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Contribution du projet d’agroforesterie au développement durable des entités territoriales décentralisées. Cas du projet Gungu ii dans le secteur de Lukamba, province du Kwilu.


par Christian MUYAYA
Institut Facultaire de Développement - Licence en Sciences et Techniques de Développement 2018
  

Disponible en mode multipage

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République Démocratique du Congo

Ministère de l'Enseignement Supérieur et Universitaire

ARCHIDIOCÈSE DE KINSHASA

INSTITUT FACULTAIRE DE DEVELOPPEMENT

DEPARTEMENT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE DEVELOPPEMENT

B.P.15 KIN VII

2317, AVENUE SAÏO, C. KASA-VUBU/KINSHASA

CONTRIBUTION DU PROJET D'AGROFORESTERIE AU DEVELOPPEMENT DURABLE DES ENTITES TERRITORIALES DECENTRALISEES. Cas du Projet Gungu II dans le secteur de Lukamba, province du Kwilu.

Par

MUYAYA IYUNA Christian

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention de diplôme de Licence en Sciences et Techniques de Développement.

Option : Gestion de l'Environnement

et Assainissement

Directeur : Professeur MUKALA Célestin

Année académique 2017- 2018

i

Epigraphe

« Le changement climatique exige que nous agissions dans les délais les plus brefs pour confronter une menace envers deux groupes d'individus possédant une faible voix sur le plan politique : les pauvres du monde entier et les générations de demain ; l'avenir s'annonce orageux. »

Rapport sur le Développement Humain 2007-08, PNUD (2007)

ii

DEDICACES

A mes parents Ernest MUYAYA et Aimée KAYIBA, qui m'ont tout donné dans la vie ;

A mes frères et soeurs : PAMUKE IBOLOBOLO, Lydie MUYAYA, Ginive MUYAYA, Patricia MUYAYA, Jules MUYAYA, Paul MUYAYA, Badra MUYAYA, Marie-France MUYAYA, ensemble, nous avons appris l'affectivité auprès de nos parents.

Je dédie ce présent mémoire.

MUYAYA IYUNA Christian

iii

REMERCIEMENTS

Ce travail rentre dans le cadre de mémoire de fin d'études pour l'obtention du Diplôme de Licence en Sciences et Techniques de Développement, option Gestion de l'Environnement et Assainissement à l'Institut Facultaire de Développement (IFAD/Archikin) ; et a pour objectif l'analyse de la contribution du projet d'agroforesterie Gungu II au développement durable du secteur de Lukamba, territoire de Gungu, province du Kwilu en République Démocratique du Congo. Le présent mémoire constitue un aboutissement d'une période pleine d'événements, de découvertes, et d'émotions. Tout au long du parcours de la préparation de cette recherche, nous avons eu la chance de trouver de différentes personnes dont leurs directives intarissables et leur écoute ont constitué un soulagement indispensable à nos efforts.

Tout d'abord, nous tenons à remercier le bon Dieu, pour m'avoir accorder le souffle de vie et pour m'avoir permis d'atteindre mon objectif.

Nous remercions les autorités académiques de l'Institut Facultaire de Développement, qu'ils trouvent dans ce travail l'expression de notre gratitude. Il s'agit notamment du Recteur, le Professeur Abbé Emmanuel EYENGA DJOLIE, le Secrétaire Général Académique, l'abbé Victor NTAMBWE MAKENGA et le Secrétaire Général Administratif, l'abbé MUSINU Pérenne, et aux professeurs, chefs de travaux et Assistants.

Nous aimerions beaucoup remercier monsieur le professeur MUKALA WA MULUABA Célestin pour nous avoir fait l'honneur de diriger cette recherche et de nous avoir encadré, car ce travail n'aurait pu être réalisé sans ses critiques judicieuses et fructueuses qui ont beaucoup participé à son amélioration et aussi pour sa patience au cours de son élaboration. Nous avons beaucoup appris de lui et ces remerciements ne sauraient être à la hauteur de mon respect et de ma gratitude envers lui.

Nous aimerions également souligner l'apport de monsieur le CT. BILABILA Bienvenu, pour ses efforts colossaux dans le domaine de développement et environnement ainsi qu'en matière du projet qui ont permis l'enrichissement de ladite rédaction.

Nos remerciements s'adressent aussi à monsieur ITUMBU Willy Blaise, coordonnateur de la CPDA/ONGD, toute son équipe ainsi qu'aux membres du Projet d'Agroforesterie Gungu, pour avoir disposé le temps pour nous et nous avoir fourni une diversité d'informations et des données servant dans ce mémoire. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude et reconnaissance.

iv

Nous voudrions également remercier les dirigeants de l'Institut Supérieur d'Agroforesterie et Gestion de l'Environnement (ISAGE/ATEN) à l'occurrence le Chef de section Guy NDEKE pour nous avoir accordé des séances débats sur l'agroforesterie et le développement durable avec les étudiants.

Nos remerciements s'adressent aux oncles et tantes maternels et paternels, cousins et cousines : Chantal KAYIBA, Cécile KAYIBA, Fiston KAYIBA, Théodore MUYAYA, Marie MUYAYA, Jeannette KANANA, Jeannette MIHUTU sans oublié mes proches : Monsieur NKAMBA Amos, Christian MUKOSO, Jackson BISENGETE, Ir. Dominique MBUKU, Ir. Rachel MBANA, Ir. Michaël KUBANDI, Benoni MATUNGULU, Marlène MANDUNDU, Lisette FUBA, Emmanuel MUSUYU, NGEMBA Thaï, Robert MUNENE, Guy IMBENI...

v

LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES

1. A.S.B.L. : association sans but lucratif

2. CADIM : Centre d'Appui au Développement Intégral de Mbankana

3. CNUED : Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement

4. CP : Communauté Paysanne

5. CPDA : Comité Paroissial pour le Développement d'Aten

6. FAO : l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

7. FEFAK : Fédération des Fermiers Agro-forestiers de Kwilu

8. FHS : Fondation Hanns Seidel

9. GIEC : Groupe Intergouvernemental des experts sur l'Evolution du Climat

10. IIAT : Institut International d'Agriculture Tropical

11. ICRAF : Centre International des Recherches pour l'Agroforesterie

12. IGC : Institut Géographique du Congo

13. IFAD : Institut Facultaire de Développement

14. ILD : Initiatives Locales de Développement

15. INADES FORMATION

16. INERA : l'Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomique

17. ISAGE : l'Institut Supérieur d'Agroforesterie et Gestion de l'Environnement

18. ISP : Institut Supérieur Pédagogique

19. OCDE : Organisme pour la Contribution au Développement et Environnement.

20. ONG : Organisation Non Gouvernementale

21. ONGD : Organisation Non Gouvernementale pour le Développement

22. OPD : Organisations Paysannes de Développement

23. PIB : Produit Intérieur Brut

24. pH : Potentiel d'hydrogène

25. PNUD : Programme des Nations unies pour le développement

26. PK : Point kilométrique

27. RDC : République Démocratique du Congo

28. SAPE : Sylvoarable Agroforestery For Europe

29. SDDR : Service Diocésain pour le Développement Rural

30. SIG : Système d'Information Géographique

31. SNV : Service National de Vulgarisation

vi

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Répartition de la population du secteur de Lukamba par groupement 2015..............................................................................................40

Tableau n°2 : Répartition de la population de Lukamba par âge et par sexe en 2015...................................................................................................................43

Tableau n°3 : Partenariat réalisé.......................................................................52

Tableaux n°4 et 5 : résultats d'enquête..................................................63-64

Tableau n°6 : Production du manioc par Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg. 2015....................................................................................................67

Tableau n°7 : Production du manioc par Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg. 2016....................................................................................................68

Tableau n°8 : Production du manioc par Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg. 2017...................................................................................................69

Tableau n°9 : Evaluation des autres produits agricoles par Site (CP) en Kg 2014...................................................................................................................71

Tableau n°10 : Evaluation des autres produits agricoles par Site (CP) en Kg 2015...................................................................................................................72

Tableau n°11 : Evaluation des autres produits agricoles par Site (CP) en Kg 2016...................................................................................................................74

Tableau n°12 : Evaluation des autres produits agricoles par Site (CP) en Kg 2017...................................................................................................................75

Tableau n°13 : Production globale de sites agro forestiers/secteur Lukamba en Kg 2014-2017....................................................................................................76

Tableau n°14 : Production du miel des sites agro-forestiers dans le secteur de Lukamba en Kg de 2016 et 2017......................................................................78

Tableau n°15 : Production de la braise des sites agro-forestiers dans le secteur de Lukamba en Kg, 2017...................................................................................79

Tableau n°16 : Evaluation monétaire des productions des sites agro-forestiers en Franc Congolais (FC), 2017..........................................................................81

Tableau n°17 : Evaluation des soins symptomatiques de la tuberculose de 2013-2017 au centre de santé Aten..................................................................85

Tableau n°18 : Evaluation des personnes malnutris admises et accompagnées au centre Nutritionnel Marie-Quentin d'Aten, 2013-2017.................................85

Tableau n°19: Nombre de repas par jour/ménage enquêté.............................86

Tableau n°20 : Espèces floristiques et fauniques dans les sites agro-forestiers du secteur de Lukamba.....................................................................................90

Tableau n°21 : Incendies des feux de brousse de Fermes/Sites Agro-forestiers de 2013 à 2017..................................................................................................92

vii

Tableau des parties concernées......................................................................106

Tableau des sondages.....................................................................................111

LISTE DES FIGURES

Figure 01 : Cartographie du territoire de Gungu............................................30

Figure.02 : Vues de la cartographie de la province du Kwilu, territoire de Gungu, Secteur de Lukamba..............................................................................31

Figure 03 : Division administrative du Secteur de Lukamba.............................33

Figure 04 : Répartition de la population de Lukamba par groupement............41

Figure 05 : Répartition de la population de Lukamba par âge et par sexe en 2015...................................................................................................................49

Figure 06 : Organigramme du CPDA.................................................................60

LISTE DES PHOTOS (Annexes)

Photo 01 : vue des plantations agro-forestières

Photo 02 : Vue d'une Ruche, site d'Ongam, 2018

Photo 03 : Vue de produits du miel, site Ibansi, 2017

Photo 04 : Vue du Four de la carbonisation, site Amfusa, 2018

Photo 05 : Vue des Sacs de braises au point de vente : site Mabaya Tatu, 2018

Photo 06 : Vue de la pancarte du Dépôt au PK 600, 2018

Photo 07 : Vue du Dépôt de vente au PK 600, 2018

Photo 08 : vue des cossettes de manioc, Ménage Mundongo, site d'Amfusa 2018

Photo 09 : vue des Sacs de manioc, Dépôt de vente au PK 600, 2018

Photo 10 : Les exploitant(e)s aux champs, site Ferme Mimpiya 2018

Photo 11 : Vue du Pont construit par le Projet Gungu II

Photo 12 : Vue de l'Attelage, Boeufs de trait servant au labour

Photo 13 : Vue d'Incendie : feu de brousse, site Mazinga, 2017

Photo 14 : Vue d'Incendie : feu de brousse, site Mabaya Tatu, 2017

Photo 15 : Vue de la santé des enfants qui consomment le niébé produit par le CPDA, ménage chef du site d'Amfusa, 2018

1

INTRODUCTION GENERALE

0.1. DEFINITION, CHOIX ET INTERET DU SUJET

0.1.1. Définition

La mauvaise gestion ou la gestion écologiquement moins prudente des ressources naturelles, en général et des ressources forestières, en particulier à travers une pression démographique galopante afin de satisfaire aux besoins énergétiques des populations, a conduit à la fragilité des écosystèmes forestiers, au phénomène d'effet de serre, à la pénibilité alimentaire et tant d'autres.

Cette situation n'épargne pas le secteur de Lukamba dans la province du Kwilu.

Et pour permettre la résilience de la population de ce secteur aux effets néfastes de la savanisation due à la pression humaine sur les écosystèmes forestiers déjà fragiles, un projet d'économie verte dite d'agroforesterie a été mis sur pied.

C'est pourquoi, la présente étude analyse la contribution de ce projet au développement écologico-économique et social du secteur de Lukamba.

0.1.2. Choix et intérêt du sujet

Les actions et/ou activités entreprises par l'homme pour sa survie et le développement de son milieu doivent être en harmonie avec la nature.

Pour que le développement n'affecte pas négativement l'environnement, l'homme, par ses actions, doit prendre en compte les ressources environnementales. Pour y éviter sinon réduire des problèmes environnementaux, liés au changement climatique et à la pauvreté de la population.

Etant donné que le secteur de Lukamba présente un écosystème forestier très fragile et face aux besoins énergétiques et alimentaires que ces ressources limitées doivent pourvoir à la demande de cette population, la présente étude trouve son choix d'analyser les réalisations du projet d'agroforesterie en faveur de la résilience de la population de Lukamba face au changement climatique et à la pauvreté.

L'intérêt de notre étude se fonde sur le fait que le résultat de l'analyse des réalisations du projet d'agroforesterie Gungu II dans le secteur Lukamba permettra tant à la population qu'aux parties prenantes, aux chercheurs et aux législateurs d'exploiter les points forts et faibles pour la prise de décisions allant dans le sens du secteur.

2

0.2. REVUE DE LA LITTERATURE

Notre thème s'inscrit dans la suite logique des études antérieures effectuées par d'autres chercheurs dans ce domaine :

§ En 2007, une équipe de chercheurs conduite par Mr. Sena Kwaku ADESSOU a travaillé sur « l'Agroforesterie, une pratique viable dans l'adaptation aux changements climatiques en Afrique de l'Ouest ». A travers leurs analyses des données, il ressort que les pratiques agro-forestières seraient l'une des meilleures options d'adaptation aux changements climatiques1(*).

§ ROCHELEAU D., et al. (1994), dans « Agroforesterie en Afrique Tropicale sèche » montrent que l'agroforesterie est évoquée par des chercheurs et planificateurs de l'environnement et de développement comme solution aux problèmes de l'Afrique rurale2(*).

§ Dans le cadre du projet de développement de l'agroforesterie du SAPE (Sylvoarable Agroforestery For Europe) 2006-2011, des résultats ont révélé que les agriculteurs ont un besoin important de soutien technique pour la mise en place et la gestion de leurs parcelles agricoles comme un meilleur respect de l'environnement3(*).

§ PINDO G., (1996), « contribution des ONGD dans le milieu paysan : cas de l'ANSI à Ginzaji, zone de Gungu », analyse que l'influence de cette ONGD est centrée sur le développement endogène et conseille aux associations accompagnées à se prendre en charge à cause de l'inertie de l'Etat4(*).

§ NGAMBA O., (2014), « Impact socio-économique et environnemental du projet Agroforesterie Gungu I : Cas de la zone d'action l'ONGD Comité Paroissial de Développement d'Aten (CPDA), secteur Lukamba », a confirmé que les pratiques agro-forestières contribuent à l'adaptation de l'agriculture aux sols sablonneux des savanes herbeuses et répondent aux multiples besoins des paysans5(*).

3

Notre étude analyse la contribution du projet d'agroforesterie au développement durable des entités territoriales décentralisées. Cas du Projet Gungu II dans le secteur Lukamba, province du Kwilu.

0.3. PROBLEMATIQUE

L'observation au quotidien de notre environnement écologique et les éléments qui le constituent (air, eau, terre..), nous invitent à réfléchir sur le devenir du capital naturel que nous léguerons aux générations futures : des ressources hydrauliques surexploitées, de l'air pollué, des sols dégradés, des zones rurales détruites par l'envahissement de l'urbanisation, des océans et des mers polluées, des ressources minières et énergétiques maladroitement utilisées, de la faune et de la flore en voie d'extinction, de l'improductivité agricole...

Après la sensibilisation de l'homme à tous ces problèmes environnementaux et aux méfaits de ses activités économiques sur son environnement, le passage aux actions correctives s'est avéré nécessaire. Les actions préventives à toute éventuelle destruction de notre environnement écologique sont encore plus importantes et commencent notamment par la promotion de l'environnement et par des actions socio-économiques, dites de développement durable.

Depuis la conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED) tenue à RIO de Janeiro en Juin 1992, les questions de changements climatiques occupent une place importante dans la protection de l'environnement, aussi bien au niveau des pays industrialisés qu'au niveau des pays en développement, avec diverses mesures visant à en atténuer les effets et à s'y adapter6(*).

Les populations des pays en développement sont très démunies et souffrent tout particulièrement des répercutions du dérèglement climatique car leur survie dépend directement de l'espace naturel, de l'agriculture, des ressources en eau qui sont gravement perturbées par les changements climatiques.

4

Ainsi, la lutte contre les effets négatifs des changements climatiques doit être une partie intégrante du processus de développement socio-économique des pays concernés, avec comme axe central la lutte contre la pauvreté au simple fait que la réduction de la pauvreté et le développement durable demeurent des priorités fondamentales à l'échelle de la planète7(*).

Selon le quatrième rapport d'évaluation du Groupe Intergouvernemental des experts sur l'Evolution du Climat (GIEC) publié en 2007, les communautés pauvres seront les plus vulnérables de fait de leurs capacités d'adaptation limitées et de leur grande dépendance aux ressources à forte sensibilité climatique telles que les ressources en eau et les systèmes de production agricole8(*).

En République Démocratique du Congo, en général et dans le secteur de Lukamba en particulier, les problèmes environnementaux se posent beaucoup plus en termes de destruction des principaux biomes (écosystèmes) à savoir : les eaux, les forêts, les savanes et les sols qui devraient pourtant coexister harmonieusement dans un même système.

Par leurs pratiques aussi bien traditionnelles que modernes, les habitants du secteur de Lukamba se trouvent être au centre de la rupture de l'équilibre environnementale. Cette dernière se traduit essentiellement par le fait que les sols sont érodés, les forêts et les savanes décimées et dégradées, la faune et la flore menacées d'extinction et l'alimentation des ressources en eau perturbée9(*).

Les principaux facteurs de cette dégradation des ressources naturelles sont : l'agriculture itinérante sur brûlis, la pratique de feu de brousse, l'exploitation forestière informelle (bois d'oeuvre), l'exploitation du bois de chauffe et charbon de bois (l'utilisation de l'énergie de la biomasse), les constructions non durables, la pollution des eaux, l'élevage extensif, l`explosion démographique, etc.10(*)

5

Du point de vue pédologique, Le secteur de Lukamba a un sol sablonneux, pauvre ne permettant pas une bonne production agricole (manioc, etc.). Ses quelques galeries forestières surexploitées, déboisées et complètement décimées laissent la place aux cultures de riz et ananas. Cette situation alarmante a occasionné la disparition des nombreuses espèces tant végétales qu'animales telles qu'Afromomum sp, Anisophylle aguangensis, Chryphyllum lacourtianum, Cola acuminata, Canarium Schweinfurthii, Landolphia lanceolata, olax virides, à cause de la destruction complète de leur habitat11(*).

Les cours d'eau (rivières) qui longent le secteur de Lukamba ne répondent plus aux normes de potabilité suite aux diverses pollutions provoquées par l'élevage extensif d'une part et les rouissages de manioc d'autre part. On y constate la rareté voire l'extinction de plusieurs espèces animales notamment Anqulla angulla (anguille), Crocodylus ou Osteolaenus sp (crocodile), Sus scrofa (sanglier), Panthera leo (lion), Sciurus vulgaris (écureuil) et la diminution de débits d'eau dû à l'ensablement12(*).

Ses étendues de savanes connaissent chaque fois les feux de brousse intempestifs (surtout pendant la saison sèche), occasionnés par les ruraux afin d'attraper certains rongeurs (rats, castor, etc.); cela laisse le sol nu à la merci des rayons solaires, occasionnant ainsi l'érosion tant hydrique qu'éolienne, la dégradation du sol, l'improductivité agricole, la perte de la biodiversité et l'insatisfaction des besoins de tout genre.

La pénurie en bois de chauffe et charbon de bois pour la préparation de la nourriture ; le bois d'oeuvre pour la fabrication des meubles et la construction des maisons ainsi que la recherche des terres cultivables pour une bonne production agricole poussent la population à franchir de grandes distances pour satisfaire ses besoins quotidiens ci-haut évoqués13(*).

La population de Lukamba vit dans des conditions misérables où l'on trouve plusieurs familles vivant dans des cases construites (murs et toitures) en pailles d'une part ; des malnutris dû à la famine qui frappe une grande partie du secteur ainsi que la pauvreté, l'abandon et la non scolarisation des enfants, les grossesses et mariages précoces, les naissances non désirées et la délinquance juvénile pour ne citer que ceux-ci, de l'autre part14(*).

6

Il y a de cela plus de 5 ans que l'UE a financé par le biais de la Fondation Hanns Seidel le projet d'agroforesterie de Gungu, territoire situé à 200 km de la ville de Kikwit dans la Province du Kwilu. Le premier a été exécuté du 1er avril 2009 au 31 mars 2013 avec un système agro-forestier en Acacias sur une étendue de 941 hectares. Les meilleurs résultats ont permis au bailleur de financer la seconde phase de 2013 à 2017, projet faisant l'objet de notre étude, soit au total 1.777,5 hectares dont 872 pour le Secteur de Lukamba (étendue de notre étude)15(*).

Le présent travail se veut d'analyser la contribution à travers les réalisations du projet d'agroforesterie Gungu II sur l'amélioration des conditions écologico-économico-sociales de la population du secteur de Lukamba. Partant de là, nous nous sommes posé trois (3) questions, une fondamentale et deux autres supplémentaires :

1. Est-ce que la présence du projet d'agroforesterie Gungu II a-t-elle contribué au développement économico-socio-culturel et écologique de la population du Secteur de Lukamba ?

2. Existe-t-il le problème de la savanisation des écosystèmes du secteur de Lukamba ?

3. Quels en sont les méfaits observés après pression de la population sur les écosystèmes forestiers déjà fragile du secteur de Lukamba ?

0.4. HYPOTHESES

Pour répondre aux préoccupations formulées dans la problématique, notre travail a retenu les hypothèses suivantes :

1. L'intervention du projet sur le plan socio-culturel donnerait de l'emploi et changerait les comportements de la population face à l'environnement à travers la réalisation des revenus ménagers par l'exploitation agro-forestière.

2. Dans le secteur de Lukamba, il y aurait existé un sérieux problème de savanisation à la suite d'intenses pressions humaines sur les écosystèmes déjà fragiles. Alors que selon les experts du Centre International des Recherches pour l'Agroforesterie (ICRAF), basé à Nairobi : les agriculteurs africains peuvent augmenter leur production alimentaire s'ils évitent la dépendance excessive aux engrais et aux pesticides et pratiquent une intensification de l'agriculture, ce qui signifie faire pousser davantage de nourriture sur une même superficie, par le biais d'approches naturelles et préservatrices des ressources notamment l'agroforesterie16(*).

3. 7

Plusieurs méfaits seraient observés dans le quotidien de la population tels que : l'appauvrissement des sols avec conséquence le faible rendement des cultures, la migration des animaux sauvages, la malnutrition, la sous-alimentation et la pauvreté.

05. OBJECTIFS DE L'ETUDE

Notre travail a deux objectifs à savoir : l'objectif global et les objectifs spécifiques.

05.1. Objectif global

La présente étude a comme objectif global d'analyser la contribution du projet d'agroforesterie Gungu II au développement durable du Secteur de Lukamba.

05.2. Objectifs spécifiques

Notre étude vise les objectifs spécifiques suivants :

Ø prouver si l'agroforesterie est un système écologico-économique et social pouvant répondre aux problèmes notamment la dégradation du sol, la déforestation, la famine, la pénurie en bois de chauffe et bois d'oeuvre, les constructions non durables, et tant d'autres auxquels font face les populations du secteur de Lukamba ;

Ø Montrer que l'intégration de l'agroforesterie dans le territoire de Gungu, en général et le secteur Lukamba, en particulier par la Fondation Hanns Seidel a :

- augmenté la production agricole et résolu le problème de la famine,

- 8

résolu le problème de la pénurie en bois de chauffe, charbon de bois et bois d'oeuvre,

- réduit la pauvreté de la population

- amélioré les conditions de vie des paysans du secteur Lukamba ;

Ø analyser l'influence positive du projet d'agroforesterie Gungu II aux populations environnantes.

06. DELIMITATION DE L'ETUDE

Toute recherche scientifique est toujours limitée dans l'espace et dans le temps.

Sur le plan spatial, notre travail a comme rayon d'étude, le Secteur de Lukamba dans le territoire de Gungu, province du Kwilu.

Du point de vue temporel, cette étude collecte et analyse les données allant de 2013 à 2017, soit 5 ans de réalisation du projet d'agroforesterie Gungu II.

08. METHODES ET TECHNIQUES

Si la méthode est une voie à suivre, une démarche à entreprendre au niveau intellectuel pour atteindre les objectifs poursuivis et arriver jusqu'à vérifier les hypothèses, une technique est un instrument qui permet de récolter des données.

08.1. Méthodes

Toute recherche ou application de caractère scientifique en sciences sociales comme dans les sciences en général, doit comporter l'utilisation des procédés rigoureux, bien définis, transmissibles, susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions, adaptés au genre de problèmes et de phénomènes. Ce travail a fait appel à deux méthodes à savoir la méthode systémique et la méthode analytique.

a. Méthode systémique

Notre sujet étant vaste et complexe, la méthode systémique est notre méthode de travail par excellence. Cette méthode ne renonce pas, ne découpe pas, ne trie pas pour représenter. Elle autorise au contraire à entrer dans la globalité pour l'avoir et le décoder dans toute l'ampleur qu'elle offre.

9

L'environnement en tant que système, est tributaire de concepts et des lois qui caractérisent tout système : totalité et émergence, interaction, organisation, complexité, dynamique, évolution. Le système doit aussi se maintenir, assurer sa stabilité dynamique et sa régularité17(*).

La solution aux problèmes environnementaux doit adopter une vue globale, synthétique et intégrée. L'analyse des problèmes liés à l'environnement doit donc se faire en tenant compte du principe « tout est lié à tout ».

Dans notre étude, la méthode systémique nous a permis de déterminer, d'appréhender l'interdépendance des différentes composantes de l'environnement et combien la perturbation d'une composante peut entrainer la dégradation de tout système de vie.

b. Méthode analytique

Cette méthode est définit comme « une analyse systématique des toutes les informations ainsi que les données récoltées »18(*).

Elle nous a permis d'analyser des nombreuses données qui ont été recueillies grâce au questionnaire et aux entretiens avec certains responsables et membres de l'ONGD/CPDA, de la FHS et les paysans du secteur de Lukamba. Aussi, analyser la contribution du projet d'agroforesterie Gungu II dans l'amélioration des conditions de vie de ces populations paysannes.

08.2. Techniques

1. Recherche documentaire : celle-ci est orientée vers une fouille systématique de tout ce qui est écrit en relation avec le domaine de recherche. Pour la documentation, nous avons consulté les ouvrages dans les bibliothèques de l'IFAD/Archikin, de l'ISP Kikwit, de l'ISAGE/Aten,......, ainsi que les services administratifs du secteur de Lukamba, du Territoire de Gungu, de la fondation Hanns Seidel et du CPDA/ONGD.

2. Observation : elle a constitué pour nous la plus importante des techniques utilisées pour recueillir les données nécessaires à ce travail. Cette technique a permis de rendre compte des actions menées par les exploitants Agro-forestiers qui travaillent dans le CPDA. En ce qui nous concerne nous avons utilisé plus l'observation participante dans laquelle nous nous sommes investis totalement dans la situation étudiée. C'est ce qui nous a assuré une grande proximité et augmenté nos chances à bien suivre la situation que nous voulons analyser ;

3. 10

L'enquête par questionnaire (interview et entretiens): cette technique a permis de tenir conversation avec nos enquêtés afin de recueillir les informations fiables en rapport avec l'objet de recherche. Il a été question d'un contact et/ou d'un questionnaire d'enquête adressé aux membres et responsables du CPDA, ceux de la Fondation Hanns Seidel et autres personnes (paysans) en vue de comprendre le sens des informations retrouvées dans leurs rapports des activités et autres réalités du milieu ;

4. La webographie : l'internet est une nouvelle technologie de l'information et de la communication indispensable au 21e siècle. Notons cependant qu'une autre partie des données prises en compte dans ce travail, a été tirée de l'internet à travers son moteur de recherche Google qui nous a fourni différents sites ; notamment du domaine de l'environnement, développement durable, l'agriculture et l'agroforesterie.

· L'approche cartographique et le Système d'Information Géographique (SIG) : elle a rendu possible la localisation de certains aspects, notamment le secteur de Lukamba, les sites agro-forestiers du CPDA. Et quelques photographies illustrant les faits saillants ;

Tous ces documents précités et sites internet nous ont servi à la rédaction de ce travail.

09. STRUCTURE DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion générale, notre mémoire comprend quatre chapitres :

Ø Le premier concerne les considérations générales ;

Ø Le deuxième présente la zone d'étude, le Comité Paroissial de Développement d'Aten (CPDA) et le projet Gungu II ;

Ø Le troisième parle de la contribution du projet d'agroforesterie Gungu II au développement durable du secteur de Lukamba ;

Ø Enfin, le quatrième traite le dossier projet de développement.

11

CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS GENERALES

Ce chapitre définit quelques mots clés et présente les généralités sur les entités territoriales décentralisées, l'agroforesterie et le développement durable.

1.1. Définition de concepts

1.1.1. Contribution

Le terme « contribution » peut revêtir plusieurs sens selon les domaines dans lesquels il est employé. Le terme contribution comme étant « participation, apport, concours, collaboration à une oeuvre collective, littéraire ou scientifique »19(*).

1.1.2. Analyse

Le terme analyse vient du verbe « analyser » qui signifie, examiner en ses différentes parties ou résumer un écrit en ses différentes parties20(*).

1.1.3. Réalisations

Le terme réalisation désigne l'action de réaliser (rendre réel et effectif ; construire, élaborer quelque chose qui était à l'état de projet, de pensée) ou le résultat de cette action21(*).

1.1.4. Projet

On appelle projet, un ensemble finalisé d'activités et d'actions entreprises dans le but de répondre à un besoin défini dans des délais fixés et dans la limite d'une enveloppe budgétaire allouée22(*).

Ainsi un projet étant une action temporaire avec un début et une fin, mobilisant des ressources identifiées (humaines et matérielles) durant sa réalisation, celui-ci possède également un coût et fait donc l'objet d'une budgétisation de moyens et d'un bilan indépendant de celui de l'entreprise. On appelle « livrables» les résultats attendus du projet23(*).

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La difficulté dans la conduite du projet réside en grande partie dans la multiplicité des acteurs qu'il mobilise. En effet, contrairement aux projets personnels ou aux projets internes à faible envergure pour lesquels le besoin et la réponse à ce besoin peuvent être réalisés par la même personne ou par un nombre limité d'intervenants, dans un projet au sens professionnel du terme, l'expression du besoin et la satisfaction de ce besoin sont portés par des acteurs généralement distincts24(*).

De cette manière, il est nécessaire de s'assurer tout au long du projet, que le produit en cours de réalisation correspond clairement aux attentes du «client». Par opposition au modèle commerçant traditionnel (vendeur/acheteur) où un client achète un produit déjà réalisé afin de satisfaire un besoin, le projet vise à produire une création originale répondant à un besoin spécifique qu'il convient d'exprimer de manière rigoureuse. Cette expression des besoins est d'autant plus difficile que le projet n'a généralement pas d'antériorité au sein de l'entreprise étant donné son caractère novateur. A l'inverse, il est généralement difficile de faire abstraction des solutions existantes et de se concentrer uniquement sur les besoins en termes fonctionnels25(*).

1.1.5. Entité territoriale décentralisée

Une entité territoriale décentralisée est définie comme entité de base de l'organisation territoriale de l'Etat, toute collectivité ou entité territoriale réfère aux éléments constitutifs suivants : un territoire, un nom, une communauté humaine et des organes administratifs26(*).

La décentralisation, comme on peut le croire, n'est pas une notion récente. Elle est le fruit des différentes évolutions et mutations qu'ont connues plusieurs Etats qui sont passés d'une administration centrale à une administration décentralisée, instituant dès lors, un pouvoir qui part de la base vers le centre en rapprochant plus les administrés de l'administration et cela dans le but de favoriser au mieux le développement socioéconomique des collectivités locales.

La RDC n'a pas échappé à cette situation. Le constituant de 2006 a consacré la décentralisation dans notre pays. L'article 3 de la constitution dispose en effet : « Les provinces et les entités territoriales décentralisées sont dotées de la personnalité juridique et sont gérées par les organes locaux. Ces entités territoriales décentralisées sont : la ville, la commune, le secteur et la chefferie. Elles jouissent de la libre administration et de l'autonomie de gestion de leurs ressources économiques, humaines, financières et techniques»27(*).

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En application des dispositions constitutionnelles, le législateur a aussi édicté la loi organique n°08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les provinces28(*).

Parler des entités territoriales décentralisées c'est faire allusion à l'autonomie dont jouissent ces dernières, laquelle autonomie prend souvent trois formes cumulatives dans la décentralisation : l'autonomie juridique, l'autonomie organique et l'autonomie financière29(*).

Le professeur VUNDUAWE, lui, définit la décentralisation sous trois aspects :

- Sous l'aspect économique :

La décentralisation territoriale considère toute entité décentralisée comme une entité économique autonome gérée par les citoyens vivant sur le territoire.

- Sur le plan politique :

La décentralisation signifie démocratiser, c'est-à-dire associer le peuple à la discussion et à la gestion des affaires publiques ; c'est également la formation du citoyen qui s'intéressera plus facilement et comprendra plus aisément les problèmes locaux.

- Sous l'angle juridique et administratif :

Elle est le fait de transformer les centres d'exécution qui étaient la région et les entités administratives en centres de décision et de responsabilité30(*).

Traditionnellement on distingue deux sortes de décentralisation : la décentralisation territoriale et la décentralisation technique ou par service.

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A. La décentralisation territoriale

Elle est un procédé technique qui consiste à confier la gestion de l'ensemble des intérêts provinciaux et locaux à des autorités provinciales ou locales dotées, vis-à-vis du pouvoir central, de l'autonomie organique. Et ces autorités locales jouissent, en effet, d'un pouvoir réel de décisions sur l'ensemble du territoire de l'entité concernée.

B. La décentralisation technique ou par service

Pour Debbasch, l'on parle de la décentralisation technique lorsque la personnalité morale est conférée à un service déterminé, détaché de ce fait, de la masse des services de l'Etat. Autrement dit, la décentralisation est technique, quand la loi confère la personnalité juridique et l'autonomie financière à un service public spécialisé dans la gestion d'une activité donnée ; elle est territoriale, quand cette reconnaissance par la loi, de la personnalité morale et de l'autonomie financière est accordée à une entité intra étatique31(*).

1.1.6. Secteur de Lukamba

Le secteur est une entité territoriale décentralisée qui précède la chefferie et la localité en République démocratique du Congo.

Le secteur de Lukamba qui fait l'objet de cette étude est situé dans la partie Nord du Territoire de Gungu. C'est l'un des douze secteurs de ce territoire, dans la province du Kwilu, en République Démocratique du Congo ; à une distance de 69 km de la ville de Kikwit sur la route nationale n°1 qui traverse du Nord vers le Sud-Est32(*).

1.2. GENERALITES SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET L'AGROFORESTERIE

1.2.1. Le Développement durable

Depuis Hiroshima (1945), l'homme a pris conscience de sa capacité à s'autodétruire. Jusqu'aux années soixante, les questions d'environnement sont reléguées au second plan. Les politiques environnementales sont pour l'essentiel sectorielles. Elles visent à lutter contre les pollutions localisées dans l'espace et dans le temps et dont les acteurs sont facilement identifiables (déchets, eaux etc.)33(*).

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L'ensemble des dommages environnementaux à cette époque ne sont pas traités et parmi ces dommages (pollution atmosphérique et agricole), les risques technologiques; et ce ne sont que des effets positifs de la croissance et du progrès tant scientifique que technique qui sont mis au premier rang34(*).

C'est au début des années soixante-dix que des changements vont s'opérer tant dans la prise de conscience que dans les débats de la médiatisation de grandes catastrophes écologiques occasionnées par les activités économiques.

Cette prise de conscience à l'égard des problèmes environnementaux par la population s'inscrit au sein d'inquiétudes de plus en plus prononcées dans les sociétés du Nord vis-à-vis des impacts négatifs de l'industrialisation35(*).

Nous pouvons noter que cette prise de conscience environnementale semble moins importante que celle qui aura eu lieu dans les années 80. Une montée en puissance écologique qui va interpeller la communauté des chercheurs au sujet des limites de la croissance36(*).

Des débats sur l'épuisement des ressources naturelles commencent à faire prendre conscience que les conditions actuelles de la croissance ne pourront se poursuivre de façon indéfinie.

Certaines institutions ont été mises en avant afin de stopper les prévisions selon lesquelles d'autres planètes ne seraient plus vivables, ni habitables à l'avenir donc il devient un impératif de préserver la terre37(*).

A cet effet, un équilibre serait possible afin de maintenir un niveau constant de la population et du capital avec la théorie Malthusienne : «croissance zéro».

A ceci bon nombre de rapports et d'institutions vont se pencher sur cette question d'assurer l'avenir.

· 1972 : Une première conférence se tiendra à Stockholm (Suède) sur les conditions environnementales et les stratégies du développement où seront élaborées des déclarations et des négociations des différents représentants, le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui sera la base du développement durable38(*).

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La conférence de Stockholm a été un semi échec car un an après le monde a connu une crise économique 1973 avec une crise pétrolière qui a bouleversé les négociateurs et les représentants de cette conférence.

Malgré tout, cette pensée continue à refaire surface. Rappelons que le secrétaire général de la conférence Mr Maurice STRONG avait souligné la nécessité d'harmoniser les besoins du présent avec ceux des générations à venir et à intégrer les considérations environnementales au sein des stratégies de développement39(*).

A cette occasion lance le concept écodéveloppement qui sera l'ancêtre du développement durable. L'écodéveloppement qui se définit comme « un développement de la population par elle-même, utilisant aux mieux les ressources naturelles, s'adaptant à un environnement qu'elle transforme sans le détruire...c'est le développement en lui-même tout entier qui doit être équilibré, motivé, soutenu par la recherche d'un équilibre dynamique entre la vie et les activités collectives des groupes humains et le contexte spatio-temporel de leur implantation ».

· 1983 : création de la Commission des Nations Unies pour le Développement et l'Environnement présidée par madame Brundtland Premier Ministre de la Norvège ; cette commission est chargée de rédiger un rapport40(*);

· 1987 : adoption par les Nations Unies du concept du Développement Durable à travers la publication du rapport Brundtland.

· 1990: Création du Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Le FEM fournit plus de 65 % des fonds du PNUE.

· 1992 : organisation de la Conférence de Rio De Janeiro (Brésil), dénommée « Sommet de la Terre ». Les Etats du monde entier adoptent le concept du développement Durable et s'engagent à prendre en compte la notion de la durabilité dans la conception et la conduite des programmes de développement41(*).

· 1997 : conférence de Kyoto sur la limitation des gaz à effet de serre ;

· 2002 : création par l'État français d'un ministère de l'Écologie et du Développement durable en remplacement de l'ancien ministère de l'environnement et de l'aménagement du territoire.

· 2002 : Sommet des Nations unies sur le développement durable, à Johannesburg. Dans son discours devant l'assemblée plénière, le président de la République française, Jacques Chirac, préconise une "alliance mondiale" pour le développement durable, appelle les pays riches à consacrer 0,7 % de leur PIB pendant 10 ans à l'éradication de la pauvreté dans le monde et évoque l'idée d'une taxe mondiale pour financer le développement, qui pourrait prendre la forme d'un prélèvement de solidarité sur les richesses engendrées par la mondialisation42(*).

· 17

2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyoto.

· 2007 : Conférence internationale sur le climat à Bali : le rapport le plus récent du GIEC conclue que les signes du réchauffement climatique sont sans équivoque et appelle à une action rapide de tous les pays. Le Plan d'action de Bali a pour but de permettre la négociation d'un accord post-Kyoto lors de la 15ème conférence (COP15) qui se tiendra à Copenhague en 2009.

· 2009: Conférence internationale sur le climat à Copenhague du 7 au 18 Décembre. Il était initialement prévu d'adopter un accord international pour faire suite au protocole de Kyoto. Cependant, seul un accord non-contraignant a été adopté. Il vise à réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport au niveau de 1990.

· 2012: Sommet de la Terre à Rio (Rio+20), du 20 au 22 juin: « The Future We Want », accord reprenant les grands principes du développement durable, a été signé. Il renouvelle les engagements déjà pris lors des précédents sommets et fixe un cadre d'action prioritaire pour l'éradication de la pauvreté et la protection de l'environnement. Un groupe de recherche pour la création des Objectifs du Développement Durable a été formé pour faire suite aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. (le grenelle environnement, 2012), etc.43(*)

· 2014 : conférence de Lima sur les changements climatiques. Elle est à la fois la 20e conférence des parties (COP20) : après d'intenses négociations, la conférence de Lima sur le dérèglement climatique a abouti à un accord qui constitue une base de travail pour préparer la conférence de Paris 2015.

· 2015 : conférence de Paris de 2015 sur le climat du 30 novembre au 12 décembre 2015 au Bourget en France. Elle est la 21e conférence des parties (d'où le nom COP21) à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, en vue d'aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous, pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2° C.

· 2016 : Conférence de Marrakech sur les changements climatique du 7 au 18 novembre 2016 à Bad Ighli à Marrakech au Maroc. Les 200 pays réunis à Marrakech à la COP22 se sont mis d'accord pour mettre au point d'ici à décembre 2018 les règles d'application de l'accord sur le climat conclu l'an dernier à Paris.

· 18

2017 : la 23e conférence des Parties (COP23), qui s'est déroulée du 6 au 17 novembre 2017 à Bonn, est une étape intermédiaire importante dans la traduction des ambitions politiques de l'Accord de Paris à un manuel d'application technique détaillée. Cette phase de mise en oeuvre doit être terminée d'ici 2018, lors de la COP24 en Pologne44(*).

1.2.1.1. La définition et l'objet du développement durable

Il existe plusieurs façons de définir la notion de développement durable. Et parmi ces définitions on peut retenir celle proposée par les Nations-Unies dans le rapport BRUNDTLAND en 1987 en ces termes :

« Le développement durable est un développement qui satisfait les besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire les leurs. »

Le développement durable est un concept global qui englobe en son sein :

- une dimension temporelle couvrant le très long terme et mettant en jeu une certaine solidarité entre les générations ;

- une dimension spatiale à l'échelle de la planète terre, en prenant en compte l'ensemble des peuples qui y vivent ;

- des objectifs multiples à la fois d'ordre économique, social, culturel, écologique, politique et éthique45(*).

1.2.1.2. Emergence du développement durable

La prise en compte équitable des besoins, la prudence écologique, le principe de précaution incitent à l'autonomie de décision et la recherche de modèle endogène afin d'en parer les retombées.

Les retombées de Stockholm seront très faibles car l'époque n'était probablement pas encore prête pour ce type de débat et les indices sur la dégradation de l'environnement étaient encore partiels46(*).

Le sommet de Rio en 1992 ainsi que la conférence de Johannesburg de 2002 ont ponctué la reconnaissance progressive de cette notion.

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Le développement durable est un développement plus efficace, plus solidaire, moins gaspilleur qui pourrait être étendu aux 6,5 milliards d'habitants de la planète sans la détruire47(*).

Le développement durable renvoie aux notions de « durabilité » environnementale, économique et sociale. S'agissant de la « durabilité » environnementale, l'OCDE définit plusieurs critères dans sa conception des politiques de développement durable :

- le degré de substituabilité des éléments de capital

- la régénération

- l'assimilation

- la prévention de l'irréversibilité.

Ces critères font appel à des concepts tels que celui d'empreinte écologique et des capacités de charge des écosystèmes. L'empreinte écologique pourrait être définie comme la mesure de la charge qu'impose à la nature une population donnée. Elle représente la surface de sols nécessaire pour soutenir les niveaux actuels de consommation des ressources et de production de déchets de cette population48(*).

1.2.1.3. Les trois piliers du Développement Durable : économique, écologique et social :

v ECOLOGIQUE : utilisation raisonnée de l'énergie ; attention portée à l'innovation dans les produits et les services ; réflexion sur l'effet des usages actuels sur le futur.

v ECONOMIQUE : évitement de la surproduction ; recours restreint à l'endettement ; prise en compte des problèmes de mobilité, transports, ... ; attention portée aux risques du progrès technologique sur la santé ; choix d'une croissance économique compatible avec le développement durable.

v SOCIAL : lutte contre la pauvreté ; prise en compte du vieillissement de la population ; information du consommateur ; responsabilisation du consommateur ; adhésion aux principes du développement durable49(*).

Le développement durable ne peut ne pas être pris au sérieux. Ses trois piliers se situent sur un pied d'égalité. Les politiques mises en oeuvre doivent les mettre en harmonie, selon une nouvelle concordance des temps.

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Le territoire est ici un élément stratégique, car il constitue la base commune de ces trois « piliers » et forme le cadre décentralisé le plus favorable à leur réconciliation. Il est le niveau où se situent les acteurs locaux responsables et où émergent les initiatives locales50(*).

1.2.1.4. Les priorités du développement durable

Pour mettre en oeuvre une telle révolution économique, sociale et environnementale, la conférence de Rio, en 1992, a défini plusieurs objectifs. 173 Etats se sont engagés à les respecter :

- rééquilibrer les pouvoirs entre priorités économiques et impératifs sociaux et écologiques. Comment ? En intégrant certaines obligations envers l'environnement dans la logique commerciale : par exemple, imposer aux spéculateurs boursiers d'investir dans des projets économiques viables et équitables à long terme.

- les Etats doivent abandonner les pratiques politiques à court terme, la défense des intérêts particuliers pour enfin tenir compte de l'intérêt général et remettre l'homme au coeur de l'économie.

- les Etats sont responsables autant que les ONG, les syndicats, les citoyens. Tous les groupes socio-économiques sont invités à agir ensemble pour réaliser les objectifs du développement durable.

- rééquilibrer les relations Nord-Sud permettrait de créer un monde plus juste. En annulant la dette publique, les pays en voie de développement auraient les moyens suffisants pour mettre en oeuvre une politique durable en matière d'éducation, de santé et de protection sociale. En appliquant une taxe de type Tobin sur les échanges financiers, les pays du Sud pourraient financer ces projets.

- enfin, la sauvegarde de l'environnement est une nécessité impérieuse pour les générations futures. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement doit devenir une Organisation mondiale, qui aurait le pouvoir d'imposer des politiques protectrices de la planète51(*).

1.2.1.5. Les problèmes liés au développement durable

Un problème dans son acception la plus courante, est une situation dans laquelle un obstacle empêche de progresser, d'avancer ou de réaliser ce que l'on voulait faire. Un problème est usuellement défini comme l'occurrence d'événements qui perturbent le fonctionnement habituel d'un système.52(*)

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Un des problèmes majeurs pour le développement durable au 21ème siècle, c'est l'approvisionnement adéquat en énergie. Adéquat, c'est à dire permettant la croissance économique et l'élévation des niveaux de vie, en particulier dans les pays moins développés, tout en limitant à des valeurs suffisamment faibles les impacts négatifs sur la santé des populations et sur l'environnement.53(*)

En 2004, par exemple, un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) faisait état de la dégradation de la situation socioéconomique de 21 pays, et de l'accroissement des inégalités entre pays riches et pays pauvres, mais aussi à l'intérieur de chaque pays. L'environnement n'est donc qu'un volet du développement durable...

La demande inévitablement croissante d'énergie liée à la croissance de la population, et à un besoin d'élévation du niveau de vie des populations les plus défavorisées ne pourra être durablement satisfaite qu'en combinant des programmes d'économie et d'efficacité énergétique54(*).

Mettre en oeuvre de nouvelles pratiques économiques, sociales et environnementales s'avère être une véritable révolution. Les principes sont clairs, mais l'action soulève de multiples interrogations. Il est impossible, à l'heure actuelle, de définir clairement les besoins des générations futures. Les objectifs demandés par le lobby écologique sont actuellement impossibles à suivre : la pollution augmente sans cesse, les déchets se multiplient et les gaspillages sont incessants55(*).

L'évolution du monde voit certains pays, comme la Chine et l'Inde, se développer au détriment des principes du développement durable. Si les pays du Sud sont concernés par les enjeux de demain, ils ne sont nullement impliqués dans la réflexion. Certaines avancées, comme le protocole de Kyoto, sont encore inefficaces face au réchauffement climatique.

Notamment parce que les instruments de mesures de l'économie sont dépassés. Le calcul du PIB, la croissance ne peuvent représenter les avancées en termes de développement durable. Même s'il existe aujourd'hui de nouveaux instruments, comme le capital naturel, l'empreinte écologique ou l'indice de développement humain, ils n'ont que peu d'incidence sur les pratiques économiques56(*).

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Dans un monde où 20% de la population mondiale consomme 80% des ressources naturelles, le développement durable paraît bien utopique. Voire impossible. Comment laisser 50% de la population utiliser 50% des ressources naturelles si ce n'est qu'en forçant les pays riches à abandonner leur monopole ? Dans un contexte de crise climatique grandissante, le développement durable semble n'être qu'un catalogue de bonnes intentions très exigeantes57(*).

Pourtant, c'est aussi l'unique réponse viable apportée aux problèmes du monde. Face aux inégalités, seul l'accès pour tous aux droits fondamentaux et au confort de base est la solution. Face à l'épuisement des ressources naturelles, la seule alternative reste les énergies renouvelables. Face à l'élite financière, seule la participation de tous les acteurs socio-économiques permettra d'améliorer le sort de la population mondiale. En somme, le développement durable n'est pas la solution parfaite, mais c'est la seule solution58(*).

1.2.2. L'AGROFORESTERIE

1.2.2.1. Généralités sur la foresterie et l'agriculture

La foresterie se définit comme l'ensemble des travaux effectués sur terrain pour créer, renouveler, aménager et protéger les forêts et pour récolter les produits. L'agriculture quant à elle, est l'ensemble des activités développées par l'homme, dans un milieu biologique et socio-économique donné, pour obtenir les produits qui lui sont utiles, en particulier ceux destinées à son alimentation59(*).

L'exploitation et la gestion des forêts sont aussi anciennes que le monde. A l'origine, les forêts étaient presque exclusivement utilisées à des fins de subsistance : nourriture, bois de chauffage et matériaux de construction. Les premiers aménagements consistèrent essentiellement à brûler et à déboiser pour affecter la terre à d'autres usages, notamment l'agriculture ; mais aussi, ultérieurement, le développement urbain et celui des infrastructures.

La pression s'accentua avec les premières formes d'industrialisation. La transformation des forêts et leur surexploitation ont eu pour effet de réduire fortement les superficies boisées à travers le monde. Actuellement, les forêts couvrent environ un quart de la surface terrestre60(*).

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1.2.2.2. Historique de l'agroforesterie

Photos. 01 : vues des plantations agro-forestières.

Source : www.wikipédia.fr/agroforesterie consulté le 11 novembre 2017.

Mélanger des arbres avec des cultures. L'idée peut surprendre et fera bondir plus d'un agriculteur, mais c'est le sens même de l'agroforesterie : planter des alignements de noyers dans un champ de céréales, cultiver des légumes sous un couvert arboré, entretenir des haies arbustives régulièrement espacées dans un champ, transformer un jardin potager en jardin-forêt, entourer les champs de haies pour former un bocage, faire pâturer des animaux dans un pré-bois...61(*).

L'agroforesterie est une pratique très ancienne. Au néolithique, lorsque l'homme défriche des forêts pour les convertir en champs et se déplace à la recherche de nouvelles parcelles, il sait déjà que les arbres qui poussent pendant la jachère (cette phase de repos du sol) permettent de cultiver à nouveau quelques années plus tard. Dans les terrains de parcours où se déplacent les premiers pasteurs nomades, les animaux consomment surtout du brout, le fourrage des arbres62(*).

De nos jours, l'agroforesterie est encore omniprésente dans les pays tropicaux. Le système de culture le plus répandu en Afrique consiste à entretenir des arbres dispersés dans les parcelles et cultiver entre les arbres. On l'appelle parfois « parc agro-forestier » ou « agriculture sempervirente », et les arbres qui s'y trouvent ont de multiples usages : bois, nourriture, médicaments, fibres, fourrage, résine, latex, tannin, etc. On en utilise les feuilles, le bois, les fruits, mais aussi les racines, les branches, les fleurs... Dans ces parcelles, les arbres protègent le sol de l'érosion, en améliorent la fertilité, procurent de l'ombre aux plantes qui ne supportent pas le plein soleil, diminuent les effets néfastes du vent, concentrent l'humidité. Ils sont aussi un symbole de statut social et permettent de visualiser les limites de parcelles, de marquer la propriété. Sous l'arbre à palabres, l'Afrique discute et invente63(*).

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L'agroforesterie retient désormais l'attention de tous ceux qui cherchent des solutions pour lutter contre le changement climatique - et s'y adapter - en modifiant l'utilisation des terres rurales. Les arbres sont en effet des « puits de carbone » : ils absorbent de grandes quantités de dioxyde de carbone atmosphérique (CO2), ce gaz à effet de serre en partie responsable du changement climatique. Celui-ci permet de fabriquer, via la photosynthèse, de la matière végétale. Lorsque celle-ci meurt (feuilles qui tombent, arbre en fin de vie...), elle est décomposée par les micro-organismes et transformée en matière organique (telle que l'humus), riche en carbone. Ce carbone piégé dans le sol, c'est autant de CO2 qui n'est plus dans l'atmosphère, ce qui atténue le changement climatique. En outre, la matière organique du sol contribue également à en améliorer les propriétés, de sorte qu'il va mieux retenir l'eau et les nutriments dont les plantes ont besoin ; ce qui, cette fois, contribue à l'adaptation au changement climatique64(*).

1.2.2.3. Définition et concept d'agroforesterie

a) Définition

Selon le séminaire de sensibilisation en agroforesterie tenu à Makoukou (Gabon), en 1985 : « L'agroforesterie est un ensemble de pratiques et de systèmes de production, caractérisé par l'introduction délibérée d'arbres, suivant des séquences spatiales et/ou temporelles optimales -- déterminées en fonction des circonstances et des conditions mésologiques spécifiques -- : - dans l'espace de production agricole, afin de se combiner à des cultures annuelles ou pérennes ; - dans les terres de parcours, comme composante des systèmes pastoraux ou agropastoraux ; - dans des écosystèmes appauvris, en vue de les enrichir en arbres utiles, sources de biens et de services multiples, et d'améliorer l'habitat de la faune sauvage ; - dans des piscicultures, comme éléments de protection des étangs, et comme source d'alimentation exogène de la faune piscicole ; - dans les bassins versants ou dans toute zone exposée aux risques d'érosion ou d'induration des sols ; afin de créer des systèmes de production multidimensionnels et stables, assurant la protection des systèmes entretenant la vie, en particulier, le maintien, voire l'amélioration de la fertilité des sols, et fournissant une production totale -- agricole, animale, forestière, énergétique -- optimale, pour le bénéfice de la collectivité concernée et dans le cadre du développement rural intégré ». Cette définition, précise et complète, embrasse tous les aspects de l'agroforesterie65(*).

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b) Concept d'agroforesterie

On peut dire encore, élargissant le concept, que l'agroforesterie tend à intégrer les secteurs d'activités axés sur les ressources naturelles, comme l'agriculture, l'élevage, la foresterie, la pisciculture, la faune sauvage (gibier), la pêche ainsi que les secteurs connexes, tels que les parcs nationaux et les territoires apparentés, la chasse, certaines formes de tourisme (usage récréatif des territoires ruraux), qui sont associés à l'utilisation des ressources naturelles.

L'agroforesterie est ainsi, à la fois, un système d'aménagement des terres et des ressources, et un système de production multidimensionnel : production agricole, animale, forestière, énergétique66(*).

L'échelle de l'intervention dépend de la nature des problèmes à résoudre. Si l'on envisage d'appliquer l'agroforesterie dans le cadre de l'utilisation des ressources et de l'aménagement du territoire, on se situe au-delà du producteur individuel. Dans le cas de la lutte contre l'érosion des sols ou de la régularisation des eaux, l'application de systèmes agro-forestiers se fera à l'échelle du bassin versant. L'intervention pourra être réalisée par les producteurs eux-mêmes, dont la production alimentaire et ligneuse constituera un élément de l'ensemble, mais elle devra être subordonnée à l'objectif prioritaire qui est, dans ce cas, l'aménagement rationnel des ressources67(*).

À l'instar du Centre de recherche pour le développement international (CRDI), nous considérons que l'agroforesterie constitue une approche multidimensionnelle des problèmes écologiques, alimentaires, énergétiques et sylvicoles. Le concept d'agroforesterie unifie des activités qui ont été et sont encore, très souvent, en conflit, comme l'agriculture, l'élevage, le pâturage et l'utilisation des forêts à diverses fins. De fait, on peut distinguer dans le concept d'agroforesterie, trois grands domaines : - l'agri-sylviculture ; - l'intégration sylvo-pastorale ; - l'intégration agro-sylvo-pastorale68(*).

Ce concept a une portée souple et, par-là, commode ; on peut y inclure des éléments très variés, comme par exemple les haies vives, les poteaux de clôtures vifs, les multiples types d'exploitation (fermes, jardins potagers, ranchs, etc.) ou les innombrables systèmes de production arboricoles, agricoles et pastoraux que l'on peut trouver dans les régions tropicales.

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c) Objectifs de l'agroforesterie

D'une façon synthétique, on peut dire que l'agroforesterie offre des possibilités techniques et une vaste gamme de pratiques qui permettent d'utiliser rationnellement les ressources vivantes et d'augmenter la production agricole et forestière.

Il suffit d'observer la situation actuelle des pays en développement pour se rendre compte de la mauvaise utilisation, de plus en plus fréquente, des terres et des ressources, sous l'effet de nombreuses causes, comme : - la prééminence accordée aux cultures de rentes (monocultures) ; - la négligence du monde rural ; - l'explosion démographique qui entraîne l'avilissement de nombreux systèmes de production traditionnels ; - l'approche sectorielle de l'aménagement du territoire, responsable de conflits d'intérêt dans l'affectation des terres, etc.69(*)

d) L'agroforesterie en milieu savanicole

Un milieu savanicole est un milieu composé de la savane, qui est une formation végétale à graminées pérennes, comprise entre la forêt semi-décidue et la steppe.

Faute de réserves des terres forestières et pour répondre aux changements climatiques, les agriculteurs/forestiers ont innové en développant sur d'importantes surfaces des agro-forets dans les zones de savane à graminées, traditionnellement dévolues aux cultures annuelles vivrières. Cette dynamique anthropique, loin d'être destructrice, contribue à la constitution d'un écosystème « forestier cultivé » dans des zones originellement dominées par la savane et la forêt secondaire. Face à ces processus relativement récents, la question de la durabilité des agro-forets est posée du fait de l'accroissement de la demande en produits alimentaires et donc des besoins en terre pour les cultures vivrières annuelles70(*).

e) Les atouts et inconvénients de l'agroforesterie

v Les atouts

Une idée testée par l'INRA était de voir si en imitant la nature, en mélangeant des arbres et des herbacées on ne pouvait pas augmenter les rendements. À la différence de la permaculture, il ne s'agit pas de n'utiliser que des plantes pérennes71(*).

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Les parcelles agro-forestières représentent un mode de mise en valeur parcellaire distinct des parcelles agricoles et forestières traditionnelles. Elles tirent parti de la complémentarité des arbres et des cultures pour mieux valoriser les ressources du milieu. Il s'agit de pratiques plus respectueuses de l'environnement, et ayant un intérêt paysager évident. Des formes modernes performantes d'agroforesterie sont possibles, adaptées aux contraintes de la mécanisation. Pour l'exploitant agricole, la parcelle agro-forestière reste incluse dans son outil de production, et génère des revenus continus, ce qui n'est pas le cas d'un boisement en plein de terres agricoles72(*).

1° Sur le plan agricole :

L'agroforesterie permet d'augmenter la rentabilité des terres. En effet, les arbres plantés dans une parcelle, en sollicitant une surface négligeable au sol, constituent un investissement important qui rapportera sensiblement la même somme que les cultures elles-mêmes au moment où on les abattra pour les exploiter trente ou quarante ans plus tard73(*).

Les « agro-forestiers » peuvent créer des associations de plantes complémentaires, mieux en mesure de se protéger les unes les autres contre leurs parasites et de favoriser mutuellement leur développement. Le besoin d'engrais et surtout de pesticides est alors moindre qu'en agriculture intensive classique. Cependant, l'agroforesterie n'a pas nécessairement vocation à se placer dans une perspective d'agriculture biologique : elle autorise également des pratiques agricoles dites « résonnées »74(*).

Du point de vue agronomique, les arbres et leurs racines et les champignons associés permettent de lutter contre l'érosion et recharger le sol en matière organique.

Ils contribuent à lutter contre l'érosion, la salinisation et les inondations par la limitation du ruissellement responsable des pics de crue des rivières. Ils réduisent la pollution des nappes par les engrais agricoles en "pompant" les surplus d'azote libre.

Les arbres agro-forestiers constituent un stock non négligeable de carbone, à la fois dans leur bois, mais aussi dans le sol qui est enrichi en profondeur en matière organique par la décomposition continuelle de leurs racines fines, année après année75(*).

28

L'arbre - en compétition avec la culture dès sa plantation - enfonce naturellement ses racines plus profondément. Ce faisant, il décolmate le sol et favorise la circulation capillaire de l'eau profonde, tout en permettant aux pluies de mieux s'infiltrer pour recharger la nappe. Les arbres résistent ainsi mieux aux sécheresses et à la chaleur. Cet enracinement profond permet aussi de récupérer les nitrates en profondeur et donc de limiter la pollution des eaux. De plus, les arbres poussent plus vite car ils bénéficient à la fois d'engrais, d'irrigation et d'un éclairage optimal facilitant la photosynthèse76(*).

Possibilité de compromis entre les intérêts du propriétaire (patrimoine bois) et du fermier (accès à des surfaces cultivées). Rémunération possible de l'exploitant agricole pour l'entretien des arbres.

Alternative aux boisements en plein de terres agricoles permettant de maintenir une activité agricole sur des terroirs dont les potentialités agricoles sont ainsi conservées. Ces cultures d'arbres sont réversibles, la parcelle restant propre (pas d'embroussaillement) et le dessouchage aisé à l'issue de la récolte des arbres (souches alignées peu nombreuses).

Les écartements entre les arbres (le plus souvent alignés, afin de faciliter le passage des machines agricoles) limite leur concurrence. De ce fait, contrairement à ce qui se pratique habituellement en sylviculture, on peut planter différentes espèces au sein d'une même parcelle, ce qui permet à la fois de ne pas perdre toute la production en cas de maladie ou d'évènements touchant une espèce particulière, et de diversifier la production, avec des arbres arrivant à maturité à des moments différents77(*).

Diversification des productions, par exemple : culture de céréale ou de maraîchage et d'arbres fruitiers.

Protéger les vaches en pâturage avec des haies d'arbres, c'est faire de l'agroforesterie aussi...

3° Sur le plan économique :

Comme complément d'un revenu avec le bois de chauffage ou le fourrage, éventuellement par les revenus liés à la chasse, à un projet agritouristique, à une diversification comme l'apiculture, la carbonisation ou en procurant revenu différé avec la vente de bois d'oeuvre78(*).

4° Sur le plan environnemental :

a. Amélioration de la valorisation des ressources naturelles : la somme de la production de bois et de la production agricole d'une parcelle agro-forestière est supérieure à la production séparée obtenue par un assolement agriculture-forêt sur la même surface. Cet effet résulte de la stimulation des complémentarités entre arbres et cultures dans les parcelles agro-forestières. Ainsi, les mauvaises herbes spontanées présentes dans les jeunes boisements en plein sont remplacées par des cultures récoltées ou pâturées : l'entretien est moins coûteux et les ressources du milieu mieux utilisées79(*).

29

b. Maîtrise des surfaces cultivées : en se substituant aux parcelles agricoles, les parcelles agro-forestières constituent un outil de maîtrise des surfaces cultivées : l'intensification de l'utilisation des ressources du milieu s'accompagne d'une maîtrise des productions agricoles.

c. Création de paysages originaux, attractifs, ouverts, favorables aux activités récréatives. Les parcelles agro-forestières représentent un potentiel paysager réellement novateur, porteur de symboles forts et favorables à l'image de marque des agriculteurs dans la société. Ce sera particulièrement le cas dans les milieux très peu boisés pour les parcelles obtenues par plantation de parcelles agricoles, et dans les milieux très boisés pour les parcelles obtenues par éclaircies de boisements existants.

d. Lutte contre l'effet de serre : constitution des systèmes efficaces pour la séquestration du carbone, par combinaison du maintien du stock organique des sols (cas surtout des prairies), et superposition d'une strate arborée fixatrice nette.

e. Protection des sols et des eaux, en particulier dans les périmètres sensibles (nappes de surface, écoulements hypodermiques, zones sensibles à l'érosion)

f. Amélioration de la biodiversité, notamment par l'abondance des effets de lisières. Cela permet notamment une amélioration cynégétique, en favorisant l'habitat du gibier. La protection intégrée des cultures par l'association avec des arbres choisis pour stimuler des populations d'hyperparasites (parasites des parasites) des cultures est une voie prometteuse.

g. Ces aspects favorables sont en cohérence avec de nombreux objectifs des lois d'orientation agricoles et forestières, ainsi qu'avec les principes directeurs de la Politique Agricole Commune.

v Les inconvénients

Les arbres n'ont pas que des avantages par rapport à l'intensification agricole. Les arbres sont également en compétition avec les cultures notamment pour:

§ l'espace: l'arbre avec le tronc et les racines occupe de l'espace cultivable

§ 30

la lumière: l'ombre causé par les couronnes de l'arbre peut diminuer la lumière aux cultures

§ les éléments nutritifs et l'eau: l'arbre utilise des éléments nutritifs et de l'eau au détriment des cultures. L'utilisation des éléments nutritifs et de l'eau par l'arbre dépend surtout de la photosynthèse et donc de l'ombre, d'où la compétition pour la lumière80(*).

Conclusion partielle

En conclusion, ce chapitre a abordé, en dehors des définitions de quelques mots clés, deux volets : l'un traitant le développement durable, précisant que ce dernier n'est pas la solution parfaite, mais c'est la seule solution pouvant répondre aux problèmes de l'environnement ; et l'autre volet, nous montre que l'agroforesterie est l'une des meilleures techniques permettant l'adaptation et l'atténuation des effets néfastes des changements climatiques, surtout dans les pays en développement (milieux ruraux).

31

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE, DU COMITE PAROISSIAL DE DEVELOPPEMENT D'ATEN (CPDA/a.s.b.l.) ET DU PROJET GUNGU II

Ce chapitre replace le secteur de Lukamba dans son cadre spatial (localisation), en déterminant ses données physiques (potentialités naturelles de la région) et ses ressources humaines, et présente le Comité Paroissial de Développement d'Aten (CPDA/a.s.b.l.) ainsi qu'un bref aperçu du projet Gungu II.

2.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

2.1.1. Localisation

Le secteur de Lukamba qui fait l'objet de cette étude est situé dans la partie Nord du Territoire de Gungu. C'est l'un des douze secteurs de ce territoire, dans la province du Kwilu, en République Démocratique du Congo ; à une distance de 69 km de la ville de Kikwit sur la route nationale n°1 qui traverse le Nord vers le Sud-Est.

32

Fig. 01 : cartographie de la Province du Kwilu

Fig. 02 : cartographie du territoire de Gungu

Fig. 03 : Cartographie des Sites Agro-forestiers

33

2.1.2. Situation géographique

Situé au Sud de la province du Kwilu, cet ensemble s'étend entre 5° 17' et 5° 35' de latitude Sud, et entre 19° 12' et 19° 24' de longitude Est. En moyenne, il s'élève à 736 mètres d'altitude81(*).

2.1.3. Limites et étendue

Le secteur de Lukamba s'étend sur une superficie d'environ 1059 Km2, ce qui représente 6,9% de la superficie totale du Territoire (15.281 Km2). Par son étendue, Lukamba occupe la septième place après les secteurs Mudikalunga (2.777 Km2), Gungu (2.273 Km2), Kandale (1.142 Km2), Kobo (1.332 Km2), Kilembe (1.142 Km2) et Mungindu (1.070 Km2)82(*).

Ses limites sont essentiellement naturelles et quasi constituées des cours d'eau. Il s'agit de :

Ø Au Nord par la rivière Lwano qui le sépare des secteurs Imbongo (territoire de Bulungu) et Kanga (territoire d'idiofa) ;

Ø Au Sud, par la rivière Mambumi qui retrace sa limite avec celle du secteur Gungu et Lozo (dans le Territoire de Gungu) ;

Ø A l'Est par la rivière Lubwe qui sépare de Yassa Lokwa (dans le territoire d'Idiofa) ;

Ø A l'Ouest par la rivière Kwilu qui en amont à partir du confluent Mambumi-Kwilu et en aval le confluent d'Edjeb-Kwilu, servent des limites avec les secteurs Kilamba et Mungindu, dans le territoire de Gungu.

2.1.4. Historique du Secteur de Lukamba

Trois moments importants peuvent résumer le parcours historique du secteur Lukamba.

1° Création du Secteur Babunda-Bapende

Onze ans après la révolte du peuple Pende de 1931 dans l'actuel secteur de Kilamba, l'Arrêté n° 318/177 AIMO du 23 Août 1941 crée le secteur des Babunda-Bapende, dans le territoire de Gungu dont le chef-lieu fut établi à Kimbanda dans le groupement Kimbanda.

34

2° Création du secteur Lukamba

Une autre ordonnance n° 17/AO/48 du 20 Avril 1948, relative à une réforme administrative, crée le secteur de Lukamba en remplacement du secteur Babunda-Bapende. Le chef-lieu du secteur de Lukamba fut à Lukamba dans le groupement de Lukamba (jusqu'à ce jour). Ce choix fut justifié par sa centralité par rapport aux derniers villages des groupements extrêmes du nord (Kimpundu et Kimbanda), et ceux du groupement Mukulu au Sud.

Signalons que de 1952 jusqu'à 1962, Lukamba fut dirigé par un groupe de trois acteurs étatiques réunis en collèges permanents à cause du manque de bonne gouvernance du chef de secteur en place. Il s'agit du chef de secteur, du chef de cellule du développement rural et de l'agronome du secteur.

3° Le secteur de Lukamba et la rébellion Muleliste

De 1963 à 1968, Lukamba fut le bastion de la rébellion conduite par l'un de ses fils : Pierre Mulele. Cette rébellion s'inscrivit dans la vague des guerres dites de révolution menées un peu partout au Congo Démocratique pour la libération des peuples.

Rappelons en passant que les séquelles de ces désastreux troubles sont encore spectaculaires jusqu'à ces jours : destruction de toutes les infrastructures de base, traumatisme, et surtout stress psychologique.

Toutes les conséquences entrainées par ladite rébellion vont pousser plusieurs personnes à migrer vers les villes et centres urbains avoisinants : Kikwit, Kinshasa, Tshikapa, Gungu et Idiofa83(*).

2.1.5. Des aspects biophysiques

Il est intéressant d'examiner les aspects physiques de la région, qui sont des atouts sur lesquels peuvent reposer le développement de la population. Citons entre autres, le relief, l'hydrographie, le climat, le sol et la végétation.

2.1.5.1. Relief

Le relief est l'ensemble des irrégularités et des inégalités de la Terre. La constitution géographique de Kwango-Kwilu est d'une grande simplicité. Il s'agit principalement des plateaux et vallées modelés sur des formations sédimentaires appartenant aux terrains de couverture.

35

Rappelons que le secteur de Lukamba est situé sur un interfluve, entre les bassins hydrographiques de Kwilu et de la Lubwe et cette vaste région fait partie de l'unité morphologique constituée des vallées de direction Sud-Nord84(*).

2.1.5.2. Climat

Le secteur de Lukamba appartient au domaine tropical à tendance subéquatoriale type AW3 de Köppen, avec des précipitations annuelles variant entre 1.500 et 1.800 mm et des températures oscillant entre 24° et 28° 85(*).

Le rôle de ce climat sur les activités agricoles reste déterminant ; non seulement il a imprimé un type de sols caractéristiques, mais il dicte aussi les types de travaux agricoles.

Le secteur Lukamba jouit d'un climat tropical chaud et humide avec alternance de deux saisons bien tranchées :

· la saison de pluies va de mi-août à mi-mai, soit neuf mois. Elle est entrecoupée entre janvier et février par une péjoration (accalmie) pluviométrique, qualifiée souvent d'une ``petite saison sèche'' qui dure plus ou moins un (1) mois. Signalons que c'est la période d'intenses travaux agricoles chez les paysans : semi, sarclage et entretien des pâturages réservés aux animaux, surtout lors des maxima observés au mois de Mars, Avril et Octobre-Novembre.

· la saison sèche dure trois (3) mois environs, soit de mi-mai à mi-août. Suite à son pouvoir desséchant, les paysans la considèrent comme une période de préparation des terrains des cultures en forêts et en savanes, de défrichement et d'incinération. En outre, cette saison est défavorable pour l'élevage dans la région car le déficit hydrique du sol provoque un dessèchement des plantes fourragères86(*).

2.1.5.3. Hydrographie

Le réseau hydrographique du secteur de Lukamba est très doux. Il comporte plusieurs cours d'eau dont le sens d'écoulement est généralement de Sud-Est vers le Nord-Ouest à cause de la topographie de terrain. Les plus importants d'entre eux sont : Kwilu, Lubwe, Mukulu, Mambimi, Lukamba, Lubano, Jumba, Lavulanding, etc.

36

Ces cours d'eau offrent certains avantages pour la mise en valeur de la région et le développement des activités agricoles car ils apportent une certaine humidité qui est profitable à quelques unes des cultures en l'occurrence : le riz, la tomate, l'ananas, le poivre, etc. mais ils ne présentent au contraire aucune potentialité hydrographique ni commerciale (navigation) et sont en outre pauvres en poisson. Les pêches abusives les ont dépeuplées des espèces halieutiques87(*).

2.1.5.4. Sol

Le sol est tout matériel meuble dans lequel peuvent s'enfoncer les racines d'où elles peuvent trouver les substances minérales nécessaires à la croissance de la plante88(*).

Les sols de la région du Kwango-Kwilu sont à prédominance régo-podzols. Ces sables bruns éoliens de Kalahari, profonds de plus de 100 m ont une faible capacité de rétention d'eau. L'horizon A est très appauvri en éléments minéraux, il contient 27 à 40t/ha de carbone jusqu'à 1m de profondeur. La pauvreté de ces sols est accentuée par le régime annuel de feux de brousse incontrôlés89(*).

Les sols du secteur de Lukamba sont du type sablonneux. L'horizon A est très pauvre en éléments minéraux et en matières organiques suite à son lessivage excessif. Ceci justifie d'une manière ou d'une autre la disette qui sévit dans la plupart des localités dudit secteur.

2.1.5.6. Végétation et Faune

Le Kwango-Kwilu auquel appartient le secteur de Lukamba est une région pseudo-steppique dont la végétation dominante est une association à Aritidavandervatii et Buphaediticha sur des rego-podzols90(*).

37

Le paysage végétal du secteur de Lukamba est dominé par deux formations végétales principales : la forêt galerie et la savane.

o La forêt galerie occupe la partie Ouest de ce secteur, sur les côtes de la rive droite de la rivière Kwilu. Elle est moins épaisse et longe les cours d'eau. Elle s'adapte mieux aux cultures de riz aquatique, de maïs, de manioc et les cultures maraichères, telles que la tomate, le poivre, les légumes, l'ananas...

o La savane par contre couvre une vaste étendue (presque 95%) de la région. Elle est herbeuse sur les plateaux que nombreux auteurs n'ont pas hésité d'appeler « pseudo-steppe » qui est une strate inférieure, avec Hymenocardia acida (tshiet en langue Bunda), Hypparrhenia sp (différentes sortes de makaka), Loudetia simplex simplex, (la chaume) Imperata cylindrica (Mbamba en Kikongo), et Parinari excelsa (etsa en langue Bunda) comme espèces dominantes. Elle est aussi boisée sur les crêtes vallées où l'espèce Eurythrophleum africanum (Mukwati) marque sa présence comme strate supérieur. C'est aussi dans cette frange que la culture des tubercules (manioc, patate douce,...) s'adapte convenablement91(*).

Par ailleurs, sur les rives marécageuses des rivières pousse le palmier-bambu (Masende en langue Bunda) qui donne un excellent vin de palme léger, régulièrement consommé par les autochtones et autres amateurs qui s'y intéressent.

Quant à la faune, retenons qu'elle est décimée par la chasse et la pèche non réglementées, y compris les feux de brousse incontrôlés. La perte de la biodiversité est remarquable. En effet, les antilopes de toutes les races : antilope noire ou sable (Hippotragus niger), Antilope rouanne (Hippotragus equinus), Antilope Sing-Sing (Kobusilli psiprymmus), les sangliers, les chenilles (Makangu, Mibamba, Misa-misa,... en jargon local) ont quasiment disparus ; d'autres encore sont en voie d'extinction parce que leur habitat naturel a disparu. On ne peut trouver actuellement que quelques espèces rarissimes de rongeurs, carnivores, poissons et de chenilles. Cette situation provoque une crise alimentaire grave chez la population en quête d'aliments nécessaires pour se nourrir. Le recours à l'importation des poissons chinchards (Mpiodi) et salés semble résoudre ce problème alimentaire, mais cela n'est pas une fin en soi92(*).

38

Signalons que le secteur de Lukamba est dominé par un écosystème constitué des forêts et savanes en état de dégradation continue, résultant des activités humaines qui procèdent aux prélèvements excessifs des ressources naturelles. Les incendies répétées des herbes affectent le sol et limitent l'action agricole aux cultures de céréales (millet, maïs), patate douce, courge, voandzou, haricot,... qui s'adaptent mieux.

2.1.6. Des aspects humains

La population est définie comme « l'ensemble des habitants d'un territoire défini par les limites administratives, politiques ou géographiques (région, ville ou agglomération). Elle est envisagée d'abord quantitativement et s'exprime en nombre d'habitants »93(*).

Dans le même ordre d'idées, la géographie humaine étudie les groupements humains dans leurs rapports avec le milieu géographique.

Le secteur de Lukamba est divisé en sept groupements à savoir : Ebial, Mukulu, Kimbanda, Kimpundu, Lufushi, Lukamba et Matende. Sa population est hétérogène, composée de deux principales tribus : les Mbuun, majoritaires (95,2%) et les Pende, minoritaires (4,8%)94(*).

En dépit de quelques différends (conflits) coutumiers et fonciers, la cohabitation et les relations interpersonnelles ne posent pas tellement de problème. Surtout que celles-ci sont renforcées par des liens de mariage, des liens économiques et claniques durables. Nous rappelons ci-dessous l'origine du peuplement, le volume et la répartition de la population et sa composition.

2.1.6.1. Origine du peuplement

Les écrits à ce propos sont sujets de controverses. En effet, le peuple Mbuun ou Ambuun ou encore Bunda (peuple de l'Afrique), tire ses origines du Gabon où il fuyait les guerres des derniers siècles, s'éparpilla au Cameroun, en République du Congo, en Angola et en RD. Congo principalement à Kinshasa, ainsi que dans les Territoires de Gungu, d'Idiofa et de Bulungu dans le Kwilu95(*).

39

Les Ambuun seraient donc passés par l'Angola. Voici comment DARRUAU rapporte la provenance des Ambuun dans ses écrits : « Depuis que je travaille dans le Sud du Nigeria, je suis prêt à confirmer que les Ambuun sont partis du Sud Nigeria et du Cameroun vers le Gabon avant de rejoindre l'Angola pour se trouver enfin là où ils sont actuellement »96(*).

Toujours est-il vrai qu'en compagnie des Pende, ils avaient été accueillis par les Ruund (peuple de l'Angola) et passèrent de nombreuses années ensemble. Selon la tradition, ou plutôt la légende, les Ambuun avaient une espèce d'arachide (appelée NZO à Ambuun : les arachides des Ambuun) qui était beaucoup appréciée. Les Ruund voulurent avoir des semences pour leur propre culture. Le chef des Ambuun, qui voulait garder l'espèce d'arachide pour sa tribu, recommanda de faire bouillir d'abord la quantité à donner aux Ruund. Ce qui fut fait (...). Ainsi s'approcha la période de la germination, rien ne sortit des champs des Ruund. Ceux-ci fâchés, chassèrent les Ambuun et les Pende qui furent obligés de quitter le lieu et migrèrent vers le Nord (de l'Angola) en descendant la rivière Kwilu jusqu'à Mashita-Mbanza qui serait d'une part un lieu de départ des populations vers d'autres régions97(*).

Rappelons que le terroir actuel des Ambuun est compris entre le Kwilu et la Loange. La région se trouve morcelée entre les Territoires de Bulungu, Idiofa en grande partie et de Gungu. Dans ce dernier, ils occupent le secteur de Lukamba en étude.

2.1.6.2. La population : nombre et répartition

La population de Lukamba est de 72.525 habitants (2015). Elle se répartit, suivant les groupements de la manière suivante :

40

Tableau n° 1 : Répartition de la population du secteur de Lukamba par groupement 2015

Groupements

Hommes

%

Femmes

%

Garçons

%

filles

%

total

%

1

EBIAL

631

0,8

858

1,2

3.030

4,2

3.463

4,8

8.002

11

2

KIMBANDA

845

1,2

1.275

1,8

1.910

2,6

2.340

3,2

6.370

8,8

3

KIMPUNDU

854

1,2

1.242

1,7

1.663

2,3

2.121

2,9

5.880

8,1

4

LUKAMBA

815

1,1

1.225

1,7

1.830

2,5

2.090

2,9

5.960

8,2

5

LUFUSHI

960

1,4

1.191

2,7

2.064

2,8

2.425

3,4

7.460

10,3

6

MATENDE

1.961

2,7

3.000

4,1

4.557

6,3

5.708

7,9

15.226

21

7

MUKULU

3.792

5,3

5.115

7

6.972

9,6

7.747

10,7

23.636

32,6

TOTAUX

9.858

13,7

14.676

20,2

22.026

30,3

25.964

35,8

72.524

100

Source : 1. Rapport annuel du service d'état civil du secteur de Lukamba, 2015

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, novembre 2017.

41

Fig. 04 : Répartition de la population de Lukamba par groupement.

Source : base des données du tableau n°1.42

Au regard des données du tableau n°1 et de la figure 04 nous remarquons des inégalités dans la distribution des habitants dans les groupements. Le groupement de Mukulu est le plus peuplé avec 32,6% soit 1/3 de la population totale de la région ; suivi de Matende (21%), Ebial (11%), Lufushi (10,3%), Kimbanda (8,8%), Lukamba (8,2%) et Kimpundu (8,1%).

Signalons que le groupement de Mukulu et Matende ont plus de la moitié de la population de la région. Mukulu est le plus étendu des groupements de Lukamba, il compte à lui seul 24 localités, suivi de Matende avec 11 localités.

Du point de vue du sexe, les filles sont plus nombreuses (35,8%) que les garçons (30,3%) ; les femmes plus nombreuses (20,2%) que les hommes (13,7%). La prédominance des filles par rapport aux garçons se justifie par le fait que les garçons sont victimes de la mortalité infantile par rapport aux filles. Ces dernières sont plus résistantes aux maladies de l'enfance grâce à leur métabolisme efficace que les garçons98(*). Et la prédominance des femmes par rapport aux hommes résulte d'abord de la cause précitée, et en suite de leur espérance de vie à la naissance dans le pays du tiers-monde : en moyenne 65 ans pour les femmes et 52 ans pour les hommes99(*).

43

Tableau n°2 : Répartition de la population de Lukamba par âge et par sexe en 2015

Tranches d'âge

Hommes

%

Femmes

%

Total

%

0-4 ans

6 649

9,1

7 504

10,3

14 153

19,4

5-9 ans

5 977

8,2

6 411

8,8

12 388

17

10-14 ans

4 284

5,9

6 418

8,8

10 702

14,7

15-19 ans

4 134

5,7

5 173

7,1

9 307

12,8

Sous total jeunes

21 044

28,9

25 506

35

46 550

63,9

20-24 ans

1 525

2,1

2 750

3,8

4 275

5,9

25-29 ans

1 255

1,7

2 017

2,9

3 272

4,6

30-34 ans

1 161

1,6

1 980

2,7

3 141

4,3

35-39 ans

1 011

1,4

1 375

1,9

2 386

3,3

40-44 ans

880

1,3

1 183

1,7

2 063

3

45-49 ans

865

1,2

1 091

1,6

1 956

2,8

50-54 ans

868

1,2

1 020

1,5

1 878

2,7

55-59 ans

760

1

864

1,2

1 624

2,2

60-64 ans

730

1

782

1,1

1 512

2,1

Sous-total adulte

9 045

12,5

13 062

18,4

22 107

30,9

65-69 ans

645

0,9

668

0,9

1 313

1,8

70-74 ans

572

0,8

689

0,9

1 261

1,7

75-79 ans

535

0,7

674

0,9

1 209

1,6

80-84 ans

31

0,04

34

0,04

65

0,08

85 et plus

12

0,01

7

0,01

19

0,02

Sous-total vieux

1 795

2,45

2 072

27,5

3 867

5,2

TOTAUX

31 884

43,85

40 640

56,15

72 524

100

Source : 1. Rapport annuel du service d'état civil du secteur de Lukamba, 2015.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, novembre 2017.

Les données du tableau n° 2 confirment la prédominance des jeunes (63%) de moins de 20 ans sur les deux autres catégories, c'est-à-dire les adultes (30,9) de 20 à 64 ans et les vieux (5,2%) de 65 ans et plus.

L'importance relative des jeunes se justifie par le taux de natalité élevé, caractéristique des pays sous-développés100(*).

Ce taux élevé (estimé à 48% en RDC) est probablement dû aux facteurs ci-dessous :

- 44

La natalité nataliste des Africains qui considèrent l'enfant comme une main d'oeuvre de plus pour les travaux des champs, une richesse et un gage pour la vieillesse ;

- Le taux élevé du nombre des analphabètes ;

- Le mariage précoce ;

- La pauvreté des parents ;

- Le manque d'occupation et de distraction, etc.

A cela s'ajoute la baisse de taux de mortalité (situé à 15%o en RDC) qui peut se justifier par :

Ø Le progrès de la médecine et l'amélioration des conditions d'hygiène ;

Ø L'augmentation du nombre du personnel médical,...

Les adultes représentent une proportion moins élevée, et pourtant c'est sur eux que repose toute la charge sociale des jeunes et vieux. La faible présence des vieux et vieillards peut se traduire par la réduction de l'espérance de vie à la naissance qui caractérise les Pays du tiers-monde. Celle-ci est en moyenne de 56 ans101(*).

2.1.7. Situation économico-socio-culturelle du Secteur de Lukamba

2.1.7.1. Agriculture

Le secteur prioritaire d'activités économiques de la population de Lukamba est le secteur primaire. L'Agriculture reste l'activité principale du développement économique locale. Les physiocrates considèrent la terre comme la source de la richesse102(*). « L'Agriculture est la seule activité productive » : la terre multiplie les biens, une graine semée produit plusieurs graines103(*).

Le paysan de Lukamba cultive le manioc, le millet, le maïs, l'ananas ; il produit aussi en petite quantité la courge, le piment, l'arachide, le haricot, le riz, la patate douce, etc. les produits agricoles ne servent pas uniquement à l'autoconsommation, malgré la faible production ; mais une petite quantité fait l'objet de commercialisation104(*).

Les voies de transport posent de sérieux problème de relais entre différentes zones agricoles. Quelques routes de desserte agricole, bien qu'entretenues surtout par des ONGD sur certains axes, sont rarement fréquentées par les véhicules de grand tonnage. Certains produits pourrissent à cause de non évacuation à temps opportun vers les centres importants de consommation. Et par conséquent, ils sont vendues à vil prix ou par troc sur place. Ce système avantage seul l'acheteur au détriment du paysan producteur.

45

Les paysans situées à proximité de la route nationale n°1 profitent de cette dernière pour évacuer régulièrement leurs produits agricoles et autres par véhicule, ou à vélo vers les centres de consommation : Kikwit, Tshikapa, Kinshasa, Gungu, etc.105(*).

2.1.7.2. Pèche et élevage

La pèche et la pisciculture restent une source de faible revenu. Cependant l'élevage est dominé par les bovins, caprins, porcins et volailles106(*).

2.1.7.3. Artisanat

L'artisanat demeure une activité secondaire dans le secteur de Lukamba. On y dénombre quelques ateliers, notamment ceux de couture, de menuiserie et de forge, sans omettre les tireurs de vins de palmier à bambou (Masende) et les fabricants de nattes, des grabats, etc107(*).

2.1.7.4. Commerce

Le commerce des produits manufacturés constituent une source tertiaire de revenu de la région. On observe plusieurs activités : des boutiques, des commerçants ambulants, des vendeurs de vin de palme à bambou (Masende), des vendeurs de nattes, de grabats, commerce des produits agricoles et autres dans les centres influents de la région. Il y a aussi des marchés : marché de Mundundu, Arrêts 622 (Mukulu), 617 (Ingietshi), ... où les acheteurs affluent pour se ravitailler en différents produits afin d'augmenter les revenus108(*).

2.1.7.5. Habitat

Les maisons d'habitation sont en majorité en pisé. Actuellement, certains commerçants et fonctionnaires de l'Etat ont pris l'initiative de construire en matériaux durables et semi-durables, surtout dans les centres ruraux : paroisse d'Aten, sous paroisse Mundundu, chef-lieu du secteur et principaux arrêts sur la route nationale n°1, grâce surtout à leurs mutuelles109(*).

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2.1.7.6. Religion

La religion est dominée par le Catholicisme suivi du Protestantisme. A côté de celles-ci, on peut noter quelques sectes : Néo-Apostolique, Témoins de Jéhovah, les Eglises dites de « Réveil », les religions Islamique et Animiste, notamment l'Eglise Spirituelle de Noirs en Afrique, en sigle ESNAF, communément appelée « Nzambi Mpungu »110(*).

2.2. Présentation du Comité Paroissial de Développement d'Aten (CPDA/ONGD)

2.2.1. Historique de la création du CPDA/asbl

Réunis en assemblée plénière en 1961, les Evêques du Congo étaient convaincus que « l'efficacité de la bonne nouvelle et de la communication de la vie divine est le résultat d'un niveau de développement social, économique et matériel acquis, car on ne peut s'épanouir spirituellement dans un climat de misère, c'est-à-dire de famine, de maladie, de crise, etc. c'est pourquoi dès le début de l'évangélisation des colonies, les missionnaires se sont préoccupés de l'amélioration des conditions d'Ecoles, des oeuvres caritatives et philanthropiques »111(*).

Dans cette même perspective d'amélioration des conditions de vie, ils ont compris que le bonheur de l'homme forme un tout. Il ne suffit pas de lui prêcher le paradis ; il lui faut un minimum de bien-être terrestre, contribution précieuse à l'acquisition du bonheur éternel.

En effet, la crise multiforme qui surgit à la suite de la proclamation du multipartisme par le président Joseph MOBUTU en 1990 ne s'est pas soldée que par des retombées négatives. Au contraire, beaucoup d'Initiatives Locales de Développement (ILD) se sont créées. Certaines d'entre elles continuent à naitre dans le souci d'aider les villageois à sortir de l'état de misère dans lequel ils sont plongés. D'autres au contraire, sont nées simplement parce que les initiateurs ont appris qu'en se mettant ensemble, ils recevraient de l'aide. La tâche n'était pas facile à ces ILD ou Organisations Paysannes de Développement (OPD) face aux nombreux obstacles et menaces à plusieurs niveaux (sociale, économique et politique) susceptibles d'anéantir tout effort d'autopromotion112(*).

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Répondant à l'appel au développement, des journées de réflexion appelées « Journées paysannes d'Aten » furent organisées à Aten, le siège de la paroisse Saint Joseph d'Aten du 8 au 10 avril 1993, avec l'appui de la FAO, de service National de Vulgarisation (SNV), de l'OXFAM, du service Diocésain pour le Développement Rural (SDDR) et de l'Antenne d'Inades formation de Kikwit.

Au terme de ces assises, le 10 avril 1993, tous les délégués présents ont opté unanimement pour la création d'une plateforme paroissiale de développement. Cette structure d'accompagnement et d'encadrement des ILD et dénommée « Comité Paroissial de Développement d'Aten » en sigle CPDA a.s.b.l. Dès lors, toutes les démarches furent menées pour que le CPDA accède aujourd'hui au rang des Organisations Non Gouvernementales de Développement (ONGD) de la RD Congo dont Monsieur ITUMBU Willy Blaise est le coordonnateur113(*).

2.2.2. Siège social et Statut juridique

Le siège de l'association est établi à la mission Catholique d'Aten, dans le Diocèse de Kikwit, secteur de Lukamba, Territoire de Gungu, Province du Kwilu en République Démocratique du Congo. Toutefois il peut être transféré en tout autre lieu de la RDC sur décision de la majorité des membres réunis en assemblée générale. C'est ce que précise le statut du CPDA. L'ouverture des Antennes ou Bureau de représentation sur territoire Congolais est prévue également dans les textes légaux de cette ONGD114(*).

Quant au statut juridique, le CPDA est une association sans but lucratif (a.s.b.l.) régie par la loi 004/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux a.s.b.l. et aux Etablissements d'utilité publique en RDC. Le CPDA est agréé au niveau National et peut exercer ses activités sur toute l'étendue de la RD Congo.

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2.2.3. Objet social et Objectifs du CPDA/a.s.b.l.

Dès sa création, le 10 avril 1993 cette association a pour objet de promouvoir le développement intégral et solidaire de son milieu d'action. Elle a pour objectif précis d'organiser dans divers domaines d'intervention, des actions visant globalement la promotion intégrale de la population115(*).

A cet effet, le CPDA entend poursuivre, notamment ce qui suit :

Ø Assurer la protection sociale des personnes vulnérables ;

Ø Promouvoir l'éducation et la santé sous toutes ses formes ;

Ø Améliorer l'habitat rural et assainir les villages par l'aménagement des sources d'eau potable ;

Ø Promouvoir la production et vulgarisation agricole, pastorale et piscicole ;

Ø Réaliser les infrastructures socioculturelles ;

Ø Créer des circuits économiques internes favorisant un marché autogéré (ou la création d'une filière pour la commercialisation, installation des dépôts de stockage des produits agricoles, entretien des ponts et routes de desserte agricole) ;

Ø Assurer la formation et l'information en milieu paysan.

2.2.4. Rayon d'action de la CPDA/a.s.b.l.

L'association exerce ses activités dans les secteurs de Lukamba, Kilamba, Mundundu en Territoire de Gungu et dans le secteur Yassa-Lokwa en Territoire d'Idiofa. Mais rappelons actuellement (surtout avec l'activité d'Agroforesterie) toutes ses activités sont concentrées dans le secteur de Lukamba, qui fait l'objet de nos investigations116(*).

2.2.5. Organigramme de la CPDA/a.s.b.l.

Un organigramme est un graphique représentant de façon synthétique l'ensemble de la structure d'une entreprise. Ce schéma permet de visualiser la place de chaque fonction et les relations de travail existant entre celles-ci. Il montre l'ordre d'après les fonctions et attributions, et permet d'éviter les conflits de compétence et d'autorité.

L'organigramme du CPDA se présente comme suit :

49

AG

 

COCO

Vie Associative

C A

B E

Vie d'Entreprise

OB

Fig. 05 : Organigramme du CPDA.

OP

Source : Statut et rapports d'activités du CPDA, 2017.

Tel que structuré, cet organigramme comprend :

v Du point de vie organisation :

Ø Un organe chargé de l'orientation et de décision : c'est l'Assemblé Générale (AG) ;

Ø Un organe chargé d'administration et de gestion : c'est le Conseil d'Administration (CA) ;

Ø Un organe chargé de contrôle : la Commission de Contrôle (COCO) ;

Ø Un organe chargé d'exécution : c'est le Bureau Exécutif (BE).

Il sied de noter que l'AG, le CA et la COCO constituent la vie associative de cette plate-forme. Tandis que le BE en constitue la vie d'entreprise.

v Du point de vue fonctionnement : nous résumons ci-dessous les principales attributions de chaque organe.

1°. L'Assemblée Générale

Elle est l'organe suprême du CPDA. Elle est présidée par le président du Conseil d'Administration. Elle est formée des membres effectifs, des membres affiliés, des membres sympathisants et des membres d'honneur. Ces derniers peuvent être invités en tant qu'observateurs.

Elle se réunit une fois par an en session ordinaire. Elle peut se réunir en session extraordinaire chaque fois que les circonstances l'exigent. Seuls les membres effectifs et les membres affiliés ont une voix délibérative. (Cfr. Art.14 ; 15 de statut). L'AG désigne par élection les membres du conseil d'administration et de l'organe de contrôle, et adopte ou amende les textes de base117(*).

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2°. Le Conseil d'Administration (CA)

Il est l'organe responsable de la bonne marche du CPDA et de l'AG. Il siège deux fois par an selon la périodicité prévue dans les textes de base. Mais il peut se tenir en session extraordinaire en cas d'urgence ou de nécessité. Il concrétise les orientations de l'AG et le fait exécuter.

Pour permettre aux membres de CA d'assurer leurs responsabilités statutaires, il leur est donné toute information sur la vie de leur association et ils peuvent bénéficier d'une formation de renforcement de capacité en cas de besoin.

Les textes de base prévoient les critères de l'éligibilité des membres du CA. Il est tenu compte des critères de moralité, de compétence, de disponibilité et d'expérience. Le CA siège et délibère les grandes actions à mener sur terrain. Il est composé d'un président, d'un vice-président et d'un secrétaire118(*).

3°. La Commission de Contrôle (COCO)

Elle est un organe de contrôle mis en place par l'AG devant laquelle elle rend compte et cet organe de contrôle vérifie l'application des textes réglementaires et la gestion de toutes les ressources par l'AG qui fonctionne sur base des critères outre que ceux définis par le CA119(*).

4°. Le Bureau Exécutif (BE)

Il s'occupe de la gestion courante du CPDA. Le choix du responsable de l'exécutif est fait par l'organe compétant selon les modalités et critères déterminés dans les textes de base de l'ONGD. Le BE comprend : le coordonnateur, le coordonnateur adjoint, le secrétaire exécutif, la caissière et l'équipe technique (les techniciens spécialisés).

L'exécutif participe au CA avec ou sans voix délibérative. Les autres dispositions sont réglées par le code du travail120(*).

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2.2.6. Les Organisations Paysannes (OP)

le CPDA étant une ONGD d'intervention, il a pour rôle l'encadrement et l'accompagnement des OP quelle que soit leur nature (OP, ILD,...), elles ont un type d'organisation standard avec trois organes essentiels :

· Assemblée Générale (AG) : qui regroupe tous les membres effectifs des OP. le fonctionnement d'une OP dépend de son règlement intérieur.

· Bureau du comité Directeur : qui regroupe les principaux responsables en l'occurrence le président, le secrétaire, un ou deux Conseillers, le trésorier (ou trésorière), le charger des travaux. Ce bureau est chargé de l'administration de gestion courante de l'OP.

· Comité de contrôle (deux ou trois membres) : qui est chargé du contrôle des activités, des ressources et du patrimoine de l'OP.

Signalons que les OP constituent en fait des regroupements pré-coopératifs. Depuis 2009, ces OP ont pris la connotation de fermes agro-forestières ou sites agro-forestiers121(*).

2.2.7. Partenariat réalisé (financement par la Fondation Hanns Seidel au CPDA/asbl)

Pour familiariser ses projets, le CPDA a bénéficié de l'appui de certains partenaires que voici repris dans ce tableau n° 3.

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Tableau n° 3 : Partenariat réalisé.

Partenaires

Année(s) d'intervention

Cadre du projet

bénéficiaires

Homme

Femme

1

OXFAM

1993-1996

Développement-Assistance-ONGD ; appui organisationnel

61

17

2

SIPDR

1993-2002

Formation-Animation

2 345

1 618

3

INADES-FORMATION

1993-2005

Formation/concept

198

123

4

SNV

1996-1999

Vulgarisation agricole

3 781

1 934

5

FONCABA

1999-2005

Ferme, Ecole paysanne

38

16

6

USAID-SECID

2003-2006

Multiplication des boutures saines de manioc.

67

82

7

USAID-IREM

2005-2007

Sécurité alimentaire, moulin communautaire.

12

29

8

USAID-ICRAF

2006-2007

Domestication des arbres fruitiers

12

29

9

FAO

2008-2009

Multiplication de boutures de manioc.

17

15

10

CRONG-BANDUNDU

2009-2011

Projet d'appui à la décentralisation.

368

183

11

UE-FHS

2009- 2017

Agroforesterie, commercialisation agricole

140

140

12

FHS

2011

Projet d'éducation civique populaire

243

189

Totaux

7 282

4 375

Sources : 1. Rapport annuel des acticités du CPDA, 2016.

2. MUYAYA IYUNA, Enquête sur terrain, novembre 2017 et avril 2018.

Ainsi, on peut distinguer trois grandes périodes marquant l'évolution du CPDA de 1993 à ce jour.

1. 1993 - 1995 : appui organisationnel et institutionnel de l'ONGD et des OP appuyées ;

2. 1995 - 2003 : conception du plan local de développement du secteur de Lukamba ;

3. 2003 à ce jour : organisation des activités de développement durable du milieu.

53

2.3. LE PROJET D'AGROFORESTERIE GUNGU II

Au début de l'année 2004, un projet-tampon (projet test) est lancé autour des fermes de Mampu et Mbankana (CADIM). Ce dernier veut s'appuyer sur l'agroforesterie villageoise. La stratégie de ce projet est d'impliquer directement des ménages agricoles pour créer eux-mêmes leurs propres fermes d'acacias en utilisant des techniques agro-forestières. L'intervention de cette action consiste à organiser le labour mécanisé tandis que tous les autres travaux de la foresterie (de la pépinière à la plantation des Acacias) et la mise en culture sont sous la responsabilité des ménages agricoles ciblés et impliqués ; c'est ce qui se fait dans la zone d'étude du CPDA dans le secteur de Lukamba.

Apprécié par l'UE et les ministères de l'Agriculture, pèche et élevage et de Développement rural comme projet « pilote » pour l'Agriculture familiale durable en RDC122(*), un autre projet (projet N° DCI FOOD/2009/164-568) est de nouveau octroyé à la FHS toujours en partenariat avec CADIM. C'est le projet d'Agroforesterie dans le Territoire de Gungu, au sud de la province du Kwilu, projet qui va démarrer le 1er avril 2009.

Deux ONGD locales, le Comité Paroissial de Développement d'Aten (CPDA) et l'Equipe d'Animation Rurale pour le Développement Intégré (EARDI) sont identifiées comme des structures associées du projet chargées de l'accompagnement et de l'encadrement des ménages impliqués dans ce projet (DCI-FOOD/2009/164-568) intitulé : « renforcement des production vivrières dans le territoire de Gungu », mené par la FHS de 2009 en 2012 : c'est le projet Gungu I 123(*).

Après l'évaluation du projet Gungu I, la FHS avec les deux associés (CPDA et EARDI) reçoivent encore l'appui financier de l'UE pour le pilotage d'un autre projet d'Agroforesterie : (DCI-FOOD/2012/294-539), « Appui aux organisations paysannes engagées dans l'agroforesterie dans le territoire de Gungu ». C'est le projet Gungu II (sujet de notre étude). Celui-ci est en fait une poursuite et l'ampliation du projet Gungu I. cette fois-ci elle va s'étendre dans six secteur du Territoire de Gungu : Gungu, Lozo, Kandale, Kilamba, Kobo et Lukamba (objet de la présente étude), avec un plan quinquennal 2013-2017.

54

Le projet fonctionne de façon parallèle avec celui des autres secteurs (puisque ceux-ci utilisent leurs propres tracteurs fournis par le gouvernement central).

En effet, les deux associés continuent l'encadrement et l'accompagnement des 30 anciennes organisations paysannes (ou sites) engagées dans l'agroforesterie : 19 sites dans la zone EARDI (dans le Secteur Gungu et Lozo) et 11 dans la zone CPDA (dans le secteur de Lukamba).

La principale innovation de ce projet d'agroforesterie repose sur l'introduction d'Acacia Auriculiformis (Acacia) dans la rotation des cultures vivrières. En effet, comme toutes les légumineuses, l'Acacia Auriculiformis a la propriété de fixer l'azote de l'atmosphère au niveau de ses racines pour le restituer au sol. Ce maintien de la fertilité des sols est, par ailleurs, renforcé par la dispersion de résidus issus du travail de transformation en charbon de bois des arbres d'acacias abattus à maturité. Une fois enfouis, ces petits morceaux de charbon deviennent une source de potasse - un engrais indispensable aux plantes à tubercule comme le manioc - et de matière organique pour le sol.

Au-delà du maintien de la fertilité des sols dans une région de savane sablonneuse a priori peu propice à l'exploitation agricole, cette technique permet de se passer d'un labour mécanique puisque les semis de maïs ou de niébé sur des surfaces nettoyées par brûlis, et ayant été plantées d'acacias auparavant, peuvent se faire directement sans travail du sol. Le bouturage du manioc, quant à lui, ne demande qu'un petit travail à la houe à l'endroit où la bouture est destinée à être enfouie124(*).

Par ailleurs, cette approche permet aussi de garantir le renouvellement de la forêt sur le moyen et long terme grâce à son cycle qui repose sur une période de jachère pendant laquelle de jeunes acacias peuvent atteindre leur maturité tout en faisant l'objet d'une surveillance afin de réduire les risques d'incendie. Enfin, ce processus se déroule entièrement dans le cadre d'un cycle d'émission de carbone neutre.

Ainsi, la pratique culturale utilisée se décline en une première étape d'abattage contrôlé des arbres et de leur transformation en charbon de bois. Un brûlage des surfaces est effectué pour fournir le traitement à la chaleur dont nécessitent les graines d'acacia tombées au sol pour germer. Les surfaces ainsi libérées feront l'objet d'une mise en culture parallèle de vivriers et de jeunes Acacias lors de la première année. Ces derniers continueront à pousser lorsque le terrain sera laissé en jachère surveillée jusqu'à maturité des arbres pendant que les parcelles avoisinantes seront soumises au même processus chacune à leur tour125(*).

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2.3.1. Pour l'agriculture

Les principales spéculations sont le manioc avec des variétés améliorées comme Obama, TMB 419, Zizila, Nsangi, Dizaka, Mvuanzi et Nutamu et les variétés locales (Etot, Kitoko, Osang, Kimbaon et Lakiong). Les autres cultures sont : Maïs, Millet, Niebé (Vita 7), Courge et Voandjou. Ces cultures sont considérées comme les plus importantes et les plus pratiquées par les exploitants126(*).

Il est intéressant de faire une observation sur ces cultures :

1° Le Manioc : entre 2013 et 2017, chaque exploitant a reçu des boutures des variétés améliorées fournies par le projet pour la mise en culture d'un quart d'hectare, à la charge des producteurs de boutures. Le reste des surfaces avec leurs propres boutures, de variétés améliorés pour ceux ayant pu en multiplier un minimum, ou de variétés locales les plus performantes.

Le but de cette stratégie est que les producteurs prennent conscience de la valeur des variétés améliorées par rapport aux variétés locales toujours moins performantes et moins rentables. Ils les gèrent de la même manière dans les parcelles de production individuelle que dans les champs de multiplication. De tels champs sont mis en place dans les sites en complément et par mesure de précaution, ils seront reconduits chaque année. L'ensemble de ces mesures vise à l'auto-approvisionnement de sites en boutures de variétés améliorées chaque année.

2° Le Niébé : en tant que légumineuse, il est cultivé en tête des rotations testées lors de la première action, car, il constitue à la fois une culture vivrière, une culture de rente (source de revenus rapide par son cycle de culture court de trois mois environs) et un fertilisant du sol. Face au manque de semences les paysans du Territoire de Gungu, en général et du Secteur de Lukamba, en particulier réalisent habituellement une seule campagne de niébé par an ; ce qui rend difficile la conservation des semences pendant les neufs mois qui séparent la récolte et la remise en culture. Le projet a sensibilisé les producteurs sur l'importance de cultiver le niébé lors de chaque campagne agricole (deux fois par an), afin de raccourcir la durée de conservation des semences.

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Rappelons aussi que cette culture n'était pas habituelle dans la zone d'Aten sud où les paysans l'ont pratiquée pour la première fois. Une grande quantité de la production a été consommée dans les villages et une autre a été vendue à Kikwit avec l'aide du Projet.

3° la Courge : elle est également une spéculation favorable sur le sol d'ouverture.

4° le Voandzou : qui pourrait paraitre comme une culture marginale pour les communautés du Nord de la région d'Aten, ne l'est pas pour celles du sud de la région qui le consomment comme aliment de base. Ces dernières en ont grandement produit en ouverture de terrain en début de saison (Août-Octobre). De grandes quantités sont transportées vers Kikwit pour être vendues.

5° le Millet : sa culture est très favorisée par la population, car cette céréale est plus appréciée par la population de cette région comme aliment de base par rapport au maïs.

6° le Maïs : sa culture semble marginalisée par la population de cette région pourtant cette denrée est très demandée et donc valorisée sur le marché. La culture se résume à quelques pieds de maïs très dispersés sur un champ en prise de jachère127(*).

2.3.2. Méthodes et techniques culturales

La méthodologie utilisée dans le Projet Gungu 2 est la suivante : des groupes de dix (10) agriculteurs se réunissent pour obtenir des parcelles contiguës de 10 ha par agriculteur (donc des sites de 100ha). Le Projet laboure 1 ha/an/agriculteur (saison A : grande campagne et saison B : petite campagne) sur lequel celui-ci pratique ses cultures vivrières (niébé, maïs, manioc, voandzou, millet) et plante des Acacias (espacés de 4X3m). Une fois les cultures vivrières récoltées, les acacias restent seuls et l'agriculteur exploite 1 ha supplémentaire128(*).

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Au bout de dix (10) ans, l'agriculteur pourra atteindre 10 ha et utilisera la première parcelle d'acacia pour en faire du charbon de bois et obtenir en plus une terre beaucoup plus fertile.

En claire, pour faire un champ, les exploitants commencent par dégager un espace dans la savane en abattant des arbres ; puis ils dessouchent. Le labour et le hersage se font par le tracteur ou par la traction bovine (avec les bovins de trait et les charrues à soc). Les herbes et les feuilles sont enfouies pour améliorer la fertilité du sol ; ensuite on plante des cultures en couloir, c'est-à-dire on repique des plantules d'acacias en rangés (dont le travail commence par les pépinières, puis le transport se fait par camion ou charrette) et dans les vides, on associe d'autres cultures en rotation selon leurs périodes. Après la récolte, on laisse la terre aux acacias poussés pour enrichir le sol en matière organique129(*).

Rappelons encore que le territoire de Gungu, en général et le secteur de Lukamba, en particulier se caractérisent par des sols pauvres (sablonneux), impropres à l'agriculture à cause de leur valeur faible de fertilité. On note une forte dégradation de ces sols à cause de l'érosion et du phénomène de lessivage130(*).

L'application de ces méthodes et techniques culturales agro-forestières est une réponse à la carence des sols en nutriments.

Durant le projet, la Fondation Hanns Seidel et son associé le CPDA, en collaboration avec le FAO et l'INERA KIYAKA produisent des variétés améliorées de manioc, résistantes à la mosaïque, de niébé et de maïs. Cet effort de production s'est accompagné de la formation de 22 techniciens Agri-multiplicateurs (en raison de 2 techniciens par site) et producteurs sur les techniques de multiplication et de protection des cultures contribuant ainsi à l'émergence d'un Institut Supérieur d'Agroforesterie et Gestion de l'Environnement, ISAGE en sigle au chef-lieu de la paroisse d'Aten131(*).

o Mécanisation de l'agriculture et la traction bovine

La savane herbeuse qui prédomine dans le territoire de Gungu, en général et dans le secteur de Lukamba, en particulier est difficile à labourer à la main. La pénibilité du travail manuel de la terre par les paysans ne leur permet de cultiver que de petites surfaces (autour de ½ ha par an ou moins). Le recours à la mécanisation et l'introduction de la traction bovine (culture attelée) ont rapidement fait la démonstration de leur intérêt en portant à 1 hectare par an les surfaces cultivées132(*).

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L'augmentation de la production permet ainsi aux fermiers Agro-forestiers d'assurer la nourriture et en plus leur fournir un revenu supplémentaire leur permettant d'entretenir les bêtes et éventuellement de développer leur cheptel. Simultanément, le même cheptel permet, à l'aide de charrette attelée aux boeufs de trait à transporter des récoltes aux dépôts et au marché. Cela contribue à l'écoulement des produits du terroir et en plus à l'amélioration des conditions de vie. A titre comparatif, la culture attelée permet actuellement le transport d'environ 300 Kg par charrette ; alors qu'initialement le transport se faisait sur la tête133(*).

Chaque site dispose d'un couple de boeufs de trait. Au total, il y a 11 couples (22 boeufs de trait), 22 charrettes et un tracteur pour les 11 sites.

o Les écoles de dressage

Elles offrent selon la demande une ou deux sessions de formation par an avec une capacité de dressage d'une dizaine de bêtes par session. En vue de favoriser ce type de développement, l'école de dressage donne les notions de base nécessaires pour reconnaitre les bonnes bêtes, leurs habitudes alimentaires, les besoins de l'habitat ainsi que des conseils élémentaires en santé animale134(*).

Les maitres dresseurs de chaque site peuvent ensuite construire une étable, des mangeoires et des entrepôts pour le fourrage. Le projet offre également les services d'un vétérinaire en soutien aux différents programmes de ces boeufs de trait ainsi qu'une formation de base en administration de soins vétérinaires aux maitres dresseurs. Ces derniers ainsi formés assurent les soins élémentaires tels que l'administration de vermifuges et de vaccins135(*).

La pauvreté de sols ne permettant pas aux animaux d'avoir accès à tous les éléments nutritifs nécessaires durant toute l'année. La création de pâturages améliorés ou « paddock » est en cours d'introduction avec cinq espèces fourragères complémentaires : le Stylosantès, le Brachiara, le Mucuna, le Trypsacum et le Pennisetum fixent l'azote atmosphérique.

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Des blocs à lécher constitués de sels minéraux, de protéines et de vitamines adaptés aux besoins nutritifs sont également mis au point par les vétérinaires du projet.

1. L'Apiculture

L'Apiculture, branche de l'agriculture, est l'élevage d'abeilles à miel par l'homme pour exploiter les produits de la ruche. L'apiculteur doit procurer à l'abeille un abri, des soins et veiller sur son environnement. Puis, il récolte une partie mesurée de ces produits : miel, pollen, cire, gelée royale et propolis136(*).

Afin de favoriser la diversification du revenu des fermiers agro-forestiers, le projet a relancé le développement de l'apiculture dans les forêts d'Acacias dans chaque site. Cette activité est une source de revenu non négligeable s'il y a l'application des bonnes techniques et meilleurs outils.

L'Acacia est une mellifère, sa fleur permet d'obtenir un miel de qualité, riche et épais. Malgré un faible suivi et le manque d'entretien dans certains sites, le projet a fourni 22 ruches par site (2 ruches par exploitant). Ces ruches ont été installées au début de 2015 après les séances de formation, de sensibilisation et d'encadrement des apprentis apiculteurs. Les exploitants sont responsabilisés sur la gestion de ces ruches. Leur multiplication dans chaque site se fera ensuite par initiatives individuelles, voire avec l'aide des Communautés Villageoises, sachant que les ruches ont été fabriquées sur place à un coût de d'environ 20$ la pièce.

Les fermiers de CPDA, formés et encadrés par les experts du projet se sont approprié les techniques apicoles (c'est-à-dire l'élevage des abeilles), récolte, extraction, conditionnement et conservation du miel. De plus, c'est aussi avec l'aide du CPDA que le miel est commercialisé par l'intermédiaire de la « Coopérative des Apiculteurs de Lukamba ». L'apiculture apporte un revenu substantiel aux Agriculteurs-apiculteurs. Ce revenu est par ailleurs supplée par la valorisation des sous-produits du miel, tels que la cire, l'hydromel, etc. enfin, cette activité entre en symbiose parfaite avec les autres activités agro-forestières de la plantation par sa contribution au processus de pollinisation.

2. 60

La carbonisation

La phase de carbonisation peut être décisive, même si ce n'est pas la plus coûteuse dans la production de charbon de bois. Si elle n'est pas réalisée dans les meilleures conditions, elle risque de compromettre toute l'opération, étant donné qu'un mauvais rendement de la carbonisation risque de se répercuter sur l'ensemble de la chaîne sous la forme d'accroissement des coûts et de gaspillage des ressources.

Le bois est formé de trois constituants principaux : cellulose, lignine et eau. La cellulose et la lignine, plus certaines autres substances, sont fortement liées entre elles pour constituer la matière que nous appelons bois. L'eau est absorbée, c'est-à-dire retenue sous forme de molécules à la surface du complexe cellulose/lignine. Le bois sec à l'air contient entre 12 - 18% d'eau absorbée. Le bois fraichement coupé ou « vert » contient en outre de l'eau sous forme liquide, ce qui donne une teneur en humidité totale de 40 à 100%, exprimée en pourcentage du poids de bois anhydre137(*).

L'eau contenue dans le bois doit en être éliminée sous forme de vapeur avant que la carbonisation puisse avoir lieu. L'évaporation de l'eau exige une grande quantité d'énergie de sorte qu'en utilisant le soleil pour sécher le bois aussi complètement que possible avant la carbonisation on améliore considérablement la rentabilité. L'eau restant dans le bois à carboniser devra être évaporée dans la charbonnière ou le four, et l'énergie nécessaire devra être fournie par la carbonisation d'une partie du bois lui-même, qui autrement aurait été convertie en charbon.

Une température de carbonisation basse donne un rendement plus élevé en charbon de bois, mais celui-ci est de basse qualité, il est corrosif en raison des goudrons acides qu'il contient et il ne brûle pas avec une flamme claire sans fumée. Un bon charbon de bois commercial doit avoir une teneur en carbone pur d'environ 75%, ce qui demande une température finale de carbonisation de l'ordre de 500° C138(*).

Le rendement en charbon de bois présente également une certaine variation selon la nature du bois. On constate que le teneur en lignine du bois a un effet positif sur le rendement en charbon. Un bois à teneur élevée en lignine donne un rendement plus élevé, c'est pourquoi on préfère pour la production de charbon de bois un bois mûr et sain. Un bois lourd, d'autre part donnera généralement un charbon dense et dur, qualités recherchées139(*).

61

Le projet d'agroforesterie Gungu II inclut la vulgarisation de la technique des fours de carbonisation et la mise en place d'activités de production de braises et de scierie au sein des sites agro-forestiers du secteur de Lukamba.

Conclusion partielle

D'une part, ce chapitre a  fait l'analyse de potentialités naturelles et humaines du secteur de Lukamba. Ce dernier bien qu'ayant de ressources humaines abondantes, l'insuffisance des ressources naturelles à l'état bruit n'offre pas de possibilités qui permettent un décollage du point de vue du développement durable. Bref, la nature connait une forte dégradation due aux actions anthropiques et aux dégâts des animaux. Les feux de brousse, les défrichements anarchiques et la coupe du bois vert sont autant d'actions qui ont contribué à la dégradation du patrimoine floristique et faunique.

Et d'autre part, l'analyse faite dans ce chapitre nous conduit à découvrir que le CPDA est une structure d'accompagnement et d'encadrement des paysans et personnes vulnérables. Il accède aujourd'hui au rang des ONGD de la R.D. Congo. En fait, le CPDA a pour objet de promouvoir le développement intégral et solidaire de son milieu d'action. Il organise dans ses divers domaines d'intervention, des actions qui visent la promotion intégrale de la population pour son auto-prise en charge, enfin une brève présentation du projet d'agroforesterie Gungu II a bouclé ledit chapitre.

62

CHAPITRE TROISIEME : CONTRIBUTION DU PROJET D'AGROFORESTERIE GUNGU II AU DEVELOPEMENT DURABLE DU SECTEUR DE LUKAMBA.

Ce chapitre présente, analyse et interprète les résultats de nos enquêtes concernant la contribution du projet d'agroforesterie Gungu II sur :

Ø le plan économique ;

Ø le plan socioculturel ;

Ø et le plan environnemental.

3.1. PRESENTATION DES RESULTATS, ANALYSE ET INTERPRETATION

a. Protocole d'enquête

L'élaboration du questionnaire d'enquête a été d'une importance capitale, dans le but de nous faire une idée sur la nécessité de la prise de décision.

b. population d'enquête

Nous avons limité l'univers de notre enquête essentiellement sur la population paysanne du secteur de Lukamba, ayant intégré le projet d'agroforesterie Gungu II.

c. Echantillon

L'univers de notre enquête étant très vaste et compte tenu des contraintes liées au temps et aux moyens, nous avons jugé utile de recourir à un échantillon stratifié de 50 personnes en raison de 5 exploitants par site agro-forestier du secteur de Lukamba.

c. Déroulement de l'enquête

Notre enquête s'est passée sous forme d'un questionnaire, avec un protocole d'enquête. Nous avons fourni quelques explications afin d'éviter tout malentendu.

1° IDENTITE DES ENQUETES

Il s'est avéré utile de présenter les personnes faisant partie de notre échantillon. Cette identification comprend les variables suivants : sexe, âge, état civil, profession et niveau d'instruction.

Les résultats sur l'identité des enquêtés sont présentés dans le tableau n° 4.

Tableau n°4 : Identité des enquêtés (exploitants Agro-forestiers)

Exploitant(e)s enquêtés

Sexe

Age (ans)

Etat civil

Profession

Niveau d'instruct.

 

M

F

-20

21-35

36-50

50 +

C

Marié

Ve.

Div.

Fonct.

T.I.

S.P.

N

P

S

U

TOTAL (50)

29

21

5

12

22

11

10

34

5

1

17

18

15

0

4

22

9

%

58

42

10

24

44

22

20

68

10

2

34

36

30

0

8

44

18

63

Source : MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018

NB : M= Masculin ; F= Féminin ; C= Célibataire ; Marié ; Ve.= Veuf(ve) ; Div.= Divorcé(e) ; Fonct. = Fonctionnaire (Etat) ; T.I.=Travailleur Indépendant ; S.P.= Sans Profession ; N= Néant ; P= Primaire ; S= Secondaire ; U= Université.

La lecture du tableau ci-dessus nous révèle ce qui suit : sur 100% de nos enquêtés, 58% sont des hommes et 42% des femmes. En ce qui concerne les tranches d'âge, 10% de nos enquêtés ont moins de 20 ans ; 24% sont compris entre 21 à 35 ans ; 44% entre 36 et 50 ans d'âge et 22% ont 50 ans ou plus. Par rapport à l'état civil, sur le 100% de nos enquêtés : 68% sont marié ; 20% sont encore célibataires ; 10% sont Veuf (ve)s et enfin 2% sont les divorcés. Concernant la profession, les travailleurs Indépendants dominent avec 36% ; suivi des fonctionnaires/Agents de l'état (34%) et 30% sont Sans Profession donc qui ne vivent que des activités agricoles. Enfin le dernier volet traitant le niveau d'instruction des nos enquêtés, sur le 100% : 44% ont étudiés jusqu'en Secondaire ; 18% ont fait l'université ; 8% se sont arrêtés en Primaire et 0% ou aucun n'a jamais étudié.

64

b. Situation de la population pré et post projet.

Tableau n°5 : a. Réactions des enquêtés en ce qui concerne l'écosystème pré-projet.

 
 

1. Existe-t-il le problème de la savanisation des écosystèmes du secteur Lukamba ?

2. Comment avez-vous apprécié l'arrivée du projet ?

3. Avez-vous intégré le projet ?

4. Comment appréciez-vous le système agro-forestier ?

5. Comment appréciez-vous l'espèce Acacia utilisé dans le projet ?

6. Aviez-vous des connaissances sur l'agroforesterie avant l'arrivée du projet ?

Réponses

OUI

NON

Exc.

B

AS

OUI

NON

Bon

AB

Mauv.

B

AB

Mauv.

OUI

NON

Nombre d'enquêtés(50)

50

0

3

40

7

44

6

38

10

2

25

20

5

2

48

%

100

0

6

80

14

88

12

76

20

4

50

40

10

4

96

 
 

7. Comment étaient vos productions avant le système Agro-forestier ?

8. Comment est la production ou rendement après le système agro-forestier ?

9. Quelles autres activités exercez-vous dans les sites agro-forestiers à part l'agriculture ?

10. Ces activités sont-elles rentables ?

Réponses

Bon

AB

Faib.

Exc

TB

B

AB

F

Apicul-ture

Carboni-sation

Vente des bois

OUI

NON

Nombre d'enquêtés (50)

0

14

36

0

7

32

11

0

38

42

50

41

9

%

0

28

72

0

14

64

22

0

76

84

100

82

18

Source : MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018.

65

En dehors des questions relatives à l'identité de nos enquêtés, les réponses aux questions contenues dans les tableaux ci-haut révèlent ce qui suit :

- en ce qui concerne l'existence du phénomène de savanisation dans le secteur de Lukamba, 100% de nos enquêtés ont confirmé qu'il existe un problème de savanisation dans la région de Lukamba. Ce qui a poussé aux bailleurs de fonds de financer les activités sur l'agroforesterie ;

- 80% ont apprécié avec la mention « BON » l'arrivée du projet ; 6% d'enquêtés ont dit « excellent » l'arrivée du projet et 14% l'ont jugé « Assez Bon ». Globalement l'arrivé du projet a été un souhait de la population ;

- sur la question de l'intégration des paysans au projet d'agroforesterie Gungu, 88% de nos enquêtés ont intégrés le projet contre 12% qui ne l'ont pas intégré (pour ce derniers, l'agroforesterie exige de grands travaux pendant une longue période pour en bénéficié peut être pas) ;

- en matière d'appréciation du système agro-forestier dans le secteur de Lukamba, 76% de nos enquêté l'ont jugé « Bon », 20% « Assez Bon » et 4% signalent que ce système est « Mauvais » ;

- concernant la question sur l'appréciation de l'espèce Acacia, 50% de nos enquêtés ont confirmé que cette plante est « Bonne », 40% l'ont jugé « Assez Bonne » et 10% ont confirmé que l'Acacia est « Mauvais » : insistant sur la décomposition après une longue durée des feuilles d'Acacia et l'épuisement du sol, etc.;

- la sixième question vérifiait si les paysans avaient des connaissances sur l'agroforesterie avant l'arrivée du projet Gungu ainsi, 96% des enquêtés ignoraient l'agroforesterie et 4% avaient les connaissances sur ces pratiques.

- Il y a eu une question sur la production et /ou le rendement agricole des paysans avant l'application des systèmes agro-forestiers, 72% de nos enquêtés ont signalé que la production était « Faible » et qu'ils ne pouvaient même pas emblaver un champ de 50 ares, 28% ont indiqué que leur production était « Assez Bonne » et 0% pour la mention « Bonne » ;

- Pour la production agricole après l'application des systèmes agro-forestiers, 64% de nos enquêtés ont confirmé que la production est « Bonne », 22% l'ont jugé « Assez Bonne », 14% l'ont signalé « Très Bonne » et 0% pour la mention Excellente et Faible ;

- 66

Nous nous sommes intéressé aussi aux autres activités réalisées dans les plantations de ces différents sites agro-forestiers à part l'agriculture, 84% des enquêtés font la carbonisation (production des braises), 76% pratiquent l'apiculture et 100% s'implique dans la vente des bois (bois de chauffe, de construction, d'oeuvre) ;

- et enfin, à la question de savoir si ces autres activités étaient rentables, 82% l'ont confirmé par « OUI » et 18% ont signalé que ce n'étaient pas rentables, car, ils produisaient bien sûr, mais lors de la vente dans les centres villes (ville de Kikwit ou Kinshasa), ils ne bénéficiaient pas la somme attendue (mes gestions des responsables et de l'équipe chargé de vente), ce qui a pousser certains paysans à organiser la vente locale.

Pour le reste des questions (questionnaire d'enquête en annexes), nous nous sommes adressés à l'ONGD/CPDA pour la récolte des données sur la quantité et le prix des productions allant de 2013 à 2017.

3.1.2. CONTRIBUTION SUR LE PLAN ECONOMIQUE

3.1.1.1. La production agricole

Les résultats sont présentés dans les tableaux n° 6 à 12.

67

1° la production du manioc

Tableau n° 6 : Production du manioc par Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg. 2015

Communauté Paysanne (Site Agro-forestier)

Sacs Vendus

Sacs consommés

Total production

%

Observation

En Sac

En Kg

Kg/ha

1

AMFUSA

78

50

128

9 536

953,6

9,9

 

2

BUKUNDU

90

70

160

11 920

1 192

12,3

 

3

FERME MIMPIYA

100

75

175

13 037,50

1 303,75

13,6

 

4

IBANSI

95

75

170

12 665

1 266,5

13,1

 

5

ITUNU

70

35

105

7 822,50

782,25

8,1

 

6

LUFUSHI

60

50

110

8 195

819,5

8,6

 

7

MABAYA TATU

78

55

133

9 908,50

990,85

10,3

 

8

MAZINGA

42

30

72

5 364

536,4

5,5

 

9

MUNDUNDU

62

50

112

8 344

834,4

8,7

 

10

ONGAM

-

-

-

-

-

-

Jeune site retard des travaux préparatoires

11

NTO SAWULA

80

48

128

9 536

953,6

9,9

 

TOTAUX

755

538

1 293

96 329

 

100

 

%

58

42

100

 

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018

Il ressort du tableau ci-dessus que la Communauté du site Ferme Mimpiya est la première productrice de manioc en 2015 avec 13,6%, suivi de celles d'Ibansi (13,1%), de Bukundu (12,3%), de Mabaya Tatu (10,3%), d'Amfusa (9,9%), de Nto Sawulu (9,9%), de Mundundu (8,7%), de Lufushi (8,6%), d'Itunu (8,1%) et enfin de Mazinga (5,5%).

68

Le manque des données du site ONGAM se justifie par le fait que c'était un site (jeune) créé en retard.

Il est à remarquer que sur un total de 1 293 Sacs (soit 96 329 Kg ou 96,329 Tonnes) de manioc produits, 538 Sacs, soit 42 % ont servi à la consommation de ménages tandis que 755 Sacs, soit 58% ont été commercialisés.

NB : 1 sac est estimé à 74,5 Kilo.

Tableau n° 7 : Production du manioc par Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg. 2016

Communauté Paysanne (SITE)

Sacs Vendus

Sacs consommés

Total production

%

Observation

En Sac

En Kg

Kg/ha

1

AMFUSA

100

89

189

14 080,5

1 408,05

13,9

 

2

BUKUNDU

120

83

203

15 123,5

1 512,35

14,9

 

3

FERME MIMPIYA

135

80

215

16 017,5

1 601,75

15,9

 

4

IBANSI

115

95

210

15 645

1 564,5

15,4

 

5

ITUNU

52

38

90

6 705

670,5

6,7

 

6

LUFUSHI

-

-

-

-

-

-

Site fermé (conflit foncier)

7

MABAYA TATU

40

32

72

5 364

536,4

5,2

 

8

MAZINGA

35

25

60

4 470

447

4,5

 

9

MUNDUNDU

45

30

75

5 587,5

558,75

5,5

 

10

ONGAM

75

63

138

10 281

1 028,1

10,1

 

11

NTO SAWULA

65

42

107

7 971,5

797,15

7,9

 

TOTAUX

782

577

1 359

101 245,5

 

100

 

%

57,5

42,5

100

 

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018

69

La lecture du tableau n° 7 nous renseigne que la Communauté Paysanne du site Ferme Mimpiya a produit 15,9% de manioc en 2016 suivi de celles d'Ibansi (15,4%), de Bukundu (14,9%), d'Amfusa (13,9%), d'Ongam (10,1), de Nto Sawulu (7,9%), d'Itunu (6,7%), de Mundundu (5,5%), de Mabaya Tatu (5,2%) et enfin de Mazinga (4,5%).

Le manque de donné du site Lufushi est dû aux incendies causées par les paysans lors de conflit foncier ayant même occasionné la fermeture du site.

Nous constatons que sur un total de 1 359 Sacs (soit 101 245,5 Kg ou 101,2455 Tonnes) de manioc produits, 577 Sacs, soit 42,5 % ont servi à la consommation de ménages tandis que 782 Sacs, soit 57,5 % ont été commercialisés.

Tableau n° 8 : Production du manioc par Communauté Paysanne (CP) en Sac et en Kg. 2017

Communauté Paysanne (Site Agro-forestier)

Sacs Vendus

Sacs consommés

Total production

%

Observation

En Sac

En Kg

Kg/ha

1

AMFUSA

95

66

161

11 994,5

1 199,45

13

 

2

BUKUNDU

90

82

172

12 814

1 281,4

13,9

 

3

FERME MIMPIYA

94

72

166

12 367

1 236,7

13,5

 

4

IBANSI

85

65

150

11 175

1 117,5

12,3

 

5

ITUNU

45

28

73

5 438,5

543,85

5,9

 

6

LUFUSHI

-

-

-

-

-

-

Site fermé (conflit foncier)

7

MABAYA TATU

52

38

90

6 705

670,5

7,4

 

8

MAZINGA

42

33

75

5 587,5

558,75

6

 

9

MUNDUNDU

24

21

45

3 352,5

335,25

3,7

 

10

ONGAM

115

83

198

14 751

1 475,1

16

 

11

NTO SAWULA

61

41

102

7 599

759,9

8,3

 

TOTAUX

703

529

1 232

91 784

 

100

 

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018

%

 

57

43

100

 

70

Il ressort de ce tableau n° 8 que la Communauté du site Ongam est la première productrice de manioc en 2017 avec 16%, suivi de celles de Bukundu (13,9%), de Ferme Mimpiya (13,5%), d'Amfusa (13%), d'Ibansi (12,5%), de Nto Sawulu (8,3%), de Mabaya Tatu (7,4 %), de Mazinga (6 %), d'Itunu (5,9%) et enfin Mundundu (3,7%).

Le site de Lufushi a été incendié et fermé suite au conflit foncier.

Nous remarquons que sur un total de 1 232 Sacs (soit 91 784 Kg ou 91,784 Tonnes) de manioc produits, 529 Sacs, soit 43 % ont servi à la consommation de ménages tandis que 703 Sacs, soit 57% ont été commercialisés.

71

2° Evaluation des autres produits agricoles par Site (CP) en Kg 2017

Les résultats sont présentés dans les tableaux n° 9 à 12.

Tableau n° 9 : Evaluation des autres produits agricoles par Site (CP) en Kg 2014

Communauté Paysanne (Site Agro-forestier)

Maïs

Millet

Niébé

Courge

Totaux

%

1

AMFUSA

4 710

10 802

3 752

1 950

21 214

14,4

2

BUKUNDU

3 429

8 989

3 641

898

16 957

11,4

3

FERME MIMPIYA

3 718

9 032

1 408

989

15 147

10,3

4

IBANSI

4 313

11 899

2 238

1 890

20 340

13,7

5

ITUNU

2 442

7 985

2 146

798

13 371

9

6

LUFUSHI

1 813

6 650

978

609

10 050

6,8

7

MABAYA TATU

2 728

7 899

3 383

876

14 886

10

8

MAZINGA

397

5 670

528

682

7 277

4,9

9

MUNDUNDU

782

8 890

1 509

958

12 139

8,2

10

ONGAM

-

-

-

-

-

-

11

NTO SAWULA

2 979

9 405

3 763

589

16 736

11,3

TOTAUX

27 311

87 221

23 346

10 239

148 117

100

%

18,4

58,9

15,8

6,9

100

 


Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018.

La lecture du tableau ci-dessus présente les résultats des autres produits agricoles des CP du secteur de Lukamba avec les taux suivants Millet (58%), suivi de Maïs (18,4%), Niébé (15,8%) et Courge (6,9%).

72

Quant à la production par site, Amfusa l'emporte sur les autres avec 14,4%. Les autres sites ne viennent qu'après, soit Ibansi (13,7%), Bukundu (11,4%), Nto sawula (11,3%), Ferme Mimpiya (10,3%), Mabaya Tatu (10%), Itunu (9%), Mundundu (8,2%). De ce groupe, se détachent Lufushi (6,8%) et Mazinga (4,9%), qui présentent une faible production.

NB : - Maïs  : 1 sac = 118 Kg = 37 500 FC

- Millet : 1 Sac = 25 000 FC

- Niébé : 1 Kg = 1 200 FC

- Miel : 1 litre = 5 000 Fc

- Braise : 1 Sac (81 Kg) = 10 000 FC, prix local (Source : Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017)

73

Tableau n° 10 : Evaluation des autres produits agricoles par Site (CP) en Kg 2015

Communauté Paysanne

(Site Agro-forestier)

Maïs

Millet

Niébé

Courge

Totaux

%

1

AMFUSA

4 349

9 102

3 789

850

18 090

13,4

2

BUKUNDU

3 443

8 007

3 659

590

15 699

11,6

3

FERME MIMPIYA

3 004

-

1 334

599

4 937

3,7

4

IBANSI

2 073

9 199

2 402

890

14 564

10,8

5

ITUNU

2 027

8 685

2 307

805

13 824

10,3

6

LUFUSHI

989

5 600

895

790

8 274

6,1

7

MABAYA TATU

3 107

8 599

3 768

800

16 274

12,1

8

MAZINGA

618

3 570

343

564

5 095

3,8

9

MUNDUNDU

634

5 860

425

590

7 509

5,6

10

ONGAM

3 771

7 329

3 225

1 785

16 110

11,9

11

NTO SAWULA

3 102

8 400

2 317

655

14 474

10,7

TOTAUX

27 117

74 351

24 464

8 918

134 850

100

%

20,1

55,1

18,2

6,6

100

 

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018.74

Ce tableau répartit les 100% de la production des autres produits agricoles en 2015 comme suit : 55,1% de Millet ; 20,1% de Maïs ; 18,2% de Niébé et 6,6% de Courge.

Il ressort également que sur ces 100% soit Kg ou Tonnes de la production, le site Amfusa occupe la première place avec 13,4%, après viennent Mabaya Tatu (12,1%), Ongam (11,9%), Bukundu (11,6%), Ibansi (10,8%), Nto Sawula (10,7%), Itunu (10,3%), Lufushi (6,1%), Mundundu (5,6%), Mazinga (3,8%), et Ferme Mimpiya (3,7%).

75

Tableau n° 11 : Evaluation des autres produits agricoles par Site (CP) en Kg 2016

Communauté Paysanne (SITE)

Maïs

Millet

Niébé

Courge

Totaux

%

Obs.

1

AMFUSA

4 232

4 080

3 870

760

12 942

14,5

 

2

BUKUNDU

2 879

7 832

3 703

598

15 012

16,8

 

3

FERME MIMPIYA

2 783

-

1 227

629

4 639

5,2

 

4

IBANSI

3 182

7 438

2 109

840

13 569

15,2

 

5

ITUNU

-

-

-

-

-

-

Activités arrêtées (Problème foncier)

6

LUFUSHI

-

-

-

-

-

-

Site fermé (problème foncier)

7

MABAYA TATU

2 117

2 320

3 554

596

8 587

9,6

 

8

MAZINGA

720

1 413

388

602

3 123

3,5

 

9

MUNDUNDU

700

3 106

330

558

4 694

5,2

 

10

ONGAM

2 983

7 329

3 109

978

14 399

16

 

11

NTO SAWULA

3 111

6 655

2223

587

12 576

14

 

TOTAUX

22 707

40 173

20 513

6 148

89 541

100

 

%

25,3

44,9

22,9

6,9

100

 

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018.

Ce tableau représente la production des autres produits agricoles de 2016 de manière suivante : 44,9% de Millet ; 25,3% de Maïs ; 22,9% de Niébé et 6,9% de Courge. Ainsi, la CP de Bukundu submerge avec 16,8%, suivi de celles d'Ongam (16%), d'Ibansi (15,2%), Amfusa (14,5%), de Nto Sawula (14%), de Mabaya Tatu (9,6%), de Mundundu et Ferme Mimpiya (5,2%) chacun, et enfin de Mazinga (3,5%).

76

Le site Itunu n'a rien produit en 2016 à cause des problèmes fonciers qui ont provoqué l'arrêt des activités agricoles et le site Lufushi a été fermé suite au conflit foncier.

Tableau n° 12 : Evaluation des autres produits agricoles par Site (CP) en Kg 2017

Communauté Paysanne (Site Agro-forestier)

Maïs

Millet

Niébé

Totaux

%

Obs.

1

AMFUSA

3 097

2 390

3 235

8 722

11,9

 

2

BUKUNDU

3 008

7 620

3 422

14 050

19,3

 

3

FERME MIMPIYA

3 012

-

1 213

4 225

5,8

 

4

IBANSI

2 701

7 669

2 201

12 571

17,2

 

5

ITUNU

-

-

-

-

-

Activités arrêtées (Problème foncier)

6

LUFUSHI

-

-

-

-

-

Site fermé

(problème foncier)

7

MABAYA TATU

-

1 980

3 478

5 458

7,5

 

8

MAZINGA

873

-

417

1 290

1,8

 

9

MUNDUNDU

617

2 104

119

2 840

3,9

 

10

ONGAM

2 416

7 324

3 405

13 145

17,9

 

11

NTO SAWULA

2 720

5 989

2 021

10 730

14,7

 

TOTAUX

18 444

35 076

19 511

73 031

100

 

%

25,3

48

26,7

100

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018.

77

Le tableau ci-dessus présente les résultats de 2017 des autres produits agricoles des CP du secteur de Lukamba avec les taux suivants 48% de Millet, Niébé (26,7%), Maïs (25,3%). Ainsi, la CP de Bukundu domine avec 19,3%, suivi de celles d'Ongam (17,9%), d'Ibansi (17,2%), de Nto Sawula (14,7%), d'Amfusa (11,9%), de Mabaya Tatu (7,5%), de Ferme Mimpiya (5,2%), de Mundundu (3,9%) et enfin de Mazinga (1,8%).

Le site Itunu n'a rien produit en 2017 à cause des problèmes fonciers qui ont provoqué l'arrêt des activités agricoles depuis 2016 et le site Lufushi a été fermé suite au conflit foncier en 2016.

3° Production agricole globale de sites agro forestiers/secteur Lukamba (2014-2017)

Les résultats de la production globale de sites agro-forestiers ou communauté paysanne sont présentés dans le tableau n° 13.

Tableau n° 13 : Production agricole globale de sites agro forestiers/secteur Lukamba en Kg 2014-2017

Produits

Années

Totaux

%

2014

2015

2016

2017

1

MANIOC

-

96 329

101 245,5

91 784

289 358,5

39,4

2

MAÏS

27 311

27 117

22 707

18 444

95 579

13,0

3

MILLET

87 221

74 351

40 173

35 076

236 821

32,2

4

NIEBE

23 346

24 464

20 513

19 511

87 834

12

5

COURGE

10 239

8 918

6 148

-

25 305

3,4

Totaux

148 117

231 179

190 786,5

164 815

734 897,5

100

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril-mai 2018

78

La lecture de ce tableau n° 13 révèle que la production agricole globale durant nos investigations, soit de 2014 à 2017 est de l'ordre de 289 358,5 Kg (plus ou moins 289 Tonnes) de manioc soit 39,4 % ; suivi de 236 821 Kg (presque 236 Tonnes) de millet, soit 32,2 % ; 95 579 Kg (plus ou moins 95 Tonnes) de maïs, soit 13,0 % ; 87 834 Kg (plus ou moins 87 Tonnes) de niébé, soit 12 % ; 25 305 Kg (plus ou moins 25 Tonnes) de courge, soit 3,4 %;  sur un total de 734 897,5 Kg (plus ou moins 734 Tonnes), soit 100% de la production.

Il s'observe que les techniques culturales de l'agroforesterie pratiquées dans le sol sablonneux de savane dans cette région ont contribué à l'augmentation de la production des cultures vivrières notamment la culture de manioc ; car cette dernière ne s'adaptait pas dans ce type de sol, comme nous l'avons précédemment signalé.

Il est aussi important à signaler que la totalité de la production à 100% est au bénéfice de l'exploitant. Le projet ne retire rien du tout à l'exception du coût du transport si les produits sont vendus ailleurs (Ville de Kikwit, Ville de Kinshasa,...).

Rappelons que la baisse de la production agricole totale de 2016 se justifie par le retard des activités agricoles dû au financement au moment où le projet résoudrait le problème d'une plainte déposée par l'EARDI/a.s.b.l., l'un des partenaires du projet s'occupant de la zone de secteur de Gungu.

79

3.1.1.2. L'APICULTURE ET LA CARBONISATION

a) L'Apiculture

La Production du miel

La production du miel des différents sites agro-forestiers de 2016 et 2017 est présentée dans le tableau n° 14.

Tableau n° 14 : Production du miel des sites agro-forestiers dans le secteur de Lukamba en Kg de 2016 et 2017

Sites agro-forestiers

Total production en Kg

Observations

2016

%

2017

%

1

AMFUSA

33

7,5

50

9,0

 

C'est une nouvelle technique que les exploitants commencent à maitriser par des formations.

Les premières colonies exploitées sont encore en croissance.

2

BUKUNDU

76

17,3

113

20,4

 

3

FERME MIMPIYA

26

5,9

31

5,6

 

4

IBANSI

123

28,1

248

44,9

 

5

ITUNU

13

2,9

26

4,7

 

6

LUFUSHI

-

-

-

-

Site fermé (conflit foncier)

7

MABAYA TATU

39

8,9

29

5,3

 

8

MAZINGA

11

2,5

-

-

Faiblesse des exploitants

9

MUNDUNDU

85

19,4

-

-

Incendies (feux de brousse)

10

ONGAM

-

-

-

-

Prévue en 2018

11

NTO SAWULA

33

7,5

56

10,1

 

TOTAL

439

100

553

100

 

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril 2018.

NB : Une ruche peut donner jusqu'à 5 litres de miel ; un kilo de miel est vendu à 5 000 FC. La production se fait souvent après six mois.

La lecture du tableau n° 14 nous révèle que pour l'année 2016 sur une production totale de 439 Kg : le site d'Ibansi est premier avec 28,1% de la production du miel suivi de Mundundu (19,4%), de Bukundu (17,3%), de Mabaya tatu (8,9%), d'Amfusa (7,5%), de Nto Sawula (7,5%), de Ferme Mimpiya (5,9%), d'Itunu (2,9%), et enfin de Mazinga (2,5%) ;

Pour l'année 2017 sur les 553Kg de miel produits : le site d'Ibansi est premier avec 44,9% de la production du miel suivi de Bukundu (20,4%), de Nto Sawula (10,1%), d'Amfusa (9,0%), de Ferme Mimpiya (5,6%), de Mabaya tatu (5,3%), et enfin d'Itunu (4,7%).

80

Le site Lufushi a été fermé à cause du conflit foncier ; le site Ongam est un jeune site où la production est prévue en 2019. Le Site Mazinga n'a pas produit en 2017 à cause des faiblesses des exploitants qui se sont beaucoup plus donné à la carbonisation ; et l'incendie du site Mandundu, les feux de brousses sont à la base du non production de miel en 2017.

Nous constatons que la production totale des sites agro-forestiers du secteur de Lukamba a augmenté de 114 Kg (soit 13,4%) de miel de 2016 à 2017.

b) La Carbonisation

La production des braises

La production des braises (Kg) du secteur Lukamba en 2017 est présentée dans le tableau n° 15.

Tableau n° 15 : Production de la braise des sites agro-forestiers dans le secteur de Lukamba, 2017

Sites Agro-forestiers

Total Production

%

Observation

En Sac

En Kg

1

AMFUSA

1332

107 892

25,8

 

2

BUKUNDU

1227

99 387

23,7

 

3

FERME MIMPIYA

318

25 758

6,2

 

4

IBANSI

1362

110 322

26,4

 

5

ITUNU

419

33 939

8,1

 

6

LUFUSHI

-

-

-

Site incendié et fermé

7

MABAYA TATU

122

9 882

2,4

 

8

MAZINGA

-

-

-

Carbonisation prévue en 2019

9

MUNDUNDU

175

14 175

3,3

 

10

ONGAM

-

-

-

Jeune site

11

NTO SAWULA

212

17 172

4,1

 

TOTAL

5 167

418 527

100

 

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril 2018.

Il ressort de ce tableau n° 15 que la Communauté du site d'Ibansi est la première productrice de braises en 2017 avec 26,4 %, suivi de celles d'Amfusa (25,8%), de Bukundu (23,7 %), d'Itunu (8,1%), de Ferme Mimpiya (6,2 %), de Nto Sawulu (4,1%), de Mundundu (3,3%), et enfin de Mabaya Tatu (2,4 %).

81

Le site de Lufushi a été incendié et fermé suite au conflit foncier. Pour le site de Mazinga, la carbonisation est prévue en 2019 et c'est aussi le cas du jeune site d'Ongam.

NB : 1 Sac est estimé à 81 Kg et coûte 10 000 FC (prix local). L'ouverture du four peut se faire après 5 jours ou une à deux semaines selon la grandeur du four ; et la production varie de 5 à 100 sacs de braises.

3.1.1.3. Commercialisation des produits agricoles, de miel et des braises

Un réseau de commercialisation se résume à la mise à la disposition des moyens de transport (Camion : Pic Kep, TATA) du projet pour écouler les productions sur le marché de Gungu, Kikwit ou Kinshasa.

Un dépôt central est construit au PK 600 le long de la route nationale n° 1 dans la zone d'action CPDA pour accueillir les produits agricoles des différents sites destinés à la vente. Ce lieu a été choisi à cause de sa position stratégiques pour le commerce : croisement de la route nationale avec celle d'Idiofa, puisque les Camions viennent déjà de la Capitale et de Kikwit pour acheter des produits frais de la région : tels que les ananas.

Dans cette zone de Lukamba traversée par la route nationale n°1, les exploitants ont tendance à vendre leurs productions au village et en détail aux voyageurs, transporteurs et commerçants de passage qui ne manquent pas de solliciter de monter parfois jusqu'aux champs/plantations.

De manière générale, les entrées d'argent sont souvent plus rapides en vendant sur le lieu de production plutôt qu'au dépôt ou ailleurs (Kikwit ou Kinshasa).

On observe depuis les premières récoltes de manioc dans les sites Agro-forestiers, un achalandage des étalages des cossettes de manioc (marchés de la région) qui parfois faisaient cruellement défaut. Un fait noble qu'il faudra signaler est que les dépôts et les moulins ont permis à un certain nombre des femmes de la région surtout celles des localités influentes (Aten, Mundundu, Arrêt 622, 617, 611,...) de créer leurs propres activités économiques en achetant des cossettes de manioc qu'elles font ensuite moudre avant de les vendre sous forme de farine de Fufu.

La présence des dépôts relais dans les sites contribue à faciliter le regroupement et l'acheminement de productions vers le dépôt principal. Ces dépôts sont équipés en matériels de transformation du manioc (fûts pour le rouissage des cossettes et bâches pour leur séchage). Il est aussi probable que ces dépôts accentuent le phénomène de vente sur les lieux de production (photos en annexes).

82

1° Evaluation monétaire

Les résultats de l'évaluation monétaire des productions des sites agro-forestiers du secteur de Lukamba pour 2017 sont présentés dans le tableau n° 16.

Tableau n° 16 : Evaluation monétaire des productions des sites agro-forestiers en Franc Congolais (FC), 2017

Types de produits

Quantité en Kg

P.V.U/Kg en FC

P.V.T en FC

%

01

Manioc

91 784

300

27 535 200

19,9

02

Maïs

18 444

500

9 222 000

6,7

03

Millet

35 076

350

12 276 600

8,9

04

Niébé

19 511

1 200

23 413 200

16,9

05

Courge

-

-

-

-

06

Miel

553

5 000

2 765 000

2,1

07

Braise

418 527

150

62 779 050

45,5

Totaux

165 368

 

137 991 050

100

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA/a.s.b.l, 2017.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril 2018.

NB : - Manioc  : 1 sac estimé à 74,5 Kg = 21 000FC (prix local), 32 000 FC (ville de Kikwit), 60 000 Fc dans la ville de Kinshasa.

- Maïs  : 1 sac = 118 Kg = 37 500 FC

- Niébé : 1 Kg = 1 200 FC

- Miel : 1 litre = 5000Fc

- Braise : 1 Sac (81 Kg) = 10. 000 FC

De ce tableau n°16, il ressort que les production des exploitants Agro-forestiers sont évaluées à 137 991 050 FC (soit 86 244,4 $ US au taux de 1600FC/1$) en 2017, répartie comme suit : 62 779 050 Fc (soit 45,5%) pour la braise (MAKALA), 27 535 200 FC (soit 19,9%) pour le manioc, 23 413 200 FC (soit 16,9%) pour le Niébé, 12 276 600 FC (soit 8,9%) pour le Millet, 9 222 000 FC (soit 6,7%) pour le Maïs, et enfin 2 765 000 FC (soit 2,1%) pour le Miel.

83

La courge n'a pas été produite en 2017 dans les sites agro-forestiers en général, sauf quelques exploitants et en petite quantité pour la consommation. Les exploitants se sont beaucoup plus donné à la carbonisation.

Si nous prenons 137 991 050 FC

= 1 379 910,5 FC (soit 1 379 900 FC)

100 ménages

Equivalent à 862,4 $ US par ménage en 2017. Grâce à toutes ces activités, une famille pourra maintenant gagner environ 860$ US (soit 1.376.000 FC) l'an ou plus au moins 72 $ (115.200 FC) par mois.

Ceci montre qu'avec l'appui du projet, un ménage impliqué dans le processus de développement est capable de satisfaire certains de ses besoins prioritaires et surtout se construire une maison en matériau durable et être capable de scolariser ses enfants ainsi qu'épargner, chose qui fut impossible avant l'arrivée du projet.

3.1.1.4. Réhabilitation des routes de desserte agricole

Il est à signaler que la crise économique que connait notre Pays n'épargne aucun secteur de la vie nationale. On assiste à la dégradation des certaines routes et à l'enclavement de plusieurs milieux. Or, l'aménagement des routes de desserte agricole permet aux zones desservies par le CPDA d'écouler leurs produits, car les transports sont indispensables à l'homme dans la mesure où ils accordent des garanties fondamentales pour améliorer la situation économique et sociale.

Rappelons que le secteur de Lukamba est traversé par la route nationale n°1 et d'autres routes d'intérêt régional (celles d'Idiofa, Gungu, Kahemba).

Le projet d'agroforesterie dans le secteur Lukamba a travaillé activement dans le désenclavement des villages et de ses sites agro-forestiers en vue de favoriser la réaction d'une marche autogérée.

Le projet a pris en charge le coût, le matériel et la main d'oeuvre pour la réhabilitation des pistes au niveau des points chauds qui s'avéraient souvent impraticables pour des véhicules en saisons pluvieuses. L'entretien régulier des pistes est maintenant réalisé par des exploitants des sites voisins, à leur charge.

84

Le projet a construit deux ponts : un pont de 4m X 4m sur la rivière Mubulu dans le groupement Kimbanda et un pont de 6m X 4m sur la rivière MBITSHIDI dans le groupement Matende (photos en annexes).

Il est important de signaler que, seulement, quelques routes jadis en état de délabrement avancé sont actuellement praticables dans la région et tous les sites agro-forestiers sont accessibles par véhicule grâce à l'appui du projet d'agroforesterie réalisé par la Fondation Hans Seidel en partenariat avec le CPDA.

3.1.2. CONTRIBUTION SUR LE PLAN SOCIO-CULTUREL

3.1.2.1. Appropriation des techniques culturales

La rotation des cultures testées (niébé-céréales-manioc-acacia) est une des techniques culturales adoptées par tous les 100 ménages agricoles du secteur de Lukamba, en raison de 10 ménages par Site Agro-forestier (Communauté Paysanne).

En outre, la participation des paysans hors groupe cible aux formations sur la multiplication en boutures saines, sont toutefois des signes encourageants d'un début d'appropriation de la gestion de matériel végétal amélioré par la population. Nous avons constaté lors de nos enquêtes que les paysans extérieurs au groupes cible appliquent maintenant les itinéraires techniques mis en place dans les sites Agro-forestiers du CPDA. Une diffusion de la variété « Obama » est également visible au niveau de villages, bien que difficilement quantifiable. Ces observations confortent la pertinence et renforcent la durabilité de l'action, tout en élargissant ses résultats attendus.

Un aspect encore très important à signaler, c'est le changement des mentalités des hommes en s'impliquant aux travaux des champs ; ce qui n'a pas été le cas avant l'arrivée de l'Agroforesterie dans la région ; car dans notre culture, l'activité des champs est l'affaire des femmes,... l'implication des hommes à ces activités est un renforcement dynamique de la main-d'oeuvre.

85

3.1.2.2. Sécurité alimentaire du milieu

A ces jours, l'explosion démographique, l'accroissement rapide des centres urbains et l'émergence d'une tendance qui se dessine dans le secteur de bioénergie, déterminent des besoins des produits agricoles.

Cependant l'insécurité alimentaire reste préoccupante ; elle touche environ 7% des personnes et environs 43% des enfants de moins de 5 ans140(*).

En effet, le manioc constitue la base de régime alimentaire de 70% de congolais et est cultivé dans tout le pays. Ses tubercules contiennent de l'amidon et de sels minéraux, tandis que ses feuilles sont riches en protéines et en vitamines, souligne le Ministère de l'Agriculture et Développement Rural141(*).

Deuxième producteur africain du manioc avant l'an 2000 avec une production annuelle de 20 millions de Tonnes, à l'action des divers agents pathogènes dont le virus de la mosaïque du manioc, la RDC a observé une chute de sa production de l'ordre de 25% dans les 9 dernières années contribuant à l'appauvrissement de la population et à l'insécurité alimentaire. Face à cette situation, l'organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) en collaboration avec l'Institut National pour l'Etude de la Recherche Agronomique (INERA) et l'Institut International d'Agriculture Tropical (IIAT) ont pris des mesures pour favoriser l'utilisation des boutures saines de manioc résistantes à la mosaïque142(*).

Signalons également que cette augmentation de la production agricole (manioc, maïs, niébé, millet, courge, etc.) réalisée par le projet agro-forestier Gungu II a aussi contribué largement à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la tuberculose, ainsi qu'à la baisse de la malnutrition dont nous présentons les résultats recueillis des cinq dernières années pour la tuberculose et pour les malnutris ainsi que les réponses de nos enquêtés sur la question concernant le nombre de repas par jour (photo en annexes).

1° Evaluation de l'évolution de la tuberculose

Les résultats sur l'évaluation de l'évolution de la tuberculose au centre de santé d'Aten de 2013 à 2017 sont présentés dans le tableau n° 17.

86

Tableau n° 17 : Evaluation de l'évolution de la tuberculose de 2013-2017 au centre de santé Aten

Année

Sujets guéris

%

Cas de rechute

%

Cas de mortalité

%

Total de cas dépistés

%

2013

25

35,2

3

4,2

3

4,2

31

43,6

2014

15

21,1

2

2,9

2

2,9

19

26,9

2015

8

11,2

1

1,4

1

1,4

10

14,0

2016

5

7,0

2

2,9

0

0

7

9,9

2017

3

4,2

1

1,4

0

0

4

5,6

TOTAUX

56

78,7

9

12,8

6

8,5

71

100

Sources : 1. Rapport annuel centre de santé Aten2017.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril 2018.

Du tableau ci-haut, nous pouvons dire qu'un taux de guérison de 78,7% été réalisé sur les 100% des sujets traités au Centre de Santé Aten ; 12,8% des cas de rechuté et 8,5% seulement de cas de mortalité enregistré de 2013 à 2017.

2° Evaluation des personnes malnutries admises au centre Nutritionnel Marie-Quentin d'Aten, 2013-2017

Les résultats sont présentés dans le tableau n° 18.

Tableau n° 18 : Evaluation des personnes malnutries admises et accompagnées au centre Nutritionnel Marie-Quentin d'Aten, 2013-2017

Année

Enfants

%

Adultes

%

Vieux

%

Total

%

2013

23

30,7

4

5,4

1

1,3

28

37,4

2014

17

22,7

2

2,7

0

0

19

25,3

2015

13

17,3

2

2,7

1

1,3

16

21,4

2016

7

9,3

1

1,3

0

0

8

10,6

2017

3

4

1

1,3

0

0

4

5,3

TOTAUX

67

84

10

13,4

2

2,6

75

100

Sources : 1. Rapport annuel du centre Nutritionnel Marie-Quentin d'Aten, 2013-2017.

2. MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, Avril 2018.

La lecture du tableau n°18 donne le taux de 84% d'enfants anémiques, 13,4% d'adultes affectés et 2,6% des vieux. Il faut aussi remarquer l'impact de ce projet grâce à sa sécurité alimentaire par rapport à la baisse du taux des personnes anémiques dans cette région, de 37,4% en 2013 et 5,3% en 2017, soit une baisse de 32,1%.

87

3° Nombre des repas

Les résultats sur le nombre des repas par jour par ménage enquêté sont présentés au tableau n° 19.

Tableau n° 19 : Nombre de repas par jour/ménage enquêté

 

Nombre des repas/jour

Total

3

2

1

Nombre d'exploitants (ménages) enquêtés

38

12

0

50

%

76

24

0

100

Source : MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, avril-mai 2018.

La lecture du tableau n°19 Nous révèle que sur 100% de nos enquêtés, 76% mange 3 fois par jour, 24% deux (2) fois et aucun ménage, soit 0% ne mange qu'une seul fois depuis l'intégration de l'agroforesterie dans la région de Lukamba.

Depuis l'arrivée du projet d'agroforesterie dans le secteur de Lukamba, les paysans consomment beaucoup plus le niébé, une culture qui n'était pas cultivé dans la région avant le projet d'Agroforesterie Gungu.

Le niébé joue un rôle très important dans l'alimentation de l'homme en raison de son apport important en protéine, soit plus du double de la plupart des céréales classiques, mais il apporte aussi beaucoup d'amidon, de l'acide folique très important chez les femmes enceintes pour lutte contre la malformation du nouveau-né. La graine est également riche en fer, zinc ou calcium. Autant de points positifs pour l'alimentation humaine143(*).

C'est ainsi une source de rentrée financière supplémentaire pour le producteur tout en permettant de nourrir le bétail à une période charnière. Les atouts du niébé font que l'Afrique et le monde scientifique en général s'intéressent de plus en plus à ce haricot magique capable de lutter contre la famine et de soutenir le développement de l'élevage144(*).

3.1.2.3. Contribution du CPDA comme organisation communautaire au service de la production, de l'entretien et de la commercialisation

La sédentarisation des exploitants qui accompagnent les types de mise en culture permet, par ailleurs d'exploiter des possibilités de diversification des activités agricoles comme cela l'a été avec l'introduction de l'apiculture et de la carbonisation avec les méthodes améliorées. De surcroît, celle-ci oblige la population concernée à s'organiser en structure communautaires (mutuels, ristournes, coopératives. Par exemple Fédération des Fermiers Agro-forestiers de Kwilu, en sigle FEFAK) afin de gérer leurs activités de production et de commercialisation de façon plus optimale, de relancer à l'entretien des infrastructures communautaires et d'établir les bases qui leur permettront de pérenniser leur sécurité alimentaire ainsi que celle de grandes villes environnantes qu'il achalandent.

88

3.1.3. CONTRIBUTION SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL

a) Ecologique.

L'introduction des nouvelles essences forestières dans la savane a certes perturbé légèrement l'écologie du milieu mais elle a beaucoup plus contribué à son enrichissement et surtout à sa transformation en une forêt capable de rendre d'innombrables services à la communauté.

La solution d'agroforesterie qui a été mise en place repose sur les propriétés fertilisantes d'acacia. En effet, en tant que légumineuse, l'Acacia fertilise le sol en azote par ses racines. Cette particularité représente un élément central de la pratique culturale utilisée. Celle-ci se décline en une pratique étape d'abattage contrôlé des arbres et de leur transformation en charbon de bois. Un brûlage de surface pour fournir le traitement à la chaleur dont nécessitent les graines d'Acacia tombées au sol pour germer est ensuite effectué.

Les surfaces ainsi libérées sont désormais riches en matières organiques en raison de la présence préalable de la forêt et de débris de charbon. Elles font l'objet lors de la première année d'une mise en culture parallèle des vivrières et des jeunes acacias. Ces derniers continuent à pousser lorsque les terrains sont laissés en jachère surveillée.

Cette pratique permet tout d'abord de maintenir de façon durable la fertilité des sols dans une région de savane sablonneuse a priori, peu propice à l'exploitation agricole. Par ailleurs, cette approche permet aussi de garantir le renouvellement de la forêt sur le moyen et long terme grâce à son cycle qui repose sur une période de jachère de longue durée (10 ans) pendant laquelle les jeunes acacias peuvent atteindre la maturité tout en faisant l'objet d'une surveillance afin de réduire les risques d'incendies. Enfin, ce processus se déroule entièrement dans le cadre d'un cycle d'émission de carbone neutre. Chaque ferme réserve de plus 1,5 ha pour faire pousser les arbres fruitiers, comme par exemple avocatier, le manguier, l'oranger (de plusieurs variétés), etc.

§ 89

L'apiculture : vu sous l'angle écologique, l'élevage des abeilles dans les forêts des acacias à Lukamba est d'une importance capitale, car les abeilles comme nous le savons, contribuent à la pollinisation des fleurs, et permettent ainsi de meilleurs rendements agricoles.

b) Sols

Hormis la conservation de la fertilité du sol, l'un des principaux avantages de l'introduction d'Acacia est la non dépendance à la mécanisation. En savane, les sols doivent typiquement être labourés et hersés à un coût significatif pour l'exploitant. Par ailleurs, les tracteurs sont rares et leur manque retarde souvent les travaux de mise en culture. Avec l'acacia, l'agriculteur n'est plus dépendant de l'intervention d'un tracteur et devient maitre de son calendrier.

Les semis de maïs, niébé ou courge peuvent, en effet, se faire directement sans travail du sol. Le bouturage du manioc, quant à lui, demande un petit travail à la houe à l'endroit où la bouture est enfoui. Enfin, la densité des cultures est naturellement plus importante dans ces sols fertiles et protégés qu'en savane. L'utilisation des variétés améliorées permet une couverture végétale qui domine rapidement les adventices. On constate comme en zone forestière un meilleur rendement en bouture par poids (photo en annexes).

c) Climat

Les fortes variations de certains facteurs climatiques dont notamment la température ont été atténuées grâce à la présence des arbres plantés. Ainsi, la température sous arbres a considérablement baissée rendant ainsi une vie agréable pour les touristes.

Ainsi, les plantations réalisées dans le cadre du projet Gungu, les 872 hectares plantés d'Acacia Auriculiformis ont eu un effet positif sur le microclimat de la région et partant sur le milieu.

§ Un puits de carbone : cette végétation participe à l'autoépuration par la photosynthèse et à la réduction des Gaz à Effet de Serre par séquestration de carbone. Car 1 ha de forêt assimile près de 5 tonnes de carbones, libère 8 à 10 tonnes d'oxygène145(*). Avec une étendue forestière de 872 ha (fin 2017), ces forêts plantées se présentent comme poumon de la respiration de Lukamba.

90

Certaines études à ce jour, confirment déjà un probable effet positif des plantations d'Acacia Auriculiformis sur d'autres facteurs tels que la pluviométrie146(*).

d) Biodiversité

Les plantations d'arbres ont certainement enrichi le milieu en espèces végétales et animales diverses. Ainsi, plusieurs espèces végétales d'ombrage ou de sous étage ont pu se développer sans problème grâce au couvert végétal. Il en est de même de certaines espèces animales qui avaient déserté le milieu à cause de la chasse effrénée et des feux de brousse incessants. Comme susmentionné, le milieu a été colonisé par plusieurs espèces des champignons, des chenilles, des rats de Gambie, comestibles par l'homme.

Une découverte, la multiplication des ressources : les initiatives de ce projet ont diminué l'exploitation de quelques galeries forestières et savanes boisées naturelles en coupe rase qui représentaient la seule source de matière première pour le combustible domestique indispensable aux ménages.

Les espèces floristiques et fauniques ayant colonisé les sites agro-forestiers sont présentés dans le tableau n°20.

91

Tableau n° 20 : Espèces floristiques et fauniques dans les sites agro-forestiers du secteur de Lukamba

ESPECES FLORISTIQUES

Types

Noms

Végétaux

Obam (caloncoba welwitsxhii), labubwotshe (Alchornea cordifolia), Oteten (Harungana madagascariensis), Etakam, Esong, Lafufu (en jargon locale)

Champignons

Kanzangalala, Bukolokoto, Kilebu (lichens) et Bulangala

ESPECES FAUNIQUES

Types

Noms

Animaux

Antilope noire ou sable, gros rat (Tryonomys)

Serpents

Boa, Vipère et Mamba vert

Oiseaux

Pintade, perdrix, pigeon vert, chauve-souris, etc.

Insectes

Ankiel, Abeilles avec colonies importantes

Source : MUYAYA IYUNA, enquête sur terrain, avril-mai-juin 2018.

· Brise-vent : dans une région à savane herbeuse dominante, d'où les vents violents ravagent les champs de culture et les habitations, ces plantations en Acacia jouent un rôle de brise vent.

En outre, les systèmes agro-forestiers dans cette région ont aussi une fonction esthétique, récréative et synergétique, car ils créent et maintiennent un paysage ouvert accessible au public.

3.2. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LE CPDA ET LES EXPLOITANTS

Pour réaliser tout ce paquet d'activités agro-forestières, le CPDA et les exploitants sont butés à plusieurs difficultés que nous épinglons dans les lignes qui suivent :

Ø L'insuffisance du matériel et d'équipements adéquats ainsi que de moyens financiers suffisants pour la réalisation de certaines activités ;

Ø L'enclavement du CPDA ou l'absence d'un bureau ou Antennes dans les grandes villes : Kikwit, Kinshasa ;

Ø Le bénévolat et le volontariat mal perçu pour le membre du Comité Exécutif ;

Ø Le faible pouvoir d'achat des produits agricoles de ses communautés ;

Ø 92

Les contraintes naturelles, pauvreté du sol par exemple et des aléas climatiques face à d'autres cultures ;

Ø Les retard des travaux de préparation de la surface culturale par les exploitants (coupe du bois, dessouchage) et de labour dus aux incidents mécaniques (panes et casses de pièces) du tracteur et matériels de labour ;

Ø Des semis tardifs entrainés par ces retard exposent les cultures à des maladies et des attaques d'insectes coïncidant les fortes précipitations de la saison de pluies ;

Ø Manque de boutures de manioc de qualité et/ou des autres semences en début des campagnes culturales ;

Ø Les tracasseries et multiplication des taxes imposées par les services spécialisés de l'Etat : Environnement, Tourisme, IPMA, AGRIPEL (Agriculture, Pêche et Elevage) ;

Ø Les incendies volontaires et les feux de brousses incontrôlées des Fermes Agro-forestières.

Ø Fermetures des sites agro-forestiers (Site LUFUSHI) due aux conflits fonciers non résolus ;

En dépit des efforts de boisement déployés par les ménages agricoles engagés dans le projet d'agroforesterie de Gungu, il faut cependant reconnaitre que la pierre d'achoppement de cette action est l'incendie précoce des plantations d'acacias mises en place depuis 2009.

Dans les savanes du territoire de Gungu, faisant partie de notre zone d'étude (le secteur Lukamba), où les feux de brousse sont courants en saison sèche, les incendies constituent la plus grande menace pour les plantations d'acacias. Quelques hectares des plantations ont été brulés entre 2013 et 2017 (tableau n°21) à cause des feux de brousse non maitrisés ; mais aussi les flambages volontaires aux motifs (chasse aux rats, conflits ou ignorance par exemple) (photos en annexes).

Lors d'importantes réunions en présence d'accompagnateur, exploitants et des chefs coutumiers, les incendiaires identifiés se sont engagés à s'impliquer de la réhabilitation des surfaces brulées (remise en culture, reboisement) et la population a été à nouveau sensibilisée sur les dangers des incendies par rapport aux capacités de production des sites.

Le tableau ci-dessous reprend les superficies atteintes par des feux de brousse dans la zone CPDA ou dans le secteur de Lukamba de 2013 à 2017.

93

Tableau n°21 : Incendies des feux de brousse de Fermes/Sites Agro-forestiers de 2013 à 2017

Sites

Superficies en ha

Origines des feux

observation

01

AMFUSA

3

Maladresse des exploitants lors des flambages

Réaménagés

02

BANDA BUTINI

2

Personnes inconnues

Réaménagés

03

BUKUNDU

2

Personnes inconnues

Réaménagés

04

F. MIMPIYA

4

Maladresse des exploitants lors des flambages ; personnes inconnues

2ha Réaménagés et 2 ah non réaménagés

05

ITUNU

1

Maladresse des exploitants lors des flambages

Réaménagés

06

MUNDUNDU

3

Personnes connues et inconnues

1ha Réaménagé et 2 ah non réaménagés

07

MABAYA TATU

6

Personnes connues et inconnues

3ha Réaménagés et 3 ah non réaménagés

08

IBANSI

2

Personnes inconnues

Non réaménagés

09

MAZINGA

3

Personnes inconnues

2ha Réaménagés et 1 ah non réaménagés

10

LUFUSHI

12

Personnes inconnues ; conflit foncier

Site fermé

TOTAL

38

 

Sources : 1. Rapport annuel des activités du CPDA, 2013-2017.

2. MUYAYA IYUNA, Enquête sur terrain, avril-mai 2018

Comme nous venons de le constater, ce tableau révèle que 38 ha, soit 4,3 % de la superficie totale sont atteints par les incendies ; 16 ha ont été réaménagés ; tandis que 22 ha demeurent non réhabilités et 1 site fermé. Paradoxalement, les incendies ont mis en valeur une certaine tolérance des Acacia au feu puisque la majorité des arbres n'ayant pas été brûlés en totalité ont repris leur développement végétatif. Par ailleurs, les zones fortement dégradées sont réaménagées en favorisant le labour par traction bovine, comme c'est le cas avec la remise en culture d'anciens champs.

Rappelons que ces activités doivent permettre de mieux favoriser les attelages des boeufs de trait et dynamiser leur utilisation pour le moment non optimal et parfois négligée par les producteurs.

Il sied en outre de signaler que la majorité d'incendies ne sont pas identifiés. Ces inconnues agissent maladroitement à cause probablement du fait que ces boisements n'ont pas suffisamment satisfait leurs besoins vitaux les plus ressentis (l'élevage).

94

3.3. RECOMMANDATIONS - PERSPECTIVES D'AVENIR

Au regard des conditions socio-économiques et environnementales du secteur de Lukamba, des options d'urgence militent en leur faveur si l'on peut éviter des risques d'insécurité alimentaire et bien d'autres catastrophes. C'est pourquoi, il est important de réfléchir à toute forme de stratégies allant dans le sens des options efficaces de contribution aux secteurs vitaux dont l'agriculture et l'élevage. Il faut rappeler que les populations de Lukamba sont essentiellement des agro-éleveurs.

L'intégration des analyses multicritères dans le choix des meilleures options permettant l'amélioration des conditions de vie de la population de Lukamba s'avère utile. Pour améliorer et redynamiser ces activités, en vue d'assurer un développement durable dans le secteur de Lukamba, des actions suivantes doivent être entreprises :

1. Communiquer sur le phénomène du changement climatique à travers des sensibilisations pour une meilleure prise de conscience ;

2. Promouvoir la culture des essences fruitières (bananiers, agrumes, safoutiers,...) de manière optimale sur les parcelles de culture ;

3. Promouvoir la diversification des activités génératrices de revenu en insistant sur l'élevage (pisciculture, apiculture, petits et gros bétails : nouvelles races) et les transformations agroalimentaires (décortiqueuses, râpeuses, égraineuses, vanneuses, en vue de revaloriser les récoltes) ;

4. Inscrire les questions de changement climatique au rang des priorités pour le développement durable ;

5. Procéder à l'installation des stations météorologiques pour un meilleur suivi des risques climatiques ;

6. Créer un marché autogéré et créer une filière de commercialisation en vue d'augmenter le pouvoir d'achat des produits ;

7. Créer une caisse d'épargne et crédit pour renforcer les capacités des producteurs agro-forestiers du secteur de Lukamba ;

8. Créer des Antennes pour la représentation à Kikwit, Kinshasa,... et renforcer le réseautage au niveau local, régional et national ;

9. Créer un partenariat durable en vue de la pérennité du projet d'agroforesterie ;

10. Elaborer et chercher les financements des projets sur l'élevage ;

11. 95

Rendre les routes praticables permettant l'arrivée facile des produits dans des grands centres : Tshikapa, Kikwit, Kinshasa, etc.

12. Etendre le système agro-forestier dans les secteurs avoisinants (IMBONGO, YASSA LOKWA,...) et généralement dans l'Hinterland du Kwilu ;

13. Renforcer les compétences et les coûts des exploitants pour optimiser les coûts et les temps des travaux de préparation du sol qui ont accusé un retard ;

14. Renforcer les capacités tractoristes afin d'éviter beaucoup de pannes et de casses de pièces et de réparer rapidement les pannes les plus courantes ;

15. Privilégier aussi les espèces locales à croissances rapides dans les sites.

Conclusion partielle

Dans ce chapitre, l'effort consistait à montrer la contribution sur le plan économique, social et environnemental du projet d'agroforesterie Gungu II dans le secteur de Lukamba. En effet, les techniques agricoles de l'agroforesterie avec l'utilisation des variétés améliorées ont permis un accroissement de la production agricole dans le milieu, comme le prouvent les résultats globaux de ces quatre (4) ans : 2014, 2015, 2016, 2017 : 289 358,5 Kg de manioc soit 39,4 % ; suivi de 236 821 Kg de millet, soit 32,2 % ; 95 579 Kg de maïs, soit 13,0 % ; 87 834 Kg de niébé, soit 12 % ; 25 305 Kg de courge, soit 3,4 %;  sur un total de 734 897,5 Kg, soit 100% de la production. Ainsi, 992 kg de miel produit entre 2016 et 2017 ; enfin concernant la carbonisation, 418 527 kg, soit 5 167 Sacs produits en 2017 dans certains sites et les autres en prévoient pour 2018-2019.

En outre, cette production assure la sécurité alimentaire qui contribue largement à la baisse du taux des personnes malnutris qui est passé de 37,4% en 2013 à 5,3% en 2017 (soit 32,1% de baisse) et un taux de guérison de 78,7% de la tuberculose dans cette région.

Enfin, l'agroforesterie permet de maintenir de façon durable la fertilité des sols de savane sablonneux à priori peu propice à l'exploitation agricole et le renouvellement de la forêt sur le moyen et long terme grâce à son cycle de jachère de longue durée. Ce qui prouve la contribution sur le plan environnemental du projet d'agroforesterie Gungu II et en aidant les paysans de Lukamba dans l'adaptation face aux effets fâcheux du changement climatique. Donc le système agro-forestier est un espoir pour les populations paysannes de Gungu, en général et de Lukamba, en particulier.

96

CHAPITRE QUATRIEME : DOSSIER PROJET DE DEVELOPPEMENT

4.1. CONCEPTION DU PROJET

1. PROBLEME

Manque de l'élevage des caprins, l'une des priorités des paysans fermiers membres du CPDA.

2. VARIABLES

2. Disponibilité des nouveaux bailleurs de fonds à financer le projet ;

3. Prédisposition des paysans fermiers à faire l'élevage des caprins ;

4. Disponibilité des services techniques de l'Etat à accompagner ces fermiers ;

5. l'opérationnalité des services privés à produire des oligo-éléments pour la meilleure conduite zootechnie des caprins.

3. CONTRAINTES

1. Manque de fonds pour l'élevage des caprins ;

2. Coût élevé pour mener à bon cet élevage ;

3. Manque de volonté politique pour accompagnement des fermiers dans l'élevage des caprins ;

4. Indisponibilité des fermiers membres de CPDA/ONGD.

4. ALTERNATIVES

6. Faire un lobbying pour motiver les organismes à financer le projet de l'élevage des caprins pour l'autofinancement ;

7. Former les paysans en Agroforesterie et l'élevage des caprins ;

8. Avoir une autonomie financière pour la sensibilisation, et la formation des fermiers sur la création de l'élevage des caprins ;

9. Accompagner les paysans fermiers membres du CPDA par l'élevage des caprins.

10. 97

ANALYSE DES ALTERNATIVES

Indicateurs

Alternatives

Observation

Scores

1

2

3

4

 

Faisabilité

X

X

X

X

 

Validité

 
 
 

X

 

Viabilité

 

X

X

X

 

Total

1/2

2/3

2/3

3/3

 

11. Titre du projet 

 « Projet d'intégration de l'élevage des caprins dans le secteur de Lukamba »

1.2. ELABORATION DU PROJET

1. BUT ET FINALITE

Le but de ce projet est d'aider les fermiers à intégrer le petit élevage pour un développement intégral et durable de ce milieu.

OBJECTIFS DU PROJET

1. Objectif Global

Ce projet vise à contribuer au développement des activités agro-pastorales du secteur de Lukamba.

2. Objectifs spécifiques

Au bout de 12 mois :

1. avoir dix sites composés de 100 fermiers avec 9 chèvres et 1 bouc chacun ;

2. avoir 10 responsables de chaque site formés en conduite zootechnie ;

3. avoir 80% des logis construit par site ;

4. 80% des bêtes sont vaccinées par site ;

5. 80% des activités des fermiers sont opérationnelles.

2. 98

RESULTATS ATTENDUS

1. 90 chèvres et 10 boucs en faveur de 100 fermiers dans 10 sites remis;

2. 10 responsables de sites formés ;

3. logis de 80% des fermiers construits ;

4. les bêtes vaccinées ;

5. les activités des fermiers opérationnelles.

12. ECHEANCIER DES ACTIVITES

Activités

Responsabilité

Durée(Jr)

Début

Fin

Collecte de fonds du projet

MUYAYA

30

1er janvier

30 janvier 2019

Recrutement du personnel projet

ITUMBU

15

2 janvier

16 janvier 2019

Formation de responsables de sites en conduite zootechnie

MATUNGULU

15

17 janvier

02 Mars 2019

Achat du cheptel et matériels pour l'élevage

AMBATA

30

1er Mars

30 Mars 2019

Distribution des géniteurs et construction des logis

KIBAKA

15

1er Avril

15 Avril 2019

Conduite zootechnie des géniteurs (alimentation + traitement)

NKULU

254

16 Avril

30 Novembre 2019

Suivi et contrôle

MUYAYA

260

1er janvier

30 Décembre 2019

Evaluation

KAYIBA

7

22 Décembre

29 Décembre 2019

1. 99

PROGRAMMATION DU PROJET

13. GANTT

Temps

Activités

J

F

M

A

M

J

J

O

S

O

N

D

Collecte de fonds du projet

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Recrutement du personnel projet

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Formation de responsables de sites en conduite zootechnie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Achat du cheptel et matériels pour l'élevage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Distribution des géniteurs et construction des logis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Conduite zootechnie des géniteurs (alimentation + traitement)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Suivi et contrôle

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Evaluation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

14. 100

ANALYSE DES BESOINS

1. Besoins en ressources humaines

Activités

Unité comptable

Nombre

Nombre

Norme

Total

Collecte de fonds du projet

Mois

1

30

1J = 3/T

90

Recrutement du personnel projet

Mois

1

15

1J = 3/T

45

Formation de responsables de sites en conduite zootechnie

Mois

1

15

1J = 3/T

45

Achat du cheptel et matériels pour l'élevage

Mois

1

30

1J = 3/T

90

Distribution des géniteurs et construction des logis

Mois

1

15

1J = 4/T

60

Conduite zootechnie des géniteurs (alimentation + traitement)

Mois

08

254

1J =2/T

508

Suivi et contrôle

Mois

12

360

1J = 2/T

720

TOTAL

 
 
 
 

1558

Selon BIT : 1 an = 220 jours de travail

1558

Donc = 7 agents

220

2. 101

Besoins en salaire

Fonctions

Nombre

Taux salaire

Temps de travail

Cout total en $ US

Coordonnateur

1

500 $

12 mois

6000

Assistant technique

1

450 $

12 mois

5400

Comptable

1

350 $

12 mois

4200

Caissière

1

300 $

12 mois

3600

vétérinaire

1

200 $

12 mois

2400

Technicien

1

200 $

12 mois

2400

Main d'oeuvres

1

85 $

12 mois

1020

Total

7

 
 

24 120

3. Besoin en frais généraux

Désignation

Cout unitaire

Temps

Cout total

Cartes de communication

300 $

12 mois

3 600

Transport divers

1000 $

12 mois

12 000 $

Entretien équipements

1OO $

12 mois

1 200 $

Total

 
 

16 800 $

4. 102

Besoins en équipements, en géniteurs et en alimentation supplémentaire des bétails

Désignation

Unité

Quantité

PU ($)

PT($)

MOTO YAMAHA DT125

Pce

4

3 250

13 000

Chèvres + boucs + transport

Pce

110

100

11 000

Suppléments Alimentaires + médicaments

FF

FF

FF

20 000

Carburant + lubrifiant

FF

FF

FF

6 930

Total

 
 
 

50 930

15. Autres Matériels

Désignation

Unité

Nombre

PU ($)

PT($)

Machettes

Pce

50

5

250

bâches

Pce

10

15

150

Pelles

Pce

50

5

250

Bèches

Pce

50

5

250

Pioche

Pce

10

10

100

Balais

Pce

50

3

150

Bottes

Pce

25

20

500

Tenues (imperméable ciré)

Pce

25

20

500

Gans

Pce

50

5

250

Buvoir (Seau)

Pce

50

3

150

Casques

Pce

42

25

1 050

Total

 
 
 

3 500

16. 103

Besoins en évaluation

Désignation

Nombre

Mois

PU ($)

PT($)

Evaluation

1

7 jours

500

3 500

Total

 
 
 

3 500

17. Budget récapitulatif (en $)

Recettes

Dépenses

Apport local (Commune + Administration marché + vendeurs) :

Autofinancement : 111.300

Equipement, géniteurs, suppléments alimentaires et médicaments : 50.930

Autres matériels : 3.500

S/Total : 54. 430

Fonctionnement

Salaires : 24.120

Frais généraux : 16.800

Evaluation : 4.820

S/Total 2 : 45. 740

Imprévus (10 %) soit 11.130

S/Total 3 : 11.130

Total : 111.300

Total (1) + (2) + (3) : 111.300

1. VIABILITE DU PROJET

18. Appropriation

Projet d'intégration de l'élevage des caprins par les fermiers membres du CPDA/ONGD dans le secteur LUKAMBA sera Viable et le groupe cible va s'approprier car, il va résoudre le vrai problème de population sur la production en chaire ou viande.

19. Caution politique

Ce projet sera viable parce qu'il s'intègre en s'alignant dans la politique actuelle du Ministère de l'Agriculture, pèche et élevage. En plus, il y a implication des Autorités à la base.

20. 104

Validité

Ce projet est valide et vaut la peine auprès des bénéficiaires parce que toute la population a accepté de protéger l'environnement en général et de s'impliquer à la production de la chaire ou race viandeuse.

21. Technologie adaptée

Ce projet sera viable car les outils que nous allons utiliser pour la sensibilisation de la population seront de la nouvelle technologie. La sensibilisation sera faite dans la langue/dialecte du milieu à savoir « Kikongo/Kimbunda ».

22. Respect de l'environnement

La viabilité de ce projet du point de vue environnemental est une évidence parce que tout au long de la conduite zootechnie et de la sensibilisation de la population nous ne parlerons que de la protection de l'environnement et de la valorisation de l'élevage des caprins.

23. Respect de la culture

Ce projet respecte la culture car pendant l'intégration de l'élevage des carins à race viandeuse et la sensibilisation nous tiendrons toujours compte de la culture de la population cible.

24. Respect de la parité

Etant donné que le projet concerne tous les sites agro-forestiers du secteur Lukamba, les fermiers accompagnés de leurs épouses, ces dernières plaques tournantes des ménages paysans.

1. 105

APPROCHE DU CADRE LOGIQUE

25. Ordinogramme des parties concernées

POPULATION

Autorités locales

Manque de l'élevage des caprins, l'une des priorités des paysans fermiers membres du CPDA.

?

ONG

Ministère de l'agriculture, pêche et élevage

Bailleurs de fonds

26. 106

Tableau des parties concernées

Parties concernées

Problèmes

Craintes

Contributions

Gains

Bailleurs de fonds

Absence d'une politique de production

Manque de production

Accompagnement de la création des fermes de caprins

Bonne production

Autorités locales

Manque des subventions aux fermiers

Insécurité alimentaire

Accepter d'appuyer les projets

Bonne production

ONG

Absence de financement

Insécurité alimentaire

Formation en élevage des caprins

Sécurité alimentaire et création des AGR

Population

Insécurité alimentaire

Malnutrition de la population

Création des fermes des caprins

Sécurité alimentaire et création des AGR

Ministère de l'agriculture

Manque d'une politique agricole

Manque d'encadrement et création des fermes

Bonne politique de production animale

Production alimentaire assurée

1. 27. 107

Précarité socio-économique de la population

Arbre des problèmes

Malnutrition et sous-alimentation de la population

Pauvreté / faible revenu de la population

Insécurité alimentaire de la population

Présence des maladies due à la malnutrition

Carence des viandes protéiques

Manque de l'élevage des caprins, l'une des priorités des paysans fermiers membres du CPDA.

Faible application de politiques d'agro-pastorale

Manque de moyens pour financer l'élevage

Sous informations

Manque d'instruction

Services techniques de l'Etat moins impliqués

Mauvaise planification

Absence des visions

Moins des techniciens compétents à rechercher les PTF

Mauvaise perception

28. 108

Le niveau économique et social de la population élevé

Arbre des solutions

Sécurité alimentaire de la population

Taux élevé de revenu de la population

Sécurité alimentaire de la population

Augmentation de la quantité de la viande protéique

Disparition des maladies suite à la sécurité alimentaire

Création des fermes et élevage des caprins par les paysans de CPDA

Application de politiques d'agro-pastorale

Informations

Plusieurs PTF

Bonne instruction

Bonne planification

Vision commune

Plus des techniciens compétents à rechercher les PTF

Services techniques de l'Etat impliqués

Bonne perception

29. 109

Arbre de stratégies

Le niveau économique et social de la population élevé

Taux élevé de revenu de la population

Sécurité alimentaire de la population

Sécurité alimentaire de la population

Augmentation de la quantité de la viande protéique

Disparition des maladies suite à la sécurité alimentaire

Création des fermes et élevage des caprins par les paysans de CPDA

Application de politiques d'agro-pastorale

Plusieurs PTF

Informations

Bonne d'instruction

Bonne planification

Vision commune

Plus des techniciens compétents à rechercher les PTF

Services techniques de l'Etat impliqués

Bonne perception

2

1

3

110

Stratégie 1 : Sensibiliser et conscientiser la population

Stratégie 2 : Rechercher les PTF pour l'intégration de l'élevage du caprin dans les 10 Sites Agro-forestiers

Stratégie 3 : Reboisement

30. 111

Tableau des sondages

Indicateurs

Stratégies 1

Stratégies 2

Stratégies 3

Efficacité

-

1

1

Efficience

-

1

-

Impact

-

1

1

Pertinence

-

1

1

Validité

 

1

-

Respect de l'environnement

1

1

1

Respect de la culture

1

1

1

Respect de la parité

1

1

-

Total

3/7

7/7

6/7

Décision

Rejetée

Retenue

Rejetée

La meilleure stratégie pour la réalisation des objectifs est l'intégration de l'élevage des caprins.

31. 112

Cadre logique

 

Logique d'intervention

Indicateurs objectivement

Sources de vérification

Hypothèse

Objectif global

Ce projet vise à contribuer au développement des activités agro-pastorales du secteur Lukamba

Réduction à 60% le cas de sous-alimentation à base des protéines animales

Rapport du suivi & évaluation du projet

 

Objectifs spécifiques

- avoir dix sites composés de 100 fermiers avec 9 chèvres et 1 bouc chacun ;

- avoir 10 responsables de chaque site formés en conduite zootechnie ;

- avoir 80% des logis construit par site ;

- 80% des bêtes sont vaccinées par site ;

- 80% des activités des fermiers sont opérationnelles

% de réduction des cas de malnutris, opérationnalisation de la conduite zootechnique et nombre des points focaux formés

Rapport des autorités politico-administratives et celui du projet

Participation des populations du début jusqu'à la fin du projet

Résultats

- 90 chèvres et 10 boucs en faveur de 100 fermiers dans 10 sites remis;

- 10 responsables de sites formés ;

- logis de 80% des fermiers construits ;

- les bêtes vaccinées ;

- les activités des fermiers opérationnelles.

% réduction de cas des malnutris ;

Opérationnalité zootechnique ;

Degré d'appropriation de l'initiative par les intervenants

Rapport des Ministères impliqués

Rapport de l'Autorité locale

Rapport des activités du projet

 

Activités

Collecte des fonds

Recrutement personnel

Formation des points focaux

Achat matériels, géniteurs, aliments et médicaments ;

Construction logis et conduite zootechnie ;

Suivi et contrôle

Moyen

Investissement

Fonctionnement

Imprévus

Total budget

Coûts

54.430

45.740

11.130

111.300

Que le financement soit trouvé

Que le suivi et le contrôle soit assurés

 

Signature du contrat et action du financement

113

GESTION SUIVI ET EVALUATION

32. GEST DU PROJET

1. ORGANES

33. ASSEMBLEE GENERALE

C'est l'organe suprême du projet d'où émane tout pouvoir. Elle a pour rôle de :

- déterminer les orientations générales du projet ;

- définir les objectifs à poursuivre ;

- déterminer les stratégies de collecte de fonds localement ;

- élire et révoquer les membres du Conseil d'Administration ;

- veiller au respect du statut et du règlement intérieur.

34. CONSEIL D'ADMINISTRATION

C'est l'organe de conception. Il a pour rôle de préparer les travaux de l'Assemblée Générale et de faire exécuter les décisions de celle-ci. Il se réunit régulièrement à des périodes par le statut.

35. SECRETARIAT EXECUTIF

C'est l'organe qui assure la gestion courante des affaires. Il est dirigé par un coordonnateur qui travaille en collaboration avec le comptable, le caissier et l'équipe technique.

1. 114

Organigramme

Assemblée Générale

Conseil d'administration

Secrétariat Exécutif

Gestionnaire du projet

Comptable

Assistant technique

Technicien, vétérinaire, Manoeuvre

Caissière

2. Triangle de gestion

Gestionnaire de projet

Décision

Caissier Comptable

Exécution Enregistrement

Le triangle de gestion est un principe fondamental qu'il faut observer pour une gestion efficace d'un projet. Il est composé du gestionnaire, du comptable et du caissier. Ces trois personnes sont appelés à travailler en parfaite transparence et personne n'est censé accumuler les fonctions.

3. 115

Triangle de projet

Portée

Budget Durée

Le triangle de projet est un élément important que le gestionnaire est appelé à bien maitriser pour une gestion améliorée du projet.

o Portée : pour atteindre les objectifs du projet, il y a différentes activités à réaléser.

o Budget : Pour la bonne réalisation des activités, les frais y afférents ont été évalués à 111.300 $

o Durée : Le projet s'étendra sur 12 mois du 1er janvier 2019 au 30 décembre 2019. 

4. 116

PLAN DE TRESORERIE EN U$

Libelle

Temps

Budget

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Report

 
 

41.232.5

48.195

43.857,5

39.520

35.182,5

30.845

26.507,5

22.170

17.832,5

13.495

9.157,5

Recettes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Apport local

111.300

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total

Dépenses

Equipements

111.3005

54.430

100.000

54.430

11.300

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Salaires

24.120

2.010

2.010

2.010

2.010

2.010

2.010

2.010

2.010

2.010

2.010

2.010

2.010

Frais généraux

16.800

1.400

1.400

1.400

1.400

1.400

1.400

1.400

1.400

1.400

1.400

1.400

1.400

Evaluation

4.820

-

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4.820

Imprévus

11.130

927.5

927.5

927.5

927.5

927.5

927.5

927.5

927.5

927.5

927.5

927.5

927.5

Total

111.300

58.767.5

4.337,5

4.337,5

4.337,5

4.337,5

4.337,5

4.337,5

4.337,5

4.337,5

4.337,5

4.337,5

9.157,5

Solde à reporter

00

41.232.5

48.195

43.857,5

39.520

35.182,5

30.845

26.507,5

22.170

17.832,5

13.495

9.157,5

00

5. 117

GANTT FINANCIER

Temps

Libelle

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Apport local

111.300

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Equipements

54.430

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Salaires

 
 
 
 

24.120

 
 
 
 
 
 
 

Frais généraux

 
 
 
 

16.800

 
 
 
 
 
 
 

Evaluation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4.820

Imprévus

 
 
 
 

11.300

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

36. 118

PLAN DE SUIVI

J F M A M J J A S O N D

Suivi

Il sera question de surveiller le déroulement des activités, les opérations financières par rapport aux prévisions.

Autrement dit, le suivi commence dès le premier jour de démarrage du projet jusqu'au dernier jour de la clôture du projet dans le but de voir les activités programmées ont été réalisées conformément aux prévisions.

37. PLAN D'EVALUATION

J F M A M J J A S O N D

L'évaluation vérifie si les objectifs du projet sont atteints et elle consiste aussi à vérifier si les déchets solides sont réduits, des bénéficiaires directs et les autorités locales s'approprient de l'initiative et celle-ci reste du moins opérationnelle.

38. OBJET D'EVALUATION

Cette évaluation aura pour objet d'apprécier :

v L'impact du projet auprès des bénéficiaires ;

v La pertinence et l'efficacité du projet ;

v Le degré d'appropriation du projet par les bénéficiaires.

119

CONCLUSION GENERALE

Le présent travail a porté sur la « contribution du projet d'agroforesterie au développement durable des entités territoriales décentralisées. Cas du projet Gungu II dans le secteur de Lukamba, province du Kwilu » de 2013 à 2017. Notre préoccupation a été d'examiner les réalisations de ce projet et sa contribution sur la situation économique, sociale et environnementale des communautés rurales de Lukamba.

L'objectif de cette étude a été d'analyser le niveau de la contribution socio-économique et environnemental et d'accompagner les communautés rurales de Lukamba à la sélection des certaines meilleures options comme l'agroforesterie dans l'adaptation de cultures face aux sols pauvres de savanes et aux changements climatiques, ainsi à la déduction des Gaz à Effet de Serre.

En ce qui concerne la présentation, le traitement et l'interprétation des données récoltées, les méthodes systémique et analytique en plus les techniques de documentaires, d'enquête par questionnaire (interview et entretiens), de webographie, de cartographie (SIG), d'observation et d'échantillonnage ont été d'application.

Après l'analyse, nous sommes aboutis aux résultats ci-après :

Le secteur de Lukamba, bien qu'ayant de ressources humaines abondantes, l'insuffisance des ressources naturelles à l'état brut n'offre pas de possibilité qui permettent un décollage du point de vue du développement durable.

En effet, le CPDA est une structure d'accompagnement et d'encadrement des paysans et personnes vulnérables. Il accède aujourd'hui au rang des ONGD de la R.D. Congo. En fait, l'objet du CPDA étant de promouvoir le développement intégral et solidaire de son milieu d'action, il organise dans ses divers domaines d'intervention, des actions qui visent la promotion intégrale de la population pour son auto-prise en charge.

Il ressort qu'avec l'intervention du projet d'Agroforesterie, le secteur de Lukamba a trouvé une nouvelle ère pour les ménages agricoles, car les Agriculteurs n'utilisent plus les techniques culturales traditionnelles, notamment l'agriculture sur brûlis, mais plutôt recourent aux techniques d'Agro-écologie.

120

Cependant, il sied de savoir que les pratiques agro-forestières ont un réel impact sur le plan économique, socio-culturel et environnemental dans le secteur de Lukamba. En effet, les techniques agricoles de l'agroforesterie avec l'utilisation des variétés améliorées, l'introduction de la traction bovine ainsi que la mécanisation agricoles ont permis l'augmentation des surfaces emblavées et des rendements de la production agricole dans le milieu, comme le prouvent les résultats globaux de ces quatre dernières années 2014, 2015, 2016, 2017 : 289 358,5 Kg (plus ou moins 289 Tonnes) de manioc soit 39,4% ; suivi de 236 821 Kg (presque 236 Tonnes) de millet, soit 32,2% ; 95 579 Kg (plus ou moins 95 Tonnes) de maïs, soit 13,0% ; 87 834 Kg (plus ou moins 87 Tonnes) de niébé, soit 12% ; 25 305 Kg (plus ou moins 25 Tonnes) de courge, soit 3,4%;  sur un total de 734 897,5 Kg (plus ou moins 734 Tonnes), soit 100% de la production agricole.

Aussi les paysans ont produit et vendue 992 kg de miel entre 2016 et 2017 ; et concernant la carbonisation, 418 527 kg, soit 5 167 Sacs de braises produits et vendus en 2017.

Avec une évaluation des productions de 137 991 050 FC, équivalent à 86 244$ US pour les 10 sites agro-forestiers donc 100 ménages en 2017. Grâce à toutes ces activités, une famille pourra maintenant gagner environ 860$ US (soit 1.376.000 FC) par année ou plus au moins 72$ (115.200 FC) par mois.

Ceci montre qu'avec l'appui du projet, un ménage impliqué dans le processus de développement est capable de satisfaire certains de ses besoins prioritaires et surtout se construire une maison en matériau durable et être capable de scolariser ses enfants,...aussi épargner, chose qui fut impossible avant l'arrivée du projet. La bonne partie du coût relatif à l'alimentation familiale est déjà prise en charge par la production agricole et d'élevage de la famille. Face à certains besoins ou impératifs de la vie, un fermier du secteur de Lukamba est capable d'épargner annuellement en moyenne 300$ US, susceptible d'investir à d'autres activités dans l'avenir.

En outre, cette production assure la sécurité alimentaire qui contribue largement à la baisse du taux des personnes malnutries qui est passé de 37,4% en 2013 à 5,3% en 2017 et un taux de guérison de 78,7% de la tuberculose dans cette région.

121

Deux ponts ont été construits : un pont de 4m X 4m sur la rivière Mubulu dans le groupement Kimbanda et un pont de 6m X 4m sur la rivière MBITSHIDI dans le groupement Matende.

En somme, l'agroforesterie permet de maintenir de façon durable la fertilité des sols de savane sablonneux à priori peu propice à l'exploitation agricole et le renouvellement de la forêt sur le moyen et long terme grâce à son cycle de jachère de longue durée. Elle constitue un potentiel pour la mise en valeur des activités agricoles à moyen et long terme et un puits de carbone ayant une étendue forestière de 872 hectares plantée d'Acacia. Ce qui prouve à suffisance la contribution environnementale du projet d'Agroforesterie Gungu II et en aidant les paysans de Lukamba dans l'adaptation face aux effets fâcheux du changement climatique. C'est-à-dire : les plantations d'Acacia Auriculiformis présentent un espoir pour les populations paysannes de Lukamba.

Ainsi, nos hypothèses ont été confirmées par le fait qu'il existe le problème de la savanisation des écosystèmes du secteur de Lukamba ; plusieurs méfaits sont observés dans le quotidien de la population tels que : l'appauvrissement des sols avec conséquence le faible rendement des cultures, la migration des animaux sauvages, la malnutrition, la sous-alimentation et la pauvreté ; et enfin, le Projet d'Agroforesterie Gungu a apporté une réponse adéquate par ses réalisations agro-forestières en permettant les différentes ressources environnementales à se renouveler et en améliorant les conditions de vie des populations de Lukamba.

Enfin, nos études ont révélé le fait que le CPDA, les exploitants agro-forestiers (paysans) éprouvaient certaines difficultés, mais surtout les incendies dans les plantations dues aux feux de brousse incontrôlées. Cette raison nous pousse à dire que l'implication de bonne volonté, au premier chef du pouvoir central qui est l'Etat congolais, aiderait tant soit peu à mieux protéger ces étendues plantées d'Acacia.

Ce travail ouvre des pistes à d'autres chercheurs qui pourront l'exploiter, en se focalisant sur l'inventaire des espèces végétales locales pouvant être utilisé dans les systèmes agro-forestiers.

Nous serons reconnaissant envers tous nos lecteurs quand ils nous feront part des omissions tout en sachant que l'oeuvre humaine n'est pas toujours parfaite et leurs laissons la latitude d'émettre d'avis et considérations pouvant nous aider dans nos prochains travaux et souhaiterons voir d'autres compléter celui-ci.

122

BIBLIOGRAPHIE

A. Ouvrages

1. Afriquespoir, le monde dans ma poche, 2014.

2. DERRUAU BONIOL., S., Géographie physique et humaine, Delagrave, Paris, 1968.

3. Dictionnaire français, Livio, 2010.

4. ETUMANGELE, A., E., Mon projet écologique-Comprendre la protection de l'environnement, ADNase, Kinshasa, 2012.

5. Ganne A. (2012), l'Afrique et son haricot magique, le-niébé, éd. actualité de l'Afrique noire et du Maghreb.

6. GEORGE P., Dictionnaire de la géographie, P.U.F, Paris, 1974.

7. Molenaar J.w. et Kessler J.J., manuel de formation sur l'agroforesterie dans le cadre de l'intensification agricole, IFDC, Kigali, Août 2008.

8. MUYALA BEMPUI B. 2013, communication personnelle, spécialiste en pédiatrie, 2012-2013.

9. PINDO G., Dictionnaire de la géographie, P.U.F, Paris, 1996.

10. ROCHELEAU D., et al. Agroforesterie en Afrique tropicale, Englishpress, C.I.R.A. Nairobi, Kenya, 1994.

11. TORQUEBLAU E., l'agroforesterie, ou l'art de mettre des arbres dans les champs, Tanzanie/CIRAD, éd. Le Harmattan, 2016.

B. Autres publications et Articles

1. Archives du secteur de Lukamba.

2. BETU KABAMBA M. A., économie des pays en voie de développement, Médiaspaul, Kinshasa, P. 45

3. CPDA/asbl, statut juridique, 2013.

4. IBOLOBOLO K., Approche pratique de la gestion durable de la faune et flore du groupement Matende, secteur Lukamba, 2014, ISAGE/ATEN, P 7.

5. MAKOKO N., président de l'association d'action communautaire Mbuun « ANSANDONG » à Kinshasa, son discours lors de la rencontre, Kinshasa, décembre 2015.

6. Nathalie FRERE et Sylvain COLMET-DAAGE dans leur « rapport de suivi/monitoring 1 » du projet 2013.

7. Nations Unies, Rapport Brundtland, 1987.

8. Rapport de SAPE (Sylvoarable Agroforestery For Europe), PDF, 2011.

9. Rapport narratif du projet N° DCI -FOOD/20012/294-539, FHS Gungu, juillet, 2013-2017.

10. 123

Rapport des activités annuelles, CPDA 2017.

C. Thèses, Mémoires et TFC

1. BYENDA M. J., la contribution de l'agroforesterie sur la production des cultures vivrières dans le groupement de Buzi, mémoire, ISIG/Goma, 2015.

2. IRONSA M., E., Contribution des couts logistiques du transport à la performance su chiffre d'affaires d'une firme, cas de la BRALIRWA SA, mémoire de licence en gestion, UNR, 2007. (mémoire on line)

3. ITUMBU SANGAN W., pour une approche de développement intégré et solidaire dans la paroisse d'Aten au Congo Démocratique, TFC, I.I.C.P. LUMEN VITAE, inédit, Belgique, 2000.

4. LABORIEUX Elie, (2008), les problèmes du développement de l'environnement, mémoire de master, Université des Antilles et de la Guyane.

5. MATUNGULU B., influence des forêts artificielles du projet Gungu sur la variabilité spatio-temporelle des pluies de Lukamba, TFC, ISAGE/ATEN, 2017.

6. NGAMBA O., Impact socio-économique et environnemental du projet agroforesterie de Gungu : cas de la zone d'action du comité paroissial de développement d'Aten, secteur Lukamba, mémoire, L2 Géographie et gestion de l'environnement, ISP-Kikwit, 2014.

7. SANGU B., Essai d'analyse d'un projet de développement en milieu rural et ses incidences de la région Yaka « PROYAKA » dans la paroisse de mawanga, diocèse de Popokabaka, TFC, ISP/KIKWIT, inédit, 2009.

8. SEKOU Tiemoko D., (2011), Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture au changement climatique dans les communes nord du cercle de Kayes : cas de Djélébou, Karakoro et sahel, Mémoire en master, Fondation 2ie Burkina-Faso.

9. SENA Kwaku ADESSOU, l'Agroforesterie, une pratique viable dans l'adaptation aux changements climatiques en Afrique de l'Ouest, 2007.

10. SHUKU ONEMBA N., les avantages sur le plan environnemental et socio-économique d'une forêt plantée. Cas du projet de reboisement 8.000hextares sur le plateau des Batéké, Kinshasa/RDC, mémoire, UE, 2000.

D. Notes de cours

1. BILA-BILA M., Ecodéveloppement, notes de cours, L2 GEA, GAP & OS, IFAD, Kinshasa, Inédit, 2017.

2. 124

KAMBEMBO, Evaluation et Administration des Projets, notes de cours, L2 GAP, GEA & OS, IFAD, Kinshasa, Inédit, 2018.

3. MUKALA M., Analyse systémique, note de cours, L2GEA, IFAD, Kinshasa, Inédit, 2017.

E. Textes légaux et réglementaires

1. Constitution de la RDC, Journal Officiel de la RDC, 47éme année, n°spécial, 18 février 2006.

F. Webographie

1. www.FHS.cd/projet-d-agroforesterie-gungu, consulté 20 novembre 2017, 13h38'.

2. www.onewovision.com, consulté le 21 Novembre 2017, 10h28'.

3. https://www.memoireonline.com/de-la-décentralisation-en-RDC, consulté le 21 janvier 2018 à 18h54'.

4. www.memoireonline.com/ MUSHAGALUSA B., de la décentralisation en RDC : regard sur l'autonomie organique et financière des entités territoriales décentralisées, mémoire de licence, UCB, 2010.

5. www.plantafrique.com/Agriculture-et-développement-durable, consulté le 11 novembre à 11h47'.

6. www.wikipédia.fr/problème-définitions, consulté le 21 novembre 2017 à 10h50'.

7. www.wikipédia.fr/la-foresterie-et-l-agriculture, consulté le 3 novembre 2017 11h38'.

8. www.mediaterre.org/FAO-l'agroforesterie,le-graal-du-développement-durable consulté le 3 novembre 2017 à 14h38'.

9. Www.onewovision.com, consulté le 21 Novembre 2017, 10h28'.

10. www.wikipédia.fr/l'agroforesterie-en-milieu-savanicole/afrique-subsaharienne/Guinée-et-Cameroun, consulté le 20 novembre 2017 à 12h47'.

11. www.inerakiyaka.cd, province-du-kwilu-aspects-biophysique, consulté le 21 novembre 2017, 11h55'.

12. www.hansseidel-rde.org/projet-d'agroforesterie-gunguII-zones-d'action, consulté le 3 novembre 2018 14h45'.

13. www.FHS.net/projet-agroforestier-gungu, consulté le 20 novembre 2017

14. www.minagrider.cd : PDF code agricole de la RDC, 2010.

15. www.mon-abeille.com/apiculture. Consulté le 13 juin 2018 à 14h55'.

16. www.Fao.org/docrep/X/Carbonisation-du-bois-d'acacia, consulté le 12 février 2018, 15h00'.

125

TABLE DES MATIERES

Epigraphe ............................................................................................................i

Dédicace..............................................................................................................ii

Remerciements....................................................................................................iii

Liste des abréviations, sigles et acronymes........................................................v

Liste des tableaux, figures, cartes et images......................................................vi

00. INTRODUCTION........................................................................................1

01. DEFINITION, CHOIX ET INTERET DU SUJET.................................1

02. REVUE DE LA LITTERATURE...........................................................2

03. PROBLEMATIQUE.............................................................................3

04. HYPOTHESES....................................................................................6

05. OBJECTIFS DE L'ETUDE...................................................................7

05.1. Objectif global.......................................................................................7

05.2. Objectifs spécifiques.............................................................................7

06. DELIMITATION DE L'ETUDE............................................................8

07. METHODES ET TECHNIQUES..........................................................8

08. STRUCTURE DU TRAVAIL..............................................................10

CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS GENERALES.............................11

1.1. DEFINITION DE CONCEPTS DE BASE........................................................11

1.2. GENERALITES SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET L'AGROFORESTERIE...........................................................................................14

1.2.1. Développement durable...........................................................................14

1.2.1.1. La définition et l'objet du développement durable..............................18

1.2.1.2. Emergence du développement durable...............................................18

1.2.1.3. Les trois piliers du Développement Durable : économique, écologique et social..............................................................................................................19

1.2.1.4. Les priorités du développement durable.............................................20

1.2.1.6. Les problèmes liés au développement durable....................................20

1.2.2. L'AGROFORESTERIE................................................................................22

1.2.1.1. Généralité sur la foresterie et l'agriculture...........................................22

1.2.1.2. Historique de l'agroforesterie...............................................................23

a) Définition et concepts d'agroforesterie.......................................................24

b) Définition......................................................................................................24

c) Concepts d'agroforesterie............................................................................25

d) Objectifs de l'agroforesterie.........................................................................26

e) L'agroforesterie en milieu savanicole...........................................................26

f) Les atouts et inconvénients de l'agroforesterie...........................................26

126

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE, DU COMITE PAROISSIAL DE DEVELOPPEMENT D'ATEN (CPDA/asbl) et Projet Gungu II...31

2.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE.....................................................31

2.1.1. Localisation..............................................................................................31

Cartes................................................................................................................31

2.1.2. Situation géographique...........................................................................33

2.1.3. Limites et étendue...................................................................................33

2.1.4. Historique du Secteur de Lukamba.........................................................34

2.1.5. Des aspects biophysiques.......................................................................35

2.1.5.1. Relief ....................................................................................................35

2.1.5.2. Climat....................................................................................................36

2.1.5.3.Hydrographie.........................................................................................36

2.1.5.4. Sol.........................................................................................................37

2.1.5.5. Végétation et Faune.............................................................................37

2.1.6. Des aspects humains...............................................................................39

2.1.6.1. Origine du Peuplement.........................................................................39

2.1.6.2. la population : nombre et répartition...................................................40

2.1.7. Situation économico-socio-culturelle du secteur de Lukamba................45

2.2. Présentation du Comité Paroissial de Développement d'Aten (CPDA/asbl)........................................................................................................47

2.2.1. Historique de la création du CPDA/asbl..................................................47

2.2.2. Siège social et Statut juridique................................................................48

2.2.3. Objet social et Objectifs du CPDA/asbl...................................................49

2.2.4. Rayon d'action de la CPDA/asbl..............................................................49

2.2.5. Organigramme de la CPDA/asbl..............................................................49

2.2.6. Les Organisations Paysannes..................................................................52

2.2.7. Partenariat réalisé (financement par la Fondation Hanns Seidel au CPDA/asbl).........................................................................................................52

2.3. Le Projet d'agroforesterie Gungu II........................................................54

CHAPITRE TROISIEME : CONTRIBUTION DU PROJET D'AGROFORESTERIE GUNGU II AU DEVELOPPEMENT DURABLE DU SECTEUR LUKAMBA...............63

3.1. PRESENTATION DES RESULTATS, ANALYSE ET INTERPRETATION.....63

1° IDENTITE DES ENQUETES...........................................................................63

3.1.1. CONTRIBUTION SUR LE PLAN ECONOMIQUE......................................67

3.1.1.1. La production agricole.........................................................................67

3.1.1.2. APICULTURE ET CARBONISATION....................................................80

a) Apiculture.....................................................................................................80

b) Carbonisation..............................................................................................81

127

3.1.1.3. Commercialisation.................................................................................82

3.1.1.4. Réhabilitation des routes de desserte agricole..................................84

3.1.2. CONTRIBUTION SUR LE PLAN SOCIO-CULTUREL................................85

3.1.2.1. Appropriation des techniques culturales............................................85

3.1.2.2. Sécurité alimentaire du milieu..............................................................86

3.1.2.3. Contribution du CPDA comme organisation communautaire au service de la production, de l'entretien et de la commercialisation.............................88

3.1.3. CONTRIBUTION SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL..............................89

a) Ecologique......................................................................................................89

b) Sols................................................................................................................90

c) Climat.............................................................................................................90

d) Biodiversité....................................................................................................91

3.2. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LE CPDA ET LES EXPLOITANTS.......92

3.3. RECOMMANDATIONS - PERSPECTIVES D'AVENIR....................................95

CHAPITRE QUATRIEME : DOSSIER PROJET DE DEVELOPPEMENT.................98

4.1. CONCEPTION DU PROJET..........................................................................98

1. PROBLEME................................................................................................98

2. VARIABLES...............................................................................................98

3. CONTRAINTES........................................................................................98

4. ALTERNATIVES.......................................................................................98

39. ANALYSE DES ALTERNATIVES................................................................99

40. Titre du projet.........................................................................................99

1.3. ELABORATION DU PROJET.....................................................................99

1. BUT ET FINALITE.....................................................................................99

2. OBJECTIFS DU PROJET...........................................................................99

1. RESULTATS ATTENDUS.........................................................................100

2. ECHEANCIER DES ACTIVITES...............................................................100

1. PROGRAMMATION DU PROJET.............................................................101

3. GANTT....................................................................................................101

4. ANALYSE DES BESOINS.........................................................................102

1. VIABILITE DU PROJET...........................................................................105

2. APPROCHE DU CADRE LOGIQUE..........................................................107

5. Ordinogramme des parties concernées.................................................107

6. Arbre des problèmes..............................................................................109

7. Arbre des solutions................................................................................110

8. 128

Arbre de stratégies................................................................................111

9. Cadre logique.........................................................................................114

GESTION SUIVI ET EVALUATION....................................................................115

10. GEST DU PROJET...................................................................................115

11. ORGANIGRAMME...................................................................................116

1. PLAN DE TRESORERIE EN U$.........................................................118

2. GANTT FINANCIER.................................................................................119

12. PLAN DE SUIVI.......................................................................................120

13. PLAN D'EVALUATION.............................................................................120

CONCLUSION...................................................................................................121

BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................124

TABLE DES MATIERES.....................................................................................127

Annexes

Annexes 

1. les illustrations des réalisations du Projet Gungu II

Photo 02 : Vue d'une Ruche, site Ongam, 2018

Photo 03 : Vue de produits du miel, site Ibansi, 2017

Photo 05 : Vue des Sacs de braises au point de vente : site Mabaya Tatu, 2018

Photo 04 : Vue du Four de la carbonisation, site Amfusa, 2018

Photo 06 : Vue de la pancarte du Dépôt au PK 600, 2018

Photo 07 : Vue du Dépôt de vente au PK 600, 2018

Photo 09 : vue des Sacs de manioc, Dépôt de vente au PK 600, 2018

Photo 08 : vue des cossettes de manioc, Ménage Mundongo, site d'Amfusa 2018

Photo 10 : Les exploitant(e)s aux champs, site Ferme Mimpiya 2018

Photo 11 : Dépôt de vente au PK 600, 2018

Photo 13 : Vue de l'Attelage, Boeufs de trait servant au labour

Photo 12 : Vue du Pont construit par le Projet Gungu II

Photo 14 : Vue d'Incendie : feu de brousse, site Mazinga, 2017

Photo 15 : Vue d'Incendie : feu de brousse, site Mabaya Tatu, 2017

Photo 16 : Vue de la santé des enfants qui consomment le niébé produit par le CPDA, ménage chef du site d'Amfusa, 2018

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITE

ARCHIDIOCESE DE KINSHASA

INSTITUT FACULTAIRE DE DEVELOPPEMENT (IFAD)

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE DEVELOPPEMENT

DEUXIEME LICENCE EN GESTION DE L'ENVIRONNEMENT ET ASSAINISSEMENT

Questionnaire d'enquête destiné aux ménages du secteur Lukamba

SUJET : « Contribution du projet d'agroforesterie au développement durable des entités territoriales décentralisées. Cas du Projet Gungu II dans le secteur de Lukamba, province du Kwilu »

I. Généralités

- Province  : Kwilu

- Territoire  : Gungu

- Village : .............

- Adresse de la parcelle  :........

- Date de l'enquête : Avril - mai 2018

- Numéro de la fiche  : ........

- Nom de l'enquêteur  : Ir. MUYAYA IYUNA Christian

II. Identification de l'enquêté

1. Sexe :

- Masculin

- Féminin

2. Age  :

- moins de 20 ans

- 21 à 35 ans

- 36 à 50 ans

- 51 ans et plus

51 Etat civil :

- Célibataire

- Marié(e)

- Veuf (veuve)

- Divorcé (e)

52 Niveau d'instruction :

- Néant

- Primaire

- Secondaire

- Universitaire

53 Profession :

- Agent et fonctionnaire de l'Etat

- Travailleur indépendant

- Sans profession sûr

- Autre (à préciser) :..............................................................

54 Qualité de l'enquêté dans le ménage :

- Enfant

- Epouse

- Epoux

III. Aspects relatifs au ménage

6 Taille du ménage : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10...

7

Nombre de repas par jour : 1 2 3 4 et plus

IV. Aspects relatifs à la contribution du Projet d'Agroforesterie Gungu II Aux ménages du Secteur Lukamba

1. Existe-t-il le problème de la savanisation des écosystèmes du secteur de Lukamba ?

- Oui

- Non

2. Quels sont des méfaits observés après pression de la population sur les écosystèmes forestiers déjà fragile du secteur de Lukamba ?

(.........................................................................................................................)

3. Depuis quand avez-vous commencé le travail d'agriculture? (....................................................................................................)

4. Comment avez-vous apprécié l'arrivée du projet ?

Excellente Bonne Assez bien

5. Avez-vous intégré le projet ?

- Oui

- Non Si non pourquoi ?

(..................................................................................................................)

6. Le système agro-forestier est- il :

- Bon

- Assez bon

- Mauvais Si c'est mauvais, pourquoi ?

(..................................................................................................................)

7. Comment appréciez-vous l'espèce Acacia, utilisé dans le projet ?

- Bonne

- Assez bonne

- Mauvaise Si c'est mauvaise ou assez bonne, pourquoi ?

(..........................................................................................................................................................................................)

8. Avant l'arrivée du projet d'agroforesterie Gungu II, avez-vous déjà une idée sur l'agroforesterie ou l'avez-vous déjà pratiquée ?

Oui Non

9. Comment était le rendement avant l'application du système agro-forestier ?

Bon Assez bon Faible

10. Comment est la production/rendement de vos champs/cultures après l'utilisation du système agro-forestier ?

Excellente, Très bonne Bonne Assez bonne

Médiocre. Si c'est médiocre, pourquoi ? (...........................................................................................................................)

11. A part l'agriculture, quelles autres activités exercez-vous dans les plantations ?

(...........................................................................................................................)

12. Ces activités supplémentaires sont - elles rentables ?

Oui Non. Si c'est non pourquoi ?

(............................................................................................................................)

13. Sur le plan économique, l'agroforesterie vous a apporté quoi :

a) Résultats de la production agricole de 2013 à 2017 

b) Résultats de l'apiculture (production du miel)

c) Résultat sur la carbonisation (production des braises, les MAKALA)

d) Réhabilitation des routes de desserte agricole ?

e) Commercialisation (quantité vendue et quantité consommée) ?

Sur le plan Socioculturel :

a) Appropriation des techniques culturales ?

b) Sécurité alimentaire du milieu ?

c) CPDA : une organisation communautaire ?

Sur le plan environnemental/écologique :

a) Protection de l'environnement (La forêt à Acacia Auriculiformis) ?

- Sur l'écologie

- Les Sols

- Le Climat

- La Biodiversité

14. Maintenant que le projet a pris fin, que proposez-vous :

a) à la Fondation Hanns Seidel, (..................................................................)

b) à l'a.s.b.l. CPDA (......................................................................................)

c) Merci pour votre collaboration !

aux autorités tant sectorielles, provinciales que nationales ? (...............)

* 1 SENA Kwaku ADESSOU, l'Agroforesterie, une pratique viable dans l'adaptation aux changements climatiques en Afrique de l'Ouest, mémoireonline, 2007.

* 2 ROCHELEAU D., et al. Agroforesterie en Afrique tropicale, Englishpress, C.I.R.A. Nairobi, Kenya, 1994.

* 3 Rapport de SAPE (Sylvoarable Agroforestery For Europe), PDF, 2006-2011.

* 4 PINDO G., Dictionnaire de la géographie, P.U.F, Paris, 1996.

* 5 NGAMBA O., Impact socio-économique et environnemental du projet agroforesterie de Gungu : cas de la zone d'action du comité paroissial de développement d'Aten, secteur Lukamba, mémoire, L2 Géographie et gestion de l'environnement, ISP-Kikwit, 2014.

* 6 SEKOU Tiemoko DIAKITE, Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture au changement climatique dans les communes nord du cercle de Kayes : cas de Djélébou, Karakoro et sahel, Mémoire en master, Fondation 2ie Burkina-Faso, 2011.

* 7 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 8 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 9 IBOLOBOLO K., Approche pratique de la gestion durable de la faune et flore du groupement Matende, secteur Lukamba, 2014, ISAGE/ATEN, P 7.

* 10 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 11 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 12 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 13 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 14 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 15 www.FHS.cd/projet-d-agroforesterie-gungu, consulté 20 novembre 2017, 13h38'.

* 16 www.onewovision.com/généralités sur l'agroforesterie, consulté le 21 Novembre 2017, 10h28'.

* 17 MUKALA C., Analyse systémique, note de cours, L2 GEA, IFAD, inédit, 2017.

* 18 IRONSA M., E., Contribution des couts logistiques du transport à la performance su chiffre d'affaires d'une firme, cas de la BRALIRWA SA, mémoire de licence en gestion, UNR, 2007. (mémoire on line)

* 19 Dictionnaire français, Livio, 2010.

* 20 Dictionnaire français, Op.cit, p.11.

* 21 Dictionnaire français, Op.cit, p.11.

* 22 KAMBALE TSHOMBE, impacts des ONG sur la situation socio-économique des pygmées, TFC, U.O.R, inédit, 2009.

* 23 KAMBEMBO, notes de cours d'Evaluation et Administration des Projets, L2 GAP GEA OS, IFAD, Inédit, 2018.

* 24 KAMBEMBO, Op.cit, p.11.

* 25 KAMBEMBO, Op.cit, p.11.

* 26 https://www.memoireonline.com/de-la-décentralisation-en-RDC, consulté le 21 janvier 2018 à 18h54'.

* 27 Constitution de la RDC, Journal Officiel de la RDC, 47éme année, n°spécial, 18 février 2006.

* 28 Constitution, Op.cit, p.13.

* 29www.memoireonline.com/MUSHAGALUSA B., de la décentralisation en RDC : regard sur l'autonomie organique et financière des entités territoriales décentralisées, mémoire de licence, UCB, 2010.

* 30 www.memoireonline.com, Op.cit, p.13.

* 31 ADJAHO R., Décentralisation au Bénin en Afrique et ailleurs dans le monde, Cotonou, 2002, PDF.

* 32 Archives du secteur de Lukamba.

* 33 LABORIEUX Elie, les problèmes du développement de l'environnement, mémoire de master, Université des Antilles et de la Guyane, 2008.

* 34 LABORIEUX Elie, Op.cit, p.14.

* 35 LABORIEUX Elie, Op.cit, p.14.

* 36 LABORIEUX Elie, Op.cit, p.14.

* 37 ETUMANGELE, A., E., Mon projet écologique-Comprendre la protection de l'environnement, ADNase, Kinshasa, 2012.

* 38 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 39 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 40 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 41 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 42 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 43 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 44 Fr.wikipédia.org/wiki/conférence-des-parties, consulté le 20 janvier 2018 à 18h25'.

* 45 Nations unies, rapport Brundtland, 1987.

* 46 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 47 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 48 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 49 www.plantafrique.com/Agriculture-et-développement-durable, consulté le 11 novembre à 11h47'.

* 50 www.plantafrique.com/, Op.cit, p.19.

* 51 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 52 www.wikipédia.fr/problème-définitions, consulté le 21 novembre 2017 à 10h50'.

* 53 LABORIEUX Elie, Op.cit, p.14.

* 54 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 55 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 56 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 57 LABORIEUX Elie, Op.cit, page 14.

* 58 ETUMANGELE, A., E., Op.cit, p.15.

* 59 www.wikipédia.fr/la-foresterie-et-l-agriculture, consulté le 3 novembre 2017 11h38'.

* 60 www.wikipédia.fr/ Op.cit, p.22.

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* 62 BYENDA MUZIRI J., Op.cit, p.23.

* 63 www.mediaterre.org/FAO-l'agroforesterie,le-graal-du-développement-durable consulté le 3 novembre 2017 à 14h38'.

* 64 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 65 Www.onewovision.com/généralités sur l'agroforesterie consulté le 21 Novembre 2017, 10h28'.

* 66 www.onewovision.com, Op.cit, p.25.

* 67 www.onewovision.com, Op.cit, p.25.

* 68 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 69 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 70 www.wikipédia.fr/l'agroforesterie-en-milieu-savanicole/afrique-subsaharienne/Guinée-et-Cameroun, consulté le 20 novembre 2017 à 12h47'.

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* 72 MOLENAAR J.W. et KESSLER J.J., manuel de formation sur l'agroforesterie dans le cadre de l'intensification agricole, IFDC, Kigali, Août 2008 (on line).

* 73 MOLENAAR J. W., et KESSLER J.J., Op.cit., p.27.

* 74 MOLENAAR J. W., et KESSLER J.J., Op.cit., p.27.

* 75 MOLENAAR J. W., et KESSLER J.J., Op.cit., p.27.

* 76 MOLENAAR J. W., et KESSLER J.J., Op.cit., p.27.

* 77 MOLENAAR J. W., et KESSLER J.J., Op.cit., p.27.

* 78 SHUKU ONEMBA N., Op.cit., p.27.

* 79 SHUKU ONEMBA N., Op.cit., p.27.

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* 82 Archives du secteur de Lukamba.

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* 84 NICOLAI, H., le Kwilu : étude géographique d'une région Congolaise, Thèse, CEMUBAC, Bruxelles, 1963.

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* 88 GEORGE P., Dictionnaire de la géographie, P.U.F, Paris, 1974.

* 89 NICOLAI, H., Op.cit., p.35.

* 90 NICOLAI, H., Op.cit., p.35.

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* 92 IBOLOBOLO K., Op.cit., p.4.

* 93 GEORGE, P., Op.cit., p.37.

* 94 DERRUAU BONIOL., S., Géographie physique et humaine, Delagrave, Paris, 1968.

* 95 MAKOKO Narcice président de l'association d'action communautaires Mbuun « ANSANDONG » à Kinshasa, son discours lors de la rencontre, Kinshasa, décembre 2015.

* 96 DERRUAU BONIOL., S., Op.cit., p.39.

* 97 ITUMBU SANGAN Willy-Blaise, pour une approche de développement intégré et solidaire dans la paroisse d'Aten au Congo Démocratique, TFC, I.I.C.P. LUMEN VITAE, inédit, Belgique, 2000.

* 98 MUYALA BEMPUI B., la prédominance entre garçon et fille, spécialiste en pédiatrie, 2012-2013.

* 99 MUYALA BEMPUI B., Op.cit., p.43.

* 100 MUYALA BEMPUI B., Op.cit., p.43.

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* 102 IBOLOBOLO K., Op.cit., p.4.

* 103 BETU KABAMBA MAWEJA A., économie des pays en voie de développement, Médiaspaul, Kinshasa, 2007.

* 104 IBOLOBOLO K., Op.cit., p.4.

* 105 ITUMBU SANGAN Willy-Blaise, Op.cit., p.40.

* 106 IBOLOBOLO K., Op.cit., p.4.

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* 108 www.hansseidel-rde.org/projet-d'agroforesterie-gunguII-zones-d'action, le 3 novembre 2018 14h39'.

* 109 www.hansseidel-rde.org/projet-d'agroforesterie-gunguII-zones-d'action, consulté le 3 novembre 2018 14h55'.

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* 111 SANGU B., Essai d'analyse d'un projet de développement en milieu rural et ses incidences de la région Yaka « PROYAKA » dans la paroisse de mawanga, diocèses de Popokabaka, TFC, ISP/KIKWIT, inédit, 2009.

* 112 Archives du CPDA asbl.

* 113 Archives, Op.cit., p.48.

* 114 CPDA asbl, statut juridique, 2013.

* 115 Statut, Op.cit., p.48.

* 116 Statut, Op.cit., p.48.

* 117 Statut, Op.cit., p.48.

* 118 Statut, Op.cit., p.48.

* 119 Statut, Op.cit., p.48.

* 120 Statut, Op.cit., p.48.

* 121 Statut, Op.cit., p.48.

* 122 www.minagrider.cd/agriculture-familliale-durable, consulté le 21 janvier 2018.

* 123 www.FHS.net/projet-agroforestier-gungu, consulté le 20 novembre 2017.

* 124 Rapport des activités annuelles, CPDA 2017.

* 125 Rapport des activités annuelles, CPDA 2017.

* 126 Rapport, Op.cit., p.56.

* 127 Rapport, Op.cit., p.56.

* 128 www.FHS.net/ Op.cit., p.54.

* 129 www.FHS.net/, Op.cit., p.54.

* 130 Nathalie FRERE et Sylvain COLMET-DAAGE dans leur « rapport de suivi/monitoring 1 » du projet Gungu II, 2013.

* 131 www.FHS.net/, Op.cit., p.54.

* 132 Rapport, Op.cit., p.56.

* 133 Rapport, Op.cit., p.56.

* 134 Rapport, Op.cit., p.56.

* 135 Rapport, Op.cit., p.56.

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* 138 www.Fao.org, Op.cit., p.61.

* 139 www.Fao.org, Op.cit., p.61.

* 140 www.minagrider.cd, Op.cit., p.54.

* 141 www.minagrider.cd, Op.cit., p.54.

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* 143 Ganne Antoine (2012), l'Afrique et son haricot magique, le-niébé, éd. actualité de l'Afrique noire et du Maghreb, P.58.

* 144 Ganne A., Op.cit., p.88.

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