WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Cosmétiques pour hommes et génération Z. Ancrage théorique et modélisation de comportements pérennes et réplicables.


par Chloé COMPTE
Groupe Sup de Co La Rochelle - Master ESC 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. L'analyse horizontale

Tout d'abord, en ce qui concerne les entretiens semi-directif, une tendance s'est dégagée dans le discours des jeunes de la génération Z. Le recours aux trois techniques de relance a été plus important, étant donné les réponses courtes des répondants. Les interrogés étaient bien plus hésitants que les répondants des autres générations. La conversation était plus fluide, les jeunes avaient besoin de plus de temps pour répondre. Pour un répondant de moins de 20 ans, quasiment chaque intervention a démarré par un « mmmmh » d'hésitation, et ponctuée par des « euh ». Cette hésitation et ces temps de réflexions peuvent traduire un manque de connaissance du sujet, malgré les techniques de relance et le maintien de la fluidité de l'échange.

57

2.1. Consommation

Tous les hommes sans exception font appel aux cosmétiques dans un souci d'hygiène en premiers lieux. Ils avouent utiliser du déodorant, du gel douche, du shampoing et du dentifrice. C'est une pratique ancrée dans leurs moeurs, l'usage de ces produits est un rituel. En revanche, quelques hommes n'ont pas encore le réflexe d'utiliser un soin pour la peau de leur visage. Certains ont essayé, mais ont vite abandonné ou fortement réduit leur utilisation, pour des motifs différents. Deux hommes n'ont même jamais eu l'idée d'essayer, car ils n'en voient pas l'utilité ; « Je ne sais même pas ce que c'est, je vois que c'est pour hydrater la peau, je n'ai jamais essayé et je n'ai même pas envie d'essayer. », un homme a même tenté de comprendre « J'ai déjà vu ça je lui ai demandé ce que c'était. (É) je leur ai demandé à quoi ça servait ». Cependant, l'usage de la crème hydratante n'est absolument pas ancré dans les habitudes de ces hommes, ce sont des non-consommateurs réfractaires. L'utilisation de ce type de produit passe avant tout par la compréhension de son utilité.

En revanche, tous les hommes interrogés dans l'étude estiment qu'ils auraient eu recours au soin s'ils avaient un réel problème. Le soin de l'homme passe avant tout par une réponse à un problème connu. Pour corriger des rides, pour des problèmes d'acné, de peau sèche et sensible. La notion de plaisir pour un soin du visage n'est en aucun cas nommée. Pour un homme le soin « soigne » un mal. Si un homme estime que sa peau est bonne, c'est-à-dire qu'elle n'a pas d'imperfection apparente, il n'ira pas spontanément utiliser un produit cosmétique. Ces hommes déclarent également que si un problème de peau survenait, ils se tourneraient vers un dermatologue. Or, une peau perçue comme « normale », sans imperfection apparente, est très rare. Elle est soit sensible, grasse/à imperfection soit sèche (Verschoore, 2016). Par définition, toutes les peaux ont besoin de soin et d'autant plus la peau de l'homme, car elle est plus épaisse mais plus fragile.

Comme l'a démontré l'étude documentaire, le rôle de la femme est encore très présent pour plus de la moitié des hommes (figure 23). Qu'elles soient mères, petites amies, cousines, ou conjointes, elles ont un rôle de conseillère et parfois même d'acheteuse. Dans certains cas, elles montrent les gestes de beauté les plus simples. Les hommes qui ne sont à l'origine ni de la décision, ni de l'acte d'achat ne sont absolument pas impliqué dans leur consommation. A tel point que ces hommes ont du mal à citer la marque du produit qu'ils utilisent. Les hommes sont dépendants d'une femme. Si la femme en question n'achète pas le produit, les hommes ne l'utilisent pas, et n'iront pas en acheter. En particulier chez les jeunes hommes, qui ne font pas

58

les courses. Ils ne s'imaginent pas aller dans un supermarché acheter de la crème pour le visage. Ils sont très éloignés de l'acte d'achat. La mère a un rôle de formateur et de pédagogue. C'est elle qui achète les premiers produits. Lorsque ce n'est pas la mère qui fait l'éducation cosmétique d'un homme, un professionnel prend le relais. Le dermatologue inculque une routine à l'homme, qu'il est susceptible de garder toute sa vie. Cette routine et ses enjeux sont expliqués au consommateur qui devient peu à peu acteur de sa consommation, et gagne en autonomie. Le dermatologue transmet les gestes et les pratiques. La beauté n'est pas le but, c'est le soin. Cette différence pourrait être une explication d'un ancrage de la pratique de soin dans les habitudes de l'homme. Certains hommes ont la même routine depuis l'adolescence, en raison de rendez-vous fréquents chez le dermatologue. Les habitudes se prennent à deux moments clefs de la vie : quand le garçon se construit en tant qu'homme, à l'adolescence, et quand sa peau change, quand elle commence à prendre de l'âge. Bien que les premières rides apparaissent dès 30 ans (Verschoore, 2016), la prise de conscience se fait le plus souvent entre la quarantaine et l'approche de la cinquantaine. En réalité, plus un homme est informé à propos des cosmétiques, plus il sera susceptible d'en consommer.

La non-implication de l'homme dans la décision et l'acte d'achat rend l'utilisation d'un produit inhabituelle. Comme il ne l'a pas choisi, il ne comprend souvent pas pourquoi il faut l'utiliser quotidiennement : « C'est pas une habitude pour moi. », « je suis pas du genre à me pomponner ». Ce n'est pas dans ses habitudes et il ne l'utilise pas de façon régulière : « Quand j'y pense en fait ».

Lorsque la femme achète un produit pour l'homme, c'est généralement lorsqu'elle fait les courses en grandes et moyennes surfaces. Cette tâche est encore très féminine, mais il est visible dans les résultats de l'étude que l'homme devient autonome avec l'âge pour ce qui est des produits de soin. Tout dépend de la raison pour laquelle il consomme des cosmétiques. Si la prise de conscience est personnelle, et non influencée par une femme, alors l'homme ira l'acheter lui-même. Si l'habitude s'est prise à l'adolescence, il sera également autonome.

Rôle des femmes dans l'acte d'achat et la consommation

« Ma mère me faisait un gommage de temps en temps » Lucas, 16

« Vu que c'est ma mère qui fait les courses (É), c'est elle qui achète tous les produits » Lucas 17

« Ma mère dit que c'est ce qu'il y a de mieux pour la peau. » Lucas,17

59

« Ma mère m'a acheté le Mixa Bébé y a longtemps et depuis j'ai toujours ça » Yann, 17

« je me vois pas aller les acheter moi-même » Yann, 17

« généralement quand je sais que ma mère va faire les courses au supermarché (É) je lui

demande de choisir » Valentin, 19

« Ma copine a essayé de m'en faire mettre plus souvent » Valentin, 19

« C'est ma copine qui m'a dit de le faire » Olivier A., 26

« Ma mère me disait de mettre de la crème (É) quand j'étais petit » Gwenaël C., 30

« Crème hydratante pour le corps (É) je dois utiliser celle de mon amie d'ailleurs » Nicolas

S., 33

« C'est mon amie qui m'a conseillé de l'utiliser » Nicolas S., 33

« C'est plus mon amie qui s'occupe de ça » Nicolas S., 33

« Elle va faire les courses en grande surface, ou chez Sephora par le biais de ma cousine »

Nicolas S., 33

« Ma femme aussi parfois (achat), mais souvent c'est moi » Bruno S., 48

« C'est moi et ma femme. Quand on va faire les courses. » Stéphane C., 51

Figure 23. Le rôle des femmes dans l'utilisation ou l'acte d'achat.

L'autonomie en matière d'utilisation de cosmétiques varie d'un homme à l'autre, mais les hommes les plus autonomes sont généralement ceux qui consomment le plus de cosmétiques. Bien que les femmes tentent de sensibiliser les hommes à la beauté, les habitudes ne se prennent pas de cette manière.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984