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Problématique d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua (nord-Cameroun).


par Romain ALEX TEJIOBOU
Université de Yaoundé I ( Cameroun) - Master II en géographie 2019
  

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Conclusion

En définitive, ce chapitre portant sur la qualité des eaux nous a permis d'apprécier la qualité de l'eau et d'établir le lien avec la santé des populations dans la ville de Garoua. A l'exception de quelques quartiers (Carrière, Doloré, Pitoyel 1, Babla centre, Babla camp, Bockle) les forages produisent dans l'ensemble des eaux de bonne qualité propices à la consommation directe. Seulement, l'usage généralisé des eaux des puits, certaines ayant une conductivité supérieure à 2000 mS/cm (présence de nombreux éléments chimiques nocifs dissous) fait des ravages au sein de la population. Cette dernière est victime des maladies hydriques telles que la dysenterie, la typhoïde, le paludisme, la diarrhée, le choléra, la fièvre jaune. Il existe cependant des méthodes de traitement efficace de l'eau à coût réduit voire nul, pouvant aider les populations à se prémunir de ces désagréments sanitaires.

CONCLUSION GENERALE

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La ville de Garoua, zone de notre étude, est limitée au Nord-Ouest par l'arrondissement de Demsa, à l'Ouest par l'arrondissement de Bardanke et à l'Est par l'arrondissement de Pitoa. Plus précisément, elle est située entre le 9° 3' et 9° 5' de latitude Nord et le 13° 4' et 13° 6' de longitude Est. Dans cette étude intitulée « Problématique d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua (Nord-Cameroun) », nous nous sommes fixés pour objectif de contribuer à l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable des ménages dans la ville de Garoua. Dans cette optique, elle s'est construite sous l'hypothèse selon laquelle, les difficultés d'approvisionnement en eau potable des populations de la ville de Garoua tiendraient à une mauvaise répartition des points d'eaux potables existants. La question de recherche quant à elle interroge les facteurs responsables des difficultés d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua. Dans le souci d'apporter des éléments de réponse à la question, le travail a été structuré en quatre chapitres. D'abord, nous avons procédé à la présentation sommaire de la ville de Garoua, ainsi que les différentes sources d'approvisionnement en eau; ensuite, nous avons présenté les difficultés d'approvisionnement en eau pour finir avec l'analyse de la qualité de l'eau et ses corollaires sanitaires.

Dans ce travail, nous avons utilisé la méthode hypothético-déductive. Pour vérifier nos hypothèses, nous avons eu recours à des observations de terrain et aux enquêtes auprès des ménages, aux entretiens à la CDE de Garoua, à la Communauté Urbaine de Garoua et aux centres de santé intégrés. Enfin, la qualité de l'eau a été évaluée à travers l'appréciation des paramètres physicochimiques obtenus in-situ grâce à un conductimètre et un pH-mètre.

Les résultats obtenus montrent que l'insuffisance des points d'eau potable et la concentration de ceux existants sur une zone donnée, contraignent de nombreux ménages à parcourir de très longues distances pour se ravitailler. D'autres encore, pour éviter ces longues marches, s'approvisionnent chez les vendeurs d'eau. Ainsi, la majorité des ménages enquêtés, dont 56,25 % à Poumpouré, 52,5 % à Laindé, 45,5 % à Liddiré et 34,3 % à Yelwa achètent l'eau potable chez les « maïroua » et par là même, dépensent 7 fois plus que ceux ayant les forages, les bornes fontaines et le réseau public comme sources principales d'approvisionnement en eau potable.

Les entretiens à la CDE de Garoua révèlent que l'incapacité de la société fermière à satisfaire les besoins en eau potable des abonnés provient de la vétusté du matériel de production. Celui-ci, datant de 1987 est sujette à de pannes récurrentes. De plus, l'absence d'entretien du matériel entraîne des fuites d'énormes quantités d'eau destinées à la population. Les contraintes climatiques et principalement la longue durée de la saison sèche amplifie les

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difficultés d'approvisionnement en eau des populations. Durant cette période, les puits et certains forages tarissent, les mayos s'assèchent et obligent les ménages à s'agglutiner autour des ouvrages ayant résisté à la sécheresse, ou de creuser le lit des mayos à la recherche de l'eau. Cette dernière est directement consommée et utilisée pour toutes les activités domestiques.

Les paramètres physicochimiques de l'eau obtenus in-situ montrent que les eaux utilisées ne sont pas toujours de bonne qualité. Les quartiers Liddiré et Yelwa sont identifiés comme zones à risques, parce que les seuils limites des paramètres physicochimiques des eaux y sont largement dépassés. On y rencontre des eaux avec une conductivité allant au delà de 2000 mS/cm. A l'opposé, Poumpouré et Laindé produisent des eaux de bonne qualité même si la minorité des ouvrages ont des eaux fortement chargées en matières dissoutes. A grande échelle, la partie Nord de la ville est la zone où les valeurs observées sont les plus élevées, traduisant ainsi la mauvaise qualité de l'eau. La consommation desdites eaux ont des répercussions sanitaires préjudiciables à l'Homme.

Les entretiens dans les centres de santé intégrés et les données recueillies ont attestés de la présence des maladies hydriques. Dans l'ordre décroissant, les ménages ont été victimes des maladies suivantes : le paludisme (39,6 % des ménages enquêtés), la diarrhée (31,2 %), la dysenterie et la typhoïde (9,4% chacune), les maladies de la peau et les amibes (5,2%) chacune. Ces pathologies ont aussi été recensées dans les centres de santé de la ville (centre de santé de Laindé et de Liddiré). Toutefois, la pauvreté des ménages conduit une bonne partie à l'automédication traditionnelle. L'analyse spatiale de la répartition des points d'eau a abouti à la proposition des zones indiquées pour l'implantation des futurs points d'eau potable.

D'après notre hypothèse 1, les populations de la ville de Garoua associeraient plusieurs sources d'approvisionnement pour satisfaire leurs différents besoins en eau. En effet, chaque ménage adopte une stratégie d'adaptation pour l'approvisionnement en eau potable en recherchant une source alternative. Ainsi par exemple, les ménages disposant d'un branchement au réseau public suite aux fréquentes coupures d'eau sont obligés de s'orienter soit vers les forages ou alors de se munir des fûts de stockage. Ensuite, les multiples disputes (dues au surnombre) autour des forages pendant la saison sèche, contraignent les uns à l'usage des eaux issues des mayos. De même, les « maïroua », en période de pénurie ne livrent que chez les plus offrant d'où la nécessité pour les ménages de trouver une source d'approvisionnement alternative vérifiant ainsi l'hypothèse 1.

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L'hypothèse 2, quant à elle, stipule que, l'insuffisance des points d'eau potable, l'accroissement démographique, la vétusté du matériel de production de l'eau potable, et le climat soudanien constitueraient des obstacles à l'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua. Or, ces quatre facteurs ne constituent pas les seuls obstacles à l'approvisionnement en eau. En effet, comme l'ont déclaré certains enquêtés, on note aussi une lenteur administrative dans le traitement des dossiers de branchement à la CAMWATER. En plus, le coût de branchement au réseau public est considéré comme exorbitant alors qu'à long terme, il est moins couteux par rapport aux « maïroua ». L'urbanisation anarchique, caractérisée d'une part par l'enchevêtrement des « sarés » ne permet pas une extension efficiente du réseau public de distribution d'eau potable dans les quartiers précaires. Enfin, on note les longues distances à parcourir par les ménages de façon quotidienne pour s'approvisionner en eau potable. Ceux-ci s'ajoutent aux obstacles de l'hypothèse 2. Cette dernière fait juste ressortir les principales difficultés d'approvisionnement en eau potable.

Enfin, l'hypothèse 3 stipule que, l'eau utilisée dans la ville de Garoua serait de mauvaise qualité et a des conséquences néfastes sur la santé des populations. Dans l'ensemble, excepté quelques petites zones, les forages produisent des eaux dont la conductivité est comprise entre 0 et 500 uS/cm ; et dont sans concentration excessive des éléments chimiques nocifs pour la santé humaine. La forte prévalence des maladies hydriques serait dûe soit à la consommation des eaux des puits, soit à celles issues des mayos ou encore dûe à la consommation des eaux polluées à la source ou lors de diverses manipulations à domicile.

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