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Le milieu de résolution de situation problème : un lieu de production de techniques variées


par Guy Albert Désiré MASSIMA
ESPE de Marseille - Master 2014
  

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1.1 APPROCHE THEORIQUE

La réussite des élèves dans une leçon est l'attendu non seulement de l'Enseignant qui donne cours, mais aussi le leur. Les facteurs pour y parvenir sont multiples : ce qui nous conduit à nous intéresser aux travaux de Charlot (1999) sur le rapport au savoir en sociologie et Julio (1995) en psychologie cognitive sur la représentation des problèmes et réussite en mathématiques. L'intérêt complémentaire des travaux de chacun de ces auteurs pour notre recherche se construit simultanément :

Selon Charlot (1999) la réussite d'un élève dépend du rapport de soi au savoir. Il situe le problème au niveau des activités d'apprentissage qui sont sources de réussite en indiquant que pour qu'il y ait" activité", il faut que l'élève "se mobilise", pour qu'il se mobilise il faut que la situation présente pour lui du "sens". Par ailleurs, Il explique que se mobiliser c'est mettre des ressources en mouvement à travers de bons mobiles. Pour cela, il faut que le but visé soit mobilisateur d'actions ; car " l'enfant se mobilise dans une activité lorsqu'il s'y investit, fait usage de soi comme d'une ressource.

Pour Julio (1995) il ne peut y avoir activité de recherche et de compréhension véritable des mathématiques que si les élèves parviennent à se représenter les problèmes qui leur sont proposés. La représentation du problème est une condition essentielle dans la poursuite du processus de résolution de problème.

Mais avoir de bons mobiles pour mobiliser les ressources ou bien se représenter le problème suppose un certain travail de l'instance enseignante. Ce regard sur l'enseignant nous a conduits à exploiter les travaux de trois auteurs : E. Paun (2006), G. Brousseau (1998) et Y. Mathéron (2011).

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Pour chevallard (1985, 1998) et repris par Paun (2006), la science constituée ne peut pas être transmise telle quelle aux élèves. Il conseille le curriculum formel qui est le point final du processus de transformation externe du savoir. Donc il pose un problème de la forme du savoir qui va faire l'objet de l'apprentissage ou qui va susciter un intérêt pour l'apprenant.

Concernant Brousseau(1998) l'agio de ses travaux porte sur le fait que dans le sens de la modélisation l'apprentissage est supposé s'accomplir par une adaptation spontanée de l'apprenant au milieu créé par une situation qu'il y ait ou non intervention d'un enseignant au cours du processus.

Enfin Mathéron (2011) cherchant à comprendre pourquoi deux élèves n'abordent pas un problème de la même façon, examine les raisons pour lesquelles, à travers un épisode critique pour deux élèves dont les voies empruntées dans l'attaque d'un problème dévolué à la classe sont différentes : l'une erronée ne conduit pas à la solution l'autre permettant de la trouver. La réponse apportée à cette question est naturellement une difficulté d'adaptation. Celui comprend le problème et trouve la solution se situe mieux avec la forme présentée. Celui qui ne trouve pas la bonne voie pour enfin trouver la réponse n'est pas éclairé par la forme du savoir.

S'il est vrai que la forme à présenter aux élèves est une condition déterminante dans l'apprentissage, elle ne peut à elle seule suffire pour permettre de réels apprentissages. La théorie des situations didactiques se propose d'offrir ce que Brousseau (1998) appelle la théorie en acte. Il indique que c'est dans l'action que la compréhension de la situation permet d'inférer sur une théorie. Il prend bien l'exemple du jeu sur « qui dira 20 ? » où le choix des nombres de début est laissé libre à chaque joueur. Mais un choix qui nécessite des tactiques personnelles. Nous pouvons construire un lien entre le jeu et les situations d'apprentissage où « qui dira 20 ? » serait substitué à une question conduisant à des choix intelligibles pour trouver la réponse attendue.

Des formes du savoir et l'organisation du jeu se placent donc au coeur de l'enseignement apprentissage. Ainsi il importe de visiter les pratiques mathématiques, qui comme dit Chevallard (1991), donnent des compétences aux individus tels que les enseignants qui les utilisent. Elles leur offrent la possibilité de créer des formes particulières du savoir. On peut y voir un lien entre le savoir et l'individu qu'il convient bien de croire qu'il y a une personnalisation du savoir. Les formes parfois complexes sont modélisées pour faire passer le savoir savant au savoir à enseigner ou au savoir enseigné. Il se construit des efforts de transformation du savoir à tous les niveaux y compris celui de l'apprenant. On peut donc s'exulter d'entendre Chevallard (1991) reprendre Michel Verret (1975, pp146-147) : « une transmission scolaire bureautique

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suppose quant au savoir en chacune de ces pratiques, la séparation du savoir et de la personne ; c'est-à-dire la dépersonnalisation du savoir. ». L'élève peut détacher les liens qui unissent les mathématiciens au savoir ; car les mathématiciens ne sont plus les seuls à posséder le savoir qui a donc fait l'objet d'un apprentissage.

La condition minimale qui permet à l'enseignant d'être capable d'opérer le renouvellement didactique c'est la conduite de la lchronogénèse grâce au fait qu'il sait avant les autres qu'il sait et qu'il sait « plus ». L'auteur précise que si cette chronogénèse toujours détruite (par l'apprentissage), toujours reconstruite (par l'enseignement c'est-à-dire l'introduction de nouveaux objets transactionnels) se structurerait selon le seul axe temporel d'un temps progressif cumulatif irréversible il y aurait bien en décalage chronologique, une identification du temps de l'enseignement et du temps de l'apprentissage : la fiction d'un temps didactique unique deviendrait réalité. L'auteur indique par ailleurs pour donner une place aux élèves dans leur apprentissage que le pouvoir de l'enseignant dans la classe ça n'est pas d'interdire (plus précisément : d'interdire de manière directe) la réponse 6x2 -- 4 = 2(8x2 -- 2),mais bien de produire la réponse 16x2 -- 4 = (4x + 2)(4x -- 2). Son pouvoir consiste moins à désigner les « mauvaises » réponses qu'à susciter la bonne réponse qui désigne implicitement les autres réponses comme mauvaises. Cette attitude est une position qui considère celle de l'élève ; car l'élève a son rôle à jouer dans ce beau jeu semble dire Chevallard (1985) où la synchronie du système didactique n'est vraie que lorsque l'élève est un actant à part entière. L'enseignant sait en fait jouer sur l'axe topogénique.

Dans cet environnement de pratiques mathématiques où l'enseignant travaille pour l'élève un certain nombre de concepts techniques d'usage est mis en place pour universaliser le discours. Parlant du topos de l'élève Chevallard (1998) indique que dans le cadre des systèmes didactiques scolaires S(X ; y ; P), les types de tâches intégrés dans une praxéologie mathématique sont, traditionnellement, accomplis par un individu seul. L'élève x E X doit apprendre à factoriser, seul, sans l'aide d'autrui certains types d'expressions algébriques ; à calculer, par ses

propres moyens, la somme des fractions 47 + 2 , etc. En revanche il n'a pas à apprendre seul : officiellement il reçoit pour cela au moins l'aide du professeur y.

Chronogénèse Chevallard (1985) : disposition du savoir sur l'axe du temps. Ensemble des opérations qui organisent le déroulement chronologique (le « défilé ») des objets de savoir et du résultat de ces opérations.

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Les tâches didactiques, en effet, sont, dans un certain nombre de contextes, coopératives, en ce sens qu'elles doivent être accomplies de concert par

plusieurs personnes les acteurs de la tâche. On dira que chacun des

acteurs doit en ce cas effectuer certains gestes, dont l'ensemble constitue alors

son rôle dans l'accomplissement de la tâche coopérative t, ces gestes étant à la fois différenciés (selon les acteurs) et coordonnés entre eux par la technique t mise en oeuvre collectivement. Certains de ces gestes seront regardés comme des tâches à

part entière t' dans l'accomplissement desquelles agira (momentanément) en
autonomie relative par rapport aux autres acteurs de la tâche. L'ensemble de ces tâches, sous-ensemble du rôle de lorsque t est accomplie selon , est nommé alors le topos de dans t.

Le grec topos (qui correspond au latin locus) signifie « lieu » : le topos de

c'est le « lieu de », sa « place » l'endroit où, psychologiquement,

éprouve la sensation de jouer, dans l'accomplissement de t « un rôle bien à lui ». Dans le cas d'une classe on parlera ainsi du topos de l'élève et du topos du professeur. Ainsi, lorsqu'une classe de mathématiques « fait un exercice » ce qui est une tâche éminemment coopérative, la sous-tâche consistant à fournir l'énoncé de l'exercice revient généralement au professeur : elle appartient à son topos. La tâche consistant à produire - par exemple par écrit - une solution de l'exercice relève elle du topos de l'élève tandis que la tâche consistant ensuite, à fournir un corrigé ressortit, à nouveau, au topos du professeur. Si, au cours de la résolution de l'exercice un élève pose une question au professeur, il effectue ainsi ce qui est vu ordinairement comme un simple geste, appelant un geste homologue de la part du professeur - geste qui peut consister, quelquefois, à... refuser de répondre

Types de tâches : Il souligne une solidarité à la racine de la notion praxéologie et des notions de tâche, t, et de type de tâches, T. Quand une tâche t relève d'un type de tâches T on écrira parfois : t T. Dans la plupart des cas, une tâche (et le type de tâches parent) s'exprime par un verbe : balayer la pièce développer l'expression littérale donnée, diviser un entier par un autre, saluer un

voisin lire un mode d'emploi monter l'escalier intégrer la fonction entre

et , etc. Trois points doivent être soulignés immédiatement.

Techniques : Une manière d'accomplir, de réaliser les tâches t T : à une telle

manière de faire, , on donne ici le nom de technique (du grec tekhnê, savoir-faire). Une praxéologie relative au type de tâches T contient donc, en principe, une technique relative à T. Elle contient ainsi un « bloc » [T/ ] qu'on appelle bloc pratico-technique et qu'on identifiera génériquement à ce qu'on nomme

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couramment un savoir-faire : un certain type de tâches, T, et une certaine manière, x, d'accomplir les tâches de ce type.

Technologies. - On entend par technologie, et on note généralement 6, un discours rationnel (logos) sur la technique - la tekhnê - x, discours ayant pour objet premier de justifier « rationnellement » la technique x, en nous assurant qu'elle permet bien d'accomplir les tâches du type T c'est-à-dire de réaliser ce qui est prétendu.

Les pratiques mathématiques semblent exigeantes sur les concepts et les objets d'emploi : ce qui occasionne un intérêt aux travaux de Bosch & Chevallard (1999). Dans leur double questionnement ils explicitent le problème de la « nature » des objets mathématiques et celui de leur « fonction » dans l'activité mathématique. C'est ce qui les a conduit à établir une dichotomie fondamentale en distinguant deux types 2d'objets : les objets ostensifs d'une part et les objets non ostensifs d'autre part, ils précisent que le terme ostensif vient du latin ostendere , « montrer, présenter avec insistance » qui renvoie à une référence à tout objet ayant une nature sensible, une certaine matérialité, et qui, de ce fait, acquiert pour le sujet humain une réalité perceptible.

A côté des travaux de Marianna Bosch & Y Chevallard (1999), nous avons estimé que la mémoire est sollicitée activement par le savoir en construction ; ce qui semble important pour notre outil d'analyse. Aussi nous avons été amenés à visiter les travaux Yves3 Matheron & Marie-Hélène Salin (2002) ensuite ceux de Bertrand & P.-H. Garnier (2005, p.121),

Pour ce qui est de Mathéron & Salin (2002), ils impriment dans la conscience éducative qu'une pratique suppose un dispositif constitué de moyens matériels (feuille, stylo, règle, énoncé, écrit, compas, etc.) et de techniques (essentiellement les savoir-faire mathématiques, institutionnellement mis à la disposition, et attendus pour la réalisation de la tâche). Ce dispositif doit être outillé par des gestes appropriés, afin que la pratique puisse se déployer ; son activation

2 Les objets ostensifs sont constitués essentiellement des mots, des phrases, des graphismes, des écritures, des gestes ou tout un long discours pour exprimer les objets non ostensifs comme une « fonction » ou « la primitive d'une fonction. »

Les objets non ostensifs sont formés essentiellement des idées, des intuitions ou des concepts qui existent dans une institution au sens où on leur attribue une existence sans pourtant être vus, dits, entendus, perçus ou montrés par eux-mêmes. Ils ne peuvent qu'être évoqués ou invoqués par la manipulation adéquate de certains objets ostensifs associés comme le mot ou le geste.

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nécessite la mobilisation de moyens personnels. Ils indiquent assez bien que pour produire un geste, il faut en posséder une mémoire : celle-ci permet de reproduire la pratique antérieurement apprise : ce qu'ils nomment « mémoire pratique de la personne » qui résulte de l'incorporation de chaînes opératoires (Leroi-Gourhan, 1964) portées par « une communauté mathématique ». L'étude du travail des élèves permet l'accès à certaines couches de leur mémoire pratique ; ce que Mercier(1995) nomme « l'accès à des fragments de leur biographie didactique ». Cette assertion est illustrée par deux réponses en classe de 2nde à la question « démontez que ABCD est un

rectangle après leur avoir demandé de placer quatre points A(4 ;1),B( ;4),C( ;1) et

D(-2 ;-2) ». Un premier élève répond laconiquement : ABCD est parallélogramme AB//CD. AC coupe BD en leur milieu s'appuyant de ses acquis de la classe de 5ème.Alors 4que le deuxième élève active la mémoire de pratiques spécifiques de la

classe de 2nde en employant les ostensifs langagiers
(« colinéaires », « déterminants ») ou scripturaux (||) gestes pour l'accomplissement des calculs comme chercher à savoir si les vecteurs CD et AB sont colinéaires.

Illustration 1 : calcul du déterminant

Concernant A. Bertrand & P.-H. Garnier (2005), ils indiquent que la mémoire implicite correspond en fait au rappel accidentel d'expériences passées.

Comme dans toutes les oeuvres d'enseignement ou d'apprentissage on ne peut se démarquer du système didactique, nous nous sommes intéressés aux 5travaux de Assude & Mercier (2007) qui présentent qu'on ne peut vraiment rendre intelligible l'action du professeur sans prendre en compte dans le même temps l'action des élèves et qu'il leur parait tout aussi vrai que l'action de ces derniers dépend

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fondamentalement de l'action du professeur. Toute activité d'une instance(le professeur ou les élèves) ne trouve l'intégralité de son sens qu'à travers l'autre instance l'une et l'autre rendues solidaires par le savoir en travail.

Il revient pour ce travail de savoir comme les auteurs du présent ouvrage l'indiquent dans l'hypothèse selon laquelle l'action didactique est une action conjointe qui puise sa forme dans les savoirs et qui s'est faite non pas seulement par les méthodes classiques de l'observation ethnographique ou clinique jugées insuffisantes, mais par des formes de réduction appropriée de ces données particulières que sont les films des séances de classe ou les transcriptions des dialogues produits dans ces séances ; et imaginer des formes de description de l'action qui puissent rendre justice à sa complexité, et surtout, des manières nouvelles de mettre en regard la pluralité des descriptions obtenues : vue synoptique dont l'élaboration à la fois conceptuelle et technique paraissant constituer l'un des enjeux majeurs de la recherche pour les années à venir.

Ils avancent que les « manières de faire » en tant que techniques peuvent être ramenées dans le vocabulaire de la recherche à des tâches. Ils énoncent par ailleurs que la notion de « type de tâches » ne peut permettre à elle seule la description correcte de l'action mais qu'il faut y ajouter les situations et les milieux qui donnent leur forme à ces tâches. Puis ils affirment qu'il faut considérer les techniques non pas comme des manières d'accomplir une tâche mais comme des manières d'accomplir tel type de tâches dans un milieu (dans une situation particulière). Ils Caractérisent les techniques et indiquent que : « avec la technique invisible, l'élève produit une réponse. avec la technique faible, l'élève produit la réponse et met en place un discours associé à la technique et avec la technique forte : l'élève produit la réponse explicite un discours associé à la technique et le valide comme technologie.

Nous nous sommes intéressés aux travaux de G. Sensevy (2011) parce qu'il oriente dans le sens du savoir ; éléments pour une théorie de l'action conjointe en didactique pourquoi décrire les évènements : « Cela suppose tout d'abord dans un premier temps, une suspension des conceptualisations théoriques. On a affaire à une certaine pratique et on cherche à décrire aussi précisément qu'il est possible sans faire usage de termes théoriquement chargés. On tente, autant que faire se peut, de saisir la logique première des événements sans introduire d'autres concepts que finalement comme si l'analyse épuisait le point de vue des agents dans un effort de compréhension de ce qu'ils font. Ils doivent pouvoir s'y retrouver. Ils devraient pouvoir dire quelque chose comme oui c'est bien cela qui se passe de mon point de vue .

ieux ils devraient pouvoir préciser oui c'est bien cela qui est essentiel dans ce qui se passe de mon point de vue . »

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite