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L’impact socio-économique d’un aménagement hydroagricole. Le barrage de la Tapoa.


par Hassane Dabiemo MALKOUMA
Université Ouaga I, Joseph Ki Zerbo - Maîtrise en Géographie 2014
  

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3. ORGANISATION DES PRODUCTEURS ET L'INVESTISSEMENT DANS LA PRODUCTION

L'organisation des producteurs du périmètre date des premières heures de l'aménagement. Elle a connu une évolution au cours du temps et s'est inscrite dans une perspective de perfectionnement.

3.1. Evolution du groupement des exploitants

Dans le souci d'assurer une bonne gestion du périmètre irrigué, un groupement a été mis en place après l'aménagement du périmètre de la Tapoa. Le bureau comportait trois postes dont un président, un secrétaire et son adjoint et deux conseillers leaders issus du village de Tapoa Gourma. Un poste de trésorerie fut créé par la suite en lieu et place de celui de Conseiller. Pour constituer le futur fond du groupement, une contribution de 500f/an était demandée à chaque exploitant. Parallèlement, la gestion de l'eau sur le périmètre constituait une préoccupation pour le groupement. D'où la mise en place d'un comité regroupant des

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responsables d'exploitants au sein du groupement, chargé de la gestion du périmètre aménagé. C'est donc les insuffisances cumulées depuis la mise en place du groupement qui ont guidé la création du comité.

? Le comité des exploitants

Il est formé essentiellement d'exploitants installés dans la zone aménagée. Il est dirigé par des responsables dont un Président, un Secrétaire et un Trésorier, soutenu par 4 chefs de blocs27 et leurs adjoints. Au total 13 personnes sont responsabilisées pour conduire et guider les exploitants membres et assurer la quiétude sur le périmètre.

Au début de chaque campagne, des séances de nettoyage des caniveaux sont organisées sous la direction des responsables de blocs qui sont les représentants du bureau du comité au sein des blocs. Ces travaux se poursuivent durant toute la campagne sèche et ont lieu généralement les jeudis. Une pénalité de 1000 FCFA est instaurée pour les absences sans motifs valables. En plus, une redevance en eau de 500 FCFA est demandée à chaque exploitant et par campagne, mais ceux qui payent sont très peu nombreux. Le comité est chargé également de gérer les conflits sur le périmètre, de convoquer les rencontres d'échanges entre exploitants. Mais, la mobilisation des exploitants reste difficile tant que les agents d'agriculture ne sont pas impliqués. Mis à part les responsables, les membres du comité ne sont pas très engagés pour les activités d'intérêts communs.

3.2. Les efforts d'acquisition des parcelles sur le périmètre

Les demandeurs utilisent des procédures diverses pour l'acquisition des parcelles sur le périmètre. Certains exploitants qui avaient bénéficié des parcelles les ont cédées à des proches (1,16% des exploitants soumis à notre enquête).

L'option la plus utilisée par les exploitants est le prêt. Le nouvel arrivant est dirigé vers les responsables du comité d'irrigants. Ces derniers le confient aux responsables de blocs qui contactent les membres de leurs blocs afin de lui trouver une parcelle non exploitée. Une fois la parcelle trouvée, il doit accepter faire partie du comité d'irrigants en payant une somme de 2000 FCFA et s'engager à participer aux différents travaux d'entretiens du périmètre. Ils représentent 29,07% des exploitants qui ont obtenu leurs parcelles par ce procédé. D'autres

27 Les chefs de blocs sont des personnes désignées pour représenter les exploitants de chaque bloc que constitue le périmètre aménagé

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paysans (60,47%) adoptent une option plus stratégique qui est semblable à la précédente, mais qui leur donne plus de chance. Ils passent directement par des personnes influentes sur le périmètre pour négocier avec les propriétaires des parcelles. Ce n'est qu'après ces clauses qu'ils se rendent vers les responsables du comité pour leur tenir au courant afin qu'il prenne acte de la situation.

A notre connaissance, la vente de parcelles n'existe pas encore sur le périmètre irrigué de la Tapoa, mais ceux qui les prêtent affirment que des actes d'allégeance sont par moment accordés aux propriétaires.

L'acquisition des parcelles sur le périmètre ne suit pas une procédure clairement prédéfinie. Chaque prétendant opte pour la voie qui lui semble avantageuse. Ce qui est fondamental ici c'est que le paysan qui a le désir d'obtenir une parcelle doit se montrer dévouer et engager. En outre, des inégalités sont aussi constatées dans l'accès aux parcelles car les affinités surplombent souvent le rôle des responsables du comité d'irrigants. On retrouve certains exploitants dont les parcelles triplent celles des pairs qui se contentent d'exploiter des parcelles où l'eau a de la peine à parvenir. Ils sont 34,88% des exploitants enquêtés qui se disent être marginalisés.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo