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Les méthodes actuelles de traçabilité des minerais 3t exploités artisanalement au Kivu.


par Valin MUNGUAKONKWA BIRINDWA
Université officielle de Bukavu - Graduat en géologie 2017
  

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR L'EXPLOITATION DES MINERAIS 3T AU KIVU

La République Démocratique du Congo est un pays minier, mais paradoxalement son sous-sol que tout le monde s'accorde à qualifier de « scandale géologique » est peu ou mal connu du grand public, son exploitation est dominée par le secteur minier artisanal. Les minerais 3T font partie de la filière stannifère, et leur traitement demande l'utilisation de certains procédés et techniques rudimentaires et parfois complexes. Au Congo les gisements stannifères sont situés exclusivement dans la partie orientale du pays. Ils forment un couloir de 700km de long allant de l'extrême nord du Kivu au centre du Katanga ou il s'arrête au nord de Kolwezi, en passant par le Maniema et le Sud-Kivu ou il atteint sa largeur maximale. Les premières exploitations des gisements stannifères du Congo datent de 1919 dans les alluvions de MANONO avec la GEOMINE qui devient plus tard ZAIRETAIN, aujourd'hui COMINIERE. Dans l'ex Kivu (Maniema nord et Sud-Kivu) ce n'est qu'en 1926 qu'un premier indice de cassitérite fut découvert dans la ZALYA (Sud-Kivu) mais la première exploitation date de 6 ans plus tard (1932) suite à la création des sociétés minières coloniales : SOKAMINES, SYMETAIN, MGL, KIVUMINE, PHIBRAKI et COBEMINE. Ces sociétés ont fusionné progressivement jusqu'à former en 1976, SOMINKI (Société Minière et Industrielle du Kivu) aujourd'hui remplacer par SAKIMA pour es concessions de la cassitérite et ses accompagnateurs et par la BANRO CORPORATION pour les concessions aurifère. L'exploitation industrielle fut arrêtée au début des années 1990 suite au manque d'équipement approprié pour attaquer la pegmatite non altérée. La fonderie a été mise à l'arrêt complet en 1993 (MUPEPELE, 2012).

Ce n'est qu'en 1993 que commence à intervenir l`exploitation artisanale suite à la formation des entreprises (sociétés) minières. Dans le Kivu-Maniema l'exploitation minière a logiquement commencé par les alluvions d'abord en raison de leur accès facile et aussi du fait qu'elles ne nécessitent pas le recours à un outil d'exploitation onéreux, faisant appel à des équipement rudimentaires tels que les pèles, les pioches ou barres à mines pour l'excavation, la brouette pour le transport et le sluice pour la préconcentration du minerais par eau naturelle. Dans le grand KAMISUKU (Maniema) il été fait recours à une petite mécanisation combinant abattage manuel par barre-a-mine, pic et pelles et l'extraction mécanique par draglines, suivi d'un transport par courroie et d'une préconcentration par jogge (MUPEPELE, 2012).

Des débuts des années 70 suite à l`épuisement des éluvions, des sociétés minières du Kivu Maniema furent confrontées aux problèmes de mise en valeur des gisements primaires. Cependant, si le passage des alluvions aux éluvions fut réussi celui des éluvions aux primaires le fut moins. Les fusions et les regroupements successif des dites sociétés pour donner naissance à SOMINKI en 1976 ont certes permis de réduire les charges d'exploitation mais sans aboutir à l'adaptation indispensable des méthodes et des moyens technique pour permettre l'exploitation adéquate des gisements primaires. En effet, pour des raisons liées

essentiellement à des choix politiques, les actionnaires de SOMINKI regardèrent d'investir dans l'acquisition des matériels adaptés à l'exploitation de gisement primaire dont la mise en oeuvre nécessitait la mécanisation.

L'introduction tardive et timide à partir de 1982 des engins miniers pour l`extraction associée à des petites installations de traitement mécanisé dans certains chantiers aux tours de KALIMA notamment, certes, contribue à stabiliser voir à faire remonter légèrement la production ; mais l'embellie ne fut que de courte durée. C'est ainsi que, à la suite du karst boursier de l'étain en 1985 bon nombre de chantiers à faible rentabilité furent fermer et une partie de la main d'oeuvre mise en chômage technique. Et lorsque en 1991 le cout de l'étain chuta à 3000 euros/tonne, l'exploitation industrielle fut arrêtée et a production ne continua à être assurée que grâce à un régime d'exploitation dit : « semi industriel » consistant en fait en un système de travail l en sous tache ou le travailleurs mis en chômage technique s'organisent pour produire des minerais qu'ils devraient rendre à l'entreprise.

La guerre de l'AFDL de 1996-1997 et celle de la rébellion RCD de 1998-2003 achèveront d'accentuer le déclin et conduiront à la cessation de toute activité de production, du fait notamment de a destructions de l'outil de production par les belligérants. L'exploitation artisanale prendra le relais en l'an 2000 sous la rébellion RCD et la production sera rattachée par des réseaux mafieux mis en place par l'administration de la rébellion et acheminée au Rwanda qui en faisait la déclaration pour son compte. A ce jour, la production réalisée par les artisans dans les concessions SAKIMA est rachetée par es comptoirs eux-mêmes contrôlé par l'administration de mine. Cette production et expédition directe au Rwanda qui en faisait une déclaration en son compte fait que le Rwanda puisse se trouver parmi les grands producteurs de la cassitérite. Bon nombre de notoires de GOMA et de BUKAVU font systématiquement transiter leur production par leur maison mère au Rwanda d'où elles sont reconditionnée et réexportées.

Notons que 3 tonnes de cassitérite donnent après fusion deux tonnes d'étain. Quand on parle de minerais 3T il ne s'agit non seulement de l`étain (se trouvant dans a plus part de cas dans la cassitérite SnO2) mais aussi de tantale et de wolfram (MUPEPELE, 2012).

La tantalite Ta2O5 est souvent associée à la colombite Nb2O5 pour former le complexe appelé colombo tantalite (Fe, Mn) O, (Nb, Ta) O5. De la tantalite on extrait le tantale tandis que le niobium vient de la colombite. L'appellation « coltan » aujourd'hui d'usage courant dans presque toutes les langues du monde est d'origine congolaise : il s'agit d'une abréviation utilisée par les ingénieurs de SOMINKI en lieu et place du colombo tantalite, jugé trop long.

Le coltan est un minéral de couleur noir. Pour le différencier d'autres minéraux de sa paragenèse qui comme lui sont de couleur noir tel que la cassitérite, le wolframite ou l'ilménite, le teste rudimentaire recommande aux exploitants est celui consistant à frotter le grain de coltan sur le quartz ou sur une surface rugueuse de porcelaine : il laisse une trace brunâtre. Mais, le test le plus sûr est celui qui consiste à faire chuter dans un vase en verre l'échantillon de coltan mélange a quelques pastille de KOH (potasse caustique ou hydroxyde de potassium) : après rinçage a l'eau, on distingue les grains de coltan enrobés d'un mince film blanc. Le tantale est rare et même plus rare que le niobium ; par conséquent dans un complexe

minéral, la tantalite est le composant qui porte le plus de valeur. Ainsi le coltan est-il presque toujours vendu pour sa tantalite. Le tantale est un métal lourd découvert en 1802 mais isolé pour la première fois en 1820. Ce nom qui rappelle TANTALE le héros de la mythologie grecque.

Le tantale est d'un aspect gris-bleu, ductile, très dur, très résistant à la corrosion des acides, réfractaire, mais bon conducteur de la chaleur et d'électricité, sa température de fusion est de 3056,850C. En effet très performant et miniaturisé, ils sont utilisés dans les téléphones portables de la 3ieme génération, dans les ordinateurs et les cameras portables, dans des appareils photos...

Toujours en électronique, le tantale est utilisé pour la production des écrans à cristaux liquide, des GPS,...

En RD Congo, on rencontre le coltan dans les 3 anciennes provinces de l'ex-Kivu (Maniema, le nord et le Sud-Kivu) exploité jusqu'en 1996 par la SOMINKI et dans le nord Katanga, principalement dans la région de MANONO, anciennement exploitée par ZAIRETAIN. Ces régions sont constituées par des roches magmatiques dans un contexte géologique caractérisées par un profond métamorphisme Au Congo le coltan est presque toujours associé à la cassitérite. Plus rarement il est associé à l'ilménite et à l'or, mais dans un environnement où il existe toujours, à proximité, des gisements de cassitérite. Il est par conséquent récupéré dans le gisement stannifère comme accompagnateur, il est ferromagnétique dans le centrale d'épuration, son extraction se fait par voie magnétique. C'est à partir de 1946 que la société minière du Kivu (SOMINKI) a commencé la séparation de la colombo-tantalite dans e concentré de cassitérite. Les plus importants réserves de la République Démocratique du Congo sont situés dans le Maniema, principalement dans le secteur de d'ONA, au nord de KINDU, a environ 30minutes de volde KALIMA ancien siège social de l'ex SOMINKI (MUPEPELE, 2012). Le wolframite (Fe, Mn)O.WO3, est un minerai de wolfram qui est connu généralement sous le nom de tungstène. Le nom dérivé de l'allemand WOLFRAM qui signifie « bave du loup » par allusion à son origine magnétique. Dans le complexe minéral (Fe, Mn)O.WO3, le fer et le manganèse peuvent ne pas se retrouver ensemble. Lorsqu' elle est exemptée de manganèse, le wolframite prend le nom de ferbérite FeO.WO3, et lorsqu'elle est privée de fer elle s'appelle hubnérite, MnO.WO3. Dans la nature, on rencontre rarement la ferbérite ou l'hubnérite à l'état pur. Elles sont généralement associées dans le complexe wolframite suivant des proportions variables. Parfois, le fer et le manganèse sont remplacés par le calcium : Le minéral s'appelle alors scheelite, CaO.WO3.

Dans les gisements de la RDC, la scheelite est rare.la ferbérite et l'hubnérite restent la principale source de tungstène en RDC. C'est pourtant la scheelite qui fournit actuellement l'essentiel de la production de tungstène dans le monde et dont la chine détient la quasi-totalité des réserves mondiales. Le wolfram, W, ou tungstène, du suédois tungsten ou « pierre lourd », est un métal lourd, de densité 19,3 voisine à celle de l'or ; mais, à l'inverse de celui-ci, il est dur, d'aspect gris-acier blanc. Il a le point de fusion le plus élevé de tous les métaux, 34220C. Aussi est-il le pus réfractaire de tous les métaux connus sur Terre. Il présente une excellente résistance à la corrosion, du fait qu'il forme un film d'oxyde protecteur lorsqu'i est exposé a l'air ; il peut être légèrement attaqué par les acides minéraux. Lorsqu'on l'ajoute en

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faible quantité aux alliages d'acier, il augmente la dureté. Les applications du tungstène sont nombreuses. La plus courante dans notre environnement familier est le filament à incandescence des ampoules électriques ainsi que les résistances chauffantes des fers à repasser, des plaques de cuisinières et des fours électriques, des postes de télévision, etc. Il a aussi de nombreuses applications dans l'industrie chimique (fabrication des pigments inorganiques, etc.), les équipements électriques, etc. On reconnait le wolframite par un test simple consistant à la frotter sur du quartz ou sur une surface un peu rugueuse de porcelaine. Le wolframite laisse une raie noire.

Un test plus élaboré est celui de l'attaque a l'acide nitrique : L'échantillon est introduit dans un ballon en verre avec de l'acide nitrique puis chauffée pendant un certain temps. Apres rinçage, les grains de wolframite, entourées d'un film vert-jaune se distingue nettement d'autres minéraux de sa paragenèse. Dans les gisements de la RD Congo, le wolframite est le plus souvent associée à la cassitérite, mais jamais au coltan ; ce qui est heureux, car, contrairement à la cassitérite qui est non magnétique, le coltan, lui, est ferromagnétique. Au Congo, le wolframite est une exclusivité de 3 provinces de l'ex-KIVU. Elle a fait l'objet d'une exploitation intense concomitamment avec la cassitérite, au profit d'anciennes sociétés minières coloniales d'abord et de SOMINKI ensuite, et des artisans aujourd'hui. Dans le Sud-Kivu on la trouve dans les gisements de LUNTUKULU, a 100km au SW de la ville de BUKAVU, ou sa minéralisation est liée à des filons et filonnets de quartz ainsi qu'à la pegmatite dans un encaissant de quartzite ou de schiste.

Le potentiel résiduel est contenu dans des gisements primaires, déjà exploités par SOMINKI jusqu'en 1986. Les éluvions ont été exploitées par HYDRAULIC MINING tandis que l'on a recouru au souterrain pour exploiter les primaires. Dans le Nord-Kivu, on rencontre le wolframite dans les secteurs d'ETAETU et de BIHASHA. Actuellement, l'exploitation se poursuit avec les artisans dans les primaires. C'est seulement en 1947 que le wolframite a commencé à être séparer dans les centrales d'épuration de l'ex-Kivu. La SOMINKI, dont les concessions s'étendaient sur tout l'espace stanno-wolframifère de l`ex-Kivu, détenait le monopole de la production de le wolframite en RD Congo. Celle-ci était exportée sous forme de concentré titrant minimum 70 pourcent de WO3. La SOMINKI avait fermé la plus part de ses mines à wolframite dès 1984, suite à l'effondrement des cours, provoqué précisément par l'offre de la CHINE qui venait d'ouvrir son marche sur le reste du monde. En 1991, la société en arrêta toute exportation. Depuis 2003, à la faveur d'une reprise spectaculaire des cours, la production du wolframite a été relancée par les artisans dans les concessions ex-SOMINKI, sous la rébellion du RCD.

Il faut relever le fait que les productions déclarées par la RD Congo de 2003 à 2006 sont largement affectées par la fraude et l'évasion d'une partie de la production par le RWANDA. Quant à l'évasion de la production par le RWANDA, on retiendra que la partie Est du Congo a été le théâtre de deux guerres, celle de l'AFDL, en 1996, suivie de celle du RCD, en 1998. De ce fait, l'essentiel de la production de cassitérite et ses accompagnateurs (dont le wolframite), réalisée en cette période (principalement de 2000 à 2005) et encore bien après l'arrêt des hostilités, était écoulé au RWANDA qui en faisait la déclaration pour son compte (MUPEPELE, 2012)

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius