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La commission internationale des frontières et des eaux (IBWC) face aux enjeux de la préservation de l'environnement


par Clémence Léger
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 - Master Etudes Européennes et Internationales - Aire anglophone 2022
  

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Chapitre III - Efficacité de l'IBWC depuis 1944 : un nouvel outil à disposition

Le Traité de 1944

Cette section fournit une définition et une explication générale du Traité de 1944, créé pour aider l'IBWC à résoudre les problèmes et à mieux définir ses pouvoirs et ses limites. Pour résumer ce qui a été précédemment expliqué sur l'IBWC et le Traité de 1944, avec la signature de cet accord, la Commission de la frontière internationale (IBW), mise en place en 1889, est devenue l'IBWC. Elle était censée réglementer et imposer la livraison de l'eau du Colorado, du Rio Grande et du fleuve Tijuana entre les États-Unis et le Mexique. Ce traité prévoyait des exemptions possibles aux exigences de répartition de l'eau en cas de problèmes environnementaux majeurs, tels que les sécheresses causées par le drainage par exemple et les questions de salinité qui sont les principales difficultés survenant à la frontière. Il donne à l'IBWC les clés pour résoudre les différends relatifs à l'eau par le biais de Minutes. Les instances mexicaines et étatsuniennes doivent travailler ensemble pour résoudre les problèmes en élaborant des Minutes prévues pour agir directement là où les difficultés se posent. Il s'agit de mettre en place des règles et des décisions qui permettent de résoudre les questions d'eau à la frontière et celles liées à l'interprétation du Traité (Carter et al. 2018, 4). Elles intègrent la création de plateforme de consultation et l'organisation de missions d'enquête entre les deux instances.

Après 1944 donc, grâce à l'IBWC, les États-Unis et le Mexique ont pu engager des professionnels et des scientifiques pour appliquer le Traité de 1944 sur l'eau et décider de ses principes grâce à des missions d'enquêtes, entre autres. En outre, à cette époque, la force de l'IBWC était de moins en moins reconnue et la Commission avait besoin d'un nouveau traité pour lui ajouter plus de fonctionnalités et de pouvoirs dans la résolution des problèmes d'eau à la frontière.

Malgré les Minutes, la gouvernance de l'eau entre les États-Unis et le Mexique est restée compliquée et tendue après le Traité de 1944 et parfois même à cause de celui-ci. En dehors de l'obligation de fournir une certaine quantité d'eau par les États-Unis et le Mexique pour les fleuves du Colorado, du Rio Grande et la rivière Tijuana, le Traité, et notamment son Article 3, établit une hiérarchie de l'utilisation de l'eau en commençant par les utilisations domestiques et municipales, puis l'agriculture et l'élevage, puis l'énergie électrique, d'autres utilisations industrielles, puis la navigation, la pêche et la chasse et finalement toute autre utilisation définie comme bénéfique par l'IBWC (Umoff 2008, 76). Ainsi, le Traité ne mentionne ni la qualité de l'eau, ni l'écologie, ni les eaux souterraines, qui n'étaient pas essentielles à l'époque (Sánchez 2006, 131).

Le Traité prévoit également la construction de barrages et de canaux. Elle donne aussi de nouvelles prérogatives à l'IBWC, qui doit dès lors réaliser des analyses et des plans de contrôle des inondations, et également des études pour la production d'électricité provenant des barrages et réglementer l'exploitation et le maintien des réserves (Carter et al. 2018, 7).

Toutefois, à chaque fois que l'un des deux pays n'a pas été enclin à respecter sa partie du traité, des problèmes sont apparus. Par exemple, dans les années 1960, en raison de l'agriculture intensive aux États-Unis, le Mexique recevait une eau beaucoup trop salée pour les usages humains et agricoles (Carter et al. 2018, 10). Pour cette raison, il est essentiel d'étudier les problèmes environnementaux, économiques et politiques qui ont subsisté à la frontière ces dernières années et la manière dont les deux instances de l'IBWC y font face. Par exemple, il faut rappeler que le Traité de 1944 au paragraphe B de l'article 4 accorde au Mexique, s'il ne peut pas se permettre d'honorer le nombre d'acres-pieds qu'il est censé allouer, de demander le report de la dette de cinq ans, au cycle suivant (Sánchez 2006, 131). Cela signifie qu'un pays pourrait s'endetter pendant les cinq années suivantes et ne devoir rembourser ou donner de l'eau que lorsque cela lui est possible. Cet aspect du Traité a créé une crise hydro-diplomatique entre les deux pays, qui sera approfondie plus tard, puisque le Mexique n'a jamais donné les 350 000 acres-pieds d'eau en raison de plusieurs sécheresses auxquelles il a été confronté (Mumme et al. 2012, 17). Ainsi, le Mexique a violé les termes du traité pour s'adapter à la réalité à laquelle il faisait face. Dans tous les cas et avec la signature du Traité de 1944, les États-Unis ont été autorisés à utiliser davantage d'eau des rivières binationales que le Mexique. Cela est dû au contexte immédiat de la signature du Traité de 1944, à la puissance des États-Unis et aux facilités financières dont ils disposaient à cette époque, par rapport à celles du Mexique.

D'autre part, l'IBWC reçoit 29,4 millions de dollars de fonds pour différentes activités telles que la préservation du barrage d'Amistad et le contrôle des crues du Rio Grande ainsi que la reconstruction ou la réhabilitation de certaines infrastructures d'assainissement aux États-Unis et au Mexique (Seelke et Klein 2021, 29). Aujourd'hui, comme les problèmes de sécheresse, de salinité, etc. sont de plus en plus fréquents, l'IBWC doit les traiter et créer de nouvelles Minutes pour les régler. La Commission gère ainsi la résolution des problèmes liés à l'eau grâce au Traité sur l'eau de 1944, même si cette résolution est longue et ne suffit pas à certains acteurs. Anabel Sánchez considère notamment que tous les aspects liés aux ressources doivent être pris en compte :

« The integrated sustainable approach needed in the region should consider the sustainability of water resources taking into account the cross-border political, ecological, and social aspects, not just economic growth » (Sánchez 2006, 142).

Il est primordial de rappeler que le traité de 1944 a d'abord été signé à des fins économiques. Néanmoins, avec les problèmes récurrents liés à l'environnement et à l'écologie, il était important de commencer à intégrer ces facteurs dans les évaluations des politiques mises en place. Pour résoudre les problèmes, l'IBWC doit considérer un certain nombre d'éléments : les habitants vivant dans la zone et l'environnement du lieu.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon