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Contention et psychomotricité. Intérêt du soin psychomoteur dans une unité de soins intensifs en psychiatrie adulte.


par Louise LOZANO PICCOLO
ISRP Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice - Diplôme d'état de sychomotricien  2019
  

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4.2 Psychomotricité et contentions pharmacologiques

« Intuitivement il semble que les techniques à médiation corporelle potentialisent l'effet du traitement psychotrope. » (Christodoulou, 2006, p. 8).

4.2.1 Potentialisation de l'effet du traitement psychotrope

Le psychiatre Alexandre Christodoulou suggère une hypothèse qui mériterait bien de faire l'objet d'une étude quantitative et qualitative. La question de cette potentialisation serait une perspective plus qu'intéressante au regard des risques d'effets secondaires qui peuvent aller jusqu'à engager le pronostic vital du patient. Nombre de patients en crise aigüe sont particulièrement résistants aux psychotropes et nécessitent l'augmentation des doses efficaces des traitements. Nous avons tout intérêt à nous saisir de ce qui permet de potentialiser l'effet des traitements dans le but d'en diminuer les doses efficaces. D'une part pour des raisons de sécurité, mais également dans le but d'offrir un soin le plus efficace possible.

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4.2.2 La relaxation

Reprenons la définition de la relaxation de R. Durand de Bousingen : « Les méthodes de relaxation sont des conduites thérapeutiques, rééducatives ou éducatives, utilisant des techniques élaborées et codifiées, s'exerçant spécifiquement sur le secteur tensionnel et tonique de la personnalité. La décontraction neuromusculaire aboutit à un tonus de repos, base d'une détente physique et psychique » cité par (Guiose, 2003, p. 7). On peut citer parmi les différentes méthodes les plus répandues le courant neurophysiologique avec la relaxation progressive de Jacobson, qu'il définit comme une psychopédagogie de la détente neuromusculaire. Il met en avant la prise de conscience de la corrélation entre la détente musculaire et la détente psychique. Un second courant est constitué de méthodes d'inspiration psychanalytique, comme Le Training Autogène de Shultz, la rééducation psychotonique d'Ajuriaguerra, la relaxation à induction verbale de Sapir et la relaxation psychomotrice de Giselle Soubiran, la méthode de relaxation et de mouvement de madame Guerda Alexander ou encore la méthode Feldenkrais.

4.2.3 Intérêts physiologiques

Le premier colloque international de relaxation (Hissard, 1897) conclut : « Les techniques de relaxation impliquent nécessairement une baisse du tonus musculaire et une adaptation respiratoire [...]. Il existe une corrélation entre les états de conscience et le tonus musculaire déterminée par la substance réticulée » cité par (Guiose, 2003, p. 21). Nous pouvons donc convenir que la relaxation a une action physiologique sur le niveau de tonus musculaire, les états de conscience et la respiration. Marc Guiose (2003), psychologue et psychomotricien, décrit les indices physiologiques observables des modifications des états de conscience, liées à la relaxation. Il insiste sur le fait que celles-ci sont volontaires et utilisées à des fins thérapeutiques. Il distingue deux ordres d'indices physiologiques de ces modifications d'états de conscience - périphérique et centrale. Les indices périphériques sont observables par diverses modifications physiologiques, telles que le rythme cardiaque, le rythme respiratoire, le tonus musculaire et les mouvements des yeux. Ces modifications physiologiques correspondent à l'activité du système parasympathique. Les indices centraux sont eux, observables à partir d'un Électro-Encéphalogramme (EEG) « La caractéristique la plus commune de tous les états de conscience modifiés est la présence d'un rythme alpha plus ou moins modifié de manière transitoire ou soutenue. On observe une augmentation de son amplitude, diminution de sa fréquence, extension vers les régions antérieures, stabilité ou glissement progressif vers le thêta

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et les ondes lentes du sommeil (delta). L'alpha est plus abondant chez des sujets pratiquant régulièrement une technique de modification de conscience volontaire. Globalement, l'état alpha correspond à une stabilisation du niveau d'énergie cérébrale, à une sorte d'eutonie. » (Guiose, 2003, pp. 24-25). Au-delà des modifications qu'entraine la pratique de la relaxation chez un sujet, quel peut être son intérêt chez un patient souffrant de troubles psychiatrique ? C'est ce que les psychiatres D. Servant, R. Logier, Y. Mouster et M. Goudemand (2009) explorent dans leur article. Ils démontrent l'intérêt de la relaxation pour pallier certaines perturbations physiologiques. La diminution de la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) chez les patients présentant un trouble psychiatrique traduit une perturbation des mécanismes physiologiques émotionnels. La VFC apparaît comme un bon reflet de la capacité du coeur à moduler son rythme en fonction des sollicitations internes et externes. Quelques études ont aussi montré une augmentation de la VFC par biofeedback utilisant des techniques de contrôle respiratoire, de relaxation et de méditation.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo