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Problématique d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua (nord-Cameroun).


par Romain ALEX TEJIOBOU
Université de Yaoundé I ( Cameroun) - Master II en géographie 2019
  

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I.1.3 : population et économie de la ville de Garoua

Principale ville du Grand Nord avec Maroua, la ville de Garoua est majoritairement peuplée de musulmans, comme en témoigne le nombre élevé de mosquées. on y rencontre principalement des Peulhs, Fali, Haoussa, Laka, Bata, Sara, Moundang, Guidar, Mboum, Toupouri, Bororo, Kanouri, NGambaye, Lélé ... En plus de ces ethnies, on retrouve également des populations venues du Nigeria voisin, du Mali, du Tchad, du Sénégal et du Niger. Les principales langues parlées sont le Foulfouldé et le Haoussa. C'est aussi un important centre économique qui concentre les deux tiers des industries du grand Nord. D'après les données officielles et en tenant compte des taux d'accroissement intercensitaires (1987-2005), la région du Nord se place en 4e position des régions camerounaises avec une population de 1 492 221 habitants (BUCREP, 2005) et un fort taux d'accroissement de l'ordre de 4% (Strictement supérieure à la moyenne nationale qui est de 2.3%). Avec une population sans cesse galopante, l'indice de pauvreté est élevé et stagne autour de 40%. La ville de Garoua n'échappe pas à cette situation de forte croissance démographique (235 996 habitants en 2005) et de pauvreté élevée; on y rencontre une situation de précarité économique préoccupante, une économie basée sur l'agriculture, principalement vivrière.

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L'économie de la ville est largement dominée par l'agriculture, l'élevage et la pêche, l'artisanat et le commerce. Garoua regroupe l'essentiel du secteur tertiaire de la région du Nord, avec les services liés à la commercialisation des produits alimentaires et les services d'administrations publiques. L'agriculture et l'élevage étant les activités grandes consommatrices d'eau. Le principal acteur étatique au niveau de la Région est la Délégation Régionale de l'Agriculture et du Développement Rural. Elle dispose des structures d'appui sur le terrain (postes de police sanitaire, centres de formation, ferme semencière). Les opérateurs privés sont généralement de petits producteurs souvent organisés en Groupement d'Initiative Commune. On note également la présence de gros exploitants comme la SODECOTON qui anime la vie économique et sociale à travers l'exploitation et le traitement du coton, la principale culture de rente. Le barrage de retenue d'eau de Lagdo et celui de Chidifi, le fleuve Bénoué et ses affluents, permettent la pratique des cultures irriguées. Les principales productions agricoles sont les céréales, les tubercules, les légumes et les fruits : maïs, riz, sorgho, manioc, patates, oignon, .... Le maraîchage et les vergers sont essentiellement pratiqués au bord du fleuve de la Bénoué. Toutefois, cette agriculture doit faire face à de nombreuses difficultés : contraintes climatiques, insuffisance des parcelles culturales et des structures d'encadrement, inondation des champs suite à la déviation des mayo, de la Bénoué et les eaux de ruissellement, dégradation des sols par endroits, manque des équipements agricoles adéquats, faible organisation des agriculteurs

Quand à l'élevage, la Région du Nord en générale est une terre de prédilection pour les activités pastorales. L'élevage est pratiqué sous deux formes: la forme intensive qui se caractérise par l'utilisation des clôtures autour des pâturages, des espaces cultivés à côté des habitations et la forme extensive pratiquée par les Bororos qui est leur principale occupation. En saison des pluies, l'alimentation des animaux est facilement accessible avec la disponibilité des herbes dans les pâturages le long du fleuve de la Bénoué et aux pieds du Mont Tingueling, mais en saison sèche il devient difficile de nourrir les animaux à cause de la rareté des pâturages. Pour palier à cette situation, certains éleveurs font le stockage de foin et achètent du tourteau pour nourrir leurs animaux. Cette pratique n'est pas faite par tous les éleveurs. Les Bororos en transhumance s'installent le long des mayos à l'attente du retour des pluies. On distingue quatre catégories d'éleveurs:

? Les éleveurs purs, qui sont des Peuhls Mbororo. Ils pratiquent l'élevage en première activité et une forme d'agriculture de subsistance comme activité d'accompagnement. Dans la Région du Nord, la majorité du cheptel appartient à cette catégorie d'éleveurs

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y' Les éleveurs-agriculteurs qui sont généralement des paysans qui développent conjointement ces deux activités mais davantage la préservation du cheptel ;

y' Les agro-éleveurs qui sont des paysans pratiquant l'élevage comme activité secondaire. Ces types d'acteurs concernent essentiellement les Foulbés, les Massa et les Toupouri ;

y' Les propriétaires d'élevage ayant d'autres activités qui sont, pour la plupart, des commerçants et des salariés du secteur public et privé.

La principale contrainte qui pèse sur la profession est la concurrence autour des ressources disponibles entre les éleveurs, les agriculteurs et les autres intervenants (braconniers/chasseurs, exploitation des sites touristiques, les autorités en charge de la protection de la nature). Le cheptel, très abondant, est composé des bovins, des caprins, des ovins, des équins, des porcins, des asins et de la volaille. D'une manière générale, les puits et les mares constituent les principales sources d'abreuvement du bétail. Mais ils restent encore très insuffisants en saison sèche. Ce qui justifie le mouvement de transhumance constaté en cette période avec les risques d'aggravation des conflits entre les différents opérateurs qui exploitent l'espace.

S'agissant de la pêche, elle se pratique dans les fleuves, les barrages de retenue d'eau et les lacs. Les opérateurs privés sont des pêcheurs individuels et les femmes vendeuses de poisson. La majorité des pêcheurs utilisent des embarcations à pagaie et une faible proportion utilise les embarcations motorisées. Ces pêcheurs sont des Camerounais en majorité, mais on y rencontre aussi des Nigérians, des Maliens, des Tchadiens et des Béninois conformément à la figure ci-dessous. On y rencontre aussi des artisans. L'activité artisanale est basée sur la poterie plus précisément la fabrication des canaris, des foyers améliorés, de même que la fabrication des chaussures, des sacs et des bracelets au niveau du marché central de Garoua et dans les quartiers (Roumdé-Adjia, Liddiré, Takasko). Les activités industrielles étant dominées par les brasseries du Cameroun, SITRON S.A, les boulangeries, et sahel sprint, CICAM...

L'activité commerciale concerne les échanges entre le Nigéria et les marchés frontaliers (commerce extérieur). Quand au commerce intérieur, les activités se font dans les divers marchés locaux existants et d'autres banlieues. Ces activités sont axées sur : le commerce général de produits manufacturés et des prestations des biens et services, le commerce de gros et petits ruminants ainsi que la volaille, le commerce des denrées agricoles de tout genre. L'activité se déroule à travers les échanges frontaliers, les marchés permanents et les marchés périodiques

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe