WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Risque environnementaux et ajustement d'un modèle numérique de terrain pour la maà®trise des risques d'inondation à  Ouagadougou : cas du quartier Gounghin


par Abdoulaye RABDO
Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne - Master 2 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Introduction

Les grandes villes d'Afrique de l'Ouest, soumises à une forte variabilité spatio-temporelle des pluies sont de plus en plus exposées à de nombreux aléas d'origine naturelle (sécheresse, forts vents, vagues de chaleur ou de poussière, inondations).

Avec 1 475 223 d'habitants soit 46,4% de la population urbaine du pays, le taux de croissance élevé de la population à Ouagadougou, explique l'extension rapide de la ville, rendant ainsi la demande à la propriété foncière supérieure à l'offre. Un autre constat est le problème de l'assainissement et de l'évacuation des eaux pluviales dans la ville et le contrôle des normes des aménagements urbains. Le faible pouvoir d'achat des populations favorise la prolifération des quartiers spontanés et la multiplication des lotissements illicites dans la ville. Ces lotissements sont réalisés sans tenir compte de la géomorphologie et des paramètres hydrologiques du terrain. Ces constats se traduisent sur le terrain à travers :

- l'installation anarchique des populations aux abords des cours d'eau,

- des constructions de bâtiments dans des zones à faibles pentes ou dans des cuvettes sans aménagements préalables. Ainsi, durant les pluies, ces zones à faible écoulement s'inondent facilement,

- l'obstruction des canaux d'évacuation des eaux pluviales et usées par les populations riveraines vivant aux abords de ces infrastructures.

En somme, cela met en exergue le problème d'installation des populations dans des zones sujettes aux inondations. Les habitations dont les murs sont faits de briques de banco sont particulièrement vulnérables. Les inondations qui surviennent en milieu urbain occasionnant de nombreux dommages (pertes en vies humaines, écroulement des habitations, déplacement forcé de populations, impraticabilité des rues et de certaines routes, ralentissement des activités économiques et administratives)1 illustrent fort bien la vulnérabilité de la ville de Ouagadougou (Bazoun, 2008).

La plus catastrophique des inondations survenue à Ouagadougou fut celle du 1er septembre 2009. Elle à été consécutive à des pluies abondantes et intenses ; en l'espace de 12 heures il est tombé 263,3 mm de pluie à Ouagadougou. Cela a entraîné l'inondation de plus de 50% de la ville, le déplacement de 150 000 personnes, et provoquant la mort de cinq personnes ainsi que la destruction de douze ponts. Le Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo s'est trouvé en grande partie sous les eaux, de même que la centrale électrique située dans le

1 Source : Journal L'Observateur paalga N°7482 du mercredi 07 octobre 2009, page 7, N° 7458 du 2 septembre 2009, page 6. Direction National de la Météorologie du Burkina.

2

quartier Dapoya2. En réalité, Ouagadougou a très souvent été touchée par des inondations d'amplitude variable à l'origine de problèmes humains et socio-économiques préoccupants. Le problème à Ouagadougou comme à Dakar, ou Agadez est que les inondations ne sont véritablement prises en compte que lorsqu'elles surviennent. Cela nous conduit aux questions suivantes :

- Qu'est-ce qui explique cette situation ?

- Ne relèverait-elle pas d'un manque de données efficaces pour analyser les risques d'inondation ?

- Quels sont, à ce sujet, les outils à considérer pour parvenir à une évaluation pertinente des risques d'inondation ?

A travers ces questionnements, nous émettons les hypothèses selon lesquelles, les zones exposées aux inondations à Ouagadougou sont seulement fonction de la topographie ; également que le risque d'inondation est lié au ruissellement pluvial, au réseau d'assainissement et à la pente d'une part et d'autre part, la vulnérabilité liée aux inondations à Ouagadougou dépend du type d'occupation du sol et de la proximité du réseau de drainage des eaux pluviales. En somme, l'absence d'outils pour la détermination des zones vulnérables explique en partie la mauvaise répartition des zones à risques d'inondation dans la ville.

Ce mémoire est rédigé dans le cadre du Programme Interdisciplinaire de Recherche « Mousson » qui bien que s'attachant avant tout a la mise en place d'un système d'alerte à la pollution à Ouagadougou, a décidé de consacrer un volet de sa recherche à la question des risques d'inondation à Ouagadougou. En effet, une enquête terrain a révélé une sensibilité des populations à la pollution uniquement à partir de la perception des odeurs notamment celles provenant des canaux de drainage des eaux pluviales à proximité des concessions. La présence de bouchons d'ordures dans les canaux a été évoquée comme facteur d'inondation par les populations de nombreux secteurs de la ville lors des inondations du 1er septembre 2009 à Ouagadougou. La question dans ce domaine est d'avoir une idée précise des zones inondables d'une part et la localisation précise des canaux les plus obstrués d'autre part. La cartographie des zones à risque d'inondation dans la ville de Ouagadougou est donc un préalable à la mise en place d'un système d'alerte.

Le choix du quartier Gounghin (cf. carte n°2) comme site d'étude entre dans le cadre des activités du PIR Mousson qui mène des travaux de recherche interdisciplinaire sur la pollution

2 http://www.sidwaya.bf/spip.php?article1211, consulté 7/04/2011

3

atmosphérique à Ouagadougou notamment à Gounghin. Les études réalisées dans le quartier contribuera à la mise en place d'un système d'alerte à la pollution et à l'inondation à Ouagadougou, afin de mettre à la disposition de la population, des chefs coutumiers, des décideurs communaux et au niveau ministériel, l'information nécessaire à la prise de décision. Force est également de constater que les populations de certains quartiers de la ville sont installées dans des zones à risque parce que l'aménagement et l'assainissement est simplement inexistant.

Avant le 1er septembre 2009, il existe "très peu" de recherches sur les risques d'inondation à Ouagadougou. Cette information manque cruellement en matière de prévention ou de maîtrise des risques d'inondation. Une grande partie de la littérature porte sur l'agriculture, la sécurité alimentaire, le développement local, l'élevage, etc.

Notre étude s'intitule : "Risques environnementaux et ajustement d'un Modèle Numérique de Terrain pour la maîtrise des risques d'inondation à Ouagadougou". Un Modèle Numérique de Terrain pour appréhender les risques d'inondation à Ouagadougou est une condition essentielle à tout aménagement en matière d'urbanisme. Les objectifs spécifiques poursuivis se résument ainsi :

- déterminer les zones potentiellement exposées aux risques d'inondation ;

- identifier les éléments qui y participent ; - déterminer les degrés de vulnérabilité ;

- réaliser la carte des risques d'inondation du quartier Gounghin.

Cette étude est subdivisée en deux parties comportant chacune deux chapitres. Une première partie intitulée : méthodologie, contexte environnemental et aspects du milieu physique et humain. Le premier chapitre présente la zone d'étude, la méthodologie et le cadre d'analyse. Le second chapitre traite des facteurs naturels, anthropiques et les signes avant coureurs des épisodes d'inondation à Gounghin. La seconde partie du mémoire aborde la détermination des risques d'inondation à travers le MNT. Dans le chapitre premier, il s'agit de l'élaboration et la réalisation du modèle numérique de terrain. Dans le deuxième chapitre les résultats obtenus font l'objet d'une analyse.

METHODOLOGIE, CONTEXTE

ENVIRONNEMENTAL ET ASPECTS DU

MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN

PREMIERE PARTIE :

4

5

CHAPITRE PREMIER : SITUATION GEOGRAPHIQUE, METHODOLOGIE et CADRE D'ANALYSE

I - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

I.1. Le Burkina Faso

Le Burkina Faso se situe dans la zone Sahélo-soudanienne en Afrique de l'Ouest entre les méridiens 5°30'Ouest et 2°30' Est et les parallèles 9°20' et 15°20'Nord. Il couvre une superficie de 274 000 Km2 et partage ses frontières avec six pays que sont : le Mali à l'Ouest et au Nord ; la Côte d'Ivoire, le Ghana, et le Togo au Sud, le Bénin (au Sud-est) et enfin le Niger à l'Est et au Nord-est. Le relief est très modeste et les paysages monotones. Les altitudes s'échelonnent de 125 à 749 mètres, avec une altitude moyenne de 300 m, qui s'incline du Nord-est au Sud-ouest. Le climat de type Soudano-sahélien est caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d'une moyenne de 350 mm au Nord (climat sahélien) à une moyenne de plus de 1000 mm au Sud-ouest. Quoique peu élevé et relativement peu arrosé, le Burkina a un réseau hydrographique assez important, surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois bassins principaux: les bassins de la Volta (le Mouhoun : ex Volta Noire, le Nakambé : ex Volta blanche, le Nazinon : ex volta rouge, la Pendiari), de la Comoé et du Niger3. Le Burkina Faso possède une industrie très faiblement développé et des ressources minières plus ou moins exploitées (Yaméogo, 2008). Le pays trouve ses ressources dans sa production agricole qui constitue plus de 90% de son économie. La population nationale est estimée à 14 017 262 d'habitants, soit une densité de 51,4 h/ km2 et un taux d'urbanisation de 22,7%. Le taux d'accroissement annuel moyen de la population est de 3,1%. Le groupe ethnique dominant, les mossis, occupent la plaine centrale autour de Ouagadougou (Bayala/Ariste, 2009).

I.2. La commune urbaine de Ouagadougou

Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, située dans la province du Kadiogo, compte trente (30) secteurs et dix sept (17) villages regroupés en 5 arrondissements formant la commune urbaine (cf. carte n°1). Cette commune urbaine a une population composée d'environ 50,4% d'hommes et de 49,6% de femmes. La population de la ville représente 10,5% de la population totale du Burkina Faso et 46,4% de la population urbaine du pays. Avec un taux d'accroissement intercensitaire entre 1996 et 2006 (7,6%) supérieur à celui du milieu urbain (7,1%), l'effectif de la population ouagalaise est passé de 441 514 en 1985 à 709 736 en 1996 pour atteindre 1 475 839 en 2006. A ce rythme, la population de Ouagadougou devrait doubler en 2025 (Bayala/Ariste, 2009)

3 http://www.ambaburkina.dk/reliefethydrologie.html, consulté le 08/06/2011.

6

Carte n°1 : Situation géographique de la commune urbaine de Ouagadougou I.3. Le quartier Gounghin

Le quartier de Gounghin (12° 21' N, 1° 33' W) retenu pour notre étude (cf. carte n°2) est située à l'ouest de l'arrondissement de Baskuy et couvre une superficie d'environ 577.71 ha (Gounghin nord 377.398 ha et Gounghin sud 200.312 ha). Il se subdivise en deux secteurs (secteur 9 au Nord et secteur 8 au Sud), séparés par la route nationale n°1 (axe Ouagadougou -Bobo-Dioulasso). Il est le siège traditionnel du Goung-Naaba, un des chefs de guerre de la cours de l'empereur des Mossi (le Moro-Naba).

7

Carte n°2 : Situation géographique du quartier Gounghin

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams