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Contention et psychomotricité. Intérêt du soin psychomoteur dans une unité de soins intensifs en psychiatrie adulte.


par Louise LOZANO PICCOLO
ISRP Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice - Diplôme d'état de sychomotricien  2019
  

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2.3 La contention en psychiatrie

La contention est une « Restriction, à des fins thérapeutiques, de l'espace évolutif d'un malade atteint de troubles mentaux. » (Palazzolo, Lachaux, & Chabannes, 2000, p. 90). On peut comprendre que cette mesure soit prise dans un but thérapeutique et englobe plusieurs formes de contentions. Restreindre l'espace évolutif d'un patient peut se faire de façon pharmacologique, environnementale ou encore physique. Cette notion de privation de liberté est encadrée par la loi (LOI n° 2011-803 du 5 juillet 2011) relative aux droits et à la protection

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des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge. La contrainte imposée par la loi concernant les démarches administratives, les mesures de surveillance des patients et les temps de reprise en équipes sont en miroir de la contrainte imposée au patient.

2.3.1 La contention - aspect règlementaire

Les deux indications de la Haute Autorité de Santé pour la contention sont l'hétéro- et l'autoagressivité majeures et non maîtrisables par d'autres moyens thérapeutiques. Nous pouvons citer ces autres moyens thérapeutiques tels que la parole et l'alliance thérapeutique avec les soignants, la contenance de l'équipe soignante formée à ces situations de gestion de la violence et un traitement sédatif efficace.

Nous pouvons décrire trois principales situations menant les patients à l'hétéroagressivité ou l'autoagressivité. La première situation concerne les patients « pour qui un recours à l'agir et notamment à l'autoagressivité qui est devenu un mode d'expression préférentiel [...] et l'unique moyen de gérer leurs angoisses et leurs frustrations. » (Azoulay & Raymond, 2017, p. 842)

Madame B. est une patiente de 25 ans en décompensation maniaque. Particulièrement intolérante à la frustration et avec une grande labilité thymique, chaque émotion la conduisait à frapper sur la porte de sa chambre de façon sthénique, faisant abstraction des risques de dommages corporels auxquels elle s'exposait. La pose des contentions lui a permis de prendre le temps de repérer ses émotions et de faire appel à ses ressources pour reconstruire une contenance interne.

La deuxième situation concerne les patients schizophrènes sous l'emprise d'un syndrome délirant (éléments étrangers dans le corps etc...). Ils peuvent se blesser dans le but d'extraire ces éléments étrangers dans leur corps. La dernière situation concerne les patients sous l'emprise d'un automatisme mental qui les pousse à se mettre en danger ou à mettre en danger autrui (Azoulay & Raymond, 2017, p. 842).

Monsieur D. est un patient de 20 ans. Lors de sa première décompensation, il vivait dans un petit appartement avec son frère. Il présentait des hallucinations acoustico-verbales qui lui répétaient de « tuer ». Il s'est alors enfermé dans la salle de bain tentant de calmer ses hallucinations. Cependant son frère força la porte de la salle de bain et monsieur D poussé par ses hallucinations lui asséna plusieurs coups de cutter jusqu'à ce que la lame se casse.

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Les recommandations de la Haute Autorité de Santé semblent circonscrire la contention physique à une mesure de sécurité ou de prévention, sans lui reconnaître de fonction thérapeutique propre. Mais « protéger les patients de ces violences qu'elles soient dirigées contre lui-même ou contre autrui, ne fait-il pas déjà partie du prendre soin ? » (Azoulay & Raymond, 2017, p. 843). Ces passages à l'acte violents sont, en psychiatrie, symptômes d'angoisses paroxystiques, de frustrations ingérables, de délire envahissant et suppriment tout libre arbitre des patients. Il est important de s'interroger sur la fonction des contentions pour éviter les dérives. Cependant s'interroger sur la dimension thérapeutique et leur « bonne utilisation » demande plus d'effort que de simplement les condamner au vu des dérives.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote