REPUBLIC OF CAMEROON
Peace-Work-Fatherland
----------
NATIONAL INSTITUTE OF YOUTH
AND SPORTS
----------
SCHOOL TECHNICAL COORDINATION
---------
SCHOOL OF DEVELOPMENT AND MANAGEMENT OF LOCAL
COLLECTIVITES
----------
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix-Travail-Patrie
----------
INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE
ET DES SPORTS
----------
COORDINATION TECHNIQUE DES ECOLES
----------
ECOLE DE DEVELOPPEMENT ET DE MANAGEMENT DES
COLLECTIVITES LOCALES
----------
COMMUNICATION COMMUNALE ET PARTICIPATION CITOYENNE :
ETUDE APPLIQUEE A LA COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
Projet d'intervention local rédigé
en vue de l'obtention du diplôme d'Opérateur en
Développement et en Management des Collectivités
Locales
FILIERE :
DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
LOCAL
Cycle 2
Par :
SAWARAM Jonas
Assistant Documentaliste/Archiviste
Capacité en droit
Ex-Huissier du PAN
Ex-Chef des Huissiers à l'Assemblée Nationale
Contrôleur de Comptabilité-Matières
Opérateur en Développement et Management des
Collectivités Locales
Chargé d'Etudes à la Direction de l'Information
Documentaire de l'Assemblée Nationale
Sous la direction de :
M. MENGOUNG André Siegfried
Assistant des Universités
Conseiller Principal de Jeunesse et
d'Animation
Diplôme d'Etudes Approfondies en
Histoire
Enseignant permanent à
l'INJS
NOVEMBRE 2019
SOMMAIRE
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
SIGLES ET ABBREVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX ET
GRAPHIQUES
v
RESUME
vi
ABSTRACT
vii
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I : DEFINITION OPERATOIRE DES
CONCEPTS
10
ET REVUE DE LA LITTERATURE
10
CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE LA
PARTICIPATION CITOYENNE
A TOKOMBERE
27
CHAPITRE III :
ANALYSE-DIAGNOSTIQUE DE LA PARTICIPATION CITOYENNE A L'AUNE DU DISPOSITIF
COMMUNICATIONNEL DE LA COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
43
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE,
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS, SUGGESTIONS
52
CONCLUSION GENERALE
82
BIBLIOGRAPHIE
83
TABLE DE MATIERES
87
DEDICACE
A mes enfants :
· MANDZEZAI
Adèle ;
· DANGA Dorian ;
· DINGABA TEMPAY
Edith ;
· MAKABAI-DAO
Jean-Paul ;
· NGALAKA David.
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce travail est le fruit de la
contribution de nombreuses personnes auxquelles nous souhaitons
témoigner notre gratitude et nos remerciements. De ce fait, nous nous
excusons de ne pouvoir tous les citer ici. Nous remercions :
- le Très Honorable Président de
l'Assemblée Nationale pour son soutient multiforme ;
- Monsieur Gaston KOMBA, Secrétaire
Général de l'Assemblée Nationale pour ses encouragements
et ses conseils ;
- Monsieur André Siegfried MENGOUNG, pour son
orientation, sa disponibilité et son suivi sans relâche dans
notre travail;
- Dr EBAL MINYE Edmond, Directeur de l'INJS, qui en
dépit de ses multiples tâches et occupations n'a
ménagé aucun effort pour que nous puissions effectuer cette
formation ;
- Monsieur MANGA Jérôme Manfred, Responsable de
l'Ecole de Développement et de Management des Collectivités
Territoriales Décentralisées, qui a su mettre sur pied des moyens
d'encadrement adéquat afin de nous permettre de parfaire notre
formation ;
- Le corps administratif et enseignant de l'INJS en
général et de l'EDM-CTD/INJS pour le suivi
académique ;
- Monsieur BOUKAR ABDOURAHIM, Directeur de Cabinet du
Très Honorable Président de l'Assemblée nationale, pour
son soutien et ses encouragements constants;
- Messieurs ADAMOU Yaouba, Cadre communal de
développement à la Commune de Tokombéré pour
la facilitation de l'accès aux données sur le terrain;
- Sa Majesté ZAKE MAL ADAMOU, Régent de la
Chefferie de 2è degré du Canton de
Séraoua-Guemjeké, pour ses orientations ;
- Monsieur le Président de l'Association des Jeunes
Dynamique de Tokombéré pour les facilités sur le
terrain ;
- Ma bien-aimée épouse FANTA
Marie-Thérèse, pour son affection ;
- Monsieur AREGUEMA Jean, journaliste, Chef d'Agence
Régionale pour l'Extrême-Nord, du journal « L'OEIL DU
SAHEL » pour ses encouragements ;
- Monsieur BOMONO François, pour la saisie et la
reprographie de ce travail ;
Tous nos amis et camarades de l'EDM-CTD-INJS pour les
échanges et le partage constructif.
SIGLES ET ABBREVIATIONS
°C : Degré Celsius
ARTOK : Artisanat de
Tokombéré
D : Contrat de Désendettement et
de Développement
CC : Comités de Concertation
CETIC : Collège d'Enseignement
Technique Industriel et Commercial
COPARMO : Coopérative Artisanale
à Mayo-Ouldémé
CRTV: Cameroon Radio and Television
CTD : Collectivités Territoriales
Décentralisées
CVD : Conseils Villageois de
Développement
DAADER : Délégation
d'Arrondissement de l'Agriculture et du Développement Rural
DSEL : Développement
Socio-économique Local
FEICOM : Fonds d'Equipement et
d'Intervention Intercommunale
GIC : Groupement d'Initiatives Communes
GIE : Groupement d'Initiatives
Economiques
HIMO : Haute Intensité en Main
d'OEuvre
IFC : Institut Français du
Cameroun
INJS : Institut National de la Jeunesse et
des Sports
IRAD : Institut de Recherche Agronomique
pour le Développement
JDT : Jeunesse Dynamique de
Tokombéré
MINDDEVEL : Ministère de la
Décentralisation et du Développement Local
MINEPIA : Ministère de l'Elevage, des
Pêches et des Industries Animales
MINJEC : Ministère de la Jeunesse et de
l'Education Civique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PCD : Plans Communaux de
Développement
PNDP : Programme National de
Développement Participatif
RFI: Radio France International
S.G: Secrétaire Général
TDR : Termes De Références
TIC : Technologies de l'Information et de
la Communication
UPP : Unités de Participation
participative
ZIC: Zone d'Intérêt
Cynégétique
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
I. TABLEAUX
Tableau 1: Participation
selon Albert Meister
12
Tableau 2:
Répartition de la population par tranche d'âge
31
Tableau 3: matrice
d'enquête
57
Tableau 4:
échantillon de l'enquête
58
Tableau 5: matrice des
entretiens
63
Tableau 6: matrice des
centres d'intérêts des enquêtés
64
Tableau 7: chronogramme des
activités
71
Tableau 8: état
estimatif des besoins
80
II. GRAPHIQUE
Graphique 1:
Répartition de la population par tranche d'âge
31
RESUME
L'amélioration du cadre et conditions de vie des
populations camerounaises est une préoccupation majeure
dédiée aux Collectivités Territoriales
Décentralisées. Cette démarche développementale se
doit fondamentalement de se poser sur une implication totale de tous les
acteurs de la vie de la commune, à la production publique locale. Aussi,
axé sur une appropriation collective des mécanismes de
participation citoyenne. Ce développement participatif reste l'un des
défis pertinents de l'action publique locale au Cameroun. Mais
également à l'effet d'interroger les déterminants de la
relative participation citoyenne dans les initiatives de développement
initiées au niveau de la Commune, nous nous sommes proposés
d'analyser les dispositifs communicationnels y relatifs. Ce qui
précède nous a mené à une réflexion sur le
thème «Communication communale et participation
citoyenne : étude appliquée à la Commune
d'Arrondissement de Tokombéré ». Atteindre cet
objectif, il serait judicieux de se poser comme question : Quels
éléments du dispositif communicationnel de la Commune
d'Arrondissement de Tokombéré, sont explicatifs du relatif niveau
de participation citoyenne des populations ? Dans l'optique d'apporter
une réponse à ce questionnement, nous avons opté pour une
approche empirico-déductive. C'est ainsi que sur la
base des éléments mis à contribution au terme d'un
état des lieux ainsi que d'une analyse-diagnostique, nous avons mis en
exergue des résultats. Il importe cependant de préciser que pour
la collecte des données, nous avons eu recours à la recherche
documentaire, à l'observation directe et aux entretiens pour collecter
nos données. L'analyse et l'interprétation desdites
données, s'est faite à travers l'analyse des données
collectées. L'issue de l'interprétation de nos données
nous a permis d'identifier un ensemble d'éléments du dispositif
communicationnel à Tokombéré, de nature à inhiber
la participation citoyenne. Ce qui précède nous a permis
d'énoncer un certain nombre de suggestions, visant à rendre
davantage opérationnel le dispositif communicationnel de la Commune
d'Arrondissement de Tokombéré en vue d'une plus grande
participation citoyenne. Toutes ces suggestions ont été assorties
d'un projet professionnel relatif au renforcement des capacités des
acteurs communaux en matière de communication participative locale.
Mots clés :
Communication Communale ; dispositif communicationnel ;
participation citoyenne ; approche
empirico-déductive.
ABSTRACT
Improving the living environment sets and living conditions of
Cameroonian populations is a major concern dedicated to Decentralized
Territorial Communities. This development already must be based on the total
involvement of all the actors in the life of the Council, in the production of
local public policies. Also, focused on collective ownership of citizen
participation mechanisms, this participatory development remains one of the
relevant challenges of local public policies in Cameroon. Also to the effect of
questioning the determinants of the relative participation of citizens in
development projects initiated at the Council level, we proposed to analyse the
communication mechanisms related to them. The above led us to a reflection on
the theme "Community Communication and Citizen Participation: Study
Applied to the Tokombéré City Council". Achieving
this goal for us was to ask the question: What elements of the
communication system of the Tokombéré City Council are
explanatory of the relative level of citizen participation of the
populations? In order to answer this question, we have opted for
an empirico-deductive approach. Thus, on the basis of the elements used after
an overview as well as a diagnostic analysis, we highlighted the results. It is
important to note, however, that for data collection, we used documentary
research, direct observation and interviews to collect our data. The analysis
and interpretation of these data was done through the analysis of the contents.
The outcome of the interpretation of our data allowed us to identify a set of
elements of the communication system in Tokombéré, likely to
inhibit citizen participation. The above has allowed us to make a number of
suggestions, aimed at making the communication system of the
Tokombéré City Council more efficient for greater citizen
participation. All of these suggestions were accompanied by a professional
project on building the capacity of communal actors in local participatory
communication.
INTRODUCTION GENERALE
I- CONTEXTE ET
JUSTIFICATION
I.1- Contexte de
l'étude
Au lendemain des indépendances dans les années
1960, le tout jeune Etat du Cameroun n'a jamais cessé de se
préoccuper des problèmes de développement de son
territoire. En effet, en raison de la dynamique de construction de l'Etat et de
lutte contre le maquis, les autorités dirigeantes de l'époque,
pensaient, planifiaient et réalisaient le développement pour le
territoire entier. Le contexte socio-politique et économique, favorable
à une omniprésence de l'Etat, leur donnait raison, compte tenu
des perspectives économiques radieuses qui se profilaient à
l'horizon, ainsi que des différentes menaces qui planaient de part et
d'autres sur le projet de construction nationale. Eu égard à tout
cela, la population n'était que passive vis-à-vis de la
participation citoyenne. Pire, elle n'était citoyenne que du fait de la
nationalité et obtenait entière satisfaction de ses besoins du
fait de l'initiative de l'Etat, véritable vache à lait.
Cependant, dès la décennie 1970, l'on a
assisté au Cameroun comme sur la scène mondiale, à un
amenuisement de la « toute-puissance » de l'Etat,
marqué par l' « apparition » de nouveaux
acteurs qui lui ont rapidement contesté « le monopole de la
violence légitime ». En effet, l'Etat du Camerounais,
fortement adossé sur les produits de base, va connaitre un fort
infléchissement de sa marge et manoeuvre et va devoir opter pour un
désengagement d'un ensemble de secteurs de la vie publique, si ce n'est
une reconsidération des orientations en matière de
développement et d'aménagement du territoire. Ce qui
précède va ainsi accroitre de manière subite, la marge
d'intervention du citoyen dans une sphère qui jadis était
réservée au seul Etat central.
Cette reconfiguration du jeu d'acteur en termes de gestion de
la chose publique, va se renforcer avec l'avènement du multipartisme
à l'orée des années 1990. Ce dernier va procéder
à une densification de concept de citoyen avec notamment l'option
participative, traduite la possibilité pour ce dernier de choisir et de
contrôler ses mandataires à la gestion de la chose publique, ainsi
que de décider des diverses orientations relatives à la
« coproduction du mieux-être collectif ». Tout ce
qui précède va amener l'Etat à opter pour la politique de
décentralisation.
Dans le cadre de cette politique et afin de mieux lutter
contre la pauvreté, l'Etat au bénéfice de la Constitution
du 18 janvier 1996, va confier aux collectivités territoriales, la
mission d'accompagner les communautés vers le développement local
et l'amélioration de leur cadre et conditions de vie. Ce souci
d'effectivité et d'efficacité du processus de
décentralisation qui est unanimement reconnu comme un instrument de
bonne gouvernance, de développement local et, donc de lutte contre la
pauvreté, s'est traduit par une densification du cadre juridique. C'est
ainsi qu'en 2004, trois (03) nouvelles lois (lois N°2004 /17 portant
orientation de la décentralisation ; N°2004/18 fixant les
règles applicables aux communes et N°2004/19 fixant les
règles applicables aux régions) sont promulguées. Ces
dernières qui sont complétées en 2010 par une série
des décrets qui transfèrent certaines compétences aux
Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD), vont
repréciser en les affinant, les dispositions textuelles qui encadrent
d'ordinaire le processus de décentralisation.
L'effet recherché ici, est l'amélioration des
conditions de vie à la base, avec pour perspective, un effet domino qui
atteindra le sommet. Cette amélioration, qui est une suite graduelle
d'actions à mener, se présente sous forme de projets de
développement, pensés et adoptés par les citoyens locaux,
et portés par différentes structures locales de
développement. Elle s'adosse surtout sur l'engagement des populations
des localités ou encore, leur participation réelle et active dans
la démarche qui mène au développement. Ce nouveau
paradigme donne une nouvelle orientation à la définition du
concept participation citoyenne qui, depuis les indépendances, semble
n'avoir pas réellement évolué dans la conscience
collective, et pose donc des interrogations sur la participation citoyenne qui
est attendue pour la réussite des projets de développement local.
I.2- Justification de
l'étude
Pour impulser un véritable développement
participatif et réduire la pauvreté au sein de leurs populations,
les Communes ont adopté comme outils stratégiques de
participation, les Plans Communaux de Développement (PCD). Pour ce qui
est du cas spécifique de la Commune de Tokombéré,
après l'avoir élaboré en 2006, elle a actualisé son
PCD en 2013. L'élaboration de cette boussole de la participation
citoyenne avait donné cours à une véritable
démarche de communication communale, marquée par de multiples
entretiens, des rencontres d'analyse, des diagnostics à plusieurs
niveaux territoriaux (populations, élus locaux, partenaires au
développement, autorités administratives et traditionnelles...).
L'atteinte efficiente des objectifs de développement local étant
tributaire de la permanente mobilisation de tous les acteurs de la Commune, il
est donc intéressant pour nous d'interroger l'adéquation entre la
communication communale à Tokombéré et la participation
des citoyens aux projets de développement.
II- OBJET DE L'ETUDE
La présente étude a pour objet l'analyse des
effets du dispositif communicationnel de la Commune de Tokombéré,
sur la participation citoyenne des populations de la localité. Il s'agit
de questionner l'adéquation entre les ressources communicationnelles
mises à contribution par la Commune et les capacités des diverses
parties prenantes du développement local, se rencontrer et interagir de
manière efficiente au sein d'une dynamique ayant pour finalité,
l'amélioration du cadre et des conditions de vie des populations. Il est
question d'une certaine manière, d'aider les populations de cette
localité à construire le développement de leur
localité autour d'un dispositif communicationnel garantissant la pleine
et entière participation de tous les citoyens.
III. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Les objectifs de ce travail sont de deux ordres,
général et spécifique.
III.1. Objectif
général
Dans le présent travail, il s'agit d'identifier au sein
du dispositif communicationnel de la Commune, les éléments
explicatifs du relatif niveau de participation citoyenne des populations de
Tokombéré.
III.2. Objectifs
spécifiques
Suite à l'objectif général
sus-évoqué, il sera opérationnellement question
de :
· Procéder à un état des lieux de la
communication communale à Tokombéré ;
· Interroger l'incidence de ladite communication sur la
participation citoyenne dans la localité ;
· Proposer des aménagements de nature à
doter la commune d'un dispositif communal, vecteur d'une participation
citoyenne optimale.
IV. PROBLEME DE RECHERCHE
De prime
abord, l'on pourrait affirmer que la participation citoyenne est une
réalité à Tokombéré qui s'illustre
par :
- des élections organisées au niveau local,
régional et national permettant au citoyen de voter ou de se faire
élire ;
- la possibilité offerte d'exprimer son opinion pour
influencer les politiques ;
- la mise en oeuvre du développement local qui offre au
citoyen l'occasion de participer et d'influencer le processus de planification,
d'exécution et de suivi des projets en donnant son avis ;
- le paiement des taxes et impôts dans le cadre de la
mobilisation des ressources financières ;
- la mise en place des Conseils Villageois de
Développement (CVD) ;
- l'élaboration des PCD qui a permis l'implication des
populations dans le choix de leurs priorités en matière de
développement.
Cependant, une relecture plus approfondie de la
réalité participative laisse davantage transparaitre que beaucoup
d'actions de développement semblent ne pas porter les fruits
escomptés. Pire, il semble régner au sein d'une frange importante
de la population, des relatives connaissances et implication dans les
initiatives communales de développement exemple les travaux d'entretien
routier malgré les moyens formels et informels utilisés par
celle-ci. Cet état de chose laisse entrevoir un problème de
l'inadéquation entre le dispositif communicationnel communal et les
exigences de participation citoyenne des populations de
Tokombéré.
V. QUESTIONS DE RECHERCHE
Selon
Aktouf (1987 : 17) :
La recherche scientifique, que ce soit dans le cadre
d'un mémoire, d'une thèse ou toute autre forme de travail
à caractère académique, consiste, à partir d'une
interrogation, d'une énigme, d'une insuffisance de compréhension
d'un phénomène, d'un vide dans une théorie....
Pour obéir à cette assertion, le présent
travail se propose une question générale de laquelle
dérivent trois questions spécifiques.
V.1. Question
générale
Notre préoccupation centrale en abordant ce travail de
recherche se résume à la question générale
suivante : Quels éléments du dispositif
communicationnel de la Commune de Tokombéré, sont explicatifs du
relatif niveau de participation citoyenne des populations ?
V.2. Questions spécifiques
· Comment se décline la communication communale
à Tokombéré ?
· Quelle incidence ladite communication a-t-elle sur la
participation citoyenne dans la localité ?
· Quels aménagements seraient de nature à
doter la commune d'un dispositif communal vecteur d'une participation citoyenne
optimale?
VI. INTERET DE L'ETUDE
L'intérêt de cette étude s'identifie aussi
bien au niveau socio-politique que sur le plan scientifique et
professionnel.
VI.1- De l'intérêt socio-politique
En mettant à la disposition des populations de
Tokombéré, de façon particulière, ainsi que toutes
les communautés vivant les mêmes contraintes
développementales de manière générale, des
esquisses de solutions aux difficultés qu'elles rencontrent dans leurs
initiatives d'amélioration de leurs cadres et conditions de vie, notre
recherche pourrait permettre de lire les logiques de participation citoyenne et
de communication communale sous un nouveau jour. En outre, pour notre cas
précis d'étude, la communication communale pourrait alors se
positionner comme un levier de performance développementale au niveau
local. Bien plus, cette étude participerait certainement à
renforcer la démocratie locale d'une part et de fixer les jeunes de
notre zone d'étude à leurs terres. Ceci pourrait, d'une
manière ou d'une autre, réduire l'avancée de l'exode rural
qui est un grave fléau pour le monde rural.
VI.2- De l'intérêt scientifique
A travers cette étude qui est d'un attrait particulier
pour les questions de participation citoyenne au niveau communal, il est
question pour nous d'apporter notre modeste contribution à
l'identification et la résolution des problèmes qui sont propres
au milieu rural, ceux liés principalement à l'implication des
populations à l'élaboration des outils et politiques
d'amélioration de leurs cadres et conditions de vie. Notre travail vise
à cet effet à émettre des suggestions concrètes en
vue d'affiner la résolution des problèmes d'accompagnement des
acteurs socio-économiques du monde rural.
VI.3- De l'intérêt professionnel
Sur le plan professionnel, en tant qu'acteur de
développement appelé à encadrer les masses, l'Agent de
Développement et de Management des CTD est concerné par les
problèmes relatifs à l'amélioration des conditions de vie
des populations. Ce travail permet de remettre au gout du jour la contribution
de cet acteur social, en lui proposant des mécanismes de nature à
renforcer ses interventions face à des cibles en mal de changement.
L'Agent de Développement et de Management des CTD peut ainsi grâce
à ce travail, amener les exécutifs communaux ainsi que les
populations à adopter de nouveaux comportements et logiques de
gouvernance de leurs territoires et de fait, mieux garantir la
démocratie locale et le développement socio-économique au
sein de leurs communautés.
VII. DOMAINE DE RECHERCHE
La présente étude relève du domaine du
Développement Socio-économique Local (DSEL). Elle s'inscrit dans
le champ de la Communication en général et de manière
spécifique dans celui de la communication sociale ; ceci dans la mesure
où elle vise l'autonomisation des populations à travers la mise
sur pieds de schémas endogènes et coproduits de participation
citoyenne, sur d'un dispositif communal intégratif et vecteur de
vivre-ensemble harmonieux.
Etant donné que la présente recherche s'inscrit
dans un milieu social, caractérisé par des faits sociaux, la
sociologie et ses branches telles que la sociologie rurale et du
développement, reste un des domaines connexes à prendre en
compte. Du point de vue comportemental des acteurs en présence, elle
s'intéressera aussi à la psychologie. L'ancrage de la
présente étude dans un milieu physique et humain, justifie
d'emblée le recours à la géographie et ses filles que sont
la géographie physique et la géographie humaine. Le Droit et les
Sciences politiques ne sont pas en reste dans la mesure où le
présent travail vise l'optimisation de la participation des populations
à la gestion de la chose publique dans le cadre communal. L'histoire
sera mise à contribution à l'effet de comprendre les rapports
entre les populations de la localité, qui pourraient inhiber toute
logique collective de participation citoyenne ou de communication
communautaire.
VIII. DELIMITATION DU SUJET
Bien que la présente étude porte de
manière spécifique sur la localité de
Tokombéré, la recherche à effectuer ici nous semble encore
large. Aussi, convient-il de définir les limites de ce sujet au plan
spatial et temporel.
VIII.1. Délimitation
spatiale
Le cadre de notre étude est la Commune de
Tokombéré, située dans le Département du
Mayo-Sava, Région de l'Extrême-Nord du Cameroun. Le choix de cette
localité se fonde sur le fait qu'outre notre appartenance à cette
Commune, nous y avons décelé quelques difficultés
relatives à la participation citoyenne des populations.
VIII.2. Délimitation
temporelle
Une étude de cette envergure nécessite une
longue période pour mieux identifier et analyser les données
obtenues sur le terrain. Les exigences académiques de l'Institut qui
s'inscrivent dans un chronogramme précis, ne peuvent pas nous permettre
d'atteindre de manière exhaustive l'objectif souhaité. Nous nous
sommes donc contenté de fournir le substantiel que nous avons pu
produire dans l'espace-temps limité.
Notre recherche se déroule sur une période de 6
ans plus précisément de 2013 à 2019. En effet, la borne
aval de notre étude représente la réactualisation de PCD
de la Commune de Tokombéré. La borne amont quant à elle
marque la fin de nos études à l'INJS, mais davantage elle
s'inscrit dans la mouvance actuelle d'accélération du processus
de décentralisation au Cameroun.
IX. APPROCHE METHODOLOGIQUE
Afin d'opérationnaliser ou d'apporter une critique
concrète à l'interrelation entre la participation citoyenne et le
dispositif communal de la localité de Tokombéré, il est
essentiel de donner une véritable caution scientifique à partir
de l'approche méthodologique.
Pour GRAWITZ M. (1993), la méthode est
un moyen de parvenir à la vérité, de répondre plus
particulièrement à la question
« comment ». Il s'agit pour nous à ce
niveau de préciser la démarche utilisée afin de parvenir
aux résultats de notre recherche.
En ce qui concerne l'approche méthodologique
optée pour mener à bien notre recherche, il importe de
signaler ici que trois phases fondamentales ont marqué notre
démarche: la pré-enquête, l'enquête proprement dite,
ainsi que l'analyse et le traitement des données collectées.
Pour ce qui est de la pré-enquête, nous avons
opté pour la recherche documentaire, l'observation directe, les
questionnaires et les entretiens. Ces approches nous ont été
bénéfiques en ceci qu'elles nous ont permis d'avoir connaissance
de l'étendue de la production livresque et wébographique relative
à l'incidence des dispositifs communicationnels communaux sur la
participation des populations aux initiatives locales de développement.
Dans le cadre de la seconde phase de notre travail, nous avons
eu recours aux entretiens et aux questionnaires. Ces approches nous ont
permis de collecter des données qualitatives et quantitatives. En ceci,
nos sources étaient constituées tant des populations locales, que
de certaines personnes ressources (autorités politiques et religieuses
et traditionnelles locales, responsables des structures d'accompagnement
local...). Ces phases fondamentales de notre travail de recherche se sont en
outre faites à l'aune de l'observation directe, qui nous a permis de
vivre in situ, les réalités tant de la participation citoyenne
que de la communication communale à Tokombéré.
Quant à la troisième phase de notre travail,
celle relative à l'analyse et au traitement des données ;
signalons que les méthodes d'analyse de contenu et statistique, nous ont
été d'un intérêt capital dans l'atteinte des
objectifs que nous nous sommes fixés au départ. Ces
méthodes d'analyse nous ont servi à étudier de
manière approfondie les résultats, pour en déterminer de
façon objective les principaux éléments significatifs.
X. ANNONCE DU PLAN
Ayant ainsi balisé les contours de notre investigation
à la lumière de cette introduction, nous présentons
progressivement les différentes articulations de notre travail de
recherche en articulant nos propos autour de quatre (04) chapitres
présentés comme suit :
· CHAPITRE
I : DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE LA LITTERATURE
· CHAPITRE
II : ETAT DES LIEUX DE LA PARTICIPATION CITOYENNE A TOKOMBERE
· CHAPITRE III :
ANALYSE-DIAGNOSTIQUE DE LA PARTICIPATION CITOYENNE A L'AUNE DU DISPOSITIF
COMMUNICATIONNEL DE LA COMMUNE DE TOKOMBERE
· CHAPITRE IV : PRESENTATION ET
ANALYSE DES RESULTATS, SUGGESTIONS.
CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS
ET REVUE DE LA LITTERATURE
Il est incontournable dans un travail qui se veut
scientifique, de procéder à une clarification des mots et
concepts majeurs pour faciliter leur compréhension. Ainsi, dans ce
chapitre, il sera essentiellement question d'une part de définir
certains mots clés et concepts dont la compréhension peut
prêter à équivoque (I), et d'autre part de faire une revue
de ce qui a déjà été dit sur le thème que
nous nous sommes donnés d'étudier (II).
I. DEFINITION DES
CONCEPTS
Afin de lever toute ambiguïté qui pourrait naitre
du fait du caractère polysémique des mots ou de l'entendement que
l'on pourrait avoir d'un concept qui, en philosophie est défini comme
étant : « une représentation mentale
abstraite et générale... ». C'est donc ainsi que
nous nous attèlerons à rendre plus explicites et manipulables,
les termes qui nous semblent d'une importance indéniable, et qui
gravitent autour de notre thème.
I.1
Participation
Le concept de participation naît du
désir de satisfaire les besoins des populations en milieu communal, face
aux nombreux échecs des projets initiés par le haut. En effet le
constat a été fait que, les nombreuses stratégies de
développement mises sur pied au cours des deux premières
décennies post indépendance présentent des limites et
courent presque toutes vers l'échec. Ceci en grande partie à
cause de leur centralisation, et de la prise des décisions du pouvoir
central alors que selon Muller (1992 : 38), le seul
moyen de réussir une politique c'est d'en confier la réalisation
à ceux qui ont intérêt qu'elle réussisse.
Selon les usuels de la langue française, la
participation s'appréhende comme l'action de prendre part à
quelque chose, son résultat. La participation a de ce fait un sens
passif et un sens actif. Pour Maiga cité par
Bessan (2011), le sens passif renvoie au fait que la
population prend part, sans prendre de décision et au sens actif, elle
s'engage en prenant des responsabilités. La participation se rapporte au
fait d'être intéressé. C'est à ce titre que
Boukhari (1994 : 42), énonce que Le principe
fondamental de la participation : c'est le partage de savoir et de pouvoir.
Dans le même registre Yoda (2004 : 85) cite
Boukhari en disant que (...) la participation, c'est
penser et faire avec et non pour, c'est la responsabilisation, la concertation
et la négociation.
La participation se révèle un
phénomène influencée par un ensemble de facteurs
déterminants tels que : les facteurs socio-économiques,
anthropologiques et institutionnels. Par facteurs socio-économiques, il
est question des facteurs liés à l'éducation, au statut,
aux attitudes et comportements.
La participation se détermine tant par des facteurs
aussi bien endogènes qu'exogènes d'après
Lane cité par Ndouta (2013 :41). Les
facteurs endogènes mettent en relief les variables individuels et
collectifs propres à une population et favorisant sa participation. Les
variables individuelles sont au nombre de trois : la volonté de
s'impliquer, la condition économique et le niveau d'éducation des
individus. En d'autres termes un individu qui manque de détermination,
limité dans ses moyens matériels et n'ayant pas le niveau
d'instruction souhaité, ne pourra pas participer à un projet quel
qu'il soit. Les facteurs collectifs quant à eux concernent la culture
organisationnelle. La participation exige une certaine organisation. Dans ce
sens, l'absence de charpente capable de coaliser les desseins collectifs
explique que certaines populations ne s'impliquent pas dans la
résolution des problèmes de la communauté ou du groupe.
Pour Sills cité par Ndouta
(2013 : 46), les facteurs exogènes sont des variables externes
qui échappent au contrôle des individus, mais qui sont
déterminants dans le choix et la décision de participer. Il
s'agit de l'environnement politique et de la stratégie de mobilisation
adoptés par les acteurs d'un projet.
Les différents facteurs ainsi recensés
expliquent tous, d'une façon ou d'une autre la participation des
populations aux projets de développement. Dans ce sens, la participation
est à la fois un droit et un devoir exercés par un citoyen dans
un contexte de démocratie. Il s'agit ici de participation citoyenne.
La participation connait cependant différentes formes
relatives à la motivation qui amène l'individu à prendre
part à une activité pour Meister (1970). Les
différentes formes de participation sont :
- la participation de fait qui conduit
l'individu à participer instinctivement parce qu'il appartient à
un système familial, religieux ou traditionnel qui l'incite à
prendre part par l'intermédiaire des relations affectives qui le lient
au système. C'est une forme de participation involontaire et
caractéristique des sociétés fortement traditionnelles
;
- la participation provoquée est
induite et stimulée de l'extérieur par des organismes ou des
institutions. Elle peut déclencher l'implication des populations dans le
processus de développement engagé à leur compte ;
- la participation volontaire est une
initiative des membres du groupe, sans intervention extérieure. Elle
émanerait d'une hypothétique conversion des
sociétés traditionnelles en sociétés modernes ;
- la participation spontanée est une
forme intermédiaire entre la participation de fait et la participation
volontaire ;
- la participation imposée peut
émaner soit du groupe lui-même, soit de l'influence
extérieure ; dans le but de susciter à travers une prise de
conscience une forme d'organisation au sein du groupe.
Tableau 1: Participation selon Albert
Meister
Type de Participation
|
Origine et création
|
Intérêts, activités, fonctions
|
Participation de fait
|
Origine dans la vie traditionnelle: groupe familial,
religieux, métiers...
|
Conservation du patrimoine
|
Participation spontanée
|
Création par les participants, elle reste fluide, sans
organisation formelle : groupes de voisinage, amateurs
|
Satisfaction des besoins vitaux
|
Participation imposée
|
Création par des animateurs extérieurs,
mobilisation de la main d'oeuvre pour des travaux collectifs
|
Groupement indispensable pour le fonctionnement du programme
|
Participation provoquée
|
Groupe provoqué et suscité dans le cadre de
projet ou programme : coopérative...
|
Adoption d'un comportement collectif et normes promues par
l'institution intervenante
|
Participation volontaire
|
Création du groupe suite à une prise de
conscience, initiative propre au groupe
|
Satisfaction des besoins, défense
d'intérêts communs, promotion sociale
|
Source : NDO (2015 : 16)
Toutefois cette catégorisation de Meister
n'empêche pas à d'autres auteurs d'apporter un éclairage
différent. C'est le cas de Goussaut cité par
Mekoulou (2012 :31), qui a démontré qu'on
dénombre trois types de participation, en fonction de l'engagement d'un
individu ; à savoir :
- la participation formelle où
l'individu est motivé par la peur d'être sanctionné ;
- la participation par effet d'imitation
à travers laquelle l'individu est entrainé dans un courant
d'habitude ;
- la participation responsable par laquelle
l'individu s'engage de façon consciente et volontaire.
Par ailleurs, Schawrz toujours cité
par Mekoulou (2012 :31), estime à son tour qu'il existe plutôt
cinq niveaux de participation : la participation par
contribution, la participation par
intégration, la participation par insertion,
la participation par engagement et la participation
par la prise en charge.
Pour cette étude, ces différentes thèses
sont complémentaires du fait que la contribution et la mobilisation des
populations à un processus de développement local passe par leur
participation, qu'elle soit formelle ou par insertion. Toutefois pour un
développement qui se veut durable et local, en rapport avec la
décentralisation, la participation voulue ici est la participation par
engagement ou la participation responsable. Spécifiquement, la
participation doit ici recouvrir deux acceptions : collecter l'information
et obtenir l'adhésion de la population en échange d'une certaine
influence dans la prise de décisions.
I.2
Citoyen(ne), citoyenneté
En nous référant au libellé de notre
thème d'étude, ce mot est un adjectif qualificatif. Mais il est
aussi un nom de genre féminin, dont la déclinaison au masculin
est la plus connue : citoyen.
Citoyen est un mot qui vient du latin
civis c'est-à-dire celui qui a droit de cité. L'histoire
nous renseigne que ce mot avait initialement une portée étatique
(la cité-Etat) et désignait toute personne sous l'autorité
et la protection d'un Etat, dont il est ressortissant, et qui jouit des droits
civiques et politiques. Aujourd'hui, cet acronyme a une portée
dynamique, qui ne relève plus du simple découpage
géographique. Ainsi, on est de nos jours citoyen du monde du fait de
partager des normes et valeurs universellement acceptées. De même,
on est citoyen d'une ville parce qu'on y vit, et qu'on participe d'une
manière ou d'une autre, activement ou passivement à la bonne
marche et au développement de celle-ci. C'est donc cette dernière
acception que nous adopterons dans notre démarche à chaque fois
que nous ferons allusion au citoyen. Le concept qui lui est directement
associé est celui de citoyenneté.
D'une manière générale, la
citoyenneté est le fait pour une personne d'être
reconnue comme membre d'une cité (aujourd'hui d'un État)
nourrissant un projet commun pour lequel il prend une part active. Pour
Bouguerra (1999), le mot trouve son étymologie du latin
civitas, signifiant : droit de cité, droit d'un habitant d'un
pays.
Pour Le Pors (1999), la citoyenneté
est le fruit de conflits et de consensus, de valeurs partagées et de
confrontations d'idées d'autant plus intégratrices qu'elles
s'opposent vigoureusement. Elle serait en outre un statut juridique et
simultanément un rôle (Coutu & Bosset, 1999; Sanchez,
2006). Le statut juridique, comme le souligne Vincent
(2001), est conféré par l'État à tout
individu d'un territoire donné est égal aux autres. En tant que
rôle, la citoyenneté se traduit par la possibilité
d'exercer des droits et des devoirs (civique, politique, social et
économique) qui trouvent leurs assises et leur légitimité
dans la recherche du bien commun et dans le souci de l'intérêt
général (Vincent, 2001). Cette double lecture
met donc en relief les logiques de citoyenneté active et
passive.
La citoyenneté rend aussi compte du mode d'appartenance
à une société donnée, mode basé sur
l'intériorisation, puis l'implémentation d'un ensemble de
valeurs, de normes et sur l'exercice de pratiques orientées en fonction
du bien-être et du développement de la personne et de la
société tout entière. Le citoyen serait donc cet individu
autonome, responsable, un membre actif de la communauté politique et de
la société civile.
De tout ce qui précède, il est
d'intérêt de rappeler avec Le Pors (1999),
Schnapper (2000), Boisvert & al. (2000)
et Beck (2000), que le concept de citoyenneté
est généralement associé à l'État-Nation.
De manière plus spécifique, il est loisible de
lire la citoyenneté à l'aune de quatre principaux axes :
politique, civil, culturel ou collectif et socio-économique.
Le domaine politique est relatif aux droits et devoirs de
chaque citoyen au sein d'un système politique. De ce fait, il met en
lumière la participation de tous et de chacun à la gestion de la
chose publique, avec pour principal cadre d'application le droit de vote et le
devoir de contrôle.
Le domaine civil quant à lui fait
référence au modus vivendi à l'aune duquel sont
construits les objectifs poursuivis par l'ensemble de la société.
Y faisant référence, Bogdanor (1991) y voit une
définition des valeurs fondamentales collectives, des limites du pouvoir
décisionnel gouvernemental par rapport au citoyen individuel, ainsi que
des associations et groupes d'intérêt privé. Comme
éléments constitutifs, l'on y retrouve l'accès à
l'information, la liberté d'association, le droit de parole ainsi que
l'égalité aux yeux de la loi.
Le domaine culturel ou collectif qui a trait à la prise
en compte par chaque société de sa diversité culturelle
croissante au travers de la construction et de l'exaltation d'un patrimoine
culturel commun. Cette démarche constructive ne s'accommode pas du rejet
des identités culturelles des minorités. La relation Etat-culture
se fonde sur la reconnaissance de la dimension anthropologique des droits
humains ainsi que le respect de la dignité de tous les citoyens par
l'entité gouvernante. Tout ce qui précède induit donc une
égalité de tous aux yeux de la loi ainsi qu'un droit à la
protection contre toute forme de discrimination relative aux appartenances ou
convictions respectives.
Le domaine socio-économique qui traite des relations
entre acteurs appartenant au même cadre de vie ainsi qu'aux
éléments normatifs relatifs à la participation à la
sphère politique. Comme éléments de cette composante
citoyenne, l'on retrouve un ensemble de droits liés au travail, à
la sécurité sociale, à l'aspect sécuritaire du
cadre de vie, au bien-être économique ou du moins à des
moyens basiques de subsistance.
Fort de ce qui précède, Veldhuis
(1997) affirme que ces domaines ont des conséquences sur le
processus de citoyenneté. En effet, le citoyen moderne est donc d'abord
le sujet de droits et de devoirs : droits de l'homme ; droits civils ; droits
politiques ; droits sociaux. Les devoirs sont accomplis par les citoyens pour
le bien de la collectivité (impôts, service militaire, etc.) et
définis par les lois des pays dans lesquels ils vivent. La
citoyenneté implique donc aussi la définition d'une commune
appartenant à une communauté politique (à ne pas confondre
avec la nationalité).
Bien plus, la citoyenneté ne génère qu'un
lien social fondé sur le politique et non sur une ou des appartenances
singulières des individus. C'est, en particulier,
l'égalité de droits et de devoirs, associée à la
citoyenneté qui fonde le lien social dans la société
démocratique moderne.
Cependant, si la citoyenneté suppose un ensemble de
qualités morales considérées comme indispensables au
rôle de citoyen, chaque citoyen exerce à sa façon la
citoyenneté telle qu'elle est établie par les lois et
intégrée dans l'ensemble des moeurs de la société
à laquelle il appartient. C'est dire qu'aujourd'hui, de nombreux
citoyens expriment leur méfiance par rapport aux politiques, par des
engagements et des socialisations sous d'autres modes, s'exprimant par des
actions de solidarité ou de sensibilisation à diverses causes
autres que celles supposées communes.
Dans le cadre de notre travail, le concept de
citoyenneté aura pour signification, le processus
intégrant d'une part la prise de conscience par chaque individu
appartenant à une entité de son rôle dans la dynamique de
construction collective, ainsi que la durable et harmonieuse insertion de ce
dernier dans la chaine dédiée à ladite construction.
I.3
Participation citoyenne
PIERRE ANDRE (2016 : 48)
l'appréhende comme :
Un processus d'engagement obligatoire ou volontaire
de personnes ordinaires, agissant seules ou au sein d'une organisation, en vue
d'influer sur une décision portant sur des choix significatifs qui
toucheront leur communauté.
Il s'agit ici de la matérialisation de la
citoyenneté dite active. En effet, dans un contexte ou
des individus partagent le même espace de vie et sont donc soumis aux
mêmes problèmes, les décisions qui sont prises et qui sont
susceptibles d'avoir une incidence significative sur leur quotidien, des
décisions qui peuvent avoir une incidence sur la cohésion
sociale, ou encore toutes celles qui présentent un enjeu majeur pour
l'avenir de leur territoire doivent les intéresser au premier plan. Il y
va non seulement de leur intérêt personnel, mais aussi de
l'intérêt de l'ensemble.
MURIEL DUBREUIL (2015 :
27) entendait par participation citoyenne, tout mécanisme
mis en place afin d'impliquer, de façon active ou passive, des citoyens
ou leurs représentants... . Cette définition semble
mettre en avant les moyens ou les canaux par lesquels la voix de la population
peut être portée vers les instances de décisions. Ce sont
les instruments de la démocratie représentative avec les
élus du peuple qui souvent hélas, ne se souviennent pas du peuple
de qui ils tiennent leur légitimité.
VADIM POPOWSKY (2010 :
2) la définie comme :
Un moyen pour les représentants d'une ville, d'une
région ou d'un Etat d'impliquer ses acteurs, c'est-à-dire les
citoyens, dans leurs prises de décisions et, plus
généralement, dans leur gestion.
Cette définition fait ressortir le caractère
dirigiste de la participation citoyenne, car ici elle semble être
tributaire de la volonté des représentants des citoyens, faisant
abstraction de leurs droits en tant que citoyens.
Selon MATHIEU LAMBERT (2007 :
2), la participation citoyenne peut-être définie au sens
large comme leur contribution à la construction de
réponses aux besoins de la collectivité et/ou des
différents groupes qui la composent. On comprend dès lors
qu'il s'agit de l'apport des citoyens dans la construction de la solution
idoine pour pallier les problèmes qui sont ceux de la communauté
à laquelle ils appartiennent. C'est donc une action concertée,
adoptée d'un commun accord, ou tout au moins, qui a fait l'objet d'un
échange entre citoyens appartenant à une même
communauté ou à un groupe social déterminé. C'est
cette dernière définition que nous adopterons dans notre travail
de recherche.
1.4- Communication
Nous présenterons les
définitions étymologique et sociale de ce concept. Il s'agira par
la suite de faire le lien entre la communication et les relations humaines
d'une part, puis de faire une typologie des communications.
I.4.1-
Définition étymologique
La "communication" est un processus
de
transmission d'
informations. Ce
terme provient du
latin «communicare
» qui signifie « mettre en
commun». La communication peut donc être
considérée comme un processus dynamique par lequel un individu
établit une relation avec une ou plusieurs personnes pour
échanger ou transmettre des idées, des connaissances au moyen des
symboles (langage parlé ou écrit) ou des manifestations physiques
(mimiques, gestes). Elle peut donc être verbale ou non verbale.
Selon le dictionnaire Larousse, la
« communication » est un ensemble
de phénomènes concernant la possibilité pour un sujet de
transmettre une information à un autre sujet par le langage
articulé ou au travers d'autres codes.
Pour le petit Robert, elle vient du verbe
« communiquer » qui consiste
à transmettre, recevoir et échanger des informations. C'est
l'action d'établir une
relation avec autrui,
de transmettre quelque chose à quelqu'un.
I.4.2- Définition selon les
pensées sociales
La communication est un acte de la vie propre à l'homme
appelé communication humaine. Elle met en évidence des
signes, lesquels sont des manifestations extérieures d'un sentiment.
Elle engage et ne s'opère qu'au niveau de l'esprit, de la volonté
et du coeur et implique une interaction entre deux ou plusieurs personnes.
Pour Emile Durkheim, il faut intégrer
une similitude de consciences dans les sociétés. Il dit que les
individus sont différents les uns des autres et comme Thomas
Hobbes, il pense que l'être humain est fondamentalement
égoïste et animé de désirs infinis. Pourtant les
relations humaines ne se fondent qu'à partir d'un consensus, d'une
solidarité par différenciation et de
complémentarité. D'où « la
conscience collective» qui devrait maintenir l'harmonie dans
la société. Les relations humaines se basent ainsi dans la
société. C'est pourquoi l'essentiel des idées de Durkheim
repose sur la primauté de cette société, dont il est
impossible de se dégager, surtout si l'on veut instaurer les relations
sociales.
En d'autres termes, la communication consiste à
transmettre un
message afin
d'établir un
contact.
La façon dont s'effectuent les échanges conditionne
les relations humaines.
I.4.3- Communication et relations
humaines
La communication et la relation interpersonnelle sont deux
termes proches. La relation désigne la forme et la nature du lien
(familial, de voisinage, professionnel...) qui unit deux personnes. La
communication est le rapport d'interaction qui s'établit lorsque les
partenaires sont en présence. Ce rapport s'analyse sur trois niveaux:
intrapsychique (les dimensions de la personnalité de
chacun des protagonistes), interactionnel (la structure
relationnelle et sa dynamique) et social (le contexte culturel
avec ses normes, ses valeurs et ses rituels dans lequel il se place).
I.4.4- Des principaux types de
communication
Il existe d'innombrables types de communication dont nous ne
citerons que :
v la
communication
interpersonnelle (basée sur l'
échange émetteur
-
récepteur).
Entre humains, c'est la base de la vie en
société.
C'est là en général que la compréhension est la
meilleure, mais le nombre de
récepteurs est
limité à une seule personne. La
rétroaction est
quasi systématique. Il y a notamment le
téléphone,
la
conversation
orale... Mais la communication n'est pas qu'orale, elle est aussi non
verbale.
La communication passe donc aussi par le corps. Ainsi elle
sera non verbale ou plutôt non verbalisée. La communication non
verbale peut-être para-verbale c'est-à-dire qui
accompagne la vocalisation. Ainsi lorsque le locuteur explique qu'il faut aller
à droite et qu'il bouge sa main dans cette direction, c'est un cas de
communication para-verbale. Croiser les bras dans un signe de protection est
aussi une communication non verbale. Mais ici ce sera pour dire que :
"je me retranche derrière mes idées laissez-moi
tranquille". Mimiques et posture font aussi partie de la
communication. Des gestes risquent de faire passer un message comme plus fort,
plus prononcé que ce que l'on dit.
On dit parfois que la communication est holistique -
c'est-à-dire qu'elle fait intervenir le tout de l'homme - pour souligner
l'importance de l'environnement, des interférences environnementales
dans la communication.
Pour Muchielli, « on ne peut pas ne pas
communiquer ». Que l'on se taise ou que l'on parle, tout est
communication. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon
d'être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire,
toutes ces choses « parlent » à notre récepteur. La
communication est aussi une forme de manipulation. En effet, nous communiquons
souvent pour manipuler, modifier l'environnement ou le comportement
d'autrui.
v la communication de masse : La
communication
de masse c'est un émetteur (ou un ensemble d'émetteurs
liés entre eux) s'adressant à tous les
récepteurs disponibles.
Là, la compréhension est considérée comme la moins
bonne, car le bruit est fort, mais les
récepteurs bien
plus nombreux. Elle dispose rarement d'une
rétroaction,
ou alors très lente. Ce type de communication a été
conceptualisé avec l'apparition des notions d'organisation de masse dont
quatre éléments sont la
standardisation,
le
Fordisme, le
taylorisme et
la
publicité...
On parle de
médias
de masse ou « Mass Media ». En font partie la
radiodiffusion,
la
télévision,
la presse écrite, l'affichage, Internet...
v la communication de groupe : la
communication
de groupe part de plus d'un émetteur s'adressant à une
catégorie d'individus bien définis, par un
message
(communication) ciblé sur leur compréhension et
leur
culture propre.
C'est celle qui est apparue avec les formes modernes de
culture, souvent
axées sur la
culture de
masse (
société
de consommation), dont la
publicité ciblée
est la plus récente et la plus manifeste. Les effets de la communication
de groupe se situent entre ceux de la communication interpersonnelle et ceux de
la communication de masse. La communication de groupe est aussi complexe et
multiple car elle est liée à la taille du groupe, la fonction du
groupe, et la personnalité des membres qui le compose. On peut
également intégrer cette notion dans la communication interne
à une entité. Les groupes peuvent alors être des
catégories de personnel, des individus au sein d'un même service,
etc. On peut aussi intégrer cette notion à une communication
externe ciblée vers certains
partenaires ou
parties
prenantes de l'entité.
De manière spécifique à notre travail, la
communication est entendue comme un ensemble d'interactions participatives
entre individus, au sein des groupes ou communautés, ainsi qu'un
ensemble d'actions d'échange d'informations dirigées vers eux, en
vue d'opérer un changement volontaire du comportement individuel et des
normes sociales, s'il y a lieu, dans le but d'améliorer le cadre et les
conditions de vie de l'individu, de la communauté.
1.5- La Commune
Encarta (2009), définit la Commune
comme étant une entité formée par l'ensemble des habitants
ayant en partage un territoire, une vision plus ou moins collective du
développement, ainsi qu'un exécutif par eux élu et
chargé de promouvoir le développement local. Il s'agit de ce qui
constitue, dans plusieurs pays dans le monde, la plus petite division
territoriale et administrative dont l'origine remonte au moyen âge.
D'après le lexique des termes juridiques de Raymond Guillén et
Jean Vincent (1998 : 120), la Commune est la collectivité
territoriale de base de l'organisation administrative. Selon la loi
n°74/23 du 05 décembre 1974 portant organisation communale, elle
apparait comme la plus ancienne des collectivités locales au Cameroun.
Il existait jadis deux types de Communes : les Communes urbaines dont le
ressort territorial s'étendait sur l'espace d'une agglomération
urbaine et les communes rurales dont le ressort territorial s'étendaient
sur les agglomérations rurales. Avec la loi n° 2004/018 du 22
Juillet 2004 fixant les règles de la décentralisation applicables
aux Communes, il n'existe plus de communes rurales. On ne distingue plus que
des communes d'arrondissement et dans une certaine mesure des
Communautés Urbaines.
La Commune d'Arrondissement est donc celle-là qui
couvre l'aire géographique d'un Arrondissement avec pour mission
générale de développer la localité et
d'améliorer le cadre et les conditions de vie des habitants. La commune
doit par conséquent se rapprocher des populations, d'où la
création de la commune d'arrondissement dans chaque circonscription
administrative.
1.6- Communication communale
La communication communale sociale au sens
strict se définit comme l'ensemble des actes de communication qui visent
à modifier des représentations et des comportements ou à
renforcer les solidarités au sein d'une commune. En effet, elle vise
à promouvoir le dialogue, la concertation, la participation à
l'analyse des situations et à la gestion du développement et la
mobilisation. Bien plus, elle permet de renforcer la réflexion et la
prise de conscience des populations sur les problèmes de
développement et sur les actions concrètes mises en oeuvre. Elle
est enfin gage de consensus et de coproduction de l'action publique locale au
sein de la commune.
Souvent désignée par le concept de
« communication de proximité », la communication
communale est celle dans laquelle l'interaction entre le communicateur et ses
partenaires est directe, localisée, dans le cadre d'un cheminement
participatif où chaque étape est réalisée en
utilisant le support de communication adéquat.
Son objectif est d'accompagner la prise de décision et
l'action de développement par l'éducation et la formation en
sachant partager les savoirs. Elle fournit l'information et les savoirs
techniques dont les populations ont besoin pour être en mesure d'agir,
dans le consensus.
Pour le cadre spécifique de notre travail, la
communication communale s'entend comme un processus social destiné
à établir un dialogue véritable et permanent entre les
différents acteurs du développement de la Commune de
Tokombéré, à susciter, appuyer et accompagner les
initiatives prises par consensus afin de jeter les bases d'une gestion
concertée indispensable à la réussite de l'oeuvre
entreprise.
II. REVUE DE LA LITTERATURE
La revue de la littérature est une méthode de
travail scientifique dont l'objectif premier est de résumer
l'état de la question, de la connaissance dans un domaine précis
et pour une période ou un territoire. Il s'agit donc dans le cas
d'espèce de faire le tour de la question sur la notion de participation
citoyenne d'une part, et d'autre part sur la communication communale.
II.1
Revue De La littérature sur la participation citoyenne
Les notions de participation et de participation citoyenne
ont déjà fait l'objet de réflexion scientifique par
plusieurs auteurs.
Pour ce qui est de la participation en elle-même,
BENNOUR A. fait le constat mitigé selon lequel bien que
dans le langage du développement le mot participation ait le vent en
poupe et soit très utilisé, « plus on en
parle, moins on en fait ». Il fait le constat selon
lequel, quelques soient les lieux où l'on se trouve et les
méthodes employées par les institutions publiques, il est
difficile de faire participer les habitants à des actions qui pourraient
améliorer leurs conditions de vie. Dans ce même ordre
d'idée, il est rejoint par J.C. KAUFMANN qui s'en va
jusqu'à se poser la question de savoir s'il n'y aurait pas
« une malédiction inhérente à la
participation des habitants ? » dans le même
article. Or, il se trouve souvent, que l'habitant vers qui est dirigée
l'offre de participation n'est pas toujours demandeur. Cette
réalité rend paradoxale la sollicitation de participation
faite à l'endroit de personnes qui n'ont formulées aucune demande
dans ce sens.
Pour ce qui est de la participation citoyenne, c'est une
notion difficile à cerner aujourd'hui parce qu'elle est issue de la
conjugaison de plusieurs sens qui lui sont donnés. Toutefois, retenons
peu importe l'appréhension qui lui est donnée, qu'en fond de
toile, se cache l'idée d'une citoyenneté active et
engagée, soit dans une forme simpliste et réductrice qui
est l'exercice du droit de vote, mais davantage dans des formes dynamiques
d'engagement individuel et collectif ayant pour objectif une certaine
transformation sociale de son milieu et de la société. Elle
exprime une idée d'implication du citoyen dans les processus
décisionnels le concernant au niveau local et national, et dans une
forme plus individuelle, avec l'insertion de la personne dans les projets
communautaires.
FRIEDRICH EBERT STIFTUNG (2017 : 25)
dans une étude menée sur la citoyenneté active au Cameroun
disait :
La citoyenneté active doit être la
force motrice pour tout changement politique, ou le citoyen lambda est au
centre de toute prise de décision politique. Le mot d'ordre ici est
l'exigence et l'extension de la participation de la majorité de la
population à la prise de décision politique.
Ici, une participation à grande échelle de la
population est le gage d'un changement de cap non seulement dans la vie
politique, mais aussi dans toutes les politiques qui ont pour objectif,
l'amélioration des conditions de vie des populations. Elle
responsabilise la population et la tient garante de son propre devenir, de son
avenir collectif.
GBWAH Emilie Laure (2012) parlant de la
participation des populations dans la mise en oeuvre de projets dans la Vina
aboutissait à la conclusion selon laquelle la participation est un
concept complexe et essentiellement dynamique et ouvert. On ne saurait parler
de développement sans la participation populaire, et que le
développement engendre des problèmes qui sont de l'ordre de la
participation. Ces problèmes vont de l'ordre de la simple
participation-intégration, à la
participation-démocratisation, ou de la dynamique de changement.
Marie HURAR (2011) dans un article
publié dans le Groupe Européen pour La Solidarité, tout en
reconnaissant que la participation citoyenne est un élément
essentiel du renouveau démocratique et donc d'une importance
indéniable, mais elle se limite beaucoup plus à un droit de
parler plutôt qu'à un droit d'agir. Elle insiste sur la
nécessité de combiner les approches « top
down » et « bottom
up ». Elle pose une observation sur la limite de la
participation en terme de représentativité qui amène
à se demander si les instances créées ne sont pas tout
simplement celles de la démocratie représentative et donc ne sont
pas suffisamment fiables non seulement dans la reddition des comptes, mais
aussi dans la transmission fidèle de la pensée populaire.
Pour Marcel Z.K (2011), l'approche
participative est une démarche qui peut être appliquée
à tout programme de développement rural. Elle conduit à
une gestion concertée des solutions retenues en vue de répondre
aux besoins et attentes des populations locales.
CAILLOUETTE et MORIN (2007)
parlant du développement communautaire disait que ce dernier fait appel
à deux types de participation : politique et
sociale. Dans la même lancée, LEMIEUX (2004),
THIBAULT et Al (2000) renchérissent en
précisant que :
- L'objet de la participation politique est
l'exercice du pouvoir direct ou indirect de décision dans l'espace
public...c'est également le fait de s'associer à des
autorités décisionnelles ou consultatives, d'intervenir dans une
commission parlementaire par exemple. Participer, c'est aussi s'impliquer dans
les élections, non pas comme électeur, mais comme candidat!
- L'objet de la participation sociale pour sa
part vise à transformer et à agir sur les politiques, les
structures sociales et les normes sociales, ce qui la relie à la
société civile par l'implication.
Toujours dans le même ordre d'idée, lors du
Sommet de Rio (1992 : 214) sur le développement
durable, le principe 10 relatif au principe de la participation renseigne
que :
La meilleure façon de traiter les questions
d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens
concernés, au niveau qui convient. Au niveau national, chaque
individu..., et avoir la possibilité de participer au processus de prise
décision.
On ne saurait donc traiter des questions d'environnement en
faisant abstraction de ceux qui modifient ledit environnement.
André DUMAS (1991 : 54) parlant
de la participation populaire affirmait quant à lui
que :
Et pourtant, la transformation d'une société
et le développement de son économie dépendent moins de
l'élaboration des plans et projets de développement techniquement
corrects que de la capacité des groupes sociaux et des masses populaires
à impulser et animer un développement qu'ils ont eux-mêmes
défini.
Cela témoigne à suffisance du caractère
de facteur limitant de la participation des bénéficiaires d'un
projet qui s'inscrit dans le changement ou l'amélioration continue des
conditions de vie d'une communauté. Dans le même ordre
d'idée, il reconnait que :
La plupart des centres de décision restent en fait
relativement anonymes et les populations directement concernées ne
participent que rarement à la définition des finalités de
la société, des objectifs des plans et des projets concrets de
développement.
Ainsi, tout projet sociétal ne doit être
pensé et mis en oeuvre sans que les entités qui interagissent ne
soient associées tant à la réflexion, qu'à la mise
en oeuvre dudit projet.
Ainsi donc, pour toute initiative de développement, que
ce soit dans le champ politique, communautaire, tous ces auteurs s'accordent
sur le fait que les résultats escomptés ne sauraient être
atteints s'ils ne sont pas le fruit de la co-production des acteurs locaux,
sont non seulement les initiateurs, mais aussi dans la limite de la ressource
locale disponible notamment en matière de développement local,
les compétences mises à contribution. Ceci est donc la traduction
d'une réelle appropriation des enjeux qui sont rattachés au
devenir commun.
II.2- Revue de la
littérature sur la communication communale
Parlant du développement des CTD dans un contexte de
pauvreté et de désengagement de l'Etat, Guy BESSETE
(1998 : 25) affirmait :
Renforcer les capacités des communautés afin
qu'elles prennent en charge leur propre développement tel est l'objectif
central de tout effort de développement. Mais comment atteindre cet
objectif dans un contexte de pauvreté, d'épuisement des
ressources naturelles et de désengagement de l'État? Lorsque les
ressources nécessaires pour subvenir aux besoins fondamentaux et pour
stimuler le développement socio-économique font défaut,
les communautés n'ont d'autre choix que de prendre en main leur propre
développement et de collaborer à la recherche de
solutions.
C'est dire avec l'auteur que, la communication occupe une
place centrale dans tout processus de développement communal. Cette
dernière devient le levier de mise en synergie des efforts et
initiatives de construction d'un espace communal vecteur de bien-être
collectif et durable. Cette prise de position omet de spécifier les axes
de la communication communale.
Revenant sur cet aspect, le Guide de la Communication
territoriale de la République de Mauritanie (2015 : 7-8)
insiste sur les dimensions internes et externes de ladite communication, ainsi
que sur la maitrise des techniques et outils à mettre à
contribution :
Il est en effet important que les acteurs de la Commune
prennent conscience de l'importance d'une bonne communication interne et
externe, et de la maitrise des outils et des différentes techniques de
communication. En effet la bonne pratique de la communication améliore
la qualité des échanges qui, à leur tour améliorent
très souvent les résultats du processus engagé, car
favorisant la participation de tous, le sens des responsabilités et le
consensus.
Il en ressort donc que les approches communicationnelles
doivent être fonction du public ciblé et des objectifs poursuivis.
Il parait donc nécessaire pour toute Commune, d'avoir à
disposition une boîte à outils permettant de choisir l'outil ou la
combinaison d'outils qui semblent les meilleurs pour traiter un thème et
l'adapter dans une situation déterminée. En outre, L'utilisation
de certains outils et techniques de communication suppose donc que les acteurs
utilisateurs possèdent déjà une certaine maitrise en
matière de facilitation et de communication.
Le document présente en outre la communication
communale comme un puissant vecteur de mobilisation citoyenne autour des
affaires publiques locales, de transparence dans la gestion de la chose
publique locale (2015 : 8):
la communication communale ne doit pas être
seulement l'affaire des élus. Elle est aussi un patrimoine commun. C'est
pourquoi sa gestion doit répondre aux impératifs que sont la
reddition des comptes, l'implication des populations à travers la
concertation et la participation pour maintenir la confiance et
développer l'esprit de la citoyenneté locale.
Parlant de l'importance de la communication pour les
administrations communales, Karim BRIBRI (2017 : 14)
affirme que :
La communication est importante pour les administrations
communales car celles-ci jouent un rôle de relais auprès des
citoyens. Ainsi les administrations communales peuvent influencer le
comportement et les mentalités des citoyens à travers des actions
de communication bien ciblées. La communication permet d'aboutir
à des changements substantiels.
L'auteur déplore cependant, le relatif usage de ce
levier de développement local par les communes, soit par manque de
temps, de moyens, ou simplement parce qu'elles n'en voient pas l'utilité
d'où au final le désintérêt et la perte de confiance
des populations vis-à-vis de leurs élus.
Cette lecture bien qu'ayant le mérite de mettre en
exergue l'importance de la communication pour le développement de la
Commune, semble lire l'acte communiquant comme holiste. Elle omet d'en relever
les aspects internes et externes.
Y faisant allusion, MENGOUNG André
revient respectivement sur les portées internes et externes de la
communication communale. Relativement à la communication au sein de
l'administration communale, il affirme que (2019 :
9) :
La communication au sein de l'administration municipale
est un outil de gestion indispensable au bon fonctionnement de la
municipalité. Elle contribue à maintenir des relations de travail
harmonieuses en éliminant les rumeurs et les demi-vérités.
Elle doit être permanente et multidirectionnelle. Lorsque 1'é1u
prend 1'engagement de communiquer avec les conseillers municipaux ainsi qu'avec
le personnel administratif de la mairie, il s'engage également à
être à leur écoute, afin de modifier ou de corriger au
besoin des comportements ou des attitudes, et d'améliorer les
composantes de 1'administration.
Relativement à l'aspect extra-administratif de la
communication au sein d'une Commune, l'auteur (2019 : 12)
affirme que :
Les élus municipaux sont choisis par les citoyens
pour les représenter au sein de leur municipalité. Ils sont
chargés de prendre des décisions pour le bien-être de la
collectivité et, par ce fait même, ils ont le devoir de
communiquer avec leurs concitoyens de façon suivie pour leur faire
connaître les programmes, les politiques, les réalisations, les
mesures administratives prises ainsi que les services qui lui sont offerts. Mal
informés, les citoyens ressentent de l'incompréhension, de
l'indifférence, ou même de l'agressivité à l'endroit
de la municipalité. Il importe donc de bien les informer, en
familiarisant les conseillers municipaux et le personnel administratif avec les
techniques de communication.
C'est dire qu'il est important pour la Commune d'informer la
population sur les activités de l'administration municipale.
L'auteur relève en outre l'importance qu'il y'a pour
la Commune de connaitre les attentes de la population envers la
municipalité. A cet effet, la consultation favorise la communication
entre les autorités municipales et les citoyens; elle permet d'impliquer
la population dans le processus menant à une décision. L'auteur
relève enfin qu'un des objectifs de la communication communale serait
aussi de se tenir simplement à l'écoute de la population. Cette
dernière peut donc être consultée sur différents
sujets intéressant la municipalité, comme les orientations de
base, l'élaboration d'objectifs de développement, le choix des
priorités, l'affectation et l'aménagement des ressources, et les
services offerts.
CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE LA PARTICIPATION
CITOYENNE
A TOKOMBERE
Le chapitre qui s'ouvre, est consacré à une
présentation générale de la dynamique de participation
citoyenne et des logiques d'actions entourant celle-ci dans la Commune
d'Arrondissement de Tokombéré. A cet effet, nous consacrerons la
première partie à la présentation générale
du cadre d'étude (I), et la deuxième partie quant à elle
fera référence à l'état des lieux de la
participation citoyenne à proprement parler (II).
I. MONOGRAPHIE DE
TOKOMBERE
I.1- Localisation de la
Commune
Créée par décret N°82/455 du 20
septembre 1982, la Commune de Tokombéré a une superficie de 552
km2. Située dans le département du Mayo-Sava,
Région de l'Extrême-Nord, la Commune de Tokombéré
est limitée :
· Au Nord par la Commune de Mora,
· Au Sud par la Commune de Méri,
· A l'Ouest par la Commune de
Soulédé-Roua,
· Et à l'Est par la Commune de
Pétté.
I.2- Milieu biophysique
I.2.1- Le climat
Il est du type sahélo-soudanien avec une longue saison
sèche de huit (8) mois (octobre à mai) et une courte saison
pluvieuse de quatre (4) mois (Juin à septembre). La pluviométrie
annuelle varie de 600 à 1 100 mm avec une moyenne de 700 mm. Les
températures minimales oscillent autour de 20°C avec une maximale
de 35°C et une moyenne annuelle de 30°C. La période couvrant
les mois de juillet à octobre est la plus douce et correspond à
la saison des pluies. Celle allant de novembre à février à
une température qui atteint son point le plus bas, avec un froid sec
favorable aux infections pulmonaires et à d'autres maladies
opportunistes. Par contre les mois de mars-avril-mai et parfois juin
présentent les températures les plus élevée allant
jusqu'à 45°C, cette partie de l'année est celle qui est la
plus la mauvaise du fait des difficultés liées notamment à
la chaleur suivi du manque d'eau dans la plupart des villages et quartiers de
la ville de Tokombéré pour les humains et les animaux.
Le vent dominant est l'harmattan qui souffle du nord au sud
pendant près de sept ou huit mois. Il est chaud et sec. Pendant les mois
d'avril et mai des tourbillons viennent arracher les toits des habitats. La
mousson est un vent humide (soufflant du sud au nord) qui ne souffle que
pendant peu de temps (juillet-septembre) au cours de l'année.
I.2.2- Le relief
La Commune de Tokombéré est
caractérisée par les types de relief suivant :
- Les montagnes entaillées par de dépressions
aux pentes abruptes : il faut noter que ces montagnes représentent
près de deux tiers de la superficie de la Commune, elles sont
très accidentées rocheuses à dominance granitique. Ce
relief montagneux représente un facteur important d'érosion des
sols en plaine.
- Les plaines : La Commune présente une grande plaine
argilo sableuse. Cette plaine est jalonnée des pentes raides facteur
d'érosion, qui prennent leur source dans les montagnes et provoquent
des inondations régulières dans le chef-lieu de la Commune.
- Les bas-fonds : Ils sont constitués de terres
généralement noires et riches issus des alluvions. Ils servent
aux maraîchages et aux cultures de contre saison (karal).
I.2.3- Les sols
· La Commune présente une diversité de sols
en fonction de la géomorphologie de la zone. En zone de plaine, les sols
argilo-sableux sont plus dominants. Ces sols sont très recherchés
pour les activités agricoles. Cependant, en raison de leur position sur
les pentes, ils sont fréquemment exposés à
l'érosion hydrique qui entraîne des pertes en terre énormes
conduisant parfois à la formation des ravins.
· Dans les zones d'habitations (piémonts), les
sols sont sablo-limoneux du fait de dépôt des matières
provenant du sommet des montagnes. Ces sols sont fertiles et présentent
une stabilité assez bonne.
· En montagnes, le sol est ferrugineux connaissant une
forte pression érosive. Cette érosion est facilitée par
l'absence des aménagements antiérosifs. La population de l'UPP
valoriserait mieux son sol, si elle met en place des dispositifs
antiérosifs appropriés.
I.2.4- L'hydrographie
Le réseau hydrographique de la Commune est
constitué de plusieurs petits mayo qui ont pris naissance dans les
massifs et sont les affluents des différentes rivières reparties
un peu partout sur son territoire. En saison des pluies, les eaux de
ruissellement serpentent les champs puis laissent place aux mayo
ensablés en saison sèche. La Commune de Tokombéré
est traversée par un cours d'eau saisonnier (mayo de Makilingaï) et
un cours d'eau permanent (Mayo-Ouldémé) qui servent d'une
manière ou d'une autre aux activités de maraîchage tout le
long de l'année.
Cette Commune dispose également de trois mini-barrages
de retenue d'eau (Bzoukoudou, Kwatama et Galga). Autour du mini-barrage de
Bzoukoudou les populations pratiquent la culture de canne à sucre, la
tomate et les légumes (cas spécifique de Bzoukoudou et
Kwatama).
I.2.5- La faune
La faune de la Commune est diversement variée selon que
l'on se trouve sur la montagne ou sur la plaine.
· Sur la montagne, les espèces les plus nombreuses
sont les damans, les oiseaux, les singes, les porcs épics, les pangolins
et les babouins. Les deux dernières espèces font des grands
dégâts dans les champs agricoles. Il est à noter que ces
animaux sont moins attaqués par les chasseurs et autres ennemis.
D'autres espèces telles que les panthères sont en nombre
réduit et sont en voie de disparition.
· Sur la plaine l'on se rencontre des écureuils,
des lièvres, des couleuvres, des vipères, des lapins, des
hérissons tous sous la menace des chasseurs et des feux de brousse. Des
oiseaux s'y trouvent aussi en nombre impressionnant.
I.2.6- La flore et
végétation
La végétation de la Commune présente les
types de végétation suivante et selon les endroits:
· Les montagnes, sont couvertes par une savane herbeuse
qui malheureusement connaît les feux de brousse chaque année. Les
principales espèces végétales rencontrées sont
Acacia albida, Acacia nilotica, Azadirachta indica, Zizyphus maurituana.
· Les piémonts où existent les habitations,
la végétation est dominée par les arbres de type
domestiqué à dominance de Neem (Azadirachta indica). Ces
arbres servent d'ombrage dans les ménages qui les ont plantés.
Les espaces des piémonts où il n'existe pas des habitations sont
généralement couverts par les faidherbia albida facteur de la
fertilité de sols.
· La plaine et zone agricole est couverte par une
végétation arbustive à dominance de ziziphus et de
faidherbia. Ces espèces sont généralement laissées
sur le sol en vertu de leur pouvoir fertilisant. Cependant, elles connaissent
une forte pression des éleveurs nomades à la quête des
fourrages pour leurs animaux.
Quelques lianes (ipomées) plantées pour lutter
contre l'érosion et la dégradation des berges de mayos sont aussi
rencontrées. La plaine profonde est une steppe à épineuse,
à dominance de nilotica. La Commune dispose d'une forêt
expérimentale située à Makilingaï et mise en place
par l'Institut de Recherche Agronomique pour le Développement (IRAD).
I.2.7- Les ressources
minières
Aucune prospection du sous-sol n'ayant été faite
au niveau de la commune de Tokombéré, il n'existe aucune
information sur la richesse du sous-sol en ressources minières.
Cependant en surface, l'on trouve en abondance des grands gisements de sable,
de gravier et de moellon utilisés dans les travaux de construction des
maisons et de génie civil.
I.3.- Milieu
socioéconomique
I.3.1- Milieu social
I.3.1.1- L'histoire de la
Commune
Avant 1982, Tokombéré faisait partie de la
Commune de Mora. Plusieurs Maires nommés ont dirigés cette
Commune, jusqu'en 1995 et ce n'est qu'en 1996 qu'a eu la première
élection municipale qui a ouvert la porte de la commune aux maires
élus.
Tokombéré a vu le jour vers les années 60
avec l'arrivée des missionnaires catholiques. Sa dénomination
provient de Kudumbar en Zoulgo qui veut dire le lieu
de combat. Toutes les ethnies qui constituent cette Commune sont
autochtones en dehors de quelques rares Mandara et peuhls rencontrés
dans la ville de Tokombéré.
I.3.1.2- La
démographie
La population totale de Tokombéré d'après
le recensement générale de la population du Cameroun de 2005 est
estimée à 91 256 habitants dont 47 070 femmes soit 51,58% et
44 186 hommes soit 48,42%. Cette population est repartie dans les 35
villages que compte la Commune avec une forte densité dans l'espace
urbain.
I.3.1.3- Taille et structure de
la population
La taille et la structure de la population de
Tokombéré se présente comme suit dans le tableau
ci-après :
Tableau 2:
Répartition de la population par tranche d'âge
Tranche d'âge
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Moins de 15 ans
|
22 421
|
23 887
|
46 313
|
15-59 ans
|
19 338
|
20 601
|
39 944
|
60 et plus
|
2 420
|
2 579
|
4 999
|
TOTAL
|
44 229
|
47 117
|
91 256
|
Le taux appliqué est de 50,8% pour la tranche
d'âge entre 0 et 14 ans, 43,8% pour la tranche entre 15 et 59 ans et
enfin 5,5% pour la tranche d'âge comprise entre 60 et plus. Ces
informations sont tirées du rapport général de recensement
de 2005.
Il ressort de ce tableau que cette population est
constituée majoritairement des adolescents ayant un âge compris
entre 0 et 15 ans soit 46 358 âmes. La population allant au-delà
de 60 ans est très faible soit un total de 5019 personnes.
Graphique 1:
Répartition de la population par tranche d'âge
I.3.1.4- Groupes ethniques et
relations interethniques
Plusieurs groupes ethniques vivent dans la Commune dont les
plus importants sont: les Mada, les Zoulgo, les Mouyeng, les Molko, les
Mandara, les Gemjeck, les Guiziga, les ouldémé, les Bokou et les
Bornoua. Les différents groupes ethniques entretiennent de bonnes
relations entre elles et avec l'autorité administrative.
I.3.1.5- Les religions
Les religions dominantes sont le christianisme, l'animisme et
l'islam. Les pratiquants de ces religions se tolèrent mutuellement et
entretiennent également une bonne collaboration avec
l'administration.
I.3.1.6- Mobilité des
populations
Les populations de Tokombéré se déplacent
vers les Communes voisines pour des buts précis. On note ce
déplacement :
- Vers la Commune de Mora pour le marché (Mora,
Mémé et quelques rares fois Magdemé) et les
évènements heureux ou malheureux, elles traversent
également cette Commune pour aller vers le Nigéria pour les
achats des produits de contrebande ;
- Vers Méri : les populations traversent cette Commune
pour les marchés de Gadoua et Dala-zoulgo, de Méri ou de
Maroua ; ou encore pour les évènements heureux ou
malheureux ;
- Vers Soulédé-Roua pour le marché et les
évènements heureux ou malheureux.
I.3.1.7- Organisation sociale
Il existe dans la Commune 6 chefferies traditionnelles de
deuxième degré (Mada, Seraoua, Makilingai, Ouldémé,
Mouyengué et Palbara) à la tête desquelles se trouve un
chef de canton. Chaque canton est constitué des villages placés
sous l'autorité des Lawanes. Les villages sont subdivisés en
quartiers dirigés par un Blama. Les Blama rendent comptent aux Lawanes
et eux à leur tour aux chefs de cantons. Tous ces chefs traditionnels
sont les auxiliaires de l'administration et rendent compte, chacun en ce qui le
concerne, à son supérieur hiérarchique.
I.3.1.8- L'habitat
Dans la Commune on rencontre les habitats construits en
matériaux définitifs et semi-définitifs. Ceux dites en
matériaux semi-définitifs sont construits à partir des
briques de terre et les joints en ciments. Ces habitats ont une durée de
vie plus au moins longue. Leurs propriétaires sont
généralement plus au moins riches. Par contre les habitations en
matériaux définitifs sont construites entièrement en
ciment, de la fondation aux murs. Ces genres d'habitations sont construits par
des personnes nanties.
I.3.1.9- Système
foncier
Le mode d'accès à la propriété
foncière (achat, héritage ou accès libre), pour les femmes
et d'autres couches sociales vulnérables, dépend d'un clan
à un autre, d'une famille à une autre. De manière
générale dans tous les villages, les chefs sont les responsables
coutumiers et ont le pouvoir sur tous les espaces, sauf en cas exceptionnel
d'héritage. Pour le cas de l'héritage, la gestion dépend
de ceux qui ont hérité, ils ont le droit de donner leur champ
à qui ils veulent contre de l'argent ou tout autre chose d'une valeur
importante, dans ce cas le chef de canton devient le témoin et rend plus
authentique l'achat ou troc entre les deux personnes.
I.3.2- Activités
économiques
Les principales activités économiques
identifiées dans la Commune sont : l'agriculture, l'élevage,
l'artisanat, la transformation des produits agricoles, et le petit commerce.
I.3.2.1- Agriculture
Elle constitue la première source de revenus et de
survie des populations. Dans le rayon communal, les agriculteurs constituent 90
% de la population active (Rapport d'activité de la DAADER
Tokombéré 2012). Les principales spéculations
cultivées sont: céréale (sorgho de saison de pluies,
sorgho de saison sèche, maïs), coton, oignon, canne à sucre,
arachides, niébé et vouandzou. Il est important de noter que
quelques poches de cultures maraîchères existent dans la zone
montagneuse (plateau Zoulgo) et dans certains villages de la plaine
(Makilingaï, Dobiko, Baka, etc.).
L'agriculture est extensive, elle se pratique sur des petites
superficies avec les outils rudimentaires, et une faible utilisation
d'intrants. Une grande partie des produits agricoles est destinée
à la consommation et l'excédent à la commercialisation.
Les cultures de rente sont constituées de coton et d'oignon et font
l'objet de vente, une fois récoltées.
I.3.2.2- Elevage
L'élevage représente un secteur important dans
la vie économique de la Commune. Huit personnes sur dix pratiquent
l'élevage (2008, CADEPI). Les principales espèces
élevées sont les bovins, les ovins, les porcins, les caprins et
la volaille. La Commune dispose de trois (3) Centres Zootechniques et
Vétérinaires qui encadrent les éleveurs dans la protection
sanitaire des animaux. L'élevage sédentaire est le plus
pratiqué, mais quelques éleveurs effectuent la transhumance vers
l'Est du Mayo-Tsanaga, le plateau de la Commune et vers la zone de Kolofata
entre les mois de décembre et mai. Ce système permet aux animaux
de valoriser généralement les résidus culturaux
laissés sur place. Il faut signaler que jusqu'aujourd'hui,
l'élevage est pratiqué de manière traditionnelle,
malgré l'existence des centres zootechniques et
vétérinaires. Les produits de l'élevage sont
principalement destinés à la vente. Ils sont
commercialisés dans les grands marchés de la Commune
(Tokombéré, Mayo-plata, Dala-zoulgo, pour les petits ruminants,
la volaille) et d'autres marchés environnants (mémé en
particulier).
I.3.2.3- Artisanat
L'artisanat est également développé avec
l'existence de deux coopératives artisanales à
Mayo-Ouldémé (COPARMO) et à Tokombéré
(ARTOK). Cet artisanat repose sur la vannerie, le tissage, la poterie et la
forge. Cette activité est menée à une échelle
très réduite du fait de l'insuffisance de l'encadrement de ces
artisans. Les produits de l'artisanat (les nattes, houes, faucilles, tabourets,
canaris) sont destinés à la commercialisation. Ces produits sont
vendus généralement dans les marchés hors de la
Commune.
I.3.2.4- Exploitation des
ressources forestières
Il n'existe pas dans la Commune, une forêt digne du nom.
L'on y rencontre quand même quelques peuplements naturels et des
plantations de particuliers qui constituent les ressources forestières
ligneuses. Les populations exploitent et commercialisent les ressources
ligneuses comme bois de chauffe ou encore le bois de services (piquets et
perches) pour la construction des hangars et des toitures des maisons. Les
fruits (tamarin, jujube), feuilles et écorces de certaines
espèces sont utilisées comme plantes médicinales et
commercialisées.
I.3.2.5- Activités
commerciales
Les activités commerciales sont dominées par les
petits commerces des produits agricoles et des produits manufacturés.
Elles se font sur les différents marchés périodiques
suivants: Dala-Zoulgo et Gadoua (respectivement les lundis et les dimanches),
Tokombéré, Mada-Kolkoch et Mayo-Plata (respectivement les mardis,
les mercredis et les samedis). Les équipements marchands sont presque
inexistants. Seul le marché de Tokombéré dispose des
hangars en matériaux définitifs et d'une aire d'abattage. Ces
différents marchés sont fréquentés par les
populations venues des autres Communes du département et des autres
parties de la Région de l'Extrême-Nord.
I.3.2.6- Autres
activités
La transformation de certains produits (mil, arachide,
haricot, melon, agrumes, oseille, lait des boeufs...) constitue d'autres
activités commerciales. Il faut noter que ces transformations tournent
autour de la fabrication de bil-bil à base de mil, Cette pratique
artisanale est une source d'utilisation importante de mil estimée
à près d'un tiers de la production totale. Les arachides
permettent aussi d'obtenir de l'huile végétale et du tourteau qui
servent à la consommation humaine. Le haricot vulgairement appelé
niébé en fulfuldé quant à lui et le melon
sont transformés en beignets grâce à l'huile obtenue des
autres produits agricoles. Le jus de l'oseille de Guinée
généralement appelé hoyoro en fulfuldé est obtenu
grâce à la transformation des fruits de cette plante annuelle.
I.4- Principaux services sociaux
de l'espace communal
Les services existants dans la Commune tournent autour de
l'éducation, de la santé, des infrastructures socioculturelles et
sportives, de l'eau et assainissement, de l'électricité, du
commerce, de la communication, du tourisme et loisir, et du réseau
routier.
I.4.1- Education de base
L'offre en éducation de base dans la Commune est
constituée de plusieurs établissements scolaires repartis sur
l'ensemble du territoire. Ce service rencontre des insuffisances sur plusieurs
plans, notamment en termes de salles de classe, de table-bancs et
d'enseignants. Ainsi à titre d'illustration, les données du PCD
relèvent en termes de salles de classe, un ratio de 116
élèves pour 01 enseignant, au lieu de 60 tel que prévoient
les normes éducationnelles au Cameroun. De même, il y a plus de 04
élèves par table-banc au lieu de 02.
I.4.2- Enseignement
secondaire
La carte scolaire de la Commune présente:
- trois établissements secondaires techniques : un
lycée technique et deux CETIC avec de faibles infrastructures. Si l'on
prend le cas du CETIC de Gadoua où l'on observe l'insuffisance de salle
de classe, des table-bancs pas des ateliers et des enseignants pour couvrir
toutes les spécialités qui y sont. Au niveau du lycée
technique de Tokombéré, certes quelques salles de classe existent
mais pas suffisantes. En plus il y a moins d'enseignants pour couvrir
normalement toutes les spécialités pourvues.
- Quant aux établissements secondaires d'enseignement
général, on rencontre les mêmes difficultés que les
établissements techniques : il y a l'insuffisance des enseignants, des
table-bancs, des salles de classe et des autres infrastructures permettant leur
bon fonctionnement.
Tous ces établissements (technique comme
général) ont besoin d'être clôturés, car aucun
de ces établissements en dehors du Collège Baba Simon n'en
bénéficient de cette infrastructure aussi important pour
protection des salles de classe et les différents équipements que
comptent ces établissements ainsi que la sécurité de tout
genre.
I.4.3- Santé publique
:
La carte sanitaire de la Commune présente les
données ci-après :
- 01 hôpital ;
- 09 Centres de Santé Intégrés ;
- 04 médecins ;
- 10 Infirmiers Diplômés d'Etat ;
- 16 Infirmiers Brevetés ;
- 23 aides-soignantes ;
- 01 matrone ;
- 08 commis de santé.
Ces données témoignent à souhait de
l'inadéquation entre l'effectif du personnel soignant et les 91 256
personnes que compte la commune de Tokombéré.
I.4.4- Infrastructures
socioculturelles et sportives
La Commune dénombre un (01) centre de promotion de la
femme et de la famille construit par l'Etat camerounais et un foyer des jeunes
construit par les missionnaires catholiques. Quelques mini foyers construits de
même par les missionnaires catholiques, existent à Gadoua,
Bzazogo, Dala-zoulgo, Bzejeskawa etc....
Un terrain municipal existe et sert aux grandes manifestations
(les activités des journées nationales, les compétitions
footballistiques initiées par les acteurs locaux). D'autres petites
aires existent dans presque tous les villages de la Commune, ils appartiennent
généralement aux établissements scolaires (primaires et
secondaires).
I.4.5- Eau et
assainissement
La commune dispose de 119 forages et 07 puits plus au moins
modernes. Il faut noter que sur les 119 forages, il en y a 31 qui sont non
fonctionnels dont il faut programmer leur réparation. Il faut signaler
les activités de l'adduction d'eau dans la ville de
Tokombéré et ses alentours qui pourront peut-être donner un
ouf de soulagement.
En ce qui concerne les latrines publiques, les
résultats des différents diagnostics ne font pas mention de leurs
existences, or ce sont des infrastructures d'une importance capitale dans la
vie d'une société dans la mesure où elles permettent de
mettre les populations à l'abri de beaucoup de maladies.
I.4.6-
Electricité
Sur le plan énergétique, seulement 07 sur 157
villages (Tokombéré-Centre, Mada-Kolkoch,
Mayo-Ouldémé, Makilingai, Mayo-Plata, Tindirmé et Gadoua)
bénéficient de l'énergie électrique soit un taux de
couverture de 4,45 %. Des efforts considérables doivent encore
être faits pour permettre aux populations de jouir de l'éclairage
public.
I.4.7- Commerce
Parlant du service commercial, on constate que presque tous
les villages de la Commune possèdent un marché hebdomadaire, ces
marchés ne sont généralement pas considérés
par la Commune, du fait de leur apport en recette presque nul. Ces
marchés sont créés par autorisation de la Commune
après avis de la chefferie traditionnelle locale, ils sont
créés pour la vente des produits de première
nécessité (sel, poisson, savon etc...) et surtout le bil-bil et
du harki (vin local) fait à partir de céréale qui
constituent dans certains marchés, les produits essentiels et les plus
recherchés par les populations. Certaines grandes agglomérations
de la Commune possèdent des marchés qui sont plus au moins
équipés en infrastructures marchandes grâce à
l'appui de cette institution.
Il faut signaler aussi l'existence des magasins dans certains
villages, ces infrastructures sont construites avec l'appui de bailleurs de
fonds (D, GIZ, etc...) et l'apport des populations locales. La Commune n'a pas
encore construit un magasin au profit des communautés mais la
construction de quelques magasins est planifiée pour les années
en cours avec l'appui de PNDP.
I.4.8- Communication et
télécommunication
Les moyens de communication et d'information existant sur le
rayon communal sont : deux sociétés de téléphonie
mobile MTN-Cameroun et Orange alimentent quelques zones de la Commune sur le
plan de la téléphonie mobile ; Les masses média sont les
Radios FM SAVA, CRTV FM Maroua, Poste National CRTV Radio et TV, RFI FM
captées dans quelques localités de l'espace communal.
I.4.9- Tourisme et
loisirs
La Commune ne dispose pas d'hôtel ni de campement
municipal. Un campement (le campement le Kridi) à vocation touristique
existe mais appartient à un particulier. Des potentiels touristiques
existent mais non répertoriés en totalité et non
valorisés (Montagnes, barrages, chutes d'eau, chefferies
traditionnelles, Musée d'art local...).
I.4.10- Réseau
routier
La route en terre Tokombéré-Makilingai est la
plus importante en raison du fait qu'elle relie la Commune de
Tokombéré aux métropoles régionale et
départementale (Maroua et Mora). C'est également la voie du
transit des produits maraîchers de Makilingai, Baka et Mangavé.
Cependant elle n'est pas praticable en saison pluvieuse à cause de sa
nature argileuse. Elle nécessiterait des grands travaux de
réhabilitation. Les autres routes en terre relient les localités
suivantes:
- Tokombéré-Mayo-Ouldémé ;(5
km)
- Tokombéré-Mayo-Plata (8 km);
- Tokombéré-Kolkoch (3km);
- Tokombéré-Meri (12);
- Tokombéré -Dala-Zoulgo par Gadoua (25 km).
Les axes qui relient Tokombéré à
Mayo-Ouldémé, Mayo-Plata et
Tokombéré-Madakolkoch-Bala sont bitumés sur une longueur
d'environ 20 km.
II. ETAT DES LIEUX DE LA
PARTICIPATION CITOYENNE DANS LA COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
Dans cette partie, il est question pour nous, de
présenter de manière située l'exercice de la
volonté des politiques à associer les populations de cette
Commune dans le processus de démocratisation participative, qui implique
de mettre à leur disposition les moyens de débattre, d'exprimer
leur avis sur les décisions qui les concernent. Nous nous appesantirons
successivement sur les volets vie politique (II.1) ; économique
(II.2) et socioculturel (III.3).
II.1- Sur le plan politique
D'après les travaux de Teoell (2006), il existe des
conceptions différenciées de la participation citoyenne sur le
plan politique. Elles s'observent suivant des perspectives
représentative, participative et délibérative ;
elles-mêmes prenant ancrage sur des conceptions particulières de
la démocratie. Du point de vue représentatif, la participation
politique est considérée pour Bastien (2013), comme :
une tentative [en vue] d'influencer les gouvernants afin
qu'ils agissent conformément aux voeux des gouvernés en veillant
à une protection égale des intérêts en jeu.
Cette perspective est très présente dans les
travaux portant sur la participation. Elle donne à la notion une teinte
représentative s'articulant autour de deux actions : le choix des
représentants et le recours aux représentants pour faire entendre
sa voix. Cela a une conséquence sur les modalités d'expression de
cette participation qui assumeront une forte intermédiarité. La
perspective participative soulignerait-elle, les possibilités, les
cadres offerts aux citoyens en vue de se prononcer eux-mêmes sur des
décisions publiques, politiques (Barber, 1997). Cette modalité
qui a une préférence pour une forme de participation directe, est
très située (niveau local). Elle s'inscrit parfois, selon les
situations, dans une tension ou une complémentarité avec les
institutions représentatives. La conception délibérative
pour sa part, mettrait l'accent sur le processus de formation des
préférences, des points de vue politiques. C'est l'échange
des points de vue, des arguments qui est ici valorisé. La discussion
favorise la formation, l'information des opinions en vue de la prise de la
décision (Fishkin, 1991).
Dans le cas d'espèce, on observe une participation
politique adossée sur le modèle représentatif. Faisant
référence au choix des élus locaux par le vote, tout en
faisant entendre leur voix par les conseillers municipaux. Il est à
noter que dans cette contrée, les franges de la population qui
s'intéressent au jeu politique et à ses mouvements sont les
personnes d'un certain âge, notamment celles inscrites dans l'intervalle
]40-80[ ans. Les jeunes, considérés selon l'agenda du MINJEC, ne
s'intéressent pas vraiment à la chose politique,
prétextant à tout bord, « ce n'est pas moi qui vais
changer les choses ». Cette situation nous conduit à
observer une certaine rupture dans la chaîne de l'appareil politique qui
se veut dynamique, et revigorable.
Par ailleurs, la lecture faite de la participation citoyenne
(politique) dans notre zone d'étude, épouse la pensée
d'André (2012) formulé comme suit : la participation
citoyenne s'inscrit dans la recherche d'un modèle démocratique
plus près des citoyens.
À titre d'illustration, le voeu formulé par
l'exécutif communal de mettre sur pied un document cadre, fruit d'une
approche concertée de toutes les composantes sociologiques et forces
vives de la Commune, témoigne à suffisance de la volonté
du top management d'implémenter un modèle de gestion proche
de la démocratie participative. Cependant, depuis l'élaboration
du Plan Communal de Développement en 2013 (expérience ayant prise
en compte les aspirations et problèmes les plus saillants des
populations), nous observons un certain recul dans le partenariat
gouvernants-gouvernés à l'échelle locale. Recul traduit
par une forme de désinformation et sous-information, d'insuffisance et
d'inadéquats procédés de communication communale. À
titre d'illustration, la majorité des projets de communication
conçus et élaborés dans le PCD n'ont jamais vu le jour.
À l'instar de :
· séances de communication adossées sur une
fréquence trimestrielle ;
· la création d'un site internet ;
· d'une ligne verte... pour ne citer que ceux-ci.
Quid de la participation citoyenne sur le plan
économique.
II.2- Sur le plan
économique
De manière théorique, la participation citoyenne
(économique), peut s'observer à deux niveaux. Notamment en terme
de contributions à l'élargissement de l'assiette fiscale
conformément à la réglementation en vigueur dans notre
pays et en termes d'élaboration du budget participatif
que Desouza (1998) définit comme :
le processus par lequel les populations décident de
l'affectation de tout ou partie des ressources publiques ou sont
associés aux décisions relatives à cette affectation.
Dans la Commune de Tokombéré, bon nombre de
contribuables ne participent pas à l'élargissement de l'assiette
fiscale locale. En effet, les agents communaux ont du mal à
maîtriser l'assiette fiscale du fait de l'incivisme des contribuables
qui, se traduit par la filouterie des redevances et taxes Communales. Ce
comportement incivique peut être lié, au déficit de
connaissances basiques en rapport avec l'importance du devoir de chaque citoyen
de contribuer à hauteur de ses moyens aux charges publiques. Bien plus,
beaucoup affirment ne pas connaitre l'affectation et les réalisations
faites des argents collectés.
Quant à l'élaboration du budget de
manière participative comme voulu par le Droit positif, nous observons
beaucoup de bémols dans notre localité d'étude. Ceux-ci se
présentent tant au niveau de la préparation que de
l'implémentation.
Dans la phase de priorisation :
· il existe des réunions d'orientation
budgétaire mais le montant du budget Communal n'est pas soumis aux
débats citoyens ;
· les forums de priorisation au niveau des
différentes sous-unités territoriales des municipalités
(quartiers, villages selon les cas) permettant l'identification des projets
considérés comme prioritaires par les citoyens, ne sont pas
organisés par l'instance faîtière ;
· la tenue d'un forum des délégués
(représentants désignés au niveau communautaire à
l'étape précédente) qui permet de dresser en concertation
avec la population et l'équipe municipale, une synthèse des
projets retenus en s'orientant éventuellement vers une consolidation ou
un regroupement (généralement thématique) des projets en
fonction du budget initialement alloué et de leur faisabilité
technique, est chimérique ;
· il n'existe pas d'Assemblée Communale permettant
aux citoyens de voter les projets qui seront réalisés en cours
d'exercice budgétaire à la hauteur du budget préalablement
mis à disposition.
Au niveau de l'implémentation, nous observons dans cette
Commune :
· la quasi-inexistence d'observatoires citoyens (cadres
de suivi des projets au niveau des quartiers et des villages) ;
· le manque de logique participative dans
l'exécution et l'évaluation des projets.
II.3- Sur le plan
socioculturel
Sur le plan socioculturel, l'expression d'une
citoyenneté active peut s'observer à plusieurs échelles.
Elle a trait à tout ce qui se rapporte à la culture du groupe
humain en cause, à l'aménagement du territoire, à
l'urbanisme et à la dynamique de groupe.
Se référant à notre cas pratique,
notamment en matière de culture, l'on dénote chez les
populations: une perte de repère chez les jeunes qui affichent une sorte
de désintérêt pour la chose culturelle (langues, histoire,
musique, danses...), Ce qui traduit la faible participation citoyenne. Lecture
faite selon une dialectique descendante de la notion de participation
citoyenne, les actions entreprises au sommet, ne militent pas en faveur de la
promotion de la culture locale. État de fait qui justifie l'absence de
foyer et centre culturel, l'insuffisance de rencontres culturelles et festivals
culturels locaux.
Par ailleurs, des efforts sont consentis en vue de
l'aménagement du territoire (entretien des voiries municipales,
entretien des routes rurales, défrichage des lisières de
route...) par les autorités locales. Celles-ci, selon l'approche Haute
Intensité en Main d'OEuvre (HIMO) mobilisent les jeunes de
localité pour la réalisation de ses travaux. L'on ne saurait
cracher sur les initiatives de certains groupes de jeunes qui de temps à
autre, réalisent des travaux communautaires tels, le remblaiement des
routes à l'effet de combler les nids de poules qui empêchent une
circulation aisée.
Enfin, l'on observe en matière de dynamique de groupe,
de nombreux GIC, GIE et coopératives qui contribuent au quotidien
à l'amélioration des conditions de vie de ses acteurs et des
populations de la localité. Bien plus, nous avons de nombreux partis
politiques qui comptent de nombreux adeptes dans la localité.
Au demeurant, il était question pour nous au cours dans
ce chapitre de procéder à la présentation de la zone
d'étude et de faire un état des lieux de la participation
citoyenne telle qu'exercée dans la Commune d'Arrondissement de
Tokombéré. Cet exercice nous a permis de déceler les
manquements que présente le mécanisme de démocratie
participante dans cette localité.
CHAPITRE III : ANALYSE-DIAGNOSTIQUE DE LA PARTICIPATION
CITOYENNE A L'AUNE DU DISPOSITIF COMMUNICATIONNEL DE LA COMMUNE
D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
Dans un contexte politique national marqué par une
manifestation de la volonté des dirigeants d'implémenter la
décentralisation dans tous ses aspects, la participation citoyenne
s'inscrit au rang des éléments fondamentaux, utiles pour impulser
une réelle dynamique de développement endogène. Pour ce
faire, elle s'adosse sur un certain nombre de mécanismes concrets tels
que la communication communale, à des fins d'assurer, développer
et maintenir des relations efficaces et durables entre l'administration
municipale et les populations locales par le biais de l'information. Il sera
alors question pour nous, tout au long de ce chapitre, de marquer une
première halte sur la description du dispositif communicationnel
existant dans la Commune d'Arrondissement de Tokombéré (I),
à l'effet de dégager la corrélation entre l'existant et le
degré de participation des citoyens à la gestion des affaires qui
leur sont propres (II).
I. ANALYSE DESCRIPTIVE DU
DISPOSITIF COMMUNICATIONNEL DE LA COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
Par dispositif communicationnel, l'on entend l'ensemble des
techniques, médias, canaux et outils mis en exergue par les
autorités communales en vue d'informer, sensibiliser, éduquer et
faire participer au maximum tous les acteurs imbriqués dans le processus
de gestion concertée et efficace de la chose locale. A l'aune de cette
définition, il devient particulièrement intéressant de
présenter le dispositif de communication communale sous plusieurs
aspects, notamment en termes d'objectifs(I.1), de communication interne (I.2)
et de communication externe (I.3).
I.1- Des objectifs de la
communication communale
Une stratégie de communication est mise en place par
l'exécutif communal et le comité de suivi afin de provoquer
l'adhésion des populations et la participation des différents
acteurs de développement communal aux réalisations inscrites dans
le plan de développement. Cette démarche passe par:
v L'amélioration de la stratégie de mobilisation
des ressources internes;
v La saisine des opportunités qu'offre l'Etat avec les
transferts des compétences aux collectivités;
v La sensibilisation des élites et des
opérateurs économiques en vue du financement des activités
inscrites dans le PCD ;
v La sensibilisation des populations à participer aux
réalisations programmées;
v Le développement des relations avec des partenaires
techniques et financiers afin de susciter leurs concours pour la mise en oeuvre
du PCD.
Ces objectifs seront traduits par des actions de communication
interne et externe.
I.2- De la communication
interne
Par communication interne, nous entendons l'échange
fluide et réciproque d'informations au sein de l'administration
communale. A ce titre, le Ministère de la Décentralisation de
Mauritanie affirme dans son guide de communication communale (2015, 9)
que La communication au sein de l'administration municipale
est un outil de gestion indispensable au bon fonctionnement de la
municipalité. Elle participe à soutenir des
relations de travail harmonieuses et saines. Par ailleurs, elle implique un
engagement réel d'écoute réciproque entre le top
management, les conseillers municipaux et la base opérationnelle
municipale.
En termes de dispositif communicationnel existant au sein de
l'administration municipale de Tokombéré, nous pouvons
citer : la réunion de coordination hebdomadaire, les travaux du
conseil municipal, le tableau d'affichage (babillard). A côté de
ces canaux institutionnalisés, nous avons un élément
incontournable de gestion de l'information au sein des organisations, en
l'occurrence la communication interpersonnelle.
v La réunion de coordination
hebdomadaire
Elle permet d'orienter, guider contrôler l'action des
services tout en vérifiant la conformité des actions avec les
objectifs de travail formulés en début d'exercice
budgétaire. Dans notre localité d'étude, elle se tient de
manière hebdomadaire sous la houlette du Secrétaire
Général. Elle tient lieu de cadre d'information et constitue le
théâtre où chaque chef de service rend compte du
fonctionnement de son unité travail en termes de réalisations,
d'actions en cours et d'actions à mener. Cet outil exclusivement
réservé aux administratifs a la particularité de donner
majoritairement cours à une forme de communication verticale de type
ascendant. C'est dire qu'ici, la participation des administratifs est davantage
passive. Cet outil est complété par un autre dédié
aux conseillers municipaux.
v Les travaux du conseil municipal
Ils réunissent l'ensemble des élus en charge de
la gestion des affaires de la Commune. Ils se tiennent de manière
cyclique relativement aux prescriptions réglementaires (une fois chaque
trimestre). Par ailleurs, ils peuvent aussi se tenir de manière
extraordinaire (soit à la demande du maire ou des conseillers municipaux
conformément à la réglementation en vigueur). Ils tiennent
lieu de cadre d'information et de décision pour le maire, les
conseillers municipaux et les autorités de tutelle administrative et
financière. Comme dans le cadre précèdent, il apparait
clairement ici que l'on a affaire à une sorte de caisse
d'enregistrement, tant les sujets à débattre ont
déjà fait l'objet de décisions que les conseillers ne
viennent qu'entériner.
v Le tableau d'affichage (babillard)
Il est prioritairement érigé en vue d'informer
le personnel sur les décisions et informations qui les concernent telles
que : les licenciements, communiqués, sanctions prononcées
à l'endroit d'un agent, promotions etc.
Le caractère paradoxal de cet outil vient de ce qu'il
est en outre destiné aux usagers. Il est donc loisible d'y voir
affichés, des communiqués d'intérêt
général, des publications de bancs, des annonces, etc. Le
déficit de spécification d'usage et de destination de cet outil
le rend inopérant quant à ses missions. Par ailleurs, compte
tenu du niveau d'alphabétisation des populations d'une part et de
l'aspect immobile de cet outil, sa capacité à traduire
quantitativement et qualitativement les informations produites reste à
questionner. L'un des derniers aspects à relever réside dans la
durée de vie des informations produites. Il n'est donc pas ainsi rare
d'y voir affichées des informations datant de deux ans.
v Les boites à suggestions
Elles ont vocation à inciter le personnel ainsi que la
kyrielle d'usagers à exprimer leurs différents avis ou
éléments d'apport en toute discrétion. A l'observation, il
apparait que la loi du silence semble s'être érigée en loi,
proscrit au personnel, tout usage de ces boites. En outre, les
populations majoritairement tenues par des logiques d'expression
communautaires, voient en ces boites des outils à délation.
v La création d'adresses internet
Cette approche qui traduit davantage la prégnance des
TIC dans les logiques de développement local, est aux antipodes de la
réalité à Tokombéré. En effet au regard du
parc informatique et du niveau d'alphabétisation en termes de TIC du
personnel, il n'est pas surprenant de se rendre compte de la
quasi-totalité, si ce n'est l'entièreté de ces adresses ne
sont plus actives depuis 2013.
v la communication interpersonnelle
La communication interpersonnelle est assurée par le
service de la communication, représente ici la circulation des
informations entre les personnels de la mairie. Elle est fondée sur
l'échange de personne à personne, chacune étant à
tour de rôle l'émetteur et/ou le récepteur dans une
relation de face à face. En l'espèce, elle est
concrétisée par le système de réseau où
l'information circule au sein des groupuscules formés en fonction des
affinités ethno-tribales et familiales. En effet l'on observe une
certaine méfiance des uns envers les autres. Corollaire de l'absence
d'un cadre formel d'intégration des employés au sein de la
structure et d'une gestion assez politisée des collectivités
locales de base.
Après description du dispositif de communication
interne de la Commune d'Arrondissement de Tokombéré, nous nous
rendons compte qu'il présente certains manquements. Qu'en est-il de la
communication externe ?
I.3- De la communication
externe
Le dispositif de communication externe quant à lui,
renvoie à un ensemble d'interactions participatives entre les
élus locaux et les groupes ou communautés locales dans le but
d'améliorer le bien-être de l'individu, de la communauté,
de la société. Il concerne les cibles suivantes : les
autorités et les sectoriels, les populations locales, les médias,
les organisations de la société civile et le secteur
privé, les partenaires techniques et financiers, l'élite
extérieure et la diaspora.
v Communication avec les autorités et les
sectoriels
Elle a pour objectif d'informer régulièrement
les autorités nationales, régionales et locales sur les
activités de la commune. Elle se matérialise par la
production et la diffusion de rapports d'activités trimestriels. Telle
que définie, cette approche unidirectionnelle, ne garantit que
très faiblement la gouvernance de l'information, et donc la
participation.
v Communication avec les populations
Elle se résume en l'exercice qui consiste pour les
élus locaux à faire connaître à leurs citoyens
l'ensemble des programmes, politiques, réalisations et mesures
administratives prises, ainsi que les services et opportunités qui leur
sont offerts. Elle représente, un réel enjeu de promotion de la
démocratie participative à l'échelle locale. En effet,
lorsque mal ou sous informés, les citoyens ressentent de
1'incompréhension, de 1'indifférence, et même de
1'agressivité à l'endroit de la municipalité. Il devient
alors impératif pour la Mairie de se munir d'une politique de
communication.
En l'espèce, il existe une politique de communication
contenue dans le plan communal de développement commis en 2013. Elle est
adossée sur les véhiculaires communicationnels que sont :
les medias locaux et régionaux, un site internet communal contenant
un numéro standard presque jamais disponible, et une page facebook peu
fréquentée et rarement actualisée (au regard des
consultations et likes manifestés à l'endroit des publications).
En outre, les populations ont été
organisées en Unités de Participation participative (UPP),
regroupant chacune des Comités de Concertation (CC). Cependant, ces
structures parce que grandement inféodées dans des structures
politiques traditionnelles, peinent à véritablement induire la
participation populaire escomptée.
À l'observation des canaux de communication
usités dans notre localité d'étude, nous faisons un
constat saumâtre, traduit par la dialectique de l'information à
sens unique. L'on serait dans une dynamique d'information politique
opposée à la communication politique qui, selon la
définition la plus basique de la communication, voudrait qu'il y ait
échange d'informations entre l'émetteur et le récepteur.
Par ailleurs, nous constatons que les élus locaux
communiquent avec une frange de la population de manière ponctuelle et
partisane. En effet, les rencontres ne se font qu'à des occasions comme
les meetings politiques à l'approche des élections, les
réunions du parti et les tournées administratives du
sous-préfet.
v Communication avec les médias
Elle a pour objectif d'assurer une certaine visibilité
nationale et internationale à la Commune tout en améliorant son
image de marque. Elle consiste pour celle-ci à payer des tranches
d'antenne auprès des médias nationaux et internationaux pour la
diffusion de ses actions.
v Communication avec la société
civile
Elle renvoie à un ensemble d'actions destinées
à établir une communication continue entre la municipalité
et les différents intervenants dans le but de promouvoir la
compréhension mutuelle et obtenir des réactions favorables de
1'opinion publique à l'égard des activités de la
municipalité. Dans notre cas d'étude, la mairie regorge en son
sein de nombreuses associations avec lesquelles interagit. Cependant, il
n'existe pas de cadre dialogue ou comité de concertation spécial
aménagé à l'effet, de permettre à ces relais
communautaires de réagir face aux manquements de l'instance dirigeante
locale ; d'émettre leurs avis sur la conduite de la politique
locale, de faire des propositions en vue d'une gestion améliorée
et conciliante dans la seule optique d'impulser une réelle dynamique de
développement endogène.
À la présentation du dispositif communicationnel
de la Commune d'Arrondissement de Tokombéré, nous observons un
certain nombre de manquements qui se dégagent de cette mécanique.
Facteur déterminant de démocratie locale, Il convient d'analyser
le rapport entre celui-ci et le degré d'implication des populations dans
le processus de gestion participative de la chose publique locale.
II. RAPPORT ENTRE LE
DISPOSITIF COMMUNICATIONNEL ET LE DEGRE DE PARTICIPATION CITOYENNE DANS LA
COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
Parler de rapport entre le dispositif de communication et le
degré de participation citoyenne, revient à analyser l'impact du
dispositif de communication sur la gestion concertée de la chose locale.
De manière plus simple il s'agit de montrer comment est-ce qu'un
dispositif communicationnel bien ficelé, pourrait favoriser et impulser
une réelle et durable dynamique de participation des citoyens de cette
localité, à la gestion de leurs propres affaires. Pour ce faire,
nous nous proposons d'analyser ce lien sur le triptyque politique (II.1),
économique (II.2) et socio culturel(II.3).
II.1- Impact sur le plan
politique
Le degré de participation et d'engagement des
citoyens, en l'occurrence des jeunes à la chose politique, est
tributaire d'un ensemble de facteurs motivants véhiculés au moyen
d'actions, outils et instruments appropriés. En effet, la bonne pratique
de la communication améliore le niveau et la qualité des
échanges entre acteurs imbriqués dans la gestion politique de la
cité, facteur de consensus, de responsabilité et de participation
de tout un chacun à son niveau. De ce qui précède, la mise
sur pied d'un bon dispositif de communication à l'échelle locale
peut produire des effets bénéfiques sur les deux principales
parties prenantes que sont : les élus locaux et les populations.
Dans un environnement politique changeant, notamment avec
l'avènement de nouveaux acteurs qui importent de nouvelles façons
de faire la politique (exposé de plans d'action alléchants), les
mécanismes traditionnels de confiscation de l'information paraissent
désuets. Dès lors, il devient bénéfique pour chaque
exécutif communal de communiquer de manière permanente et
efficace sur sa gestion des affaires locales. En tant que premier citoyen de sa
localité de ressort, le Maire doit être le premier à
se prononcer sur chaque évènement important survenu dans
celle-ci. En outre, en tant que chef de l'exécutif communal, il se doit
de bâtir un climat de communication adossé sur la confiance entre
lui, ses conseillers municipaux, son personnel et ses populations. En effet,
comme l'affirme une sagesse contemporaine « qui
maîtrise l'information, détient les clefs du
pouvoir ».
D'un point de vue extérieur, la Commune est un
patrimoine commun dont la gestion doit répondre aux impératifs
que sont la redevabilité, l'implication des populations à travers
la concertation et la participation (guide de communication
communale, 2015). À ce titre, les actions de communication ne
peuvent que servir de catalyseur à l'effet de décupler chez les
populations la confiance politique et l'esprit de citoyenneté locale
active, gage incontestable de suffrage. À titre d'exemple, En 2011, la
ville de Strasbourg a réalisé une campagne de communication en
faveur de la promotion de la démocratie locale (CFAD, 2016).
De manière sommative, la communication demeure un
puissant vecteur d'attraction et de mobilisation des citoyens autour de la
gestion politique. Ceci peut se justifier par le fait que, chaque être
humain, spécifiquement les jeunes se sentent plus important à
l'idée de savoir que leurs avis comptent et seront pris en compte.
Dès lors, ils manifestent plus d'entrain à s'investir de
manière énergétique dans la gestion des affaires de leur
localité.
Que dire de l'impact de la communication communale sur le plan
économique ?
II.2- Impact sur le plan
économique
Sur le plan économique, l'impact de la communication
communale sur la participation citoyenne se vérifie à deux
niveaux d'échelle, notamment en termes de participation à
l'élaboration du budget communal et de participation dans la production
de recettes fiscales.
Le Budget participatif est un processus de démocratie
directe, volontaire et universel, par lequel la population peut discuter et
définir le budget communal. Il combine démocratie directe et
démocratie représentative. C'est un processus par lequel la
population définit la destination des ressources publiques, pour une
partie ou la totalité des investissements. Le budget n'est plus
l'affaire des seuls techniciens ou dirigeants, la population elle-même,
par le biais des débats publics et des consultations, définit le
montant des recettes et des engagements financiers puis décide de leur
affectation suivant les priorités. Cette inclusion des citoyens dans la
gestion économique impose une certaine rigueur dans la gestion des
deniers publics, car les populations exercent un certains pouvoir de
contrôle et peuvent de manière unanime mettre fin au mandat des
maires. L'on assiste alors à une diminution de la toute-puissance des
élus locaux qui gèrent les biens publics comme leur patrimoine
personnel, au profit du peuple, légitime propriétaire.
Par ailleurs, L'association des citoyens au processus
d'élaboration du budget, constitue un facteur d'incitation pour ceux-ci
à contribuer aux charges publiques. En effet, chaque entité
territoriale locale vit des recettes fiscales prélevées des
différentes taxes collectées auprès des personnes
privées et morales vivant ou possédant des intérêts
sur son territoire. La mobilisation de ces recettes constitue le coeur du
fonctionnement de ces entités car, les prélèvements
effectués sont destinés à être affectés au
budget public afin de l'égaliser en dépenses et en recettes.
Cependant, bon nombre de contribuables sont ignorants, de la portée de
l'action de contribuer et de l'affectation faite des dividendes
récoltées de leurs cotisations. Corollaire du déficit
d'informations et d'éducation lié au dispositif communicationnel
défectueux, la faible participation des populations de
Tokombéré à l'acquittement fiscal communal, est une
réalité. L'on se retrouve alors dans une logique de recouvrement
au moyen de la coercition en défaveur de la participation par bonne
conscience et patriotisme.
De manière sommative, nous pouvons sans circonlocution,
dire que le degré de participation des citoyens dans le processus de
développement économique de Tokombéré est
tributaire de la qualité de la mécanique communicationnelle mise
en oeuvre.
II.3- Impact sur le plan
socioculturel
Sur ce double plan, la communication joue un rôle
prépondérant sur le degré de participation des citoyens
locaux au processus de développement social et culturel de leur
localité.
De prime abord, l'ouverture des entités
décentralisées locales aux autres organismes nationaux et
internationaux, offre une panoplie d'opportunités en termes de
partenariats, de financements et de visibilité tant à la mairie
qu'aux ressortissants de celle-ci. Pour une optimisation de la jouissance de
ces opportunités, elle doit communiquer de manière efficace sur
celles-ci car, elles représentent des fenêtres ouvertes pour le
développement de la culture locale.
Bien plus, Les modalités de collaboration entre la
municipalité et la société civile (associations de
quartier ou de groupes de citoyens partageant un intérêt
collectif) doivent être clairement définies, notamment la mise
à la disposition de ces dernières de toutes les informations
disponibles et dont elles ont besoin pour leurs activités de
développement.
À la lisière du chapitre qui se referme, il
était question pour nous de faire une analyse-diagnostique de la
participation citoyenne à l'aune du dispositif communicationnel existant
dans notre localité d'étude. À cet effet, nous avons
opté pour une démarche binaire qui consistait de prime abord
à décrire le dispositif de communication y afférant dans
l'optique d'établir son interdépendance d'avec le degré de
participation des citoyens à la gestion des affaires qui leur sont
propres. Il ressort de cette analyse qu'un système de communication
présentant des lacunes n'est pas de nature à favoriser une
implication forte et massive des populations dans la gestion concertée
de la chose locale.
Toutefois, l'échafaudage de telles allégations
devrait s'adosser sur un ensemble d'évidences scientifiquement
construites et soumises à la critique de l'analyse. Ainsi, par ce
chapitre qui s'achève, nous refermons le rideau sur la première
partie de notre analyse consacrée à l'ancrage théorique.
Aussi, nous amorçons dans le chapitre qui suit la phase technique de
notre travail. Celle-ci est consacrée à l'étal des
éléments méthodologiques, opératoires et
professionnels de notre étude.
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE, PRESENTATION, ANALYSE DES
RESULTATS ET SUGGESTIONS
Pour un meilleur criblage de notre travail de recherche, nous
avons adopté un ensemble de moyens et procédés
scientifiques à l'effet de vérifier nos hypothèses. Le
chapitre qui s'ouvre, est consacré à la présentation de la
démarche ayant guidé nos investigations sur le terrain jusqu'aux
conclusions auxquelles nous sommes parvenus. Dans un premier temps, nous nous
proposons à l'intérieur de celui-ci de : présenter
d'abord la méthodologie de l'étude (I), ensuite présenter
et analyser les résultats (II) et enfin de proposer des solutions
(III).
I. METHODOLOGIE DE
L'ETUDE
La présente section est consacrée à la
présentation de la méthodologie qui aura guidé
l'enquête effectuée sur le terrain. Pour ce faire, nous mettrons
en relief les techniques, méthodes de collecte des données, la
population d'étude et l'échantillonnage (I.1). Le second
arrêt sera relatif à la validation des instruments de notre
enquête puis à la description du déroulement de ladite
enquête (I.2). La dernière halte sera consacrée aux
présentations des méthodes d'analyse des données, ainsi
que des difficultés rencontrées tout au long de notre
étude (I.3).
I.1- Techniques, méthode
de collecte des données, population d'étude et
échantillonnage
Afin d'assurer une meilleure lisibilité à notre
travail, cette articulation sera consacrée dans un premier temps
à la mise en exergue des méthodes et techniques de collecte des
données de l'enquête (I.1.1). La seconde pause sera quant à
elle consacrée à la présentation des techniques
d'échantillonnage (I.1.2).
I.1.1- Méthodes et
techniques de collecte des données de l'enquête
Au regard de l'orientation à nous assignée
à notre travail, eu égard à son aspect pluridisciplinaire,
et en vue d'atteindre les objectifs par nous impartis, nous avons opté
pour les techniques de collecte suivants : la recherche documentaire,
l'observation directe et les entretiens.
I.1.1.1-La recherche
documentaire
L'objectif imparti à cette technique était
d'apporter des informations d'ordre général sur les quatre points
précis que sont : la citoyenneté, la participation citoyenne, la
communication communale et la Commune de Tokombéré. À cet
effet, nous avons eu recours à des ouvrages, des articles, des journaux,
des rapports et des mémoires qui nous ont facilité la
rédaction de l'aspect théorique de notre travail. Ils nous ont
permis d'explorer les points de vue de plusieurs auteurs ayant abordé
des sujets dont la thématique se rapproche de la nôtre.
Cette démarche nous a également permis d'avoir
accès aux divers documents-cadres et autres rapports sur les variables
mises en exergue dans ce travail. Enfin par cette technique, nous avons pu
élargir notre horizon et étoffer notre travail de recherche. Les
différents documents ont été obtenus auprès de
plusieurs institutions, notamment :
· le Centre de Ressources Documentaires et Informatiques
de l'INJS ;
· la bibliothèque et la médiathèque
de l'Institut Français du Cameroun (IFC) ;
· la bibliothèque de l'Université de
Yaoundé II;
· le Service des archives de la Commune de
Tokombéré.
I.1.1.2- l'Observation
directe
Selon GHILIONE et MATHALONE cités par MENGOUNG (2014),
il s'agit d'un procédé scientifique d'investigation qui consiste
en l'appréciation spontanée du réel. Cette méthode
subjective permet de saisir immédiatement les informations en allant au
contact avec l'objet à étudier ou à analyser. En d'autres
termes, il s'agit de regarder, d'enregistrer et d'analyser les comportements et
les faits dans un milieu donné.
L'observation relative à notre recherche a eu lieu
durant l'année académique 2019. En effet, durant notre
période de formation, nous avons effectué plusieurs descentes
dans l'arrondissement de Tokombéré. Celles-ci nous ont permis
d'observer les mécanismes de communication mis en place par l'instance
dirigeante locale et d'en déceler ses failles, raison nous ayant
poussé à conduire cette recherche.
Au regard de l'insuffisance des informations recueillies au
travers de cette technique, nous avons décidé de nous entretenir
avec certains acteurs pouvant nous donner un complément
d'informations.
I.1.1.3- L'entretien
Un entretien est un questionnement oral ou une discussion avec
un individu ou un groupe, et qui porte sur un sujet
prédéterminé dont on veut approfondir certains aspects
à travers les réponses de la personne interviewée. Pour
BLANCHET et GOTMAN cités par MENGOUNG (2014, 34), il s'agit de
l'instrument privilégié de l'exploration des faits, dont la
parole est le principal vecteur.
Parlant de cette technique, QUIVY et VAN CAMPENHOUD (ibidem),
y voient un outil favorisant un contact direct entre les personnes
concernées par l'action et par la recherche. Il s'agit en outre d'un
instrument qui a le mérite de permettre au chercheur de recueillir des
entretiens menés par lui, des informations et éléments
riches et nuancés.
Cependant, cet instrument pourrait présenter des
risques d'erreurs relevant du comportement de l'enquêteur et de
l'enquêté. Angers (1992), présente les inconvénients
liés à cet instrument de recherche. Il parle par exemple :
- les réponses mensongères
c'est-à-dire l'enquêté peut décider de dire des
mensonges soit dans le but de se protéger, soit dans celui de
protéger quelqu'un d'autre ;
- les résistances de
l'interviewé qui sont généralement lié au
fait de la peur de l'inconnu et deviennent dans ce cas un mécanisme de
défense ;
- la subjectivité de l'enquêteur
qui peut être liée au non contrôle des émotions de
celui-ci. Par exemple selon Mucchielli (1969) cité par Angers (1992),
l'on habille pour ainsi dire, le réel au lieu de la percevoir tel qu'il
est.
Sur le plan pratique, notre choix s'est porté sur cet
outil de collecte de données parce qu'il présente l'avantage
d'avoir une grande flexibilité dans la possibilité qui est
donnée à l'enquêté d'épiloguer le sujet de
recherche qui lui est proposé. Dans le cadre de notre travail, des
interviews semi-directives (individuelles et de groupe) ont étés
administrés aux parties prenantes de la communication communale sur la
base des guides d'entretiens préalablement conçus. Dans ceux-ci
figuraient des questions préparées à l'avance sur la base
des objectifs à atteindre, laissant ainsi la latitude aux
enquêtés de nous édifier au maximum sur l'objet
d'étude. Il s'est agi, de recueillir des parties prenantes internes et
externes au dispositif communicationnel communal, les informations utiles
à notre travail. Au rang de celles-ci nous pouvons citer : le
maire, les employés de la mairie, et les populations locales. Cependant,
ces dernières au regard des exigences de temps et de ressources, ne
seront pas interrogées dans leur globalité, mais par l'entremise
de leurs représentants ayant été acteurs pertinents
desdites actions. Aussi, les guides d'entretiens ont été
élaborés sur trois principaux items dont les sous items
étaient différenciés en fonction de la cible:
Ø Communication communale ;
Ø Incidence du dispositif de communication en place sur
la participation citoyenne ;
Ø Perspectives envisagées.
L'opérationnalisation de notre enquête a
donné lieu à six (06) entretiens réalisés,
respectivement avec :
Ø Le S.G de la marie de
Tokombéré par délégation du maire, pour
rechercher les éléments du dispositif communicationnel
communal à l'interne et à l'externe de la commune de
Tokombéré;
Ø Certains personnels de la mairie, pour rechercher le
niveau de satisfaction de la communication communale à
l'interne ;
Ø Le Cadre Communal du Développement de la
Commune de Tokombéré, comprendre les outils et moyens de
communication utilisés en vue d'une participation citoyenne des
populations au projet du développement ;
Ø Le Régent à la Chefferie de
deuxième degré du Canton de Séraoua-Guemjeké,
rechercher le relatif niveau de satisfaction par rapport à la
communication communale et participation citoyenne optimale des
populations ;
Ø Le Président de l'association des jeunes
dynamique de Tokombéré, le niveau de satisfaction des jeunes
par rapport aux éléments de dispositif communicationnel mise en
oeuvre par la Commune de Tokombéré ;
Ø Un Groupe de jeune du village Gadoua, pour rechercher
le niveau de satisfaction en matière d'information, de la communication
communale à Tokombéré.
Ces activités nous ont permis de recueillir des
informations qualitatives en rapport avec l'impact du dispositif
communicationnel communal sur la participation citoyenne.
I.1.2- Population
d'étude et échantillonnage
Il est question pour nous dans cette partie de procéder
à la présentation de l'échantillonnage après avoir
mis en relief, la population d'étude.
v Population d'étude
La population d'étude est définie par NKOUM
(1998, 34) comme :
L'ensemble de tous les individus possédant des
caractéristiques précises ayant une relation avec les individus
dont les caractéristiques répondent aux objectifs de
l'étude envisagée et qui servent de support à la
vérification de l'hypothèse de la recherche.
Dans le cadre de notre travail, la population concernée
est au premier chef, les populations des différentes communautés
rassemblées au sein de la Commune d'Arrondissement de
Tokombéré, soit un total d'environ 91 256 habitants dont 47 070
femmes (51,58%) et 44 186 hommes (48,42%), réparties dans 35 villages.
Nous avons comme autres populations : les responsables communaux, le Cadre
Communal du Développement et les chefs traditionnels, les leaders
d'opinions.
Toutefois, dans l'impossibilité d'interroger l'ensemble
de ces populations, nous avons procédé par
échantillonnage, sur une base représentative.
v Echantillonnage et échantillon
Selon Rongere (1976, 53), l'échantillonnage est
une technique qui consiste à faire porter une
observation sur un petit nombre d'individus appartenant à l'univers de
l'enquête, de telle sorte que l'on puisse valablement affirmer que les
caractères observés sur cet échantillon sont
également présents dans les mêmes proportions de la
population sur laquelle il a été prélevé.
L'échantillon a été constitué
suivant le principe de la technique par choix raisonné. Selon ce
principe c'est la qualité ou plutôt le contenu des informations
qui est important et non le nombre de personnes interrogées. Cet
échantillon est de ce fait constitué de personnes ayant fourni
des données nécessaires au travail de recherche. Pour
sélectionner les sujets nous avons appliqué la technique
d'échantillonnage typique ou raisonné, adaptée aux
études qualitatives (Depelteau ; 2003). Ce type d'échantillonnage
consiste donc à sélectionner des personnes présentant les
caractéristiques requises au sein d'une population, et très
souvent aussi, les personnes disposées et disponibles à
participer à la recherche. Nous avons donc pu retenir dans le cadre de
notre recherche, des critères spécifiques devant être
remplis par les répondants. D'où la matrice d'enquête
contenue dans le tableau suivant.
Tableau 3: matrice
d'enquête
N°
|
Cibles
|
Critères de sélection
|
Personnes sollicitées
|
1
|
Exécutif communal
|
-être un élu local ;
-avoir participé à la mise sur pied du
PDC ;
-maitriser le dispositif communicationnel.
|
Le maire actuel
|
2
|
Personnel communal
|
-être en service à la mairie de
Tokombéré ;
-avoir au moins trois (03) ans d'ancienneté.
|
- chefs de service ;
- cadres.
|
3
|
Autorités traditionnelles
|
-être à la tête d'une chefferie ;
-jouir de la légitimité de ses populations
-être chef de deuxième degré.
|
Régent à la Chefferie de 2è degré
du canton Séraoua-Guemjeké
|
4
|
Structures Partenaires au développement
participatif
|
-être responsable d'une structure engagée dans le
développement participatif ;
-avoir été impliqué dans la rédaction
du plan de développement communal ;
-mener des activités de développement
endogène dans la localité.
|
-Cadre communal de développement de la Commune de
Tokombéré ;
-responsable ONG.
|
5
|
Populations
|
-avoir résidé dans la ville depuis 7
ans ;
-être membre d'un groupe organisé et
structuré ;
-avoir entre 19 et 35 ans.
|
Président d'association
|
Source : auteur, 2019
La circonscription de notre échantillon s'est
avérée nécessaire car, elle nous a permis de
déterminer une partie bien précise de la population cible qui a
fait l'objet de nos investigations. En recherche qualitative, il y a recours
à un échantillon diversifié reposant sur la
sélection des composantes caractéristiques de la population cible
et qui ne sont pas strictement représentatives. L'échantillon
résulte donc du compromis entre la nécessité de contraster
les individus et les situations, mais également du désir
d'obtenir des unités d'analyses assez significatives et suffisantes. De
manière concrète, notre échantillon est constitué
tel que mentionné dans le tableau suivant :
Tableau 4:
échantillon de l'enquête
Nom
|
Qualité
|
Lieu de rencontre
|
Contact
|
MOUSSA Moïse
|
S.G
|
Mairie de Tokombéré
|
699 658 197
|
Confidentiel
|
Employé mairie
|
Tokombéré
|
690 134 824
|
Confidentiel
|
Employé mairie
|
Tokombéré
|
698 211 285
|
ZAKE MAL Adamou
|
Régent à la chefferie de 2e
degré du Canton Séraoua
|
Séraoua-Guemjeké
|
696 740 564
|
GORNET Alphonse
|
Président JDT
|
Tokombéré
|
695 451 542
|
FANGNA Jacqueline
|
Agricultrice
|
Tokombéré
|
695 22 36 45
|
Albert MOTA
|
Eleveur
|
Tokombéré
|
690 24 33 48
|
Source : enquête de terrain,
2019
I.2- Validation des instruments
de collecte et description du déroulé de l'enquête
Cette intersection de notre travail de recherche, est le
théâtre sur lequel nous exposerons tour à tour, le
processus de validation de nos instruments de collecte des données
(I.2.1) et le déroulé de l'enquête de terrain (I.2.2).
I.2.1-
Validation des instruments de collecte des données
Selon GRAWITZ (1998, 614), la validation des instruments
consiste à essayer sur un échantillon réduit les
instruments prévus par l'enquête. Ainsi, le processus de
validation de nos instruments s'est déroulé en deux phases
notamment : la validation à l'interne et la validation à
l'externe.
v validation en interne
A cette étape, il s'est agi pour nous d'analyser la
charpente, la formulation, la pertinence, la cohérence et la
densité de nos guides d'entretien. En effet, la validation à
l'interne de nos instruments nous a permis d'examiner la cohérence des
idées développées d'avec les objectifs et
hypothèses de recherche préalablement formulés. De fait,
les premières ébauches de ces instruments ont étés
soumises à l'appréciation de certains promotionnaires et
enseignants pour critiques, remarques et suggestions. Après avoir
intégré les corrections, le document final a été
soumis à l'encadreur principal qui a apporté les
réaménagements nécessaires et validé ces
instruments.
v Validation à l'externe
Après la validation en interne de notre outil de
collecte, nous avons procédé au pré-test de notre guide
d'entretien. Celui-ci s'est résumé à nous déporter
vers des personnes présentant les mêmes caractéristiques
que notre population cible. Grâce à cet exercice,
l'applicabilité des outils de collecte a été
vérifiée. L'objectif dudit exercice était d'examiner
si ;
- les questions étaient facilement comprises par les
personnes interviewées ;
- les questions étaient correctement
interprétées par les populations issues des Communautés;
- le modèle du questionnaire permettait un
traitement informatique des données sans problème.
I.2.1- Déroulement
de l'enquête
L'opération de collecte des données sur le
terrain, a été précédée de la
régularisation des formalités administratives. Il s'est agi pour
nous de faire établir une attestation de recherche par le responsable de
l'école, document nous conférant légitimité et
crédibilité sur le terrain. C'est durant la période du 08
juillet au 26 Août 2019 qu'ont eu lieu lesdits entretiens. Ils se sont
déroulés en trois phases en l'occurrence une phase
préparatoire, le déroulement des entretiens proprement dits et la
phase post-entretien.
Ø La phase préparatoire :
le premier contact avec le futur enquêté est très
important, car il ne s'agit pas d'un simple échange formel qui peut
être froid et détaché entre l'enquêteur et
l'enquêté. Il est important pendant cet échange de faire en
sorte que l'enquêté soit intéressé et lui donner le
goût de l'entretien et qu'il soit prêt à « livrer
une partie de lui-même » Angers (1992). Durant cette phase, il
était donc question pour nous non seulement d'obtenir des rendez-vous
avec les sujets pour éviter de les surprendre et afin qu'ils donnent ou
pas leur accord pour chacune des actions prévues.
Ø Le déroulement des entretiens
proprement dits : nous avons mené un (01) entretien sous
forme de focus groupe (pour les jeunes de la JDT) et cinq (05) entretiens
individuels (avec le S.G de la mairie, le chef traditionnel, le
président d'association, agents communaux, Cadre communal de
développement (PNDP) où il était question d'expliquer de
manière sommaire le but de notre présence et durant lesquels nous
avons fait une présentation des items de notre guide d'entretien. De
plus, au début de cet entretien nous avons présenté aux
sujets les raisons ou les faits qui ont conduit à nous intéresser
à ce sujet, et il fallait leur expliquer la raison de notre choix de
manière général.
Il est à souligner ici que l'exigence de rapporter de
manière fidèle les propos de nos interlocuteurs, nous a contraint
à faire usage de bloc-notes et d'un enregistreur. Les enregistrements
une fois obtenus, étaient par la suite retranscrits sur papier. Cette
autre technique de collecte des données, s'est montrée
particulièrement profitable car, elle nous a permis de
réécouter plusieurs fois nos entretiens, afin d'éviter
d'éventuelles erreurs de jugement ou de compréhension des propos
de nos enquêtés.
Ø La phase post-entretien :
durant cette phase il était question de remercier les
enquêtés d'avoir accepté d'échanger avec nous :
pour leurs réponses, leur disponibilité et la
sincérité dans les réponses.
I.3- méthodes
d'analyse des données et difficultés rencontrées
Dans cette partie de notre corpus, il est question pour nous
de présenter dans une première halte les méthodes ayant
présidées à l'analyse des données recueillies
(I.3.1), avant de faire étal des difficultés auxquelles nous
avons été confrontées (I.3.2).
I.3.1- Méthodes
d'analyse des données
Il est question ici de présenter la méthode
retenue, puis de décrire l'usage de ladite méthode.
v Présentation de la méthode
usitée
De par l'aspect qualitatif de notre recherche, la principale
méthode ayant été utilisée dans la présente
enquête est l'analyse de contenu, plus spécifique l'analyse
thématique. En fait, l'analyse thématique est l'une des approches
de l'analyse de contenus. Cette approche est pour nous cohérente en ceci
qu'elle effectue une mise en oeuvre des représentations et des
modèles explicatifs des pratiques. De ce fait, elle nous permet de
ressortir tous les aspects des thèmes qui fondent notre guide
d'entretien. Notre étude étant qualitative, nous avons davantage
recherché à ressortir les perceptions des enquêtés,
afin de voir quels types de rapports peuvent être établis entre
ces perceptions et les résultats de l'enquête. Il s'est agi en
fait, de vérifier la cohérence entre ces deux types
d'éléments ou de savoir si les uns ne contredisent pas les
autres.
v Mise en oeuvre de la méthode
De façon générale, si l'analyse de
contenu permet de rendre exploitable toutes formes de messages ; elle nous a
permis au travers de l'analyse thématique, dans le cadre de notre
travail, d'étudier de manière systématique et rigoureuse
le contenu manifeste ou latent des documents en notre possession, ceci dans
l'optique d'en déterminer objectivement les éléments
significatifs.
Concrètement, il a été question dans un
premier temps, de procéder à la relecture des différents
entretiens un par un. Nous avons procédé par la suite au codage
de ces entretiens, puis nous avons élaboré une grille d'analyse
à partir des éléments des variables de la recherche
formulées après lecture desdits entretiens. Le
dépouillement s'est fait manuellement et a consisté en un examen
systématique et méthodique non seulement des documents textuels
ou visuels, mais aussi des données qualitatives obtenues après
les entretiens.
I.3.1- Difficultés
rencontrées
De façon générale, conduire un travail de
recherche induit un certain nombre de difficultés à surmonter
notamment sur le plan financier, temporel, scientifique et même pratique.
Dans le cas d'espèce, la première difficulté a
été relative à l'accès aux enquêtés et
aux informations. En effet, du fait du calendrier assez chargé des uns
et des autres, il n'a pas été facile que les
enquêtés nous consacrent du temps pour mener les interviews. Bien,
nous avons dû faire face à la réticence des uns et des
autres à communiquer les informations car, beaucoup se méfiaient
au point où ils préféraient garder le secret sur leur
identité, en l'occurrence les agents communaux.
La seconde était relative aux moyens financiers,
d'où la circoncision de notre échantillon. En effet compte tenu
des nombreux villages que compte la localité, il nous était
difficile de nous mouvoir, surtout avec les intempéries qui rendaient
les routes impraticables.
Toutefois, pour pallier ces difficultés, nous avons
fait usage de tact, d'ingéniosité et de douceur afin, de pouvoir
mener à bien notre recherche. Somme toute, les préceptes ayant
constitué l'ossature de cette difficulté avaient trait au cadre
méthodologique. Dans l'optique de préserver une certaine
cohérence, il est loisible de présenter le cadre
opératoire de notre étude à travers la
présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats.
Cette articulation nous permettra de vérifier les projections de
départ.
II. PRESENTATION ET ANALYSE
DES RESULTATS
La section qui s'ouvre sera relative à la
présentation des résultats de l'enquête (II.1), et à
l'interprétation des données de terrain (II.2).
II.1- Présentation des
résultats de l'enquête
La présentation des résultats liés
à notre recherche se fera à la lumière des
différentes techniques de collectes de données par nous
sollicitées. En l'occurrence, la recherche documentaire (II.1.1),
l'observation directe (II.1.2) et les entretiens (II.1.3).
II.1.1- Présentation
des résultats de la recherche documentaire
Elle a été orientée en fonction des
objectifs assignés à notre travail de recherche, et nous a rendu
facile la rédaction de l'aspect théorique de notre travail. Elle
nous a permis d'explorer les points de vue de plusieurs auteurs ayant
abordé des sujets dont la thématique se rapproche de la
nôtre. De manière pratique, il ressort de celle-ci que:
Ø Il existe environ plusieurs catégories de
participations citoyennes, notamment : la participation de fait, la
participation spontanée, la participation provoquée, la
participation volontaire et la participation imposée etc. ;
Ø Toute initiative de développement doit
être une co-production entre les populations et les instances
locales ;
Ø Chaque mairie doit se doter d'une stratégie
globale de communication qui soit parfaitement adaptée aux besoins et
aspirations des populations ;
Ø Tout dispositif communicationnel communal doit
obligatoirement intégrer l'aspect interne (personnel, conseillers
municipaux) et l'aspect externe (populations locales).
Par ailleurs, la recherche documentaire nous a permis de
trouver des éléments relatifs à description du cadre
d'étude, en terme de données sociologiques, géographiques,
anthropologiques, biologiques, économiques, politiques et culturelles.
Bien plus, elle nous a permis de visualiser en terme de projets, le plan de
développement élaboré en vue d'induire des transformations
durables sur tous les plans à l'effet, d'améliorer le vécu
des populations de cette localité.
II.1.2 Présentation
des résultats de l'observation directe
Durant la période ayant marqué la
rédaction de notre travail, nous avons effectué de nombreuses
descentes sur le terrain. Celles-ci ont été marquées par
l'observation de certains éléments utiles à la
structuration de notre travail. Il en ressort de ces descentes que :
Ø Il existe un long fossé entre ce qui
prévu dans le plan communal de développement et ce qui est fait
en terme de gestion participative et de communication communale ;
Ø Beaucoup d'usagers de la commune ne consultent pas
les informations contenues sur le babillard, seul les aspirants aux mariages
ayant déposés leurs dossiers pour la publication des
bans ;
Ø Les informations circulent en réseaux sur la
base d'affinités, corolaire de la méfiance des uns envers les
autres. Or, dans toute organisation, tout le monde devrait être au
même niveau d'informations.
II.1.3 présentation
des résultats des entretiens
La présentation et l'analyse des entretiens issus de
l'enquête de terrain constitueront le contenu de cette partie. Il nous
semble important de rappeler que nos entretiens devaient se faire avec diverses
catégories de personnes, représentatives de notre population
d'étude, notamment : Le S.G de la marie de Tokombéré
et par délégation du maire; Certains personnels de la mairie ; Le
Cadre Communal de développement de la Commune de Tokombéré
(PNDP); Régent à la Chefferie de deuxième degré de
Tokombéré ; Président de l'association des jeunes JDT ;
Groupe de jeune du quartier Gadoua. Pour une meilleure lisibilité du
taux de satisfaction des entretiens menés, nous les avons retranscrits
au sein de la matrice d'entretien qui suit :
Tableau 5: matrice
des entretiens
N°
|
Cibles
|
Entretiens
|
Sollicités
|
obtenus
|
pourcentages
|
1
|
Exécutif communal
|
01
|
01
|
100%
|
2
|
Partenaires au développement
|
01
|
01
|
100%
|
3
|
Personnel communal
|
03
|
02
|
66.66%
|
4
|
Autorités traditionnelles
|
01
|
01
|
100%
|
5
|
Populations
|
04
|
04
|
100%
|
Total
|
10
|
09
|
90%
|
Source : auteur
De manière substantielle, nos entretiens ont
été réalisés sur la base de centres
d'intérêts qui ont meublé nos guides. Aussi, les centres
d'intérêt ont concerné toutes nos sources, avec quelques
légères différences au niveau des sous items. Dès
lors, les questions étaient orientées en fonction de la
qualité de la cible et de ses propres centres d'intérêts
relatifs aux variables mises en exergue. Pour de meilleures analyses et
triangulations des réponses, nous avons opté pour un regroupement
par destinataires ; dont le tableau ci-dessous, fait l'économie :
Tableau 6: matrice
des centres d'intérêts des enquêtés
Items
|
Destinataires
|
Existence d'un dispositif communicationnel au sein de la
mairie
|
S.G, personnel de la mairie, président JDT,
Régent à la Chefferie traditionnelle du canton
Séraoua-Guemjeké
|
Mécanismes et outils de communication à
l'interne et externe
|
S.G, personnel mairie
|
Satisfaction du dispositif et Failles de celui-ci
|
chef traditionnel, président JDT, cadre communal de
développement, groupe de jeunes de Gadoua
|
Participation citoyenne
|
S .G, président JDT, Cadre communal de
développement de la Commune de Tokombéré
|
Mécanismes de promotion de gestion concertée des
ressources
|
S.G, personnel mairie, cadre communal de développement,
président JDT
|
Appréciation du degré de participation
citoyenne
|
S.G, cadre communale de développement, président
JDT
|
Solutions envisagées
|
Tous les enquêtés
|
La présentation des extrants de nos entretiens se fera
par grande thématique et par triangulation des points de vue de nos
enquêtés.
v COMMUNICATION COMMUNALE
Sur cet item, le S.G et les personnels nous ont
renseigné que la mairie de Tokombéré dispose d'un
dispositif communicationnel contenu dans le PCD. Ce point de vue est
affirmé et complété par le président de la JDT et
le régent à la chefferie traditionnelle du canton de
Séraoua-Guemjeké qui affirment qu'il en existe un, dont les
mécanismes de déploiement sont grippés du fait d'une
politique de management adossée sur une gestion bureaucratique et non
sur le management participatif.
Suite à notre relance relative aux mécanismes
et outils de communication existants, deux sources ont été
interrogées à savoir : le S.G et les personnels. Pour le
patron de l'administration communale, il existe des mécanismes et outils
de communication à l'interne et à l'externe. À l'interne,
il existe des réunions, des notes et un babillard. À l'externe,
ils ont recours au tableau d'affichage, au site internet, page facebook, aux
communiqués. Les agents communaux ne se sont pas épanchés
sur la question de communication externe mais interne. Nous tenons à
souligner que des questions relatives à la communication interne leur
étaient spécialement destinées. Ceux-ci nous ont
révélé qu'ils n'ont pas été totalement
satisfaits de la communication à l'interne. En effet, n'ayant pas tous
l'occasion de tenir des réunions avec le maire, les informations ne leur
parviennent pas toujours. Cependant, ils n'ont jamais fait de
réclamations pour l'amélioration de celui-ci.
À l'unanimité, l'une des failles du dispositif
communicationnel pour les enquêtés est le non-respect des
démarches de communication contenues dans le PCD. Ce qui crée une
rupture dans la réciprocité de l'échange des informations
pour les communicants. Dès lors, le président de la JDT, les
jeunes et le chef, manifestent leur manque de satisfaction vis à vis du
model ou de la politique de communication mise en branle par les
autorités.
v INCIDENCE DU DISPOSITIF DE COMMUNICATION EN PLACE SUR
LA PARTICIPATION CITOYENNE
De l'avis des enquêtés sur les
défaillances du dispositif communicationnel, nous les avons
relancés sur l'appréciation par eux faite du degré de
participation citoyenne dans la localité. Pour le S.G, le niveau de
participation des citoyens à la gestion des affaires locales n'a pas
encore atteint son apogée, néanmoins reste appréciable. Il
brandit Les arguments relatifs à l'expérience de construction
collective lors de la rédaction du PCD, la participation dans le
processus électoral et certaines initiatives communautaires. À
contrario, le Cadre communal de développement de la Commune de
Tokombéré, la participation citoyenne dans cette localité
est encore embryonnaire car les populations sont encore ignorantes du
rôle prépondérant qu'elles doivent jouer dans
l'amélioration de leurs conditions de vie. Elles sont encore
accrochées à la politique du ventre et non de l'action. Ramant
dans le même sens que le précédent, le président de
la JDT, pense que la participation citoyenne dans cette localité se
situe encore à une échelle de valeur très faible. Au
regard du niveau d'implication des jeunes (fer de lance) dans le processus de
développement et au regard du niveau d'information politique de
celle-ci.
v SOLUTIONS ENVISAGEES
Sur ce point, un ensemble de solutions ont été
proposées en vue de l'amélioration du dispositif de communication
communal, gage de promotion de la pleine participation citoyenne dans notre
cadre d'étude. Au rang de celles proposées par les
enquêtés nous pouvons retenir :
- Le renforcement de la communication entre le maire, les
conseillers municipaux, le personnel de la mairie et les populations en
créant de manière permanente des espaces et cadres permanents de
communication (conseils de jeunes, de quartier, des villages
d'autorités traditionnelles...);
- Organisation d'une « réunion d'échange
» annuelle entre le Secrétaire Général de la commune,
les chefs de services et l'ensemble du personnel ;
- Organiser régulièrement des
journées portes ouvertes afin d'informer : les populations, la
société civile et même la diaspora locale sur les
activités et projet de la Commune ;
- Communiquer sur les opportunités qu'offrent les
partenariats de la mairie en faveur de l'amélioration des conditions de
vie des populations ;
- Intégrer de manière effective les
populations dans le processus de prise de décisions sur le triple plan,
politiques, économiques, sociopolitique.
II.2- Interprétation des
données de terrain
L'interprétation a lieu au fur et à mesure que
le chercheur s'imprègne du contenu des données, les
catégorise et les analyses en fonction des thématiques et
thèmes dans un tout cohérent (Polit et Beck, 2012). Il s'agit de
dégager des significations pour expliquer les données
présentées, relever des régularités et
déceler des tendances, et ce, dès la collecte des données.
Les interprétations se feront à l'aune des grandes
thématiques plus haut mentionnées. Il s'agit :
v De la communication communale au sein de la
commune
Relativement à cette thématique, il existe un
dispositif communicationnel communal à deux volets (interne et externe)
mais qui ne fonctionne pas de manière effective et efficace dans tous
les aspects de sa conception. Sur le plan interne, nous pouvons déceler
des réponses données par les agents communaux
enquêtés un manque de satisfecit du dispositif communicationnel
à l'interne. Cet état de chose peut impacter sur la performance
professionnelle du personnel communal. Bien plus, nous décelons un
besoin de renforcement des capacités de ces derniers afin qu'à
leur tour ils puissent être des relais qualifiés auprès des
populations.
Sur le plan externe, les résultats de notre
enquête laissent transparaître un déficit de communication
entre les populations et les élus locaux. Celles-ci sont sous et mal
informées, à la limite désinformées. Elles
manifestent la soif d'observer, une certaine dynamique dans
l'implémentation des mécanismes de communication contenues dans
le document cadre rédigé à l'effet, de garantir une plus
grande participation de leur part dans la chaine de gestion.
v De l'incidence du dispositif de communication en
place sur la participation citoyenne
Quant à cet item, nous pouvons déceler du
discours du S.G certains non-dits. « Le niveau de participation des
citoyens à la gestion des affaires locales n'a pas encore atteint son
apogée, néanmoins reste appréciable. » En
effet, il nuance ses propos et nous donne des exemples d'une expérience
assez lointaine. Ceci traduit une certaine rupture entre le vécu de
cette époque et la réalité actuelle et donne plus de
crédit au postulat des autres enquêtés qui pensent que la
participation citoyenne dans cette localité est presque nulle. Des
informations glanées, nous sortons avec la perception selon laquelle, le
dispositif communicationnel de cette Commune tel que mis en branle
actuellement, n'est pas de nature à favoriser une très grande
intégration et participation des populations dans le cercle apparemment
fermé de prise de décisions.
v Des solutions envisagées
Des solutions proposées, nous pouvons lire, une
certaine soif tant des collaborateurs du maire que des populations ou de la
société civile locale, de pouvoir aider le maire, en participant
à leur niveau au développement de la localité. En effet,
la majorité des enquêtés proposent des solutions en vue de
l'amélioration du niveau de communication et des outils usités en
vue, de poser les jalons d'une gestion beaucoup plus participative. Nous nous
rendons alors compte de l'importance de la communication communale dans le
processus de développement d'une localité. Lorsqu'elle est
ficelée autour d'un dispositif bien conçu à l'effet de
vulgariser les projets et actions communales, elle suscite une plus grande
participation.
En définitive, cette section nous a permis de
présenter de fond en comble, les données recueillies à
l'issue de notre enquête. Il a également été le
cadre dans lequel nous avons analysé et interprété nos
données d'enquêtes. La section suivante, la dernière du
chapitre sera le cadre de proposition d'un ensemble de mesures curatives visant
à promouvoir une plus grande participation citoyenne dans cette
localité.
III. PERSPECTIVES
ENVISAGEES
Au regard de nos analyses et des résultats obtenus,
nous proposons d'aborder cette partie en proposant d'une part les perspectives
théoriques (III.1) et notre projet professionnel (III.2) d'autre
part.
III.1- Perspectives
théoriques
Elle renvoie à un ensemble de paradigmes visant
à améliorer la communication communale dans notre localité
d'étude, gage d'une plus grande participation citoyenne à la
gestion des affaires locales. Celles-ci seront énoncées sous
forme de suggestions et de recommandations à l'endroit de tous les
acteurs interagissant autour de la démocratie locale. Notamment, le
Gouvernement, l'exécutif communal, les partenaires au
développement, la société civile locale et les populations
locales.
III.1.1- À l'endroit
du gouvernement
En effet, pour une meilleure démocratie locale, nous
suggérons à l'Etat de :
Ø Parachever le processus de décentralisation
entamé (mise en fonctionnalité de toutes les institutions
prévues par la réglementation en vigueur sur la
décentralisation) et du transfert total des ressources y
afférentes ;
Ø Former par le biais du MINDDEVEL, les élus
locaux à une gestion plus inclusive des affaires locales ;
Ø Instruire la création dans chaque Commune d'un
comité de concertation citoyenne composé, de représentants
du Conseil municipal, des autorités morales et traditionnelles, des
organisations économiques, sociales et culturelles du territoire, des
services techniques déconcentrés, des partenaires techniques et
financiers, des coopératives et associations.
III.1.2- À l'endroit
de l'exécutif communal
Pour une amélioration du taux de participation
citoyenne, plusieurs suggestions et recommandations vont à l'endroit du
maire en termes d'amélioration de la communication communale.
v Sur le plan interne
A ce niveau, nous préconisons :
Ø L'organisation des sessions de formation en
communication interne et en participation citoyenne pour les chefs de services
de la municipalité ;
Ø La création et l'opérationnalisation
de canaux informels de communication interne ;
Ø L'organisation bimensuelle d'une réunion
entre le Secrétaire Général de la municipalité et
les chefs de services ;
Ø L'organisation d'une « réunion
d'échange » semestrielle entre le Secrétaire
Général de la commune, les chefs de services et l'ensemble du
personnel ;
Ø L'élaboration et la diffusion d'un manuel de
procédures aux élus et aux membres du personnel sur la
communication participative locale.
v Sur le plan externe
Sur ce plan, les propositions sont les suivantes :
Ø L'adaptation des canaux et cadres de communication
aux caractéristiques de la population et aux réalités
locales ;
Ø La création d'un cadre démocratique de
concertation communale ;
Ø L'élaboration d'un plan de communication
participative communale ;
Ø La formation des chargés de la communication
de la municipalité sur l'importance et les techniques de la
communication pour le développement ;
Ø La diffusion des fiches de service au grand
public ;
Ø La production de manière
régulière des articles de presse et des émissions qui
seront diffusés par les médias locaux à titre
informant ;
Ø L'organisation régulière des
journées portes ouvertes (Société civile, Habitant,
élus).
III.1.3- À l'endroit
des partenaires au développement
Nous leur suggérons de :
Ø Renforcer les capacités techniques et
opérationnelles de la Commune afin de lui permettre de s'ancrer de
manière efficace dans la décentralisation ;
Ø Coordonner, gérer, suivre et évaluer le
niveau de communication communale afin de promouvoir une plus grande
participation citoyenne ;
Ø Multiplier l'appui financier et technique
accordé à la Mairie, tout en mettant des mécanismes de
suivi pour s'assurer de la réalisation des projets pour lesquels les
fonds ont été mis à disposition ;
Ø Sensibiliser, éduquer et former les
populations sur les effets bénéfiques de la participation
citoyenne dans le modèle de développement bottom-up.
III.1.4- À l'endroit
des populations locales
Nous leur suggérons de :
Ø Marquer un intérêt particulier pour la
participation à la gestion des affaires locales ;
Ø Jouer pleinement leur rôle de sentinelle, de
défenseur, d'éclaireur et de relais informationnel auprès
des autres (élites, chefs traditionnels, leadeurs d'opinions) ;
Ø Sanctionner par le vote tout maire qui, au lieu de
servir les intérêts communs, sert à la place ses
intérêts égoïstes ;
Ø Imposer aux élus locaux la culture de la
reddition des comptes ;
Ø Exiger des élus locaux, la création des
cadres d'échanges participatifs et d'informations à temps
réel.
III.2- Projet de renforcement
des capacités des acteurs communaux en matière de communication
participative locale
III.2.1- Contexte et
justification du projet
De nos jours au Cameroun, il devient impossible de parler de
développement sans associer à ce vocable les notions de
démocratie locale, de développement endogène, de gestion
participative et de participation citoyenne. Ce modèle de gestion qui
met au centre de toutes les actions le citoyen de la localité, se
traduit par une délégation du pouvoir de celui-ci aux élus
tout en conservant les privilèges de contrôle de leurs actions et
le pouvoir de se saisir de certaines questions essentielles. Il requiert de ce
fait un ensemble d'exigences des parties prenantes, au rang desquelles nous
pouvons citer : la bonne gouvernance, un cadre juridique approprié
et un dispositif communicationnel de qualité.
La majorité des auteurs ayant écrit sur la
participation citoyenne au niveau local s'accordent à dire que, celle-ci
est tributaire du type de communication communale mise en branle. En effet,
elle permet d'établir un dialogue véritable et permanent entre
les différents acteurs du développement, de susciter, d'appuyer
et d'accompagner les initiatives prises par consensus afin de jeter les bases
d'une gestion concertée indispensable à la réussite de
l'oeuvre de développement entreprise. Elle permet par ailleurs aux
populations de mieux maîtriser leur environnement, notamment les aspects
agricoles, sanitaire, d'habitat et les autres facteurs dont dépend la
qualité de leur vie.
Cependant, On note une insuffisance notoire de communication
et d'information sur l'action et le fonctionnement actuel des communes. Dans
les communes, le besoin d'information n'est pas souvent exprimé. En
fait, dans la plupart des communes, il n'existe aucune politique de
communication formellement élaborée et mise en oeuvre. Les
élus locaux n'ont pas suffisamment pris conscience de leur devoir de
rendre compte et d'informer les populations. Même au sein du conseil
communal ou de l'exécutif communal, l'information ne circule pas
suffisamment. C'est le plus souvent l'exercice solitaire du pouvoir par un seul
responsable qui détient l'information et l'utilise comme il veut.
Parfois, quelques élus locaux détiennent à eux seuls
l'information et la manipulent à leur guise. C'est dans cette dynamique
que nous proposons un séminaire de renforcement des capacités des
acteurs communaux en matière de communication participative.
III.2.2- Chronogramme des activités
Tableau 7: chronogramme des
activités
Actions
|
Activités
|
Objectifs
|
Résultats Attendus
|
Intervenants
|
Bénéficiaires
|
Lieu
|
Période
|
Phase préparatoire
|
Réunions préparatoires
|
- Définir et adopter des stratégies de mise en
oeuvre du projet ;
|
- Des stratégies de mise en oeuvre sont définies
et adoptées ;
|
Comité d'organisation
|
Groupes cibles
|
A déterminer
|
A déterminer
|
Définition de la structure organique du projet
|
Mettre sur pied les commissions
|
Les commissions sont mises en place
|
Comité d'organisation
|
Groupes cibles
|
A déterminer
|
Rédaction des TDR du projet et contact des
intervenants
|
Avoir une claire vision du projet et la confirmation des
intervenants
|
La vision du projet est claire et la participation des
intervenants est confirmée
|
Comité d'organisation
|
Groupes cibles
|
A déterminer
|
Préparation des documents administratifs
|
Préparer les documents administratifs
|
Les documents administratifs sont préparés
|
Comité d'organisation ;
|
Groupes cibles
|
A déterminer
|
Phase de mise en oeuvre
|
Mobilisation et sensibilisation de la cible
|
Informer et éveiller les consciences des parties
prenantes
|
Les parties prenantes sont informées et
conscientisées
|
Comité d'organisation
|
Groupes cibles
|
A déterminer
|
A déterminer
|
Réunion de préparation de la formation
|
Préparer la formation
|
La formation est préparée
|
Comité d'organisation et facilitateurs
|
Groupes cibles
|
A déterminer
|
Mobilisation des ressources matérielles et
financière
|
Mobiliser les ressources
|
Les ressources sont mobilisées
|
Comité d'organisation
|
Groupes cibles
|
A déterminer
|
Déroulement du séminaire
|
Réaliser l'activité proprement dite
|
L'activité est réalisée
|
Facilitateurs, cibles, comité d'organisation
|
Groupes cibles
populations
|
A déterminer
|
Phase d'évaluation
|
Elaboration des fiches d'évaluation
|
S'assurer que chaque phase se déroule normalement
|
Chaque phase se déroule normalement
|
Comité d'organisation
|
Groupes cibles
|
A déterminer
|
Durant tout le cycle mise en oeuvre du projet
|
Evaluation finale
|
Evaluer tout le processus de mise en oeuvre du projet
|
Le processus de mise en oeuvre du projet est
évalué
|
Intervenants
Comité d'organisation
|
Toute la chaîne
Réalisation
|
A déterminer
|
III.2.3- Objectifs du
séminaire
L'objectif général de ce projet est de rendre
plus efficient le dispositif communicationnel de la Commune d'Arrondissement de
Tokombéré dans l'optique de promouvoir une plus grande
participation citoyenne dans la gestion des affaires locales.
Plus spécifiquement, il est question de :
Ø Sensibiliser l'administration communale sur les
effets participatifs de la communication avec ses populations ;
Ø Promouvoir au sein de la commune la dynamique de
gestion concertée de la chose publique locale ;
Ø Outiller toutes les parties prenantes de la vie
communale sur les rouages d'une meilleure gestion participative à l'aune
de la communication communale ;
Ø Stimuler la mise sur pieds effective d'une
plate-forme de concertation entre les diverses parties prenantes au
développement communal, tant à l'interne qu'à
l'externe.
III.2.4- Résultats
attendus
Les objectifs de notre projet seront atteints si et seulement
si :
Ø l'administration communale est sensibilisée
sur les effets participatifs de la communication avec ses populations ;
Ø la dynamique de gestion concertée de la chose
publique locale est promue au sein de la Commune;
Ø les parties prenantes de la vie communale sont
outillées sur les rouages d'une meilleure gestion participative à
l'aune de la communication communale ;
Ø une plate-forme de concertation entre les diverses
parties prenantes tant interne qu'externe du développement de
Tokombéré est effectivement mise sur pieds.
III.2.5- Indicateurs de
résultats
Ø une politique de communication communale est
mise sur pied;
Ø un cadre de concertation est créé au
sein de la Commune ;
Ø toutes les parties prenantes au développement
sont au même niveau d'informations ;
Ø l'administration communale est formée et
communique de manière régulière avec ses populations.
III.2.6- Actions à
mettre en oeuvre
La mise sur pied effective de notre projet convoque de
nombreuses articulations. De ce fait, plusieurs axes stratégiques ont
été choisis pour le mener à bien notamment :
v la mobilisation et sensibilisation
Cette étape se résume à organiser une
rencontre d'information avec le maire qui lui, convoquera une réunion
d'information avec tous les acteurs pertinents du développement local
à Tokombéré, dans l'optique de leur présenter le
projet. Cette réunion jouera par ailleurs, le rôle
d'éveilleur de sens des différentes parties prenantes, sur la
nécessité de mettre sur pied un dispositif communicationnel
à même de promouvoir une meilleure gestion concertée de
l'information, vectrice de participation optimale à la gestion de la
chose publique locale.
v la formation
Dans cette étape, il sera de prime abord question de
procéder à la déclinaison de nos objectifs de formation.
Par la suite, nous aborderons la rédaction des termes de
références, la déclinaison des modules et contenus de
formation, ainsi que la sélection des personnes ressources. Enfin, s'en
suivra la formation proprement dite.
v le financement
Tout ce processus de formation a des étapes dont il
faudra prendre en compte les coûts. Il est donc important de
déterminer à priori, les sources de financement de notre
projet.
v le suivi-évaluation
Il sera question ici de s'assurer du bon déroulé
de chaque phase de la mise en oeuvre du projet à l'aune de tests
critériés, de garantir la conformité du processus avec les
objectifs formulés. L'évaluation quant à elle se fera en
trois étapes : avant (ex-anté), pendant (post-anté) et
après (ex-post), la mise en oeuvre du projet.
III.2.7- Parties
prenantes
Ce séminaire pourra être bénéfique
à tous les acteurs engagés dans le développement local
participatif au Cameroun. En outre, il s'agit des acteurs sur qui ledit projet
a une quelconque influence, directe ou indirecte. Nous dénombrons ici
plusieurs cibles en l'occurrence : les bénéficiaires, les
porteurs du projet.
v Les bénéficiaires
Il s'agit, de l'exécutif communal, du personnel de la
Commune, des populations locales, et de la société civile de
Tokombéré.
v Les porteurs du projet
Il est question ici de toute personne physique ou morale
concernée ou qui a en attribution de fonctionnement, la vision, le but,
et les objectifs poursuivis par le présent projet. Nous pensons ici
à un déploiement conjoint : MINDDEVEL, PNDP, FEICOM, GIZ,
Mairie d'Arrondissement de Tokombéré.
III.2.8- Ressources
à mobiliser
Pour la réalisation et l'atteinte des objectifs
assignés à ce projet, nous avons quatre types de ressources
à mobiliser. Il s'agit notamment des :
v Ressources humaines
Pour son opérationnalisation, le projet aura recours
comme ressources afférentes à cette section à :
· Un comité d'organisation ;
· Des prestataires externes (ingénieur de la
formation, facilitateurs...) ;
· Des participants ;
· Des partenaires (institutions d'appui,
mécènes...).
v Ressources temporelles
Pour l'opérationnalisation de ce projet, les dates sont
à déterminer mais le séminaire se tiendra sur une
durée de trois jours.
v Ressources matérielles
Il question ici des matériels qui sous tendront les
activités à mener :
· matériel audio-visuel (vidéo projecteur,
banderoles, appareil photo, ordinateur, flyers) ;
· matériel didactique (tableau de type paper
board, marqueurs, crayons, kit participants, manuel de formation, chaises,
engins agricoles) ;
· matériel de sonorisation (hauts parleurs,
baffles, amplificateur) ;
· soutiens pédagogiques (site internet, radio,
télévision, presse écrite).
v Ressources financières
Bien vouloir se référer à l'état
estimatif des besoins qui figure à la fin du projet.
III.2.9- Structure organique
La réalisation de notre projet nécessitera une
ossature à deux grappes. Il s'agit en l'occurrence du comité
d'organisation et des différentes commissions.
v Comité d'organisation
Il aura pour mission de s'assurer de la bonne et efficiente
réalisation du projet. Nous y aurons comme composantes :
- La supervision générale ;
- La coordination générale ;
- La coordination technique.
v Les commissions
Il s'agit ici de petits organes en charge de la planification
et du bon déroulement du projet. Nous en aurons en tout cinq en
l'occurrence :
- La commission secrétariat ;
- La commission logistique et accueil ;
- La commission finances ;
- La commission restauration et décoration ;
- La commission communication
Il est à noter que chaque commission devra produire un
état de besoins, à soumettre à la commission des finances.
III.2.9- Etat estimatif des
besoins
Tableau 8: état estimatif des besoins
N°
|
Désignation
|
Prix unitaire en FCFA
|
Quantité
|
Prix total
|
1
|
Vidéo projecteur (location)
|
Forfait
|
//
|
50 000
|
2
|
Banderoles
|
5000
|
3
|
15 000
|
3
|
Rame de papier
|
3000
|
3
|
9 000
|
4
|
Stylos
|
100
|
100
|
20 000
|
5
|
Crayons
|
50
|
100
|
10 000
|
6
|
Chemises à sangle
|
500
|
100
|
50 000
|
7
|
Blocs-notes
|
500
|
100
|
50 000
|
8
|
Tableau
|
Forfait
|
//
|
50 000
|
9
|
Marqueurs
|
500
|
20
|
10 000
|
10
|
Traitement des formateurs
|
50 000
|
3
|
150 000
|
11
|
Téléphone
|
forfait
|
//
|
100 000
|
12
|
Location appareil photos
|
forfait
|
//
|
50 000
|
13
|
Gommes
|
25
|
100
|
2500
|
14
|
Décoration
|
forfait
|
//
|
50 000
|
15
|
Transport
|
forfait
|
//
|
200 000
|
16
|
Casse-croute
|
forfait
|
//
|
1 000 000
|
17
|
Traitement des participants
|
5/ jrs × 3
|
100
|
1 500 000
|
TOTAL
3 316
500
|
III.2.10- Suivi- évaluation
L'évaluation de notre projet et activités se
fera à l'aune des indicateurs ci-après :
- Degré de participation aux activités
programmées ;
- Fiches de présence ;
- Rapports d'activités par commissions;
- Respect du programme dans le déroulement des
activités prévues.
Il est à noter ici qu'à la fin de chaque
journée, il sera fait une petite évaluation. L'évaluation
sommative se fera à la fin du projet avec toutes commissions ayant
oeuvré au bon déroulé du projet après quoi sera
dressé le rapport final.
Tableau 9 :
Fiche d'évaluation
N °
|
activités prévues
|
activités menées
|
indicateurs
|
résultats
|
échéance de
réalisation
|
Difficultés rencontrées
|
Solutions apportées
|
observation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le chapitre qui se referme, le dernier, a été le
cadre qui nous a permis de faire étal de la méthodologie de
l'étude, de la présentation et analyse des résultats et
des solutions proposées avec comme cerise sur le gâteau un projet
professionnel, nous permettant ainsi de refermer le rideau sur ce chapitre.
Aussi comme de rigueur, une conclusion générale nous permettra de
faire quelques recommandations et de présenter les limites de notre
travail.
CONCLUSION GENERALE
Au terme du présent travail de recherche dont le
thème était : «Communication communale et
participation citoyenne : étude appliquée à la
Commune d'Arrondissement de Tokombéré, il nous incombe
la responsabilité de reconnaitre l'existence d'actions entreprises par
l'exécutif communal de la localité d'étude, bien que ces
dernières du fait de leur faible portées, gagneraient à
être densifiées et améliorées.
L'intérêt pour ladite étude nait d'une
part, de la volonté d'opérationnaliser la communication communale
comme référentiel d'un développement local participatif
d'autre part, du constat selon lequel les populations locales sont le plus
souvent actrices passives des initiatives communales de développement ;
qui au demeurant devraient garantir une amélioration significative de
leurs cadres et conditions de vie.
En initiant cette étude, nous nous sommes fixés
pour objectif général d'identifier au sein du dispositif
communicationnel de la Commune, les éléments explicatifs du
relatif niveau de participation citoyenne des populations de
Tokombéré. Pour ce faire, après avoir
procédé à un état des lieux de la communication
communale de la Commune de Tokombéré, il s'est agi par la suite
d'interroger l'incidence de ladite communication sur la participation citoyenne
dans la localité. La satisfaction de cette articulation nous a conduits
à proposer des aménagements de nature à doter la commune
d'un dispositif communal vecteur d'une participation citoyenne optimale.
De type qualitatif, l'enquête menée sur le
terrain, qui a reposé sur l'observation directe, la recherche
documentaire et les entretiens, aura produit des résultats allant dans
le sens de l'infirmation des éléments de départ de
l'étude. En effet, l'analyse des résultats de l'enquête
nous a permis de parvenir à la conclusion selon laquelle les initiatives
portées par la Commune pourraient éminemment être positives
pour le développement local de Tokombéré, si elles se
voyaient nourries davantage de participation citoyenne. C'est dans la veine de
ce qui précède qu'une amélioration devrait être
apportée dans les domaines de la dynamisation de la participation
citoyenne et du renforcement des dispositifs organisationnels et
communicationnels d'accompagnement des projets de développement local.
C'est donc en vue de rendre plus opérantes les
initiatives participatives de la Commune de Tokombéré, que nous
avons formulé des suggestions. Toutefois, il va sans dire que nous
n'avons pas la prétention d'avoir émis des solutions miracles. La
simplicité et l'innocence qui marquent nos suggestions, ne leur
ôtent néanmoins pas leur aspect professionnel. Elles
n'opérationnaliseront les espoirs en elles portés par nous,
qu'à condition que toutes les parties prenantes du développement
local de Tokombéré, oeuvrent à empêcher le
décalage entre les projets et l'implication des citoyens à leur
réalisation.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
METHODOLOGIQUES
1- AKTOUF Omar, 1987, Méthodologie
des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une
introduction à la démarche classique et une critique,
Montréal, Presses de l'Université du Québec.
2- ALBARELLO Luc, 2003, Apprendre
à chercher. L'acteur social et la recherche scientifique,
Bruxelles, Edition De Boeck, 2ème édition.
3- BLANCHET A., GOTMAN A., 1992,
L'Enquête et ses méthodes : l'entretien, Paris, Nathan.
4- BOUDON R., 1991, Les méthodes
en sociologie, Paris, PUF, 8è éd.
5- GIGLIONE R. & MATHALON B., 1978,
Les Enquêtes sociologiques : théorie et pratique, Paris,
Armand Colin.
6- GRAWITZ Madeleine, 2000, Lexique des
sciences sociales, Paris, Dalloz, 7ème
édition.
7- NKOUM, B. A., Initiation à la
recherche : une nécessité professionnelle, PUCAC,
Yaoundé, 2005.
8- RONGERE, P., 1972, Méthodes des
sciences sociales, 3e édition Paris, Dalloz.
9- QUIVY Raymond, Van CAMPENHOUD Luc, 1995,
Manuel de recherches en sciences sociales, Paris, Dunod.
II. OUVRAGES GENERAUX
10- Anonyme, 2014, Guide
méthodologique d'élaboration d'une stratégie de
communication multimédia, Rome, FAO.
11- ASSOGBA Yao, 2004, Sortir l'Afrique
du gouffre de l'histoire. Le défi éthique du développement
et de la renaissance de l'Afrique noire, Sainte-Foy, Presses de
l'Université Laval.
12- BESSETTE, G., 2004, Communication et
participation communautaire Guide pratique de communication participative pour
le développement, Québec, Les presses de l'Université
de Laval.
13- BOUDON Raymond, 1984, La place du
désordre. Critique des théories du changement social, Paris,
Presses universitaires de France.
14- BOUKHARI M., 1997, Guide pour la
réalisation du diagnostic global et participatif, Meknès,
DSVP, ENA.
15- BOUGUERRAT, 1999, La
citoyenneté : sa définition, ses lieux et conditions
d'exercice, Tréma.
16- CLAYTON THOMAS John, 2000, Action
Publique et participation des citoyens. Pour une gestion démocratique
revitalisée, Paris, Nouveaux Horizons.
17- CROZIER M., FRIEDBERG E., 1977,
L'acteur et le système. Les contraintes de l'action collective.
Paris, Seuil.
18- DIONNE Hugues (dir.),
Au-delà du néolibéralisme. Quel rôle pour les
mouvements sociaux ? Sainte-Foy, Presses de l'Université du
Québec.
19- DUBREUIL M., 2015, Convier les
citoyens des quartiers populaires : prendre en compte leur expertise et
favoriser leur pouvoir d'agir, PUL.
20- DUMAS A., 1991, Participation et
projet de développement, revue Tiers Monde.
21- DURAND J.P., WEIL R., 1997,
Sociologie Contemporaine, Paris, Vignot.
22- ELA Jean-Marc, 1990, Quand
l'État pénètre en brousse, Paris, Karthala.
23- ELA Jean-Marc, 1994, Afrique :
l'irruption des pauvres. Société contre ingérence, pouvoir
et argent, Paris, L'Harmattan.
24- ETIENNE J., MENDRAS H., 1999, Les
grands thèmes de Sociologie par les grands Sociologues, Paris,
Armand Colin.
25- FINKEN M., 1996, Communes et gestion
municipale au Cameroun, Yaoundé, CEPER.
26- HURARD M., 2011, La participation
citoyenne au développement durable à l'échelle locale en
Europe, Paris, Armand Colin.
27- KOM TCHUENTE Bernard, 1996,
Développement Communal et gestion urbaine au Cameroun : les enjeux
de la gestion municipale dans un système
décentralisé, Yaoundé, Ed. CLE. 1996.
28- LAMBERT M., 2007, Participation citoyenne
au niveau local : différents moyens et idées pour se lancer,
PUF.
29- MEISTER, 1970, Participation, animation
et développement à partir d'une étude rurale en Argentine,
Paris, Anthropos.
30- MENDRAS H., 1989,
Éléments de sociologie, Paris, Armand Collin.
31- MENDRAS Henri, FORSÉ Michel,
1983, Le changement social : tendances et paradigmes, Paris, Armand
Colin.
32- MONDJANAGNI Alfred, 1984, La
participation populaire au développement en Afrique noire, Paris,
Karthala.
33- MONGA Célestin, 1990,
Anthropologie de la colère. Société civile et
démocratie en Afrique noire, Paris, L'Harmattan.
34- NACHMBACK Charles, 2003,
Démocratisation et Décentralisation. Genèse et
Dynamiques Comparées des Processus de Décentralisation en Afrique
Sub-saharienne, Paris, Karthala / P.D.M.
35- PONDI J-E., 2011, Repenser le
développement à partir de l'Afrique, AFREDIT.
36- POPOWSKI V., 2010, Mobilisation et
participation des citoyen-ne-s dans les démarches de transition
écologiques et énergétiques, Paris, HMH.
37- ROBBINS S., DECENZO D., GABILLET P.,
2006, Management : L'essentiel des concepts et des pratiques, Paris,
4e éd., Nouveaux Horizons.
38- ROCHER Guy, 1968, Introduction
à la sociologie générale, tome 3 : Le changement
social, Paris, HMH.
39- SIMO D., 1998, La politique du
développement à la croisée des chemins : le facteur
culturel, Yaoundé, Ed. CLE.
40- TÖNNIES Ferdinand, 1977,
Communauté et société : catégories fondamentales de
la sociologie pure, Paris, Retz, CEPL.
41- VACHON, 1993, Développement local,
théorie et pratique, réintroduire l'humain dans la logique de
développement, Paris, L'Harmattan.
III. THESES ET MEMOIRES
42- ABOSSOLO MBANG P., 2005, «
Initiatives locales de développement à partir des projets
d'intérêts communautaires et réduction de la
pauvreté en milieu rural : le cas du projet « l'eau c'est la vie
» d'Otélé, dans l'Archidiocèse de
Yaoundé», Yaoundé, Mémoire INJS.
43- AMAYANDE DIOUF A., 1992, Participation
citoyenne et développement local : l'incidence des conseils de
quartiers dans le développement territorial de la commune de
Rosso-Sénégal. Mémoire Université Cheick Anta Diop,
Dakar.
44- GLIGBÉ KOMI Gratias, 2005, «
Microprojets et développement en milieux africains. Analyse des
déterminants sociaux de l'activité économique. L'exemple
du Programme pluriannuel des microréalisations du 7e Fonds
européen de développement au Togo », Thèse de
doctorat, Québec, Université Laval.
45- MENGOUNG André S., 2014,
« Le développement communautaire en milieu rural par
la coopération internationale décentralisée : le cas du
programme villages du millénaire dans l'arrondissement de
Meyomessi (Région du sud), Yaoundé, Mémoire INJS.
46- NGONGANG S. Henri, 1992, « Promotion
des communautés villageoises : les approches de la Direction du
Développement communautaire du Cameroun », Yaoundé,
Mémoire INJS.
47- TERRESTRA NANG Jacques Adelain, 1994,
« Animation et développement local : Problématique de la
création d'un cadre juridique d'intégration des animateurs
professionnels dans les communes », Yaoundé, Mémoire
IIJS.
48- YODA Blaise, 2004, « Gestion
participative des projets de développement rural. Outils et
méthodes d'intervention », Meknes, Mémoire de 3ème
Cycle en Agronomie, ENA,
IV. ARTICLES, RAPPORTS, MANUELS ET GUIDES
49- Anonyme, 2008, Guide
Méthodologique d'élaboration et de mise en oeuvre des
stratégies de communication et de marketing Communal, GIZ.
50- Anonyme, Plan Communal de
Développement de la Commune d'Arrondissement de
Tokombéré, 2013.
51- AMARATYA SEN, 2000, Combattre la
pauvreté, Rapport sur le développement dans le
monde.
52- ASSOGBA Yao, 1991, «
L'organisation communautaire avec des communautés locales en Afrique
», dans DOUCET Laval et FAVREAU Louis, Théories et
pratiques en organisation communautaire, Québec, Presses de
l'Université du Québec.
53- ASSOGBA Yao, 1993, « Entre la
rationalité des intervenants et la rationalité des populations
bénéficiaires : l'échec des projets en Afrique noire
», Cahiers de géographie du Québec, vol. 37.
54- ASSOGBA Yao, 1997, « Mouvement
paysan et développement au tiers-monde - le cas de l'Afrique noire
», dans Klein Juan-Luis, Tremblay Pierre-André et Hugues
Dionne (dir.). Au-delà du néolibéralisme. Quel
rôle pour les mouvements sociaux ? Sainte-Foy, Presses de
l'Université du Québec.
55- ASSOGBA Yao, 2008, «
Développement communautaire en Afrique : Comprendre la dynamique des
populations », Presses de l'Université Laval, 2008.
56- BOUKHARI M., 1997, Guide pour la
réalisation du diagnostic global rapide et participatif, Meknes, DSVP,
ENA.
57- MEDARD J-F., 1995, «
Théories de l'échange social et échanges politiques
», in CLAEYS, P.H., FROGNIER A.P., L'échange
politique. Bruxelles : Centre de Sociologie politique et d'affaires
publiques, Université Catholique de Louvain.
58- MERCOIRET Marie-Rose, 1990, «
L'émergence des dynamiques locales, une réponse au
désengagement de l'État », Séminaire sur
l'avenir de l'agriculture des pays du Sahel, Montpellier, CIRAD et Club du
Sahel.
59- MILHAUD Maurice, 1962, « Le
développement communautaire, instrument de développement
économique et social en Afrique », in Tiers-Monde, Tome
3 n°9-10.
60- OUATTARA Claude, 2003,
« Développement communautaire et réduction de la
pauvreté dans un contexte de décentralisation »,
Communication Séminaire ENDSA
61- SOME Jean-Bosco, 1989, « Les
populations rurales face aux projets de développement », in
La participation populaire au développement en Afrique noire,
Paris, Karthala.
V. WEBOGRAPHIE
62- BENNOUR A., « La participation des habitants :
Etat de la question », in
http://ouisa.neufblog.com
VI. TEXTES ET LOIS
63- Loi N° 2004/017 du 22 juillet 2004 d'orientation de
la décentralisation
64- Loi N° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les
règles applicables aux communes
65- Loi N° 2004/019 du 22 juillet 2004 fixant les
règles applicables aux régions
TABLE DE MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
SIGLES ET
ABBREVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX ET
GRAPHIQUES
v
RESUME
vi
ABSTRACT
vii
INTRODUCTION
GENERALE
1
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION
2
I.1- Contexte de l'étude
2
I.2- Justification de l'étude
3
II- OBJET DE L'ETUDE
4
III. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
4
III.1. Objectif général
4
III.2. Objectifs spécifiques
4
IV. PROBLEME DE RECHERCHE
4
V. QUESTIONS DE RECHERCHE
5
V.1. Question générale
5
V.2. Questions spécifiques
5
VI. INTERET DE L'ETUDE
6
VII. DOMAINE DE RECHERCHE
7
VIII. DELIMITATION DU SUJET
7
VIII.1. Délimitation spatiale
7
VIII.2. Délimitation temporelle
8
IX. APPROCHE METHODOLOGIQUE
8
X. ANNONCE DU PLAN
9
CHAPITRE I : DEFINITION DES
CONCEPTS
10
ET REVUE DE LA LITTERATURE
10
I. DEFINITION DES CONCEPTS
10
I.1 Participation
10
I.2 Citoyen(ne),
citoyenneté
13
I.3 Participation citoyenne
16
1.4- Communication
17
I.4.1- Définition
étymologique
17
I.4.2- Définition selon les
pensées sociales
17
I.4.3- Communication et relations
humaines
18
I.4.4- Des principaux types de
communication
18
1.5- La Commune
19
II. REVUE DE LA LITTERATURE
21
II.1 Revue De La littérature
sur la participation citoyenne
21
II.2- Revue de la littérature sur la
communication communale
24
CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE LA
PARTICIPATION CITOYENNE
27
A TOKOMBERE
27
I. MONOGRAPHIE DE TOKOMBERE
27
I.1- Localisation de la Commune
27
I.2- Milieu biophysique
27
I.2.1- Le climat
27
I.2.2- Le relief
28
I.2.3- Les sols
28
I.2.4- L'hydrographie
28
I.2.5- La faune
29
I.2.6- La flore et
végétation
29
I.2.7- Les ressources minières
30
I.3.- Milieu socioéconomique
30
I.3.1- Milieu social
30
I.3.1.1- L'histoire de la Commune
30
I.3.1.2- La démographie
30
I.3.1.3- Taille et structure de la
population
31
I.3.1.4- Groupes ethniques et relations
interethniques
31
I.3.1.5- Les religions
32
I.3.1.6- Mobilité des populations
32
I.3.1.7- Organisation sociale
32
I.3.1.8- L'habitat
32
I.3.1.9- Système foncier
33
I.3.2- Activités
économiques
33
I.3.2.1- Agriculture
33
I.3.2.2- Elevage
33
I.3.2.4- Exploitation des
ressources forestières
34
I.3.2.5- Activités
commerciales
34
I.3.2.6- Autres
activités
35
I.4- Principaux services sociaux de l'espace
communal
35
I.4.1- Education de base
35
I.4.2- Enseignement secondaire
35
I.4.3- Santé publique :
36
I.4.4- Infrastructures socioculturelles et
sportives
36
I.4.5- Eau et assainissement
37
I.4.6- Electricité
37
I.4.7- Commerce
37
I.4.8- Communication et
télécommunication
37
I.4.9- Tourisme et loisirs
38
I.4.10- Réseau routier
38
II. ETAT DES LIEUX DE LA
PARTICIPATION CITOYENNE DANS LA COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
38
II.1- Sur le plan politique
39
II.2- Sur le plan économique
40
II.3- Sur le plan socioculturel
41
CHAPITRE III :
ANALYSE-DIAGNOSTIQUE DE LA PARTICIPATION CITOYENNE A L'AUNE DU DISPOSITIF
COMMUNICATIONNEL DE LA COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
43
I- ANALYSE DESCRIPTIVE DU DISPOSITIF
COMMUNICATIONNEL DE LA COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
43
I.1- Des objectifs de la communication
communale
43
I.2- De la communication interne
44
I.3- De la communication externe
46
II- RAPPORT ENTRE LE DISPOSITIF
COMMUNICATIONNEL ET LE DEGRE DE PARTICIPATION CITOYENNE DANS LA COMMUNE
D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
48
II.1- Impact sur le plan politique
48
II.2- Impact sur le plan
économique
49
II.3- Impact sur le plan socioculturel
50
CHAPITRE IV :
METHODOLOGIE, PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS ET SUGGESTIONS
52
I- METHODOLOGIE DE L'ETUDE
52
I.1- Techniques, méthode de collecte
des données, population d'étude et échantillonnage
52
I.1.1- Méthodes et techniques de
collecte des données de l'enquête
52
I.1.1.1-La recherche documentaire
53
I.1.1.2- l'Observation directe
53
I.1.1.3- L'entretien
54
I.1.2- Population d'étude et
échantillonnage
55
I.2- Validation des instruments de collecte
et description du déroulé de l'enquête
58
I.2.1- Validation des instruments de
collecte des données
58
I.2.1- Déroulement de
l'enquête
59
I.3- méthodes d'analyse des
données et difficultés rencontrées
60
I.3.1- Méthodes d'analyse des
données
60
I.3.1- Difficultés
rencontrées
61
II- PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
62
II.1- Présentation des
résultats de l'enquête
62
II.1.1- Présentation des
résultats de la recherche documentaire
62
II.1.2 Présentation des
résultats de l'observation directe
62
II.1.3 présentation des
résultats des entretiens
63
II.2- Interprétation des
données de terrain
66
III- PERSPECTIVES ENVISAGEES
68
III.1- Perspectives théoriques
68
III.1.1- À l'endroit du
gouvernement
68
III.1.2- À l'endroit de
l'exécutif communal
69
III.1.3- À l'endroit des partenaires
au développement
69
III.1.4- À l'endroit des populations
locales
70
III.2- Projet de renforcement des
capacités des acteurs communaux en matière de communication
participative locale
71
III.2.1- Contexte et justification du
projet
71
III.2.2- Chronogramme des
activités
71
III.2.3- Objectifs du séminaire
76
III.2.4- Résultats attendus
76
III.2.5- Indicateurs de résultats
76
III.2.6- Actions à mettre en
oeuvre
77
III.2.7- Parties prenantes
77
III.2.8- Ressources à mobiliser
78
III.2.9- Etat estimatif des besoins
80
III.2.10- Suivi- évaluation
80
BIBLIOGRAPHIE
83
I. OUVRAGES METHODOLOGIQUES
83
II. OUVRAGES GENERAUX
83
V. WEBOGRAPHIE
86
VI. TEXTES ET LOIS
86
TABLE DE MATIERES
87
|