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L’incidence des variabilités temporelles des pluies sur la production céréalière de 1980 à  2010 selon les données de la station agro-météorologique de l’INERA/ Saria.


par Jacques KONKOBO
Université de Koudougou (Burkina Faso) - Maitrise 2011
  

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4.1.2. Les causes climatiques de la dégradation des sols

L'analyse des données climatiques de la station synoptique de Dédougou permet de suivre l'évolution interannuelle des paramètres climatiques. L'analyse des cumuls pluviométriques indique une forte variabilité interannuelle des hauteurs d'eau entre 1988 et 2017. Cette variabilité qui se traduit par des années déficitaires et d'abondance présente naturellement des conséquences néfastes sur les sols. Il en est de même pour la vitesse des vents et de la tendance à la hausse des températures.

Le sol est la partie superficielle de la terre susceptible d'être cultivée en raison de ses propriétés physiques et chimiques. La plupart des plantes cultivées puisent l'essentiel de leur nourriture dans l'horizon supérieur du sol riche en matière organique qui lui donne une structure idoine.Le fait même que cet horizon soit meuble le rend très vulnérable à l'action des agents d'agression et de transport que sont l'eau et le vent.

L'action des agents d'érosion sur les sols.

Pour le cas de l'érosion éolienne, c'est l'enlèvement et le transport des particules de terres ou des grains de roches hétérogènes par le vent. L'érosion éolienne est une forme de dégradation qui a tendance à s'accroitre avec l'accentuation de l'aridité. Comme dans le cas de l'érosion hydrique, elle comporte aussi une phase de départ en amont et une phase d'accumulation en aval.

Bien que nettement moins importante, elle ne doit pas pour autant être sous-estimée. Dès l'instant où un sol est mis à nu, il devient sujet à ce type d'érosion.Les sols dégradés par l'érosion hydrique et devenus plus sablonneux subissent une érosion éolienne. Les sols rencontrés au centre et au nord de la commune semblent être plus soumis à l'action du vent du fait de leur état de surface sablo-argileux et de la faible couverture végétale.

La commune rurale de Kouka est balayée par deux vents dominants : l'alizé continental qui souffle en saison sèche et l'alizé maritime qui apporte la pluie en hivernage. Les vents ont une faible vitesse en général, 2,5m/s en moyenne pour la série 1988-2017. Cependant, on a régulièrement au début de la saison des pluies des épisodes de vents violents. Cela est confirmé par 81,33% des chefs de ménage enquêtés, qui estiment que le régime des vents est devenu violent. Entre les mois de janvier et juillet, la vitesse des vents est globalement supérieure à la moyenne. Elle atteint 3m/s durant le mois de Mai c'est-à-dire en début de la saison des pluies (graphique n°5). Or ce mois correspond à la période où les agriculteurs commencent à préparer leur champ pour le démarrage de la campagne agricole. Ces préparatifs se traduit par le désherbage, le débroussaillage, le brulis. 54,66 % des chefs de ménage enquêtés pratiquent cette technique. Ces pratiques contribuent à rendre le sol nu favorisant ainsi l'action de l'érosion éolienne. Le vent part donc avec les particules fines du sol composées de matières organiques et minérales de l'horizon A et B du sol, le rendant de plus en plus pauvre.

Quant à l'érosion hydrique, elle est très active dans la commune rurale de Kouka. Elle entraîne des formes de dégradation spectaculaire. L'intensité des pluies est telle que souvent, les sols ne peuvent pas absorber la totalité des précipitations. Dans ces conditions, la plus grande partie de cette eau ne peut que ruisseler, entrainant avec elle les particules superficielles du sol. La vitesse d'écoulement des eaux de ruissèlement est fonction de l'intensité de la pluie, de la durée de celle-ci, de la pente du terrain, ainsi que du couvert végétal. La végétation joue un rôle de frein ; ainsi sur le sol nu et lisse, la vitesse d'écoulement de l'eau sera plus élevée que sur un sol à couverture herbacée épaisse. Plus l'eau va vite, plus elle entraine des particules, causant ainsi une érosion plus importante. L'érosion étant proportionnelle à la vitesse d'écoulement de l'eau, toute action qui pourra diminuer cette vitesse d'écoulement diminuera autant l'érosion hydrique à cet endroit. Les sols peu ou pas du tout protégés par la végétation sont soumis à l'action directe des gouttes de pluie. L'énergie cinétique des gouttes de pluies provoque l'obturation des pores du sol, empêchant ainsi l'infiltration. Cela conduit à l'accumulation de plasma argileux en minces couches parallèles à la surface du sol, appelée croûte de battance. Ce phénomène a été largement expliqué par DA D.E.C., (1993). D'après ce dernier, les sols à argile sableuse et à limon sableux, même parsemés de gravillons, sont les plus affectés par le phénomène. Sur ces types de sols, l'effet splash des gouttes d'eau de pluie joue un rôle déterminant dans la formation de la croûte. Le compactage de la couche superficielle entraîne une réduction de la rugosité et de la porosité donc, de la capacité de rétention en eau déjà faible pour ces types de sols.

Or, les sols à état de surface sableux, gravillonnaire, limono-argileux occupent toute la partie Centrale, Ouest et Nord-ouest de la commune. C'est ce qui explique le fait que, les croûtes de battance (photo n°6 ) sont beaucoup plus développées dans la commune particulièrement à Kouka, Houna, Siwi, Kouroumani.

Photo n°6 : croûte de battance sur sol à structure sableux-argileux à Kouka

Cliché : KONKOBO J. (Juin 2018)

Ces surfaces encroutées, associées aux fortes pentes que connait la commune accélèrent le ruissellement des eaux de pluie et occasionnent par conséquent, des formes d'érosion dangereuses et spectaculaires. Le ruissellement en nappe provoque l'ablation uniforme des fines particules de la surface du sol. Ce décapage pelliculaire favorise par endroit l'affleurement des cuirasses situées en profondeur (voir photo n° 7). Ce type d'érosion est bien développé au niveau des zones nues.

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