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Transports et développement dans la métropole d'abidjan quel modèle de ville derrière les projets dans les transports ?


par Gaspard Ostian
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Master Dynped  2021
  

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CHAPITRE 2 : LES SIGNAUX DE LA MÉTROPOLISATION

1- Caractéristiques de la métropolisation d'Abidjan : vers une métropole africaine ?

Nous aborderons ici Abidjan en tant que métropole, en tentant de l'insérer dans le champ théorique classique et issu du monde développé d'abord, puis en essayant de l'inscrire plus précisément dans le contexte africain.

A) Abidjan, métropole régionale à l'ambition mondiale

À échelle régionale, Abidjan est au sommet de la hiérarchie urbaine. Elle est la plus grande ville francophone de la région, et seconde plus grande ville après Lagos, au Nigéria. Elle est par ailleurs la première destination des migrants de la région, ce qui est lié en grande partie à son attractivité économique (Échui, 2012). Ce rayonnement d'Abidjan dans la région est issu d'une volonté politique, depuis l'indépendance, d'accroître le prestige de la ville. Les quartiers centraux, notamment le Plateau, lui donnent une image de ville moderne. Elle est « une vitrine d'un occident implanté en Afrique, d'un libéralisme urbain qui semble réussir. Les tours d'acier et de verre témoignent d'un savoir-faire, d'une maîtrise des outils contemporains de fabrication de la ville » (Chenal, 2009). Cette identité urbaine d'Abidjan est issue du choix qui a été fait par le premier président FHB de conserver des liens étroits avec l'ancienne puissance coloniale, la France. Aujourd'hui encore, de nombreuses grandes entreprises françaises et occidentales y sont très puissantes, ce qui présente bien entendu des inconvénients pour les décisionnaires locaux, mais présente l'avantage d'entretenir un dynamisme économique important à échelle de la région, et des quartiers centraux au niveau de vie apparent très élevé. Selon un classement du cabinet Mercer en 2017, Abidjan est la seconde ville la plus chère d'Afrique de l'Ouest dans le coût global de la vie, après Lagos. C'est également la 8e ville la plus chère d'Afrique, selon ce même classement. Ce prestige urbain repose sur une ségrégation spatiale très marquée. Particulièrement dans le monde en développement, souvent plus la vie dans une ville est chère, et plus les inégalités sont grandes en son sein (Castells-Quintana, 2019). Ainsi à Abidjan, si le Plateau, surnommé « Petit Manhattan », expose ses grandes tours d'affaires, d'autres zones plus périphériques voient des millions de personnes vivre dans un habitat précaire. Des efforts politiques sont déployés pour prendre soin de cette image. Ainsi, dans la commune du Plateau,

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les transports informels ont été interdits, afin de ne pas nuire à son image qui se veut moderne. De même, dans la commune de Cocody, connue comme une des communes cossues d'Abidjan, les gbakas ne passent presque pas, en dehors du boulevard François Mitterrand qui la traverse d'Ouest en Est vers Bingerville.

Par ailleurs, en-dehors du prestige urbain, Abidjan est l'une des villes d'Afrique de l'Ouest qui compte le plus en matière d'influence décisionnaire, malgré les difficultés qu'elle a connu lors de la décennie 1999-2011. En témoigne le retour de la Banque Africaine de Développement (BAD) à son siège abidjanais en 2014, après onze ans d'absence suite aux troubles armés qui ont coupé la Côte d'Ivoire en deux entre 2002 et 2008. Cette institution financière, créée en 1964, a pour objectif de financer des projets de développement afin de combattre la pauvreté sur le continent. Elle compte 81 pays membres, dont 54 en Afrique, ce qui en fait un acteur majeur du développement du continent. Un des objectifs de la BAD, outre le développement des pays, est de favoriser la coopération et l'unité des pays d'Afrique. Forte d'un capital de 200 milliards de dollars, elle est l'un des principaux fournisseurs financiers pour nombre de pays africains et pour des entreprises privées souhaitant investir sur le continent. La présence de son siège à Abidjan est la symbolique d'une position de leadership de la ville, qui se positionne ainsi parmi les villes motrices du développement africain.

D'autres importants acteurs économiques internationaux sont également présents à Abidjan, comme la Banque mondiale ou l'AFD. Mais Abidjan est également une centralité régionale pour les grandes Organisations Non Gouvernementales (ONG), comme par exemple la Croix-Rouge, qui y a implanté une de ses délégations régionales. Abidjan concentre aussi de nombreuses universités qui contribuent au rayonnement intellectuel ivoirien. L'université publique FHB de Cocody notamment est l'un des lieux phares de la recherche et de l'enseignement ivoirien, et jouit d'une réputation transfrontalière.

La concentration à Abidjan d'acteurs exerçant une influence au-delà des frontières ivoiriennes fait d'elle, au-delà de son importance économique et démographique, une ville de première importance à échelle de l'Afrique de l'Ouest, et une ville qui compte à échelle du continent africain. Elle est donc une métropole d'influence régionale, voire continentale. Mais les ambitions ivoiriennes sont grandes, et justifiées par une croissance parmi les plus fortes au monde. Le pays se donne des objectifs ambitieux, comme par exemple celui d'atteindre l'émergence en 2020, formulé au début des années 2010. Même s'il n'a pas été atteint, il

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démontre l'envie du pays de devenir un acteur qui compte à échelle mondiale. Cela s'est également vu dans l'importance qu'a pris le président ivoirien Alassane Ouattara dans le projet de sortie du franc CFA et de création d'une nouvelle monnaie commune à la zone de la communauté économique des états d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette monnaie, appelée l'Eco, aurait dû voir le jour en juin 2020, mais le projet est retardé, à la fois du fait du contexte de crise sanitaire du Covid-19, mais également à cause de désaccords au sein de la communauté, les parties francophone et anglophone ne tombant pas d'accord sur les modalités de la nouvelle monnaie pour des questions de leadership.

Il apparait donc qu'Abidjan est le fer de lance de l'influence internationale ivoirienne, influence territorialisée par une concentration importante de hauts-lieux économiques, politiques, culturels. Cela fait d'elle une métropole régionale. Nous verrons par la suite que ses ambitions vont néanmoins au-delà.

B) Un exemple d'une spécificité africaine ?

Nous venons de démontrer l'importance de la ville d'Abidjan en tant que métropole en suivant des critères issus de la recherche et de la théorie occidentale, issus notamment de la recherche anglophone mais rejoints par la recherche francophone. Cette sous-partie s'attachera, cette fois, à tenter de chercher et caractériser la ou les spécificités locales d'Abidjan, en l'inscrivant dans le contexte africain.

Retour des villes africaines dans la théorie métropolitaine

Dans la recherche occidentale, le concept de « métropole » amène très rapidement à celui de « world cities » ou de « villes mondiales », qui sont les métropoles à influence mondiale. Le continent africain est très absent de ces recherches et discours scientifiques, du fait de l'importance encore limitée de ses villes à une telle échelle (Grant et Nijman, 2002). Mais depuis quelques années, leur intérêt scientifique est remonté, cause et conséquence d'un important travail critique d'ajustement des concepts, qui a permis de lancer un travail rendant compte de dynamiques telles que les processus d'urbanisation articulés à la mondialisation des pauvres (Choplin et Pliez, 2018), le rôle de l'urbanisme néolibéral (Parnell et Robinson, 2012), des politiques entrepreneuriales (Croese, 2018), ou encore de l'influence des modèles internationaux dans les complexes réformateurs locaux (Jaglin, 2005). Mais ces nouvelles

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approches ne trouvent pour l'instant pas de grande résonnance dans le monde de la recherche internationale, ce pourquoi aucun cadre analytique intégré des formes et modes de la métropolisation « à l'africaine » n'est produit (Jaglin et al, 2018). Il ne s'agit pas ici de renier complètement la théorie métropolitaine issue des nords, mais de mettre en lumière l'inadéquation de ses critères avec le contexte africain, et qui explique sa place d'arrière-plan dans le champ conceptuel dominant aujourd'hui. Le premier exemple et peut-être le plus flagrant est celui de l'activité informelle. Celle-ci est en Afrique la première pourvoyeuse d'emplois et de revenus, elle contribue largement à l'importance et aux dynamiques de métropolisation des villes africaines, mais elle est inadaptée aux critères de mesure issus des nords, dans lesquels cette nature d'activité est très minoritaire.

« Des travaux sur l'aire urbanisée de Lagos montrent ainsi qu'à Alaba, où transitent les trois quarts des matériels électroniques vendus en Afrique occidentale, les donneurs d'ordre qui achètent, transforment et revendent ces matériels sont les acteurs clés d'un réseau commercial étendu, hors Afrique, jusqu'à São Paulo, Taipei, Singapour et Dubaï (Koolhaas et al., 2000). À Kinshasa, d'autres travaux montrent que la ville fonctionne comme un hub de tissus importés de Thaïlande, de Malaisie, d'Indonésie, de Hong Kong et Dubaï, via Brazzaville, travaillés et ensuite exportés en Afrique centrale (Ayimpam, 2014). Ces relations mondialisées de grandes villes à la fois places marchandes et foyers artisanaux, reposant sur des transactions financières informelles, dématérialisées, parallèles aux systèmes de change officiels qu'elles concurrencent également, semblent participer d'une « métropolisation autre », difficilement détectable par les batteries de critères élaborées dans les Nords. »

Jaglin et al, 2018.

C'est en effet cette approche d'une mondialisation « par le bas », où l'informel côtoie l'activité des grandes multinationales, qui participe dans notre contexte d'une métropolisation « à l'africaine ». Cette dernière rassemble certaines dynamiques communes que l'on peut observer, comme un urbanisme diffus et mal maitrisé, que l'on retrouve à Abidjan. Il est encouragé par une transition urbaine pas encore achevée, alimentée par un processus d'exode rural toujours d'actualité.

On peut également parler, pour caractériser une spécificité africaine, d'urbanisme de croissance, alimenté par des projets dits « modernistes » qui visent à développer la ville tout en la rendant attractive. Abidjan présente pour cela dans les transports des projets comme le BRT

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ou le futur métro, ou encore le projet d'aménagement de la baie de Cocody (PABC) qui vise, en plus de construire un cinquième pont dans la ville, à mettre en valeur ladite baie afin d'en faire un lieu commercial de haut standing, avec une importante dimension écologique de préservation de la lagune et de sa biodiversité. Ces divers projets se distinguent par le fait qu'au-delà de viser à l'augmentation des performances urbaines de la ville, ils visent à augmenter son prestige et sa renommée dans la mondialisation.

Il faut bien sûr préciser que parler d'un contexte africain masque les diversités de situation des pays, et même des sous-régions du continent, qui ont des situations individuelles très différentes. L'objet de cette partie était donc de sortir du cadre théorique classique, afin de souligner certains éléments utiles à l'appréhension de la morphologie urbaine d'Abidjan et à sa place dans un contexte géographique spécifique qu'est le continent africain. Les aspects de la métropolisation « à l'africaine » abordés sont donc non-exhaustifs.

2- Des dix communes initiales au « Grand Abidjan » : nouveaux moyens, nouvelle échelle pour penser les transports abidjanais

Depuis l'année 2012, l'économie ivoirienne a connu un regain économique qui dure jusqu'à aujourd'hui, et la place parmi les économies à la croissance la plus forte au monde, stabilisée aux alentours de 8% par an d'après les données de la Banque mondiale, en-dehors de la crise du Covid-19.

A) 2012 et le retour de la stabilité politique, de la croissance et des investissements

La crise de 2010-2011

Le 28 novembre 2010 a lieu en Côte d'Ivoire le second tour des élections présidentielles, qui oppose le président Laurent Gbagbo à l'opposant Alassane Ouattara. Les résultats annoncés donnent Ouattara vainqueur avec près de 55% des scrutins, mais ces résultats sont contestés par le camp Gbagbo, qui les invalide et refuse de passer le pouvoir. S'ensuit un soulèvement

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militaire qui entraine un nouvel épisode de guerre civile en Côte d'Ivoire8. Soutenu indirectement par la France et l'ONU, le camp Ouattara l'emporte militairement. Les combats, qui ont duré de janvier à mars, entraînent la mort de plus de 3 000 personnes et le déplacement d'un million de personnes.

Le pays sort très affaibli de cette crise, mais un élément néanmoins prête à l'optimisme : le camp victorieux est le camp qui est soutenu par la communauté internationale. En effet, l'ONU, la France, l'Union africaine reconnaissent tous la victoire politique d'Alassane Ouattara aux élections de novembre.

Le retour fort de la santé économique

Après une décennie économique compliquée, où la croissance économique avait oscillé entre -2% et 3%, l'année 2011 marque un dernier coup : le PIB diminue de 4,4% sur l'année 2011. En effet, même si les combats s'achèvent tôt dans l'année, il faut plusieurs mois au nouveau pouvoir pour arriver à contenir les conséquences économiques importantes du conflit, comme la fermeture des agences de nombreuses banques du fait du contexte sécuritaire, ou encore l'arrêt des activités de la Société ivoirienne de raffinage, qui fournissait en essence la Côte d'Ivoire mais aussi des pays de la région comme le Mali ou le Burkina Faso. Les ports ferment également, ce qui bloque une grande partie des importations pendant un temps, et provoque une forte inflation du coût de la vie, ainsi qu'une pénurie de médicaments.

La situation de stabilise néanmoins peu à peu, et Ouattara connait certains succès importants, notamment un embargo sur le cacao ivoirien, mis en place le 8 avril 2011, et qui voit remonter significativement le prix de la tonne de cacao, production agricole vitale pour l'économie ivoirienne. La reprise économique se fait assez rapidement, et la croissance de l'année 2012 est de plus de 10%. Malgré une lente baisse par la suite, elle se maintient supérieure à 6% jusqu'en 2019.

Les conséquences dans les transports

Dans le secteur des transports, cette reprise économique se manifeste très vite. Les moyens toujours limités de l'État sont compensés par la stabilité économique qui donne confiance aux investisseurs étrangers, et par le soutien de certains acteurs étrangers comme la France, la BAD, la Banque mondiale, etc. De grands ouvrages sont rapidement lancés, comme

8 Un conflit armé avait déjà scindé la Côte d'Ivoire en deux entre 2002 et 2007.

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par exemple le chantier du troisième pont d'Abidjan. Ce projet, lancé en 1996 mais qui n'avait pas connu depuis d'avancées significatives, est relancé, et Alassane Ouattara donne le premier coup de pioche des travaux en septembre 2011. Le pont, long de plus d'un kilomètre, est inauguré trois ans après, à la fin 2014. Du côté des infrastructures routières, les choses recommencent à évoluer rapidement. De nombreux nouveaux axes sont revêtus de goudron, et cela se sent dans la pratique de la ville des abidjanais, comme au carrefour « Nouveau Goudron » dans la commune de Cocody. De la même façon, l'autoroute du Nord, voie rapide qui relie Abidjan à Yamoussoukro, a été mise en service en 2013. Dans le secteur portuaire, de grands chantiers sont également réalisés, comme le nouveau terminal de pêche du Port autonome d'Abidjan, livré en 2015. À l'aéroport FHB, un taxiway en parallèle de la piste a été aménagé, pour permettre une meilleure logistique des avions sur le « airside9 ».

On voit ainsi que, dès le début des années 2010, le retour d'un contexte politico-économique stable s'accompagne d'investissements et de réalisations massives dans le domaine des transports.

Le retour de l'optimisme

La fin des évènements de crise et le retour d'un important dynamisme économique s'accompagnent dans le pays d'un sentiment d'optimisme notable, qui se ressent souvent dans les conversations. Le sentiment de la stabilité du pays et le fait de voir la ville évoluer à vue d'oeil encourage la dynamique constructrice. La capacité d'Alassane Ouattara à maintenir la stabilité lui confère une légitimité populaire, et contribue à recréer un climat de confiance pour les investisseurs. Ce grand optimisme, s'il est bien sûr à nuancer, participe intrinsèquement de l'élan constructeur ivoirien qui s'incarne particulièrement à Abidjan. Il est important à souligner ici car c'est l'élan qui est à l'origine de cette étude sur les projets dans les transports à Abidjan.

B) Retour de la planification urbaine et agrandissement rapide du cadre de pensée : vers le Grand Abidjan

Définition du Grand Abidjan

Le dynamisme nouveau décrit précédemment s'est accompagné, rapidement, de l'élargissement du cadre de pensée de la planification urbaine par les autorités compétentes.

9 « Côté piste » de l'aéroport, par opposition au « landside » qui regroupe tout ce qui touche à l'accueil des passagers dans l'aérogare.

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Cela s'est manifesté au début des années 2010. Selon le directeur de la contractualisation et de l'aménagement à l'Autorité de la mobilité urbaine du Grand Abidjan (AMUGA)'°, la première vision du Grand Abidjan étendait les dix communes d'Abidjan à trois communes supplémentaires : Anyama, Songon et Bingerville, ce qui correspond aux frontières exactes du District autonome d'Abidjan. C'est en 2015 que la cadre du Grand Abidjan est clairement fixé, par le Schéma directeur d'urbanisme du Grand Abidjan (SDUGA). Ce dernier étend le Grand Abidjan à six communes supplémentaires, portant le total à 19 communes : les dix communes initiales d'Abidjan, les trois communes supplémentaires du District que l'on vient de nommer, et six communes périphériques supplémentaires : Jacqueville, Dabou, Azaguié, Alépé, Bonoua, Grand Bassam. Le tout forme un territoire d'une superficie de 350 000 hectares. Sur ce territoire, le SDUGA révèle que seul un tiers des terres sont artificialisées, même si seuls 54% de la superficie des sols ont vu leur usage être spécifié pour l'étude. Cela laisse une marge importante, et permet de faire sortir l'aménagement des frontières traditionnelles d'Abidjan, qui connaissait déjà d'importants problèmes d'engorgement, malgré une urbanisation relativement peu dense à échelle mondiale.

Le schéma directeur d'urbanisme du Grand Abidjan

Le SDUGA est un plan de développement pour le territoire du Grand Abidjan, paru en 2015. Créé pour déterminer les directions contemporaines du développement à Abidjan, il s'appuie sur le plan national de développement (PND) paru en 2000. Ses objectifs sont multiples : proposer une analyse et une évaluation du PND d'abord, pour ensuite en formuler une nouvelle édition adaptée au territoire du Grand Abidjan : le SDUGA. Ce document doit notamment contenir la schéma directeur des transports urbains, important volet de l'étude. Ainsi, le SDUGA doit identifier des projets de haute priorité dans le secteur du transport. L'un des rôles du SDUGA est également de produire un nombre important de cartes pour fournir les informations géographiques de base nécessaires à la mise en oeuvre du plan par la suite. Le plan est fixé à l'horizon 2030, avec des échelons de planification intermédiaires fixés en 2020 et 2025.

Il est important de préciser que le SDUGA est une commande de l'État ivoirien, qui a été réalisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Ce n'est donc pas une structure ivoirienne qui l'a rédigé. Cette information est notable puisqu'il s'agit d'un plan de

10 Entretien réalisé le 28 janvier dans les locaux de l'AMUGA à Cocody.

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développement du plus important territoire ivoirien en matière d'économie et de démographie, lorsque l'on sait que ce plan est commandé par l'État et que ce dernier cherche à avoir dessus une mainmise importante, comme nous le verrons plus tard.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote