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La commission internationale des frontières et des eaux (IBWC) face aux enjeux de la préservation de l'environnement


par Clémence Léger
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 - Master Etudes Européennes et Internationales - Aire anglophone 2022
  

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Etat des lieux des problèmes environnementaux dans les années 1990

Les années 1990 ont été une décennie particulière pour la gouvernance de l'eau entre les États-Unis et le Mexique. Le Mexique a dû faire face à de multiples sécheresses de son côté du Rio Grande et n'a pas pu livrer les 350 000 acres-pieds qu'il était censé fournir aux États-Unis en cinq ans (Mumme et al. 2012, 17). En outre, comme expliqué plus tôt, il était possible pour le Mexique de demander que la dette soit reportée sur le cycle suivant. Cependant, cela a engendré un problème important entre les deux pays puisque le Mexique n'a jamais remboursé ou n'a jamais donné les 350 000 acres-pieds d'eau demandés par les États-Unis, comme expliqué auparavant. Au cours de la décennie suivante, les agriculteurs texans ont été lésés et ont invoqué une violation du Traité sur l'eau de 1944 par le Mexique, qui a déclaré que la sécheresse extraordinaire à laquelle il avait été confronté était une circonstance extrême qui lui permettait de ne pas respecter cette partie du Traité. En ce sens, l'IBWC n'a pas pu résoudre l'impasse dans laquelle se trouvaient les deux pays. Les ministères des Affaires étrangères respectifs sont entrés dans ce conflit sans pouvoir l'arrêter ni le résoudre. Ces tensions se sont terminées par l'adoption par le Congrès étatsunien d'une résolution demandant au Mexique de payer sa dette (Mumme et al. 2012, 17). Cela pose la question de savoir si l'IBWC peut encore appliquer le traité ou non.

En outre, la plupart des désaccords entre les deux pays sont la conséquence de la non prise en considération, lors de la signature du Traité de 1944, des questions de qualité de l'eau ou de préservation de la biodiversité. En ce qui concerne l'eau du Colorado, les problèmes de salinité aux États-Unis ont toujours été très importants et désastreux pour le Mexique. Nicole T. Carter et ses co-auteurs mentionnent notamment dans leur article sur le partage des fleuves du Colorado et du Rio Grande que la salinité du Colorado a empêché son utilisation pour le Mexique : « In the 1960s, salinity in the Colorado River rose dramatically. Mexico was receiving water that was too salty for human, livestock, or agricultural uses » (Carter et al. 2018, 10). Même si le constat n'est plus aussi problématique aujourd'hui, notamment grâce à certaines Minutes de l'IBWC, puisque l'eau du Colorado reste salée, il arrive encore que le Mexique se retrouve avec de l'eau non utilisable, ce qui a été à l'origine de nombreux problèmes économiques, les agriculteurs ne pouvant pas l'utiliser.

En effet, comme ces problèmes environnementaux sont de plus en plus fréquents, l'IBWC doit y faire face et créer des Minutes pour les régler et spécialement depuis la fin des années 1990. L'IBWC facilite toujours la résolution des problèmes liés à l'eau grâce au Traité de 1944.

Le traité de 1944 a d'abord été signé à des fins économiques. Néanmoins, avec les problèmes d'eau encore plus récurrents liés à l'environnement, l'IBWC a finalement commencé à considérer ces évènements dans les évaluations des politiques mises en place. Pour résoudre les différends, l'IBWC a également pris en compte les habitants de la zone concernée par les problèmes environnementaux et les ONG, comme expliqué dans le chapitre I.

La préservation des ressources environnementales et hydriques demeure, aujourd'hui, un enjeu majeur dans une situation de dérèglement climatique croissant, d'activité humaine néfaste, de sécheresses qui se multiplient et de perte de biodiversité dans les eaux, comme l'atteste l'exemple du Colorado à la frontière États-Unis-Mexique. En effet, Natalie Triedman l'explique dans son article « Environment and Ecology of the Colorado River Basin » :

Development projects have altered natural processes related to the hydrology, ecology, and climate of the basin, which has interfered with ecological stability and contributed to population declines among many different plant and animal species (Triedman 2012, 90).

Selon les recherches menées par l'IBWC, les déchets et les sédiments qui s'écoulent du Mexique vers les États-Unis et inversement sont à l'origine de problèmes environnementaux dans la région frontalière. La capacité des systèmes de traitement des eaux usées n'a pas évolué en même temps que la croissance rapide de la population dans la région frontalière. En outre, le vieillissement des infrastructures d'assainissement existantes a entraîné une augmentation des problèmes d'entretien, tels que la rupture des canalisations. Cela signifie que les questions liées à la pénurie d'eau augmentent de façon exponentielle partout dans la région frontalière tandis que les anciennes infrastructures perdent en efficacité (Seelke et Klein 2021, 28). Ceci est critique dans une zone où l'eau devient un élément très convoité.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus