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Cosmétiques pour hommes et génération Z. Ancrage théorique et modélisation de comportements pérennes et réplicables.


par Chloé COMPTE
Groupe Sup de Co La Rochelle - Master ESC 2016
  

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3.3. Confiance

Le marketing des cosmétiques masculins a une très mauvaise image pour la plupart des interrogés. Il s'agit même parfois d'un sujet sensible, les hommes disent se sentir manipulés par le marketing « c'est du vent toutes ces pubs marketing », « pour moi ce n'est que du blabla et je n'y crois pas », « le publicitaire est chargé de faire son travail ». Bien qu'ils regardent quelques publicités à la télévision, sans vraiment les regarder, ils n'y croient pas, et ne sont pas convaincus. Ils ne se retrouvent pas dans les publicités de cosmétiques, pour bon nombre d'entre eux (figure 27). Plus les hommes sont jeunes, moins ils se retrouvent dans les

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campagnes de publicités mettant en scène des sportifs ou des acteurs. Ils se sentent très éloignés de ces hommes à l'allure parfaite, probablement retouchée. Ils aspirent à voir des hommes comme eux, imparfaits et avec des problèmes de peau, pour les plus jeunes. Les plus jeunes rejoignent l'homme de 61 ans et s'accordent à dire qu'ils ne sentent pas visés, puisque les hommes sur les photos n'ont pas leur âge. Ils se sentent totalement déconnectés de ces publicités, ces produits ne sont pas pour eux. Un retour à l'authenticité serait le bienvenu, plus de naturel, plus de « vrai ».

La crédibilité des campagnes publicitaires

« Ça me concerne pas vraiment. Y en a aucune qui m'attire. » Lucas, 16

« On sait qu'on est pas comme ça et qu'on sera jamais comme ça. » Lucas, 16

« J'aimerais voir un mec de mon âge (É) qui en a vraiment besoin. » Lucas, 16

« C'est des mecs qu'existent pas. Ils font pas vrais. » Yann, 17

« Je m'y retrouve pas des masses. » Valentin, 19

« Rien nous prouve que les images sont pas retouchées, trafiquées » Valentin 24

« c'est plus des beaux gosses, des sportifs, c'est plus vendeur, j'y crois moins » Gwenaël, 30

« je me rase pas donc je me retrouve pas (É) se maquiller ça ne me ressemble pas » Joseph,

32

« J'aimerais bien lui ressembler mais je m'y retrouve pas forcément » Yoan, 39

« Le côté mannequin pur et dur... Moi je dis non. Ça me le fait pas de trop » Bruno, 48

« Je me sens pas concerné par les hommes qui mettent sur les pubs » Lionel, 51

« Déjà c'est pas ma tranche d'âge (É) Je me sens pas visé par ces publicités. » Jean-François,

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Figure 27. La perception des campagnes publicitaires de cosmétiques masculins.

L'image sportive fonctionne pour certains hommes qui pratiquent ou affectionnent le sport. Plusieurs d'entre eux pratiquent ou regardent le football, et apprécient la référence au joueur de la coupe du monde 1998, Bixente Lizarazu. Un jeune homme n'a même pas reconnu le joueur et pensait que c'était un surfeur. Il est possible d'établir un lien entre le personnage et l'affect des hommes. Ce joueur a contribué à remporter la coupe du monde de football en 1998, un grand moment dans les souvenirs des hommes. Les répondants qui se souviennent de ce moment étaient à l'adolescence, d'autres avaient la trentaine. C'était un moment heureux de leur jeunesse, et cela explique l'attachement fort au joueur et donc la sensibilité à la publicité. Pour les hommes qui ont choisi cette publicité sans évoquer le football ont apprécié la nature,

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et la mer, « c'est plus sympa, ça change. Les autres c'est toutes les mêmes. ». Dans la quasi-totalité des cas, le produit est totalement éclipsé par le personnage et la mise en scène utilisés. Les publicités télévisées sont mêmes parfois analysées dans leur construction, et sont tournées en ridicule ; « un garçon ou une fille qui a un problème, qui met de la crème et ça va mieux. Je trouve ça drôle ». La relation entre les hommes les marques semble difficile à établir, sauf si l'affect rentre en jeu.

L'offre de produits cosmétiques paraît souvent floue pour les jeunes générations. Ils déclarent « s'y perdre » dans trop de produits différents. Ils aimeraient plus de clarté et ne serait pas contre un peu d'aide. Ils ne savent pas vraiment quoi utiliser et ce qui les concerne vraiment. Contrairement à ce qu'a démontré la revue littéraire, les hommes n'adhèrent pas aux produits multi actions 2 en 1, qu'ils ne jugent pas digne de confiance. Ils se méfient profondément de ces produits et sont d'avis qu'il ne s'agit que d'une manipulation marketing ; « les déodorants 5 en 1 (É) Je n'y crois pas une seconde. (É) c'est du marketing », « Je ne crois absolument pas les produits 2 en 1 », « J'ai un peu de mal avec les produits 2 en 1, j'y crois pas trop ». Ils ne conçoivent pas qu'un produit puisse avoir plusieurs actions. Encore une fois, un produit est destiné à corriger un problème. Un produit pour une solution.

Les hommes des autres générations ne font confiance qu'à une figure médicale. Il n'y a qu'un dermatologue qui selon eux peut leur dire s'il y a un réel problème, mais surtout leur donner une solution. Si un dermatologue leur dit d'utiliser cette crème, les hommes lui feront confiance et achèteront cette crème. A l'inverse, les vendeuses n'ont pas beaucoup de crédibilité auprès des hommes. Pour eux, la « vendeuse » vend tel ou tel produit pour toucher une commission. Dans un cas, même le pharmacien est perçu comme un vendeur, qui gagnera lui aussi une marge sur le produit qu'il vendra. Les hommes ne font confiance qu'à eux-mêmes et ne valideront un produit que s'ils l'ont testé et approuvé. Ils sont demandeurs de tests, ils préfèrent mettre le produit à l'épreuve avant de débourser une certaine somme. Le test peut représenter une certaine pédagogie par l'apprentissage autodidacte. Ils désirent en apprendre plus sur les soins mais n'ont confiance qu'en les dermatologues, ils se considèrent seuls juges et savent ce dont leur peau a besoin mieux que quiconque, hormis le dermatologue. L'ignorance et le manque de confiance freine bon nombre d'hommes et les rendent méfiants face au monde de la beauté

Les hommes sont tous différents, ils ont tous un rapport bien particulier à la beauté. Ils proviennent d'univers différents, ont chacun une histoire, mais il est possible de dégager des critères communs et des comportements spéciaux face au cosmétiques. L'utilisation de soins

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peut être inexistante comme passionnée, tous semblent méfiants au discours du marketing des cosmétiques masculins. L'utilisation d'un produit de beauté n'est jamais due au hasard, l'efficacité passant avant tout. Ils savent ce qu'ils veulent, et sont seuls juges de ce qui leur convient. Même si bien souvent, la femme a un rôle prépondérant dans l'utilisation voire l'achat de cosmétiques, ce sont tout de même les hommes qui les utilisent et ils restent seuls décideurs. Tous les hommes ont en commun la fidélité. Une fois qu'ils ont trouvé le produit qui les satisfait, ils n'en changent que rarement. Les hommes sont difficiles à séduire, mais une fois qu'ils ont trouvé leur compte dans un produit, ils y restent fidèles. Ils ne se tourneront vers un autre produit que s'ils trouvent plus efficace. Si leur produit remplit ses fonctions et tient ses promesses, alors il sera adopté par l'homme. Une femme sera bien moins fidèle à un produit qu'un homme. Mais un homme a besoin d'essayer le produit, de se l'approprier avant de l'adopter totalement. Les hommes sont globalement plus fidèles à un produit qu'à une marque. La qualité et l'efficacité le séduiront bien davantage qu'un discours. A l'inverse, les jeunes générations sont plus sensibles au discours qu'au produit, et se reconnaitrons plus aisément dans une marque avec qui ils ont des valeurs communes.

Les hommes sont encore une cible à conquérir, mais c'est un marché hétérogène, et long à séduire. L'homme aussi est maintenant soumis à des diktats et à une course à la jeunesse et à la beauté.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway