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Problématique d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua (nord-Cameroun).


par Romain ALEX TEJIOBOU
Université de Yaoundé I ( Cameroun) - Master II en géographie 2019
  

Disponible en mode multipage

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THE UNIVERSITY OF YAOUDE I

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UNIVERSITE DE YAOUNDE I

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CENTRE DE RECHERCHE ET DE
FORMATION DOCTORALE EN
« SCIENCES HUMAINES, SOCIALES ET
EDUCATIVES »
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UNITE DE RECHERCHE ET DE
FORMATION DOCTORALE EN
SCIENCE SOCIALE
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POST GRADUATE SCHOOL FOR
SOCIAL AND EDUCATIONAL SCIENCES

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DOCTORAL RESEARCH UNIT FOR SOCIAL SCIENCES

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PROBLEMATIQUE D'APPROVISIONNEMENT EN EAU
POTABLE DANS LA VILLE DE GAROUA (NORD -
CAMEROUN)

Mémoire présenté pour l'évaluation partielle en vue de l'obtention du diplôme de Master II en Géographie

SPECIALITE
Dynamique de l'environnement et risques
OPTION
Climatologie et biogéographie
Présenté par

Romain alex téjiobou

Licencié en Géographie Physique
Matricule : 11B314

Sous la direction de
Roger ngoufo
Professeur
Université de Yaoundé I

AOÛT 2018

DEDICACE

Je dédie le présent travail à :

Mon père : feu Takounjou Martin et Ma soeur : feu Angèle Yemelé Madèle

Je souhaite que toutes ces personnes ainsi que celles dont les noms n'ont pas été mentionnés, acceptent ici, le témoignage de ma profonde gratitude.

II

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, je tiens à remercier toutes les personnes physiques ou morales qui ont apporté leur contribution à sa réalisation.

Je remercie le Pr ROGER NGOUFO qui a accepté diriger ce travail. Je lui suis reconnaissant pour ses enseignements magistraux et son encadrement scientifique méthodique et rigoureux. Mes remerciements vont aussi au Pr FOUEPE qui a porté un grand intérêt pour ce travail et donc les critiques ont permis de l'améliorer ; encore merci pour ton soutien multiforme et sans faille.

Je ne saurais ne pas dire merci au projet PRESS NO&SW pour m'avoir permis de participer à l'étude pilote sur la qualité des eaux dans la région du Nord. A travers ce projet, nous avons pu obtenir les données nécessaires pour la rédaction de ce mémoire.

J'exprime ma profonde gratitude à tous les enseignants du Département de Géographie pour leurs divers enseignements. Je pense au Pr NKWEMOH, Dr DZANA, Pr TCHINDJANG, Pr DONGMO JEAN LOUIS, Pr KENGNE, Pr TCHAWA,...pour la formation reçue durant notre cursus académique. Un grand merci à OUANDI LANDRY, SALOMON FILS, ILG pour leurs critiques et enseignements surtout cartographiques enrichissants.

Merci à toi maman pour ton support multidimensionnel et infini. Tes conseils et encouragements m'ont permis de mener ce travail à terme ; je te suis et te serai toujours reconnaissant. Comment ne pas remercier la grande famille Takounjou qui a toujours su garder la cohésion familiale. Un grand merci aux aînés qui ne ménagent aucun effort pour l'encadrement des cadets. Je pense ici à la famille FOUEPE, NGUEMO, DJAMA ; à mes soeurs Elodie, Alvine, Adéline, Brenda, Fleurette ; à mes frères Ismaël, Roger, Joël, Cabrel, Anatole, Péresse, Jude.

Je finis en portant une pensée à mes camarades de promotion : FOUELEFACK Armand, E.Vadel, YEMEFACK Gladys, Valery, Sonia, Guy, Mani Luc...à mes amis MBEZELE Régine, FEUDJIO NGOUALA Laure, Romaric, Falone, Dorcas, Juliette...

III

RESUME

La présente étude trouve son origine dans les multiples interrogations qui gravitent autour de la question de l'approvisionnement en eau potable de la ville de Garoua dans le Nord-Cameroun. Elle a pour objectif d'analyser les difficultés d'approvisionnement en eau potable dans la ville, d'évaluer la qualité de l'eau et ses corollaires sanitaires. Pour mener à bien cette étude, des campagnes de terrain ont été organisées pour relever les difficultés d'accès à l'eau potable à travers des enquêtes auprès des ménages, des entretiens à la Camerounaise Des Eaux de Garoua et à la Communauté Urbaine de Garoua. Les puits et forages ont été géoréférencés et les paramètres physicochimiques in situ des eaux collectés. Ceux-ci ont servi à l'évaluation de la qualité de l'eau.

Les résultats montrent que la distribution des points d'eau dans la ville de Garoua laisse entrevoir une discrimination. Il existe des espaces fortement peuplés et dépourvus de points d'eau ; tandis que d'autres, de superficie réduite et à habitat dispersé en possèdent plusieurs. La position des ouvrages, loin des sites de concentration des populations va conduire de nombreux ménages à parcourir environ 2,47 km à pied pour joindre le point d'eau le plus proche. Cette situation perdure tout au long de l'année et s'accentue pendant les six mois de saison sèche durant lesquels, la rareté de l'eau conduit certaines familles à consommer l'eau des mayos.

L'interprétation des paramètres physicochimiques montre que les eaux les plus polluées se trouvent à Liddiré et Yelwa. Là, les eaux ont en majorité une conductivité supérieure à 1000 uS/cm. Ensuite, celles de qualité excellente se trouvent à Laindé et Poumpouré où on a une conductivité inférieure à 600 uS/cm. A grande échelle, les eaux les plus polluées se situent dans les quartiers de Carrière, Doloré, Bockle, Pitoyel 1, Babla. La minéralisation importante de ces eaux et les fortes teneurs en nitrate sont dûes en partie à la précarité du système d'assainissement. Les données cliniques issues de la surveillance des Maladies à potentiel épidémiologique et des centres de santé intégrés révèlent l'existence de nombreuses maladies hydriques. Les enquêtes auprès des ménages ont abouti à une classification de ces pathologies. Par ordre, les populations sont victimes du paludisme (39,6% des ménages), de la diarrhée (31,2%), de la dysenterie et de la typhoïde (9,4% chacune), des amibes et des maladies de la peau (5,2% chacune).

Ainsi, cette étude conclut qu'une redistribution spatiale efficiente des points d'eau s'impose à l'avenir pour l'amélioration de l'accès à l'eau potable et la réduction de la prévalence des maladies hydriques dans la ville.

Mots clés : Garoua, eau potable, maladies hydriques, spatialisation, pollution, mayo

iv

ABSTRACT

The present study derives from the multiple questions around the issue of drinking water supply in Garoua city, Northen Cameroon. This study aims at explaining difficulties related to the supply of drinking water in Garoua town, and to assess the quality of water and its health-related implications. To carry out this study, field works were organized to appraise the difficulties inherent to access to potable water through household polling questionnaire, interview at Camerounaise Des Eaux of Garoua and at Urban Council of Garoua; assess the geographical coordinates of wells and boreholes and collect the in-situ physicochemical parameters of waters. The latter was used to evaluate the water quality.

The results show that the distribution of water point, give a forewarning picture of the situation of discrimination. In fact, there are densely populated areas with no water points whereas in other areas, restricted in terms of space and population, there are numerous water points gathered around a given zone. The location of water points are far from places where the population is really concentrated. Consequently, many household have to cover a distance of about 2. 47 km on foot to reach the nearest water point. This situation is exacerbated during the six months of dry season during which water scarcity leads some families to drink water from the Mayo River.

The interpretation of the physicochemical parameters shows that the most polluted waters are found in Liddiré and Yelwa. There, conductivity is higher than 1000 uS/cm. Then, Laindé and Poumpouré are area with excellent water quality; conductivity is low than 600 uS/cm. At large scale, the most polluted water is located at Carrière, Doloré, Bockle, Pitoyel 1, Babla. High mineralization of Water and high nitrate tenor are partly due to the weakness of the sewerage system. Clinical data deriving from integrated health centers reveal the existence of many waterborne diseases. Household surveys have led to a classification of these pathologies. In order, populations are affected by malaria (39.6% of households), diarrhoea (31.2%), dysentery and typhoid (9.4% each), amoeba and skin diseases (5.2% each).

Consequently, there is a need for a better spatially distribution of water points in the future, in order to improve access to potable water and reduce waterborne diseases in the city.

Keywords: Garoua, drinking water, waterborne diseases, specialization, pollution, mayo.

v

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Conceptualisation de « problématique »

.9

Tableau 2 : Arbre conceptuel de l'approvisionnement en eau

10

Tableau 3 : Quartiers enquêtés

17

Tableau 4 : Répartition des questionnaires par quartier

...22

Tableau 5 : Cadre synoptique de la recherche

.25

Tableau 6: Etat des forages de la CDE dans la ville de Garoua

..40

Tableau 7: Proportion des abonnés au réseau public

40

Tableau 8 : Proportion des ménages s'approvisionnant dans les Bornes Fontaines

43

Tableau 9: Proportion des ménages s'approvisionnant au forage

48

Tableau 10: proportion des ménages s'approvisionnant chez les maïroua

.....50

Tableau 11 : proportion des ménages par source d'approvisionnement à Laindé

54

Tableau 12 : proportion des ménages par source d'approvisionnement à Yelwa

56

Tableau 13 : proportion des ménages par source d'approvisionnement à Poumpouré

56

Tableau 14 : proportion des ménages par source d'approvisionnement à Liddiré

..58

Tableau 15 : Les usages de l'eau à Garoua

..60

Tableau 16 : Diversification des sources d'approvisionnement dans les quartiers enquêtés...60

Tableau 17 : Population du Cameroun par région de 2005 à 2013 70

Tableau 18 : Incidence comparé de la pauvreté dans trois régions du Cameroun 71

Tableau 19 : Diversité des difficultés d'approvisionnement en eau 80

Tableau 20 : Classification de l'eau en fonction de la conductivité 85

Tableau 21 : conductivité comparée des eaux des puits dans les quartiers enquêtés ...86

Tableau 22 : Récapitulatif de la conductivité dans les quartiers enquêtés ...89

Tableau 23: Température comparée des eaux des puits dans les quartiers .90

Tableau 24 : Interprétation du Ph .93

Tableau 25 : Extrait des normes de qualité bactériologique de l'eau 94

Tableau 26 : Principales maladies hydriques et leurs agents pathogènes ..102

Tableau 27 : Prévalence comparée de la typhoïde et du paludisme à Liddiré ...104

Tableau 28: Prévalence du paludisme dans trois centres de santé de Garoua en 2015 105

Tableau 29 : Nature des points d'eau sollicités par les ménages 108

Tableau 30: Zones prioritaires d'implantation de nouveaux forages 110

Tableau 31: Proportion des ménages par type de traitement 111

Tableau 32: Agents chimiques de purification de l'eau 112

vi

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Dimensions de l'accès à l'eau potable ..11

Figure 2 : Coupe schématique d'une sonde électrique .22

Figure 3 : Méthodologie du travail .24

Figure 4 : Moyenne précipitation annuelle à Garoua ..29

Figure 6 : Les acteurs de l'eau au Cameroun 39

Figure 7 : Carte de localisation de la zone d'étude ..4

Figure 8: Proportion des ménages par sources d'approvisionnement .50

Figure 9: schéma d'approvisionnement en eau à Laindé .54

Figure10 : schéma d'approvisionnement en eau à Yelwa .55

Figure11: schéma d'approvisionnement en eau à Poumpouré .57

Figure 12: Nombre de forages à Yelwa et ses environs 64

Figure 13: Répartition des forages à Ouro Labo .65

Figure 14: Concentration des forages à Laindé 67

Figure 15 : Concentration des forages à Djalingo 68

Figure 16 : concentration des points d'eau en zone faiblement peuplée 69

Figure 17: évolution de la population de la ville de Garoua de 1976 à 2005 .71

Figure 18: Diagramme ombrothermique de Garoua 77

Figure 19: Profondeur du puits et niveau piézométrique à Yelwa en période sèche 77

Figure 20: Profondeur du puits et niveau piézométrique à Liddiré en période sèche ...78

Figure 21: Profondeur du puits et niveau piézométrique à Laindé en saison sèche 78

Figure 22: Profondeur des puits et niveau piézométrique à Poumpouré en saison sèche 79

Figure 23 : Profondeur des forages et niveau piézométrique de Garoua 79

Figure 24 : Poids des différentes difficultés d'approvisionnement en eau .80

Figure 25: Coût de l'eau potable en fonction des sources d'approvisionnement 81

Figure 26: Conductivité des eaux de forage 88

Figure 27: pH des eaux de forage 95

Figure 28: Corrélation entre les teneurs en nitrate et la conductivité électrique des eaux ...100

Figure 29 :Origine des nitrates dans les eaux 101

Figure 30: Prévalence de la typhoïde au CSI de Liddiré .103

Figure 31: Prévalence de la typhoïde et paludisme à Liddiré 104

Figure 32 : Prévalence du paludisme à Liddiré 105

Figure 33: les différentes maladies hydriques dans les quartiers enquêtés 107

Figure 34: Distribution actuelle des points d'eau dans la ville de Garoua 110

Photo 34: Obstruction des voies de canalisation des eaux à Liddiré 99

VII

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Le conductimètre du type cond 330i /SET WTW 19

Photo 2: Mesure des paramètres physico-chimique in situ .19

Photo 3 : Une sonde électrique 20

Photo 4: Puits à Yelwa 44

Photo 5: Puits à Liddiré 45

Photo 6 : Un puits à Liddiré .45

Photo 7 : Puits communautaire 46

Photo 8 : Don japonais à Laindé ..47

Photo 9 : Forage équipé d'un fût de stockage .47

Photo 10: « maïroua » s'approvisionnant à une borne fontaine 49

Photo 11 : « maïroua » s'approvisionnant à une borne fontaine 49

Photo 12 : Vendeur d'eau au marché de Yelwa 51

Photo 13 : Vendeuse d'eau dans le quartier .52

Photo 14 : Canari devant un domicile .....53

Photo 15 : Canaris devant une boutique 53

Photo 16: un puits aménagé à Poumpouré .57

Photo 17 : Culture d'oignon en saison sèche 59

Photo 18 : Enfants transportant de l'eau ..67

Photo 19: Fuites d'eau au niveau des compteurs à Laindé .72

Photo 20 : canalisation vieillissante .72

Photo 21 : Matériel vétuste du forage 19 72

Photo 22 : tuyaux vétuste au Plateau .73

Photo 23 : Moteur endommagé 73

Photo 24 : tuyaux vétuste au Plateau 73

Photo 25 : Absence d'entretien des locaux 73

Photo 26: Activité dans le lit du mayo 81

Photo 27 : Riverain buvant l'eau du mayo ....82

Photo 28 : Eau d'un puits communautaire colorée ....94

Photo 29 : Puits couvert d'algues 94

Photo 30 : Proximité d'un puits et des toilettes à Liddiré 96

Photo 31: Proximité d'un puits et des toilettes à Poumpouré 97

Photo 32 : Canalisation des eaux usées sur la voie de desserte à Yelwa ....97

Photo 33 : Un puits non entretenu à Laindé 98

VIII

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

uS/cm : Micron Siemens par centimètre

AEP : Adduction d'Eau Potable

BF : Borne Fontaine

BUCREP : Bureau Centrale des Recensements et des Etudes de Population

CAMWATER : Cameroon Water Utilities Corporation

CDE : Camerounaise Des Eaux

CMA : Centre Médical d'Arrondissement

CSI : Centre de Santé Intégré

CUG : Communauté Urbaine de Garoua

DIEPA : Décennies Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement

DRSP : Direction Régionale de la Santé Publique

GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau

MAPE : Maladie à Potentiel Epidémiologique

MINEE : Ministère de l'Energie et de l'eau

Mini-AEP : Mini Adduction en Eau Potable

mS/cm : milli siemens par centimètre

ODD : Objectifs du Développement Durable

PEM : Point d'Eau Moderne

pH : Potentiel Hydrogène

PMH : Pompe à Motricité Humaine

PNDP : Programme National de Développement Participatif

Ps-Eau : Programme Solidarité Eau

SAGE : Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux

U.E : Union Européenne

VE : Vendeur d'Eau

PRESS : Projet ressources du Sol et du Sous-sol des régions du Nord et du Sud-Ouest

ix

SOMMAIRE

DEDICACE i

REMERCIEMENT ii

RESUME ..iii

ABSTRACT .iv

LISTE DES TABLEAUX ....v

LISTE DES FIGURES vi

LISTE DES PHOTOS vii

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES .viii

SOMMAIRE ...ix

INTRODUCTION GENERALE

.1

I - DELIMITATION DU SUJET

2

II - INTERET DE L'ETUDE

3

III - PROBLEMATIQUE ET QUESTION DE RECHERCHE

3

IV - REVUE DE LA LITTERATURE

5

V - CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

.8

VI - OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

14

VII - HYPOTHESES DE RECHERCHE

14

VIII - METHODOLOGIE

.14

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE ET CONTEXTE

26

CHAPITRE II : SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE DANS LA

VILLE DE GAROUA .36

CHAPITRE III : DIFFICULTES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE DANS

LA VILLE DE GAROUA 62

CHAPITRE IV : QUALITE DE L'EAU ET IMPACT SANITAIRE DANS LA VILLE DE

GAROIA

.83

CONCLUSION GENERALE

116

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

.120

ANNEXES

.127

INTRODUCTION GENERALE

2

Durant ces dernières décennies, de multiples questions ont retenues l'attention de la communauté internationale. Il s'agit des questions liées à la sécurité, à l'alimentation, aux migrations, à l'éducation, aux catastrophes naturelles, à l'économie et surtout la question de l'accès à l'eau potable. Cette dernière est d'autant plus préoccupante que dès la fin du XXe siècle, elle a fait l'objet de plusieurs rassemblements d'Etats et de scientifiques. On peut ainsi se rappeler:

- 1977 : La conférence des Nations Unies sur l'eau à Mar Del Plata

- 1981 : Lancement de la décennie internationale de l'eau potable et de l'assainissement

- 1992 : Conférence internationale sur l'eau et l'environnement

- 1996 : Création du parlement mondial pour l'eau et du conseil mondial de l'eau

- 1997 : Premier forum mondial pour l'eau à Marrakech

- 2001 : Conférence internationale de l'eau douce à Bonn

- 2008 : Adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement

- 2012 : Forum mondial de l'eau à Marseille

- 2015 : Adoption des Objectifs du Développement Durable

- 2016 : COP 22 où l'accent est mis sur les ressources en eau

Pour Romy (2008), plus de trente ans de conférences internationales ont fini par donner à l'eau sa place sur la scène internationale. On a dédié à l'eau des décennies, des années, des journées internationales, dans le but de sensibiliser et d'encourager la société civile à mettre en oeuvre des actions au niveau locale. Au Cameroun, Kamgho (s.d) déclare qu'à l'exception des villes de Douala et Yaoundé dans lesquelles 20% seulement de la population n'a pas accès à une source d'eau améliorée, toutes les autres régions nécessitent l'intervention rapide de l'Etat et de ses partenaires au développement.

I - DELIMITATION DU SUJET

Au plan thématique, la présente étude intitulée « Problématique d'approvisionnement en eau potable en zone soudanienne : cas de la ville de Garoua dans le Nord-Cameroun » se propose d'étudier les modes d'approvisionnement en eau des ménages. Elle s'attèlera à présenter les différentes sources d'approvisionnement en eau existante dans la ville de Garoua ; ensuite, analysera les difficultés rencontrées par les ménages et enfin, étudiera la qualité de l'eau à travers l'appréciation des paramètres physicochimiques ainsi que les corollaires sanitaires découlant de l'usage de ces eaux.

3

Sur le plan spatial, l'étude se déroule dans la ville de Garoua, située en zone soudanienne camerounaise. Limitée au Nord-Ouest par l'arrondissement de Demsa, à l'Ouest par l'arrondissement de Bardanke et à l'Est par l'arrondissement de Pitoa, elle est située entre le 9° 3' et 9° 5' de Latitude Nord et le 13° 4' et 13° 6' de Longitude Est. Les enquêtes auprès des ménages couvrent quatre quartiers de la ville à savoir : Laindé, Poumpouré, Yelwa et Liddiré.

Sur le plan temporel, les données cliniques nécessaires à l'étude couvrent une période de 03 ans (2013-2016). Ceci dans le souci de présenter des données statistiques sanitaires actuelles. Tandis que les données sur les puits et forages datent de 2017.

II - INTERET DE L'ETUDE

Sur le plan scientifique et social, l'intérêt de l'étude réside dans l'amélioration de l'accès à l'eau potable dans la ville de Garoua. Cette étude fera ressortir la distribution actuelle des points d'eau dans la ville de Garoua. Une analyse spatiale permettra de proposer des sites adéquats d'implantation de nouveaux points d'eau. Les difficultés d'accès aux ressources en eau en générale et à l'eau potable en particulier ont conduit à la mise sur pied d'un projet baptisé « projet BGR » (PRESS NO&SW), sous la houlette de la coopération allemande. Nous nous proposons d'évaluer les modes d'approvisionnement en eau en général et en eau potable en particulier dans la ville. Ce faisant, il sera question de faire une analyse spatiale de la distribution des points d'eau existants, de prélever les paramètres physicochimiques des différentes sources d'eau afin d'en évaluer la qualité. A terme, nous proposerons des sites indiqués pour l'implantation de nouveaux points d'eau potable. Ceci contribuera à l'amélioration de l'accès à l'eau potable dans la ville.

III - PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE

« L'eau c'est la vie », paradoxalement le nombre de cas de maladies et de décès qu'engendre la consommation de l'eau polluée est élevé dans le monde et plus particulièrement en Afrique. Depuis la décennie internationale de l'eau potable et de l'assainissement en 1981, les progrès traînent en Afrique. Par rapport à 1990, il y a plus de personnes qui manquent de services adéquats d'approvisionnement en eau et d'assainissement aujourd'hui. Et ce, malgré les fonds considérables qui ont été alloués à l'accès à l'eau. 2,6 millions de personnes, majoritairement des enfants âgés de moins de cinq (5) ans meurent chaque année des suites de maladies hydriques : choléra, fièvre typhoïde, dysenterie,

1

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Figure 7: carte de loalisation de la zone d'étude

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Référence spatiale:W CS 84; EPSG 4326

1,.6

5

paludisme, bilharziose, diarrhée... Les chiffres de l'eau publiés par l'Association Solidarité Internationale en 2016 attestent que la mauvaise qualité de l'eau est de façon directe ou indirecte, la première cause de mortalité et de morbidité dans le monde.

Au Cameroun, l'alimentation en eau potable en milieu urbain et rural constitue un sérieux problème pour les populations. Si la couverture en eau potable semble acceptable dans les grands centres urbains, les problèmes de qualité subsistent. Le monde rural lui, est confronté à un réel problème d'approvisionnement en eau, à la fois en qualité et en quantité (BUCREP, 2011). Depuis une quinzaine d'années, le nombre de centres de distribution d'eau en milieu urbain camerounais est resté statique : cent cinq (105). Sur le plan national, la Région du Centre vient en tête avec 26 centres de distribution d'eau potable, suivi du Littoral avec 13 centres, l'Ouest : 12 centres, l'Extrême-Nord et le Nord-Ouest : 11 chacune, le Sud-ouest : 9 centres, le Sud : 7 centres, tandis que l'Adamaoua et le Nord réunis ne comptent que 10 centres, malgré leur forte démographie. Le secteur de l'eau est ainsi confronté à de graves déséquilibres entre la demande et l'offre notamment dans les agglomérations urbaines. Dans la ville de Garoua, l'aridité du climat, l'accroissement démographique, la vétusté des installations, l'urbanisation anarchique... font obstacles à l'approvisionnement en eau potable. Plusieurs points d'approvisionnement en eau de la ville ne sont plus fonctionnels. Dans les quartiers desservis par le réseau public, les interruptions de service sont fréquentes et peuvent durer plusieurs jours. C'est ainsi que les ONG et les pays amis à travers des dons, viennent en aide aux populations en construisant des points d'eau (forages). La Région du Nord a ainsi bénéficié, de la construction de près de 900 forages entre 1984 et 2015 grâce aux projets d'hydrauliques et aux dons. On peut citer:

- 1984-1986 : projet japonais, phase 1, avec 300 forages équipés de pompes à motricité humaine ;

- 1990-1992 : projet japonais, phase 2, avec 400 forages équipés de pompes à motricité humaine ;

- 2012-2015 : Projet hydraulique rural, phase 5, avec 189 forages au Nord et à l'Extrême-Nord.

Cependant, la position de ces points d'eau est confuse. Des groupes influents (élites locales, notables et chefs traditionnels) orienteraient l'installation de ces points d'eau potable dans leur environnement immédiat. On assiste alors, à une inadéquation entre les points d'eau potable et les zones de concentration des populations. Les zones fortement peuplées sont caractérisées par une insuffisance ou une absence des ouvrages en eau. Les femmes et les

6

enfants chargés d'approvisionner les domiciles doivent parcourir de très longues distances à cette fin. Face à ces difficultés, les populations locales font appel à d'autres sources d'approvisionnement telles que : les puits, les cours d'eau qui sont impropres à la consommation car exposés à la pollution. Il va en résulter une forte prévalence des maladies hydriques suite à la consommation de ces eaux. Kramkimel et al. (2004) signalaient déjà que, le taux de prévalence élevé des diarrhées mortelles (46%) chez les enfants caractérise la Région du Nord et plus particulièrement la ville de Garoua. Ces constats nous amènent à formuler un ensemble de questions en amont dont les réponses constituent des pistes de solution au problème d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua.

Question principale

A quels facteurs peut-on attribuer les difficultés d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua ? Delà découlent les questions secondaires suivantes:

- Quelles sont les différentes sources d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua ?

- Quels sont les facteurs faisant obstacle à l'approvisionnement en eau potable de la ville de Garoua?

- La qualité de l'eau utilisée a-t-elle des répercussions sanitaires sur les populations de la ville de Garoua ?

IV - REVUE DE LA LITTERATURE

Plusieurs auteurs ont travaillé sur la question de l'accès à l'eau potable et ont constaté que, dans de nombreuses villes africaines, la question de l'accès à l'eau potable est préoccupante. On y assiste à un accès concurrent et discriminatoire dû à de causes multiples. Dos Santos (2006) évoque l'accroissement démographique, les conditions climatiques (sécheresse) qui induisent des pénuries d'eau, le faible niveau de vie des citoyens, les coûts de branchement élevés au réseau public. Tandis que les uns s'interrogent sur la distribution de l'eau potable et les problèmes d'accès, les autres en revanche s'interrogent sur la qualité des ressources en eau et leurs effets sur la santé. Dans la majorité des pays africains, la croissance démographique et les mouvements migratoires engendrent le développement accéléré des centres urbains. Une urbanisation qui n'est souvent pas accompagnée des aménagements adéquats, ce qui est à la base d'innombrables problèmes dont ceux liés à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement. Annie et Mathys (1995) ont montré qu'avec l'accroissement démographique, l'accès à l'eau est sélectif et les populations des quartiers pauvres ont des

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difficultés à s'approvisionner. La population urbaine s'accroit et exige une disponibilité des ressources en eau et des financements croissants. Les pays d'Afrique Noire présentent des divergences en matière d'accès à l'eau potable. La situation des zones humides est nettement meilleure par rapport à celles relativement arides. Ces dernières enregistrent de fortes chaleurs et une baisse de la pluviométrie. C'est ainsi qu'au Tchad, à Djibouti, et au Mozambique par exemple, moins de 30% de la population a accès à l'eau potable d'après la Banque Africaine de Développement (2006).

Quant à la répartition, Ouedraogo (2003) observe une situation d'inégale distribution des points d'eau au Burkina-Faso. Face à la sécheresse qui y a empiré les problèmes d'accès à l'eau potable, le gouvernement a doté le pays de 27000 points d'eau potable. Cependant une analyse de la distribution spatiale de ces derniers laisse entrevoir une mauvaise répartition. Des villages fortement peuplés sont dépourvus de point d'eau tandis certains, pourtant faiblement peuplés en possèdent plusieurs. Une situation qui impose de nouvelles politiques de gestion de la ressource. Par ailleurs, Kanohin et al. (2012) relèvent l'inégale répartition des points d'eau dans la région de Daoukro en Côte d'Ivoire et apportent une contribution dans la recherche des zones propices à l'implantation des points d'eau productif. Ils ont procédé par la conception de la carte des besoins en eau qui a permis de mettre en évidence les zones de déficits avant de cartographier les sites d'implantation futurs points d'eau.

Au niveau du Cameroun, les zones humides et sahéliennes présentent aussi des difficultés d'approvisionnement en eau. Kouam et al. (2006), critiquent la politique du haut vers le bas appliquée à la distribution des points d'eau potable. Ici, la spatialisation des points d'eau est essentiellement discriminatoire. Les sites d'implantation ne tiennent compte ni des besoins des populations, ni de la densité de ces dernières. Pourtant, elles sont les premières à subir toutes les formes de nuisance liée à l'application des décisions prises au niveau du gouvernement. Dans la partie humide du territoire, l'Institut National de la Statistique du Cameroun et l'Institut Fédéral des Géosciences et des Ressources Naturelles d'Allemagne (2013) déplorent la situation des quartiers populaires de Yaoundé. Dans les quartiers Madagascar et Carrière à Yaoundé par exemple, suites à des coupures récurrentes d'eau du réseau public, les populations s'agglutinent autour des rares forages situés dans des zones à haut risque de pollution.

Noubissi (2012) dresse les causes des difficultés de l'accès à l'eau potable à Dschang. Selon lui, le Cameroun malgré ses prédispositions naturelles à avoir d'importantes ressources en eau, a du mal à satisfaire sa population. Les principales causes étant la surexploitation de la nature et la croissance démographique, qui entraînent des pénuries d'eau, tant en qualité qu'en

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quantité. Il suggère une augmentation de l'enveloppe budgétaire allouée à cette activité et une sensibilisation des populations sur la nécessité d'une gestion durable des ressources hydriques. D'autre part, Mpakam et al. (2006), constatent qu'à Bafoussam très peu de ménages bénéficient de branchement au réseau public. Les quartiers à habitat spontané dense, non structuré, sont moins desservis en eau potable. Là, les ménages se ravitaillent dans des rares forages existants et d'autres dans les puits et cours d'eau, ce qui altèrent leur santé.

Keyetat (2014), dans son analyse signale que, l'insuffisance des points d'eau potable à Nkomkana (Yaoundé) contraint les populations à utiliser les points d'eau mis sur pied grâce à leurs diverses contributions financières, pour satisfaire leur besoin en eau. Les fonds issus de ces contributions sont insuffisants pour mettre en place des sources d'approvisionnement sures. Nya (2013) quant à elle a montré l'existence d'un lien entre la qualité de l'eau consommée par les populations et la recrudescence de certaines maladies hydriques à Bangangté. En raison de l'insuffisance et/ou de l'absence du réseau de distribution dans certains quartiers de la ville, les populations développent des stratégies endogènes. Elles ont recours aux sources alternatives exposées à plusieurs formes de pollution, surtout fécale due à la proximité du point d'eau avec les latrines.

Toutes ces difficultés nécessitent des solutions de la part des pouvoirs publics et des populations locales. Dorier et Berton (2009) constatent que, les solutions individuelles prédominent dans toutes les classes sociales. Chez les plus pauvres, on note le recourt aux eaux de pluie, de puits, des sources (non aménagés), l'achat d'eau en détail... La consommation de cette eau, issue des sources douteuses, rend les populations vulnérables aux maladies hydriques. Alors que dans les classes moyennes et aisées, des solutions plus modernes sont utilisées grâce à la relative baisse des prix des forages, des suppresseurs et motopompes. Le forage de quartier passe pour une alternative acceptable aux carences du système public et devient aussi le moyen pour les notables de consolider leur assise locale.

Dans la zone soudano-sahélienne, les maigres précipitations de la courte saison de pluie ne sont pas suffisantes pour satisfaire les besoins en eau des citadins, des animaux et des industries (Elonge et al. 2011). En zone sahélienne Camerounaise, Wakponou et al. (2009) associent les problèmes d'accès à l'eau potable à la sécheresse. Cette dernière conduit à la pénurie d'eau. Pour Jean-Phillipe (2015), Grégoire (2015), les conditions hydrogéologiques de certaines zones sahéliennes et la nature du sol, telles que les massifs rocheux de Mindif et de Soulédé-Roua, ne permettent pas la multiplication des forages par des moyens peu onéreux. D'où le recourt à d'autres moyens d'approvisionnement très coûteux et non

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durables : le Water Trucking éffectué à l'Extrême-Nord par des ONG. Là, les réfugiés, les déplacés internes, se réunissent et l'impact sur les besoins en eau est conséquent. Comme résultante, les longues files d'attente sur les sites équipés de forages entraînent des tensions, car le nombre de point d'eau est insuffisant pour la population sans cesse croissante. Iyebi-Mandjek (1994), pense que l'approvisionnement en eau potable des populations urbaines de Maroua se heurte à la barrière qu'impose leur niveau de revenu. L'implantation des forages comme solution a été source de déséquilibre social et a accentué les inégalités ; car l'inégale implantation favorise certains quartiers au détriment d'autres. Ce qui conduit les populations (surtout des quartiers délaissés) à imaginer un système de revente d'eau inspiré par les abonnés au réseau public.

Du point de vue sanitaire, les résultats d'analyses des échantillons d'eau de forages effectuées par Jean-Philippe (2015), dans le Mayo-Tsanaga, le Mayo-Sava, le Logone et Chari sont satisfaisants. Ce qui signifie qu'une contamination de l'eau ne serait possible qu'au niveau des ménages aux moments clés de l'usage. Cependant, d'autres analyses ont confirmé une contamination d'origine fécale de l'eau, source de maladies, dont la plus grave reste le choléra. Gatcha-Bandjun (2013), face à l'épidémie de choléra qui a frappé la région de l'Extrême-Nord en 2010, propose une solution alternative moins onéreuse et efficace pour améliorer la qualité de l'eau : l'usage des systèmes filtrants à base de fer métallique. Elle suggère ainsi l'utilisation des filtres domestiques pour les familles individuelles et les stations locales pour des petites communautés (village, quartier). Dans la ville de Ngaoundéré, Ngounou et al. (2007) d'après leur enquête constatent que 60% de la population souffrent de maladies d'origine hydrique telles que la typhoïde, la dysenterie amibienne, la diarrhée... En effet, 70% des 200 000 habitants que compte la ville, n'ont pas accès à l'eau potable distribuée par le réseau public. Une situation plus inquiétante dans les quartiers périurbains à habitat spontané et faiblement dotés d'ouvrage hydraulique rural. Cela amène les populations à s'orienter vers les puits peu profonds, traditionnellement creusés et produisant une eau de très mauvaise qualité.

V - CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

V-1 Définition des concepts

Problématique : D'après Moles (1986), c'est l'ensemble des questions pertinentes qui se posent à l'observateur scientifique à propos de problèmes, questions qui sont susceptibles d'avoir une réponse logique et contrôlable. C'est l'approche ou la perspective théorique que

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l'on décide d'adopter pour traiter un problème posé. Le terme désigne aussi la présentation d'un problème sous différents aspects, permettant de développer un raisonnement personnel à travers une question. En effet, poser un problème permet de développer sa réflexion, son sens critique et de pouvoir répondre plus facilement à des problèmes divers.

Tableau 1 : Conceptualisation de « problématique »

Concept

Variables

Indicateurs

Problématique

Discrimination

Nombre de point d'eau en un lieu donné ; distance entre le domicile et le point d'eau le plus proche.

Aridité climatique

Durée de la saison sèche ; hauteur d'eau dans les ouvrages; tarissement des ouvrages ; assèchement des mayos

Contrainte

sociodémographique

Forte croissance démographique ; précarité économique ; vétusté et mauvais entretien du matériel de production ; accroissement du nombre d'abonnés

Qualité de l'eau

Facteur de pollution des eaux (position des latrines, dépotoirs sauvages...) ; appréciation des paramètres physicochimiques (température, pH, conductivité)

Risque sanitaire

Prévalence des maladies hydriques (paludisme, diarrhée, fièvre typhoïde, dysenterie, dermatoses)

Source : conception auteur

Zone soudanienne : il s'agit d'un territoire où prédomine un climat relativement sec. Elle est caractérisée par une rareté des précipitations et une longue durée de la saison sèche. La ville de Garoua appartient à une zone climatique qualifiée de climat soudanien franc, où la saison de pluie et la saison sèche sont d'égale durée.

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Approvisionnement en eau potable: Pour le Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques du Burkina Faso (2006), c'est l'ensemble d'opérations visant à mobiliser une ressource en eau, si nécessaire la traiter qualitativement pour la rendre propre à la consommation humaine, et transporter en divers points de consommation publics ou privés. C'est aussi l'ensemble des actions et stratégies utilisées par des acteurs pour se procurer de l'eau potable (consommateurs), ou pour livrer de l'eau potable (acteurs).

Tableau 2 : Arbre conceptuel de l'approvisionnement en eau.

Concept

Dimensions

Variables

Indicateurs

Approvisionnement en eau

Acteurs

Publics

MINEE, Camwater, société fermière

Privés

ONG, entreprises, particuliers

Etrangers

Dons, coopération internationale

Sources

d'approvisionnement

Publiques

Compteur individuel camwater, forages et puits communautaires, canaris

Privées

Puits et forages individuels, BF, VE

Naturelles

Pluie, cours d'eau (mayos)

Consommateurs

Petits

Individus, ménages

Grands

Hôtels, hôpitaux,

boulangeries, restaurants

Source Adapté de Nya (2014 )

Accès à l'eau potable : C'est un indicateur qui représente la qualité et la quantité d'eau dont dispose chaque personne par jour. L'OMS recommande 20 litres par personne et par jour pour la satisfaction de tous les besoins de base. Pour Zerah (1999), c'est la possibilité pour un individu, d'être desservi par un réseau ou une pompe à moins de 200 mètres de son

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habitation. D'après Léocardie (2009), c'est l'aptitude d'un individu à disposer d'un robinet d'eau potable à domicile ou à côté, ou à une distance qui garantit la qualité de l'eau. Ces deux dernières définitions n'intègrent que deux dimensions de l'accès à l'eau potable telles que décrites par les Droits de l'Homme à savoir : accessibilité/disponibilité et la potabilité. Ni la quantité, ni l'équité, ni le coût ne sont pris en compte. En intégrant ces trois dernières dimensions, nous pouvons dire que, c'est l'aptitude d'un individu ou d'un groupe d'individu à disposer d'eau sans discrimination, de façon permanente, en quantité et en qualité suffisante, et à un coût abordable pour satisfaire ses besoins.

Coût Quantité

Acceptabilité

 
 
 
 

Potabilité

 
 
 
 
 
 

Accès à l'eau

 
 
 
 
 
 

Equité/Non discrimination Accessibilité/Disponibilité

Source : Adapté de l'Académie de l'Eau, France (2011) Figure 1: Dimensions de l'accès à l'eau potable

Eau : Le Petit Larousse illustré (2002), la définit comme un liquide incolore, transparent, inodore, indispensable à la vie. C'est une boisson désaltérante, transparente dont la consommation est vitale pour tous les organismes vivants. Sa formule chimique H2O nous enseigne qu'il s'agit d'un liquide composé de deux molécules d'hydrogène et d'une molécule d'oxygène. On peut la définir selon ses formes : liquide, solide, gazeuse ou selon le milieu où elle se trouve : eaux de surface, eaux souterraines, eaux atmosphériques, ou encore selon sa qualité : eau polluée, eau potable.

Eau potable : D'après l'OMS, c'est une eau exempte des germes pathogènes (bactéries, virus) et d'organismes parasites. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu'en quantité limitée. Il s'agit des substances qualifiées d'indésirables ou toxiques comme les nitrates et les phosphates, les métaux lourds ou encore des hydrocarbures et les

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pesticides pour lesquels les concentrations maximales admissibles ont été définies. A l'inverse, d'autres substances chimiques sont jugées nécessaires à l'instar des oligoéléments indispensables à l'organisme. D'après l'OMS, c'est une eau dont la consommation est sans danger pour la santé. En effet pour que l'eau soit qualifiée de potable, elle doit satisfaire aux normes relatives aux paramètres organoleptiques (couleur, odeur, saveur, turbidité), physicochimiques (température, potentiel hydrogène), microbiologiques (coliformes fécaux), et à ceux relatives aux substances toxiques et indésirables (nitrites, arsenic, plomb...). Cependant, une eau potable n'est pas dépourvue d'agents pathogènes ; leur teneur est jugée insuffisante pour déclencher une maladie. En somme, nous pouvons la définir comme étant une eau claire, inodore, incolore, sans saveur et dont la teneur en éléments chimiques dissous est insuffisante pour causer des dommages sanitaires suite à sa consommation.

Ressources en eau : c'est la totalité des eaux (potable ou non) présentes dans un espace donné. Elles peuvent être souterraines, de surface ou atmosphériques. C'est une notion qui renvoie aux eaux liquides en écoulement accessible aux usagers.

Pollution des eaux : selon l'OMS, on parle de pollution lorsque la composition ou l'état des eaux est directement ou indirectement modifié par l'activité anthropique, et dans une mesure telle que celle-ci se prête moins facilement à toutes les utilisations auxquelles elles pourraient servir à leur état naturel.

V-2 CADRE THEORIQUE

La théorie des lieux centraux de Von Thünen (1826), va nous permettre de comprendre la logique de la répartition spatiale des points d'eau potable dans la ville de Garoua.

La théorie des lieux centraux de Lösch et Christaller

La théorie des localisations s'intéresse à la localisation géographique des activités économiques. Elle est devenue partie intégrante de la géographie économique, des sciences régionales et de l'économie spatiale. Cette théorie répond à la question : quelles activités économiques se localisent où et pourquoi ? Elle se base principalement sur la théorie microéconomique, notamment sur l'hypothèse que les acteurs économiques agissent dans leur propre intérêt. Conséquemment, les firmes choisissent des situations qui maximisent leur profit et les individus choisissent des situations qui maximisent leur utilité.

C'est à partir des travaux de Von Thünen, plus précisément dans son ouvrage « Der IsolierteStaat in BeziehungaufLandwirtschaft und Nationalökonomie » publié en 1823 qu'on

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peut situer la naissance des théories des localisations. Elle est une formalisation des relations entre la localisation des productions agricoles et leurs coûts, leurs transports et la distance qui les sépare du marché. Il se donne pour objectif d'expliquer la localisation des activités agricoles qui ne sont pas disposées de façon aléatoire dans l'espace. Pour lui c'est le marché de consommation ou place centrale qui règle la valeur des produits agricoles et par conséquent, le choix d'occupation du sol par les producteurs. Thünen considère que les coûts de production ne varient pas en fonction de la productivité des terres. Il correspond à la différence entre le prix de marché des produits, le profit normal du fermier et les coûts de transport relatif à l'acheminement des produits sur le marché. Il va s'en suivre une organisation des différentes cultures en cercles concentriques autour de la ville-marché. Son analyse a identifié plusieurs concepts et mécanismes comme la notion de centre, de rareté de l'espace génératrice, de concurrence pour son occupation et la notion de rente. Ces notions seront reprises dans le cadre de modèles théoriques relatifs aux choix de localisation des ménages par Wingo (1961), Alonso (1964), et Muth (1969).

Application au mémoire

Von Thünen parle de l'occupation rationnelle du sol par les producteurs. Prenons les forages et châteaux d'eau du réseau public : les responsables de ces derniers les auraient installés (rationnellement) dans des zones à forts potentiels économiques, peu accidentées le plus souvent occupées par les plus nantis. Ces zones biens planifiées avec peu d'obstacles sont bien desservies en eau potable. A l'opposé, les populations des zones éloignées et difficiles d'accès, le plus souvent occupées par les pauvres, doivent débourser des sommes énormes pour leur branchement. Dans ces conditions, elles sont mal desservies par rapport aux premières. On assiste à une ségrégation spatiale, avec une auréole occupée par les nantis bien desservie en eau potable et à une autre occupée par les pauvres, peu ou pas desservie. Le marché de consommation : observé sous ce spectre, les forages seraient ainsi installés dans des zones où le pouvoir d'achat des populations est élevé. En résumé, plus les populations sont éloignées des lieux centraux (ici les zones d'installation des forages), plus elles dépensent pour s'approvisionner en eau potable.

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VI - OBJECTIFS DE LA RECHERCHE Objectif principal

Ce mémoire a pour objectif principal de contribuer à l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable des ménages dans la ville de Garoua. Une contribution à la réalisation de l'ODD 6 : « Garantir l'accès de tous à des services d'alimentation en eau et d'assainissement et assurer une gestion durable des services en eau ».

Objectifs spécifiques

- Présenter les différentes sources d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua.

- Déterminer les facteurs qui font obstacles à l'approvisionnement en eau potable dans la ville Garoua.

- Analyser la qualité de l'eau et ses incidences sanitaires sur les populations de la ville de Garoua

VII- HYPOTHESES DE RECHERCHE

Hypothèse principale

Les difficultés d'approvisionnement en eau potable des populations de la ville de Garoua tiendraient à une mauvaise répartition des points d'eaux potables existants.

Hypothèses spécifiques:

- Les populations de la ville de Garoua associeraient plusieurs sources d'approvisionnement pour satisfaire leur besoin en eau.

- L'insuffisance des points d'eau potable, l'accroissement démographique, la vétusté du matériel, et le climat soudanien constitueraient des obstacles à l'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua.

- L'eau utilisée dans la ville de Garoua serait de mauvaise qualité et a des conséquences néfastes sur la santé des populations.

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VIII - METHODOLOGIE

La méthode utilisée dans ce travail est celle hypothético-déductive. C'est une démarche qui formule un ensemble d'hypothèses en amont et que le travail entreprend de valider ou d'invalider par des tests d'hypothèses. Elle s'appuie sur la recherche documentaire, les travaux de terrain, le traitement des données récoltées qui aboutira à une analyse et interprétation des résultats.

VIII.1 : Recherche documentaire

La recherche documentaire s'est déroulée dans les bibliothèques et sur internet. Dans les bibliothèques de l'Université de Yaoundé I (bibliothèque de la faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines et la bibliothèque du département de Géographie) ont été consultés des mémoires et thèses se rapportant, soit à notre sujet, soit à notre zone d'étude. Nous avons aussi consulté la bibliothèque de l'Institut Français, dotée d'ouvrages généraux se rapportant à notre zone d'étude ainsi que celle de Cameroon Environnemtal Watch (CEW).

Compte tenu de l'importance de l'outil internet dans la recherche scientifique, les moteurs tels que Google, Google scholar, Yahoo, Being ont été utilisés dans la recherche électronique. Nous avons pu consulter en ligne des mémoires, des thèses, des ouvrages, des articles et des revues électroniques (vertigo, mémoire online...).

VIII.2 : Travail préparatoire

Un travail préparatoire a été effectué pour organiser la collecte des données sur le terrain. La ville de Garoua a été « divisée » en zones grâce à une image satellitaire réalisée par Urban Plan en juillet 2013. Les principaux critères pris en compte pour l'établissement de la typologie sont : la densité d'habitation, le type d'habitat (brique cuite ou parpaing), le statut foncier (zone lotie ou informelle, c'est-à-dire ne disposant pas d'un réel titre foncier), l'ancienneté ainsi que la position géographique des quartiers considérés. Nous y avons distingué quatre (04) grands types de quartiers en fonction de l'occupation du sol :

? Les quartiers précaires en cours de densification

Avec une densité moyenne de 150 à 200 habitants/hectare, ils s'étendent sur de très grandes surfaces en périphérie de la ville. Leur éloignement du centre et des principaux services urbains pèsent fortement sur le quotidien des ménages précaires (distance de portage eau élevé, éloignement des centres scolaires et sanitaires.

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? Les quartiers précaires denses

Ils présentent une densité d'habitation extrêmement élevée (de 480 habitants/hectare en moyenne) et comptent parmi les aires les plus précaires de l'agglomération (Foulbéré, Koléré). Les quartiers centraux (au sud du Marché) ont été restructurés au cours des années 1970-1980. La densification de ces quartiers est telle que les emprises des voies intérieures ont été réduites à des cheminements piétons. Les quartiers sud de la ville sont confrontés à de multiples problèmes tels que les inondations, l'insécurité et la prolifération des maladies hydriques. Les secteurs de deuxième couronne (Laïndé, Ouro Kanadi) qui se sont densifiés plus récemment n'ont pas bénéficié de telles opérations de restructuration.

? Les zones centrales tramées ou zones de lotissement haut et moyen standing. Elles recouvrent l'ensemble des zones tramées caractérisées par un habitat cossu (type Villa ou maison en dur) et un bon accès aux services de base. Leurs densités varient de 150 à 100 habitants par hectare. Cette catégorie regroupe:

? les lotissements Haut standing (Poumpouré, petit Paris) et moyen standing pouvant être le résultat d'initiatives privées: (Nigeriaré, Takaskou);

? les cités administratives (caserne, cité SODECOTON);

? les opérations de logement social (camp SIC).

? Les zones de lotissement en cours de densification

Elles sont situées dans la grande périphérie urbaine et ont été progressivement occupées sans que leur viabilisation (voies, équipements) ne soit effectuée. Malgré le standing des constructions, ces quartiers sont dépourvus de service de base. (Ex: quartier de Djamboutou). La densité de ces quartiers est relativement faible et oscille entre 50 et 75 habitants par hectares. Notre objectif étant de présenter les difficultés d'approvisionnement en eau potable des ménages, nous avons sélectionné les zones où sont agglomérés ces derniers. Les zones suivantes sont omises à cause de l'occupation très lâche du sol:

- Zones centrale et commerciale (absence des ménages et présence des activités commerciales)

- Zones d'activités et d'équipement (idem)

- Zone portuaire (idem)

Pour garantir la représentativité spatiale, les quartiers enquêtés appartiennent au quatre catégories ci-dessus cités. Les quartiers précaires denses sont majoritaires et peu desservis en eau potable dans la ville, pour cette raison, deux quartiers de cette catégorie ont été enquêtés.

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Tableau 3: Quartiers enquêtés

Typologie d'occupation du sol

Quartier enquêté

Précaires denses

Liddiré

Précaires en cours de densification

Laindé, Yelwa

Zones centrales tramées

Poumpouré

Source : Communauté Urbaine de Garoua

VIII.3. : MATERIEL ET METHODE

Dans cette partie, l'ensemble du matériel ayant servi à la collecte et au traitement des données nécessaires à l'étude sera présenté. La collecte des données sur le terrain s'est déroulée du 15 au 29 Octobre 2016, et du 5 au 29 Janvier 2017 avec le projet BGR (PRESS NO&SW). Ce travail a nécessité l'usage des images satellitaires de 2017 pour localiser les zones densément peuplées ; un conductimètre pour relever les paramètres physicochimiques des eaux in situ ; une sonde électrique pour les mesures piézométriques ; un décamètre pour la mesure des margelles des puits ; un GPS de marque Garmin pour relever les coordonnées des points d'eau et ménages ; les logiciels Surfer 10 pour l'exportation des coordonnées géographiques dans Google Earth; Quantum GIS 2.18 pour la réalisation des cartes ; et enfin un appareil photo pour prendre des photos devant servir aux illustrations.

VIII.3.1 : Les images satellitaires de 2017

L'avènement des satellites a permis d'étudier de nombreux phénomènes à la surface de la terre telle que l'occupation du sol, l'évolution des côtes, cartographie des linéaments pour l'implantation des points d'eau... Elle a la particularité de photographier la surface de la terre de manière objective. Nous avons, dans ce travail fait usage des images Google Earth 2017 pour localiser les zones de concentration des populations. Les coordonnées géographiques des zones d'intérêt sont importées dans le logiciel Surfer 10, qui les exporte directement dans Google Earth. Les points exportés occupent leur position exacte dans l'image qui est enregistrée. Chargée dans QGIS, l'image enregistrée subit différents traitements cartographiques. Ce procédé a la particularité de présenter sur une même image, la densité de population et la répartition des points d'eau. A partir delà peuvent être faites des propositions des sites d'implantation de nouveaux forages.

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VIII.3.2 : Le conductimètre

La qualité de l'eau a été évaluée par l'appréciation des paramètres physicochimiques tels la température, la conductivité, le pH obtenus in situ grâce au conductimètre et au pH-mètre. Le conductimètre mesure les propriétés électriques des éléments dissouts (sels) et des particules en suspension dans l'eau. Nous avons utilisé un conductimètre du type cond 330i / SET WTW contenant :

- Un boîtier cond 300i (WTW) - Des solutions de calibration

- Une sonde tetracon 325 - Un bras porte-électrode

Il est nécessaire ici de calibrer l'appareil pour éviter l'obtention des valeurs erronées. La conductivité et le pH ayant des solutions de calibration distinctes. Des fiches spécialement conçues ont permis de collecter ces informations sur les différentes sources d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua.

Pour prendre les paramètres physicochimiques en un point donné, nous utilisons un récipient qui est rincé avec l'eau du puits ou forage en question avant d'être rempli à moitié. On y immerge ensuite la sonde tetracon 325, elle-même reliée au boîtier cond 300i (WTW) et mis en marche. Des valeurs numériques se succèdent alors à l'écran de ce dernier. Lorsqu'elles se stabilisent, la valeur de la conductivité est lue à l'écran. Elle s'exprime en uS/cm (micron siemens par centimètre) pour les valeurs strictement inférieures à 2000 et en mS/cm (milli siemens par centimètre) pour celles supérieures ou égales à 2000. La température de l'eau est exprimée en Degré Celsius. C'est un paramètre tout aussi important, car influence la conductivité, le pH, la solubilité des sels et des gaz. Le potentiel hydrogène, quant à lui, est mesuré à l'aide d'un pH-mètre muni d'un cordon au bout duquel se trouve une électrode.

Elle permet d'effectuer les mesures piézométriques. Ces dernières permettent d'évaluer la recharge naturelle, de définir le sens d'écoulement souterrain, d'estimer la

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Source: auteur, Novembre 2016

Photo 1: Le conductimètre du type cond 330i /SET WTW

La photo 1 ci-dessus, présente un conductimètre. Le boîtier (A) est le périphérique d'entrée et de sortie qui affiche les valeurs de la conductivité électrique et de la température. La sonde tetracon 325 (C), est le segment immergé dans l'eau. Le porte-électrode (D) est utile pendant la calibration qui s'effectue avec les solutions de calibration (B).

Source : Aboubakar, Novembre 2016

Photo 2: Mesure des paramètres physico-chimique in situ

Cette photo montre le candidat (A) prenant les mesures des paramètres physicochimiques in situ d'un puits non aménagé (B) à l'aide du conductimètre (C).

VIII.3.3 : la sonde électrique manuelle

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capacité d'un aquifère, et le débit d'une nappe, d'apprécier les caractéristiques d'une nappe sur un territoire (limite de l'aquifère, étude géotechnique avant la réalisation d'un ouvrage...). C'est un appareil électronique possédant un câble gradué au bout duquel est fixée une sonde, elle-même possédant une électrode intérieure, qui au contact de l'eau émet un son. Elle est posée sur la margelle et de façon manuelle, le câble est descendu à l'intérieur du puits. Au contact de l'eau, un son est émis. Le niveau piézométrique est la valeur numérique inscrite sur le câble au niveau de la partie supérieure de la margelle, et auquel il faut retrancher la hauteur de cette dernière. Pour mesurer la profondeur, le câble est d'avantage immergé; il devient lourd lorsqu'il touche le fond, et sa valeur est lue sur la margelle.

La photo 3 et la figure 2, présentent une sonde électrique sonore. L'extrémité de la sonde possède une tige en métal (A) qui émet un son au contact de l'eau. L'électrode (C) de la figure 2, est le capteur à l'origine du son émis par la sonde.

Source : auteur, Novembre 2016

Photo 3 : Une sonde électrique

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Figure 2 : Coupe schématique d'une sonde électrique

VIII.3.4 : Le récepteur GPS (Global Positionning System)

Pour relever certains faits sur le terrain comme les coordonnées géographiques des ménages, des puits, des forages etc. nous avons utilisé un récepteur GPS de marque Etrex Garmin. Son utilisation est simple. Une fois l'appareil allumé, patienter qu'il améliore la précision en captant les satellites ; chercher la page « menu » en appuyant plusieurs fois sur le bouton « page » du récepteur ; entrer dans l'option « marque », les coordonnées du point s'affichent.

VIII.3.5 : Le questionnaire

Notre unité statistique est le ménage, car le questionnaire confectionné à cet effet vise à identifier les difficultés de ce dernier à s'approvisionner en eau potable. Les questions sont adressées aux chefs de ménage, en leur absence les épouses étaient sollicitées. Dans d'autre circonstances (absence de ces deux référents), les adultes âgés de 15 ans au moins et vivant dans le ménage depuis au moins 03 ans répondaient aux interrogations. L'échantillonnage aléatoire a été la technique utilisée. Elle permet d'étudier une population « P » à l'aide d'une petite partie de cette population; les résultats obtenus sont généralisables, c'est-à-dire applicables à l'ensemble de la population. Pour déterminer l'échantillon représentatif nous avons appliqué la proportionnelle de 03% au nombre de ménage par quartier.

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Tableau 4 : Répartition des questionnaires par quartier

Quartiers

Ménage

Nombre de questionnaires conçus

Nombre placé

rejets

questionnaires placés en %

Poumpouré

1109

33

16

17

9,3

Yelwa

1291

39

32

7

18,6

Laindé

1681

50

40

10

23,3

Liddiré

1667

50

33

17

19,2

Total

5748

172

121

51

70,4

Source : Ménage, BUCREP (2005)

La représentativité spatiale a été atteinte par la stratification de la ville en différents types de quartiers ; du tableau ci-dessus, les ménages enquêtés représentent 70,4% et donc représentatif.

Après la collecte des données, les questionnaires ont été classés par thème conformément aux chapitres du mémoire et les données saisies sous Microsoft Word. Des graphiques ont alors été produits grâce à Microsoft Excel 2007.

VIII.3.6 : Les données démographiques

La population étant une variable sujette aux changements, nous avons, pour des raisons de fiabilité, procédé à une projection des données reçues au Bureau Central de Recensement et d'Etude de la population (BUCREP). Les données reçues sont celles du 3e RGPH de 2005 d'où la nécessité de faire des projections pour 2017.

Connaissant la population à une date t et le taux d'accroissement « r », il devient possible d'effectuer des projections. Sachant que la population croit à un rythme exponentiel,

un modèle d'évolution exponentiel a été utilisé et donné par la formule: où « Pt »

est la population à la date voulue, « P0 » la population de référence, « r » le taux d'accroissement et « t » le nombre d'années successif entre l'année de référence et l'année voulue.

VIII.3.7 : Les données sur les forages de la ville

Le PNDP ayant réalisé un inventaire de tous les points d'eau de la ville de Garoua (forages et puits), nous avons obtenu leur base de données grâce à PRESS NO & SW. Ces données ont été complétées avec les nouveaux points d'eau recensés lors des enquêtes de

24

terrain. Car celles existantes dans la base de données couvrent une période de 42 ans (1968 - 2010) ; pourtant d'autres points d'eau ont été construits et mis en service après 2010.

VIII.3.8 : Les entretiens semi-structurés

Sur le terrain quatre (04) entretiens ont été réalisés dont deux (02) à la CDE, une à la Communauté urbaine de Garoua et la dernière au centre de sante intégré de Laindé.

A la CDE, nous avons rencontré M. Moankad Arsène, chef de la division technique qui nous a fait part des difficultés rencontrées par ladite structure pour satisfaire la demande de la population en eau potable. Ensuite M. Atchomguem David, chef du contrôle qualité des eaux de la région du Nord, a justifié le choix de la méthode de traitement des eaux appliqué dans la ville de Garoua. Il nous a conduit pendant trois jours aux différentes stations de traitement pour des applications pratiques. A la Communauté Urbaine de Garoua, M. Halilou Tao, chef de la cellule « maintenance eau et électricité » nous a instruit sur le statut de la Communauté Urbaine de Garoua en matière d'approvisionnement en eau potable ainsi que les difficultés auxquelles elle est confrontée. Enfin, à l'hôpital de district de Laindé, nous avons rencontré le personnel médical qui nous a indiqué les principales maladies hydriques qui frappent la population de Garoua ; au CSI de Poumpouré, M. Lechibe Jean Pierre, laborantin, nous a fourni les données sur le paludisme et la typhoïde enregistrées dans ce centre de santé.

VIII.3.9 : Les données cliniques

Les données relatives aux différentes maladies hydriques ont été obtenues à la Délégation Régionale de la Santé Publique de Garoua. Ce sont plus précisément des fichiers Excel spécialement conçus pour la surveillance des MAPE (Maladie à Potentiel Epidémiologique). Ces données ont été complétées par celles issues des centres de santé et celles obtenues au moyen d'enquêtes auprès des ménages.

Figure 3 : Méthodologie du travail

Interprétation

Traitement des données

25

Recherche documentaire

Exploration du sujet

Problématique

Délimitation du sujet

Confection du questionnaire

Choix de l'échantillon

Travail préparatoire

METHODOLOGIE

Enquête auprès des ménages et entretiens semi-structurés

Collecte des données primaires

Travail de terrain

Mesure in situ des paramètres physicochimiques de l'eau et observation directe

Données textes

Statistiques (Excel 2007)

Données primaires

Numériques (Word 2007)

Données statistiques, mesures in situ, levées GPS

Cartographiques (QGIS 2.18 ; Surfer 10)

26

Tableau 5 : Cadre synoptique de la recherche

Question principale

Question spécifique 1

Question spécifique 2

Question spécifique 3

A quels facteurs peut-

on attribuer les
difficultés d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua ?

Quelles sont les

différentes sources
d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua ?

Quels sont les facteurs

faisant obstacles à
l'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua ?

La qualité de

l'eau utilisée a- t-

elle des
répercussions sanitaires sur les populations de la ville de Garoua?

Objectif principal

Objectif 1

Objectif 2

Objectif 3

contribuer à

l'amélioration de

l'approvisionnement

en eau potable des
ménages dans la ville de Garoua

Exposer les

différentes sources

d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua

Déterminer les

facteurs qui font

obstacles à
l'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua

Etudier la qualité

de l'eau et ses
incidences sanitaires sur les populations dans la ville de Garoua

Hypothèse principale

Hypothèse 1

Hypothèse 2

Hypothèse 3

Les difficultés

d'approvisionnement

en eau potable des
populations de la ville de Garoua tiendraient

à une mauvaise
répartition des points

d'eaux potables
existants

Les populations de la

ville de Garoua
associeraient

plusieurs sources
d'approvisionnement

pour satisfaire leur
besoin en eau

L'insuffisance des

points d'eau potable,

l'accroissement

démographique, la
vétusté du matériel, et

le climat soudanien

constitueraient des

obstacles à

l'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua

L'eau utilisée

dans la ville de Garoua serait de mauvaise qualité

et a des
conséquences

néfastes sur la

santé des
populations

Chapitre du

mémoire

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Tout le mémoire

Les différentes

sources d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua

Difficultés d'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua

Qualité de l'eau

et impacts
sanitaires dans la ville de Garoua

Source : conception auteur, 2016

CHAPITRE I : PRESENTATION DE

LA ZONE D'ETUDE ET CONTEXTE

Garoua appartient entièrement au bassin de la Bénoué, affluent du Niger. Le fleuve Bénoué forme d'ample méandre et sa zone d'inondation s'étend sur plusieurs kilomètres à partir du

28

Introduction

Garoua, chef-lieu de la région du Nord est une ville sahélienne où foisonnent diverses activités humaines. Dans ce chapitre, nous nous attèlerons à présenter la zone d'étude ainsi que le contexte de l'étude.

I.1 : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

Nous présentons ici, la situation géographique et le relief de la ville, son climat, l'hydrographie, et enfin sa population et son économie. Cette partie est tirée du Ministère de l'Habitat et du Développement Urbain (2012).

I.1.1 : Situation géographique et relief

Limité au Nord par l'arrondissement de Gashiga, au Sud et à l'Ouest par celui de Tchéboa et à l'Est par l'arrondissement de Pitoa, la ville de Garoua est située entre le 9° 3' et 9° 5' de latitude Nord et le 13° 4' et 13° 6' de longitude Est. Il appartient au département de la Bénoué, ce dernier entièrement drainé vers l'Ouest par les vallées du fleuve de la Bénoué et du mayo Kébi. Par la Bénoué et le Faro, la ville reçoit les eaux du plateau de l'Adamaoua et du Mont Poli respectivement situés à 150 et 50 km au Sud. A travers le mayo Kébi, la ville draine une partie du territoire de la République du Tchad. La cuvette dans laquelle elle est implantée est composée :

- De la plaine inondable (181m du fleuve Bénoué).

- D'une terrasse, dominant légèrement la plaine inondable à 195m d'altitude sur laquelle la ville se développe.

- D'un plateau, culminant à 220m situé au Nord du centre-ville.

Le relief de la ville est globalement peu accidenté et propice à son extension urbaine. Avec son relief plat, sa faible altitude et sa proximité avec le château d'eau du Cameroun (Adamaoua), la ville a ainsi de gros atouts pour être correctement alimenté en eau potable. Seulement, le climat soudanien de la ville devient rapidement un grand obstacle à l'approvisionnement en eau des populations

I.1.2 : Hydrographie et climat

29

barrage de Lagdo. Il est navigable jusqu'à Garoua en période des hautes eaux. Ses principaux affluents sont:

- Le mayo Kébi, qui par les lacs de Léré et Fianga apporte les eaux de déversement du Logone

- Le Faro, qui draine le plateau de l'Adamaoua et

- Le mayo Tiel-Tsikakiri, qui forme la frontière avec le Nigeria

Les dépôts alluviaux sont importants dans les vallées principales et formées de hautes terrasses sableuses ou argileuses anciennes et de bourrelets de berge sableux. Dans les hautes vallées, les cours d'eau comportent des seuils rocheux et des fonds sableux plats. Le réseau hydrographique est composé de trois types d'écoulement : les mayos, les rivières et les barrages.

Les mayos, premières composantes de l'hydrographie, sont des cours d'eau à écoulement saisonniers et irréguliers (pour la majorité). Leurs lits sont secs en saison sèche et peuvent déborder en saison pluvieuse, provoquant des inondations. Les berges de ces mayos, réputées pour leur fertilité sont très sollicitées pour la culture du Mouskwari (sorgho de décrue) et des légumes diverses cultivés en contre saison. Les rivières, par opposition aux mayos, sont des cours d'eau à écoulement permanent tout au long de l'année ; ils ne sont jamais à sec ; dans la région du Nord, on peut citer la Bénoué (avec ses affluents), et le Faro. Les barrages constituent la 3e composante du réseau hydrographique.

Du point de vue hydrogéologique, la ville de Garoua appartient au bassin de la Bénoué qui lui-même appartient à la catégorie des bassins dit sédimentaires dont l'une des principales caractéristiques est sa capacité à retenir de grandes quantités d'eau souterraine. Le sous-sol de la ville regorgerait ainsi de l'eau souterraine en quantité suffisante pour la satisfaction des besoins en eau des populations

Le climat de la région est de type soudanien franc. L'année est divisée en deux saisons de durée sensiblement égale : six mois secs (6) et six (6) mois de pluie, totalisant 1m de précipitation entre avril et octobre. Les relevés météorologiques des vingt (26) dernières années montrent une pluviosité annuelle moyenne de 1 166 mm telle que l'illustre la figure 1. Les températures élevées sont de l'ordre de 28°c avec des maxima en mars et avril (40° à l'ombre) et les minima entre décembre et janvier (26°c en moyenne).

30

Source : communauté Urbaine de Garoua

Figure 4 : Précipitation annuelle à Garoua (moyenne sur les vingt six dernières années)

I.1.3 : population et économie de la ville de Garoua

Principale ville du Grand Nord avec Maroua, la ville de Garoua est majoritairement peuplée de musulmans, comme en témoigne le nombre élevé de mosquées. on y rencontre principalement des Peulhs, Fali, Haoussa, Laka, Bata, Sara, Moundang, Guidar, Mboum, Toupouri, Bororo, Kanouri, NGambaye, Lélé ... En plus de ces ethnies, on retrouve également des populations venues du Nigeria voisin, du Mali, du Tchad, du Sénégal et du Niger. Les principales langues parlées sont le Foulfouldé et le Haoussa. C'est aussi un important centre économique qui concentre les deux tiers des industries du grand Nord. D'après les données officielles et en tenant compte des taux d'accroissement intercensitaires (1987-2005), la région du Nord se place en 4e position des régions camerounaises avec une population de 1 492 221 habitants (BUCREP, 2005) et un fort taux d'accroissement de l'ordre de 4% (Strictement supérieure à la moyenne nationale qui est de 2.3%). Avec une population sans cesse galopante, l'indice de pauvreté est élevé et stagne autour de 40%. La ville de Garoua n'échappe pas à cette situation de forte croissance démographique (235 996 habitants en 2005) et de pauvreté élevée; on y rencontre une situation de précarité économique préoccupante, une économie basée sur l'agriculture, principalement vivrière.

31

L'économie de la ville est largement dominée par l'agriculture, l'élevage et la pêche, l'artisanat et le commerce. Garoua regroupe l'essentiel du secteur tertiaire de la région du Nord, avec les services liés à la commercialisation des produits alimentaires et les services d'administrations publiques. L'agriculture et l'élevage étant les activités grandes consommatrices d'eau. Le principal acteur étatique au niveau de la Région est la Délégation Régionale de l'Agriculture et du Développement Rural. Elle dispose des structures d'appui sur le terrain (postes de police sanitaire, centres de formation, ferme semencière). Les opérateurs privés sont généralement de petits producteurs souvent organisés en Groupement d'Initiative Commune. On note également la présence de gros exploitants comme la SODECOTON qui anime la vie économique et sociale à travers l'exploitation et le traitement du coton, la principale culture de rente. Le barrage de retenue d'eau de Lagdo et celui de Chidifi, le fleuve Bénoué et ses affluents, permettent la pratique des cultures irriguées. Les principales productions agricoles sont les céréales, les tubercules, les légumes et les fruits : maïs, riz, sorgho, manioc, patates, oignon, .... Le maraîchage et les vergers sont essentiellement pratiqués au bord du fleuve de la Bénoué. Toutefois, cette agriculture doit faire face à de nombreuses difficultés : contraintes climatiques, insuffisance des parcelles culturales et des structures d'encadrement, inondation des champs suite à la déviation des mayo, de la Bénoué et les eaux de ruissellement, dégradation des sols par endroits, manque des équipements agricoles adéquats, faible organisation des agriculteurs

Quand à l'élevage, la Région du Nord en générale est une terre de prédilection pour les activités pastorales. L'élevage est pratiqué sous deux formes: la forme intensive qui se caractérise par l'utilisation des clôtures autour des pâturages, des espaces cultivés à côté des habitations et la forme extensive pratiquée par les Bororos qui est leur principale occupation. En saison des pluies, l'alimentation des animaux est facilement accessible avec la disponibilité des herbes dans les pâturages le long du fleuve de la Bénoué et aux pieds du Mont Tingueling, mais en saison sèche il devient difficile de nourrir les animaux à cause de la rareté des pâturages. Pour palier à cette situation, certains éleveurs font le stockage de foin et achètent du tourteau pour nourrir leurs animaux. Cette pratique n'est pas faite par tous les éleveurs. Les Bororos en transhumance s'installent le long des mayos à l'attente du retour des pluies. On distingue quatre catégories d'éleveurs:

? Les éleveurs purs, qui sont des Peuhls Mbororo. Ils pratiquent l'élevage en première activité et une forme d'agriculture de subsistance comme activité d'accompagnement. Dans la Région du Nord, la majorité du cheptel appartient à cette catégorie d'éleveurs

32

y' Les éleveurs-agriculteurs qui sont généralement des paysans qui développent conjointement ces deux activités mais davantage la préservation du cheptel ;

y' Les agro-éleveurs qui sont des paysans pratiquant l'élevage comme activité secondaire. Ces types d'acteurs concernent essentiellement les Foulbés, les Massa et les Toupouri ;

y' Les propriétaires d'élevage ayant d'autres activités qui sont, pour la plupart, des commerçants et des salariés du secteur public et privé.

La principale contrainte qui pèse sur la profession est la concurrence autour des ressources disponibles entre les éleveurs, les agriculteurs et les autres intervenants (braconniers/chasseurs, exploitation des sites touristiques, les autorités en charge de la protection de la nature). Le cheptel, très abondant, est composé des bovins, des caprins, des ovins, des équins, des porcins, des asins et de la volaille. D'une manière générale, les puits et les mares constituent les principales sources d'abreuvement du bétail. Mais ils restent encore très insuffisants en saison sèche. Ce qui justifie le mouvement de transhumance constaté en cette période avec les risques d'aggravation des conflits entre les différents opérateurs qui exploitent l'espace.

S'agissant de la pêche, elle se pratique dans les fleuves, les barrages de retenue d'eau et les lacs. Les opérateurs privés sont des pêcheurs individuels et les femmes vendeuses de poisson. La majorité des pêcheurs utilisent des embarcations à pagaie et une faible proportion utilise les embarcations motorisées. Ces pêcheurs sont des Camerounais en majorité, mais on y rencontre aussi des Nigérians, des Maliens, des Tchadiens et des Béninois conformément à la figure ci-dessous. On y rencontre aussi des artisans. L'activité artisanale est basée sur la poterie plus précisément la fabrication des canaris, des foyers améliorés, de même que la fabrication des chaussures, des sacs et des bracelets au niveau du marché central de Garoua et dans les quartiers (Roumdé-Adjia, Liddiré, Takasko). Les activités industrielles étant dominées par les brasseries du Cameroun, SITRON S.A, les boulangeries, et sahel sprint, CICAM...

L'activité commerciale concerne les échanges entre le Nigéria et les marchés frontaliers (commerce extérieur). Quand au commerce intérieur, les activités se font dans les divers marchés locaux existants et d'autres banlieues. Ces activités sont axées sur : le commerce général de produits manufacturés et des prestations des biens et services, le commerce de gros et petits ruminants ainsi que la volaille, le commerce des denrées agricoles de tout genre. L'activité se déroule à travers les échanges frontaliers, les marchés permanents et les marchés périodiques

33

I.1.4 : Assainissement

La ville de Garoua, tout comme les autres centres urbains du pays dispose de systèmes d'assainissement autonomes. Ceux-ci sont dominés par les latrines traditionnelles à fonds perdus et une faible part constitués de fosses septiques. La prison et le camp SIC disposent d'un système tout-à-l'égout qui n'est pas doté d'un dispositif de traitement des eaux usées fonctionnelles. Ces eaux sont déversées dans les affluents du fleuve Bénoué sans traitement préalable. Pendant la saison sèche, elles stagnent dans les drains à ciel ouvert ; plus précisément dans les quartiers Roumdé-Adjia, Marché Central, etc., où ils causent de nombreuses nuisances environnementales. Les eaux usées (eaux vannes et eaux grises) sont principalement déversées par les ménages dans des rigoles. Ces rigoles débouchant sur des micro-fosses rectangulaires de moins d'un mètre de profondeur dont les débordements, fréquents, se répandent sur les voies d'accès aux domiciles.

L'assainissement autonome a connu un regain d'intérêt avec l'épidémie aiguë de choléra de 2011 qui a eu une prévalence de 238 cas dans les Communes de Garoua 1 et 2. Ainsi, depuis 2011 de multiples actions sont entreprises pour sensibiliser les populations à l'hygiène et à la nécessité de construire des latrines et de les utiliser. Ceci sous la conduite de la Délégation Régionale de la Santé du Nord, accompagnée par divers partenaires: CARE, UNICEF, PLAN CAMEROUN et le MINSANTE.

Les pratiques culturelles de la région privilégient la séparation des latrines entre les hommes et les femmes, mais aussi entre les coépouses. Cette situation engendre la multiplication de latrines très sommairement aménagées dans les concessions, et constitue une source de pollution. Les revenus des ménages étant déjà faibles dans les quartiers précaires, la réalisation de plusieurs latrines au sein du même ménage réduit les possibilités de construire les latrines améliorées. Certains ménages pratiquent la défécation dans des emballages plastiques qui finissent en général soit dans les bacs d'HYSACAM, dans les champs ou dans la Bénoué. Cette pratique est d'autant plus répandue depuis l'interruption des activités de vidange de l'entreprise BERYO-INTER. L'absence de camion de vidange dans la ville de Garoua, est à l'origine de la généralisation de la vidange manuelle dont le coût varie en fonction du volume de la fosse (30 000 et 60 000 FCFA). Le coût de la vidange mécanique quand le camion est disponible étant d'environ 80 000 FCFA par concession. En dehors des zones résidentielles, il n'y a pratiquement pas de toilette publique améliorée dans les marchés et lieux à forte fréquentation de la ville de Garoua. Les communes d'arrondissement placent la construction de toilettes publiques et de latrines dans les établissements scolaires parmi leurs priorités.

34

I.2 : CONTRAINTE ENVIRONNEMENTALE ET PHYSIQUE DE LA VILLE DE GAROUA

I.2.1 : Les zones inondables

De part les caractéristiques morphologiques (cuvette /bassin sédimentaire) de la ville, plusieurs secteurs sont confrontés à des inondations régulières. Les quartiers sous-structurés (vingt quatre) et précaires sont ceux qui enregistrent les plus lourds dommages. Les secteurs les plus vulnérables sont:

? les quartiers précaires au sud de la ville, implantés en aval des principaux drains (Foulbéré, Yelwa) et devant subir en saison des pluies des débits particulièrement élevés sur de très courtes période.

? les rivages et abords de la plaine inondable.

L'ampleur des inondations et des dégâts matériels constatés est aggravé par l'obstruction des drains dus au manque d'entretien (irrégularité des campagnes de curage) et par l'occupation spontanée des abords des drains et de la plaine inondable.

I.2.2 : Les contraintes spécifiques

La ville des Garoua est située dans la bande sahélienne qualifiée de fragile/vulnérable aux changements climatiques. Des variations de pluviométrie annuelle de plus ou moins 30 % peuvent se produire et influer grandement sur les conditions de vie des habitants. Les récoltes de la région (dont dépend une large partie de l'économie de Garoua) sont exposées aux risques de sécheresse et/ou de modification des épisodes pluvieux. La sécheresse amplifie les pénuries d'eau potable (tarissement des puits et forages, assèchement des mayos).

I.3 : CONTEXTE

La faible couverture en eau potable dans la ville et l'utilisation des eaux de mauvaise qualité sont à l'origine de développement de nombreuses maladies hydriques comme le choléra. On note une progression du taux de prévalence du choléra dans les trois communes qui va de pair avec la détérioration du service de l'eau potable dans la ville. Les quartiers les plus touchés sont ceux qui ne sont pas desservis par le réseau d'eau potable et qui se ravitaillent principalement dans les puits privés et communautaires. Le diagnostic de terrain montre que

35

ces puits sont souvent directement en contact avec les latrines réalisées par les ménages, dont la plupart se trouvent dans un rayon de 20 m autour du puits. En 2011, la commune de Garoua 3ème qui n'est pas couvert par le réseau d'eau potable a été trois fois plus touchée par le choléra que les deux autres communes d'arrondissement de la ville.

Il est indispensable dans les quartiers non desservies, de mettre en place des dispositifs d'approvisionnement en eau potable. Plusieurs quartiers dans les deux arrondissements couverts par le réseau sont mal desservis. Il s'agit entre autre, des quartiers : Marouaré, Laindé, Poumpoumré, Ngalbidjé. Même dans les quartiers bien desservis par le réseau, les interruptions de service sont fréquentes et peuvent durer plusieurs jours. Ce qui a encouragé l'activité de revente de l'eau par des privés disposant d'un robinet ou par des vendeurs d'eau équipés de porte-tout. Les ménages qui y ont le plus recours sont les ménages des quartiers pauvres ou spontanés.

Dans la zone périurbaine, les points d'eau (forages et puits) utilisés par les populations sont pour la plupart aménagés dans le cadre des projets. Les populations de certains quartiers de la zone périphérique (Mbilga, Wafango, Ouro Lawane, Daneyel et Tongo) utilisent des puits traditionnels pour pallier aux déficiences d'accès à l'eau potable. Ces eaux sont utilisées pour la consommation et les usages domestiques.

Ces difficultés d'accès à l'eau potable dans la ville ont conduit à la mise sur pied d'un projet baptisé PRESS NO &SW (Projet Ressources du Sol et du Sous-sol des régions du Nord et du Sud-ouest Cameroun). Ceci sous la houlette de la coopération Allemande via son Institut Fédéral des Géosciences et des Ressources Naturelles, BGR (Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe). Son objectif étant :

- d'étudier la qualité de l'eau dans les deux régions

- d'améliorer l'accès à l'eau potable pour réduire la prévalence des maladies hydriques - d'étudier le sol pour améliorer les rendements agricoles

- de renforcer les capacités des jeunes dans le domaine de la cartographie et de

l'élaboration des bases de données.

Dans cette perspective, PRESS NO &SW a encadré des étudiants de Master (2) et de Doctorat Phd (2) sur la question de l'approvisionnement en eau potable. Pour harmoniser l'étude et pouvoir utiliser les résultats, chaque étudiant de Master devait s'appesantir sur une norme internationale de la qualité de l'eau. C'est ainsi que j'ai été chargé d'analyser la qualité de l'eau à travers l'étude de ses paramètres physico-chimiques représentés par la conductivité, la température et le potentiel hydrogène.

36

Conclusion

La ville de Garoua, zone de notre étude est caractérisée par une population cosmopolite. Sur le plan physique, elle se distingue par son relief plat, avec un réseau hydrographique à trois types d'écoulement : mayo, rivière et barrage. Son climat soudanien met à sec le contenu des mayo durant la saison sèche ; et amplifie les difficultés d'approvisionnement des ménages en eau potable, d'où l'intérêt de la présente étude.

37

CHAPITRE II : SOURCES

D'APPROVISIONNEMENT EN EAU

DANS LA VILLE DE GAROUA

38

Introduction

L'approvisionnement en eau peut se faire sous plusieurs formes. Par raccordement à domicile à des réseaux d'adduction d'eau, solution préférable ; ou par l'accès à d'autres points d'eau améliorés à savoir, des sources d'eau protégées contre les contaminations extérieures : les robinets publics, les bornes fontaines, puits tubés ou forages, puits protégés. Dans la ville de Garoua, en dehors du réseau public représenté par la société fermière, on note la présence des forages, des puits communautaires et privés, des vendeurs d'eau et des canaris. Il s'agira dans ce chapitre de répertorier les différentes sources d'approvisionnement en eau existantes dans la ville de Garoua.

II.1 : LE RESEAU PUBLIC ET LES BORNES FONTAINES II.1.1 : Le réseau public

La Banque mondiale soutient ouvertement que l'eau n'est pas seulement un droit, mais aussi un bien économique et que le développement de l'approvisionnement en eau devrait être considéré comme une intervention économique. L'eau est donc assimilable à un service commercialisable. Ainsi, les services d'eau et d'assainissement ont rapidement été privatisés et gérés sur des bases commerciales au Burkina Faso, au Gabon, en Afrique du Sud, au Congo, au Cameroun, au Ghana, au Nigeria, en Tanzanie, à Sao Tomé, en Ouganda, au Tchad, au Mali, au Mozambique, au Sénégal, en Côte d'Ivoire, en Angola, au Bénin, en Guinée-Bissau et au Niger. En Afrique comme au Cameroun par exemple, l'obtention d'un abonnement relève d'un véritable parcours du combattant. Obtenir un compteur est une prouesse, un l'exploit (Foé, 2008). Pour beaucoup, être abonné au réseau de distribution d'eau potable est devenu un luxe, car, on sait que plus de la moitié de la population camerounaise vit en dessous du seuil de Pauvreté (Mengue, 2004). Seules les personnes aisées ont la possibilité de souscrire un abonnement à la camwater. La majorité de la population achète l'eau chez un voisin qui dispose déjà d'un compteur. Au Cameroun, l'Etat assure l'approvisionnement en eau des populations à travers les acteurs ci-après : la CDE (2016), la CAMWATER et le Ministère de l'Energie et de l'Eau.

La CDE est une entreprise de droit camerounais, issue de la réforme du secteur de l'eau et de l'hydraulique urbaine conduite par le gouvernement en 2005. Créée en décembre 2007, la structure a démarré ses activités en 2008 pour une période de 10 ans. Son objectif

39

étant d'assurer la gestion, la production et la distribution de l'eau potable sur le périmètre affermé, qui couvre 110 centres urbains et périurbains. Société fermière et gestionnaire des activités d'exploitation et de distribution de l'eau, elle intervient dans le cadre d'un partenariat public- privé entre pays du Sud aux côtés des deux principaux acteurs nationaux que sont le Ministère de l'Energie et de l'Eau et la CAMWATER. Les principaux axes d'intervention de la CDE étant :

> La mise en oeuvre du plan d'action visant le développement durable du secteur de l'eau potable

> L'amélioration de la qualité de l'eau potable et du service rendu aux clients > Le renforcement du taux de desserte

> Le maintien en bon état de fonctionnement des installations

> L'amélioration des performances des installations

La CDE de Garoua compte 16 forages réalisés et mis en service entre 1975 et 1984 répartis sur trois champs captant (Djamboutou, Plateau et Gaschiga), comme le montre le tableau 6. Ce réseau dessert les communes de Garoua 1 et 2, ainsi que la Commune de Pitoa. Actuellement, seul 13 forages fonctionnent et produisent 14 616 m3 d'eau par jour, distribués à travers 11 394 branchements pour 12 119 abonnés (CDE Garoua, 2016). Une quantité insuffisante pour satisfaire complètement la totalité des abonnés ; pire encore la population de 235 996 habitants que compte la ville. On assiste dès lors à des coupures récurrentes. Face à cette insuffisance, la municipalité autorise les individus désirant s'approvisionner en eau potable à titre individuel, de se brancher à partir des sites abritant les anciennes BF gratuites en y ajoutant leurs compteurs individuels (CUG, 2016). Techniquement, pour satisfaire la demande, la CDE devrait renouveler son matériel de production et élargir son réseau en étendant son champ captant dans les zones non couvertes.

La Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER) est la société de patrimoine. Placée sous la tutelle technique du Ministère de l'Eau et de l'Énergie, et de la tutelle financière du Ministère des Finances, la CAMWATER gère pour le compte de l'État du Cameroun, les biens et droits affectés au service public de l'eau potable en milieu urbain et périurbain. Elle est chargée de la gestion de l'ensemble du patrimoine Hydraulique de l'État en milieu urbain et périurbain. Elle a pour missions :

> la gestion des biens et droits affectés au service public de l'eau potable en milieu urbain et périurbain.

40

? La construction, la maintenance et la gestion des infrastructures de production, de stockage et de transport de l'eau potable;

? La planification, la réalisation d'études, la maîtrise d'ouvrage, la recherche et la gestion des financements pour l'ensemble des infrastructures et ouvrages nécessaires au captage, à la production, au transport, au stockage, et à la distribution de l'eau potable;

Figure 6 : Les acteurs de l'eau

Source : www.cde.cm

Au Cameroun dont, quatre principaux acteurs s'occupent de la question de l'eau. Avec en première position, le Ministère de l'Energie et de l'Eau qui établit un contrat de concession avec la camwater et un contrat d'affermage avec la CDE. Ensuite la camwater s'occupe de la recherche des financements auprès des bailleurs de fonds (troisième acteur) ; enfin, la CDE s'occupe de la production et de la distribution de l'eau potable.

41

Tableau 6: Etat des forages de la CDE dans la ville de Garoua

Zone d'implantation du forage

Code du forage

Débit du forage (en litre par seconde)

Etat du forage

Djamboutou

F6

22

En service

F7

20

En service

F8

22

En service

F9

33

En service

F10

19,5

En service

F11

23,5

En service

F12

19

Hors service

F13

19

Hors service

F14

33,5

En service

Plateau

F1

5

En service

F2

11

En service

F3

14,7

En service

F18

36

En service

F19

30,5

En service

Gaschiga

F15

14

En service

F16

22

Hors service

Source : enquête terrain, 2016

Les contraintes financières d'abord et l'urbanisation anarchique ensuite, freinent l'extension du réseau public. Les enquêtes de terrain révèlent que 14,8 % des ménages enquêtés disposent d'un branchement au réseau public tel qu'illustré dans le tableau 7 ci-dessous.

Tableau 7: Proportion des abonnés au réseau public

Quartiers

Ménage enquêtés

Nombre de ménage abonné à la Camwater

Proportion en %

Yelwa

32

3

2,5

Poumpouré

16

1

0,8

Liddiré

33

8

6,6

Laindé

40

6

4,9

Total

121

18

14,8

Source : enquête terrain 2016

42

II.1.2 : Les bornes fontaines

Une borne fontaine est un équipement public et collectif qui fournit de l'eau à un village ou un quartier dans les endroits dont les habitations n'ont pas de connexion directe à l'eau. Pour Mouiri (1985), une borne fontaine est un ouvrage permettant le prélèvement de l'eau nécessaire à la boisson, la préparation, la cuisson des aliments ou tout autre usage domestique. Il est raccordé au réseau de distribution d'eau potable et implanté dans le domaine public où il est mis à la disposition des populations. Les B.F sont en Afriques, des ouvrages prioritaires et stratégiques pour un accès à l'ensemble des populations locales à une eau potable de qualité, pour de nombreux organismes internationaux, tels que la Banque mondiale, l'ONU, la FAO, et pour les gouvernements nationaux. Il existe plusieurs modèles économiques pour assurer la viabilité de cet ouvrage collectif. La solution la plus courante en Afrique, est le paiement de l'eau au litre à un gardien, qui est également chargé de l'entretien, de la maintenance ainsi que des heures d'ouverture afin d'éviter le vol d'eau. Les B.F s'intègrent dans un système complet de distribution d'eau potable au grand nombre et de ce fait, posent un certain nombre de problèmes. Ces derniers sont notamment liés à l'exploitation et la gestion qui contribuent à assurer la pérennité des ouvrages. Les B.F trouvent leur justification dans l'exécution du programme de la DIEA (Mouiri, 1985).

A leur création, les B.F étaient la solution aux problèmes d'approvisionnement en eau potable des ménages pauvres pour la plupart, car les consommations étaient payées soit par les municipalités, soit par les utilisateurs eux-mêmes à des prix très bas. C'est pour cela que l'eau prélevée à la B.F était gratuite pour les consommateurs. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui où l'eau est vendue aux utilisateurs des B.F par l'intermédiaire d'un fontainier, qui reste responsable vis-à-vis de la société d'exploitation en payant les factures de consommation. Cependant, de nombreux individus mettent à la disposition des ménages pauvres dépourvus de branchements, un robinet auquel ils s'approvisionnent à des prix identiques à ceux des maïroua dans la ville de Garoua.

Compte tenu de l'accroissement démographique, des moyens limités de la CUG et de l'absence des Bornes Fontaines gratuites, la CUG fournit une autorisation de vente d'eau aux fontainiers. Ces derniers approvisionnent les ménages en eau potable au coût de 25FCFA le bidon (25 et 30 litres). Ils payent le droit de place qui s'élève à 100FCFA par jour ou un forfait mensuel de 3000F CFA. Ces Bornes Fontaines sont réglées pour débiter de dix à

43

quinze litres par minute. Cependant le fermier se réserve le droit de supprimer, déplacer les appareils existants ou de refuser l'implantation de nouveaux appareils dont l'utilisation pourrait perturber le régime de distribution ou dont l'usage a été détourné de celui pour lequel il avait été installé. Les frais de pose des compteurs et la facturation des quantités d'eau consommée sont supportés par le propriétaire. Le tarif appliqué aux fontainiers est de 293 FCFA le mètre cube, quelque soit la quantité consommée. Ce sont beaucoup plus, les revendeurs d'eau qui s'y approvisionnent. D'après les enquêtes de terrain, seul 16,4 % des ménages enquêtés s'approvisionnent principalement en eau potable dans les Bornes Fontaines comme l'indique le tableau ci-après.

Tableau 8 : Proportion des ménages s'approvisionnant dans les Bornes Fontaines

Quartiers

Ménage enquêtés

Nombre de ménages s'approvisionnant à la Borne Fontaine

Proportion en %

Yelwa

32

9

7,4

Poumpouré

16

6

4,9

Liddiré

33

2

1,6

Laindé

40

3

2,4

Total

121

20

16,4

Source : enquête terrain, 2016

II.2 : LES AUTRES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT

Les difficultés d'approvisionnement en eau des populations, contraignent ces dernières à se tourner vers d'autres sources telles les puits privés et communautaires, les forages publics, canaris, les revendeurs d'eau.

II.2.1 : Les puits : privés et communautaires

Un puits à eau, est le résultat d'un terrassement vertical, mécanisé ou manuel, permettant l'exploitation d'une nappe d'eau souterraine, autrement dit un aquifère. L'eau peut être remontée au niveau du sol grâce à un seau ou une pompe, manuelle ou non. Les puits sont très divers, que ce soit par leur mode de creusement, leur profondeur, leur volume d'eau, ou

Les puits communautaires (oeuvre des dons) sont aménagés et disposent de plus grandes quantité d'eau. Ils subissent aussi une forte évaporation durant les périodes sèches.

44

leur équipement. C'est aussi, un trou vertical, le plus souvent circulaire et à parois maçonnées, entouré parfois d'une margelle, creusé dans le sol pour atteindre une nappe aquifère (Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales, 2016). Les puits sont réalisés à l'aide d'une technique traditionnelle très simple : il est creusé avec une pelle et une pioche. Toutefois, des moyens mécaniques sont utilisés pour éviter les efforts physiques intenses. Le sol doit être suffisamment exploitable et la nappe phréatique peu profonde pour pouvoir avoir recours à la technique traditionnelle. Généralement, les puits sont entourés de pierres pour les rendre plus solides et l'intérieur munis de buses. Cependant, le cuvelage (au moyen d'anneaux de béton) est une solution plus efficace. Les puits creusés sont peu profonds et peuvent aller de 10 à 20 m de profondeur; certains font 30 à 40 m, mais ils sont plutôt rares. Compte tenu de cette faible profondeur, ils sont plus facilement exposés à la pollution et à l'assèchement, contrairement aux autres types de puits (puits forés).

Appelé « waourou » en Fulfulde, la majorité des puits dans la ville est traditionnel. Situés à l'intérieur des concessions, ces puits desservent le propriétaire et les ménages environnants. Leurs parois sont non cuvelées, les margelles (existantes) abîmées, et les couvercles confectionnés à base de vieilles tôles. Dans les quartiers enquêtés, les puits ont tous en commun de vieux pneus utilisés à la fois comme buse et margelle. L'extraction se fait manuellement à l'aide d'une corde au bout de laquelle est attachée un « puisoir » : petits sacs en caoutchouc, bidons usés, assiettes abimées, qui le plus souvent jonchent le sol des alentours boueux. Ces équipements sommaires et en mauvais état posent des problèmes de salubrité. Dans certains quartiers, les eaux de ces ouvrages précaires sont directement consommées par les populations. Il est fréquent de rencontrer des ménages qui élèvent les poissons dans les puits. Ils les nourissent en y introduisant du riz et des déchets alimentaires, une pratique qui rend l'eau impropre à l'utilisation.

Les photos 4, 5 et 6 en sont des illustrations. La photo 6 particulièrement, présente un puits à Liddiré sans margelle avec des pneus (A) utilisés comme buses ; la bouteille (B) et la corde (C) constituant les outils d'extraction sont posés à même le sol. Les eaux usées (D), tout à côté, sont des éléments majeurs de pollution de l'eau. La photo 7 présente un de ces ouvrages. Malgré les mesures prises pour limiter la contamination de l'eau notamment, la dalle antibourbier (A), et les chaussures laissées au pied de la dalle (C), l'eau de ce puits est toujours exposée car est à ciel ouvert. La corde (B) utilisée pour l'extraction traine au sol. Les enfants (D) munis des bidons (E) constituent la tranche d'individus qui subissent la « corvée d'eau ».

45

Planche 1 : les puits traditionnelles sommairement amenagés

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 4: Puits à Yelwa Photo 5: Puits à Liddiré

A

B

D

E

C

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016 Source: Enquête de terrain, Janvier 2017

Photo 6 : Un puits à Liddiré Photo 7 : Puits communautaire

46

La profondeur des puits varie entre 0.88 m et 14 m. Cette faible profondeur nous indique qu'ils sont alimentés par les nappes superficielles, elles-mêmes s'alimentant selon un mode directe (l'eau de pluie s'infiltre à l'horizontale de l'aquifère, parvient à la nappe par percolation à travers la zone non saturée après avoir comblée le déficit en eau du sol et l'évapotranspiration).

II.2.2 : Les forages publics

Selon wikiwater (2016), le forage est l'action de creuser un trou (aussi appelé « Puits » dans le domaine de la prospection) dans la Terre. L'équipement du puits, tel les tubages, et de manière générale les moyens techniques permettant de creuser, varient en fonction de son dimensionnement et de ses objectifs. On fore pour prospecter et/ou exploiter le sous-sol. Par exemple, des puits sont forés pour : trouver et exploiter des ressources naturelles enfouies (eau, pétrole, ressources minières). Un forage est aussi, un ouvrage de captage vertical permettant l'exploitation de l'eau d'une nappe, contenue dans les interstices ou dans les fissures d'une roche du sous-sol qu'on nomme aquifère. L'eau peut être remontée grâce à une pompe, manuelle ou motorisée. Ces puits modernes sont creusés par percussion d'un outil dans le sol ou par l'action rotative d'un outil coupant (tarière, foreuse, trépan) tournant autour d'un axe vertical et qui brise et mâche les roches dont les résidus sont remontés le plus souvent par des boues à la surface. Ils peuvent atteindre jusqu'à 300 m de profondeur, (Aquaportail, 2016).

Ce sont en réalité des sources d'eau potable alimentées par les aquifères profonds. Ces eaux exploitent le réseau de failles de la roche-mère. Leur alimentation se fait de manière indirecte, en relation avec l'extension du réseau de faille. Le rendement de la nappe varie en fonction du degré de fracturation de la roche, son type et le profil de son altération. Dans la ville, il existe de nombreux forages équipés de PMH (Pompe à Motricité Humaine) réalisés soit par la Communauté Urbaine de Garoua, soit par les mairies, le FEICOM, le Budget d'Investissement Public, ou encore des dons japonais pour la majorité. Ces ouvrages, réalisés par deux principales entreprises (GEOFOR, basée à Djamboutou et HYDROFOR située à Laindé), sont gérés par les communautés organisées en comités de gestion. Le coût élevé de réalisation de ces ouvrages explique leur nombre réduit. Bien que provenant du sous-sol, les eaux des forages sont sujettes aux pollutions. La nature du sol peut ainsi négativement influencer la qualité des eaux de ces ouvrages réalisés par des experts. C'est le cas du forage réalisé par la SNEC à Ngalbidjé qui est aujourd'hui abandonné, car produisant des eaux ferrugineuses.

47

La photo 8 présente une oeuvre du don Japonais (C) à Laindé munit d'une pompe à motricité humaine (D) et d'un mur de protection (A). Les populations laissent les chaussures à l'extérieur (B) avant de se procurer de l'eau. La photo 9 présente un forage protégé d'un mur (D), doté de pompe pédestre (C) et munit d'un fût de stockage (A).

Planche 2 : Les forages publics

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 8 : Don japonais à Laindé Photo 9 : Forage équipé d'un fût de stockage

Les forages sont tous dotés de PMH, pour l'essentiel des dons japonais et projets communaux. Dans les quartiers comme Poumpouré, qui est dépourvu de forages, les populations s'approvisionnent à majorité chez les « maïroua » en achetant le bidon de 30 litres à 75F CFA. Pour remédier à cette situation, les plus aisés prennent souvent l'initiative de venir en aide au plus démunis. C'est ainsi qu'un « bienfaiteur » a installé un robinet à l'extérieur de son domicile et instauré des heures d'ouverture pour alimenter gratuitement les populations environnantes en eau potable. La plupart des personnes interrogées y voient une manifestation de pouvoir et préfèrent s'approvisionner chez les vendeurs d'eau. De même, la position des forages (concentration autour d'un lieu donné) et leur nombre réduit ne favorise pas le respect de la norme prescrite à la DIEPA en 1981 : un point d'eau moderne pour chaque tranche de 250 habitants. Une situation qui ne peut garantir l'accès de tous à l'eau potable. Les enquêtes de terrain montrent que 21,4% des ménages ont les forages comme principale source d'approvisionnement en eau potable.

48

Tableau 9: Proportion des ménages s'approvisionnant au forage

Quartiers

Ménage enquêtés

Nombre de ménage s'alimentant au forage

Proportion en %

Yelwa

32

9

7,4

Poumpouré

16

0

0

Liddiré

33

8

6,6

Laindé

40

9

7,4

Total

121

26

21,4

Source : enquête terrain, 2016

II.2.3: Les revendeurs d'eau

Le service de revente d'eau par des privés s'est largement répandu dans la ville de Garoua. Localement appelé « maïroua », les revendeurs d'eau sont des individus qui ont pour principale occupation, l'achat et la revente de l'eau (livraison à domicile). Dans la ville de Garoua, les problèmes d'approvisionnement en eau ont contribué à l'émergence de cette activité très couteuse aux populations locales. Des individus, munis de «pousse-pousse», transportent entre quatre et huit bidons d'eau. Acheté à la borne fontaine au prix de 25 et 30 F CFA le bidon de 25 et 40 litres respectivement, le bidon est revendu entre 50 et 100 F CFA aux populations. Ces prix sont variables en fonction des quartiers, de la distance au domicile du client, des saisons, de l'état de la route et des liens qui unissent le VE au client. Durant les périodes de pénurie et même pendant la saison pluvieuse où les voies de desserte sont boueuses, les « maïroua » ne livrent que chez les plus offrants. Le coût de l'eau peut alors aller au delà de 150 F CFA le bidon de 40 litres nous indique un vendeur d'eau. Les « maïroua », gros enchérisseurs de la ressource vitale, ne sont pourtant pas reconnus par la CUG.

La photo 10 montre un « pousse-pousse » (A) utilisé par les « maïroua » muni des bidons de 40 litres (B) s'alimentant à la borne fontaine.

Planche 3 : maîroua à la borne fontaine

49

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 10: « maïroua » s'approvisionnant à une borne fontaine

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 11 : « maïroua » à une borne fontaine

Bien que coûtant très cher, 46,3% des ménages enquêtés confient leur approvisionnement en eau potable aux revendeurs d'eau.

50

Tableau 10: proportion des ménages s'approvisionnant chez les maïroua

Quartiers

Ménage enquêtés

Nombre de ménages

s'approvisionnant chez les maïroua

Proportion en %

Yelwa

32

11

9,1

Poumpouré

16

9

7,4

Liddiré

33

15

12,4

Laindé

40

21

17,4

Total

121

56

46,3

Source : enquête terrain 2016

De façon générale, les « maïroua » occupent la première place dans les sources d'approvisionnement en eau potable suivi des forages, des Bornes Fontaines, du réseau public (Camwater), et des puits tel qu'illustré dans la figure ci-dessous.

Source : enquête de terrain, 2016

Figure 8: Proportion des ménages par sources d'approvisionnement

II.2.4 : Les petits détaillants

Une autre catégorie de revendeurs d'eau est située au bas de l'échelle. Elle est

constituée des individus, qui se baladent dans les quartiers et marchés munis des seaux transparents. L'eau est artisanalement empaquetée dans de petits plastiques blancs et vendue à 25 F CFA l'unité. « Un bidon de 40 litres acheté à la BF à 30 FCFA, donne un minimum de 40 sachets » déclare un vendeur d'eau au marché de Yelwa. Ce qui fait un profit d'au moins 1000 F CFA par bidon vendu. Cette catégorie de vendeurs est majoritairement constituée des enfants d'âge scolaire. Les uns vont à l'école « par saison », les autres n'y vont plus, tandis

51

que d'autres encore n'y sont jamais allés, ce commerce constituant leurs activités quotidiennes. A côté de ces derniers se trouve des revendeurs d'eaux minérales en sachets. En effet, les grands producteurs d'eau minérale sont présents dans la ville. Nous avons pu identifier : Sahel, Opur, Tangui, Supermont, Aqua-bell. Ceux-ci font la vente en gros des sachets d'eau plastiques que les enfants et adultes achètent. Ils sont ensuite rangés dans des seaux transparents contenant des blocs de glace. Contrairement au premier, les sachets sont vendus à 50 F CFA l'unité. Les eaux minérales grands « formats » étant à la bourse des plus nantis.

La photo 12 présente un vendeur d'eau au marché de Yelwa. Le seau transparent (A) est le récipient qui contient les sachets d'eau (B). Les plastiques (C) non biodégradables sont jetés sur place après usage. La photo 13 montre une jeune fille d'âge scolaire vendant l'eau dans le quartier.

Planche 4 : Vendeur d'eau

Source: Enquête de terrain, Novembre 2016 Photo 13 : Vendeuse d'eau dans le quartier

Photo 12 : Vendeur d'eau au marché de Yelwa

II.2.5 : Les canaris

Garoua est une ville chaude où les pics de températures atteignent 40°C à l'ombre. Cette chaleur accroît les besoins en eau du corps. Ses habitants ont développé des méthodes d'adaptation, devenues culturelles pour faire face à la soif. Dans les maisons, et les rues, sont disposés des canaris de capacités variables. Les vendeurs d'eau, les propriétaires, les passants peuvent les remplir et tout individu peut y boire. Ces canaris sont couverts de contre-plaqué ou de plateau (parfois usé), et pourvus soit d'un gobelet, soit d'une assiette à usage commun.

52

Une pratique qui présente une multitude de risques. Si les propriétaires ne les nettoient pas, les « maïroua » ne le font pas au moment du remplissage. Ensuite, les objets utilisés comme couvercle ne sont pas hygiéniques. Le plus souvent, ces canaris, usés par le temps laissent entrer des particules de poussière. Enfin, le gobelet à usage commun constitue un gros facteur de contamination.

La photo 14 ci-dessous, présente un canari (C) à l'entrée d'un domicile à Liddiré, couvert d'un plateau (B) laissant une ouverture (A). Cette dernière est le point d'entrée des particules qui voltigent sous la chaleur de la journée. La photo 15, nous montre un individu se désaltérant dans un canari (C) couvert d'un contre plaqué (B) à Yelwa à l'aide d'un gobelet commun (D), facteur de propagation des agents pathogènes.

Planche 5 : Les canaris

Source: Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 14 : Canari devant un domicile Photo 15 : Canaris devant une boutique

Dans les quartiers, on note une diversité des sources d'approvisionnement en eau potable dont les principales, classées par ordre décroissant sont : les revendeurs d'eau, les forages, les bornes fontaines payantes, le réseau public, les puits et les canaris. Dans les zones où existent les forages, ces derniers constituent la deuxième source d'approvisionnement en eau potable des populations. La majorité des familles confie ainsi leur approvisionnement en eau potable à un maillon de la chaine (maïroua) non reconnu par la municipalité de la ville de

53

Garoua. Un groupe d'individus qui fixe les prix de l'eau selon leur tempérament, leur affinité avec les clients...

II.3 : DIFFERENTE SOURCE D'APPROVISIONNEMENT DANS QUELQUES QUARTIERS ENQUETES

II.3.1 : Laindé

Quartier en cours de densification, Laindé est très peuplé ; d'après les projections, sa population en 2017 s'élèverait à 16 186 habitants (contre 10 016 en 2005). Le quartier compte 06 forages dotés de pompes à motricité humaine, pour l'essentiel des dons japonais et projets communaux. La distance moyenne entre les forages d'après les calculs faits à l'aide de QGIS s'élève à 256,2 mètres et dont rapprochés les uns des autres ; une répartition qui ne peut garantir l'accès géographique de tous les habitants du quartier à l'eau potable. Selon les enquêtes de terrains, 22,5% des ménages du quartier s'approvisionnent dans les forages ; ce qui correspond dans cette proportion, à un forage pour 606 habitants, soit le double de la norme définie lors du lancement de la DIEPA en 1981.

Source : enquête terrain 2016

Figure 9 : schéma d'approvisionnement en eau à Laindé

La figure ci-dessus présente le schéma d'approvisionnement en eau potable des populations de Laindé. L'insuffisance des Bornes fontaines (06 au total) amène 52,5% des ménages à s'approvisionner chez les vendeurs d'eau, qui en fonction des saisons décident du prix de l'eau potable.

54

Tableau 11 : proportion des ménages par source d'approvisionnement à Laindé

Source d'approvisionnement

Proportion (en %)

Réseau de la CDE

15

Borne Fontaine

7,5

Vendeur d'eau

52,5

Forage

22,5

Puits

2,5

Total

100

Source : enquête 2016

II.3.2 : Yelwa

Yelwa est un quartier précaire dense situé au Sud de l'arrondissement de Garoua 1er avec en 2017, une population estimée à 9 723 habitants. Il possède trois forages dont deux sont des dons et le troisième, oeuvre d'une mosquée, est implanté juste à l'entrée de cette dernière. Les fidèles y ont recours pour leur ablution. Les enquêtes de terrain nous indique que 34,4% des ménages, soit la majorité, s'approvisionnent chez les revendeurs d'eau tandis que ceux s'approvisionnant en aux bornes fontaines et aux forages sont égaux à 28% dans chaque cas. Dans cette proportion, on a 907 personnes par forage, soit le triple de la norme réglementaire. Pour combler ce gap, les populations sont obligées de s'alimenter aux 14 bornes fontaines existantes pour certains, et d'autres sont obligés de s'adresser aux maïrouas, qui renchérissent le coût. Comme à Laindé, les forages sont relativement rapprochés les uns des autres avec une distance moyenne 300 mètres.

55

Source : enquête terrain 2016

Figure 10 : schéma d'approvisionnement en eau à Yelwa

L'approvisionnement en eau à Yelwa reste similaire à celui de Laindé à la seule différence que les BF y sont plus présentes ; la plus part des ménages s'alimente chez les vendeurs d'eau. Très mobile, ils livrent à domicile.

Tableau 12 : proportion des ménages par source d'approvisionnement à Yelwa

Source d'approvisionnement

Proportion (%)

Réseau de la CDE

9,6

Borne Fontaine

28

Vendeur d'eau

34,4

Forage

28

Total

100

Source : enquête 2016

II.3.3 : Poumpouré

Situé en zone centrale tramée, Poumpouré est un quartier bien loti sur sa facette avant, avec des maisons cossues et clôturées. Malgré ce caractère élégant, l'arrière est mal construit, avec des maisons en matériaux provisoires. Là, les habitations présentent les mêmes caractéristiques que celles des quartiers précaires denses même si d'autres dignitaires y sont

56

implantés de manière disséminée. Ses habitants pauvres ont les mêmes difficultés d'accès à l'eau potable que ceux des quartiers précaires de la ville. C'est aussi là que l'on trouve la majorité des puits aménagés, dont certains sont équipés de moteurs.

Poumpouré est un quartier entièrement dépourvu de forage. Les populations s'approvisionnent à 56,2% chez les « maïrouas » au lourd tribut de 75 F CFA le bidon de 30 litres et 37,5% s'approvisionnent directement à l'unique borne fontaine comme le montre le tableau 13.

Tableau 13 : proportion des ménages par source d'approvisionnement à Poumpouré

Source d'approvisionnement

Proportion (%)

Réseau de la CDE

6,3

Borne Fontaine

37,5

Vendeur d'eau

56,2

Forage

0

Total

100

Source: enquête 2016

Source : enquête 2016

Figure 11 : schéma d'approvisionnement en eau à Poumpouré

Nous avons sur la photo 16, un puits aménagé avec une margelle (A) bien construite et dont les alentours (C) sont protégés des écoulements et infiltrations extérieurs ; la corde (D) est relativement suspendue limitant les contaminations et le puisard (B) toujours placé au dessus d'une

57

dalle (E) limitant l'introduction des corps étrangers à l'intérieur du puits. C'est à Poumpouré que de tels ouvrages sont présents.

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 16: un puits aménagé à Poumpouré

II.3.4 : Kotta Liddiré

Liddiré, n'échappe pas aux observations faites dans les quartiers précédents. La plupart des ménages, 45,5% s'approvisionnent en eau potable chez les vendeurs d'eau. Le quartier ne compte en effet que deux forages alimentant 24,3% de la population. D'après les enquêtes c'est le quartier le mieux desservi en eau par le réseau public par rapport aux trois quartiers précédents avec 24,1% des ménages possédant un raccordement à la Camerounaises Des Eaux. Comme l'indique le tableau 14, c'est aussi le quartier où le taux d'approvisionnement à la borne fontaine est le plus bas avec 6,1% des ménages.

58

Tableau 14 : proportion des ménages par source d'approvisionnement à Liddiré

Source d'approvisionnement

Proportion (%)

Réseau de la CDE

24,1

Borne Fontaine

6,1

Vendeur d'eau

45,5

Forage

24,3

Total

100

Source: enquête 2016

I.4 : LES USAGES DE L'EAU

Les usages domestiques de l'eau sont les plus vitaux pour l'Homme. On estime qu'ils représentent 10 % de la consommation mondiale de l'eau. Outre de la boire, les Hommes l'utilisent dans leur vie quotidienne pour leur hygiène et leur tâche ménagère : cuisson, nettoyage, rinçage, ou arrosage. En zone semi-aride à l'instar de Garoua, la consommation domestique de l'eau est réduite pour des raisons de disponibilité. Elle n'est pas facilement accessible ; il faut parcourir de grandes distances pour la chercher au forage, à la borne fontaine ou au puits (communautaire). De plus, les conditions climatiques obligent les populations à se désaltérer de façon régulière. Ce serait dans le but d'éviter les risques de déshydratation que les domiciles et les rues sont pourvus de canaris contenant de l'eau de boisson.

Au plan agricole, l'agriculture sans apport d'eau autre que celui des précipitations est très contraignante surtout dans les zones où le régime de précipitation est très contrasté. L'irrigation y est utilisée pour éviter des limites au niveau du choix des cultures. Cette pratique représente 70% de la consommation mondiale de l'eau. A Garoua, la culture d'oignon de saison sèche très répandue nécessite de grands apports d'eau par irrigation.

59

Source: Enquête de terrain, Janvier 2017

Photo 17 : Culture d'oignon en saison sèche

D'après le journal Le Monde (2017), il faut environ 1500 litres d'eau pour produire 1kg de boeuf. L'élevage est ainsi un grand consommateur d'eau. Garoua étant une importante zone d'élevage bovin, d'énormes quantités d'eau sont utilisées à cette fin. L'alimentation du bétail nécessitant un approvisionnement abondant en eau. Avec cette pression supplémentaire, l'accès à l'eau devient concurrent.

L'usage de l'eau à des fins industrielles représente 20 % de la consommation mondiale en eau. Dans la ville de Garoua on note la présence des brasseries, des boulangeries, des hôtels qui y sont de grands consommateurs d'eau. Dans les quartiers enquêtés, les eaux sont principalement utilisées à des fins domestiques et d'élevage.

60

Tableau 15 : Les usages de l'eau à Garoua

Origine de l'eau

Usages

Eau de surface : Bénoué, mayo...

- Baignade, consommation

- Nettoyage d'aliment : viande, poisson

- Abreuvoir : boeufs, moutons

- Irrigation des cultures

- Fabrique des parpaings et brique de terre

Eau souterraine : forages, puits

- Consommation domestique : toilette

corporelle, boisson, linge, vaisselle,

- Consommation industrielle : brasserie,
boulangerie, restauration, hôtels.

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Il faut noter que les eaux des mayos sont bues par les populations au cours de la saison sèche, suite à l'assèchement des puits et certains forages

Tableau 16 : Diversification des sources d'approvisionnement dans les quartiers enquêtés

Quartier

Poumpouré

Laindé

Liddiré

Yelwa

Effec- tif

Pour-
centage

Effec-
tif

Pour-
centage

Effec-
tif

Pour-
centage

Effec
tif

Pour-
centage

CDE

1

6,25 %

6

15 %

8

24,2 %

3

9,4 %

BF

6

37,5 %

3

7,5 %

2

6,1 %

9

28,1 %

Maïroua

9

56,25%

21

52,5 %

15

45,5 %

11

34,3 %

Forage

0

0 %

9

22,5 %

8

24,2 %

9

28,2 %

Puits

0

0 %

1

2,5 %

0

0 %

0

0 %

Total

16

100 %

40

100 %

33

100 %

32

100 %

Source: enquête de terrain, 2016

Le tableau 16 présente la diversité des sources d'approvisionnement en eau et par là même vérifie l'hypothèse 1 formulée à l'introduction générale. En fin de compte, on constate que dans tous les quartiers enquêtés, la majorité des ménages, pour la plupart constitués de pauvres, s'approvisionnent en eau potable principalement chez les vendeurs d'eau. Or, en

61

s'intéressant aux calculs, on constate que ces derniers payent l'eau potable jusqu'à six (06) fois plus chère que ceux ayant un abonnement à la CAMWATER ou s'approvisionnant aux forages, ou aux puits. Les enquêtes de terrain révèlent que ceux disposant d'un compteur CAMWATER dépensent en moyenne 3000 FCFA par mois pour l'eau potable en raison de 293 FCFA le m3. Ce qui correspond pour ce coût à 10 239 litres. Cette quantité est l'équivalent de 409 bidons de 25 litres qui coutent 20 450 FCFA aux populations pauvres s'approvisionnant chez les vendeurs d'eau (un coût qui n'inclut pas les périodes de surenchère). On aboutit ainsi à une situation où l'absence et/ou l'insuffisance des forages, contraint les ménages pauvres à payer l'eau de boisson plus chère que les plus nantis. De plus, cela oblige les plus pauvres à consommer l'eau insalubre issue des sources douteuses.

Conclusion

Il ressort de ce chapitre que les habitants de la ville de Garoua font appel à de nombreuses sources d'approvisionnement pour satisfaire leurs différents besoins en eau. La majorité des ménages s'adresse aux « maïroua » pour leur alimentation en eau de boisson. Ces derniers, non reconnus par la municipalité vendent l'eau à des prix exorbitants aux ménages pauvres. Dans cette condition, les populations à faible revenu achètent l'eau plus chère que les nantis. Le fait pour les plus pauvres d'accéder à l'eau potable à des prix très onéreux constitue déjà l'une des difficultés d'approvisionnement en eau potable observées dans la ville de Garoua. On peut ainsi s'interroger sur la nature des autres difficultés d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua.

CHAPITRE III : DIFFICULTES

D'APPROVISIONNEMENT EN EAU

POTABLE DANS LA VILLE DE

GAROUA

63

Introduction

Dans les pays subsahariens, l'accès à l'eau potable est l'un des problèmes les plus fréquents. Leocardie (2009) affirmait que l'approvisionnement en eau potable fait partie des difficultés quotidiennes de la plupart des ménages de Cotonou. Ils utilisent malgré eux des eaux dont la qualité est dégradée par diverses pollutions. Le Cameroun n'échappe pas à cette situation. Dans la ville de Garoua, même si 23,2 % des ménages enquêtés déclarent ne pas avoir des difficultés d'approvisionnement en eau potable, il reste tout de même 76,7 % qui ont

d'énormes difficultés. Ces dernières sont dues à trois facteurs majeurs. D'abord,
l'insuffisance des points d'eau potable ; ensuite, les facteurs sociaux, enfin le facteur climatique. Tous réunis, ces facteurs entravent considérablement l'accès à l'eau potable dans la ville.

III.1 - DIFFICULTES LIEES A L'INSUFFISANCE EN NOMBRE DES POINTS D'EAU POTABLE

III.1.1: cas de Yelwa et ses environs

L'insuffisance des points d'eau potable dans des espaces fortement peuplés, amène les populations à parcourir de grandes distances pour s'approvisionner en eau. D'après le PNDP (s.d) la population de Yelwa, Foulbéré et Souari s'élèverait à plus de 17 723 habitants pour un total de trois forages, soit environ un forage pour 5 908 personnes. Or selon les recommandations faites lors de la Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement, toute agglomération de moins de 2000 habitants doit être équipée d'une mini adduction d'eau potable. Celle-ci constituée d'un forage équipé d'un groupe motopompe thermique ou solaire, un château d'eau et quatre bornes fontaines. Mais Souari qui compte à lui seul 8 000 habitants, n'est pas équipé de tels ouvrages. Dans de telles conditions, le rythme d'utilisation des ouvrages existants va augmenter et entraîner une série de problèmes surtout durant les périodes sèches : tarissement des forages et pannes dues à la sur-utilisation de l'ouvrage, disputes et bagarres à l'issue de longues attentes. Les trois points d'eau potable de cette zone sont insuffisants pour assurer l'accès facile des populations à la ressource. Les deux ouvrages de Yelwa ne sont distants que de 200 mètres. Cette situation contraint les ménages situés autour du point « A », à parcourir jusqu'à 871 mètres (distance à vol d'oiseau) pour atteindre le forage de Souari et plus d'un kilomètre pour rejoindre ceux de Yelwa. Un trajet pénible que les femmes et les enfants doivent parcourir chaque jour et souvent plusieurs fois par jour pour avoir accès à l'eau de qualité.

64

Figure 12: Nombre de forages à Yelwa et ses environs

Pourtant, l'OMS affirme qu'un individu a accès à l'eau potable s'il se trouve à moins de 200 mètres du point d'eau potable le plus proche. Il va s'en suivre une multiplication du nombre de puits privés (comme l'illustre la figure 10) mal construits et mal entretenus, produisant des eaux de qualité médiocre. De plus, l'absence des puits communautaires va accroître l'usage de telles eaux, qui affecte gravement la santé des populations. La situation s'aggrave dans un quartier comme Poumpouré qui ne possède aucun forage.

III.1.2 : Cas d'Ouro Labo et Kanadi-Ouest

On rencontre dans la ville, des quartiers dépourvus de points d'eau potable. C'est le cas des quartiers de Kanadi-Ouest et Ouro Labo situés au Sud de l'arrondissement de Garoua 1er. Peuplé d'environ de 18 000 habitants, cette vaste surface ne possède que deux forages mis en service en 2006 et 2009 respectivement. Trois fois plus peuplé que Djalingo (qui possède six points d'eau), elle dispose en revanche moins de points d'eau potable de ce dernier. Ce qui fait un forage pour 9 000 individus. Ces forages, compte tenu de la fréquence d'usage ne peuvent être productifs, sans interruption, tout au long de l'année. En cas de pénurie, ou de panne, c'est 18 000 personnes qui sont exposées aux maladies hydriques.

65

Figure 13 : Répartition des forages à Ouro Labo

Suivant la figure ci-dessus, les habitants du point A doivent parcourir plus de 2 kilomètres à pieds pour s'approvisionner en eau potable à Kanadi-Ouest ou à Ouro Labo ; tandis que ceux du point B doivent parcourir entre 1,6 et 3,7 kilomètres. D'après le Ps-Eau (2009), chaque solution technique est viable et adaptée à des configurations précises. En première approche, la taille de la localité d'intervention permet de donner une première idée sur la solution technique qui sera la plus performante. Plus une localité regroupe un faible nombre d'habitants, moins la solution fera appel à un haut niveau de technicité. Dans la ville de Garoua, ces aspects ne sont pas respectés ; ni la taille, ni le nombre d'habitants ne sont pris en compte. La ville est parsemée de manière aléatoire de forages munis de pompes à motricité humaine (dont le coût d'entretien est réduit). Leur nombre et leur capacité de production sont faibles pour satisfaire la demande de tous les usagers. De plus leur position à plus de 200 mètres des zones de concentration des habitations ne garantit pas l'accès à l'eau potable selon les normes établies par l'OMS.

66

III.2: DIFFICULTES LIEES A LA DISTANCE : CAS DE LAINDE

Dans un vaste espace, la concentration des points d'eau potable en un lieu donné est un signe de ségrégation. Cela contribue à accentuer les contraintes liées à la distance dans des endroits délaissés. Pour que les populations puissent pleinement profiter des points d'eau, il est primordial qu'ils soient équitablement répartis dans le but de réduire la distance à parcourir. Ce qui n'est pas le cas à Laindé et ses alentours, peuplés d'environ 19 293 habitants avec dix points d'eau (trois fois plus que Yelwa) fonctionnels construits entre 1985 et 2005. Ces points d'eau sont très rapprochés les uns des autres et concentrés à Laindé (centre) au dépend des zones alentours tout aussi peuplés.

Comme l'illustre la figure 12, la majorité des dix points d'eau que possède la zone est concentrée à Laindé. Sept forages très rapprochés les uns des autres, desservent le petit espace (A). Les zones B, C, et D fortement peuplées n'en possèdent aucun. Pour s'approvisionner en eau potable, les populations de la zone C doivent se rendre à Garoua rural, situé à environ 1,43 km, tandis que celles de la zone B (Towgo) sont obligées de se rendre à Laindé situé à près de 642 mètres. Les plus marginalisés sont les populations de la zone D (Ouro Lawane) qui doivent effectuer plus de deux km s'ils souhaitent s'approvisionner en eau potable à Laindé, et plus de trois kilomètres pour se rendre au point d'eau de Garoua rural. La position des points d'eau à plus de 200 mètres des zones de concentration des habitations constitue donc un gros problème d'accès à l'eau potable. Contrairement à Yelwa, Laindé et ses environs sont pourvus de cinq puits communautaires. Mieux répartis dans l'espace, ils offrent d'importantes quantités d'eau aux populations. Comme mentionné plus haut, suite à ces difficultés, les femmes et les enfants parcourent de grandes distances souvent munis de pousse-pousse, à la recherche d'une eau potable telle que l'illustre la photo ci-dessous.

67

Source: Enquête de terrain, Janvier 2017 Photo 18 : Enfants transportant de l'eau

Figure 14: Concentration des forages à Laindé

68

Figure 15 : Concentration des forages à Djalingo

III.3 : QUARTIERS DEPOURVUS DE POINT D'EAU POTABLE

Tandis que certaines zones périphériques bénéficient de multiples points d'eaux, de vastes zones urbaines en sont au contraire dépourvues. En tenant compte des multiples usages de l'eau en zone urbaine, de la forte densité de population, du rythme de coupure d'eau, ces espaces urbains marginalisés deviennent les plus vulnérables aux maladies hydriques. L'absence de point d'eau potable contraint les pauvres (majoritaires) à utiliser les eaux provenant de leurs différents puits privés, et des VE, et ce à des prix onéreux. C'est le cas des quartiers comme Poumpouré, Lopéré, Roumdé Adja. A contrario, Perma, très faiblement peuplé, possède trois forages.

69

Figure 16 : concentration des points d'eau en zone faiblement peuplée

III.4 - LES FACTEURS SOCIAUX

Deux facteurs sociaux majeurs complexifient l'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua: l'accroissement démographique et la vétusté du matériel de production.

III.4.1 : L'accroissement démographique

D'après les données officielles et tenant compte des taux d'accroissement intercensitaire (1987-2005) la Région du Nord se placerait en 4ème position des régions camerounaises. C'est une région qui connaît un fort taux d'accroissement avec un taux de l'ordre de 4% bien plus fort que la moyenne nationale (2.3%). Comme Garoua en est la principale ville pourvoyeuse de services dans un monde à dominante rurale, ce facteur démographique devrait inciter à renforcer les équipements sociaux-économiques sur Garoua pour servir cette population nombreuse et en forte croissance (Ministère de l'Habitat et du Développement Urbain, 2012).

70

Tableau 17 : Population du Cameroun par Région de 2005 à 2013

Régions

 

2005

 

2010

 

2013

Adamaoua

 

884

289

1

015

622

1

103

608

Centre

3

098

044

3

525

664

3

810

070

Est

 

771

755

 

801

968

 

820

661

Extrême-nord

3

111

792

3

480

386

3

722

181

Littoral

2

510

263

2

865

795

3

102

849

Nord

1

687

959

2

050

229

2

303

916

Nord-ouest

1

728

953

1

804

695

1

851

724

Ouest

1

720

047

1

785

285

1

825

610

sud

 

634

655

 

692

142

 

729

104

Sud-ouest

1

316

079

1

384

286

1

426

895

Total

17

463

836

19

406

072

20

673

316

Source : BUCREP (2005)

La ville de Garoua, tout comme les autres villes du tiers monde a connu un accroissement démographique important. Alors qu'elle ne comptait que 63 900 habitants en 1976, la ville est passée de 141 839 habitants en 1985 à 235 996 habitants en 2005. Ce qui a eu pour effet une augmentation remarquable du nombre d'abonnés. Une augmentation encore boostée par deux campagnes de branchement au réseau public: la première baptisée GPOBA financée par la banque mondiale (visait 44 000 abonnés sur toute l'étendue du territoire national à 44 000F CFA), et la seconde baptisée IDA, supportait à 90% les frais de branchement. Comme résultante, le nombre d'abonnés a triplé en six (06) ans passant d'environ 4000 en l'an 2000 à 12 119 abonnés en 2016 affirme le chef de la division technique de la CDE de Garoua. Un tel accroissement du nombre d'abonnés nécessite une augmentation de la production qui malheureusement a régressée du fait du vieillissement du matériel de production. La production journalière de 14 616 m3 pour 12 119 abonnés est

71

insuffisante pour satisfaire les besoins en eau potable de la totalité des abonnés, d'où les nombreuses coupures d'eau.

Figure 17: évolution de la population de la ville de Garoua de 1976 à 2005 Source : BUCREP, 2005

Cette accroissement démographique s'accompagne d'une pauvreté extreme. Le tableau ci-dessous démontre que la situation de la région du Nord est particulièrement préoccupante avec une détérioration manifeste de son économie amplifiée également par un taux d'accroissement démographique supérieur aux autres régions avec une moyenne de 4% par an. Garoua n'échappe pas à cette tendance régionale et on y rencontre une situation de précarité économique plus importante que dans les autres villes (CUG, 2012).

Tableau 18 : Incidence comparé de la pauvreté dans trois régions du Cameroun

Régions

Incidence de la pauvreté (en pourcentage)

2001

2007

Est

44

50,4

Nord

50,1

63,7

Ouest

40,3

28,9

Source : INS (2008)

72

III.4.2 : La vétusté du matériel de production

L'équipement de productions vétuste est victime de pannes récurrentes. Le matériel utilisé dans les stations de reprise et ceux des forages datent de 1987 et n'ont pas encore été rénovés jusqu'à nos jours (CDE Garoua, 2016). On assiste aux dysfonctionnements des matériels clés de production et de distribution tels les moteurs, les pompes, les conduites, qui paralysent la production et la distribution de l'eau potable. Certains équipements très coûteux ne sont pas réparables à l'instar des moteurs qui une fois endommagés le sont définitivement. Pour cette raison (coût onéreux) trois forages (de la CDE) de la ville sont hors service. De plus, les équipements mal entretenus occasionnent des fuites d'énormes quantités d'eau potable dans la ville de Garoua.

Planche 6 : matériels vétuste de la cde

Source: Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 19: Fuites d'eau au niveau des compteurs à Laindé

Source: Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 20 : canalisation vieillissante Photo 21 : Matériel vétuste du forage 19

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 24 : tuyaux vétuste au Plateau Photo 25 : Absence d'entretien des locaux

73

La photo 19, présente un regroupement de compteurs à Laindé donc les défaillances d'entretien entraînent des pertes d'immenses quantités d'eau (B). Les riverains utilisent les seaux (A) pour la récupération tandis que les gobelets (C) sont utilisés par les passants pour se désaltérer. La photo 21 quant à elle montre l'équipement vieillissant (A et B) du forage 19 basé au plateau datant de 1989 selon la CDE Garoua.

Avec un matériel délabré, la production est faible et insuffisante pour satisfaire la totalité

des abonnés. Il va s'en suivre de nombreuses coupures obligeant les abonnés à développer chacun selon ses moyens des méthodes d'adaptation. D'après nos enquêtes, seuls 6% des ménages optent pour des sources alternatives sures : eau minérale, cuves de stockage. Ce qui peut s'expliquer par le faible pouvoir d'achat des populations. La précarité économique ne permet pas à la majorité de payer 180 450F CFA de coût de branchement officiel au réseau public, hormis les frais additionnels ajoutés en fonction de la nature des obstacles rencontrés.

Planche 7 : tuyaux et moteurs endommagés

Photo 22 : tuyaux vétuste au Plateau Photo 23 : Moteur endommagé

74

A côté des contraintes ci-dessus citées, le climat ne facilite pas non plus l'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua

III.5 : LE CLIMAT COMME CONTRAINTE A L'APPROVISIONNEMENT EN EAU

III.5.1 : L'impact global du climat sur les ressources en eau

On observe aujourd'hui, une grande différence entre le cycle saisonnier d'hier et celui de nos jours. L'Afrique est le continent qui contribue le moins aux émissions globales de gaz à effet de serre. Pourtant, elle est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. Les effets du changement climatique (réduction de la production agricole, détérioration de la sécurité alimentaire, incidence accrue des inondations et de la sécheresse, propagation des maladies et augmentation du risque de conflits en raison de la raréfaction des terres et de l'eau) sont d'ores et déjà évidents.

D'après le Ministère Délégué chargé de l'Eau du Royaume du Maroc (2016), les conséquences sur le cycle de l'eau concernent essentiellement la modification de la moyenne et de la répartition géographique des précipitations, l'accroissement de l'évapotranspiration, la recrudescence des périodes de sécheresse et de fortes précipitations. En effet, les impacts du changement climatique dans le domaine de l'eau sont déjà visibles un peu partout à travers le monde, en Californie, au Brésil, dans les pays du Sahel où des réductions des précipitations sont enregistrées avec une accentuation des phénomènes climatiques extrêmes. De même, le réchauffement climatique a un impact négatif sur la régularité des débits des rivières. D'un autre côté, les changements climatiques réduisent le pouvoir auto-épurateur des cours d'eau, ce qui accentue les problèmes de pollution de l'eau. Toutes ces conséquences entraînent des pressions supplémentaires sur les ressources en eau qui subissent déjà des pressions en termes de surexploitation dans beaucoup de régions du monde. Selon le dernier rapport du GIEC, les tendances de changement du cycle de l'eau se manifestent par :

? l'augmentation des températures, et ce depuis le milieu du 19e siècle

Les températures plus élevées vont affecter la nature des précipitations (pluies ou neige) ce qui aura un impact sur le régime de ruissellement. Le réchauffement de la planète est aujourd'hui une certitude entraînant un dérèglement du climat affectant le cycle de l'eau et les ressources en eau. Le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) a clairement mentionné dans le 5e Rapport d'évaluation que les changements climatiques impacte quatre secteurs particuliers : l'eau ; les écosystèmes, aussi bien en eau douce qu'en milieu marin ; les rendements des cultures ; la santé par l'accroissement des risques de maladies hydriques.

75

? la modification de la moyenne et de la répartition géographique des précipitations avec des disparités importantes au niveau régional :

Les changements climatiques ont tendance à modifier la distribution spatiale et temporelle des précipitations. Ainsi, certaines régions devraient devenir plus humides, et d'autres plus sèches. C'est au Sahel et en Afrique de l'Ouest que la tendance à la baisse des précipitations est la plus forte.

? la recrudescence des périodes de sécheresse et de fortes précipitations

Les changements climatiques entraînent des changements dans la fréquence, l'intensité, l'étendue spatiale, la durée et le timing des événements climatiques extrêmes. Les événements climatiques extrêmes représentent un sérieux risque pour la population, les infrastructures et les écosystèmes ; et ont un impact sur la quantité et la qualité de l'eau. Les projections montrent qu'il est très probable que la fréquence des pluies intenses augmente avec le temps, spécialement dans les hautes altitudes et les régions tropicales, ainsi que dans l'hémisphère nord. Des augmentations généralisées des épisodes de fortes précipitations sont observées même dans les zones où les précipitations annuelles moyennes diminuent. Les observations montrent que certaines régions, en particulier l'Afrique, connaissent des tendances vers des périodes de sécheresses plus intenses et plus longues depuis 1950.

? La modification du ruissellement, du débit fluvial et de l'écoulement souterrain

Les changements dans les volumes des précipitations annuelles et les évènements extrêmes vont impacter le ruissellement et le taux de recharge des nappes d'eau souterraine. L'écoulement peut également être affecté par l'augmentation de l'évapotranspiration. La baisse de la disponibilité de la ressource en eau dans les régions qui connaîtront une baisse du ruissellement aura pour conséquence l'accroissement des conflits entre les différents usages de l'eau. Ces régions, qui connaissent déjà des pénuries, seront le plus fortement impactées, avec l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des sécheresses dans les zones arides, et des épisodes de fortes précipitations destructrices. Dans ces régions, les populations se rabattront sur les ressources en eau facilement accessibles, telles les puits privés, présents en grand nombre dans la ville de Garoua.

? L'augmentation des niveaux des mers

L'augmentation continue des températures atmosphériques s'est traduite par la fonte progressive des glaciers, la dilatation thermique de l'eau et par conséquent l'augmentation du niveau des mers, ce qui menace les villes côtières et les petites îles qui sont juste au-dessus ou au niveau de la mer. La moyenne globale du niveau de la mer a augmenté entre le 19e et le 20e siècle et continue encore. La distribution spatiale du changement n'est pas homogène.

76

L'autre impact du changement climatique est l'augmentation des catastrophes naturelles liées à l'eau. Au niveau mondial, le nombre de catastrophes par décennie provoquées par les crues continentales au cours de la période 1996-2005 a doublé par rapport à la période 1950-1980 et les pertes économiques ont été multipliées par 5. Ce qui a été le cas en 2008 dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord Cameroun. Il est prévu que les risques d'inondations augmentent notamment en Afrique tropicale. Si l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des catastrophes naturelles liées à l'eau peut être en grande partie attribuée au changement climatique, l'augmentation des pertes liées à ces catastrophes s'explique essentiellement par des facteurs socio-économiques qui contribuent à accroître la vulnérabilité des populations : croissance démographique, pauvreté, précarité, absence ou manque de planification et d'aménagement urbain, habitat informel, constructions en zones inondables, absence de systèmes de surveillance et d'alerte et de gestion des crises, exemple typique de la ville de Garoua. Avec les changements climatiques, les écosystèmes d'eau douce sont particulièrement menacés. Enfin, le réchauffement climatique entraînerait une augmentation de la demande en eau domestique, industrielle, touristique et pour l'irrigation.

III.5.2 : L'impact du climat sur l'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua

La ville de Garoua est connue pour son climat chaud. Les températures oscillent entre 28°C et 40°C. Les relevés météorologiques des 20 dernières années montrent qu'elle enregistre 1166 millimètres de précipitation annuelle. Son climat soudanien franc, se caractérise par six mois secs et six mois de pluie. Cette longue période sèche a des conséquences néfastes sur le cycle hydrologique. Durant les six mois de saison sèche, les fortes chaleurs qu'enregistre la ville se ressentent sur les cours d'eau, les puits, et les forages. Face à la chaleur et au taux de prélèvements élevés, les petites hauteurs d'eau (niveau piézométrique) dans les ouvrages tarissent (figures 17, 18, 19, 20, 21) tarissent. Ceci dès le mois de Décembre comme l'affirme les ménages enquêtés. A partir delà, tous les besoins en eau sont satisfaits à partir des rares ouvrages (mal répartis) ayant résistés à la sécheresse. L'accès devient concurrent et cause des discordes entre les populations. Les quartiers les plus touchés étant Poumpouré et Liddiré où le niveau piézométrique des puits est compris entre 0 et 2 mètres en saison sèche. Même si à Yelwa et Laindé on rencontre des niveaux piézométriques de plus de 4 mètres, il faut noter que très peu supporte la longue période sèche.

77

Figure 18: Diagramme ombrothermique de Garoua Source : climate-data.org

Source : enquête de terrain, Novembre 2016.

Figure 19: Profondeur du puits et niveau piézométrique à Yelwa en période sèche

78

Yelwa est le quartier qui présente le plus grand niveau piézométrique (5,5 m) en saison sèche. Malheureusement, ses populations se plaignent comme tous les autres du tarissement des ouvrages. On y note aussi des puits de grandes profondeurs associées à de très petites quantités d'eau, une conséquence directe de l'assèchement prolongé.

Source : enquête de terrain, Novembre 2016.

Figure 20: Profondeur du puits et niveau piézométrique à Liddiré en période sèche

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Figure 21: Profondeur du puits et niveau piézométrique à Laindé en saison sèche

79

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Figure 22: Profondeur des puits et niveau piézométrique à Poumpouré en saison sèche

Source : Extrait des données sur les puits et forages du PNDP

Figure 23 : Profondeur des forages et niveau piézométrique de Garoua

On constate que très peu de forages ont assez d'eau pour satisfaire les ménages en saison sèche. A partir du mois de janvier, les habitants se tournent vers les réserves des mayos pour satisfaire la totalité de leur besoin en eau. En effet, le lit de ces derniers est recouvert

80

d'une gigantesque couche de sable au fond de laquelle se trouve une mince couche d'eau. Les riverains creusent ainsi le lit des mayos de part et d'autre pour y accéder tel qu'illustré par les photos 26 et 27 ci-dessous. La figure 22, illustre le poids des différentes contraintes faisant obstacles à l'approvisionnement en eau des ménages.

Figure 24 : Poids des différentes difficultés d'approvisionnement en eau Source : enquête de terrain, Novembre 2016

Tableau 19 : Diversité des difficultés d'approvisionnement en eau par quartier

Quartier Difficultés

Laindé

Liddiré

Poumpouré

Yelwa

Effec
tif

Pourcen tage

Effec
tif

Pourcen tage

Effec
tif

Pourcen
tage

Effec
tif

Pourcen
tage

Coût de l'eau

13

12,5 %

8

24,2 %

6

37,5 %

16

50 %

Pénurie :
coupures,
tarissement

11

27,5 %

8

24,2 %

1

6,2 %

6

18,7 %

Insuffisance
des points
d'eau

11

27,5 %

11

33,4 %

4

25 %

3

9,4 %

Distance au
point d'eau le
plus proche

5

32,5 %

6

18,2 %

5

31,3 %

7

21,9 %

Total

40

100 %

33

100 %

16

100 %

32

100 %

Source : enquête de terrain, Novembre 2016

81

Figure 25: Coût de l'eau potable en fonction des sources d'approvisionnement Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Du tableau ci-dessus, il ressort que les ménages se plaignent principalement du coût de l'eau potable (50% des ménages enquêtés), de l'insuffisance des points d'eau collectif (9,4%), de la distance élevée au point d'eau potable le plus proche (21,9%) et des pénuries (18,7%). Associé à la vétusté du matériel de production, à l'influence négative du climat sur la ressource et à l'accroissement démographique, l'hypothèse 2 de départ est vérifiée.

Source: Enquête de terrain, Janvier 2017 Photo 26: Activité dans le lit du mayo

82

Source: Enquête de terrain, Janvier 2017

Photo 27 : Riverain buvant l'eau du mayo

La photo 26 présente un mayo complètement sec. Dans les environs les puits le sont aussi. Les populations pour leur différents besoins en eau, creusent le lit des mayos (A), afin d'obtenir une petite couche d'eau (B) pour le linge (D). L'assiette (C) est utilisée pour collecter cette eau « précieuse ». La photo 27, présente un mayo dont le lit (A) est creusé ; la fine couche d'eau (B) obtenue, est directement consommée par les riverains (C) ou rempli dans un récipient (D) et ramenée dans les domiciles.

Conclusion

En définitive, il s'agissait dans ce chapitre d'exposer les difficultés d'approvisionnement en eau en général et en eau potable en particulier dans la ville de Garoua. Il ressort de l'analyse que, suite à la distribution disproportionnée des points d'eau potable, certains ménages doivent effectuer plusieurs kilomètres à pied sous la chaleur ardente pour ramener de l'eau potable dans leurs domiciles. Une tâche épuisante conférée aux femmes et aux enfants. La production de l'eau potable par la société fermière régresse suite à l'accroissement démographique, l'accroissement du nombre d'abonnés et à la vétusté des installations. Enfin, les contraintes climatiques renforcent la situation de pénurie d'eau obligeant les habitants à consommer une eau issue des sources douteuses. Au regard de la diversité des difficultés d'approvisionnement en eau dans la ville, les sources alter

adoptées par les ménages sont-elles sûres ? Sinon quelles en sont les répercutions sanita

CHAPITRE IV : QUALITE DE L'EAU ET

IMPACT SANITAIRE DANS LA VILLE

DE GAROUA

84

Introduction

L'eau est un écosystème qui renferme une diversité d'organismes vivants dont certains sont dangereux pour la santé humaine. Il existe une multitude de paramètres définissant la qualité de l'eau : physico-chimiques, organoleptiques, microbiologiques. Nous avons pour cette étude, retenu les paramètres physico-chimiques. Car, in situ, à l'issue des mesures, ils peuvent statuer sur la qualité de l'eau. Il s'agira dans ce chapitre d'étudier la qualité de l'eau utilisée dans la ville, et ensuite analyser les répercussions de la consommation de cette eau sur la santé des populations.

IV.1 - LES NORMES INTERNATIONALES DE LA QUALITE DE L'EAU

Des règles universelles ont été établies et servent de référence dans l'évaluation de la qualité des eaux.

IV.1.1 : Les paramètres physico-chimiques

Les paramètres physicochimiques sont évalués à travers la conductivité, la température, le potentiel hydrogène.

IV.1.1.1 : La conductivité

La conductivité mesure la capacité de l'eau à conduire le courant électrique et renseigne sur les zones de mélange ou d'infiltration. Elle permet d'apprécier le degré de minéralisation de l'eau dans la mesure où la plupart des matières dissoutes dans l'eau se trouve sous forme d'ions. Sa variation permet de suivre le degré de pollution chimique (par les éléments dissouts). Plus la charge en ions dissouts est importante, plus la conductivité est élevée, et plus la qualité de l'eau est médiocre. La minéralisation peut entrainer un goût salé. Elle est fortement liée à la température, car varie en fonction de la fluctuation de celle-ci. L'OMS ne fixe pas des seuils limites, mais l'EU fixe le niveau guide à 400 uS/cm.

En se référant à cette classification, les puits produisent les eaux de qualité variable dans la ville de Garoua. La qualité de l'eau est fortement détériorée par le mode d'occupation de l'espace où puits et toilettes se côtoient. Elle l'est aussi par le mode d'assainissement (ordure ménagère, évacuation des eaux usées) précaire et l'absence d'entretien des ouvrages. Dans l'ensemble, Liddiré et Yelwa sont les quartiers où les eaux de puits présentent pour la majorité, une minéralisation importante. La conductivité des eaux y est supérieure à 1000 uS/cm, ce qui traduit la présence de nombreux éléments chimiques dissouts néfastes pour la santé humaine.

85

Tableau 20 : Classification de l'eau en fonction de la conductivité

Conductivité (uS/cm)

Minéralisation

Qualité de l'eau

C < 100

Très faible

Excellente

100 < C < 200

Faible

Excellente

200 < C <400

Peu accentué

Excellente

400 < C < 600

Moyenne

Bonne

600 < C <1000

Importante

Utilisable

C > 1000

Excessive

Utilisable

Source: Djeuda et al. (2001)

Ceci peut être imputable comme ci-dessus mentionné au mode d'occupation de l'espace et au système d'assainissement comme l'illustrent les photos 30, 31, 32 et 33. Ensuite, à Laindé et à Poumpouré, les eaux sont en majorité de qualité excellente ; c'est-à-dire que la minéralisation y va de très faible à peu accentuée. On y note cependant des eaux ayant une minéralisation excessive (conductivité supérieure à 1000 uS/cm).

A plus grande échelle (dans la ville entière), on constate que même les forages produisent des eaux de qualité variable. Ces dernières sont influencées par la nature des sols traversés et les activités déployées sur le site. Les eaux de forage de bonne qualité

(30 uS/cm Conductivité 400 uS/cm) se trouvent à : Ngourore, Ouro Lawane, Hodango ; ensuite : Perma, Soumpa et enfin : Djalingo maïdadi, Douli Lakaré, Bikdi, Ngorore, Ngargou. Les eaux ayant une minéralisation importante et dont de mauvaise qualité (600 uS/cm conductivité > 1000uS/cm) sont répandues de part et d'autre dans la ville: Waourou ndao,

Carrière, Garoua-ville, Bockle, Sangueré.

86

Tableau 21 : conductivité comparée des eaux de quelques puits dans les quartiers enquêtés

LIDDIRE

LAINDE

YELWA

POUMPOURE

Coordonnées géographiques

Valeurs

en uS/cm

Coordonnées géographiques

Valeurs en uS/cm

Coordonnées géographiques

Valeurs en uS/cm

Coordonnées géographiques

Valeurs en uS/cm

9.30230

13.40407

1971

9.33935

13.41941

910

9.3002

2

13.39235

1122

9.33217

13.41601

1246

9.30203

13.40427

1617

9.33957

13.41913

945

9.2992

1

13.39147

458

9.33201

13.41624

1326

9.30220

13.40397

1438

9.33973

13.41904

1002

9.2991

4

13.39169

525

9.33144

13.41641

217

9.30204

13.40427

1219

9.34040

13.41885

1100

9.2986

9

13.39162

451

9.33129

13.41668

152

9.30193

13.40399

1187

9.34413

13.41927

1253

9.2975

4

13.39241

767

9.33143

13.41667

732

9.30214

13.40375

1310

9.34413

13.41947

1298

9.2958

9

13.39355

796

9.33151

13.41679

92

9.30172

13.40339

1219

9.34432

13.41919

1427

9.2960

6

13.39382

1560

9.33134

13.41685

82

9.30145

13.40391

1096

9.34464

13.41979

864

9.2956

6

13.39345

878

9.33098

13.41669

797

87

LIDDIRE

LAINDE

YELWA

POUMPOURE

Coordonnées géographiques

Valeurs en uS/cm

Coordonnées géographiques

Valeurs en uS/cm

Coordonnées géographiques

Valeurs en uS/cm

Coordonnées géographiques

Valeurs en uS/cm

9.30232

13.40382

2300 mS/cm

9.34493

13.41931

774

9.29572

13.39382

1375

9. 33075

13.41678

227

9.30463

13.40309

1384

9.34498

13.41984

314

9.29571

13.39459

1643

9.33078

13.41652

1902

9.30281

13.40415

1582

9.34526

13.41992

234

9.29482

13.39212

1656

9.33084

13.41632

207

9.30402

13.40440

1763

9.34518

13.41950

360

9.29246

13.38982

1530

9.33098

13.41655

238

9.30436

13.40431

1600

9.34542

13.41969

220

9.29229

13.38993

1536

9. 33062

13.41594

191

9.30449

13.40434

2012

9.34546

13.42018

228

9.29197

13.38994

907

9.33058

13.41605

317

9.30501

13.40461

1858

9.34574

13.41947

190

9.29137

13.38905

1288

9.33081

13.41596

202

9.30514

13.40463

2027 mS/cm

9.34 599

13.41949

203

9.29140

13.38880

1899

9.33077

13.41572

228

9.30542

13.40470

2006 mS/cm

9.34630

13.41947

304

9.29080

13.38789

1057

9.33080

13.41542

206

9.30544

13. 40457

2014 mS/cm

9.34662

13.41966

633

9.29115

13.38755

1208

9.33084

13.41552

261

9.30565

13.40481

1914

9.34605

13.42021

262

9.29132

13.38710

2031

9.33154

13.41494

562

9.30579

13.40483

1814

9.34896

13.42213

1088

9.29099

13.38688

2036

9.33187

13.41472

604

88

Figure 26: Conductivité des eaux de forage

89

Tableau 22 : Récapitulatif de la conductivité dans les quartiers enquêtés

Quartiers

Conductivité

Laindé

Liddiré

Poumpouré

Yelwa

Total

Nbre de puits

Nbre de puits

Nbre de puits

Nbre de puits

82 - 399 uS/cm

13

0

13

0

26

399 - 716 uS/cm

4

3

3

4

14

716 - 1033 uS/cm

10

0

3

4

17

1033 - 1350 uS/cm

7

5

2

6

20

1350 - 1667 uS/cm

1

5

0

8

14

1667 - 1984 uS/cm

2

7

1

2

12

1984 - 2301 uS/cm

0

6

0

3

9

Total

37

26

22

27

112

Source : Enquête de terrain, 2016

La conductivité dans les quartiers enquêtés est résumée dans le tableau ci-dessus. Il ressort de ce tableau que la conductivité moyenne des eaux est de 1027,3 uS/cm. En se référant à la classification des eaux en fonction de la conductivité faite par Djeuda et al. (2001), nous pouvons conclure qu'elles sont excessivement minéralisées, indiquant ainsi la présence en grande quantité d'éléments chimiques nocifs pour la santé humaine. Ce qui permet de vérifier l'hypothèse 3 sur l'usage des eaux de mauvaise qualité.

IV.1.1.2 : La température

La température est un paramètre qui influence la solubilité et la dissolution des sels, la solubilité des gaz, le pH et la conductivité électrique. Elle peut permettre d'avoir les informations sur l'origine de l'eau. Nya (2014) affirme que l'élévation de la température est un facteur d'augmentation des bactéries dans l'eau et entraîne des problèmes de saveur, couleur et corrosion. Alors que la baisse des températures entraîne une diminution de l'efficacité dans le traitement comme la désinfection. Suivant les règles fixées par l'OMS (1994), l'eau est :

- Excellente si sa température varie entre 20 et 22°C

90

- Passable si elle se situe entre 22 et 25°C

- Médiocre lorsqu'elle est comprise entre 25 et 30°C

- A une température supérieure à 30°C, on parle de pollution excessive

La ville de Garoua étant une zone sahélienne où les températures sont très élevées, il devient difficile de voir les zones où la norme établie par l'OMS soit satisfaite. D'après cette norme, Poumpouré et Liddiré sont les quartiers où les eaux de puits sont de qualité médiocre avec des températures comprises entre 25 et 30°c. A l'opposé, les eaux de Yelwa et Laindé sont excessivement polluées car ayant des températures supérieures à 30°c.

A l'échelle de la ville, la majorité des eaux de forages sont excessivement polluées avec des températures supérieures à 30°c. Seuls quelques quartiers possèdent des eaux de qualité médiocre (25°c < température < 30°c) ; il s'agit de Ngorore, Ngargou, Bockle et Ouro Lawane. La prise en compte simultanée de tous ces paramètres identifie Liddiré comme zone à risque, car les valeurs de la température et de la conductivité y sont largement supérieures aux normes préétablies.

Tableau 23: Température comparée des eaux des puits dans les quartiers enquêtés

91

LAINDE

LIDDIRE

YELWA

POUMPOURE

Coordonnées géographiques

Valeurs en °c

Coordonnées géographiques

Valeur en °c

Coordonnées géographiques

Valeurs en °c

Coordonnées géographiques

Valeurs en °c

9,33935

13,41941

30

9.30230

13.40407

29

9.30022

13.39235

31,6

9.33217

13.41601

28,8

9,33957

13,41913

29,4

9.30203

13.40427

28,3

9.29921

13.39147

33,1

9.33201

13.41624

28,5

9,33973

13,41904

30,2

9.30220

13.40397

29,5

9.29914

13.39169

33,4

9.33144

13.41641

29,7

9,34040

13,41885

30,6

9.30204

13.40427

30,3

9.29869

13.39162

33,7

9.33129

13.41668

28,7

9,34413

13,41927

30,9

9.30193

13.40399

29,1

9.29754

13.39241

33,4

9.33143

13.41667

27,6

9,34413

13,41947

30,9

9.30214

13.40375

29,5

9.29589

13.39355

34,7

9.33151

13.41679

28,4

9,34432

13,41919

30,5

9.30172

13.40339

29,3

9.29606

13.39382

33

9.33134

13.41685

28,5

9,34464

13,41979

31,2

9.30145

13.40391

29,8

9.29566

13.39345

29,6

9.33098

13.41669

27,9

9,34493

13,41931

30,8

9.30232

13.40382

29,2

9.29572

13.39382

29,3

9. 33075

13.41678

29,2

9,34498

13,41984

33,2

9.30253

13.40393

 

9.29571

13.39459

29,8

9.33078

13.41652

28,3

9,34526

13,41992

30,9

9.30281

13.40415

29,9

9.29482

13.39212

30

9.33084

13.41632

28,8

9,34518

13,41950

30,1

9.30402

13.40440

29,4

9.29246

13.38982

30,6

9.33098

13.41655

29,1

9,34542

13,41969

31,2

9.30436

13.40431

29,7

9.29229

13.38993

30,3

9. 33062

13.41594

28,3

9,34546

13,42018

30,2

9.30449

13.40434

28,7

9.29197

13.38994

30,4

9.33058

13.41605

29

92

LAINDE

LIDDIRE

YELWA

POUMPOURE

Coordonnées géographiques

Valeurs en °c

Coordonnées géographiques

Valeur s en °c

Coordonnées géographiques

Valeurs en °c

Coordonnées géographiques

Valeurs en °c

9,34574

13,41947

30,6

9.30501

13.40461

29,4

9.29137

13.38905

32,1

9.33081

13.41596

28,5

9,34 599

13,41949

30,8

9.30514

13.40463

29,1

9.29140

13.38880

30,4

9.33077

13.41572

28,4

9,34630

13,41947

30,7

9.30542

13.40470

29,7

9.29080

13.38789

31

9.33080

13.41542

29,1

9,34662

13,41966

29,1

9.30544

13. 40457

29,5

9.29115

13.38755

30,9

9.33084

13.41552

29,1

9,34605

13,42021

30,1

9.30565

13.40481

30,5

9.29132

13.38710

30,6

9.33154

13.41494

30,8

9,34896

13,42213

30,9

9.30579

13.40483

29,6

9.29099

13.38688

30,7

9.33187

13.414721

29,2

9,34929

13,42215

 

9.30589

13.40497

29,2

9.29090

13.38709

31,1

9.33186

13.41499

30

9,35042

13,42243

30,4

9.30597

13.40491

29,8

9.29194

13.38778

31,1

9.33208

13.41508

29,1

9,35062

13,42255

30,9

9.30611

13.40522

29,6

9.29181

13.38748

30,2

 
 
 

9,35154

13,42262

30,2

9.30538

13.40532

29,3

9.29946

13.38262

31,5

 
 
 

9,35241

13,42236

32,1

9.30282

13.40434

 

9.30004

13.39306

30,8

 
 
 

93

IV.1.1.3 : Le potentiel hydrogène

La connaissance du niveau de concentration des ions sur les ressources en eau se réfère à la notion de pH. Il va déterminer l'acidité, l'alcalinité et la neutralité des solutions. C'est un paramètre qui caractérise un grand nombre d'équilibre physico-chimique et dépend de multiples facteurs parmi lesquels l'origine de l'eau et la nature des sols traversés. A partir du pH, on peut classer les eaux de la manière suivante :

Tableau 24 : Interprétation du pH

Valeurs du PH

Interprétation

PH < 7

Acide

PH = 7

Neutre

PH > 7

basique

Source: OMS (2004)

C'est un paramètre à surveiller, car un pH acide peut provoquer des corrosions sur les tuyauteries métalliques pouvant conduire à une augmentation des concentrations de certaines substances métalliques dans l'eau comme le plomb. De plus, un pH basique favorise une diminution de l'efficacité de la désinfection de l'eau au chlore. De même, celui peu élevé peut causer une coloration de l'eau et lui donner une saveur amère. Même si certaines valeurs sont comprises dans les seuils proposés par l'OMS (6.5<pH<8.5), la grande partie de la ville présente un pH acide. On note aussi des quartiers ayant un pH basique comme illustré à la figure 25. Ce qui requiert la mise en place d'autres méthodes de traitement de l'eau.

IV.1.2 : Les paramètres organoleptiques

Les propriétés organoleptiques de l'eau font référence à la sensation bonne ou mauvaise que l'on peut ressentir en reniflant ou en buvant de l'eau : couleur, odeur ou saveur. En d'autres termes, ils désignent les substances qui peuvent impressionner les organes sensoriels : goût, arôme, texture. Les odeurs sont généralement causées par la présence dans l'eau, des substances relativement volatiles pouvant être organiques ou inorganiques. Plusieurs paramètres peuvent alors affecter la qualité organoleptique, à savoir l'ammonium, le chlore, les nitrates et les nitrites.

La photo 28, présente une eau colorée (B) issue d'un puits communautaire (A), dont la corde (C) servant au puisage traîne à même le sol. On se rend compte que certains puits même dotés d'outils de protection contre la pollution ne produisent pas de l'eau de bonne qualité. Cet ouvrage qui dessert un grand nombre de ménages peut devenir un facteur de propagation des agents pathogènes,

94

qui mettent à mal la santé des populations riveraines. La photo 29 présente un puits mal entretenu, envahi par des algues (A) et des débris solides (B). Il est courant de rencontrer ce genre d'ouvrage dans les quartiers précaires de la ville de Garoua.

Planche 8 : Eau turbide

Source: Enquête de terrain, Janvier 2017

Photo 28 : Eau d'un puits communautaire colorée Photo 29 : Puits couvert d'algues

IV.1.3 : Paramètres microbiologiques

Les principaux paramètres recherchés dans les analyses bactériologiques définies par l'OMS sont : les coliformes et les streptocoques fécaux. Les coliformes fécaux sont des éléments pathogènes liés à la pollution fécale de l'eau et très dangereuses pour la santé, raison pour laquelle, l'OMS fixe à zéro le taux maximal.

Tableau 25 : Extrait des normes de qualité bactériologique de l'eau

paramètres

Normes CDE

 

Normes OMS

 

Escherichia Coli

 

< 20 UFC/ml

 

0

Coliformes

 

< 20 UFC/ml

 

0

Streptocoques fécaux

 

< 20/ml

 

0

Staphylocoques pathogènes

 

< 20 UFC/ml

 

0

Salmonelles

absentes

 

Absentes

 

Source: Keyetat (2014)

95

Figure 27: pH des eaux de forage

96

IV.2: LES SOURCES DE POLLUTION

IV.2.1 : La pollution par les latrines et les eaux sales

Dans la ville de Garoua, l'occupation anarchique de l'espace laisse entrevoir une forte pollution des eaux. Une pollution due à la proximité des fosses sceptiques le plus souvent traditionnelles dans les quartiers populaires. La disposition des « saré » dans certains quartiers à l'instar de Yelwa et Liddiré se présente en véritables labyrinthes. Les fosses sceptiques situées à l'arrière d'une concession sont en réalité devant le puits du voisin. L'eau est ainsi polluée depuis la nappe par percolation et circulation souterraine. Plus fréquent encore, dans certains secteurs, les eaux issues des toilettes et celles des activités ménagères sont canalisées dans les ruelles de desserte. Le mélange donne un liquide noirâtre qui par infiltration va infecter la nappe souterraine exposant la population à de graves dangers sanitaires. D'après une étude faite à Yaoundé, l'Institut National de la Statistique du Cameroun et l'Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles d'Allemagne (2013), constatent que le mode d'évacuation des eaux usées agit plus sur la prévalence des maladies hydriques que sur celle des maladies non hydriques.

Source: Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 30 : Proximité d'un puits et des toilettes à Liddiré

97

Source: Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 31: Proximité d'un puits et des toilettes à Poumpouré

La photo 30 présente un puits (B) situé en aval d'une toilette traditionnelle (A) avec un vieux pneu comme margelle et une vieille tôle (C) utilisée comme couvercle. Le petit canal (D) est le lieu où descendent les eaux issues des toilettes corporelles. La proximité avec le puits et surtout sa position (en aval) rend cette eau impropre à l'utilisation. La photo 31, montre un puits (C) situé à moins de deux mètres des toilettes (A et B) à Poumpouré.

Source: Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 32 : Canalisation des eaux usées sur la voie de desserte à Yelwa

98

La photo 32 illustre, une canalisation (A) des eaux sales dans une ruelle de Yelwa. Les eaux (B) s'écoulent dans la rue lorsque la petite fosse est pleine. C'est un facteur de prolifération des moustiques responsables du paludisme dont bon nombre de ménages en souffrent.

IV.2.2 : La pollution anthropique

La pollution anthropique découle de la mauvaise qualité des récipients d'extraction, des conditions de transport, des méthodes de conservation, de l'usage des gobelets communs dans les canaris. On y ajoute les objets solides présents à l'intérieur des puits. La présence de ces objets solides est imputable aux enfants et à l'absence d'entretien des ouvrages. Le périmètre herbeux et boueux des ouvrages dans lequel jonchent les récipients d'extraction sont autant de moyens de contaminations de l'eau à la source. La photo 33 illustre un puits (C) dans un environnement herbeux (A) et boueux (B, B') à Laindé.

Source: Enquête de terrain, Novembre 2016 Photo 33 : Un puits non entretenu à Laindé

L'état du récipient peut contaminer l'eau au cours du transport ou même à domicile. Quelque soit la méthode utilisée pour la désinfection, l'effet serait nul si la manipulation et le stockage ne sont pas adéquats. Ngnikam et al. (2007) ont identifié trois facteurs pouvant détériorer la qualité de l'eau en relation avec les récipients: la durée de stockage, la nature et l'origine du récipient. Dans la ville, les canaris sont munis d'objets non hygiéniques comme couvercles et

99

sont dotés d'un gobelet unique commun, constituant un facteur de dissémination des agents pathogènes. Une personne peut par ce moyen, contaminer plusieurs dizaines d'individus en un seul jour.

L'absence de systèmes de collecte des déchets et de systèmes d'assainissement conduisent les populations à transformer les rigoles en véritable dépotoir. Les amas d'ordures et déchets de toutes sortes associés à l'eau de couleur noirâtre constituent une source de pollution (par percolation) des eaux, surtout de la nappe superficielle qui alimente les puits. C'est aussi le lieu d'hébergement des moustiques responsables de nombreuses maladies dans la ville de Garoua. La photo ci-dessous traduit le cas de Liddiré.

Source: Enquête de terrain, Novembre 2016

Photo 34: Obstruction des voies de canalisation des eaux à Liddiré

Nous avons ci-dessus, l'obstruction d'une voie de canalisation des eaux (A) par des déchets solides (B) jetés par les populations. Cette urbanisation anarchique entraîne une forte pollution anthropique des eaux. Ces dernières ont des fortes teneurs en nitrate, des conductivités élevées et la corrélation linéaire positive entre les deux variables (teneur en nitrate et conductivité) confirment l'impact nocif de l'urbanisation sur les ressources en eau comme l'illustre la figure 26.

100

Source : BGR, Janvier 2017

Figure 28: Corrélation entre les teneurs en nitrate et la conductivité électrique des eaux

Les nitrates sont en réalité des éléments du cycle de l'azote dans la nature. Issus de la nitrification de l'azote, ils sont indispensables aux plantes car améliorent leurs rendements. D'après André Mariotti, les niveaux naturels en nitrate dans les eaux souterraines sont très faibles (10mg/l). Mais leur concentration augmente avec les activités humaines. Les sources de nitrate dans les eaux souterraines sont : l'agriculture et l'élevage, l'industrie, et enfin les effluents domestiques.

Les productions agricoles sont dépendantes de la quantité de matière azotée présente dans le sol. C'est pourquoi les agriculteurs ont recours à des doses massives de fertilisants azotés pour augmenter les rendements agricoles. Le secteur de l'élevage y contribue également ; l'intensification de l'activité complique d'avantage la gestion, le stockage et l'élimination des déjections animales, productrices de nitrate.

Les origines industrielles sont principalement dues aux déchets organiques rejetés par les égouts ou épandus sur le sol. Ils libèrent d'importantes quantités de nitrate suite aux réactions chimiques. Ces nitrates peuvent ensuite être entrainés dans les rivières ou dans les nappes d'eau souterraines.

Quant aux origines domestiques, elles sont dues à l'assainissement précaire. En effet la proximité des puits et latrines surtout traditionnelles entraine une pollution de la ressource en eau par les nitrates. Dans les quartiers précaires, les latrines sont construites sans protection des parois, ce qui entraine une pollution par infiltration. De même le système tout à l'égout contribue aussi fortement à cette pollution.

101

Du fait de la transformation des nitrates dans l'organisme en nitrite, puis en nitrosamines cancérogènes qui peuvent être mortelles pour les enfants, il importe de limiter leur utilisation pour la conservation des produits alimentaires d'une part, et d'autre part, proscrire l'usage d'engrais azotés dans l'agriculture ; surtout dans les bassins versants servant de réservoir d'eau potable.

Source : https://www.lenntech.fr/eaux-souterraines/nitrates Figure 29 : Origine des nitrates dans les eaux

IV.3 : LES REPERCUSSIONS SANITAIRES DE LA CONSOMMATION DE L'EAU DANS LA VILLE DE GAROUA

L'eau est le milieu de vie de certains micro-organismes invisibles à l'oeil nu dont la présence en grand nombre est dangereuse pour la santé. De nombreuses maladies dues à la consommation des eaux arrachent la vie à des millions d'individus surtout dans les pays en développement. Garsen (1989) propose de classifier les maladies hydriques en deux catégories : la première dénommée « Waterborne » regroupe les maladies causées par un agent pathogène qui utilise l'eau comme habitat principal pendant une période de sa vie. On peut citer : le paludisme, le Chikungunya, la fièvre jaune... La deuxième appelée « Waterbased deseases » sont des maladies dites d'infections intestinales ou parasitaires directement liées à la qualité de l'eau. Ce sont les diarrhées, la typhoïde, la dysenterie, la gale, le choléra... Nous avons obtenu les données sur le paludisme et la typhoïde dans les trois centres de santé à savoir, le CSI de Liddiré, le CSI de Poumpouré et le CMA de Laindé. Pour

102

le reste nous avons été envoyés à la DRSP de Garoua ; seulement, les données y sont archivées par arrondissement et non par quartier comme nous l'aurions souhaité.

Tableau 26 : Principales maladies hydriques et leurs agents pathogènes

Origine

Maladies

Agents pathogènes

Parasitaire

Dysenterie amibienne Gastro-entérites

Entemoeba histolyca Giardia lamblia

Cryptosporiduim parvum

Bactérienne

Fièvres typhoïdes et paratyphoïde Dysenterie bacillaire

Cholera

Gastro-entérite

Salmonella typhi

Salmonellose

Vibrio cholera

Shigellose

Ascherichia coli entérotoxinogène

Campylobacter jejuni

Virale

Hépatite A et E Poliomyélite Gastro-entérites

Virus hépatite A et B Virus poliomyélite Entérovirus Rotavirus Calicivirus....

Source: Haslay et Leclerc (1993)

IV. 3.1 : La dysenterie ou syndrome dysentérique

D'après Aubry et Bernard-Alex (2016), c'est une infection touchant l'intestin grêle dont les symptômes sont des diarrhées fréquentes, parfois hémorragiques. On distingue la dysenterie amibienne et celle bacillaire. La première est causée par des bactéries comme Campylobacter jejuni, Shigellose, tandis que la deuxième est causée par un parasite nommé Entamoeba histolytica. Le risque d'être contaminé est élevé si l'eau à usage domestique n'est pas séparée des eaux sales. Les aliments, les fruits et les mains peuvent devenir des agents de contamination s'ils sont lavés avec de l'eau infectée. D'après les données de la Délégation Régionale de la Santé Publique de Garoua, c'est la dysenterie bacillaire ou bactérienne qui sévit dans la ville. Suivant les données issues de la surveillance des « MAPE », les cas de dysenterie bacillaires dans la ville de Garoua datent de 2010 à 2011 avec 11 et 20 cas respectivement. Les enquêtes auprès des ménages indiquent que 9,4% de notre population ont souffert de la dysenterie telle que l'indique la figure 30.

103

IV.3.2 : Fièvre typhoïde ou fièvre entérite

Selon l'Agence pour une Vie de Qualité (2016), la typhoïde est une infection provoquée par la bactérie Salmonella typhi. Elle se transmet par l'eau ou par les aliments souillés. Chaque année, elle infecte des millions de personnes dans les pays du Sud. Sans traitement, 10 à 16% des personnes infectées en meurent. C'est une maladie dangereuse car les symptômes apparaissent une à deux semaines après l'infection. Ses dangers principaux restent, la perforation de l'intestin, ensuite l'introduction des bactéries dans la circulation sanguine. Et enfin, l'introduction des bactéries dans les poumons ou dans l'enveloppe du cerveau. La figure 27 traduit la présence permanente de cette infection à Liddiré où du mois d'Octobre 2015 à Octobre 2016, 1527 cas ont été diagnostiqués.

Source : CSI de Kotta Liddiré

Figure 30: Prévalence de la typhoïde au CSI de Liddiré

Cette infection est l'une des plus redoutées par les populations des quartiers enquêtés et surpasse souvent le paludisme comme le montre le tableau 27. On remarque dans le quartier que, d'octobre 2015 à octobre 2016, le paludisme dont souffre les habitants des quartiers précaires sévit quelque soit la saison. Sèche ou humide, il fait des ravages au sein de la population. La typhoïde quant à elle, se répand plus durant la saison humide.

104

Tableau 27 : Prévalence comparée de la typhoïde et du paludisme à Liddiré

Mois

Nombre de cas de Paludisme

Nombre de cas de Typhoïde

Octobre 2015

129

167

Novembre 2015

159

155

Décembre 2015

84

84

Janvier 2016

149

59

Février 2016

82

58

Mars 2016

79

63

Avril 2016

52

101

Mai 2016

64

93

Juin 2016

145

103

Juillet 2016

146

119

Aout 2016

163

136

Septembre 2016

96

170

Octobre 2016

117

219

Total

1465

1527

Source: CSI de Kotta Liddiré

Source : CSI de Kotta Liddire

Figure 31: Prévalence de la typhoïde et paludisme à Liddiré

IV.3.3 : Le paludisme

Dans les quartiers précaires, l'environnement insalubre et les eaux usées stagnantes sont propices au développement des moustiques. Cela nous conduit à présenter les maladies qualifiées de « waterborne » dont les vecteurs se développent dans un environnement malsain à l'instar du paludisme. Pour l'Association Française des Enseignants de Parasitologie et Mycologie (2014), c'est une infection parasitaire transmise par les moustiques du genre

105

Anophèle. Il est transmis aux êtres humains par quatre espèces de parasite Plasmodium à savoir : P. falciparum (le plus dangereux), P. vivax, P. ovale, et P. malariae. On peut le contracter par une piqure de moustiques infectés, par une transfusion sanguine d'une personne infectée ou encore de la mère au foetus pendant la grossesse. D'après Santé Chez Nous (2017), en 2015, on comptait 214 millions de cas de paludisme dans le monde. C'est d'ailleurs la maladie la plus répandue dans les quartiers enquêtés avec un taux de 39,6% conformément à la figure 30. Les données cliniques montrent aussi un fort taux de prévalence de paludisme (4248 cas recensés) chez les enfants et les femmes enceintes dans trois centres de santé.

Tableau 28: Prévalence du paludisme dans trois centres de santé de Garoua en 2015

Institutions sanitaires

Ages

Femmes enceintes

Total

Inférieur à 5ans

Supérieur à 5 ans

CSI de Kotta Liddiré

246

822

67

1135

CMA de Laindé

728

1465

152

2345

CSI de Poumpouré

274

436

58

768

Total

1248

2723

277

4248

Source: CMA de Laindé

Source : CSI de Liddiré

Figure 32 : Prévalence du paludisme à Liddiré

IV.3.4 : La diarrhée.

Selon Emmanuel Mas (2014), UNICEF (2014), c'est une infection gastro-intestinale

qui présente deux variantes : les diarrhées aigues et les diarrhées chroniques. Elle est causée

106

par l'absence et/ou l'insuffisance de l'eau de qualité pour la consommation. Elle représente une menace chez les sujets fragiles : nourrissons, enfants, personnes âgées. C'est d'ailleurs la principale cause de mortalité et de morbidité chez les enfants de moins de cinq ans dans les pays pauvres. Le type le plus répandu dans la ville de Garoua est la diarrhée sanguinolente d'après les données issues de la surveillance des MAPE. Le choléra et la diarrhée sont très liés ; en effet, c'est en 2014, année du second épisode de choléra que la prévalence de la diarrhée est au maximum dans la ville de Garoua. En cas de pénurie d'eau, les populations font face de façon simultanée, à ces redoutables pathologies. 31,2% de notre population enquêtée affirment avoir souffert de Diarrhée comme l'atteste la figure 30.

IV.3.5 : Le choléra

C'est une infection bactérienne de l'intestin grêle qui peut provoquer une diarrhée aiguë et une déshydratation intense (Quilici, 2003). Elle se manifeste selon l'OMS (2016) par d'intenses diarrhées liquides qui vident l'organisme de son eau, de ses sels et de ses minéraux. La bactérie responsable, le Vibriocholerae s'installe à peu près partout où le manque d'hygiène lui permet d'infecter les humains, qui semblent être son seul hôte. Elle se transmet en général par une eau contaminée par les selles humaines, par l'ingestion d'aliments contaminés (fruits et crustacés). Les données de la DRSP de Garoua indiquent que la ville a connu 99 cas en 2016.

IV.3.6 : Les démangeaisons cutanées ou gales

L'utilisation des eaux chargées de substances nocives pour la toilette corporelle est souvent source de gale dont le signe est l'éruption papuleuse de la peau (Saïdou Touré, 2010). Elle se traduit par une démangeaison du corps. D'après Aubry (2005), Plenck (2005), la gale est une maladie cutanée et contagieuse causée par un parasite microscopique appelé Sarcoptes scabiei. Il s'installe dans les couches supérieures de la peau. La contagion nécessite un contact direct avec une personne contaminée et la dissémination est favorisée par un manque d'hygiène. Les centres de santé ne disposent pas de données sur la démangeaison. Cependant, 5,2% de notre échantillon se plaignent des démangeaisons cutanées à la suite de l'usage des eaux de puits pour la toilette corporelle.

107

Source : enquête de terrain, Novembre 2016

Figure 33: les différentes maladies hydriques dans les quartiers enquêtés

En somme, l'évaluation de la qualité de l'eau dans la ville de Garoua révèle l'existence des zones à risque, où les seuils limites des paramètres physicochimiques sont largement dépassés (Liddiré, Yelwa...). De plus la conductivité moyenne des eaux dans les quartiers enquêtés (1027 uS/cm) nous indique qu'elles sont chargées de matières dissoutes néfastes pour la santé humaine. Dès lors, les ravages causés par les maladies hydriques (paludisme, diarrhée, typhoïde, dysenterie, maladie de la peau...) sont la résultante de l'usage de ces eaux. Ce qui vérifie notre hypothèse 3 selon laquelle, l'eau utilisée est de mauvaise qualité et a des conséquences néfastes sur la santé des populations.

IV.4 : PERSPECTIVE

IV.4.1 : ZONES INDIQUEES POUR L'IMPLANTATION DE NOUVEAUX POINTS D'EAU POTABLE

Compte tenu du coût financier d'un branchement au réseau public et du faible niveau de vie de la majorité des ménages, il devient plus intéressant de concentrer les efforts financiers sur l'accès à l'eau potable pour le grand nombre. Ceci en multipliant les points d'eau collectifs (forages) tel que souhaité par les ménages enquêtés, au détriment des branchements privés individuels. Les quartiers dépourvus de points d'eau ainsi que ceux disposant en nombre limité doivent être prioritaires lors de nouvelles campagnes

d'implantation des points d'eau.

108

Tableau 29 : Nature des points d'eau sollicités par les ménages

Solutions

Yelwa

Poumpouré

Liddiré

Laindé

Total

Effectifs

Pourcentage

Effectifs

Pourcentage

Effectifs

Pourcentage

Effectifs

Pourcentage

Effectifs

Pourcentage

Construire des forages

18

14,8 %

8

6,7 %

20

16,6 %

25

20,7 %

71

58,8 %

Réduire le

coût de

branchemen t à la CDE

6

5%

5

4,1 %

10

8,3 %

9

7,5 %

30

24,9 %

Construire

des BF
gratuites

5

4,1 %

2

1,6 %

2

1,6 %

5

4,1 %

14

11,4 %

Aménager

les puits
existants

3

2,5 %

1

0,8 %

1

0,8 %

1

0,8 %

6

4,9 %

Total

32

26,4 %

16

13,2 %

33

27,3 %

40

33,1 %

121

100 %

Source : Enquête de terrain, 2016

58,8% de notre échantillon souhaite une amélioration de l'accès à l'eau potable par la construction des points d'eau collectifs contre 24,9% pour les branchements privés à la CAMWATER.

109

Figure 34: Distribution actuelle des points d'eau dans la ville de Garoua

110

Tableau 30: Zones prioritaires d'implantation de nouveaux forages

LOCALITES

POPULATION

CONSTATS

POINT D'EAU REQUIS

COORDONNEES GEO.

Roumdé Lamido

1 543

Aucun point d'eau potable et à plus d'1km de ceux existants dans les autres quartiers

01 Forage avec groupe motopompe

13.3375 ; 9.3137

Soubango

332

01 P.E.M

13.3473 ; 9.3460

Poumpouré

6716

03 postes autonomes

13.4150 ; 9.3305

Hodango

405

01 P.E.M

13.3572 ; 9.3454

Sabongari

4117

6 forages concentrés à Pitoa-ville. C'est une zone où les valeurs des paramètres

physicochimiques des eaux sont
supérieures à la normale. Cela impose la mise en place des ouvrages en eau plus performants.

03 forages avec groupes motompes

13.4574 ; 9.4851

Ngaska domrou

1246

05 P.E.M

13.5279 ; 9.4561

Doléré

4212

03 forages avec groupes motompes

13.4877 ; 9.4258

Karewa

1884

01 forage avec groupe motopompe

13.4983 ; 9.4357

Mbilga

1700

01 forage avec groupe motopompe

13.4475 ; 9.3856

Béri

283

01 P.E.M

13.4376 ; 9.3948

Niakira

232

01 P.E.M

13.4278 ; 9.3856

Souare daldal

3201

Aucun point d'eau potable, et situé à plus de 5 km de Soumpa, localité la plus proche possédant un point d'eau potable

02 forages avec groupe motopompe

13.5174 ; 9.3658

Nyabi

 

01 P.E.M

13.5378 ; 9.3559

Lombou

 

01 P.E.M

13.5180 ; 9.3553

Lainguel

500

Aucun point d'eau potable

02 P.E.M

13.5873 ; 9.2663

Nadoura

 

01 P.E.M

13.5886 ; 9.2557

Dengui

1190

05 P.EM

13.5681 ; 9.3065

Source : localité (INC) ; population BUCREP, 2005)

111 i

IV.5 : DISCUSSION

Alors que Younsa (2011) étudie la qualité de l'eau à Niamey par un aperçu des facteurs de contamination de la ressource (déchets solides et liquides déversés partout, incinération des déchets, durée de stockage, distance à parcourir pour ramener de l'eau, et la qualité des ustensiles utilisés pour la conservation), nous l'avons fait à travers l'analyse des paramètres physicochimiques des eaux mesurés in situ (conductivité, température, Potentiel Hydrogène). Cependant, l'interprétation de ces paramètres physicochimiques est mitigée. Pendant que Léocardie (2009) trouve que l'augmentation de la température de l'eau est sans danger pour la santé humaine parce qu'elle ralentit le développement des bactéries, Nya (2013) affirme plutôt que cette augmentation favorise le développement des bactéries et entraîne des problèmes de couleur, de saveur et de corrosion. Dans notre étude, les conditions climatiques de la ville (forte chaleur) ne nous permettent pas de statuer objectivement sur ce paramètre ; tous les points d'eau ayant des températures largement supérieures aux seuils préétablis. Quant à la conductivité, elle n'est qu'un paramètre indicatif car, bien qu'elle puisse permettre de détecter les eaux polluées, elle ne peut cependant pas identifier l'élément chimique dont le niveau de concentration peut porter atteinte à la santé humaine. Les données cliniques donnent juste un aperçu de la prédominance des maladies hydriques dans la ville. Elles ne sont tout à fait pas exhaustives, car une grande partie de la population a recours à l'automédication traditionnelle comme l'indique le tableau 31.

Tableau 31: Proportion des ménages par type de traitement.

Quartiers

Traitement traditionnel

Traitement moderne

Total

Effectif

Pourcen-
tage

Effectif

Pourcen
tage

Effectif

Pourcentage

Poumpouré

12

9,9 %

4

3,4 %

16

13,3 %

Laindé

35

28,9 %

5

4,2 %

40

33,1 %

Liddiré

24

19,8 %

9

7,4 %

33

27,2 %

Yelwa

26

21,5 %

6

4,9 %

32

26,4 %

Total

97

80,1 %

24

19,9 %

121

100 %

Source: enquête de terrain, 2016

112

IV.6: QUELQUES PROPOSITIONS

IV.6.1 Aux ménages

Il est possible de lutter efficacement contre les maladies hydriques par l'application de certaines méthodes élémentaires de traitement de l'eau et par l'amélioration de l'assainissement.

? Le traitement par ébullition et par chloration

Le traitement de l'eau par ébullition permet de tuer la totalité des germes et microorganismes présents dans l'eau. Elle doit pour cela être préalablement filtrée ou décantée, puis bouillie à gros bouillons. L'eau traitée par ébullition peut avoir un goût fade. Ce problème peut être réglé en la secouant vigoureusement pour la réoxygéner ou en y ajoutant un peu de sel. Cette façon de procéder est facile dans sa mise en oeuvre (Wikiwater, 2016). Le traitement par chloration est efficace pour rendre une eau potable. Elle consiste à introduire des produits chlorés (pastille de chlore, eau de javel...) dans l'eau pour tuer les microorganismes qu'elle contient (trois gouttes d'eau de javel par litre d'eau). Après un temps d'action de 30 minutes, l'eau est potable et le reste quelques jours (en fonction des conditions de stockage) grâce à l'effet rémanent du chlore. Si le traitement est parfaitement effectué, tous les germes pathogènes sont éliminés. La chloration est suffisante pour purifier les eaux souterraines comme c'est le cas dans la ville de Garoua ; car sont moins polluées à la source par rapport à celles de surface et ont un pH pas loin de la neutralité (Fondation Eau Potable Sure, 2014).

Tableau 32: Agents chimiques de purification de l'eau

Agents chimiques

Spécialités

Dose

Temps de contact en

minutes

Hypochlorite de sodium

Drinkwell Chlore

3 gouttes/L

60

Tosylchloramide (Chloramine)

Hydroclonazone

1 cp : 12,2 mg/L

60

Dichloroisocyanurate de

sodium [DCCNa]

Aquatabs

1 cp : 3,5 mg/L

30

Ion argent

Micropur

1 cp : 0,1 mg/L

120

Ion argent

Drinkwell argent

1 goutte/L

120

Alcool iodé à 2%

 

5 gouttes/L

30

Source : Aubry P., Gaüzere B.A., (2012)

113

? La filtration sur tissu et la méthode des trois récipients

On peut facilement traiter l'eau avec du tissu. Cela permet d'éliminer ses principales impuretés solides et les laves d'insectes susceptibles de s'y trouver. Ici, le tissu utilisé de préférence en coton doit être suffisamment épais pour bien retenir les impuretés et lavé avant chaque utilisation. La filtration est en effet un moyen de traitement dont la mise en oeuvre est simple, très utile voire indispensable en prétraitement et d'un coût quasi nul. Seulement, elle effectue un traitement sommaire ne pouvant pas rendre l'eau potable si elle est contaminée par les éléments chimiques.

La méthode des trois récipients, joue le même rôle que la filtration et permet d'enlever les principales impuretés solides se trouvant dans l'eau. Cette méthode consiste tout simplement à transvaser l'eau (décantée) d'un récipient à un autre en lavant à chaque fois le récipient vide. Pour plus d'efficacité, cette méthode peut être utilisée en complément d'une filtration. Tout comme la précédente, c'est une méthode simple avec un coût de réalisation nul (Direction Nationale de l'eau Potable et de l'Assainissement Haïti, 2012).

? Le traitement par filtration sur sable

Le filtre à sable est une méthode écologique de traitement des eaux. Son principe est de faire percoler l'eau à travers une couche de sable. Il en existe deux types : le filtre à sable de prétraitement qui a le même rôle que la filtration sur tissu. Il est efficace et adapté aux situations d'urgence. Quant aux filtres à sable biologique, il constitue à lui seul un moyen de filtration et de décontamination. Correctement entretenu, le filtre à sable biologique est efficace sur une longue durée et peu coûteux (Eau de Paris, 2006).

? La méthode SODIS

La méthode SODIS se prête parfaitement au traitement de l'eau de boisson dans les pays en développement, car ne requiert que la lumière solaire et des bouteilles en plastique transparent légers appelé PET (polyéthylène téréphtalate). Ces bouteilles incolores sont remplies d'eau et exposées au soleil pendant six (06) heures. Les rayons UV A contenus dans la lumière solaire tuent les germes infectieux : virus, bactéries et parasites. C'est une méthode de traitement facile à mettre en oeuvre à un coût nul et est efficace (Wash Plus, 2014).

114

IV.6.2: Au pouvoir public

? Réduire les coûts d'abonnement pour permettre à un grand nombre d'avoir accès à l'eau potable à un prix abordable. Car la majorité des ménages « abonné » aux vendeurs d'eau dépense plus pour une quantité insuffisante.

? Lors de nouvelles offres des points d'eau potable dans la ville, tenir compte de la densité des populations comme l'a prescrite la DIEPA, et du nombre de point d'eau existant dans les localités bénéficiaires. Le Programme Solidarité-Eau, propose d'ailleurs divers types d'ouvrages en eau en fonction du nombre d'habitant. Des sources dans des zones de moins de 1000 habitants, des puits et PMH dans des secteurs de 1000 habitants, une AEP munis de groupe motopompe solaire pour 2 000 habitants. Enfin, les pompes thermiques remplacent celles solaires dans les zones de 15000 habitants.

? Positionner les points d'eau à proximité des zones de concentration des

habitations, car en terme de distance, un individu a accès à l'eau potable s'il est à moins de 200 mètres du point d'eau le plus proche. Les populations étant les principales bénéficiaires des ouvrages, il devient impératif de les positionner dans leur environnement immédiat.

? Augmenter de nouvelles sources d'approvisionnement en eau. Ceci peut

être fait en copiant le système « 1001 fontaine » mis sur pied en 2004 au Cambodge. Son but est de fournir de l'eau potable à des personnes qui en sont dépourvues, tout en créant une petite activité économique locale. L'eau produite est vendue à un coût faible, mais suffisant pour rémunérer ceux qui sont responsables de son exploitation. Pour Dos Santos (2008), le système développé par 1001 fontaines apporte une solution durable et innovante au problème d'eau potable dans les zones arides. Son fonctionnement est assez simple. L'appareil appelé fontaine est constitué de quatre filtres et d'une lampe à UV, alimentée par un panneau solaire. Avant d'être introduit dans le filtre, l'eau est par précaution débarrassée de ses matières en suspension en la faisant décanter dans de grandes citernes adjacentes. Elle passe ensuite dans quatre filtres de plus en plus fins, puis exposée au rayonnement de la lampe UV qui élimine ou inhibe les bactéries. Les fontainiers peuvent ainsi être rassemblés et convertis en purificateur d'eau. Par cette méthode, l'eau du puits peut être facilement purifiée ; vendue à un prix modeste, elle réduirait les difficultés d'approvisionnement en eau potable des populations tout en luttant contre les maladies hydriques.

115

Conclusion

En définitive, ce chapitre portant sur la qualité des eaux nous a permis d'apprécier la qualité de l'eau et d'établir le lien avec la santé des populations dans la ville de Garoua. A l'exception de quelques quartiers (Carrière, Doloré, Pitoyel 1, Babla centre, Babla camp, Bockle) les forages produisent dans l'ensemble des eaux de bonne qualité propices à la consommation directe. Seulement, l'usage généralisé des eaux des puits, certaines ayant une conductivité supérieure à 2000 mS/cm (présence de nombreux éléments chimiques nocifs dissous) fait des ravages au sein de la population. Cette dernière est victime des maladies hydriques telles que la dysenterie, la typhoïde, le paludisme, la diarrhée, le choléra, la fièvre jaune. Il existe cependant des méthodes de traitement efficace de l'eau à coût réduit voire nul, pouvant aider les populations à se prémunir de ces désagréments sanitaires.

CONCLUSION GENERALE

117

La ville de Garoua, zone de notre étude, est limitée au Nord-Ouest par l'arrondissement de Demsa, à l'Ouest par l'arrondissement de Bardanke et à l'Est par l'arrondissement de Pitoa. Plus précisément, elle est située entre le 9° 3' et 9° 5' de latitude Nord et le 13° 4' et 13° 6' de longitude Est. Dans cette étude intitulée « Problématique d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua (Nord-Cameroun) », nous nous sommes fixés pour objectif de contribuer à l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable des ménages dans la ville de Garoua. Dans cette optique, elle s'est construite sous l'hypothèse selon laquelle, les difficultés d'approvisionnement en eau potable des populations de la ville de Garoua tiendraient à une mauvaise répartition des points d'eaux potables existants. La question de recherche quant à elle interroge les facteurs responsables des difficultés d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua. Dans le souci d'apporter des éléments de réponse à la question, le travail a été structuré en quatre chapitres. D'abord, nous avons procédé à la présentation sommaire de la ville de Garoua, ainsi que les différentes sources d'approvisionnement en eau; ensuite, nous avons présenté les difficultés d'approvisionnement en eau pour finir avec l'analyse de la qualité de l'eau et ses corollaires sanitaires.

Dans ce travail, nous avons utilisé la méthode hypothético-déductive. Pour vérifier nos hypothèses, nous avons eu recours à des observations de terrain et aux enquêtes auprès des ménages, aux entretiens à la CDE de Garoua, à la Communauté Urbaine de Garoua et aux centres de santé intégrés. Enfin, la qualité de l'eau a été évaluée à travers l'appréciation des paramètres physicochimiques obtenus in-situ grâce à un conductimètre et un pH-mètre.

Les résultats obtenus montrent que l'insuffisance des points d'eau potable et la concentration de ceux existants sur une zone donnée, contraignent de nombreux ménages à parcourir de très longues distances pour se ravitailler. D'autres encore, pour éviter ces longues marches, s'approvisionnent chez les vendeurs d'eau. Ainsi, la majorité des ménages enquêtés, dont 56,25 % à Poumpouré, 52,5 % à Laindé, 45,5 % à Liddiré et 34,3 % à Yelwa achètent l'eau potable chez les « maïroua » et par là même, dépensent 7 fois plus que ceux ayant les forages, les bornes fontaines et le réseau public comme sources principales d'approvisionnement en eau potable.

Les entretiens à la CDE de Garoua révèlent que l'incapacité de la société fermière à satisfaire les besoins en eau potable des abonnés provient de la vétusté du matériel de production. Celui-ci, datant de 1987 est sujette à de pannes récurrentes. De plus, l'absence d'entretien du matériel entraîne des fuites d'énormes quantités d'eau destinées à la population. Les contraintes climatiques et principalement la longue durée de la saison sèche amplifie les

118

difficultés d'approvisionnement en eau des populations. Durant cette période, les puits et certains forages tarissent, les mayos s'assèchent et obligent les ménages à s'agglutiner autour des ouvrages ayant résisté à la sécheresse, ou de creuser le lit des mayos à la recherche de l'eau. Cette dernière est directement consommée et utilisée pour toutes les activités domestiques.

Les paramètres physicochimiques de l'eau obtenus in-situ montrent que les eaux utilisées ne sont pas toujours de bonne qualité. Les quartiers Liddiré et Yelwa sont identifiés comme zones à risques, parce que les seuils limites des paramètres physicochimiques des eaux y sont largement dépassés. On y rencontre des eaux avec une conductivité allant au delà de 2000 mS/cm. A l'opposé, Poumpouré et Laindé produisent des eaux de bonne qualité même si la minorité des ouvrages ont des eaux fortement chargées en matières dissoutes. A grande échelle, la partie Nord de la ville est la zone où les valeurs observées sont les plus élevées, traduisant ainsi la mauvaise qualité de l'eau. La consommation desdites eaux ont des répercussions sanitaires préjudiciables à l'Homme.

Les entretiens dans les centres de santé intégrés et les données recueillies ont attestés de la présence des maladies hydriques. Dans l'ordre décroissant, les ménages ont été victimes des maladies suivantes : le paludisme (39,6 % des ménages enquêtés), la diarrhée (31,2 %), la dysenterie et la typhoïde (9,4% chacune), les maladies de la peau et les amibes (5,2%) chacune. Ces pathologies ont aussi été recensées dans les centres de santé de la ville (centre de santé de Laindé et de Liddiré). Toutefois, la pauvreté des ménages conduit une bonne partie à l'automédication traditionnelle. L'analyse spatiale de la répartition des points d'eau a abouti à la proposition des zones indiquées pour l'implantation des futurs points d'eau potable.

D'après notre hypothèse 1, les populations de la ville de Garoua associeraient plusieurs sources d'approvisionnement pour satisfaire leurs différents besoins en eau. En effet, chaque ménage adopte une stratégie d'adaptation pour l'approvisionnement en eau potable en recherchant une source alternative. Ainsi par exemple, les ménages disposant d'un branchement au réseau public suite aux fréquentes coupures d'eau sont obligés de s'orienter soit vers les forages ou alors de se munir des fûts de stockage. Ensuite, les multiples disputes (dues au surnombre) autour des forages pendant la saison sèche, contraignent les uns à l'usage des eaux issues des mayos. De même, les « maïroua », en période de pénurie ne livrent que chez les plus offrant d'où la nécessité pour les ménages de trouver une source d'approvisionnement alternative vérifiant ainsi l'hypothèse 1.

119

L'hypothèse 2, quant à elle, stipule que, l'insuffisance des points d'eau potable, l'accroissement démographique, la vétusté du matériel de production de l'eau potable, et le climat soudanien constitueraient des obstacles à l'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua. Or, ces quatre facteurs ne constituent pas les seuls obstacles à l'approvisionnement en eau. En effet, comme l'ont déclaré certains enquêtés, on note aussi une lenteur administrative dans le traitement des dossiers de branchement à la CAMWATER. En plus, le coût de branchement au réseau public est considéré comme exorbitant alors qu'à long terme, il est moins couteux par rapport aux « maïroua ». L'urbanisation anarchique, caractérisée d'une part par l'enchevêtrement des « sarés » ne permet pas une extension efficiente du réseau public de distribution d'eau potable dans les quartiers précaires. Enfin, on note les longues distances à parcourir par les ménages de façon quotidienne pour s'approvisionner en eau potable. Ceux-ci s'ajoutent aux obstacles de l'hypothèse 2. Cette dernière fait juste ressortir les principales difficultés d'approvisionnement en eau potable.

Enfin, l'hypothèse 3 stipule que, l'eau utilisée dans la ville de Garoua serait de mauvaise qualité et a des conséquences néfastes sur la santé des populations. Dans l'ensemble, excepté quelques petites zones, les forages produisent des eaux dont la conductivité est comprise entre 0 et 500 uS/cm ; et dont sans concentration excessive des éléments chimiques nocifs pour la santé humaine. La forte prévalence des maladies hydriques serait dûe soit à la consommation des eaux des puits, soit à celles issues des mayos ou encore dûe à la consommation des eaux polluées à la source ou lors de diverses manipulations à domicile.

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87 YANGANE D., (2014) Participation du Public et politique d'accès à l'eau potable en milieu rural Sénégalais. Thèse de doctorat Université de Toulouse. 316p

88 YELOGNISSE C. L., (2007) L'amélioration des conditions d'accès à une eau otabl

125

pour l'eau de boisson dans les milieux ruraux du Bénin : étude des pratiques Mémoire de Maîtrise Université du Québec à Montréal, 117 p.

89 YOUNSA H. H., (2011) L'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans les quartiers

précaires de Niamey. Cas du quartier Pays-Bas (commune IV) Niger. Mémoire de Master Université Abdou Moumouni de Niamey. 137p

90 ZERAH M.H., (1999) L'accès à l'eau potable dans les villes indiennes, éd. économica, coll. VILLES, 168 p.

WEBOGRAPHIE

91 www.pseau.org (consulté le 10 Octobre, 2017)

92 Climatedata.org (consulté le 13 Août 2016)

ANNEXES

ii

Itinéraire pour la collecte des données des points d'eau. Tournée du 27 et 28-10-2016 à Laindé

Nom

Nature

Coord. géographiques

Paramètres physicochimiques in situ

 
 

Latitude N

Longitude E

Altitude (m)

Temp (°C)

pH

Cond. (uS/c m)

TDS (mg/l)

Salinit é

(mg/l)

Débits (l/s)

Prof (m)

Margel en m

hauteur

a

Lainde

Puits

09.33935

013.41941

188

30

 

910

 

0.2

 

4.10

0.5

1.23

b

 

Puits

09.33957

013.41913

180

29.4

 

945

 

0.2

 

5.15

0.15

1.1

c

 

Puits

09.33973

013.41904

187

30.2

 

1002

 

0.3

 

5.5

0.5

2.2

d

 

Puits

09.34040

013.41885

191

30.6

 

1100

 

0.3

 

4.7

0.7

2.4

e

 

Puits

09.34413

013.41927

196

30.9

 

1253

 

0.4

 

7.5

0.9

4.3

f

 

Puits

09.34413

013.41947

196

30.9

 

1298

 

0.4

 

7.5

0.42

4.5

g

 

Puits

09.34432

013.41919

194

30.5

 

1427

 

0.5

 

8.2

0.71

4.7

h

 

Puits

09.34464

013.41979

195

31.2

 

864

 

0.2

 

7.3

0.78

3.74

i

 

Puits

09.34493

013.41931

200

30.8

 

774

 

0.1

 

6.97

0.9

3

j

 

Puits

09.34498

013.41984

195

33.2

 

314

 

00

 

5.9

0.78

2.7

k

 

Puits

09.34526

013.41992

192

30.9

 

234

 

00

 

6.6

0.46

2.25

l

 

Puits

09.34518

013.41950

191

30.1

 

360

 

00

 

5.2

0.15

2.2

m

 

Puits

09.34542

013.41969

190

31.2

 

220

 

00

 

5.9

0.12

1.7

n

 

Puits

09.34546

013.42018

188

30.2

 

228

 

00

 

7.4

0.6

1.8

o

 

Puits

09.34574

013.41947

201

30.6

 

190

 

00

 

5.9

0.74

1.75

p

 

Puits

09.34 599

013.41949

192

30.8

 

203

 

00

 

4.9

0.13

1.1

III19

q

poissons

Puits

09.34630

013.41947

192

30.7

 

304

 

00

 

6.65

0.55

1.35

r

 

Puits

09.34662

013.41966

192

29.1

 

633

 

0.1

 

4.88

0.2

0.8

s

 

Puits

09.34605

013.42021

186

30.1

 

262

 

00

 

5.75

0.7

1.35

t

poissons

Puits

09.34896

013.42213

190

30.9

 

1088

 

0.3

 

5.7

0.47

1

u

 

Forage

09.34929

013.42215

187

 
 
 
 
 
 
 
 
 

v

 

Puits

09.35042

013.42243

189

30.4

 

1881

 

0.8

 

8.9

0.8

6.9

w

 

Puits

09.35062

013.42255

189

30.9

 

334

 

00

 

7.75

0.74

6.1

x

 

Puits

09.35154

013.42262

191

30.2

 

319

 

00

 

9.26

0.75

8.3

y

 

Forage

09.35241

013.42236

193

32.1

 

255

 
 
 
 
 
 

z

 

Forage

09.35522

013.42266

197

 
 
 
 
 
 
 
 
 

a1

 

Château

09.35272

013.42129

200

 
 
 
 
 
 
 
 
 

a2

 

Forage

09.35153

013.42035

196

 
 
 
 
 
 
 
 
 

a3

 

Puits

09.34864

013.42427

188

29.4

 

827

 

0.2

 

7.83

0.65

0.7

a4

 

Forage

09.34624

013.42327

188

 
 
 
 
 
 
 
 
 

a5

 

Puits

09.34529

013.42317

190

28.8

 

1127

 

0.3

 

5.7

0.84

1.35

a6

 

Puits

09.34434

013.42214

191

30.4

 

364

 

00

 

6.6

0.5

1.1

a7

 

Puits

09.34398

013.42226

189

30.4

 

556

 

00

 

6.7

0.13

1.2

a8

 

Puits

09.34259

013.42159

192

31

 

1191

 

0.4

 

5.3

0.73

2.7

a9

 

Puits

09.34295

013.41704

202

29.8

 

1004

 

0.3

 

8.85

0.4

4.45

b1

gratte

Puits

09.34290

013.41659

202

29.4

 

3.3m/s

 

1.6

 

5.9

0.53

2.8

b2

 

Puits

09.34200

013.41695

199

30.6

 

1720

 

0.7

 

7.7

0.31

2.8

b3

 

Puits

09.34166

013.41679

192

30.6

 

915

 

0.2

 

6.5

0.44

1.83

iv2v

b4

 

Puits

09.34172

013.41661

192

30.4

 

902

 

0.2

 

6.7

0.59

1.95

b5

 

Puits

09.34178

013.41612

193

31.4

 

918

 

0.2

 

6.8

0.3

1.5

b6

 

Puits

09.34134

013.41655

205

30

 

1204

 

0.4

 

6.7

0.35

2.2

b7

 

Puits

09.34077

013.41485

203

30.4

 

607

 

00

 

4.7

0.3

1.2

b8

poissons

Puits

09.34066

013.41552

196

29.4

 

379

 

00

 

4.9

00

1.2

Itinéraire pour la collecte des données des points d'eau : Liddire

Nom

Nature

Coord. géographiques

Paramètres physicochimiques in situ

 
 

Latitude N

Longitude E

Altitude (m)

Temp (°C)

pH

Cond. (uS/c m)

TDS (mg/l)

Salinit é

(mg/l)

Débits (l/s)

Prof (m)

Margel en m

hauteur

a

Lindire

Puits

09.30230

013.40407

191

29

 

1971

 

0.8

 

2.95

0.1

0.9

b

 

Puits

09.30203

013.40427

195

28.3

 

1617

 

0.6

 

3.2

0.15

0.3

c

 

Puits

09.30220

013.40397

188

29..5

 

1438

 

0.5

 

5.4

0.55

1

d

 

Puits

09.30204

013.40427

193

30.3

 

1219

 

0.4

 

5.45

0.6

1

e

50 ans

Puits

09.30193

013.40399

193

29.1

 

1187

 

0.4

 

4.5

0.14

0.7

f

 

Puits

09.30214

013.40375

192

29.5

 

1310

 

0.5

 

4.63

0.36

0.92

g

 

Puits

09.30172

013.40339

190

29.3

 

1219

 

0.4

 

3.37

0.35

1.52

h

 

Puits

09.30145

013.40391

190

29.8

 

1096

 

0.3

 

3.86

0.34

1.39

i

Toilete 5m

Puits

09.30232

013.40382

190

29.2

 

2.3m/s

 

1

 

3.94

0.2

0.92

j

 

Puits

09.30253

013.40393

 
 
 
 
 
 
 

2.42

0.19

1.3

k

 

Puits

09.30281

013.40415

183

29.9

 

1582

 

0.6

 

5.45

0.72

2.1

l

 

Puits

09.30402

013.40440

187

29.4

 

1763

 

0.7

 

3.7

0.35

0.93

m

 

Puits

09.30436

013.40431

193

29.7

 

1600

 

0.6

 

5.2

0.65

1.1

n

 

Puits

09.30449

013.40434

193

28.7

 

2.12m /s

 

0.9

 

4.2

0.24

0.85

o

 

Puits

09.30501

013.40461

190

29.4

 

1858

 

0.8

 

4.12

0.15

0.82

p

 

Puits

09.30514

013.40463

200

29.1

 

2.27m /s

 

1

 

5.49

0.44

1.12

q

 

Puits

09.30542

013.40470

193

29.7

 

2.06m

 

0.9

 

4.87

0.37

0.86

 
 
 
 
 
 
 
 

/s

 
 
 
 
 
 

r

 

Puits

09.30544

013. 40457

187

29.5

 

2.14 m/s

 

0.9

 

2.9

0.28

1

s

 

Puits

09.30565

013.40481

180

30.5

 

1914

 

0.8

 

3.77

0.2

0.63

t

 

Puits

09.30579

013.40483

198

29.6

 

1814

 

0.8

 

4.9

0.4

1.57

u

 

Puits

09.30589

013.40497

188

29.2

 

2.77 m/s

 

1.3

 

4.15

0.56

2.08

v

 

Puits

09.30597

013.40491

191

29.8

 

3.96 m/s

 

2

 

6.5

0.31

1.62

w

 

Puits

09.30611

013.40522

189

29.6

 

1955

 

0.8

 

5.52

0.36

3.35

x

 

Puits

09.30538

013.40532

181

29.3

 

1773

 

0.7

 

5.1

0.15

2.45

y

 

Forage

09.30282

013.40434

186

 
 
 
 
 
 
 
 
 

z

 

Forage

09.30958

013.40471

184

 
 
 
 
 
 
 
 
 

a1

 

Puits

09.30562

013.40393

183

30.2

 

1410

 

0.5

 

4.89

0.19

1.45

a2

 

Puits

09.30463

013.40309

198

28

 

1384

 

0.5

 

1.66

0.22

1.2

a3

 

Puits

09.30457

013.40278

196

29.1

 

1508

 

0.6

 

4.33

0.35

1.19

a4

 

Puits

09.30478

013.40261

192

30.3

 

1455

 

0.5

 

1.92

0.54

1.33

a5

 

Puits

09.30348

013.40245

190

29.6

 

1858

 

0.8

 

5.8

0.53

4.2

a6

 

Puits

09.30157

013.40410

192

 
 
 
 
 
 

7

0.29

2.2

a7

 

Forage

09.30656

013.40288

194

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Itinéraire pour la collecte des données des points d'eau : Poumpouré

Nom

Nature

Coord. géographiques

Paramètres physicochimiques in situ

 
 

Latitude N

Longitude E

Altitude (m)

Temp (°C)

pH

Cond. (uS/cm)

TDS (mg/l)

Salinit é

(mg/l)

Débits (l/s)

Prof (m)

Margel en m

hauteur

a

Poumpoure

Puits

09.33217

013.41601

195

28.8

 

1246

 

0.4

 

2.63

0.66

1.29

b

 

Puits

09.33201

013.41624

198

28.5

 

1326

 

0.5

 

3.4

0.55

1.19

c

 

Puits

09.33144

013.41641

197

29.7

 

217

 

00

 

2.97

0.79

0.95

d

 

Puits

09.33129

013.41668

192

28.7

 

152

 

00

 

1.95

0.25

1

vi

2

e

 

Puits

09.33143

013.41667

195

27.6

 

732

 

0.1

 

1.15

0.31

0.8

f

 

Puits

09.33151

013.41679

191

28.4

 

92

 

00

 

2.79

0.39

0.94

g

 

Puits

09.33134

013.41685

192

28.5

 

82

 

00

 

4.15

0.37

0.6

h

 

Puits

09.33098

013.41669

185

27.9

 

797

 

0.1

 

2.2

0.46

0.98

i

 

Puits

09. 33075

013.41678

194

29.2

 

227

 

00

 

3.02

0.75

1.1

j

 

Puits

09.33078

013.41652

190

28.3

 

1902

 

0.8

 

3.3

0.6

1.1

k

 

Puits

09.33084

013.41632

189

28.8

 

207

 

00

 

1.9

0.48

1.07

l

 

Puits

09.33098

013.41655

193

29.1

 

238

 

00

 

3.7

0.55

1.14

m

 

Puits

09. 33062

013.41594

192

28.3

 

191

 

00

 

3.18

0.41

0.97

n

 

Puits

09.33058

013.41605

190

29

 

317

 

00

 

3.66

0.36

0.98

o

aménagé

Puits

09.33081

013.41596

198

28.5

 

202

 

00

 

2.03

0.43

0.66

p

 

Puits

09.33077

013.41572

192

28.4

 

228

 

00

 

1.7

0.16

0.5

q

 

Puits

09.33080

013.41542

190

29.1

 

206

 

00

 

2.6

0.66

1.1

r

 

Puits

09.33084

013.41552

191

29.1

 

261

 

00

 

2.89

0.4

069

s

 

Puits

09.33154

013.41494

193

30.8

 

562

 

00

 

4.38

0.8

vi

1.5

t

 

Puits

09.33187

013.414721

190

29.2

 

604

 

00

 

3.1

0.27

2.38

u

 

Puits

09.33186

013.41499

198

30

 

644

 

0.1

 

4.1

0.29

1

v

 

Puits

09.33208

013.41508

193

29.1

 

776

 

0.1

 

3.2

0.12

0.95

w

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Itinéraire pour la collecte des données des points d'eau. Tournée du 23 et 24 - 10 - 2016 à Yelwa

vii

Nom

Nature

Coord. géographiques

Paramètres physicochimiques in situ

 
 

Latitude N

Longitude E

Altitude (m)

Temp (°C)

pH

Cond. (uS/cm)

TDS (mg/l)

Salinité (mg/l)

Débits (l/s)

Prof (m)

Margel en m

hauteur

a

Yelwa

Puits

09.30022

013.39235

206

31.6

 

1122

 

0.3

 

2.6

0.45

1.28

b

 

Puits

09.29921

013.39147

198

33.1

 

458

 

00

 

4.28

0.5

2.7

c

 

Puits

09.29914

013.39169

198

33.4

 

525

 

00

 

3.3

0.21

2.4

d

 

Puits

09.29869

013.39162

198

33.7

 

451

 

00

 

7.8

0.3

2.35

e

 

Puits

09.29754

013.39241

192

33.4

 

767

 

0.1

 

5.32

0.18

3.22

f

 

Forage

09.29589

013.39355

183

34.7

 

796

 

0.2

bue

couleur

blanchatre

 

g

 

Puits

09.29606

013.39382

190

33

 

1560

 

0.6

 

1.37

0.18

0.63

h

 

Puits

09.29566

013.39345

191

29.6

 

878

 

0.2

 

1.7

0.21

1.2

i

 

Puits

09.29572

013.39382

184

29.3

 

1375

 

0.5

 

3

0.21

0.85

j

 

Puits

09.29571

013.39459

187

29.8

 

1643

 

0.7

 

1.67

0.1

0.78

k

 

Puits

09.29482

013.39212

189

30

 

1656

 

0.7

 

5.2

0.32

2.9

l

 

Puits

09.29246

013.38982

199

30.6

 

1530

 

0.6

 

7.14

0.52

2.94

m

 

Puits

09.29229

013.38993

197

30.3

 

1536

 

0.6

 

7.26

0.32

2.26

n

élevage

Puits

09.29197

013.38994

187

30.4

 

907

 

0.2

 

6.63

0.62

2.13

o

pneus

Puits

09.29137

013.38905

186

32.1

 

1288

 

0.4

 

5.5

0.46

1.3

p

 

Puits

09.29140

013.38880

185

30.4

 

1899

 

0.8

 

6.23

0.37

4.33

q

 

Puits

09.29080

013.38789

175

31

 

1057

 

0.3

 

4.6

0.44

1

VIII

24

r

 

Puits

09.29115

013.38755

186

30.9

 

1208

 

0.4

 

7.65

1.02

1.8

s

.....

Puits

09.29132

013.38710

183

30.6

 

2.31ms

 

1.1

 

3.38

0.14

1.5

t

.

Puits

09.29099

013.38688

183

30.7

 

2.36ms

 

1.1

 

5

0.67

1.29

u

.....

Puits

09.29090

013.38709

187

31.1

 

1500

 

0.6

 

6.29

0.69

0.98

v

 

Puits

09.29194

013.38778

184

31.1

 

2.16ms

 

1

 

5.6

0.64

1.6

w

.

Puits

09.29181

013.38748

190

30.2

 

1292

 

0.4

 

8.9

0.42

6.75

x

 

Puits

09.29946

013.38262

209

31.5

 

618

 

00

 

0.88

0.3

0.6

y

 

Puits

09.30004

013.39306

218

30.8

 

1227

 

0.4

 

4.7

0.45

1.1

z

 

Puits

09.30034

013.39374

193

31.8

 

1353

 

0.5

 

7.55

0.68

5.5

a1

marche noir

Puits

09.30118

013.39318

203

31.1

 

694

 

0.1

 

6.9

0.38

2.1

a2

 

Forage

09.29405

013.38896

203

 
 
 
 
 
 
 
 
 

11

ix

Questionnaire d'enquête

REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix-Travail-Patrie
***********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
***********
UNIVERSITE DE YAOUNDE I
***********
FALSHUNIVERSITE DE YAOUNDE I
***********

REPUBLIC OF CAMEROON
Peace-Work-Fatherland
***********
MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
***********
UNIVERSITY OF YAOUDE I
***********
FALSH

PROBLEMATIQUE DE L'ACCES A L'EAU POTABLE EN ZONE SOUDANIENNE :

***********

CAS DE LA VILLE DE GAROUA DANS LE NORD-CAMEROUN

Enquête auprès des ménages

Strictement confidentiel : Les informations obtenues dans ce document sont confidentielles conformément à la loi No 91/023 du 16 décembre 1991. Les données recueillies serviront uniquement à l'élaboration de ce travail de recherche.

Section 1 : Renseignements généraux

Q101 : Arrondissement

Q102 : Quartier(Lieu-dit)

Q103 : Coordonnées géographiques du ménage

Latitude (N) .
Longitude (E)

Altitude :

Q104 : Sexe du chef du ménage :

Masculin

Féminin

1 X

Q105 : Niveau d'instruction du chef du ménage et ou de son conjoint

Pas d'étude Secondaire 1er cycle Universitaire

Primaire Secondaire 2nd cycle

Q106 : Profession du chef du ménage

Fonctionnaire Salarié privé Commerçant

Agriculteur Eleveur Autre :

Q107 : Nombre de personne dans le ménage (excepté les visiteurs)

04 05 06 07 08 09 10 et +

Q108 : Nombre d'enfant de moins de 5 ans dans le ménage

00 01 02 03 04 05 et +

Section 2 : Approvisionnement en eau du ménage

Q201 : Quelle est la principale source d'eau de boisson du ménage ?

Robinet Puits Borne fontaine Source Pluie

Rivière / cours d'eau Eau minérale Forage

NB : si Q201= robinet Q212

Si Q201= borne fontaine Q217

Si Q201= puits Q224

Si Q201= source, rivière/cour d'eau Q230

xi

1

et +

Q202 : Si c'est le forage, quel est le temps mis pour y arriver ?

0 - 15 min 20 - 35 min 40-55min 1h et +

Q203 : Quelle est la durée d'attente au forage?

05- 20min 25-45 min 1h 2h 2h et +

A quelle distance de la maison se trouve le forage ?

Q204 : Quel est le nombre de récipients utilisés pour collecter l'eau au forage ?

Bidons

Nombre

Seaux

Nombre

Autres

Nombre

Total

5 l

 

5 l

 
 
 
 

10 l

 

10 l

 
 
 
 

20 l

 

20 l

 
 
 
 

30 l

 

30 l

 
 
 
 

Total

 

Total

 
 
 
 

Q205 : Quelles sont les heures d'ouverture et de fermeture du forage ?

Matin : Soir :
Matin et soir :

Q206 : Qui sont chargés d'approvisionner le ménage en eau du forage ?

Garçons Filles Femmes Garçons et filles

Q207 : Combien de fois par semaine allez-vous chercher de l'eau au forage ?

01 02 03 04 05 06 07

Oui

Non

Q208 : Le forage tarie-t-il souvent ?

Q209 : Si oui en quel mois de l'année ?

01

02

03

04

Q210 : Quelle est la durée (en mois) de la pénurie ?

114 Xii

Q211 : D' où provient l'eau utilisée pour d'autres activités ?

Robinet : réseau de la CDE

Q212 : où se trouve le robinet ?

Dans la maison Dans la cour Chez le voisin

Q213 : Quel est le nombre de récipients utilisés pour collecter l'eau au robinet ?

Bidons

Nombre

Seaux

Nombre

Autres

Nombre

Total

5 l

 

5 l

 
 
 
 

10 l

 

10 l

 
 
 
 

20 l

 

20 l

 
 
 
 

30 l

 

30 l

 
 
 
 

Total

 

Total

 
 
 
 

Q214 : Combien dépensez-vous mensuellement pour l'eau ?

Q215 : s'il ya des coupures d'eau, quelle est leur fréquence hebdomadaires ?

2-3 fois 4-5 fois Tous les jours

Q216 : D' où provient l'eau utilisée pour d'autres activités ?
Borne fontaine

Q217: Quel est le temps mis pour arriver à la borne fontaine ?

05-20 min 25-45 min 1h 2h et plus

Q218 : Quelle est le temps d'attente à la borne fontaine ?

05-20 min 25-45 min 1h 2h et plus

Q219 : A quelle distance de la maison se trouve la borne fontaine ?

Q220 : Quels sont les récipients utilisés pour recueillir l'eau à la borne fontaine ?

XIII

Bidons

Nombre

Seaux

Nombre

Autres

Nombre

Total

5 l

 

5 l

 
 
 
 

10 l

 

10 l

 
 
 
 

20 l

 

20 l

 
 
 
 

30 l

 

30 l

 
 
 
 

Q221 : Combien de fois par semaine allez-vous à la borne fontaine ?

01 02 03 04 05 06 07

Q222 : Quel est le prix de l'eau à la borne fontaine ?

Q223 : Quelle est la source de l'eau utilisée pour d'autres activités ?

Puits et sources

Q224 : où se trouve le puits ou la source?

Dans la cour Chez un riverain

Q225 : A quelle distance de la maison se trouve le puits/source ?

Q226 : Quel est le temps mis pour y arriver ?

0-15 min 20-35 min 40-55min 1h et +

Q227 : Quels sont les récipients utilisés pour puiser cette eau au puits ou à la source ?

Bidons

Nombre

Seaux

Nombre

Autres

Nombre

Total

5 l

 

5 l

 
 
 
 

10 l

 

10 l

 
 
 
 

20 l

 

20 l

 
 
 
 

30 l

 

30 l

 
 
 
 

Total

 

Total

 
 
 
 

Q228 : Combien de fois par semaine allez-vous chercher l'eau de boisson au puits/source ?

01 02 03 04 05 06 07

xiv

11

Oui

 

Non

 

Oui

Non

Q229 : Le puits est-il aménagé ?

Q230 : La source est-elle aménagée ? Section 3 : adaptation en cas de pénurie

Q301 : En cas de pénurie, quelle est la source alternative d'eau de boisson ?

Oui

Non

Réserve d'eau Eau minérale eau de pluie Rivière Autre

Q302 : Selon vous, l'eau que vous buvez est-elle potable ?

Q303 : Si oui, pourquoi ?

Vient du robinet

Forage

Tout le monde boit

Ne rend pas

malade Autre

Q304 : Si non, que faites-vous pour la rendre potable ?

Rien Filtre à eau Décanter

Ajout de substances chimiques (javel ou chlore) Bouillir Autre

Q305 : Avez-vous des difficultés d'accès à l'eau potable ? Oui Non

Q306: Si oui, lesquelles ?

Distance

Pénurie

Temps mis pour accéder à

Oui

l'eau

Cout

Insuffisance des points d'eau potable

Q307: Selon vous, comment faire pour améliorer l'accès à l'eau dans le quartier ?

Construire forage Borne fontaine gratuite Aménager puits et source
Réduire cout d'installation au réseau de la CDE

Section 4 : Santé du ménage

Q401 : Connaissez-vous des maladies liées à la consommation de l'eau non potable ?

Oui Non

Q402 : A votre avis, l'eau que vous consommez affecte- t-elle votre santé ?

non

xv

Q403 : Y a-t-il eu des cas de maladies dans le ménage ces trois derniers mois ?

Oui

Non

Q404 : Si oui, de quelles maladies s'agissait-elle ?

Maladies diarrhéiques

Typhoïde

Amibiase

Cholera

Dysenterie

Bilharziose
Maladie de la peau

Paludisme

Autre

Q405 : Quel type de traitement avez-vous suivi ?

Automédication traditionnelle Automédication moderne

Médecine traditionnelle

Médecine moderne

Prière/spiritisme

Médicament de la rue

Q406 : Combien avez-vous dépensé pour le traitement ?

-5000 5000-10000 10000-15000 15000 et +

Q407 : selon vous comment prévenir ces maladies ?

Q408 : Les enfants de moins de 5 ans consomment-ils la même eau que vous ?

Oui

Non

Q409 : Si oui, ont-ils eu la diarrhée ces trois derniers mois ?

Oui

Non

Q410 : sinon quelle eau boivent t-ils ?

xvi

1

COORDONNEES GEOGRAPHIQUES DES MENAGES ENQUETES Laindé

Latitude N

Longitude E

Altitude

09,35022

013,42160

197

09,34066

013,41552

196

09,34224

013,42166

196

09,34434

013,42214

191

09,35153

013,42035

196

09,34225

013,42159

192

09,34599

013,41949

192

09,34413

013,41927

196

09,34178

013,41612

193

09,33935

013,41941

188

09,34498

013,41984

195

09,34518

013,41950

191

09,33045

013,40501

196

09,33231

013,42235

193

09,37547

013,40940

192

09,35485

013,43956

195

09,34518

013,41950

191

09,34574

013,41947

201

09,34662

013,41966

192

09,34605

013,42021

186

09,35042

013,42243

183

09,34896

013,42213

190

09,35154

013,42262

191

09,35272

013,42129

200

09,34529

013,42317

190

09,34290

013,41659

202

09,34295

013,41704

202

09,34200

013,41695

199

09,34398

013,42266

189

09,34464

013,41979

195

09,34493

013,41931

200

09,34498

013,41984

195

09,34066

013,41552

196

09,34432

013,42919

194

09,34413

013,41947

196

09,34413

013,41926

196

09,34040

013,41885

191

09,33974

013,41904

187

09,34975

013,40912

180

09,33965

013,41972

188

093,4025

013,42022

193

093,4069

013,42082

189

093,4097

013,42137

186

xvii

11

xviii

120

093,4127

013,42141

189

093,4184

013,42116

193

093,4321

013,42026

191

Liddire

Latitude N

Longitude E

Altitude

09,30193

013,40399

193

09,30232

013,40382

190

09,30430

013,40366

188

09,30958

013,40471

184

09,30768

013,40258

194

09,30542

013,40470

193

09,30611

013,40522

189

09,30463

013,40309

198

09,30157

013,40310

192

09,30579

013,40483

198

09,30542

013,40470

193

09,30544

013,40457

187

09,30457

013,40278

196

09,30463

013,40309

198

09,30145

013,40391

190

09,30172

013,40339

190

09,30214

013,40375

192

09,30203

013,40427

195

09,30220

013,40397

188

09,30230

013,40407

191

09,30348

013,40374

189

09,30422

013,40333

190

09,30481

013,40339

196

09,30546

013,40220

196

09,30524

013,40389

189

09,30574

013,40316

189

09,30655

013,40376

187

09,30799

013,40429

185

09,30958

013,40471

184

09,30562

013,40393

183

09,30504

013,40364

196

09,30527

013,40396

188

09,30210

013,40006

191

09,30348

013,40374

189

09,30422

013,40333

190

09,30481

013,40339

195

09,30546

013,40220

196

Poumpoure

Latitude N

Longitude E

Altitude

09.33134

013.41685

192

09.33143

013.41667

198

09.33098

013.41669

185

09.33062

013.41594

192

09.33084

013.41552

191

09.33208

013.41508

193

09.33187

013.41472

190

09.33078

013.41652

190

09.33154

013.41494

193

09.33080

013.41542

190

09.33084

013.41632

189

09.33217

013.41601

195

09.33081

013.41596

190

09.33186

013.41499

198

09.33201

013.41624

198

09.33144

013.41641

197

Yelwa

Latitude N

Longitude E

Altitude

09,29059

013,37687

185

09,29099

013,38688

183

09,29115

013,38755

186

09,29140

013,38880

185

09,29754

013,39241

192

09,29869

013,39162

198

09,29573

013,38718

197

09,29523

013,38885

198

09,29558

013,39265

196

09,29525

013,38883

185

09,30436

013,35363

195

09,30034

013,39374

193

09,30004

013,39306

218

09,29194

013,38778

184

09,29543

013,38918

192

09,29556

013,39179

193

09,29768

013,38772

206

09,29811

013,38729

205

09,29780

013,38666

201

09,29590

013,38679

194

09,29624

013,39333

192

09,29307

013,38874

191

09,29250

013,38988

192

09,29318

013,38868

186

09,29782

013,39246

189

xix

12

09,29451

013,39121

196

09,29755

013,39394

192

09,29766

013,39387

189

09,29747

013,39350

195

09,29748

013,39281

190

09,29590

013,39450

187

09,34134

013,41655

205

09,29748

013,39281

190

09,29747

013,39350

195

09,29755

013,39394

192

09,29811

013,39346

199

Données du PNDP sur les forages

Village

Profondeur forage

Niveau
piézométrique

Wafango

30

15

Nassarao

25

10

Ouro Lawan

27

8

Ngalbidjé II

30

15

Laindé Daneyel

28

12

Laindé

35

15

Mayo Dadi

21

1,5

Mayo Dadi

20

1

Manang

18

1

Mafa-Kilda

20

1,5

Sanguéré-Ndjoï

16

2

Sanguéré Ndjoï

12

1,5

Sanguéré Ngaoundéré

19

1,5

Sanguéré-Paul

9

2

Sanguéré Paul (Lycée)

18

1,5

Doholo

16

2

Bocklé

53,5

0,48

Bocklé

21

1,5

Bocklé

25

1,5

Harandé

23

1,5

Dargala Massa

25

1,5

Bawo Hosséré

17,5

1

Babla Centre

17

1,5

Babla Centre

20

1

Babla Lakaré

23

1

xx1

DONNEES PRESS NO&SW AYANT SERVIES A L'ELABORATION DE LA CARTE DE QUALITE DES EAUX

- Données sur les forages

Longitude

Latitude

Température (°c)

pH

Conductivité (uS/cm)

13,59475

9,29217

30,2

6,63

214

13,60276

9,28938

30,2

6,63

332

13,5965

9,325372

30,8

6,8

474

13,502802

9,387441

28,3

7,06

1266

13,508656

9,38849

29,6

7,11

483

13,511876

9,398952

31,3

7,37

738

13,49666

9,3823

31,1

7,17

549

13,545926

9,26633

31,1

6,98

378

13,522071

9,284039

30,9

7,35

741

13,503873

9,321812

30,7

6,7

71

13,491822

9,324305

31,8

6,27

43

13,460426

9,278343

31,5

6,15

86

13,410337

9,263252

32

5,7

82

13,393574

9,295884

26,9

5,91

648

13,419895

9,343831

30,9

6,5

244

13,435013

9,359808

31,5

6,03

432

13,443903

9,358879

31

6,6

255

13,418932

9,366867

32,3

6,17

50

13,365092

9,356391

27,8

6,6

389

13,368206

9,302235

30,7

5,68

30

13,347125

9,29743

30,6

6,48

68

23 xxi

13,267509

9,313877

30,8

5,95

33

13,252995

9,310458

30,2

5,91

36

12,973812

9,349909

31,8

5,81

192

13,260719

9,524723

31,1

7,01

383

13,361693

9,434952

30,5

6,96

309

14,101725

9,865863

31,7

7,03

571

14,160143

9,92927

31,2

6,98

771

14,157442

9,940359

31,3

6,94

898

14,143661

10,064838

31,5

7,4

285

14,137386

10,067606

30,2

7,3

279

14,124542

9,926026

22,5

7,2

528

13,931082

9,943874

31,5

7,39

734

13,959143

9,851796

30,7

7,4

840

13,658775

9,06161

30,7

7,2

840

13,781141

9,072269

26,9

7,42

67

13,731553

9,124318

29,7

6,82

117

13,667925

9,052724

29,7

6,82

580

13,636687

9,031788

31,8

6,05

130

13,56354

9,087592

31,7

6,45

272

13,588401

9,118896

31,7

6,34

174

13,639373

8,940186

30,6

6,8

267

13,533666

8,98146

31,2

6,87

479

13,509279

9,044726

31,1

6,7

272

13,509341

9,021143

29,9

5,77

92

13,507825

9,398134

31,7

6,2

741

13,508727

9,408771

32,2

7,13

810

xxii

24

14,226614

9,012575

31,2

7,15

620

14,198505

8,857475

31

7,21

500

14,17972

8,75834

31,1

6,61

188

14,174869

8,681305

31,5

8,19

420

14,171671

8,671609

31,5

6,62

1030

14,178695

8,669396

30,9

7,32

1250

13,860094

9,783509

30

7,8

610

- Données sur les puits

Longitude

Latitude

Température (°c)

pH

Conductivité (uS/cm)

13,59495

9,29151

29,9

7,6

489

13,596328

9,333681

29,7

6,8

761

13,574641

9,348766

26,7

7,3

350

13,564777

9,355648

28,9

7,3

463

13,512014

9,388852

28

7,17

804

13,512237

9,391041

25,1

7,67

1215

13,547505

9,265926

30

6,56

378

13,521971

9,283102

29,3

6,84

765

13,510357

9,287497

28

7,32

169

13,510404

9,287228

30,1

6,5

161

13,504508

9,321698

27,7

6,5

320

13,470284

9,316701

29,8

6,6

276

13,451972

9,29726

28,9

6,83

160

13,451957

9,236637

29,9

6,8

95

13,394651

9,293994

25,5

6,81

638

13,410843

9,328915

28,8

7

512

13,419644

9,338634

28,1

6,42

528

13,421554

9,349675

27,1

6,4

468

13,422577

9,353144

29,5

6,5

359

13,42778

9,359632

29,3

6,65

268

13,440651

9,362204

31,5

6,65

374

13,450243

9,380863

30,3

6,91

319

13,417392

9,365747

26,7

6,96

228

13,401725

9,348413

27,8

6,29

480

13,399622

9,352087

27,8

6,6

170

xxiii

13,359616

9,358604

27,7

6,68

277

13,364591

9,301801

28,8

6,72

367

13,34356

9,302054

27

6,79

241

13,321977

9,306033

27,9

5,7

169

13,210526

9,322604

30,1

4,9

123

13,132661

9,347265

30

6,03

120

13,226969

9,552239

28,8

6,75

55

13,318205

9,477517

30,9

6,5

88

13,965158

9,760495

26,8

6,54

1310

13,635758

9,459219

28,8

6,9

500

13,637711

9,457936

31,5

7,03

930

13,755218

9,546308

28

7,22

723

13,762151

9,559121

29,2

7,25

1820

13,862116

9,78363

29,8

7,07

2500

13,861561

9,783417

30,6

7,71

1010

13,8608

9,78396

27,3

7,55

1810

13,41885

9,3404

30,6

 

1100

13,42213

9,34896

30,9

 

1088

13,41919

9,34574

30,6

 

190

13,41919

9,34432

30,5

 

1427

13,40407

9,3023

29

 

1971

13,40382

9,30232

29,2

 

2300

13,40463

9,30514

29,1

 

2027

13,40245

9,30348

29,6

 

1858

13,38709

9,2909

31,1

 

1500

13,39235

9,30022

31,6

 

1122

13,39374

9,30034

31,8

 

1353

xxiv

126

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

RESUME iii

LISTE DES TABLEAUX v

LISTE DES FIGURES vi

LISTE DES PHOTOS vii

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES viii

INTRODUCTION GENERALE 1

I- DELIMITATION DU SUJET 2

II- INTERET DE L'ETUDE 3

III - PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE 3

IV - REVUE DE LA LITTERATURE 6

V - CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 9

VI - OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 15

VII- HYPOTHESES DE RECHERCHE 15

VIII - METHODOLOGIE 16

CHAPITRE I: PRESENTATION DE LA ZONE D' ETUDE ET CONTEXTE .26

Introduction 27

I.1:PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 27

I.1.1: Situation géographique et relief ..27

I.1.2: Hydrographie et climat 27

I.1.3:Population et économie de la ville de Garoua .29

I.1.4: Assainissement 32

I.2: CONTRAINTE PHYSIQUE ET ENVIRONNEMENTAL DE LA VILLE 33

I.2.1: Les zones inondables .33

I.2.2: Contraintes spécifiques .34

I.3: CONTEXTE .34

Conclusion 35

127

CHAPITRE II : SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LA VILLE DE

GAROUA 37

Introduction 38

II.1 : LE RESEAU PUBLIC ET LES BORNES FONTAINES 38

II.1.1 : Le réseau public 38

II.1.2 : Les bornes fontaines 42

II.2 : LES AUTRES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT 43

II.2.1 : Les puits : privés et communautaires 43

II.2.3: Les revendeurs d'eau 48

II.2.4 : Les petits détaillants 50

II.2.5 : Les canaris 51

Conclusion 61

CHAPITRE III : DIFFICULTES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE DANS

LA VILLE DE GAROUA 62

Introduction 63

III.1 - DIFFICULTES LIEES A L'INSUFFISANCE EN NOMBRE DES POINTS D'EAU

POTABLE 63

III.1.1: cas de Yelwa et ses environs 63

III.2: DIFFICULTES LIEES A LA DISTANCE : CAS DE LAINDE 66

III.4 - LES FACTEURS SOCIAUX 69

III.4.1 : L'accroissement démographique 69

III.4.2 : La vétusté du matériel de production 72

III.5 : LE CLIMAT COMME CONTRAINTE A L'APPROVISIONNEMENT EN EAU 74

Conclusion 82

CHAPITRE IV : QUALITE DE L'EAU ET IMPACT SANITAIRE DANS LA VILLE DE

GAROUA 83

Introduction 84

IV.1 - LES NORMES INTERNATIONALES DE LA QUALITE DE L'EAU 84

IV.1.1 : Les paramètres physico-chimiques 84

IV.1.1.1 : La conductivité 84

IV.1.1.2 : La température 89

IV.1.1.3 : Le potentiel hydrogène 93

IV.1.2 : Les paramètres organoleptiques 93

IV.1.3 : Paramètres microbiologiques 94

128

IV.2: LES SOURCES DE POLLUTION 96

IV.2.1 : La pollution par les latrines et les eaux sales 96

IV.2.2 : La pollution anthropique 98

IV.3 : LES REPERCUSSIONS SANITAIRES DE LA CONSOMMATION DE L'EAU

DANS LA VILLE DE GAROUA 101

IV. 3.1 : La dysenterie ou syndrome dysentérique 102

IV.3.2 : Fièvre typhoïde ou fièvre entérite 103

IV.3.3 : Le paludisme 104

IV.3.4 : La diarrhée. 105

IV.3.5 : Le choléra 106

IV.3.6 : Les démangeaisons cutanées ou gales 106

IV.4 : PERSPECTIVE 107

IV.4.1 : ZONES INDIQUEES POUR L'IMPLANTATION DE NOUVEAUX POINTS

D'EAU POTABLE 107

IV.5 Discussion 111

IV.6: QUELQUES PROPOSITIONS 112

IV.6.1: Aux ménages .112

IV.6.2: Au pouvoir public 114

Conclusion 115

CONCLUSION GENERALE 116

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 120

ANNEXES 127

TABLE DES MATIERES 140






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