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étude caractéristique de la vulnérabilité au choléra dans des quartiers insalubres de la ville de Yaoundé.


par Romuald Christial TCHEUTCHOUA
Université de Yaoundé 1 (Institut Supérieur des Sciences Environnementales) - Master en Sciences Environnementales 2018
  

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1.2. Le Choléra au Cameroun

1.2.1. Historique du choléra au Cameroun

Le Cameroun a vécu en 1971 à Douala (DUTERTRE, 1972) une première épidémie qui a profondément marqué les mémoires. Historiquement, le pays a enregistré de très grandes flambées épidémiques. En effet, au cours des 44 années successives (1971 à 2015), le Cameroun a enregistré au moins un cas suspect de cholera chaque année exception faite de

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l'année 2008. Durant cette période, plusieurs flambées épidémiques ont été enregistrées dont les plus importantes statistiquement parlant sont celles de 1998 avec près de 30 195 cas de choléra notifiés et en 2010- 2011 avec 23 152 cas de choléra. Hormis ces deux dates, la figure 9 montre qu'on a des pics de plus faible amplitude en 1991, 1996, 2004 et 2014. Aussi, les régions septentrionales du pays payent le plus lourd tribut à cette maladie.

Les épidémies de 2000 (29 décès pour 123 cas), de 2003 (36 décès pour 213 cas) et de 1991 (440 décès pour 4026 cas) avec des létalités d'au moins 10 % donc plus de 10 fois le seuil acceptable (<=1 %) ont été parmi les plus meurtrières.

En 2010, une épidémie s'est déclarée au Cameroun affectant environ 10,741 personnes avec 650 décès. Les régions les plus touchées étaient l'Extrême Nord avec 9406 cas et 600 décès, le Nord avec 511 cas et 24 décès et le Littoral avec 457 cas et 12 décès. Concernant les autres régions, le Sud-ouest enregistra 336 cas avec 13 décès, le Centre enregistra 30 cas avec 1 décès, l'Adamaoua enregistra 1 cas avec 0 décès, l'Est, le Nord-ouest, l'Ouest et le Sud n'ont pas enregistré de cas de choléra en 2010. A la suite des efforts du gouvernement et de ses partenaires tel que la Croix Rouge, l'épidémie a été maitrisée dans la partie septentrionale du pays, ce qui a conduit à l'enregistrement de 0 cas durant les 3 dernières semaines de 2010 et durant la première semaine de 2011.

Mais dès la première semaine de 2011, les cas de choléra se sont multipliés dans presque partout au Cameroun. La situation s'est aggravée à partir de la septième semaine de 2011, ou 17 cas de choléra ont été soudainement enregistrés à Yaoundé ainsi que dans d'autres localités de la région du Centre. Dès lors, le nombre de cas progressa dans la région du centre jusqu'à atteindre 687 cas avec 43 décès en fin Mars 2011.

Le Ministère de la santé publique et l'OMS confirmèrent ainsi l'évolution rapide de l'épidémie dans la ville de Yaoundé et ses environs. En fait, 16 des 29 districts de santé dans la région du centre ont enregistrés chacun au moins 1 cas de choléra ; les districts les plus affectés étaient Nkoldongo et Cité Verte. Les districts de santé de Mokolo Elobi, de Melen et d'Etoudi Abattoir, tous situés dans Yaoundé, étaient les plus affectés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé (CHUY) avait reçu le plus grand nombre de cas dans toute la région du Centre, avec la plupart des cas en état de déshydratation sévère, ce qui a permis d'expliquer le taux de létalité élevé dans la région du Centre durant l'épidémie. L'âge moyen des personnes touchées par l'épidémie était de 28 ans, indiquant ainsi que l'épidémie a affecté

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en majorité les jeunes. Les autres régions du pays ont aussi enregistré un nombre total de 2391 cas en fin Mars 2011 (International Red Cross and Red Crescent Societies, 2011).

S'agissant de l'évolution dans le temps, le choléra évolue de manière cyclique. Les épidémies surviennent généralement au cours du troisième trimestre caractérisée par la saison des pluies dans les régions septentrionales. Entre 2010 et 2016, les pics de notification sont observés durant le Trimestre 3. Des mesures de préparation peuvent ainsi être mises en oeuvre avant la période à haut risque pour limiter la survenue de grandes épidémies et assurer une gestion efficace des flambées épidémiques.

Les régions du Sud, de l'Est et de l'Adamaoua enregistrent peu de cas suspects de choléra au cours des dernières années. Depuis l'épidémie de 2011, ces régions prises ensemble ont notifié seulement douze cas suspects de cholera ce qui est à peine supérieur au nombre de cas enregistrés en 2016 dans la seule région de l'Extrême-Nord. La région du Nord est la seule à avoir enregistré au moins un cas suspect de cholera entre les SE1 et 32 au cours des sept dernières années. Cependant, la région de l'Extrême-Nord est celle qui est souvent la plus touchée en situation d'épidémies avec plus de 1700 cas notifiés en 2010, 2011 et 2014. En 2014 notamment, elle a enregistré 93% des cas déclarés. Signalons aussi qu'il y a habituellement plus de cas suspects que de cas confirmés au cours des dernières années.

Source : OMS, 2016

Figure 8: Evolution annuelle de la notification des cas suspects de choléra et des décès
entre 1971 et 2015 au Cameroun.

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Source : OMS, 2016

Figure 9: Tendance trimestrielle de la survenue des cas suspects de choléra au
Cameroun (de 2010 à 2016).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld