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Effet de la pollution atmosphérique sur la composition biochimique de ricinus communis: cas des particules de ciment de la cimenterie de Bir Mechergua


par Eya RAZGUI
Université de Tunis El Manar - Diplôme de Mastère En Biologie Physiologie Végétales 2018
  

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II.4. les émissions de cimenteries

D'après Parekh (1989), les cimenteries émettent dans l'air du ciment et de calcaire qui sont les deux sources les plus communs de calcium (Ca), tandis que les argiles, les schistes et les cendres sont les sources d aluminium (Al), silicium (Si) et fer (Fe).

En Suisse, la présence de fluorure atmosphérique s'explique principalement par les activités humaines. Ainsi, la majeure partie des composés fluorés que l'on trouve dans certaines régions du pays proviennent notamment de la préparation électrolytique de l'aluminium et dans une moindre mesure des usines d'incinération d'ordures ménagères (UIOM), des fabriques d'engrais phosphatés, des cimenteries et de l'industrie du verre.

III. Impact de la pollution

III.1. La pollution atmosphérique

On parle de polluant majeur de l'air surtout chez les pays industrialisés: c'est l'ozone. L'émission des fortes concentrations d'ozone constitue un facteur de modification non négligeable de la biologie des plantes qui peuvent dépérir et subir plus facilement d'autres stress. Il existe des plantes plus sensibles à l'ozone, on cite les graminées (blé et riz) ayant un rôle important dans l'alimentation de l'Homme, ainsi certains cultivars de tabac et des arbres très vulnérables tels que des pins, du hêtre (Fagus sylvatica), de l'érable (Acer pseudoplatanus), du frêne (Fraxinus sp) ou du merisier (Prunus avium) (Dalstein et al., 2005).

III.2. Effet sur la physiologie des plantes

Sur le plan macroscopique, les dégâts sont visualisés par l'oeil nu. Les premiers dommages apparaissent sur la face supérieure des feuilles exposées à la lumière. Les symptômes se manifestent, pour certaines espèces par des chloroses diffuses sur la partie supérieure du feuillage. Ainsi, des altérations dégénératives, souvent plus développées sur les contours des feuilles, se manifestaient par de petites taches blanc-jaune avec des contours mal définis ou une coloration brun-rouge sur des échantillons de pins, frênes, robiniers, sureaux, cytises, symphorines. La phase finale se caractérise par des ponctuations qui s'étalent formant des nécroses pour toucher l'ensemble de la surface foliaire.

Chapitre I Données bibliographiques

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Pour d'autres espèces telles que les viornes, ronces, spirées, épilobes et mahonias, les dégâts d'ozone se manifestent par des rougissements le long des nervures sur les parties du feuillage exposé à la lumière. Cette coloration est due à une accumulation, au niveau des vacuoles des cellules du mésophylle palissadique, d'anthocyanes. Ces pigments apparaissant souvent lors de phénomènes de dégénérescence de la chlorophylle et/ou lors du processus de vieillissement du feuillage (Dalstein et al., 2005).

Yunus et al., (1979) ont étudié l'impact de la pollution atmosphérique sur le ricin. Les études ont l'aspect microscopique et cellulaire, elles montrent qu'il n y a pas des différences dans les caractéristiques épidermiques des populations saines et polluées du ricin. Cependant, les polluants environnementaux ont légèrement affecté la forme et la sinuosité des cellules épidermiques et des stries cuticulaires.

Chez les populations polluées, les cellules épidermiques sont beaucoup plus petites que celles de la population saines, les stomates sont devenues grandes et ouvertes et les stries cuticulaires sont plus remarquables, alors que chez la population saine, l'ouverture stomatique est étroite et les stries cuticulaires sont discrètes.

En comparant le pourcentage des stomates anormaux sur l'épiderme inférieur et supérieur, on remarque qu'il ne dépasse pas 1% chez la population saine , alors que chez les populations polluées, ils sont plus 8 fois et 3 fois plus importantes respectivement sur l'épiderme inférieur et l'épiderme supérieur.

La densité stomatique semble avoir une relation avec la pollution de l'air, les populations des zones polluées ont plus de stomates sur la surface foliaire que les populations de la zone saine. C'est probablement une réponse des plantes à la perte des stomates les plus anciens et sains à travers la dégénérescence causée par la pollution de l'air.

Selon Dalstein (2005), les analyses faites sur les feuilles des pins cembro de Mercantour, qui sont touchées par des chloroses, phénomène constituant le premier symptôme causé par l'ozone pour certaines espèces, ont montré des altérations des cellules du mésophylle palissadique, avec une lyse de la chlorophylle qui progressait vers le collapse des chloroplastes, en l'absence d'altérations sur l'épiderme supérieur ou dans le parenchyme lacuneux.

Chapitre I Données bibliographiques

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Chez les espèces rougissantes, telles que les viornes et les mahonias, l'accumulation des anthocyanes était nette dans les chloroplastes et précédait le collapse des parois cellulaires. Ils ont constaté que les modifications cellulaires ont touché l'épiderme supérieur proche de la zone en contact étroit avec le mésophylle palissadique atteint ou le parenchyme dans les cas de nécroses (Dalstein et al., 2005).

La pollution atmosphérique affecte le métabolisme cellulaire des végétaux, donnant plusieurs aspects tels que chlorose, accumulation d'anthocyanes et elle peut affecter la photosynthèse (Auclair, 1997). L'étude consiste à effectuer des empoussièrements artificiels semblables aux empoussièrements naturels que l'on rencontre autour de certaines usines. Ils ont constaté que la photosynthèse nette est significativement inhibée par les poussières aux éclairements faibles, mais non aux éclairements plus élevé. Alors, les poussières semblent avoir un rôle de capteur de lumière, ce qui induit la diminution de l'énergie lumineuse utilisable par la photosynthèse.

Donc, les résultats montrent que, s'ajoutant à un effet chimique possible à long terme, les poussières ont un effet notable sur la photosynthèse en diminuant l'énergie lumineuse utilisable par la plante. Dans la majorité des cas, les poussières affectent les plantes par leur composition chimique, pouvant ainsi entraîner des nécroses, dessèchements et même parfois la mort.

III.3. Effet des particules de cimenteries

Les cimenteries comme toute industrie chimique, produisent des polluants spécifiquement atmosphériques tels que le calcaire et le fluor. La sensibilité des plantes au fluor dépend de plusieurs facteurs, dont les principaux sont la teneur de polluant dans l'air, l'espèce, la variété, la morphologie de la plante (stomates, pilosité, âge etc.), les facteurs climatiques et la présence ou non d'autres polluants (SO2, NOx, O3). Il existe une classification des plantes selon leurs sensibilités, les plantes dites sensibles montrent une chlorose à partir de 0.15~g/m3 de polluant dans l'air.

Dans les environnements industriels, les concentrations moyennes des polluants est dans l'ordre de 0.5 à 20~g/m3 (selon l'activité industrielle) et atteignent parfois 100~g/m3 au voisinage de la source polluante. Cela peut induire des conséquences plus graves que la chlorose, on parle des effets cytogénétiques (mutation, aberration chromosomique). Dans

Chapitre I Données bibliographiques

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certaines espèces végétales, le développement végétatif a augmenté au détriment de la reproduction générative. Les plantes sensibles et fortement chlorosées disparaissent, modifiant ainsi la composition botanique du couvert végétal (Grub et al., 1997).

Le fluor est un polluant, il n'intervient pas dans le métabolisme des végétaux, cet élément pénètre dans la cellule du parenchyme foliaire, et il est alors transféré et stocké aux extrémités ou sur les bords du limbe.

L'effet de pollution se manifeste différemment chez les différentes espèces ; des nécroses apparaissent :

? À la pointe des feuilles longues et étroites (sapin, pin, glaïeul, iris ....)

? Sur les bords des feuilles larges et entières (hêtre, noisetier....)

? À l'extrémité des lobes pour les feuilles découpées (aubépine, érable à f. d'obier..).

Ces brûlures présentent des teintes variées, allant du brun clair (sapin) au noir (noyer). On parle donc d'une accumulation du fluor, qui va être éliminé pendant la chute annuelle des feuilles caduques (Bossavy, 1970).

IV. Le stress oxydatif chez les végétaux

IV.1. Le stress oxydatif

Les plantes utilisent l'oxygène de l'air O2, via le métabolisme aérobie pour fournir de l'énergie nécessaire à leur croissance et à leur développement. Or la réduction de l'oxygène est accompagnée d'une production des radicaux oxygénés qui sont soit :

? Des radicaux libres: tels que l'anion superoxyde (O2 .-) et le radical hydroxyle (OH.) ? Des molécules : telles que le peroxyde d'hydrogène (H2O2) et l'oxygène singulet

(1O2).

Ces formes réactives de l'oxygène (ROS) ont un effet toxique direct ou indirect envers les substances bioorganiques (Parent et al., 2008).

Donc le stress oxydatif correspond à un déséquilibre entre la génération des formes réactives de l'oxygène et les défenses antioxydantes de l'organisme en faveur des premiers.

IV.2. Chapitre I Données bibliographiques

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Rôle des ROS et effets délétères

Le rôle des ROS est très complexe, car elles peuvent avoir un rôle physiologique ou un effet toxique en fonction de leur concentration. Le peroxyde d'hydrogène H2O2 est capable de traverser les membranes biologiques et de modifier l'activité de glutathion peroxydase (Haleng et al., 2007).

En plus, les ROS sont impliquées dans la cascade de régulation de l'expression génique; la plante adapte ses réponses selon un mécanisme de régulation génique qui dépend de la concentration cellulaire des ROS.

IV.3. Formation des ROS

La majeure partie de l'oxygène cellulaire subit une réduction tétravalente qui conduit à la production de l'eau, une partie des électrons peut s'échapper et réduire l'oxygène d'une manière monovalente donnant l'anion superoxyde (Parent et al., 2008).

Les autres formes se forment dans: le chloroplaste, mitochondrie, peroxysome, membrane cellulaire et l'apoplaste, ayant des origines diverses : la photosynthèse, la respiration, ect...Dans les conditions du stress, les ROS peuvent engendrer des dommages importants dans la structure et le métabolisme cellulaire en dégradant les protéines, les lipides et les acides nucléiques. Ainsi, les radicaux libres OH. sont des oxydants capables d'arracher des électrons et/ou de s'additionner aux macromolécules organiques cellulaires, provoquant ainsi la peroxydation des lipides membranaires.

V. Réponses des plantes au stress oxydatif V. 1. Systèmes de défense enzymatiques a. Les Superoxydes dismutases (SOD)

Ce sont des métalloenzymes qui présentent les premières lignes de défense contre le stress oxydant, elles assurent l'élimination de l'anion superoxyde dismutase par une réaction de dismutation en transformant le peroxyde d'hydrogène en oxygène (Haleng et al., 2007).

Chapitre I Données bibliographiques

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Il existe trois isoformes de SOD qui diffèrent par leurs cofacteurs :Cu/Zn-SOD , Mn-SOD et Fe-SOD.

b. La glutathion peroxydase (GPX)

C'est une sélénoprotéine qui réduit les peroxydes aux dépens de son substrat spécifique, le glutathion réduit (GSH). Elle assure l'élimination des peroxydes lipidiques résultant de l'oxydation des acides gras (Haleng et al., 2007).

c. La catalase

C'est une enzyme d'origine peroxysomale, qui a le rôle de dismuter le peroxyde d'hydrogène en eau et dioxygène (Arora et al., 2002).

d. L'ascorbate péroxydase:

C'est une enzyme qui a une très forte spécificité en tant que donneur d'électrons vis à vis de l'ascorbate qu'elle transforme en déhydroascorbate. L'ascorbate agit en convertissant l'eau oxygénée en eau (Haleng et al., 2007).

V. 2. Système de défense non enzymatique

Les plantes présentent un autre système de défense, intégrant des différentes molécules de métabolites primaires ainsi que les métabolites secondaires.

a. La vitamine C

C'est un excellent piégeur de radical hydroxyle et l'anion superoxyde. Elle inhibe la peroxydation lipidique en régénérant la vitamine E à partir de la forme radicale issue de la réaction de sa réaction avec des radicaux lipidiques (Haleng et al., 2007).

b. La vitamine E

Elle a un caractère hydrophobe qui lui permet de s'insérer au sein des membranes riches en acides gras polyinsaturés, ou elle joue un rôle protecteur en réagissant avec les radicaux peroxyles (ROO.), formant ainsi un radical tocophéryle, ce qui empêche la propagation de la peroxydation lipidique (Haleng et al., 2007).

c. Chapitre I Données bibliographiques

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Les caroténoïdes

Elles forment une famille de plus de 600 molécules. Généralement, tous les caroténoïdes dérivent d'une structure linéaire C40H56 (Haleng et al., 2007). Ce sont des pigments qui assurent plus qu'un rôle:

? Absorption de lumière de longueur d'onde entre 400 et 550 nm.

? Protection de l'appareil photosynthétique de triplet Chl3 et l'oxygène singulet 1O2 .

? Stabilisation des complexes protéiques photo-collecteurs et des membranes thylacoïdales.

d. Les polyphénols

Ce sont des métabolites secondaires qui constituent une famille importante d'antioxydants. Ils sont présents sous différentes formes :

? Sous forme d'anthocyanes dans les fruits rouges

? Sous forme de flavonoïdes dans les agrumes. Sous forme de flavon-3-ols dans le thé, pomme et oignon.

Ce sont des excellents piégeurs de ROS et de bons chélateurs de métaux de transition tels que le fer et le cuivre (Haleng et al., 2007).

L'objectif de ce travail est d'étudier la réponse biochimique de l'espèce Ricinus communis à l'exposition aux particules de ciment auprès de la cimenterie de Bir Mecherga.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard