 42

II.5. L'utilisation des données relevées au GPS dans la réalisation du MNT 43

II.5.1. L'intégration des données relevées au GPS dans le logiciel ArcView 3.2 43

II.5.2. L'intégration des données relevées au GPS dans le logiciel ArcGis 9.3. 47

III - ANALYSE SPATIALE DES DONNÉES LEVÉES AU GPS DANS LA

REALISATION DU MNT 48

III.1. La réalisation du Modèle Numérique de Terrain (MNT) 49

III.2. Le calcul des pentes du terrain 51

III.3. La conversion et la reclassification du MNT 52

ix

III.4. La réalisation de la carte des points d'obstruction des canaux de drainage 52

III.5. Le processus d'élaboration de la carte des enjeux 52

III.6. L'élaboration de la carte des niveaux de vulnérabilités au risque d'inondation à

Gounghin 53

III.7. La réalisation de la carte des risques d'inondation 53

CONCLUSION PARTIELLE 54

CHAPITRE DEUXIEME : RESULTATS ET ANALYSES 55

I - RESULTATS 55

I.1. Le Modèle Numérique de Terrain (MNT) 55

I.2. La carte des zones basses 58

I.3. La carte des pentes 59

I.4. La carte des points d'obstruction des canaux de drainage 63

I.5. La carte des enjeux 65

I.6. La carte des niveaux de vulnérabilité 66

I.7. La carte des risques d'inondation du quartier Gounghin 68

II - ANALYSE DES RESULTATS ISSUS DU MNT 71

II.1. La méthode d'analyse hiérarchique multicritère comme outil pour la détermination

de la vulnérabilité 72

II.2. Caractérisation de la vulnérabilité face au risque d'inondation à Gounghin 73

II.2.1. Le facteur topographique dans le critère de vulnérabilité à l'inondation 73

II.2.2. La proximité au canal primaire comme facteur de vulnérabilité à Gounghin 74

II.2.3. La caractérisation de la vulnérabilité globale à l'inondation 75

II.3. Caractérisation de l'alea à travers les critères hydrauliques et socioéconomiques 76

II.3.1. Le critère hydraulique comme facteur déterminant dans les risques d'inondation 76

II.3.2. Les critères socioéconomiques : le comblement des ouvrages de collecte des eaux

dans la caractérisation des risques d'inondation 77

III - LA DISTRIBUTION SPATIALE DU RISQUE D'INONDATION DANS LE

QUARTIER GOUNGHIN 78

IV - VERIFICATIONS TERRAIN 80

CONCLUSION PARTIELLE 82

CONCLUSION GENERALE 83

BIBLIOGRAPHIE 85

ANNEXE i

TABLE DES ILLUSTRATIONS ..iv






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon