UNIVERSITE DE YAOUNDE I
UNIVERSITY OF YAOUNDE I
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CENTRE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE
POST GRADUATE SCHOOL «FOR SOCIAL AND
EN « SCIENCES HUMAINES SOCIALES ET EDUCATIVES
»
EDUCATIONAL SCIENCES»
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UNITE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE
DOCTORAL RESEARCH AND TRAINING UNIT FOR
EN SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
SOCIAL AND HUMAN SCIENCES
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
DEPARTMENT OF GEOGRAPHY
MASTER PROFESSIONNEL EN CARTOGRAPHIE, SYSTEMES
D'INFORMATION GEOGRAPHIQUE ET TELEDETECTION APPLIQUES A LA GESTION DURABLE DU
TERRITOIRE
CARTOGRAPHIE PARTICIPATIVE ET PLAN DE ZONAGE POUR
LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE : CAS DE LA FORET D'EBO ARRONDISSEMENT
DE YINGUI (LITTORAL - CAMEROUN)
Mémoire présenté pour une
évaluation partielle en vue de l'obtention d'un Master professionnel en
Cartographie, SIG et Télédétection appliqués
à la gestion durable du territoire.
Présenté par : PROSSIE Manual
Venceslas Matricule : 15E080 Licence en Géographie
Encadreur Académique Pr. OJUKU
TIAFACK Université de Yaoundé I
Sous la direction de :
Encadreur Professionnel
Dr. NDJOUNGUEP JUSCAR Université de
Ngaoundéré/AJESH
Année académique 2021/2022
ii
CARTOGRAPHIE PARTICIPATIVE ET PLAN DE ZONAGE POUR
LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE : CAS DE LA FORET D'EBO ARRONDISSEMENT
DE YINGUI (LITTORAL - CAMEROUN)
iii
LISTE PROTOCOLAIRE D'ENCADREMENT
N°
|
Noms
|
Grade
|
Spécialisation
|
Fonctions
|
1
|
Paul TCHAWA
|
Professeur
|
EIES/Dével. Durable/ Logiques d'acteurs
|
Chef du
Département Coordonnateur
|
2
|
OJUKU TIAFACK
|
Professeur
|
Dy. Des
populations/Géomatique
|
Attaché de
coordination
|
3
|
Jean Paul KOUEGA
|
Professeur
|
Langues/ Formation bilingue
|
Enseignant
|
4
|
Michel SIMEU
KAMDEM
|
Directeur de
recherches
|
Espaces urbains/ Cartographie
|
Enseignant
|
5
|
Roger NGOUFO
|
Professeur
|
Environnement/ Gestion
forestière
|
Enseignant
|
6
|
Moise MOUPOU
|
Professeur
|
Géomatique/ Espaces ruraux
|
Enseignant
|
7
|
YOUTA HAPPI
|
Maitre de
Conférences
|
Biogéographie/ Cartographie
|
Enseignant
|
8
|
MOUGOUE Benoit
|
Maitre de
Conférences
|
Urbanisme/ Cartographie
|
Expert
|
9
|
Louis DEFO
|
Maitre de
Conférences
|
Dynamiques des milieux
forestiers
|
Enseignant
|
10
|
ZONING Apollinaire
|
Maitre de recherches
|
Télédétection/ Risques naturels
|
Enseignant
|
11
|
BOUBA Dieudonne
|
Chargé de cours
|
Géomatique/ Cartographie
|
Enseignant
|
12
|
ENCHAW Gabriel
|
Chargé de cours
|
Changements climatiques
|
Enseignant
|
13
|
Joachim ETOUNA
|
Chargé de
recherches
|
Télédétection/ Géomatique
|
Enseignant
|
14
|
KANA Collins
Etienne
|
Chargé de
recherches
|
Analyse spatiale/ Géomatique
|
Enseignant
|
iv
15
|
TAPAMO Hyppolyte
|
Chargé de cours
|
Conception des bases de
données/ WebM.
|
Enseignant
|
16
|
Landry TONGO
|
Attaché de
recherches
|
Bases de données spatiales
|
Enseignant
|
17
|
Chrétien
NGOUANET
|
Maitre de recherches
|
Télédétection/ Géomatique
|
Enseignant
|
18
|
ELAT Jean
|
Chargé de
recherches
|
SIG/ Cartographie
|
Enseignant
|
19
|
NINO DJONDO
|
Attaché de
recherches
|
Analyse spatiale/ Statistiques
|
Enseignant
|
20
|
MAKUETE Synthiche
|
Chargé de
recherches
|
Télédétection/ Géomatique
|
Enseignant
|
21
|
Hugues Boris
TUENO
|
Directeur de société
|
Management des projets
|
Enseignant
|
v
DEDICACE
Je dédie ce travail à ma grand-mère
YIEWO Esther et à toute sa descendance.
vi
REMERCIEMENTS
J'adresse des remerciements chaleureux à mon encadreur
académique, le Professeur OJUKU TIAFACK pour le suivi et le murissement
de ce travail et surtout le coaching permanent depuis mon arrivé
à l'université de Yaoundé I. Il s'est toujours
montré disponible et ouvert pour toutes nos séances de
travail.
Mes remerciements vont à l'endroit de mon encadreur
professionnel le Dr Juscar NDJOUNGUEP pour son encadrement technique et
professionnel tant à l'université de Yaoundé I qu'au sein
de l'ONG AJESH.
De plus, je remercie tous les enseignants du
département de géographie et plus particulièrement les
enseignants du master professionnel en Cartographie, SIG et
Télédétection appliqués à la gestion durable
des territoires, je cite ici les professeurs Paul TCHAWA ; OJUKU TIAFACK ; Jean
Paul KOUEGA ; Michel SIMEU KAMDEM ; Roger NGOUFO ; Moise MOUPOU ; YOUTA HAPPI ;
MOUGOUE Benoit ; ZONING Apollinaire, Louis DEFO les Docteurs BOUBA Dieudonne ;
ENCHAW Gabriel ; KANA Collins Etienne ; TAPAMO Hyppolyte ; Chrétien
NGOUANET ; ELAT Jean et les experts ; Joachim ETOUNA et Landry TONGO
Je remercie mes camarades de la 12e promotion de ce
master professionnel.
Un merci spécial à Monsieur Benjamin NZOUOMBO
NOZA qui depuis plusieurs années ma apporté un important soutien
matériel et moral.
Je remercie de tout coeur ma Mère, Maman Delphine
NOTEWO, cette femme forte qui a toujours été là pour moi.
A côté d'elle je remercie mes soeurs cadettes Lauriane Joyce
FOMENE YIEWO, Merveille Mariline NTUNBOP NDIFFOR, Ange Sorelle KAZEWO et ma
grande mère Esther YIEWO pour tout leur soutient. J'adresse mes
remerciements à mes oncles, tantes, cousins, cousines et toute la grande
famille.
Mes remerciements vont à l'endroit de l'ONG AJESH, sans
qui la collecte de données n'aura pas été une tâche
facile. Particulièrement, je remercie M. Harisson NNOKO AJEBE, le CEO
d'AJESH qui m'a acceuilli dans son équipe ; Dr James AYAMBA (PhD) qui
m'a apporté un grand appui technique ; Lord Denis NGOLLE ; Thomas NGUTI
; Elie NDOBON ; Mes coéquipiers durant la collecte de données
Ing. Daniel LONKENG et Clodella JEAZET.
Un merci à Brunelle FEUDJIO, Frank KAPTO, Joskel
MENZEPO, Boris TEFEGUE, Junior AYEFOU, Nelly FOGUE, Florence ABENG et
spécialement Orlane KENGNE pour leur soutien moral continue et leurs
encouragements tout au long de cette étude.
Je ne saurai terminer sans exprimer toute ma gratitude
à M. Kingsley NGWESSE (AJESH) et Dr Clement MBEUGANG (PhD) qui m'ont
apporté une assistance remarquable tout au long de la rédaction
de ce mémoire.
Enfin, je vous remercie vous tous dont les noms ne figurent pas
ici, merci.
vii
RESUME
Pour répondre aux énoncés de Rio touchant
la participation des communautés locales dans la gestion durable de la
forêt, la démarche devrait concilier la nécessité
d'assurer les conditions de la pérennité des ressources et
l'impératif de l'amélioration des conditions de vie de celles-ci.
L'objectif visé par ce mémoire est de construire un modèle
de participation des communautés locales dans la conservation de la
biodiversité de la forêt d'Ebo. Pour l'atteindre, une étude
du cas des villages Ndokmem Nord, Ndotoun et Mosse dans l'arrondissement de
Yingui a été mise en exergue. La méthodologie
adoptée s'est appuyée sur une approche participative. Pour cela,
la démarche s'est adossée sur les outils tels le SIG, les
enquêtes de terrain et la cartographie participative. Les systèmes
de positionnement global (GPS), les logiciels d'analyse des données
satellites et spatiales ont joué un rôle capital pour faciliter
suivi de l'aménagement du territoire. Les résultats montrent
l'instabilité de la biodiversité liée aux activités
anthropiques. Il ressort aussi l'effritement des particularités
culturelles qui assuraient le mode de vie des communautés. De nombreux
cas de conflits liés aux usages de la forêt ont été
identifiés. Nos résultats montrent que les besoins de survie et
les perceptions que les communautés locales ont de la forêt sont
muables. Notre analyse met ainsi en exergue des attributs des
communautés locales sur lesquels un modèle de participation se
construit, à savoir la perception de la forêt comme bien de la
communauté et gage de son unité ; le pouvoir traditionnel comme
institution de proximité et la nécessité d'actualiser les
savoirs locaux. Par ailleurs, les résultats des enquêtes
ménages montrent que le revenu moyen annuel d'un ménage est de
700 000 FCFA et proviennent à 90 % des activités agricoles. Nos
résultats montrent aussi que ces activités économiques
sont très peu diversifiées. Sur le plan
économétrique, l'analyse montre des transformations
négatives sur l'environnement, ce qui agit négativement sur la
production de Yingui. Ces résultats ont permis d'élaborer le
modèle de participation des communautés locales à la
gestion de la forêt d'Ebo dont les villages Ndokmem Nord, Ndotoun et
Mosse sont le noyau de référence et pour lequel la gouvernance
à mettre en place part de l'institution de proximité qu'est le
pouvoir coutumier. Ce modèle de participation, pour être efficace,
intègre l'impératif d'améliorer des conditions de vie des
communautés locales à travers l'aménagement durable de
finage villageois et la nécessité de la conservation de la
forêt d'Ebo qui environ 10% du régime foncier coutumier de
Mosse.
Mots clés : Cartographie participative, Aménagement
du territoire, Participation, Biodiversité, Forêt d'Ebo.
viii
ABSTRACT
In order to respond to the Rio statements concerning the
participation of local communities in sustainable forest management, the
approach should reconcile the need to ensure the conditions for the
sustainability of resources and the imperative of improving their living
conditions. The objective of this thesis is to build a model for the
participation of local communities in the conservation of biodiversity in the
Ebo forest. To achieve this, a case study of the villages of Ndokmem Nord,
Ndotoun and Mosse in the district of Yingui was highlighted. The methodology
adopted was based on a participatory approach. To do this, the approach relied
on tools such as GIS, field surveys and participatory mapping. Global
positioning systems (GPS), satellite and spatial data analysis software played
a key role in facilitating land use monitoring. The results show the
instability of biodiversity linked to anthropic activities. It also shows the
erosion of cultural particularities that ensured the way of life of
communities. Numerous cases of conflict related to forest use were identified.
Our results show that the survival needs and perceptions that local communities
have of the forest are changing. Our analysis thus highlights the attributes of
local communities on which a model of participation is built, namely the
perception of the forest as a community asset and a guarantee of its unity;
traditional power as an institution of proximity; and the need to update local
knowledge. In addition, the results of the household surveys show that the
average annual income of a household is 700,000 CFA francs, 90% of which comes
from agricultural activities. Our results also show that these economic
activities are not very diversified. Econometrically, the analysis shows
negative transformations on the environment, which negatively affects the
production of Yingui. These results have made it possible to develop a model
for the participation of local communities in the management of the Ebo forest,
for which the villages of Ndokmem Nord, Ndotoun and Mosse are the core of
reference, and for which the governance to be put in place starts from the
local institution that is the customary power. To be effective, this model of
participation integrates the imperative of improving the living conditions of
local communities through the sustainable development of village areas and the
need to conserve the Ebo forest, which represents approximately 10% of the
customary land tenure of Mosse.
Key words: Participatory mapping, Land use planning,
Participation, Biodiversity, Ebo forest.
ix
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Localisation de la zone d'étude 17
Figure 2: Diagramme Ombrothermique de la zone d'étude
29
Figure 3: Relief et Hydrographie de la zone d'étude
30
Figure 4 : Traitement de données
socio-économiques avec Excell 45
Figure 5: Production de cartes via QGIS 3.16 46
Figure 6: Usages de l'espace à Ndokmem nord 54
Figure 7 : Habitats des primates à Ndokmem nord 56
Figure 8 : Usages de l'espace à Ndotoun 60
Figure 9 : Habitat de primates à Ndotoun 62
Figure 10 : Usages de l'espace à Mosse 66
Figure 11 : Habitats de primates à Mosse 68
Figure 12 : Population par tranche d'âge à
Ndokmem Nord 72
Figure 13 : Principales cultures agricoles par ménage
à Ndokmem Nord 74
Figure 14 : Population par tranche d'âge à
Ndotoun 77
Figure 15 : Principales cultures agricoles par ménage
à Ndotoun 79
Figure 16 : Population par tranche d'âge à Mosse
81
Figure 17 : Principales cultures par ménage à
Mosse 83
Figure 18 : Arbre à Problème 85
Figure 19 : Diagramme de Venn de Ndokmem Nord 87
Figure 20 : Diagramme de distances à Ndokmem Nord 88
Figure 21 : Grille de superficies occupation du sol à
Ndokmem Nord 89
Figure 22 : Carte d'occupation du sol de Ndokmem Nord 91
Figure 23 : Scénarios de zonage participatif à
Ndokmem nord 93
Figure 24 : Zonage participatif de Ndokmem Nord 95
Figure 25 : Diagramme de Venn de Ndotoun 97
Figure 26 : Diagramme de distances à Ndotoun 99
Figure 27 : Grille de superficies occupation du sol à
Ndotoun 100
Figure 28 : Occupation du sol de Ndotoun en 2021 101
x
Figure 29 : Scénarios de zonage participatifs à
Ndotoun 102
Figure 30 : Plan de zonage participatif de Ndotoun 104
Figure 31 : Diagramme de Venn de Mosse 105
Figure 32 : Diagramme des distances à Mosse 107
Figure 33 : Grille de superficies occupation du sol à
Mosse 108
Figure 34 : Occupation du sol à Mosse en 2021 109
Figure 35 : Scénarios de zonage participatif à
Mosse 110
Figure 36 : Zonage participatif de Mosse 113
Figure 37 : Questionnaire d'enquête de terrain 130
Figure 38 : Edition de la table attributaire et constitution
de la base de données avec QGIS 3.16
131
Figure 39 : Fiche de collecte de données
géospatiales sur le terrain 132
Figure 40 : Traitement des données
socio-économiques de Ndokmem Nord 132
Figure 41 : Production de la carte participative de Ndotoun
avec QGIS 3.16 133
Figure 42 : Planificateurs du zonage nord de Ndokmem 134
Figure 43 : Planificateurs de zonage Mosse 135
xi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Primates identifiés à Ndokmem Nord
58
Tableau 2 : Primates identifiés à Ndotoun 64
Tableau 3 : Primates identifiés à Mosse 70
Tableau 4 : Caractéristiques de la population de
Ndokmem Nord 71
Tableau 5 : Membres du village vivant hors de Ndokmem Nord
72
Tableau 6 : Principales activités menées par les
ménages de Ndokmem Nord 73
Tableau 7 : Production moyenne et prix par culture à
Ndokmem Nord 75
Tableau 8 : Types de PFNL collectés principalement par
ménage à Ndokmem Nord 76
Tableau 9 : Caractéristiques de la population de
Ndotoun 76
Tableau 10 : Membres du village vivant hors de Ndotoun 77
Tableau 11 : Principales activités menées par
les ménages de Ndotoun 78
Tableau 12 : Production moyenne et prix par culture à
Ndotoun 80
Tableau 13 : Types de PFNL collectés principalement par
ménage à Ndotoun 80
Tableau 14 : Caractéristiques de la population de Mosse
81
Tableau 15 : Membres du village vivant hors de Mosse 82
Tableau 16 : Principales activités menées par
les ménages de Mosse 82
Tableau 17 : Production moyenne et prix par culture à
Mosse 84
Tableau 18 : Types de PFNL collectés à Mosse
84
Tableau 19: Calendrier des cultures agricoles 86
Tableau 20 : Occupation du sol à Ndokmem Nord 88
Tableau 21 : Superficies du plan du zonage participatif de
Ndokmem Nord 94
Tableau 22 : Calendrier des activités agricoles
à Ndotoun 98
Tableau 23 : Occupation du sol de Ndotoun 100
Tableau 24 : Superficies du PZP de Ndotoun 103
Tableau 25 : Calendrier des activités agricoles
à Mosse 106
Tableau 26 : Occupation du sol de Mosse 108
Tableau 27 : Superficies du PZP de Mosse 111
Tableau 28 : Critères de sélection des
planificateurs de zonage 134
Tableau 29 : Liste des planificateurs de zonage
sélectionnés dans les villages 135
Tableau 30 : Stratégies directives à Ndokmem
Nord 136
xii
Tableau 31 : Stratégies directives à Ndotoun
138
Tableau 32 : Stratégies directives à Mosse
140
Tableau 33 : Liste des membres du comité PZP de Ndokmem
nord 141
Tableau 34 : Liste des membres du comité PZP à
Ndoutoun 142
Tableau 35 : Liste des membres du comité PZP à
Mosse 143
xiii
LISTE DES PLANCHES
Planche 1: Réunion de prospection entre l'équipe et
les populations 38
Planche 2: Elaboration de la carte au sol avec les
communautés 39
Planche 3: Formation théorique des cartographes locaux par
l'équipe 40
Planche 4: Formation pratique des cartographes locaux par
l'équipe 40
Planche 5 : Collecte de données spatiales sur le terrain
avec les cartographes locaux 41
Planche 6 : Collecte de données socioéconomiques et
socioculturelles par l'équipe 42
Planche 7 : Identification des espèces de primate 43
Planche 8 : Extraction et traitement de données GPS
à Ndokmem nord avec les cartographes locaux
44
Planche 9 : Vérification et validation de données
cartographiques par les cartographes locaux 45
Planche 10 : Restitution des cartes aux communautés 47
Planche 11 : Sensibilisation des communautés sur le PZP
48
Planche 12 : Présentation du processus PZP et
compréhension de la situation foncière initiale 50
Planche 13 : Elaboration des scénarios de zonage à
Ndokmem nord 93
Planche 14 : Photo famille après la réunion de
prospection respectivement à Ndokmem nord,
Ndotoun et Mosse 131 Planche 15 : Traitement de données
avec les cartographes locaux respectivement de Ndokmem
nord, Ndotoun et Mosse 133
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Discussion de groupe (FGD) à Ndotoun 52
Photo 2 : Validation du PZP à Ndokmem Nord 94
Photo 3 : Validation du PZP à Ndotoun 103
Photo 4 : Validation du PZP à Mosse 111
xiv
TABLE DES MATIERES
LISTE PROTOCOLAIRE D'ENCADREMENT iii
DEDICACE v
REMERCIEMENTS vi
RESUME vii
ABSTRACT viii
LISTE DES FIGURES ix
LISTE DES TABLEAUX xi
LISTE DES PLANCHES xiii
LISTE DES PHOTOS xiii
TABLE DES MATIERES xiv
LISTE DES ACCRONYMES, ABBREVIATIONS ET SIGLES xviii
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
1.1 Contexte et Justificatif 1
1.2 Questions de recherche 3
1.2.1 Question principale 3
1.2.2 Questions spécifiques 4
1.3 Hypothèse de recherche 4
1.3.1 Hypothèse principale de recherche 4
1.3.2 Hypothèses spécifiques de recherche 4
1.4 Énoncé du problème 4
1.5 Revue de la littérature 5
1.6 Objectifs de l'étude 15
1.6.1 Objectif principal de l'étude 15
xv
1.6.2 Objectifs spécifiques de l'étude 15
1.7 Intérêt de l'étude 15
1.8 Localisation de la zone d'étude 16
1.9 Cadre conceptuel et théorique de l'étude 18
1.9.1 Clarification des concepts clés 18
1.9.2 Cadre théorique de l'étude 22
1.10 Description du milieu physique de la zone l'étude
26
1.10.1 Faune et Flore 26
1.10.2 Climat, Relief et Hydorgraphie 28
CHAPITRE 2 : DONNEES, OUTILS ET METHODES 31
2.1 Méthodes de recherche 31
2.2 Techniques de collecte des données 32
2.2.1. Sources primaires 32
2.2.2 Sources secondaires 33
2.3 Méthodes de recherche spécifiques
utilisées dans l'étude 35
2.3.1 Méthode de cartographie participative 35
2.3.1.1 Outils de cartographie participative 35
2.3.1.2 Etapes de cartographie participative 36
2.3.2 Méthodologie du plan de zonage participatif (PZP)
47
2.3.2.1 Discussions de groupe (FGD) 51
CHAPITRE 3 : CARTOGRAPHIE PARTICIPATIVE ET PLAN DE
ZONAGE PARTICIPATIF
53
3.1 Cartes participatives d'utilisation des terres 53
3.1.1 Cartographie participative dans la communauté de
Ndokmem Nord 53
3.1.2 Cartographie participative de la communauté Ndotoun
59
xvi
3.1.3 Cartographie participative de la communauté Mosse
65
3.2 Résultats de l'analyse FGD, SWOT et du plan de
micro zonage pour la conservation de la
biodiversité. 71
3.2.1 Analyse socio-économique 71
3.2.1.1 Caractéristiques de la population de Ndokmem Nord
71
3.2.1.2 Activités principales des ménages à
Ndokmem Nord 73
3.2.1.3 Caractéristiques de la population de Ndotoun 76
3.2.1.4 Activités principales des ménages à
Ndotoun 78
3.2.1.5 Caractéristiques de la population de Mosse 80
3.2.1.6 Activités principales des ménages à
Mosse 82
3.2.2 Plan Zonage Participatif 84
3.2.2.1 Zonage Participatif de Ndokmem Nord 87
3.2.2.1.1 Diagramme de Venn 87
3.2.2.1.4 Diagramme de distance 87
3.2.2.2 Zonage participatif de Ndotoun 96
3.2.2.2.1 Diagramme de Venn 96
3.2.2.3 Zonage participatif de Mosse 105
3.2.2.3.1 Diagramme de Venn 105
3.2.2.3.3 Calendrier des cultures 106
3.2.2.3.4 Diagramme de distance 106
3.3 Contribution de la cartographie participative à
la planification durable de l'utilisation des
terres 114
3.4 Contribution des SIG à la planification durable de
l'utilisation des terres 115
CHAPITRE 4 : DISCUSSION ET EXAMEN DES POLITIQUES 118
4.1 Évaluation de la méthodologie de recherche
utilisée 118
4.1.1 Réunion consultative 118
xvii
4.1.2 Cartographie participative 118
4.1.3 Approche participative (AP) 119
4.1.4 Groupes de discussion (FGD) 120
4.2 Interprétation des résultats de recherche
120
4.2.1 Constatations sur la cartographie participative dans
l'arrondissement de Yingui 120
4.2.2 Résultats sur les cartes d'aménagement du
territoire compilées à l'aide d'un SIG pour
conservation de la biodiversité 122
4.2.3 Constatations de l'analyse SWOT 122
4.3 Recommandation 123
CONCLUSION GENERALE 124
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 125
a) LIVRES 125
b) ARTICLES, RAPPORTS ET THÈSES 126
ANNEXES 129
xviii
LISTE DES ACCRONYMES, ABBREVIATIONS ET
SIGLES
AJESH : AJEMALEBU Self Help
AP : Approche Participative
CDB : Convention sur la Diversité Biologique
CLIP : Consentement Libre et Informé au
Préalable
DFID : Département du Développement
International
ERA : Évaluation Rurale Rapide
ERP : Évaluation Rural Participative
ERP : Évaluation Rurale Participative
FAO : Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture
FGD : Focus Group Discussion
FIDA : Fonds international de Développement Agricole
GIDT : Gestion Intégrée et Durable des Terres
GPS : Systèmes de Positionnement Global
MINEPAT : Ministère de l'Économie, de la
Planification et de l'Aménagement du territoire
MNT : Modèle Numérique de Terrain
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux
PPUT : Planification Participative de l'Utilisation des
Terres
PZP : Plan de Zonage Participatif
RDC : République Démocratique du Congo
SIG : Systèmes d'Informations Géographiques
SIGP : SIG Participatifs
SWOT : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
WCED : Western Cape Education Department
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1.1 Contexte et Justificatif
La conservation des forêts est dans l'histoire depuis
aussi longtemps que l'existence humaine sur terre, bien qu'elle ait
été essentiellement à des fins religieuses et
secrètes par les communautés. En l'an 252 av. J.-C., par exemple,
l'empereur Asoka de l'Inde a adopté un édit pour la protection
des animaux, des poissons et des forêts. C'est peut-être le premier
exemple documenté de la création délibérée
de ce que nous appelons aujourd'hui des aires protégées. En 1084
également, le roi Guillaume Ier d'Angleterre ordonna la
préparation du Domesday Book comme base pour faire des plans rationnels
pour la gestion et le développement du pays. Le concept moderne de
conservation (l'entretien et l'utilisation judicieux des ressources de la
terre) n'est rien de plus que la combinaison de ces deux principes anciens,
1à savoir la nécessité de planifier la gestion
des ressources sur la base d'un inventaire précis et la
nécessité de prendre des mesures de protection pour s'assurer que
les ressources ne s'épuisent pas par une exploitation humaine excessive.
Comme d'autres écosystèmes, l'écosystème forestier
offre à l'humanité une variété de ressources et de
services essentiels à notre survie. La fourniture, la
réglementation, la culture et les services de soutien qui interagissent
avec les causes directes et indirectes du changement pour influencer le
bien-être humain ont été classées dans ce groupe
(Kremen, 2005). Bien que le potentiel de l'écosystème forestier
soit largement reconnu, la gestion inefficace des ressources est principalement
causée par une inadéquation entre les politiques et les
pratiques. Cela affaiblit la capacité de la forêt à fournir
des services essentiels à l'ensemble du pays ainsi qu'à la
communauté locale (Ndenecho, 2005). Il s'est avéré
extrêmement difficile, selon (Huttonet et al. 2005), de conserver les
ressources forestières tout en maintenant la biodiversité et en
soutenant les besoins de développement communautaire. Cela est dû
au fait que les efforts de conservation ont souvent été
limités aux aires protégées, ce qui n'est pas le cas en
réalité car il y a un besoin de conservation pour le
développement et non l'inverse (Western D et al, 1995). Ceux qui
favorisent la
1 Ce qui est un inventaire de toutes les terres,
forêts, zones de pêche, terres agricoles de chasse et ressources
productives de son royaume.
2
conservation et une protection stricte des parcs accusent
souvent les communautés locales de mettre en danger la
biodiversité (Mbile P et al 2005). Une telle stratégie de
conservation explique pourquoi la majorité des programmes de
conservation en Afrique de l'Ouest ont échoué auparavant (Oates
J, et al 1999).
La population locale connaît bien les paysages qui
l'entourent et y est étroitement liée, ce qui en fait le meilleur
candidat pour influencer l'avenir de ces paysages et apporter une contribution
significative à la réussite d'un plan de gestion (Glover et al
2005). L'importance d'une approche participative est enracinée dans la
conviction que les communautés locales avaient non seulement la
meilleure compréhension de leurs propres problèmes, mais
possédaient également des réponses. Ils ont ainsi pu
participer à la fois en tant que participants et en tant que
prestataires (Kalibo H, et al 2007). À la suite du Sommet de la Terre de
Rio, lorsqu'il a été reconnu comme un élément
essentiel du processus de développement durable, le débat sur
l'approche participative dans le secteur des ressources naturelles a
suscité beaucoup d'attention (Kelly. D, 2001). La recherche
participative aidera à garantir une gestion durable des ressources en
incluant toutes les parties prenantes importantes dans le processus de gestion
des ressources, en connaissant leurs besoins et leur situation, en leur
permettant de prendre des décisions et d'en tirer des avantages, et en
renforçant la transparence (Johnson, N. L., et al.) Il est courant de
traiter la conservation et le développement comme des questions
différentes, mais ce n'est pas ainsi que les deux devraient être
abordés, car les deux objectifs doivent trouver un équilibre
(Armitag, D 2004). L'utilisation des connaissances autochtones est de plus en
plus indispensable pour une gestion durable des ressources plutôt qu'un
choix (Thomas-Slayter, 1995). Les systèmes de connaissances autochtones
pour la gestion durable des ressources naturelles et les moyens de subsistance
locaux sont renforcés par la participation active des détenteurs
de savoirs autochtones au processus de prise de décisions dans la mesure
où cela a une incidence sur eux. Dans de nombreux endroits, des
modifications de l'utilisation des terres sont également
nécessaires en raison de changements dans les moyens de subsistance.
Nous pensons que la planification participative de l'utilisation des terres
(PPUT) est une stratégie appropriée pour arrêter ou
inverser la dégradation des terres, préserver la
biodiversité et maintenir les services écosystémiques. Le
PPUT détermine les meilleures options pour d'autres utilisations des
terres tout en tenant compte des circonstances socio-économiques et des
moyens de subsistance de la région. En tant que stratégie
participative, elle donne aux communautés un
3
pouvoir d'action via le processus, ce qui contribue à
réduire les conflits et à promouvoir un système
socio-économique stable.
Les parties prenantes participent à une activité
commune dans laquelle elles partagent à la fois les avantages et les
enjeux (H. C. Goma, 2001). Comme l'autorité est partagée entre
les intervenants, la résolution collective des problèmes
favorisera un sentiment d'appartenance à la communauté, ce qui
augmentera la sensibilité de la communauté locale et favorisera
la collaboration dans la planification des ressources. La planification du
développement communautaire et de la gestion des ressources pourrait
grandement bénéficier de la nouvelle méthodologie connue
sous le nom d'évaluation rurale participative (ERP). Cette technique
favorise la gestion durable des ressources avec la participation active des
communautés locales dans le but de renforcer la conservation de
l'environnement, les droits d'accès et les moyens de subsistance
(Gruber, 2010). Dans pratiquement toutes les matières
académiques, y compris les sciences humaines, les sciences, les arts,
les sciences sociales, la santé, etc., ERP a attiré l'attention
en raison de son approche multidisciplinaire et multidimensionnelle
(Nemarundwe, N. 2002). L'ERP est passée de niveaux plus
généraux à des niveaux plus ciblés qui se
concentrent sur des thèmes tels que le genre, la diversité
ethnique, les groupes d'âge et la structure. Les communautés ne
sont pas uniformes ; ils sont plutôt hétérogènes.
Selon Agrawal (1999), cela pose des difficultés pour la gestion des
ressources parce que les différents groupes ethniques ont des normes
culturelles diverses qui influent sur l'accès aux ressources
forestières et leur propriété. Selon les estimations
faites par J. J. Faure en 1989, le Cameroun perd environ 80 938 hectares de ses
forêts en terres agricoles par an. Selon les estimations d'études
antérieures, la quantité annuelle de forêts perdues au
Cameroun au profit d'autres utilisations des terres sur une période de
dix ans (1990-2000) était d'environ 221 763 hectares (N. Njib, 1999).
1.2 Questions de recherche
1.2.1 Question principale
Comment renforcer la conservation de la biodiversité de la
Forêt d'Ebo à l'aide d'outils
participatifs et des SIG ?
4
1.2.2 Questions spécifiques
· Quel est l'apport de la cartographie participative
dans la compréhension du mode de vie des communautés Ndokmem
nord, Ndotoun et Mosse ?
· Comment la mise en place d'un plan
d'aménagement durable et participatif du territoire peut aider à
la protection de la biodiversité ?
· Quel est le rôle des approches participatives,
aidées par les SIG, dans la planification et la gestion de l'utilisation
des terres ?
1.3 Hypothèse de recherche
1.3.1 Hypothèse principale de recherche
Les outils participatifs et les SIG peuvent contribuer au
renforcement de la biodiversité de la forêt d'Ebo.
1.3.2 Hypothèses spécifiques de
recherche
· La cartographie participative aide à documenter
le mode de vie d'une communauté ainsi que les ressources qui s'y
trouvent et leur mode de gestion ;
· La gestion durable des ressources et la protection de
la biodiversité devient effective lorsque les communautés locales
sont intégrées dans le processus de planification participative
du territoire ;
· Les approches participatives et les SIG aident
à la durabilité dans la gestion des ressources naturelles.
1.4 Énoncé du problème
Les familles d'agriculteurs ont été
poussées à étendre leurs champs sur des forêts
naturelles, même dans des zones protégées comme les parcs
nationaux, en raison de la croissance rapide de la population et de la
pénurie de terres. De vastes régions qui étaient
auparavant couvertes de forêts denses sont maintenant exposées
à la déforestation, ce qui entraîne une dégradation
de l'environnement et constitue une grave menace pour la perte d'habitat de la
vie sauvage. Même si le rythme d'extinction varie selon le type
d'espèces en raison de leur répartition géographique et de
leur richesse, la perte de la couverture végétale peut
également entraîner une perte de biodiversité, ce qui peut
entraîner l'extinction de certaines espèces. Étant
donné que les questions
5
environnementales n'ont pas de limites et sont
interdépendantes, les changements locaux dans le couvert
végétal, en particulier les changements dans le couvert
forestier, ont un impact important et cumulatif sur les changements climatiques
régionaux et mondiaux. Notre connaissance actuelle de la cartographie
participative historique camerounaise et de la planification de l'utilisation
des terres est insuffisante. Les approches et les conceptions
systématiques de l'utilisation et de la conservation des terres devront
être considérablement améliorées à l'avenir
pour mieux comprendre la cartographie participative et la planification de
l'utilisation des terres dans la conservation de la biodiversité. Des
études qui démontrent explicitement les différences dans
les caractéristiques cartographiques devront être menées
afin de comprendre pleinement les forces qui motivent la cartographie
participative. Afin d'en apprendre davantage sur l'utilisation actuelle des
terres, la conservation et les facteurs socio-économiques qui
influencent les changements dans l'utilisation des terres, les
caractéristiques socio-économiques de la zone ont
été étudiées ainsi que la cartographie
participative. Cette étude examinera les questions pertinentes
liées à la cartographie participative et au plan de zonage
participatif (planification de l'utilisation des terres) pour la conservation
de la biodiversité en relation avec la socio-économie et offrira
des suggestions qui peuvent aider à préserver la
biodiversité et l'habitat de la vie sauvage dans la zone d'étude
ainsi que la durabilité des forêts naturelles.
1.5 Revue de la littérature
I. Cartographie participative dans l'aménagement du
territoire (PPUT) et
conservation de biodiversité
La cartographie participative est devenue un paradigme
contemporain d'aménagement du territoire aux niveaux national,
régional et local (Corbett et al., 2006). Les cadres de planification de
l'utilisation des terres exigent une participation effective des parties
prenantes, en particulier dans les pays en développement comme la
Namibie qui sont submergés par des développements fonciers
aléatoires et l'absence d'arrangements institutionnels pour faire
respecter les lois locales. La cartographie participative a été
identifiée comme l'une des méthodes par lesquelles le PPUT peut
être utilisé pour atteindre des objectifs de développement
tels que la création d'un cadre de vie sain, pratique,
économiquement fonctionnel et agréable (FIDA, 2009). Il s'agit
d'un outil
6
puissant qui augmente la participation des parties prenantes
et permet aux participants d'exprimer leurs idées dans un format visuel
facilement compréhensible.
En général, la cartographie participative peut
aider à fournir : Un moyen de mobiliser les intervenants d'ici et
d'ailleurs ; Information locale objective sur les ressources ; les
connaissances et pratiques traditionnelles de la communauté ; des
renseignements sur la façon dont les collectivités
perçoivent, valorisent et utilisent les ressources ; un point focal pour
les discussions sur les questions d'utilisation des terres ; un outil
précieux pour appuyer la prise de décisions ; et des outils de
communication graphiques et facilement compréhensibles.
Les cartes participatives diffèrent souvent
considérablement des cartes SIG en termes de contenu, d'apparence et de
méthodologie. Le FIDA (2009 :07) a mentionné que « les
critères utilisés pour reconnaître et désigner les
cartes communautaires sont les suivants :
La cartographie participative est définie par le
processus de production. Les cartes participatives sont planifiées
autour d'un objectif commun et d'une stratégie d'utilisation et sont
souvent réalisées avec la contribution de toute une
communauté dans un processus ouvert et inclusif.
La cartographie participative est définie par un
produit qui représente l'agenda de la communauté. Il s'agit de la
production de cartes entreprise par les communautés pour montrer des
informations pertinentes et importantes pour leurs besoins et pour leur
utilisation.
La cartographie participative est définie par le
contenu des cartes qui décrit les connaissances et les informations
locales. Les cartes contiennent les noms de lieux, les symboles et d'autres
caractéristiques importantes d'une communauté.
La cartographie participative n'est pas définie par le
niveau de conformité aux conventions cartographiques formelles. Les
cartes participatives ne sont pas confinées par les médias
formels ; une carte communautaire peut être un dessin dans le sable ou
peut être incorporée dans un SIG informatisé
sophistiqué. Alors que les cartes SIG recherchent la conformité,
les cartes communautaires embrassent la diversité dans la
présentation et le contenu.
Selon Müller et Wode (2003), les approches
conventionnelles telles que les SIG et la télédétection
sont souvent utilisées par les consultants pour collecter et manipuler
les données utilisées dans la préparation des cartes
d'utilisation des terres. Ces consultants manquent parfois de connaissances
7
approfondies sur l'emplacement des ressources locales, ce qui,
selon l'approche cartographique, peut conduire à une délimitation
inexacte et à une mauvaise interprétation des classes
d'utilisation des terres. Müller et Wode (2003 :01) ont souligné
que « l'objectif de la cartographie participative est de permettre aux
villageois d'interpréter les aspects de leurs ressources
foncières qui sont d'une importance significative pour la
communauté, dans ce processus, les villageois délimitent leur
utilisation des terres sur des transparents posés sur une
orthophotographie ». La participation des parties prenantes locales
à leur vaste expérience sur le terrain devrait améliorer
l'exactitude et la précision des données obtenues.
La cartographie participative a deux décennies
d'applications dans la planification spatiale participative, qu'elle se
manifeste sous forme de « ressources naturelles communautaires »
situées en milieu rural ou de « planification participative de
quartier » en milieu urbain. La cartographie participative a
été couramment utilisée pour revendiquer des terres,
gérer les terres et les ressources coutumières, cartographier les
inégalités sociales et environnementales et renforcer la
sensibilisation communautaire et l'identité culturelle (McCall et Minang
(2005). Le FIDA (2009) indique qu'il y a six objectifs possibles pour lancer un
projet de cartographie participative qui appuie la planification durable de
l'utilisation des terres. Ces objectifs sont décrits ci-dessous :
1. Aider les communautés à articuler et
à communiquer des connaissances spatiales à des organismes
externes Les cartes participatives se sont révélées
être une approche efficace, légitime et convaincante pour
démontrer aux organismes externes comment une communauté
valorise, comprend et interagit avec ses terres traditionnelles et son espace
immédiat. Les cartes présentent des informations complexes dans
un format bien compris et facilement accessible (FIDA, 2009).
2. Permettre aux communautés d'enregistrer et
d'archiver les connaissances locales
Les communautés locales et les groupes autochtones en
particulier utilisent de plus en plus les cartes participatives pour
enregistrer et stocker des connaissances locales et des informations
culturelles importantes (FIDA, 2009).
3. Aider les collectivités à planifier
l'utilisation des terres et à gérer les ressources
Les cartes participatives peuvent être un moyen d'aider
à planifier la gestion des terres traditionnelles et de rendre les
connaissances communautaires sur les terres et les ressources visibles pour les
étrangers. Ils ont aidé les communautés à
communiquer leur
8
longue histoire, mais souvent invisible, de gestion des
ressources. Cela pourrait inclure l'identification et la localisation de
ressources naturelles spécifiques telles que les forêts, les
plantes médicinales, les pâturages, les sources d'eau, les zones
de chasse et de pêche, les sources de carburant et les matériaux
de construction (McCall, 2003).
4. Permettre aux communautés de plaider en faveur du
changement
Dans le cadre de la vaste boîte à outils de
cartographie participative, la contre-cartographie est le processus
d'élaboration de cartes par lequel les communautés locales
s'approprient les techniques de cartographie formelle de l'État et
établissent leurs propres cartes pour renforcer la
légitimité des revendications coutumières sur les terres
et les ressources (Peluso, 1995, cité dans FIDA, 2009 :09). Ces cartes
sont considérées 50 comme des solutions de rechange à
celles utilisées par le gouvernement, l'industrie et d'autres groupes
extérieurs concurrents. Les cartes deviennent des outils dans le cadre
d'une stratégie plus large de plaidoyer (FIDA, 2009).
5. Accroître la capacité au sein des
collectivités
Souvent, les avantages des initiatives de cartographie
participative sont beaucoup plus vastes et plus intangibles que ceux qui
résultent simplement de la production et de l'utilisation de cartes.
L'une des plus grandes forces de ces initiatives est la capacité du
processus de cartographie à rassembler les membres de la
communauté pour partager leurs idées et leurs visions, ce qui
peut contribuer à renforcer la cohésion communautaire (Alcorn,
2000, cité dans FIDA, 2009 :09).
6. Pour résoudre les conflits liés aux
ressources
La cartographie participative peut être utilisée
pour gérer, en particulier, éviter et réduire les conflits
entre une communauté et des personnes extérieures et pour
résoudre les conflits internes. Les cartes peuvent représenter
graphiquement un conflit, en plaçant les parties par rapport au
problème et les unes par rapport aux autres. En délimitant les
limites de groupes concurrents qui représentent des revendications
territoriales qui se chevauchent (en particulier lorsque les droits et les
responsabilités sur les terres et les ressources ne sont pas clairs),
les zones de tension sont rendues visibles. Ce processus peut aider à
identifier les principaux domaines de conflit et à réduire ces
conflits (FIDA, 2009).
Étant donné que la cartographie participative
exige beaucoup de temps et de ressources, elle peut ne pas être
réalisable ou efficace dans toutes les situations. La cartographie
participative
9
peut être utilisée lorsque le processus profitera
à l'objectif global du LUP. La participation est un
élément clé parmi les critères de bonne gouvernance
pour une planification spatiale participative efficace. La gouvernance est un
ensemble de mesures des relations entre les « gouvernés »,
c'est-à-dire la société civile et le public, et les «
gouvernants », le gouvernement, ses institutions et les
intérêts du secteur privé (McCall et Minang, 2005).
II. Systèmes d'information géographique dans
l'aménagement du territoire et
conservation de biodiversité
Cooper (2009 :01) a déclaré que « les SIG
sont essentiels à l'innovation et à la croissance
économique, à la formulation efficace de politiques et à
la planification, à la mise en oeuvre et au suivi des projets de
développement ». Le principal avantage des SIG dans la
planification de l'utilisation des terres est la capacité de fournir
l'intégration de différents ensembles de données pour
obtenir de nouvelles connaissances. Bon nombre des ensembles de données
utilisés dans un SIG proviennent de l'extérieur d'une
organisation, tels que les images de télédétection
provenant de satellites et d'aéronefs, et les données de base
fondamentales des organismes nationaux de cartographie et de statistique.
Les SIG peuvent aider les organismes communautaires, quel que
soit l'échelon sur lequel ils sont placés, et les aider à
gravir les échelons (Weiner, Harris et Craig, 2001). Des informations
spatiales plus détaillées aideront à élaborer des
réponses appropriées en matière d'aménagement du
territoire. En outre, la technologie SIG prend en charge la création de
produits cartographiques et d'analyses. Weiner et coll. (2001 : 3) ont soutenu
que « les SIG peuvent également aider un organisme communautaire
à gravir les échelons de la participation, et l'État peut
être disposé à partager plus de pouvoir avec un partenaire
crédible. D'autres organismes communautaires similaires voient le statut
d'un organisme s'accroître et sont plus susceptibles de collaborer avec
eux. Cependant, même les organisations communautaires les plus
homogènes contiennent des individus dont les objectifs diffèrent
de ceux du groupe et qui peuvent être marginalisés par ce
processus. Les approches participatives dans l'élaboration de cadres et
de directives pour la cartographie participative appuyées par les SIG
pour une planification et une gestion efficace de l'utilisation des terres
aident à développer les processus de connaissances locales. Ce
processus de connaissance crée un canal de coordination entre les
communautés locales et les experts. Dans l'étude « SIG
for
10
Participatory Land Use Planning in the Mekong Delta, Vietnam
», Trung, Tri, van Mensvoort et Bregt (2004) ont conclu que « les SIG
ont été utilisés pour analyser le changement d'utilisation
des terres, la réalisation de la préférence des
agriculteurs, les changements de préférence et les conflits de
préférences entre les groupes d'agriculteurs aquacoles et
agricoles. Le SIG s'est avéré être un outil très
utile pour appuyer l'analyse des données et la présentation des
résultats.
Les impacts sociétaux des données spatiales dans
la nouvelle ère de l'information ont été
étudiés ces dernières années sous le titre
générique de SIG et société (Harris et Weiner,
1998). Plus récemment, l'attention s'est également
concentrée sur le potentiel des SIG pour autonomiser les
communautés, tels que le « SIG de participation publique ».
Obermeyer (1998:2) a déclaré que « l'utilisation des SIG
peut rendre de plus en plus difficile pour les citoyens moyens de participer
aux débats politiques en cours. Cette difficulté vient du fait
que l'utilisation des SIG simplifie la réalisation de l'analyse spatiale
et la préparation d'excellents graphiques (les cartes étant
l'exemple le plus évident), qui donnent une impression de persuasion aux
rapports sur les politiques que les institutions publiques et privées
préparent. Harris et Weiner (1998 : 03) ont déclaré que
« les SIG contribuent à la marginalisation sociale et spatiale des
collectivités de quatre façons : l'accès
différentiel aux données et à l'information ; les
capacités géo démographiques et de surveillance des SIG ;
la représentation numérique, l'épistémologie ; et
les multiples réalités du paysage représentées dans
les SIG.
Harris et Weiner (1998 : 3) affirment que « les
études de cas récentes représentent un changement
important d'échelle et d'objectif, passant d'une critique des SIG
à des efforts qui opérationnalisent les SIG pour l'autonomisation
des communautés. La défense de causes populaires, une
compréhension plus complète des enjeux locaux et un meilleur
accès de la communauté aux technologies de pointe et à
l'information numérique sont des succès qui ont
déjà été démontrés.
L'intégration des connaissances locales et la représentation de
l'espace territorial et des différents environnements sont des aspects
complexes et potentiellement contradictoires de la production et de
l'utilisation alternatives des SIG. Selon Nedovic-Budic (2000 :82), « en
fin de compte, un SIG tel qu'appliqué dans le domaine de la
planification urbaine et régionale devrait faire progresser les
objectifs suivants de la planification urbaine et régionale : une
meilleure qualité (habitable, sécuritaire et esthétique)
des environnements urbains ; les collectivités durables sur les plans
11
environnemental et social ; l'organisation spatiale efficace
des activités urbaines (travail, résidence, commerce et loisirs)
; la « croissance intelligente » des zones urbaines ; une
communication efficace entre les différentes fonctions urbaines ; la
revitalisation des zones détériorées ; la
variété des options de logement ; les possibilités
d'emploi et le développement économique ; et la
démocratisation du processus de planification et d'élaboration
des politiques ».
La capacité des SIG à rassembler de nombreuses
sources de données et à offrir des capacités d'analyse de
ces données est extrêmement utile pour toute étude
liée à l'utilisation des terres. Chrisman (1987, Edney, 1991,
cité dans Harris et Weiner, 1998) a reconnu que les réponses
institutionnelles et organisationnelles à la mise en oeuvre des SIG
avaient une influence marquée sur le succès ou l'échec
d'un projet. Bien qu'il ait été reconnu que ces questions non
techniques étaient un corollaire important de l'adoption des SIG, c'est
Chrisman (1987) qui a fourni certains des premiers aperçus des
implications sociales et éthiques de l'utilisation des SIG et des
responsabilités associées au développement de logiciels.
Au fur et à mesure que les SIG trouvent leur utilisation pratique, ils
doivent être responsables sur les plans économique, politique,
social et même éthique (Chrisman, 1987, cité dans Harris et
Weiner, 1998). Les progrès antérieurs réalisés dans
le domaine des SIG, a-t-il soutenu, ont été
réalisés en exploitant les parties faciles du problème et
« les questions difficiles, temporairement balayées sous le tapis,
apparaîtront, peut-être pour discréditer l'ensemble du
processus » (Harris et Weiner, 1998). Chrisman (1987, cité dans
Harris et Weiner, 1998) a suggéré que la conception d'un SIG
équitable devrait être fondée sur des objectifs sociaux et
culturels. En tant que tel, le SIG est à la fois une expression et une
partie d'un processus politique et pas seulement un problème technique
ou informatique (Harris et Weiner, 1998).
III. Aménagement du territoire (plan de zonage
participatif) et conservation de la biodiversité
Christou et coll. (2006 : 8) ont déclaré que la
« planification de l'utilisation des terres » peut être
définie comme « une évaluation systématique du
potentiel des terres et de l'eau, des modes alternatifs d'utilisation des
terres et d'autres conditions physiques, sociales et économiques, dans
le but de sélectionner et d'adopter les options d'utilisation des terres
qui sont les plus bénéfiques pour les utilisateurs des terres
sans dégrader les ressources ou l'environnement, ainsi que la
12
sélection et la mise en oeuvre des mesures les plus
susceptibles d'encourager de telles utilisations des terres ».
Ils soutiennent en outre qu'un « plan » est une
anticipation intellectuelle d'une situation souhaitable dans le futur, ou en
d'autres termes, un plan décrit une situation dans le futur. Le terme
« planification » est donc la procédure d'élaboration
d'un plan. En fait, ce terme recouvre une série d'activités,
allant des procédures de type purement technique aux arrangements
administratifs ou gouvernementaux.
« L'aménagement du territoire doit être
compris comme un aspect de la « planification spatiale », qui se
réfère à l'espace comme un concept multidimensionnel qui
décrit et reflète la synthèse de l'environnement physique
et son utilisation par les humains, alors que l'aménagement traditionnel
de l'utilisation des terres ne traite que de l'utilisation efficace des terres
(« terre » comme synonyme de la surface de la terre) » (Christou
et al 2006 : 8). La planification de l'utilisation des terres est
l'évaluation systématique des terres, du potentiel hydrique, des
alternatives pour l'utilisation des terres, des conditions économiques
et sociales afin de sélectionner et d'adopter les meilleures options
d'utilisation des terres (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture, 1996). Davis (2009 : 7) a défini l'utilisation durable
des terres comme « l'utilisation des terres qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs. Une autre
définition relative à l'utilisation des terres est l'utilisation
durable des terres est l'utilisation des terres sans nuire aux services
écosystémiques. Le but de l'aménagement du territoire est
de sélectionner et de mettre en pratique les utilisations des terres qui
répondront le mieux aux besoins de la population tout en
préservant les ressources pour l'avenir. Salimi et coll. (2008 : 15) ont
défini l'aménagement du territoire comme « une science qui
détermine le type d'utilisation des terres en étudiant les
caractéristiques écologiques des terres ainsi que leur structure
socio écologique ». Une approche de planification
intégrée de l'utilisation des terres (ILUP) nécessite la
coordination de la planification et de la gestion des terres et des autres
ressources.
Wade et Sommer (2006 : 120) ont défini «
l'utilisation des terres comme la classification des terres en fonction des
activités qui s'y déroulent ou de la façon dont les
humains les occupent ; par exemple, agricole, industriel, résidentiel,
urbain, rural ou commercial. L'utilisation des terres ne doit pas être
confondue avec le terme couverture terrestre, qui concerne les
caractéristiques
13
naturelles et artificielles couvrant la surface de la terre
comme les forêts, les routes, les prairies, les sols nus et les lacs.
Selon Wade et Sommer (2006 :119), la couverture terrestre implique « la
classification des terres en fonction de la végétation ou du
matériau qui couvre la majeure partie de sa surface ; par exemple, une
forêt de pins, des prairies, de la glace, de l'eau ou du sable. Le
Conseil canadien des ministres des forêts (2009 : 1), dans ses projets
d'aménagement intégré des terres forestières, a
souligné que « la planification intégrée de
l'utilisation des terres vise à établir un équilibre entre
les possibilités économiques, sociales et culturelles dans une
zone forestière particulière et la nécessité de
maintenir et d'améliorer la santé de la forêt de la
région. Il s'agit d'un processus par lequel toutes les parties
intéressées, grandes et petites, se réunissent pour
prendre des décisions sur la façon dont la terre et ses
ressources devraient être utilisées et gérées et
pour coordonner leurs activités de manière durable.
Amler et al (1999 :24) affirment que « dans de nombreux
pays, il existe des formes traditionnelles et non codifiées d'accords
sur l'utilisation des terres qui fonctionnent bien au niveau local. Cependant,
ils échouent souvent lorsque les relations sociales deviennent plus
complexes, telles que la migration spontanée, la pression de
l'utilisation sur des zones qui étaient auparavant
réservées aux pasteurs. Néanmoins, ils fournissent des
liens de connexion importants pour plan de zonage participatif au niveau local
(PZP). » La planification intégrée de l'utilisation des
terres met l'accent sur le maintien de l'intégrité de
l'écosystème et de l'utilisation durable des terres en tant que
principale considération qui joue un rôle important dans la
planification de l'utilisation des terres. Amler et al. (1999 :24) soutiennent
en outre que « le PZP est un processus d'intégration partielle et
de chevauchement sectoriel. Les objets de planification sont les ressources
foncières. Par conséquent, le PZP n'est pas adapté pour
résoudre tous les problèmes locaux, ni ne peut remplacer la
planification globale d'une zone. La stratégie technique de base du PZP
consiste à planifier l'utilisation des terres en fonction de
l'adéquation et des différents besoins dans la zone à
prendre en compte.
L'utilisation des terres est caractérisée par
les arrangements, les activités et les apports des personnes pour
produire de la nourriture, modifier et maintenir certains types de couverture
terrestre (Di Gregorio et Jansen, 1998). Cette définition de
l'utilisation des terres établit un lien direct entre l'occupation des
sols et les actions des personnes dans leur environnement. Pour un plan
d'utilisation durable des terres, de nos jours, la planification de
l'utilisation des terres
14
nécessite une plus grande intégration des
données, une analyse multidisciplinaire et complexe et une
récupération rapide des données. Cela facilite non
seulement l'amélioration de la précision et de la
possibilité de créer des cartes à utiliser dans les
transactions foncières, mais aussi les processus d'administration des
biens fonciers. Longley et al (2005 :345) estiment que « l'administration
des biens fonciers peut grandement contribuer au processus d'intégration
des données et à la création d'un SIG véritablement
national ». Selon Cloke (1989 : 9), « le rôle de la
planification est important en raison d'une prémisse fondamentale ;
à savoir que la planification et l'élaboration des politiques
font indéniablement partie intégrante de l'activité de
l'État et, en tant que telles, sont soumises au contexte et aux
contraintes de toutes les activités.
Wade et Sommer (2006 : 120) ont défini l'utilisation
des terres comme la classification des terres en fonction des activités
qui s'y déroulent ou de la façon dont les humains les occupent ;
par exemple, agricole, industriel, résidentiel, urbain, rural ou
commercial. L'utilisation des terres ne doit pas être confondue avec le
terme couverture terrestre, qui concerne les caractéristiques naturelles
et artificielles couvrant la surface de la terre comme les forêts, les
routes, les prairies, les sols nus, les lacs. Selon Wade et Sommer (2006 :119),
la couverture terrestre implique « la classification des terres en
fonction de la végétation ou du matériau qui couvre la
majeure partie de sa surface ; par exemple, une forêt de pins, des
prairies, de la glace, de l'eau ou du sable. La planification de l'utilisation
des terres devrait être comprise comme l'évaluation
systématique des facteurs physiques, sociaux et économiques qui
encouragent et aident les utilisateurs des terres à choisir des options
qui augmentent leur productivité, leur durabilité et
répondent aux besoins de la société.
Le zonage est généralement appliqué
à trois niveaux interactifs ; aux niveaux national, régional et
local (FAO, 1993, cité dans Nabwire, 2002), où différentes
priorités, stratégies de planification et types de
décisions sont prises. Au niveau national, des politiques, des
priorités et des lois générales en matière
d'aménagement du territoire sont définies. Cependant, aux niveaux
inférieurs, les plans deviennent plus détaillés, par
exemple, la mise en place de sources d'eau et d'infrastructures (Nabwire,
2002). L'interaction, la circulation de l'information et le partage des
données entre les différents niveaux de planification sont
importants.
La réalisation d'une gestion intégrée et
durable des terres (GIDT) globale peut être rendue possible grâce
à la cartographie participative appliquée et aux technologies
SIG. Salimi et al. (2008) ont
15
déclaré qu'il est possible de planifier
l'utilisation appropriée des terres et d'améliorer la gestion
actuelle de l'utilisation des terres en utilisant les SIG. La gestion durable
des terres (GDT) fait référence aux approches de la gestion des
terres et des ressources naturelles renouvelables qui rassemblent les
ministères compétents et d'autres fournisseurs de services
sectoriels pour planifier et coordonner conjointement le soutien aux
communautés locales sous la direction de ces communautés (McCall,
M.K et Minang, P.A., 2005). La GDIT fait également
référence à des approches qui favorisent la gestion
holistique par les résidents locaux de toutes les ressources naturelles
renouvelables, y compris l'eau, le sol, le pâturage, les forêts et
la faune dans une zone de gestion des terres.
1.6 Objectifs de l'étude
1.6.1 Objectif principal de l'étude
Elaborer la cartographie participative de l'utilisation des
terres et la conservation de la biodiversité des communautés
autour de la forêt d'Ebo.
1.6.2 Objectifs spécifiques de l'étude
· Produire des cartes participatives d'utilisation des
terres pour différentes unités de terre dans les villages de
Ndokmem Nord, Ndotoun et Mosse ;
· Identifier l'implication dans la conservation,
l'aménagement du territoire et la protection de la biodiversité
;
· Recommander des mesures d'intervention potentielles et
des propositions pour l'utilisation future des terres de la zone
étudiée.
1.7 Intérêt de l'étude
L'intérêt de l'étude est d'apporter
davantage de connaissances sur la question de conservation de
biodiversité. Notre étude met en avant une méthode
participative, appuyée par les SIG, qui intègre les
communautés dans le processus de préservation de la
biodiversité.
16
1.8 Localisation de la zone d'étude
Notre étude porte sur la conservation de la
biodiversité de la forêt d'Ebo. Notre étude cible
principalement trois (03) communautés, notamment les communautés
Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse. Nos trois (03) communautés cibles se
trouvent dans l'arrondissement de Yingui, département du Nkam, dans la
région du Littoral au Cameroun. Quant à la forêt, d'Ebo,
elle s'étend en grande partie sur le département du Nkam dans la
région du Littoral, sur le département de la Sanaga-Maritime,
également dans la région du littoral et sur le département
du Mbam-et-Inoubou dans la région du Centre, au Cameroun. Nos
communautés cibles occupent en partie le nord de la forêt d'Ebo.
Les trois (03) communautés ciblées par notre étude sont
des communautés voisines, de même groupe ethnique (Banen) avec des
limites qui se chevauchent les unes sur les autres, cela créant des
zones d'utilisation commune de l'espace et des différentes ressources
qui s'y trouvent. Ndokmem nord est la communauté le plus au nord - ouest
de la zone, Ndotoun au centre et Mosse au sud - est de la zone.
La figure 1 représente la zone d'étude. Il
s'agit du Sud Cameroun et singulièrement de la plaine
côtière qui couvre un ensemble de localité. Le climat
ambiant est de type, équatorial humide avec une végétation
sempervirente et toujours verte. Le sous-sol est argileux sableux.
L'hydrographie est dense avec pour principal cours d'eau la Sanaga et de
nombreux affluents qui rendent le sol fertile, créant ainsi une forte
empreinte sur la forêt ou du moins la déforestation poussée
pour des besoins de subsistance.
17
Source : Atlas Cameroun 2020, données de
terrain
Figure 1: Localisation de la zone
d'étude
18
1.9 Cadre conceptuel et théorique de
l'étude
La considération théorique de l'étude est
basée sur la délimitation conceptuelle de l'étude qui est
la clarification des termes, la délimitation de l'étude et
l'intérêt de l'étude.
1.9.1 Clarification des concepts clés
Pour une meilleure compréhension de l'étude, une
explication des concepts suivants est nécessaire.
a) Cartographie participative
La production participative de cartes a commencé
à la fin des années 1980. À cette époque, les
praticiens du développement étaient enclins à adopter des
méthodes d'évaluation rurale participative (ERP) telles que la
cartographie des croquis, la cartographie photographique et les promenades
transect (Rambaldi, Chambers, McCall & Fox, 2006a). La
préférence a été donnée à l'obtention
de connaissances locales et à la mise à profit de la dynamique
locale pour faciliter la communication entre les initiés (villageois) et
les étrangers, tels que les chercheurs et les représentants du
gouvernement. Minang et McCall (2006 :11) ont déclaré que «
l'utilisation des SIG participatifs (SIGP) avec les communautés peut
ajouter de la valeur aux connaissances locales à l'appui du
mécanisme de développement ». Dans leur étude «
Participatory Spatial Information Management and Communication in Developing
Countries », Rambaldi, Kyem, McCall et Weiner (2006b :1) ont
déclaré que « la création participative de cartes,
au-delà de leur interprétation, a commencé au début
des années 1980. La situation de la cartographie a changé dans
les années 90, avec la diffusion des technologies modernes de
l'information spatiale, y compris les SIG, les systèmes de
positionnement global (GPS), les logiciels d'analyse d'images satellites et
l'accès ouvert aux données spatiales et à l'imagerie via
Internet. Différentes stratégies de cartographie participative, y
compris la cartographie participative des photos et des croquis, ainsi que les
SIG participatifs (SIG), ont traditionnellement été
impliquées dans la collecte de données. Ces stratégies de
cartographie ont été spécifiquement utilisées
à des fins de suivi de l'aménagement du
19
territoire, du développement urbain, de la
dégradation ou du déboisement des terres et de
l'établissement urbain.23
b) Aménagement du territoire
L'utilisation des terres est fondée sur la fonction et
le but réel pour lequel les terres sont actuellement utilisées.
Ainsi, une utilisation des terres peut être définie comme une
série d'activités entreprises pour produire un ou plusieurs biens
ou services. La planification de l'utilisation des terres, définie par
la FAO en 1993, est l'évaluation systématique du potentiel des
terres et de l'eau, des alternatives pour l'utilisation des terres et des
conditions économiques et sociales, afin de sélectionner et
d'adopter les meilleures options d'utilisation des terres. Son but est de
sélectionner et de mettre en pratique les utilisations des terres qui
répondront le mieux aux idées de la population tout en
préservant les ressources pour l'avenir. La force motrice de la
planification est le besoin de changement, la nécessité d'une
meilleure gestion ou la nécessité d'un modèle
d'utilisation des terres tout à fait différent dicté par
l'évolution des circonstances. Une utilisation donnée des terres
peut avoir lieu sur un ou plusieurs terrains, et plusieurs utilisations des
terres peuvent avoir lieu sur la même parcelle de terrain. L'inventaire
des terres par une telle classification fournit une mesure quantitative des
terres par rapport aux résultats/impacts économiques et
environnementaux de diverses activités humaines et
événements naturels pour une analyse précise et
quantitative et une planification future. Ces informations sont
généralement basées sur la cartographie de la superficie
des terres à l'aide de techniques telles que la photographie
aérienne, les levés cadastraux.
2 Les SIG participatifs sont une pratique
émergente à part entière ; développer des approches
participatives de la planification et de la gestion de l'information spatiale
et de la communication (Rambaldi & Weiner, 2004).
3 La cartographie participative est un processus de
cartographie qui tente de rendre visible l'association entre la terre et les
communautés locales en utilisant le langage communément compris
et reconnu de la cartographie (Fonds international de développement
agricole, 2009 :06).
20
C) Le plan de zonage participatif (planification de
l'utilisation des terres)
La planification participative de l'utilisation des terres
(PPUT) est essentiellement une planification ascendante de l'utilisation des
terres ; réalisée avec la participation active de la
communauté concernée. PPUT évalue et propose les
meilleures utilisations possibles des ressources foncières d'un village
afin d'améliorer les moyens de subsistance de la population locale et
préserver la biodiversité. Les ressources foncières
importantes d'un village comprennent le sol, l'eau et les plantes, qui sont
utilisés pour produire des cultures, du bétail, du bois, des
logements, de l'eau potable. Leur utilisation optimale dépend des
conditions biophysiques de la terre, de la capacité des gens à
utiliser la terre, des conditions socio-économiques des gens et de leurs
attentes. Le PPUT sert à améliorer l'intendance des terres en
analysant systématiquement ces conditions et en proposant des options
améliorées d'utilisation des terres, en tenant compte de tous les
facteurs ci-dessus. La mise en oeuvre du PPUT est assurée par
l'appropriation du processus par la communauté et par le recours aux
institutions locales. Le PPUT est considéré comme une
stratégie appropriée pour arrêter ou inverser la
dégradation des terres et pour identifier des solutions optimales pour
une autre utilisation des terres. Dans le même temps, le processus
responsabilise les communautés et contribue ainsi à un
développement socio-économique équilibré. Les
mesures techniques de lutte contre la dégradation des terres sont
coûteuses et n'ont guère de succès à long terme si
leur mise en place et leur reproduction ne sont pas guidées par un cadre
participatif. Le PPUT est idéal pour placer les mesures d'intervention
technique dans un contexte socialement pertinent et assurer ainsi leur
pertinence, leur application à long terme et donc leur
efficacité.
d) Biodiversité
La biodiversité est souvent une motivation pour la
conservation des écosystèmes et des services
écosystémiques. Dans certains cas, la biodiversité est
incluse en tant que service de soutien (selon la terminologie de l'EM)
(Balmford et al., 2002), dans d'autres cas, la « fourniture d'habitats
pour la biodiversité » est considérée comme un
service écosystémique à part entière (TEEB, 2010).
La diversité biologique ou la biodiversité est définie par
la CDB comme « la variabilité entre les
21
organismes vivants de toutes origines, y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres
écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont
ils font partie ; Cela inclut la diversité au sein des espèces,
entre les espèces et des écosystèmes ». Il existe de
nombreuses façons de mesurer la biodiversité et les divers
paramètres qui en résultent sont pertinents à des fins
différentes. Certains des paramètres communs sont la richesse des
espèces, l'abondance des espèces, le nombre d'espèces
menacées et la diversité fonctionnelle (Butchart et al., 2010),
et des indices, tels que l'abondance moyenne des espèces (Alkemade et
al., 2009) et l'indice Planète vivante (Loh et al., 2005). La
biodiversité est importante pour la fourniture de services
écosystémiques. La relation entre la biodiversité et les
services écosystémiques est toutefois complexe,
multidimensionnelle et dépend largement des caractéristiques et
de la gestion de l'écosystème et des services
écosystémiques considérés (Balvanera et al., 2006 ;
Mace et coll., 2012). La biodiversité soutient les processus
écosystémiques (p. ex. pollinisation et lutte antiparasitaire),
affecte directement les services écosystémiques (p. ex.
variétés de cultures cultivées pour l'alimentation ou la
médecine) ou est valorisée en soi (p. ex. espèces
protégées ou menacées) (Balvanera et al., 2006 ; Mace et
coll., 2012). Certains services écosystémiques
bénéficient incontestablement de certains aspects de la
biodiversité. Par exemple, la grande diversité des paysages et de
la faune stimule l'écotourisme (Lindsey et al., 2007). Néanmoins,
les interactions complexes entre la biodiversité, les processus
écosystémiques, le fonctionnement des écosystèmes
et les services écosystémiques sont mal comprises et difficiles
à quantifier (Mace et al., 2012). 4
e) Participation
Malgré l'approbation apparente de la participation en
tant que composante essentielle du développement durable, il existe
moins de consensus sur ce qu'elle signifie et sur la manière d'y
parvenir. Cela a signifié n'importe quoi, de la participation passive,
dans laquelle les gens sont informés de ce qui va se passer ou s'est
déjà passé, à l'auto mobilisation, à
laquelle les gens participent en prenant des initiatives telles que la
définition de leurs propres objectifs, la mise en
4 Convention sur la diversité biologique
(CDB), 1993 (
http://www.cbd.int/convention/text/default.shtml),
Consulté le 15 juillet 2022
22
oeuvre et le suivi des activités, et
l'évaluation des résultats eux-mêmes (Kumar, 2002 : 24).
Néanmoins, le concept de participation peut être
considéré comme un processus par lequel les parties prenantes, en
particulier les communautés locales, influencent et partagent le
contrôle des initiatives de développement, ainsi que des
décisions et des ressources qui les concernent?. (Tandon et Cordeiro,
1998 cités dans Blackburn, 2000 : 1) La participation est un processus,
un processus d'autonomisation des populations locales, en particulier des
pauvres et des marginalisés, par lequel elles acquièrent plus de
contrôle sur les décisions concernant les questions affectant
leurs moyens de subsistance. La participation consiste à établir
un partenariat et une appropriation à partir de la base par
l'écoute, la consultation, l'engagement et la conformité, et en
tendant la main aux pauvres et aux défavorisés et en
renforçant leur capacité d'action (Banque mondiale, 1996 : 3-7).
Dans la participation, les populations locales prennent des initiatives,
contrôlent et partagent les décisions, les ressources et les
responsabilités par le biais de leurs propres organisations et actions
autoorganisées. L'objectif principal de la participation est le
transfert de pouvoir et la création de changements dans les structures
de pouvoir. Il s'agit de permettre aux populations rurales de prendre les
décisions et de prendre les mesures qu'elles jugent essentielles
à leur propre développement (Oakley et al. 1991 : 9).
1.9.2 Cadre théorique de l'étude
a) Moyens de subsistance ruraux durables
Le concept de durabilité manque de précision et
reste incohérent. Les différentes définitions et
utilisations du concept reflètent divers biais disciplinaires. Les
biologistes, les économistes, les sociologues, les environnementalistes
et autres professionnels ont tous leur propre version du concept. Cependant,
l'idée de base de la durabilité est simple ; un système
durable est un système qui survit ou persiste (Rapport et al. 1998 :
231). Cependant, lorsqu'il s'agit de ce qui doit être soutenu, des
différends idéologiques complexes surgissent souvent. Certains
auteurs font référence à la durabilité de la base
de ressources naturelles, et d'autres soulignent la durabilité des
moyens de subsistance et des gains économiques qui en découlent
(Inkoom, 1999 : 33). Une revue de la littérature sur le sujet montre que
les moyens de subsistance ruraux durables ont été décrits
de plusieurs façons.
23
Un moyen de subsistance peut être perçu comme
durable lorsqu'il peut faire face aux tensions et aux chocs, s'en remettre et
maintenir ou améliorer ses capacités et ses atouts (Chambers et
Conway, 1992 : 6) à la fois dans le présent et dans l'avenir
(Carney, 1998 : 4), sans compromettre la base de ressources naturelles
(Scoones, 1998 : 5).
Un moyen de subsistance rural durable peut également
être compris comme une situation résiliente dans laquelle les gens
ont un accès égal aux ressources de subsistance, sont capables
d'effectuer des activités pertinentes pour leur vie et répondent
de plus en plus à leurs différents besoins sans porter atteinte
à l'environnement naturel et sans comprendre les besoins des
générations futures (WCED, 1987 : 43). Cela implique que la
durabilité est fonction de la façon dont les actifs et les
capacités sont utilisés, entretenus et améliorés
afin de préserver les moyens de subsistance.
Un moyen de subsistance rural durable peut également
être considéré comme une relation entre des systèmes
économiques humains dynamiques et des systèmes écologiques
dynamiques, mais plus lents, dans lesquels la vie humaine peut se
développer indéfiniment, les individus peuvent s'épanouir,
la culture humaine peut se développer et les effets des activités
humaines restent dans les limites afin de ne pas détruire la
diversité, la complexité et le fonctionnement de leur
système écologique de soutien à la vie (Costanza 1992:
106-118).
Les moyens de subsistance peuvent également être
considérés comme durables lorsqu'ils sont résilients face
aux chocs et aux tensions externes, ne dépendent pas d'un soutien
extérieur, maintiennent la productivité à long terme des
ressources naturelles et ne compromettent pas les moyens de subsistance des
autres ou ne compromettent pas les options de subsistance qui s'offrent
à eux (DFID, 1999 : 7)
Pour résumer les concepts de moyens de subsistance
durables présentés ci-dessus, un moyen de subsistance rural
durable est fondamentalement un équilibre maintenu au fil du temps entre
la base de ressources naturelles et les avantages qui en découlent.
C'est une situation dans laquelle les besoins fondamentaux sont satisfaits de
manière adéquate sans compromettre la base de ressources
naturelles. Les quatre définitions impliquent implicitement le concept
d'équité intragénérationnelle et
intergénérationnelle, c'est-à-dire la répartition
équitable des ressources et l'accès à celles-ci au sein
d'une même génération et entre les
générations suivantes.
24
Un certain nombre d'efforts ont été
déployés pour élaborer des indicateurs permettant de
mesurer les progrès vers des moyens de subsistance ruraux durables, mais
les approches adoptées pour construire ces indicateurs et leurs
résultats ont considérablement varié en raison des
différences dans les perceptions de leurs auteurs de la
durabilité (Simon, 2003 : 6). Néanmoins, différentes
dimensions de la durabilité peuvent être distinguées afin
de conceptualiser et de fournir des indicateurs pratiques des systèmes
durables. Par conséquent, la durabilité environnementale est
atteinte lorsque la productivité des ressources naturelles essentielles
à la vie est conservée ou améliorée pour être
utilisée par les générations futures; la viabilité
économique est atteinte lorsqu'un niveau donné de dépenses
peut être maintenu au fil du temps, ou lorsqu'un niveau de base de
bien-être économique est atteint et maintenu; la durabilité
sociale est atteinte lorsque l'exclusion sociale est réduite au minimum
et l'équité sociale maximisée; et la viabilité
institutionnelle est atteinte lorsque les structures et processus
institutionnels en vigueur ont la capacité de s'acquitter de leurs
fonctions à long terme (DFID, 1999).
b) Moyens de subsistance ruraux durables et
biodiversité
Pour comprendre l'interaction entre les moyens de subsistance
et la biodiversité, il faut reconnaître la nature
multidimensionnelle des avantages de la biodiversité et de la nature des
moyens de subsistance ruraux. La biodiversité fournit des besoins de
subsistance nombreux et variés dont les communautés rurales ont
besoin pour survivre. Il fournit des services environnementaux qui soutiennent
tous les systèmes de production naturels, et il offre des avantages
vitaux de son utilisation directe sous la forme de produits qui peuvent
être consommés ou échangés sur les marchés en
échange d'immobilisations. Cependant, la pauvreté et le manque de
capacités (Chambers, 2006 : 3) entraînent un manque d'options,
forçant les gens à surutiliser les produits forestiers et
à défricher le couvert forestier afin d'avoir accès
à la terre pour la culture. Cela a souvent entraîné une
dégradation et une perte de biodiversité. En outre, la
pauvreté est également associée à des taux de
fécondité plus élevés (Schoumaker, 2004 : 18 ;
Cincotta & Engelman 2000 : 40) qui augmentent indirectement la demande de
ressources et la pression sur les écosystèmes.
L'autre question est celle du potentiel de la
biodiversité à contribuer aux efforts de réduction de la
pauvreté, ainsi qu'à la mise en place de moyens de subsistance
ruraux durables. La biodiversité est une ressource qui peut être
utilisée pour élargir les moyens de subsistance ruraux.
Cependant,
25
renforcer le rôle de la biodiversité dans la
durabilité - équilibre maintenu au fil du temps. Interface
Forêt/Biodiversité Besoins de conservation des communautés
Besoins communautaires Les moyens de subsistance ruraux nécessitent
l'intégration de la biodiversité dans les stratégies de
réduction de la pauvreté et l'élaboration de
mécanismes appropriés de mise en oeuvre.
À partir de la discussion jusqu'à
présent, il est possible d'établir les concepts suivants et de
discerner l'interface entre les moyens de subsistance ruraux et la
biodiversité. Premièrement, lorsque les possibilités de
revenus deviennent limitées en raison d'actifs insuffisants, la pression
sur les ressources naturelles pour les revenus de subsistance et en
espèces augmente. Par conséquent, les ruraux pauvres n'ont
souvent pas d'alternative à la biodiversité forestière.
Ensuite, la menace qui pèse sur la biodiversité augmente avec la
détérioration des moyens de subsistance ruraux, car en raison
d'un manque d'options, les ménages ruraux sont de plus en plus
contraints de dépendre des ressources forestières. En outre, les
moyens de subsistance ruraux perdent de leur force lorsque la
biodiversité est perdue en raison de la détérioration des
services écosystémiques. Les pauvres des zones rurales sont plus
vulnérables et sont donc gravement touchés. En outre,
l'amélioration de la biodiversité ou des moyens de subsistance
ruraux peut avoir un effet d'entraînement positif sur l'autre. Enfin, les
mesures de conservation de la biodiversité ont tendance à
échouer à long terme lorsque les problèmes de subsistance
ne sont pas résolus parce qu'ils sont compromis par les besoins de
subsistance des ruraux pauvres. Le succès de la conservation de la
biodiversité dépend donc de la réduction de la
pauvreté (Pimbert & Pretty, 1995 : 39 ; Brown, 1998 : 9).
La croyance en une spirale descendante négative de la
pauvreté et de la biodiversité est cependant largement remise en
question (Arnold & Bird, 1999 : 4), d'autant plus que la réduction
du couvert forestier et de la qualité n'est pas l'apanage des seuls pays
pauvres. Il existe un large éventail de causes directes et indirectes
à la perte de biodiversité en dehors de la pauvreté. Par
exemple, la pollution et le changement climatique entraînent
également une perte de biodiversité. On peut donc souligner que
la pauvreté et l'insuffisance des actifs peuvent entraîner un
manque d'options, obligeant les populations à défricher le
couvert forestier afin d'avoir accès aux produits forestiers afin de
maintenir leurs moyens de subsistance.
26
1.10 Description du milieu physique de la zone
l'étude
1.10.1 Faune et Flore
La forêt d'Ebo ainsi que nos communautés cibles
(Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse) constituent une zone riche en
biodiversité. La faune est caractérisée par la forte
présence de primates, parmi lesquels Galagoides thomasi, Eucoticus
pallidus talboti, Sciurocheirus alleni cameronensis, Perodicticus edwardsi,
Cercocebus torquatus, Mandrillus leucophaeus leucophaeus, Cercopithecus
pogonias subspecies, Cercopithecus eyrythrotis camerunensis, Cercopithecus
nictitans ludio, Procolobus pennanti preussi, Gorille d'Ebo, pan troglodytes
ellioti. La faune est aujourd'hui très menacée dans cette
zone principalement à cause de la pression anthropique. Elle constitue
une cible facile pour les braconniers dont le nombre ne cesse de croitre. Les
animaux les plus menacés de la forêt d'Ebo sont :
Le Chimpanzé du Nigéria-Cameroun (Pan
troglodytes ellioti) : c'est l'une des 04 sous-espèces de
Chimpanzés. Ils se démarquent par leur utilisation des outils
(des bâtons pour pêcher des termites, des pierres en quartz
utilisé comme marteau pour casser les noix de palmiste). Ces
caractéristiques sont uniques chez les Chimpanzés de la
forêt d'Ebo (
www.rewild.org).
Avec seulement entre 3500 et 9000 individus laissés dans la nature,
don't environnement 700 dans la forêt d'Ebo, les Chimpanzés du
Nigéria-Cameroun constituent une espèce en danger, classée
dans la liste rouge de l'UICN.
Le Gorille d'Ebo (sous-espèce non confirmée)
: Confirmée par les scientifiques en 2003 (International
Journal of Primatology, BethanJ. Morga, Chris Wild & Atanga Ekobo,
2003), le Gorille d'Ebo est une espèce en danger critique d'extinction,
classé sur la liste rouge de l'UICN. Ils sont aujourd'hui menacés
par le braconnage et l'exploitation forestière.
Le Singe Colobe Bai Preuss (Pilicolobus preussi) : La
forêt d'Ebo abrite l'une des deux seules populations restantes de Colobe
Bai de Preuss. C'est une espèce qui est actuellement classée
parmi les espèces les plus menacées du monde. Ils sont
très grand et se déplacent lentement, ce qui en font des cibles
faciles pour les chasseurs qui inondent la zone. Classée sur la liste
rouge de l'UICN en tant qu'espèce en danger critique d'extinction, ce
groupe (les Colobe Bai Preuss d'Ebo) figure parmi les principales
priorités de conservation du Global Wildlife Conservation (GWC).
27
Le Drill 'd'Ebo' : (Mandrillus leucophaeus leucophaeus) : Sous
espèce du Madrillus leucophaeus, les Drills de la forêt
d'Ebo ont une grande chance de survie. Ils s'aventurent rarement près
des terres agricoles. Mais alors, sont très vulnérables face aux
chiens de chasse (
www.rewild.org). Le
Drill 'd'Ebo' est classé en danger d'extinction sur la liste rouge de
l'UICN.
L'éléphant de forêt (Loxodonta
africana cyclotis) : Ils sont plus petits que leurs cousins
éléphants de savane. C'est ce qui leur permet de se faufiler
aisément à travers le feuillage dense des forêts tropicales
d'Afrique centrale en général et de la forêt d'Ebo en
particulier. Une petite population transitoire d'éléphants de
forêt vit dans la forêt d'Ebo. Ils sont aujourd'hui très
menacés par les chantiers d'exploitation forestière et la
dégradation de la forêt qui constitue leur habitat naturel.
La Grenouille Goliath (Conraua goliath : La
forêt d'Ebo avec ses rivières à débit rapide fournit
un habitat important à la grenouille Goliath, qui est classé
comme en danger d'extinction sur la liste rouge de l'UICN. La taille d'une
grenouille Goliath adulte dans la forêt d'Ebo peut aller jusqu'à
75 centimètres (les pattes y compris). Tout comme les autres amphibiens,
les grenouilles Goliath sont de bonnes espèces indicatrices de la
santé de leur écosystème. Cependant, ils sont
chassés en grand nombre chaque année par les humains.
La Picatharte au cou gris (Picathartes oreas) : Elle
vit dans les poches isolées des forêts d'Afrique centrale en
générale. Dans la forêt d'Ebo, elle se trouve dans des
endroits très calme. La Picatharte passe de nombreux mois à
construire des nids de boue pour sa progéniture. La Picatharte au cou
gris est très sensible aux changements de son environnement et peut
être considéré comme un indicateur de la santé de
son habitat. Elle est actuellement classée comme espèce
vulnérable par la liste rouge de l'UICN.
Le Perroquet gris (Psittacus erithacus) : Les
Perroquets gris sont incroyablement intelligents et doués pour imiter
les voix humaines, ce qui en fait un animal de compagnie populaire. Ces
Perroquets sont parmi les espèces les plus trafiquées au monde
(Emma Stokes, Wildlife Conservation Society). Ils sont classés
comme espèce vulnérable sur la liste rouge de l'UICN.
La forêt d'Ebo est une forêt équatoriale
dense et vierge. Elle constitue une zone riche en biodiversité avec un
important potentiel floristique. De nombreuses espèces s'y retrouvent et
sont d'une grande utilité écologique. Parmi ces essences de flore
les plus important sont :
28
Le Pseudohydrosme d'ebo (Pseudohydrosme ebo) :
plantes monocotylédones de la famille des Araceae, sous-famille des
Aroideae, originaire d'Afrique équatoriale. Elle a été
découverte dans la forêt d'Ebo en 2015 et décrite en
Novembre 2021. Elle est classée comme espèce en danger critique
sur la liste rouge de l'UICN.
Commelinaceae (Palisota manii) : plante herbacée,
très répandue dans la forêt d'Ebo.
Essok (Garcinia sp) : l'essok est une espèce
très exploitée dans la zone d'Ebo, plus précisément
au nord de la forêt. L'essok est exploitée des manières
abusives par les populations locales car elle est très
commercialisée. Les acheteurs viennent principalement de la ville de
Douala et achètent un sac d'Essok en moyenne à 9 000 FCFA dans
les communautés. Cette essence est aujourd'hui menacée
d'extinction dans la forêt d'Ebo.
Autres espèces : Talbotiella ebo, Ardisia ebo,
Crateranthus cameroonensis, Palisota ebo, Gilbertiodendron Ebo,
Inversodicraea ebo, Kupeantha ebo et Uvariopsis Dicaprio.
1.10.2 Climat, Relief et Hydorgraphie
Le climat de la forêt d'Ebo est de type
équatorial, avec des vents secs en saison sèche et humide en
saison pluvieuse. Il existe deux (02) principales saisons : une saison
pluvieuse allant du mois de Mars au mois d'Octobre et une saison sèche
allant du mois de Novembre au mois de Février. Le diagramme ci-dessous
(fig. 2) nous présente la situation climatique de la
forêt d'Ebo et ses environs.
0
00
an few mars awr mai uin uil aout sept oct now dec
00
2 0
200
0
00
0
0
2 0
200
0
00
0
0
r cipita ons emp rature
29
Source :
https://planificateur.a-contresens.net/afrique/cameroun/littoral/yingui/2220864.html
Figure 2: Diagramme Ombrothermique de la zone
d'étude
A partir de la fig. 2, on constate que les mois le
plus chaud est le mois de Mars avec une température moyenne de 23,9
°C et le mois le moins chaud est le mois d'Août avec une
température moyenne de 20,9 °C. La température moyenne
annuelle est de 22,5°C. Quant aux précipitations, le mois le plus
humide est le mois d'Août avec une pluviométrie moyenne de 298,7
mm et le mois le plus sec est le mois est le mois de Janvier avec une
pluviométrie moyenne de 18,8 mm. La pluviométrie moyenne annuelle
est de 113,7 mm.
Le relief des villages Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse est
accidenté et difficile d'accès. Il est caractérisé
par de forts sommets avec des altitudes allant jusqu'à 1278
mètres et des fortes pentes. L'altitude est beaucoup plus
élevée au sud-est, à Mosse. Cette variation du relief est
l'un des catalyseurs de la diversité des ressources naturelles dans la
zone. Les différentes espèces sont repartis en fonction des
altitudes les mieux adaptés à leur développement. Le
potentiel hydrographique est élevé, avec des cours d'eau naissant
des sommets (au nord), et s'écoulant vers le sud. Le principal bassin
versant est celui du cours d'eau Ebo (d'où provient le nom de la
forêt d'Ebo), qui avec ses affluents arrosent toute la zone. (Fig.
3)
30
Source : Aster, INC 2020, Données de terrain
2022
Figure 3: Relief et Hydrographie de la zone
d'étude
31
CHAPITRE 2 : DONNEES, OUTILS ET METHODES
INTRODUCTION
Le chapitre deux fournit les méthodes de recherche
utilisées dans cette étude afin de répondre aux principaux
buts et objectifs de recherche. Le but de la recherche est atteint en abordant
les objectifs de recherche à l'aide des méthodes décrites
dans ce chapitre. Cette recherche a utilisé l'approche qualitative pour
les questions de recherche nécessitant des informations qualitatives. La
recherche a spécifiquement utilisé un certain nombre de
méthodes de recherche telles que la cartographie participative, des
méthodes de recherche spécifiques ont été
adaptées à la recherche, y compris des sous-sections telles que
la planification du travail sur le terrain, les réunions consultatives,
les discussions de groupe (FGD), l'évaluation rurale participative
(ERP), la cartographie participative assistée par SIG, les observations
sur le terrain et les participants et l'analyse SWOT , pour les questions de
recherche nécessitant des informations texturales ou descriptives. La
méthodologie fait référence aux pratiques,
procédures et règles appliquées appropriées
à un domaine d'études (Alagan, 2007). Les approches
participatives décrites et utilisées dans cette étude
encouragent l'utilisation d'une variété de méthodes pour
aborder les questions de représentation et d'autonomisation des
communautés. Les méthodes de cartographie participative cherchent
à faciliter la prise de décision de bas en haut plutôt que
de haut en bas et à utiliser la technologie SIG qui a traditionnellement
été orientée vers les experts descendants (Harris et
Weiner, 1998).
2.1 Méthodes de recherche
Les données utilisées pour cette recherche ont
étés obtenues à partir des sources primaires et
secondaires. Les sources primaires comprennent le comité de gestion
autochtone. En ce qui concerne les sources secondaires, des données
publiées et non publiées ont été recueillies. Les
domaines d'intervention sont la délégation du bureau des affaires
sociales, Internet et la bibliothèque centrale de l'université de
Yaoundé 1 ont été consultés. La collecte de
données aux fins de cette recherche a consisté à consulter
des ouvrages connexes sur le sujet auprès de sources de
bibliothèques, de délégations, de conseils, d'archives
nationales, de services Internet, entre autres, en tant que sources
secondaires. Le travail empirique sur le sujet pour les sociétés
développées et en développement a été
accompli grâce à l'examen de la littérature connexe. Les
sources primaires constituent la source
32
originale de connaissances pour le chercheur. Il s'agit de
données provenant de l'observation sur le terrain. Des données
ont été recueillies au moyen d'entretiens avec des
autorités spécifiques concernées par l'étude.
L'administration des questionnaires sur le terrain s'est faite à l'aide
d'une technique d'échantillonnage systématique. Cette technique
est préférable car elle réduit le temps, les biais et les
coûts, et permet également d'échantillonner au moins 85% de
la matrice. Néanmoins, la technique d'échantillonnage
aléatoire a également été utilisée pour
échantillonner certains indigènes de la région, car il y
en a beaucoup à interviewer et aussi pour réduire les biais, les
coûts et le temps. Les données recueillies ont été
analysées à l'aide de méthodes de base ; les
méthodes statistiques qualitatives (descriptives) et quantitatives. Au
total, 100 questionnaires ont été distribués aux
indigènes. Les données recueillies sur le terrain ont
été révisées, classées et analysées
quantitativement. Des graphiques ont également été
construits à partir des informations fournies par les indigènes
pour interpréter et expliquer les facteurs. Les problèmes
rencontrés ainsi que d'autres stratégies d'adaptation
développées ont également été
examinés.
2.2 Techniques de collecte des données
Afin que le chercheur atteigne les objectifs ci-dessus, une
méthode multidisciplinaire a été adoptée pour
l'étude. La recherche est basée sur des sources d'information
primaires et secondaires.
2.2.1. Sources primaires
Les sources primaires incluent les autorités
responsables dans les régions littorales. Cependant, des entretiens ont
été menés avec des personnes dans les différentes
zones de la Division maritime de Sanaga telles que la délégation
de levés cadastraux, les chefs, les anciens (religieux et
ménages) en utilisant la technique d'échantillonnage par quota
où certaines caractéristiques seront prises en compte telles que
l'âge, le sexe et la profession. Cela permet de fournir des
données approfondies et de déterminer la réalité
sur le terrain. Dans ce domaine, une analyse objective a été
adoptée dans la plupart des cas, la bibliothèque ou la recherche
documentaire, y compris la recherche sur Internet, a été
exploitée, également des visites sur le terrain ont
été menées, dans la division maritime de Sanaga. Au cours
de ces visites, des entrevues ont été menées à
l'aide de techniques d'échantillonnage sur certaines questions
précises. Les sources primaires constituent la source originale de
connaissances pour le chercheur. Les principales sources de données pour
cette étude comprenaient des documents obtenus auprès
d'informateurs tels que des revues et des rapports. Les sources primaires
comprenaient
33
également l'utilisation d'entrevues et de discussions
de groupe où les répondants ont été
interrogés sur leur perception de la cartographie participative et de
ses implications.
2.2.2 Sources secondaires
En ce qui concerne les sources secondaires, des données
publiées et non publiées ont été recueillies. Les
domaines d'intervention sont Internet et la bibliothèque de
l'Université de Yaoundé 1 ont été consultés.
Les sources secondaires sont essentiellement du matériel publié,
soit sous forme de livre, soit sous forme d'article. La collecte de
données aux fins de cette recherche a consisté à consulter
des ouvrages connexes tirés de livres, de mémoires et d'autres
documents connexes. La recherche qualitative est l'une des formes les plus
anciennes de stratégie de recherche qui donne la possibilité
à différents chercheurs de fusionner des sous-thèmes
diversifiés concernant le sujet principal. Il est composé de
nombreuses méthodes et approches dans lesquelles tout chercheur peut en
choisir une par rapport à son travail puisqu'il n'y a pas de
méthode de recherche inférieure dans cette théorie.
Norman K. Denzin et Yvonna S. Lincoln dans « Entering the
Field of Qualitative Research » écrivent que : « La recherche
qualitative est une approche multiméthode impliquant une approche
interprétative et naturaliste dans sa matière. Cela signifie que
les chercheurs qualitatifs étudient les choses dans leur milieu naturel,
en essayant de donner un sens ou d'interpréter les
phénomènes en termes de significations que les gens leur
apportent. La recherche qualitative implique l'utilisation
étudiée et la collecte de matériaux empiriques -
étude de cas, expérience personnelle, introspective, histoire en
direct et entretien, texte d'observation, historique, interactionnel et visuel
- qui décrivent des moments et des significations routiniers et
problématiques dans la vie des individus ». Un autre avantage de la
recherche qualitative est la flexibilité qu'elle permet. Les chercheurs
peuvent modifier leur conception de recherche sur le terrain à tout
moment et comme ils le souhaitent. De plus, on est toujours prêt à
s'engager dans des recherches sur le terrain, chaque fois que l'occasion se
présente, car il y a peu ou pas de préparation nécessaire.
D'autre part, on ne peut pas facilement initier une enquête ou mener une
expérience de cette manière. La recherche qualitative peut
également être relativement peu coûteuse. D'autres
méthodes de recherche en sciences sociales peuvent nécessiter un
équipement coûteux ou un
34
personnel de recherche important, mais la recherche sur le
terrain peut généralement être entreprise par une seule
recherche avec un cahier et un stylo.5
La méthode de recherche qualitative a une
procédure pour mener un travail de recherche
phénoménologique. Dans ce cas, l'élément
phénoménologique devient le centre d'intérêt. Cela
conduit généralement à certaines étapes à
suivre pour aider le chercheur à combiner des questions
compliquées en une seule. Pour ce faire, le chercheur identifie le
phénomène principal sur lequel effectuer des recherches,
après quoi on posera les principales questions de recherche.
C'est-à-dire développer des hypothèses à suivre au
cours du travail de recherche pour atteindre le sens du sujet de recherche
adopté, collecter des données élémentaires à
travers des entretiens, l'observation et la lecture d'autres travaux, l'analyse
des données collectées réduire les nombreux
énoncés importants afin d'éviter les
répétitions. Dans ce cas, le chercheur élimine les
déclarations qui se chevauchent, pour analyser le contexte de l'ensemble
du contexte. C'est-à-dire identifier le personnel ; Un autre
élément important est de réfléchir à son
expérience personnelle. À cette occasion, le chercheur a la
possibilité d'expliquer au contexte et au cadre ses expériences
personnelles qui se sont produites. La toute dernière étape
consiste à écrire une analyse détaillée de
l'importance du sujet de ce qui a été vécu et fondé
sur les différents domaines dans lesquels le chercheur est
allé.6
5Denzin, Norman K. et Lincoln, Yvonna S.:1994,
Introduction, Entering the Field of Qualitative Research. In : Denzin, Norman
K. and Lincoln, Yvonna S. (Eds): Hand Book of Qualitative Reseacrh, Londres, p.
2.
6 Voir Nsoh Christoper Ndikum 'The European Union
Internal Exclusion and Extra-Territorialization of Assylum Seekers and Migrants
into Camps': Case Studies, Ukraine, Libya and Germany, Berlin 2008, p. 18.
35
2.3 Méthodes de recherche spécifiques
utilisées dans l'étude
2.3.1 Méthode de cartographie participative
2.3.1.1 Outils de cartographie participative Pour notre étude,
nous avons utilisé divers outils qui nous ont permis de réaliser
notre travail. Nous disposons entre autres d'outils techniques (données
et logiciels) et d'outils matériels.
1. Outils techniques
Les outils techniques que nous avons utilisés sont
divisés en 02 parties principales, à savoir les données et
les logiciels.
a) Données utilisées
Les différentes données que nous avons
utilisées sont les suivantes : carte topographique du Cameroun à
l'échelle 1/200 000e ; atlas forestier du Cameroun 2020 ;
imagerie satellitaire Landsat 8 avec une résolution de 30 m (pour les
bandes multispectrales 08), 15 m (pour la bande panchromatique unique) et 60 m
(pour les bandes multispectrales 02) ; MNT du Cameroun Aster 2021 ; points GPS
collectés sur le terrain en 2021 et 2022.
Outre ces données de base, nous avons également
utilisé des logiciels qui nous ont permis de mener à bien notre
étude.
b) Logiciels utilisés
Les logiciels que nous avons utilisés pour mener
à bien notre étude sont : Quantum GIS (QGIS) 3.16 : pour notre
travail SIG et cartographique ; ENVI 5.3: pour notre traitement d'images
satellite ; ERDAS : pour notre traitement d'images satellite ; Google earth pro
: pour visualiser l'aspect physique de la zone d'étude ; SAS Planet :
pour l'acquisition de données ; La suite MS Office : pour la
rédaction de notre mémoire ;
36
2. Équipement utilisé
Pour mener à bien notre étude, nous avons mis
à notre disposition du matériel adapté. Les
matériaux utilisés pour notre étude sont : Un ordinateur
portable HP pour le traitement des données et le travail de dessin ;
Récepteurs GPS pour la collecte de données spatiales ; un drone
Phantom 4 pro pour observer l'environnement physique ; une fiche de collecte de
données socio-économiques ; un guide des primates d'Afrique de
l'Ouest ; Motos tout-terrain Yamaha pour les voyages dans les zones difficiles
; une voiture de terrain Toyota Land cruiser pour le transport de
l'équipe et de l'équipement ; une imprimante A4 pour imprimer
différents supports ; un groupe électrogène pour
l'alimentation électrique ; papier à dessin A0 pour la
réalisation de cartes au sol et d'autres diagrammes ; cahiers, formats
et stylos pour les différentes rédactions ; cache nez et solution
hydroalcoolique comme mesures barrières contre la COVID-19 ; une
caméra pour la couverture médiatique.
2.3.1.2 Etapes de cartographie participative
La méthodologie utilisée est une combinaison de
la méthodologie de cartographie participative 'Mapping for
rights' développée en 2014 par Rainforest Foundation UK et
de 'The harmonized national participatory mapping methodology in
Cameroon' développée par le MINEPAT en collaboration avec
l'ONG AJESH Cameroun. Ces méthodologies définissent sept (07)
étapes clés dans le processus de cartographie participative. Ces
étapes sont classées comme suit : Obtention du consentement libre
et informé au préalable (CLIP) ; Réunion de prospection
avec la communauté ; Sélection et formation des cartographes
locaux ; Collecte des différentes données ; Traitement des
données ; Validation des données ; Restitution des données
à la communauté.
Parallèlement à cette méthodologie, nous
avons organisé une réunion de discussion (« Focus group
discussion ») afin d'élaborer une documentation sur l'histoire
du village, les différentes activités menées au sein du
village, les difficultés rencontrées et les solutions
potentielles. Des diagrammes de Venn, des arbres à problèmes, un
calendrier des activités agricoles et un tableau des microprojets ont
également été produits.
Un questionnaire a été soumis aux
communautés Ndokmem Nord, Ndotoun et Mosse lors de cette réunion
de discussion. Les questions clés posées sur l'histoire du
village sont : Quelle est la signification du nom du village ? Quelle est
l'origine du peuple ? Quelles sont les activités menées par les
membres du village ? Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Quelle est votre fréquence d'utilisation de la forêt ?
37
Ensuite, un questionnaire sur la biodiversité a
été soumis à la communauté dans le but d'identifier
les différentes espèces de primates vivant sur le territoire de
Ndokmem Nord, Ndotoun et Mosse. Un guide d'identification des primates
d'Afrique de l'Ouest a été utilisé. Les principales
questions posées étaient les suivantes : Quel primate existe sur
votre territoire coutumier ? À quelle fréquence pouvez-vous les
voir ? Quelles sont les zones du village où ils sont le plus
concentrés ? Leur population augmente-t-elle, est-elle stable ou
diminue-t-elle ? Quelle est votre relation avec les primates de votre
forêt ?
Enfin, un recensement monographique a été
effectué dans chaque ménage. L'objectif était
d'évaluer le nombre d'individus (par sexe et par groupe d'âge)
appartenant à chaque ménage. Des questions sur les
activités menées par le ménage ont également
été posées afin d'avoir une vue d'ensemble du niveau
socio-économique des populations du Nord Ndokmem, Ndotoun et Mosse.
1. Obtention du consentement préalable
donné librement en connaissance de cause (CLIP)
Des lettres d'information ont été
envoyées à Ndokmem Nord, Ndotoun, Mosse respectivement les 7, 08
et 10 octobre 2021. L'objectif principal de ces lettres était d'obtenir
l'accord des dirigeants communautaires et d'autres acteurs clés pour la
visite sur le terrain et la conduite de l'étude. L'objectif de
l'étude a été clairement présenté dans les
différentes lettres envoyées aux communautés. Après
une séance de questions-réponses entre les communautés et
notre messager, il a été convenu par chaque village que
l'étude pourrait débuter le 12 octobre 2021 pour Ndokmem Nord, le
13 octobre 2021 pour Ndotoun et le 16 octobre 2021 pour Mosse.
2. Réunion de prospection avec les
communautés
La réunion de prospection est la première
rencontre au sein du village avec la population du village. Son objectif est de
présenter aux membres du village les différents objectifs de
l'étude, la méthodologie à suivre et les résultats
attendus afin d'obtenir leur CLIP. L'ordre du jour des réunions de
prospection a été présenté comme suit :
présentation des participants ; présentation de l'étude ;
séance de questions-réponses ; élaboration de la carte au
sol ; sélection de cartographes locaux ;
A Ndokmem Nord, la réunion de prospection a eu lieu le
12 octobre 2021 à case communautaire de Ndokmem Nord à 17h en
présence du chef du village, des notables et de la population. A
Ndotoun, la réunion de prospection a plutôt eu lieu le 13 octobre
2021 à 14h, au domicile de la matriarche du village, en présence
du représentant du chef, des notables et de la population. Quant au
village de Mosse, la réunion de prospection s'est tenue le 16 octobre
2021 à 15 h au centre communautaire de
38
Mosse. La réunion de prospection à Mosse
réunit le chef du village, les chefs de quartier, les notables et la
population. (Planche 1).
Planche 1: Réunion de prospection entre
l'équipe et les populations
a. Réunion de prospection à Ndokmem nord b.
Réunion de prospection à Ndotoun c. Réunion de prospection
à Mosse
Source : Clichés Prossie, Octobre
2021
La planche photographique n° 1 nous présente
la réunion de prospection entre l'équipe et les
communautés de Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse.
Après la présentation des participants et la
présentation des objectifs de l'étude, une séance de
questions-réponses a été organisée pour permettre
à tous les participants d'avoir une compréhension claire de
l'étude (objectifs, méthodologie et résultats
attendus).
Tous les participants étant au même niveau de
compréhension vis-à-vis de l'étude, nous avons
procédé à l'élaboration de la carte au sol. Il
s'agissait de faire une représentation sur le sol lui-même (ou sur
du papier à dessin A0 lorsque le sol n'est pas favorable à
l'élaboration) des usages de l'espace et des phénomènes
naturels de l'environnement. Les cartes sur le terrain ont été
élaborées méticuleusement sous l'observation et
l'orientation des différents membres de la Communautés. Nous
avons commencé par la représentation des routes, puis des cours
d'eau, des villages et quartiers voisins et enfin des différents usages
du sol. Nous avons évidemment respecté les règles de base
de la sémiologie graphique et cartographique en attribuant la couleur
rouge aux infrastructures routières, la couleur bleue aux
éléments hydrographiques et enfin la couleur verte à la
végétation. (Planche 2).
39
Planche 2: Elaboration de la carte au sol avec les
communautés
a. Elaboration de la carte au sol à Ndokmem nord b.
Elaboration de la carte au sol à Ndotoun c. Elaboration de la carte au
sol à Mosse
Source : Clichés Prossie et Jeazet, Octobre
2021
La planche photographique n° 2 nous présente
le processus d'élaboration de la carte au sol (carte mentale) dans les
communautés de Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse.
Une fois la carte de terrain terminée, nous avons mis
en place des critères de sélection de cartographes locaux
identiques pour chacune des communautés de l'étude (Ndokmem Nord,
Ndotoun et Mosse). Selon ces critères, 06 cartographes locaux ont
été sélectionnés pour chaque communauté. Les
cartographes locaux ont été choisis à l'unanimité
par les populations.
3. Formation des cartographes locaux à la collecte
de données
La formation des cartographes locaux dans chacune des 03
communautés a duré 02 jours. Premier jour
pour la phase théorique et deuxième jour pour la
phase pratique de la formation. (Planche 3 et 4).
Phase théorique de la formation : la
phase théorique de la formation vise à savoir ce qu'est une carte
; faire la distinction entre la carte participative et les autres types de
carte ; présenter les différentes parties d'une carte
participative ; présenter le système GPS et ses modes de
fonctionnement ; prise en main du récepteur GPS ; présenter les
différents types de données à collecter pour
réaliser une cartographie participative.
40
Planche 3: Formation théorique des
cartographes locaux par l'équipe
a. Formation théorique à Ndokmem nord b.
Formation théorique à Ndotoun c. Formation théorique
à Mosse
Source : Clichés Prossie et Jeazet, Octobre
2021
La planche photographique n° 3 nous présente
le processus de formation théorique des cartographes locaux par
l'équipe, dans les communautés de Ndokmem nord, Ndotoun et
Mosse.
Phase pratique de la formation : la phase
pratique de la formation vise à : montrer comment allumer un
récepteur GPS Garmin ; configuration du récepteur GPS Garmin ;
vérification des signaux satellitaires (PDOP et GDOP) ; enregistrement
d'un point (d'une coordonnée) ; enregistrement des tracés ;
extraction de données à partir du récepteur GPS Garmin.
(Planche 4).
Planche 4: Formation pratique des cartographes locaux
par l'équipe
Formation pratique à Ndokmem nord Formation pratique
à Ndotoun Formation pratique à Mosse
Source : Clichés Prossie et Jeazet, Octobre
2021
41
La planche photographique n° 4 nous présente
le processus de formation pratique des cartographes locaux par l'équipe,
dans les communautés de Ndokmem Nord, Ndotoun et Mosse.
Après la formation des cartographes locaux, le travail
a été réparti équitablement par les cartographes
locaux eux-mêmes et un programme de collecte de données a
été établi.
4. Collecte de différentes données
Trois (03) principaux types de données ont
été collectés dans chacune des 03 communautés
(Ndokmem Nord, Ndotoun et Mosse) (Planche 5) : Données
spatiales : il s'agit d'enregistrer les coordonnées GPS des
différentes utilisations de l'espace et des différentes
occupations du sol. Ces données ont été recueillies par
des cartographes locaux formés dans chaque communauté.
Données socio-économiques et socioculturelles : il s'agit de
données collectées sur les activités économiques du
village, le niveau de vie social de chaque communauté et sur l'histoire
du village et les différentes valeurs culturelles. Données sur la
biodiversité : potentiel de la flore et de la faune.
a. Collecte de données spatiales
Planche 5 : Collecte de données spatiales sur
le terrain avec les cartographes locaux
a. Collecte de données spatiales à
Mosse b. Cartographe local à Ndotoun
Source : Clichés Prossie et Jeazet, Octobre
2021
La planche photographique n° 5 nous montre le processus
de collecte de données spatiales à l'aide d'un récepteur
GPS
42
Une fiche de collecte de données spatiales a
été distribuée à tous les cartographes locaux.
Cette fiche les a aidés à mieux identifier le type d'informations
à pour la production de la carte participative de leurs villages
respectifs.
b. Collecte de données socio-économiques
Les données socio-économiques sont des
informations qui fournissent des informations sur le niveau de vie social de la
communauté et présentent les différentes activités
qui y sont menées. Le formulaire de collecte de données
socio-économiques développé par l'ONG AJESH pour faciliter
notre travail. Le formulaire contient des questions sur le ménage et les
activités exercées dans ce ménage. Cela nous permet
également d'obtenir des statistiques sur la population du village.
(Planche. 6).
Planche 6 : Collecte de données
socioéconomiques et socioculturelles par
l'équipe
a. Enquête socio-économique à Ndokmem
nord b. Enquête socioculturelle à Mosse
Source : Clichés Prossie et Jeazet, Octobre
2021
La planche photographique n° 6 nous montre les
membres de l'équipe en train de faire la collecte de données
socio-économiques et socioculturelles, munis d'une fiche de collecte de
données.
c. Collecte de données sur la biodiversité
La conservation de la biodiversité étant
l'objectif principal de notre étude, il était judicieux pour nous
de recueillir des données sur le potentiel de biodiversité de nos
communautés cibles. Des informations sur la faune et la flore ont
été recueillies. C'est aussi à nous de savoir comment les
communautés comprennent la notion de biodiversité et quels sont
les moyens et méthodes locaux utilisés pour
43
conserver la biodiversité de la forêt d'Ebo en
général et de leurs villages en particulier. Parallèlement
à un questionnaire structuré sur la gestion de la flore (en
particulier l'exploitation des PFNL, des plantes médicinales et autres
essences naturelles), un guide d'identification des primates
(élaboré par F. John Oates) et un questionnaire sur la gestion de
la faune ont été utilisés à Ndokmem Nord, Ndotoun
et Mosse pour collecter les différentes données sur la
biodiversité. (Planche 7).
Planche 7 : Identification des espèces de
primate
a. Identification de primates à Ndokmem nord b.
Identification de primates à Ndotoun c. Indentification de primates
à Mosse Source : Clichés Prossie et Jeazet, Octobre 2021
La planche photographique n° 7 nous présente
le processus d'identification des espèces de primates et d'autres
éléments de la biodiversité à Ndokmem nord, Ndotoun
et Mosse. Cette séance de travail avec les membres de la
communauté est cruciale car elle permet d'estimer le potentiel de
biodiversité de chaque village et aussi de savoir l'impact des
activités anthropiques sur cette biodiversité.
03 Traitement des données spatiales et
socio-économiques
L'étape de traitement des données est une
étape cruciale dans le processus de cartographie participative. Il
intervient directement après la collecte des différentes
données. Nous avons traité 02 types de données, à
savoir des données spatiales et des données
socio-économiques.
i. Traitement des données spatiales
Nous avons traité les données extraites des
récepteurs GPS à l'aide du logiciel QGIS 3.16. Ces données
spatiales sont les principales informations utiles pour la production de cartes
participatives. Après avoir affiché nos données GPS dans
notre logiciel QGIS, nous l'avons changé du formulaire GPX au
44
formulaire SHP (shapefile). Après cette étape,
il s'agissait pour nous d'informer les différentes tables attributaires
et d'organiser les classes thématiques. Il est important de
préciser que dans chaque communauté, les données ont
été traitées en présence de cartographes locaux.
Leur rôle était de compléter les informations manquantes et
de corriger les erreurs d'attribut. La participation de cartographes locaux
nous a été très précieuse dans la structuration de
nos bases de données dans chaque communauté. (Planche
8).
Planche 8 : Extraction et traitement de
données GPS à Ndokmem nord avec les cartographes
locaux
Source : Clichés Jeazet,, Octobre 2021
La planche photographique n° 8 nous présente
le spécialiste SIG traitant les données issues du
récepteur GPS avec les cartographes locaux à Ndokmem nord
ii. Traitement des données socio-économiques
Les données socio-économiques que nous avons
recueillies fournissent des informations sur le niveau de vie de chaque
communauté et surtout les activités menées dans chaque
ménage. En outre, nous avons pu obtenir des statistiques sur la
population de Ndokmem Nord, Ndotoun et Mosse. Nos données
socio-économiques ont été traitées à l'aide
du logiciel Microsoft Excell. Divers tableaux et graphiques ont
été produits. (Fig. 4).
45
Figure 4 : Traitement de données
socio-économiques avec Excell 04 Vérification et
validation des données
La vérification des données consiste à
observer minutieusement la carte draft afin d'y apporter des corrections. Les
cartes produites ont étés présentées aux
cartographes locaux afin qu'ils puissent apporter des corrections. Après
plusieurs minutes d'échanges, les données et les cartes ont
été validées par les cartographes locaux. (Planche
9).
Planche 9 : Vérification et validation de
données cartographiques par les cartographes locaux
a. Vérification des données à Ndokmem
nord b. Vérification des données à Ndotoun c.
Vérification des données à Mosse
Source : Clichés Prossie et Jeazet, Octobre
2021
46
La planche photographique n° 9 nous présente
le processus de vérification et de validation des données avec
les cartographes locaux à Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse.
Il est à noter que nos cartes ont été
produites à l'aide du logiciel QGIS 3.16. (Fig. 5).
Figure 5: Production de cartes via QGIS
3.16
05 Restitution des cartes (et autres données) aux
communautés
La restitution des cartes aux communautés est la
dernière étape de notre méthodologie de cartographie
participative. Cette étape consiste à rassembler la population de
chaque communauté afin de présenter les cartes participatives, de
préciser ses différents usages (prise de décision,
plaidoyer, aménagement durable du territoire, préservation de la
biodiversité) avant de les remettre à la population. À
Ndokmem Nord, la validation et la restitution ont eu lieu le 19 octobre 2021 au
foyer communautaire. A Ndoktoun, elle s'est déroulée le 20
octobre 2021 à la résidence du représentant du chef et
quant à Mosse, le 23 octobre 2021 au foyer communautaire. (Planche
10).
47
Planche 10 : Restitution des cartes aux
communautés
A
B
C
a. Restitution de la carte à Ndokmem nord b.
Restitution de la carte à Ndotoun c. Restitution de la carte à
Mosse
Source : Clichés Prossie, Octobre 2021
La planche photographique n° 10 nous présente
la réunion de restitution des cartes et autres données à
Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse.
2.3.2 Méthodologie du plan de zonage participatif
(PZP)
La méthodologie de micro-zonage que nous avons
utilisée est une adaptation de la méthodologie de micro-zonage
universelle développée par le Ministère de
l'Environnement, de la Conservation de la Nature et du Tourisme de la RDC. De
prima Bor, un certain nombre de conditions préalables ont
été remplies avant de commencer le processus de micro-zonage.
Elles concernent principalement : Des recherches approfondies qui ont d'abord
été menées sur les communautés cibles (Ndokmem
Nord, Ndotoun et Mosse) et ont permis d'établir une base de
données ; Une cartographie participative qui a été
réalisée dans chacune des communautés cibles (Ndokmem
Nord, Ndotoun et Mosse), ce qui nous a permis de comprendre la gestion
foncière et le droit coutumier et surtout de comprendre le mode de vie
des populations et l'impact de leurs activités sur la
biodiversité..
Ainsi, pour la réalisation de notre PZP au Nord
Ndokmem, Ndotoun et Mosse pour la conservation de la biodiversité de la
forêt d'Ebo nous avons suivi 06 étapes clés :
Identification et démarcation des villages cibles ; Information et
sensibilisation préalables ; Mise sur pied de comités directeurs
et de groupes de travail sur le zonage ; Cartographie participative et
études socio-économiques ; Étape 5 : Élaboration de
scénarios et attribution des terres ; Appropriation, approbation et
validation du PZP.
i. 48
Identification et villages cibles
La forêt d'Ebo est une zone très riche en
biodiversité. Cette biodiversité est constamment menacée
par les activités humaines liées aux communautés locales.
Plus de 45 communautés bordent la forêt d'Ebo, dont Ndokmem Nord,
Ndotoun et Mosse. Le choix des communautés cibles a été
fait en raison de la situation critique de la faune et de la flore dans cette
zone d'une part et de la pression de l'activité humaine sur elles.
ii. Information préalable et sensibilisation des parties
prenantes
Au tout début, des acteurs clés des
communautés ont été rencontrés afin de
présenter les objectifs de l'étude et les étapes du PZP.
Il s'agissait également d'obtenir le CLIP des acteurs clés des
communautés pour entamer le processus de zonage dans le but de
contribuer à la conservation de la biodiversité de la forêt
d'Ebo. Ensuite, nous avons organisé dans chaque communauté une
réunion générale de sensibilisation de la population sur
le développement des PZP de leurs villages respectifs. Lors de ces
réunions générales de sensibilisation, nous avons obtenu
le CLIP des populations et leur engagement dans le développement du PZP.
(Planche 11).
Planche 11 : Sensibilisation des communautés
sur le PZP
a. Sensibilisation de la communauté Ndokmem nord b.
Sensibilisation de la communauté Ndotoun c. Sensibilisation de la
communauté Mosse Source : Clichés Prossie, Novembre 2021
La planche photographique n° 11 nous présente
des photos prises lors de la réunion de sensibilisation des
communautés sur le PZP à Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse
iii. Création de comités directeurs et de groupes
de travail sur le zonage
49
Les planificateurs de zonage sont des membres de la
communauté élus. Les planificateurs de zonage sont des
représentants de la communauté, du reste de la population. Ils
sont responsables de l'élaboration des scénarios, de la
structuration du comité de suivi du zonage et de l'organisation des
réunions de rétroaction. Pour la mise en oeuvre, 20
planificateurs de zonage ont été sélectionnés dans
nos villages cibles pour représenter la communauté et
développer les différents scénarios. C'est-à-dire
07 à Ndokmem nord, 06 à Ndotoun et 07 à Mosse.
iv. Cartographie participative, enquêtes
socio-économiques et socioculturelles
Avant de commencer notre processus de zone pour la
conservation de la biodiversité de la forêt d'Ebo dans les
villages Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse, la cartographie participative de ces
villages respectifs a d'abord été réalisée avec
l'enquête socio-économique et socio-culturelle de chaque village.
L'élaboration de la carte participative nous a permis de connaître
les différents usages de l'espace et aussi de connaître les
limites coutumières de chaque village.
a. Élaboration de scénarios et
attribution des terres
Avant l'élaboration des scénarios et des
attributions foncières, une grille représentant 100% de la
superficie du village a été produite, chaque occupation du sol
représentant un pourcentage spécifique en fonction de sa
superficie. À partir de cette grille, imprimée sur papier, qui
représentait la situation initiale, la planification a commencé.
Nous avons guidé les planificateurs de zonage tout au long de ce
processus délicat. Il s'agissait de mettre en place un
aménagement durable de l'espace qui prendra en compte l'aspect
économique, social et environnemental. C'est en suivant cette logique et
en suivant l'objectif de notre étude que nous avons également
orienté la planification beaucoup plus vers la mise en place de zones
pour la conservation de la biodiversité (en particulier les
espèces d'arbres et les plantes utile et aussi les animaux en danger).
(Planche 9)
50
Planche 12 : Présentation du processus PZP
et compréhension de la situation foncière
initiale
a. Présentation du PZP à Ndokmem nord b.
Présentation du PZP à Ndotoun c. Présentation du PZP
à Mosse
Source : Clichés Prossie, Novembre 2021
La planche photographique n° 12 nous présente
des photos des ateliers de présentation de PZP et de
compréhension de la situation foncière initiale à Ndokmem
nord, Mosse et Ndotoun.
La planification s'est faite en trois étapes
clés : Compréhension de la situation actuelle de l'utilisation
des terres et de la représentation (À cette étape, nous
avons aidé les planificateurs à mettre en évidence une
utilisation des terres à partir du réseau proposé) ;
Développement de scénarios (02 scénarios ont
été élaborés. Chaque scénario constituait un
aménagement du territoire durable, mais avec des zones d'utilisation des
terres différentes) ; Choix du scénario et adoption (Après
l'élaboration des scénarios, les planificateurs de zonage ont
choisi et adopté le scénario le mieux adapté aux objectifs
de l'étude).
b. Groupe de discussion et mise en oeuvre des
stratégies de directive
i. Discussion de groupe
La « discussion de groupe » est cette
réunion au cours de laquelle nous avons attribué les zones
résultant du scénario adopté sur la carte d'occupation des
sols du village. Au cours de la « discussion de groupe » qui a
réuni les acteurs clés de chaque communauté, nous avons
mis en place des stratégies d'orientation et un plan de suivi.
ii. Mise en oeuvre des stratégies de directive
L'établissement de stratégies d'orientation est
une étape cruciale du processus de micro zonage participatif. Les
stratégies de la directive permettent de mettre en place un certain
nombre de règles
51
qui conduiront au respect des différents usages du sol.
Il convient de noter que les stratégies de directive sont mises en place
par les membres des communautés eux-mêmes.
v. Validation de PZP avec la communauté
La validation PZP est la dernière étape du
processus. En présence de la communauté et des différents
acteurs clés, le PZP adopté est présenté dans tous
les détails. Lors de la validation du PZP avec la communauté, un
comité PZP a été voté et mis en place. C'est un
organisme indépendant, composé de membres du village. Le
comité PZP est responsable du respect des règles établies
dans les stratégies de directive. La communauté a validé
et adopté à l'unanimité le PZP établi.
2.3.2.1 Discussions de groupe (FGD)
La discussion de groupe fait référence au style
d'entrevue conçu pour les petits groupes (Berg, 1998). Le but des
entrevues avec divers intervenants était de mesurer et de tirer parti de
leur expérience et de leur expertise pour atteindre les objectifs de
recherche suivants de l'étude :
· Effectuer une analyse SWOT pour l'évaluation
des opportunités de microfinance avec l'aide du spécialiste SIG
et du facilitateur.
· Pour obtenir une connaissance approfondie des
caractéristiques historiques, culturelles et archéologiques du
village. Un questionnaire de discussion de groupe est une forme de questions
guidées structurées pour une discussion de groupe impliquant un
animateur et un groupe de personnes ayant des connaissances et un
intérêt pour un sujet particulier. La section A de la FGD a des
questions basées sur l'histoire, les attributs culturels et
archéologiques du village. La section B du FGD contient des questions
sur les informations de base des participants par rapport à leur genre
et à leur âge. La section C de l'enquête par questionnaire
FGD traitait des activités et des infrastructures d'utilisation des
terres et de la question de l'utilisation des terres, de la
disponibilité des infrastructures et des phénomènes
naturels et du règlement des litiges fonciers. Bless et Higson-Smith
(2000a : 110) affirment qu'« un groupe de discussion se compose de quatre
à huit répondants qui sont interviewés ensemble ».
Marczak et Sewell (1990, cités dans Mundia, 2007 : 51) expliquent
qu'« un groupe de discussion se compose généralement de sept
à dix personnes qui ne se connaissent pas ». Clifford et Valentine
(2003 : 119) ont des points de vue différents sur les FGD - ils
soutiennent qu'« un groupe de discussion est un groupe de personnes,
habituellement entre six et douze personnes, qui se réunissent dans un
cadre informel pour parler d'un sujet particulier qui a été
fixé par le chercheur ». Cette
52
recherche a nécessité un minimum de sept (7) et
un maximum de dix (10) participants à des groupes de discussion lors de
ses réunions distinctes. Le nombre de participants a été
déterminé à partir de modèles dans la
littérature existante tels que Bless et Higson-Smith, 2000b ; Clifford
et Valentine (2003) et Mandara (2007). Les FGD dans d'autres études ont
été couronnées de succès, appréciées
et accessibles dans la cartographie participative. Dans cette étude, les
participants ont été sélectionnés en fonction des
circonscriptions existantes dans lesquelles les participants vivent, de la
variation de la population, des types d'utilisation des terres dans la zone.
Les participants aux groupes de discussion ont été soigneusement
sélectionnés en fonction de critères explicitement
énoncés, à savoir la connaissance du domaine
d'étude et la connaissance du sujet de recherche. La discussion de
groupe a été menée dans le cadre d'entrevues non
structurées et semi-structurées. Les avantages des FGD sont que
les participants sont en mesure de discuter les questions en question entre
eux. Il a également permis aux participants d'apprendre les uns des
autres et de résoudre d'importants problèmes d'utilisation des
terres auxquels ils ont été confrontés. La méthode
FGD tire également parti du fait que les participants interagissent
naturellement les uns avec les autres et que les participants sont
encouragés par d'autres à participer aux discussions. La FGD pour
cette étude nécessitait des participants d'experts, de
communautés locales ou d'agriculteurs communautaires. Trois
réunions ont eu lieu dans chaque site d'une durée d'une heure ou
plus. La Photo 1 présente une séance de FGD à Ndotoun
Source : Cliché Prossie, Novembre 2021
Photo 1 : Discussion de groupe (FGD) à
Ndotoun
53
CHAPITRE 3 : CARTOGRAPHIE PARTICIPATIVE ET PLAN DE
ZONAGE PARTICIPATIF
Il décrit les expériences et les
résultats de la cartographie participative et de l'utilisation des SIG
pour la planification durable de l'utilisation des terres et la conservation de
la biodiversité de la forêt d'Ebo. Afin d'étudier comment
la cartographie participative assistée par les SIG pourrait
améliorer les résultats de la planification de l'utilisation des
terres et la conservation de la biodiversité de la forêt d'Ebo, un
certain nombre d'approches participatives et de discussions de groupe ont
été organisées dans divers villages de l'arrondissement de
Yingui, département du Nkam au Cameroun. Les activités de
cartographie participative et les discussions de groupe terminées ont
fourni des preuves qui peuvent être développées davantage
pour fournir des approches participatives avancées et des outils
à utiliser dans la planification future de l'utilisation des terres. Les
résultats de recherche présentés sont basés sur
l'analyse de l'expérience et des connaissances acquises grâce
à la FGD, à l'évaluation rurale participative et à
la cartographie participative.
3.1 Cartes participatives d'utilisation des terres
Cette sous-section fournit les résultats de la
cartographie participative dans les trois communautés de
l'arrondissement de Yingui, département du Nkam, région du
Littoral. Les résultats sont présentés par
collectivité.
3.1.1 Cartographie participative dans la communauté
de Ndokmem Nord
Ndokmem Nord est un village du Cameroun situé dans
l'Arrondissement de Yingui, Département de Nkam, région du
Littoral. (Fig. 6).
Cette figure ressort les différentes infrastructures
rencontrées dans ces villages. Il s'agit des infrastructures publiques,
privées, des activités de subsistance, les activités
culturelles, l'hydrographie, le réseau routier, la tenure
foncière et la forêt d'Ebo.
54
Source : Données de terrain, INC
Figure 6: Usages de l'espace à Ndokmem
nord
55
La figure 6 est la carte participative du village Ndokmem
nord, réalisée avec la participation des membres de la
communauté (chef du village, notables, hommes, femmes et jeunes). Cette
carte participative de Ndokmem nord nous montre que les principales
utilisations des terres sont des activités de subsistance.
Effectivement, environ 50% des terres sont utilisées pour des
activités de subsistance telles que la chasse, l'agriculture et la
collecte des PFNL. Parmi ces activités des subsistance, l'agriculture
est la plus pratiquée. L'agriculture est pratiquée en grande
partie au centre du village, tout au long de la route et près des
maisons. La chasse quant à elle se fait beaucoup plus à
l'arrière du village (dans la partie nord et au sud vers la forêt
d'Ebo). La collecte des PFNL se fait sur l'ensemble du village. Les
infrastructures occupent également une petite partie de l'espace. Entre
autres, nous avons une école, une église, un centre communautaire
et deux forages. La chefferie du village, le cimetière et le site
coutumier représentent les activités culturelles de Ndokmem Nord.
Ndokmem Nord est limité au nord-ouest par Yingui 2 et au sud-ouest par
Ndotoun. Une seule route principale traverse le village d'un bout à
l'autre. Le village Ndokmem Nord a un potentiel hydrographique important avec
des cours d'eau répartis sur tout la tenure foncière
coutumière du village. Les principaux cours d'eau sont : Nouye,
Makongon, Bemouang, Bedomb, Lebangol et Fodjo. La forêt d'Ebo limite le
village dans toute la partie sud. Du fait de cette proximité, il y a une
forte pression anthropique que le village Ndokmem Nord exerce sur la
biodiversité de la forêt d'Ebo. La faune et la flore sont
menacées en permanence par les activités de subsistance
menées par la population de Ndokmem Nord.
La carte participative des ressources faunique est le
résultat de plusieurs séances de travail et de collecte de
données avec les cartographes locaux. Nous avons ci-dessous la carte
habitats des primates de Ndokmem nord (Fig. 7). Il s'agit d'une carte
réalisée par les populations avec l'accompagnement des
cartographes que nous sommes. Elle rend compte des différentes
entités spatiales que l'on retrouve dans cette zone mais aussi des
localités traversées entre Yingui II et Ndotou. En effet, cette
localité est nantie d'un relief peu accidenté qui varie d'un
espace à un autre, favorable à l'agriculture, à
l'élevage et même aux activités piscicoles. Les cours d'eau
sont dans l'ensemble méandriformes et la nature du relief rend compte de
leur densité qui, explique en partie et dans la totalité la
fertilité des sols dans cette zone ou la nature de la forêt qui
est sempervirente et toujours verte. Le réseau routier n'est pas en
reste en dépit de sa nature qui, influe sur sa qualité.
56
Source : Données de terrain, INC
Figure 7 : Habitats des primates à Ndokmem
nord
57
A partir de la figure 7 ci-dessus, nous pouvons observer les
habitats des primates et du reste de la faune dans la communauté de
Ndokmem nord. La figure 7 nous laisse constater que la faune est très
présente à Ndokmem Nord. Ceci est évidemment
justifié par la proximité de la forêt d'Ebo. La faune
trouvée à Ndokmem Nord est la même que celle trouvée
dans la forêt d'Ebo. Les animaux migrent de la forêt d'Ebo vers la
communauté pour se nourrir de la production agricole (principalement
dans les plantations de cacao et de bananes). La forte concentration de faune
se trouve au sud du village, dans cette partie bordant la forêt d'Ebo. La
faune a tendance à s'éloigner beaucoup plus des ménages en
raison des chasseurs qui la pourchasse. En effet, la prééminente
des activités des chasseurs est à l'origine du départ des
animaux vers la périphérie de Ndokmem Nord. En dehors de cette
activité de chasse, on a aussi les activités agricoles qui ne
sont pas des moindre. En effet, l'agriculture en générale et
celle sur brulis en particulier participe à éloigner les animaux
de leur espace naturel de vie. C'est le cas des abatages d'arbres, du
défrichement permanent, du labour ou même la forte
fréquentation d'un espace. L'agriculture, principale source de revenu,
occupe près de 98% de la population. Avec les méthodes de
cultures actuellement pratiquées, la taille des exploitations par
ménage varie au fil du temps et en fonction de la taille du
ménage. Cette activité qui dévore de plus en plus l'espace
forestier n'est pas faite de façon durable c'est-à-dire que les
méthodes culturales y sont encore archaïques et ne permettent pas
aux populations de bien jouir du fruit de leur récolte. Mais avec la
rareté des espèces et les restrictions du niveau de chasse, ils
ont commencé à se livrer à l'agriculture à petite
échelle au point où aujourd'hui, la chasse n'est pas le seul
moyen de subsistance. Cette pression sur l'utilisation des terres montre que
les communautés n'ont pas assez d'espace pour l'utilisation actuelle et
future et c'est elles doivent déforester, faire l'agriculture et chasser
pour la subsistance.
Le tableau 1 présente le diagnostic territorial des
terroirs villageois à Ndokmem Nord et ressort plusieurs noms communs
d'animaux, leurs noms scientifiques, la période d'observation,
l'emplacement dans le village et notamment la fréquence de contact
visuel.
58
Tableau 1 : Primates identifiés à
Ndokmem Nord
Code
|
Nom commun
|
Nom scientifique
|
Fréquence de contact visuel
|
Variation de la
population
|
Dernière observation
|
Période d'observation
|
Emplacement dans le village
|
Chasser ?
|
1d
|
Galago à griffes d'aiguilles du Nord
|
Euoticus pallidus talboti
|
Vu fréquemment
|
Grandissant
|
10/13/2021
|
Nuit
|
Partout
|
Non
|
.3d
|
Milne Edwardspotto
|
Perodicticus Edwards
|
Pas
fréquemment
|
En danger
|
13/10/2020
|
Nuit
|
Partout
|
Oui
|
4c
|
Mangabey à tête rouge
|
Cercocebustorquatos
|
Pas
fréquemment
|
Descendant
|
09/01/2021
|
Jour
|
Sud
|
Oui,
excessivement
|
5a
|
Forage continental
|
Mandrillusleucophaeusleucophaeus
|
Pas
fréquemment
|
Descendant
|
7/10/2021
|
Jour
|
Sud
|
Oui,
excessivement
|
7c
|
Le singe de Preuss
|
Allochrocebuspreussipreussi
|
Vu fréquemment
|
Grandissant
|
6/10//2021
|
Jour
|
Loin des ménages
|
Oui
|
8d
|
Mona Singe
|
Cercopithecus mona
|
Vu fréquemment
|
Grandissant
|
12/10/2021
|
Jour
|
Partout
|
Oui
|
9d
|
Singe couronné à ventre doré
|
Sous-espèce Cercopithecus pogonias
|
Vu fréquemment
|
Grandissant
|
10/10/2021
|
Jour
|
Partout
|
Oui
|
11c
|
Cameroun Singe à oreilles rouges
|
Cercopithecus erythrotiscamerunensis
|
Vu
fréquemment.
|
Constant
|
10/11/2021
|
Jour
|
Partout
|
Oui
|
12 c
|
Singe à croupion rouge
|
Cercopithecus nictitansludio
|
Vu fréquemment
|
Grandissant
|
12/10/2021
|
Jour
|
Partout
|
Oui
|
16d
|
Chimpanzé nigérian Cameroun
|
Pan troglodytes eliotti
|
Rare
|
Descendant
|
08/10/2021
|
Jour
|
Zones de haute altitude
|
Non
|
Source : Données de terrain, 2021
59
Le tableau ci-dessus (tableau 1) est le résultat d'une
identification participative avec la population de primates vivant à
Ndokmem Nord. Elle présente le statut des primates à Ndokmem
Nord. En conséquence, la chasse est une activité qui a un impact
négatif sur la population de primates à Ndokmem Nord. Cependant,
les chimpanzés ne sont pas chassés à Ndokmem Nord car la
communauté est consciente de son statut d'espèce
protégée.
3.1.2 Cartographie participative de la communauté
Ndotoun
Ndotoun est un village du Cameroun situé dans le
département de Nkam, arrondissement de Yingui. Ndotoun a une superficie
d'environ 1010 hectares. La Fig. 8 nous présente les usages de l'espace
de Ndotoun. C'est une forêt dense humide dont la composition
végétale sempervirente diffère suivant l'altitude.
À l'Ouest, elle est située à basse altitude (0 à
300 m) et caractérisée par une série d'essence ; à
l'Est-elle se trouve à moyenne altitude (300 - 500 m). Cette formation
forestière, reconnue surtout pour sa richesse en biodiversité,
procure des ressources forestières à une population locale
très pauvre qui vit à proximité.
Les échanges à travers le corridor forestier
s'établissent entre les populations de l'Ouest et les populations de
l'Est grâce à l'existence des sentiers (Fig.8) qui traversent le
corridor d'Ouest en est. L'enquête a été
réalisée dans plusieurs villages du corridor forestier qui ont
déjà fait l'objet de nombreuses recherches, et où la
confiance instaurée permet d'assurer la fiabilité des
données. Deux villages sont situés en lisière ouest du
corridor.
Des enquêtes individuelles ont été
menées auprès des villageois vivant dans ou à
proximité de la forêt, en basant l'échantillonnage sur une
typologie qui rend compte du fonctionnement spatial des exploitations et de la
sensibilité des ménages aux mesures de conservation (Toillier et
al., 2011). L'impact des mesures de conservation sur les stratégies de
survie des familles est évalué selon la structure de
l'exploitation et la taille de la famille, la distribution spatiale des
parcelles et leur éloignement de la forêt, la répartition
du travail et les sources de revenu. Leur statut conféré par leur
activité se traduit par des intérêts, un pouvoir de
décision et un niveau d'étude différents.
60
Source : Données de terrain, INC
Figure 8 : Usages de l'espace à
Ndotoun
61
La cartographie participative que nous avons
réalisée à Ndotoun nous montre que les activités de
subsistance couvrent environ 30% de la tenure foncière coutumière
du village. Entre autres, nous avons des zones de chasse, des champs, des sites
de collecte des PFNL, des zones de pêche. Des infrastructures telles que
la chefferie et l'Église catholique occupent également une partie
du territoire de Ndotoun. Ndotoun est délimitée au nord-ouest par
Ndokmem Nord, au sud-ouest par Beyamb, au sud par Londeng et à l'est par
Mosse. Ndotoun a un potentiel hydrographique important avec les grands cours
d'eau tels que Manguend, Nouye, Bolo, Hianga, Makongon, Soka et Mouandja. La
chute sur la rivière Mouandja est une attraction touristique pour la
communauté Ndotoun. La forêt d'Ebo limite Ndotoun au sud-ouest.
Due à cette proximité, il y a une forte pression anthropique que
le village de Ndotoun exerce sur la biodiversité de la forêt
d'Ebo. La faune et la flore sont menacées en permanence par les
activités de subsistance menées par la population de Ndokmem
Nord.
Les séances de travail et de collecte de données
avec les cartographes locaux ont permis d'identifier les habitats des primates
à Ndotoun (Fig. 9). Cette première confrontation
à la carte permet de franchir un pas supplémentaire dans
l'appréhension de la perception de l'espace rural par les habitants.
Plus généralement, cette confrontation permet d'encourager les
habitants à faire le lien entre leur discours sur l'espace et le
repérage cartographique. À ce stade, les habitants ont en
même temps pu produire du discours sur leur propre subjectivité
spatiale, et être confrontés aux subjectivités des autres
enquêtés, tout en initiant une discussion de groupe sur la carte,
ce qui les amenait à la carte collective produite en atelier. La
co-construction d'une dernière carte, collective, portant
spécifiquement sur cet espace. L'idée est ici de définir
précisément les contours de ces villages, ce qui fait consensus
et les points qui divergent.
Pour arriver à cette précision, nous partons
à nouveau de la pratique en demandant aux enquêtés
d'indiquer les contours « comme s'il devait le longer sans jamais y entrer
». Le résultat cartographique - réalisé a posteriori
- permet de mesurer l'ampleur des différences de perception des
différents villages.
62
Source : Données de terrain, INC
Figure 9 : Habitat de primates à
Ndotoun
63
La faune que l'on retrouve est la même que celle
retrouvée dans la forêt d'Ebo. Ceci est évidemment
justifié par la proximité de la forêt d'Ebo. Les animaux
migrent de la forêt d'Ebo vers la communauté pour se nourrir des
produits agricoles (principalement dans les plantations de cacao et de
bananes). La forte concentration de faune se trouve au sud du village, dans
cette partie bordant la forêt d'Ebo. Mais aussi au nord du village et
surtout loin des maisons de Ndotoun.
L'agriculture est très peu développée
car, non seulement elle est le plus souvent destinée à la
consommation locale, mais aussi il se pose un réel problème
d'évacuation ses produits en cas de nécessité dû au
manque d'infrastructures routières, et au mauvais état de la
route existante. Les activités agricoles s'étalent presque sur
toute l'année et sont pratiquées en majorité des
populations. Les cultures pratiquées dans cette zone sont notamment :
- les cultures vivrières (le macabo, la banane
plantain, le manioc, le concombre, le maïs...) qui se font dans le cadre
des champs familiaux de taille modeste. Cette activité est
généralement menée par toute la famille (père,
mère et enfants) ;
- et les cultures de rente, dont la principale est la cacao
culture l'on a remarqué que les plantations cacaoyères
créées par les populations autochtones sont très souvent
louées (contre rémunération) aux étrangers
(Bamiléké, Bamoun, Haoussa) qui assurent leur production.
L'extension et/ou la création de nouvelles plantations
s'effectue en période de saison sèche (Juillet à
Août et Décembre à Février). Les superficies de
forêt vierge défrichées dépendent de la
capacité (main d'oeuvre) et des objectifs de chaque individu qui veut
créer ou étendre sa plantation. L'abattage des arbres est fait au
moyen de la machette, de la hache, de la tronçonneuse. Il faut signaler
que la technique agricole couramment utilisée ici est la culture
itinérante sur brûlis en fonction des saisons.
La chasse est essentiellement pratiquée par les hommes.
Le matériel utilisé est fonction de la technique de chasse
pratiquée. Le piège qui se fait souvent avec un fil de fer est la
technique de chasse la plus répandue. Les différents types de
pièges identifiés ici sont : le piège à collet, le
piège à patte. L'usage du fusil et du câble en acier est
généralisé. La chasse au fusil, pratiquée par de
nombreux ménages, vise principalement la capture du gros gibier. On
pratique également le ramassage dans le cas par exemple des tortues. De
manière globale, la chasse est l'activité principale dans cette
zone. Elle est pratiquée en temps plein.
64
Tableau 2 : Primates identifiés à
Ndotoun
Codé
|
Nom commun
|
Nom scientifique
|
Fréquence de contact visuel
|
Variation de la
population
|
Dernière observation
|
Période d'observation
|
Emplacement dans le village
|
Chassés ?
|
1d
|
Galago à griffes d'aiguilles du Nord
|
Euoticus pallidus talboti
|
Vu
fréquemment
|
Grandissant
|
10/10/2021
|
Nuit
|
Partout
|
Non
|
.3d
|
Milne
Edwardspotto
|
Perodicticus Edwards
|
Pas
fréquemment
|
Descendant
|
10/10/2020
|
Nuit
|
Partout
|
Oui
|
4c
|
Mangabey à tête rouge
|
Cercocebustorquatos
|
Pas
fréquemment
|
Descendant
|
03/09/2021
|
Jour
|
Sud
|
Oui,
excessivement
|
7c
|
Le singe de Preuss
|
Allochrocebuspreussipreussi
|
Vu
fréquemment
|
Grandissant
|
8/10//2021
|
Jour
|
Loin des ménages
|
Oui
|
9d
|
Singe couronné à ventre doré
|
Sous-espèce Cercopithecus pogonias
|
Vu
fréquemment
|
Grandissant
|
08/10/2021
|
Jour
|
Partout
|
Oui
|
12 c
|
Singe à croupion rouge
|
Cercopithecus nictitansludio
|
Vu
fréquemment
|
Grandissant
|
12/10/2021
|
Jour
|
Partout
|
Oui
|
16d
|
Chimpanzé
nigérian Cameroun
|
Pan troglodytes eliotti
|
Rare
|
Descendant
|
08/10/2021
|
Jour
|
Zones de haute altitude
|
Non
|
Source : Données de terrain, 2021
65
Le tableau ci-dessus (tableau 2) est le résultat d'une
identification participative avec la population de primates vivant à
Ndotoun. Elle nous présente le statut des primates à Ndotoun. En
conséquence, la chasse est une activité qui a un impact
négatif sur la population de primates à Ndotoun.
Néanmoins, les chimpanzés ne sont pas chassés à
Ndotoun car la communauté est consciente de son statut d'espèce
protégée.
3.1.3 Cartographie participative de la communauté
Mosse
Mosse est un village du Cameroun situé dans le
département de Nkam et la région du Littoral. La Fig. 10 nous
présente les usages de l'espace à Mosse. En comparant la figure
obtenue, on peut remarquer que les objets représentés sont
reliés à l'activité de chaque agriculteur, montrant ainsi
l'influence de l'activité sur la vision que chacun a de l'organisation
du territoire villageois. Cette figure décrit avec précision la
rizière centrale du village où se concentrent la majorité
de ses terres, ainsi que chaque pâté de maison où
s'étend son royaume (Fig. 10). De plus cette carte met en valeur
l'aspect culturel du village. En effet, la maison d'habitation est
distinguée des maisons ancestrales où se déroulent toutes
les festivités culturelles. Cette figure met en exergue des informations
qui sont dispensées par les acteurs locaux eux-mêmes qui sont en
mesure de bien voir et de contrôler ce qui est produit dont la toponymie
et le fonctionnement des équipements. Elle devient ainsi une
méthode plus fiable et plus efficace de recueillir, d'enregistrer et de
présenter les informations. Cette figure reste exhaustive en ce qu'elle
permet d'obtenir et de consigner les informations biophysiques et
socio-économiques nécessaires aux villageois Mosse pour mieux
contribuer au développement et aux élus pour prendre les
décisions justes.
Au total, cette carte participative est expressive pour cette
communauté locale. Car, elle permet non seulement de rendre visible les
ressources disponibles et leur localisation dans la localité de Mosse.
Cette figure fait l'inventaire des potentialités de Mosse en faisant
ressortir celles déjà exploitées et celles à
exploiter. La connaissance de ces ressources facilite ainsi leur valorisation.
Le patrimoine de cette localité ainsi révélé
grâce à cette carte villageoise qui permet de définir et de
poser la problématique du développement des ressources dans
l'ensemble suivant les thématiques.
66
Source : Données de terrain, INC
Figure 10 : Usages de l'espace à
Mosse
67
Avec une superficie d'environ 2670 hectares, le régime
foncier coutumier de Mosse a diverses utilisations des terres qui se
chevauchent. La forêt communautaire de Mosse couvre environ 50% du
régime foncier coutumier du village. UFA 00-004 occupe environ 15% du
régime foncier coutumier du village tandis que la vente de standing
occupe environ 20%. Il y a une concentration de champs au centre du village. La
chasse et la collecte des PFNL se pratiquent loin des ménages et bien
plus encore au coeur de la forêt. Mosse est délimitée au
nord-ouest par Ndotoun, au sud par Londeng et Ebobo et à l'est par
Massoan. Le village de Mosse a un potentiel hydrographique important avec des
rivières telles que Lebankandjo, Fianga, Bakombo, Matia, Ibobo et Ebo.
La forêt d'Ebo se trouve au sud du village et occupe environ 10% du
régime foncier coutumier de Mosse. La biodiversité de la
forêt d'Ebo est menacée par la pression anthropique, la
praticabilité du réseau routier, la présence de plus dela
forêts classées, de la disponibilité et de
l'adaptabilité des sols aux différentes cultures (arachide,
igname, maïs, sorgho,etc.). De même, la diversité culturelle
de la commune et sa population encore active constituent également
d'opportunité pour son développement.
La législation forestière camerounaise
reconnaît aux peuples autochtones vivant à proximité ou
à l'intérieur d'une forêt le droit coutumier ou droit
d'usage (Anonyme, 2007). Il s'agit du droit de disposer, dans le but de
satisfaire à leurs besoins quotidiens de subsistance, des produits issus
de cette forêt d'Ebo. Ce droit est exercé librement et est reconnu
aussi longtemps que les bénéficiaires maintiennent leur
proximité géographique avec la forêt. Il s'applique sur
tous les produits forestiers sauf ceux explicitement interdits par la loi.
C'est pourquoi les habitants du village Mosse de par cette
réalité ont participé à la mise en valeur de ces
villages. Cette mise en valeur est visible à travers non seulement les
villages, mais aussi les quartiers, les habitats de primate. Par ailleurs,
cette figure met en évidence l'habitat de faune en ressortant ici les
diverses proportions sur le territoire. L'hydrographie et le réseau
routier y participent énormément à ce découpage
territorial. En effet, ces entités géographiques ont
contribué à une organisation de l'espace dont les valeurs sont
tantôt fortes, tantôt faibles. L'habitat de faune fort occupe deux
parcelles proportionnelles, de même que l'habitat de faune faible. Aux
antipodes de ces deux entités géographiques se trouvent la
forêt d'Ebo qui ceinture la zone et à côté la tenure
coutumière.
68
Source : Données de terrain, INC
Figure 11 : Habitats de primates à
Mosse
69
La faune est très présente à Mosse. Cela
se justifie non seulement par la proximité de la forêt d'Ebo mais
aussi de la forêt communautaire de Mosse. La faune trouvée
à Mosse est la même que celle trouvée dans la forêt
d'Ebo. Les animaux migrent de la forêt d'Ebo vers la communauté
pour se nourrir de la production agricole (principalement dans les plantations
de cacao et de bananes). La forte concentration d'animaux sauvages qui se
trouve au sud du village, dans cette partie bordant la forêt d'Ebo et
dans la forêt communautaire. La faune a tendance à
s'éloigner beaucoup plus des ménages en raison des chasseurs qui
la poursuivent constamment.
La chasse est essentiellement pratiquée par les hommes.
Le matériel utilisé est fonction de la technique de chasse
pratiquée. Le piège qui se fait souvent avec un fil de fer est la
technique de chasse la plus répandue. Les différents types de
pièges identifiés ici sont : le piège à collet, le
piège à patte. L'usage du fusil et du câble en acier est
généralisé. La chasse au fusil, pratiquée par de
nombreux ménages, vise principalement la capture du gros gibier.
On pratique également le ramassage dans le cas par
exemple des tortues. De manière globale, la chasse est l'activité
principale dans cette zone. Elle est pratiquée en temps plein et
partiellement par les autochtones qui sont également des agriculteurs
tel que mentionné plus haut. La chasse fournie, non seulement de la
nourriture aux familles, mais elle constitue de plus en plus une source de
revenus monétaires pour ceux qui la pratiquent. Cet aspect commercial de
la viande de brousse est en fait justifié par des demandes croissantes
dans des grands centres urbains qui s'approvisionnent à partir des
collectes faites dans de telles localités.
Les femmes sont les principaux vecteurs de distribution des
produits de chasse, car ce sont elles qui assurent la commercialisation aussi
bien au niveau local que dans les villes. Les espèces les plus
capturées sont le porc-épic, le céphalophe, le pangolin
géant, la biche, le singe, le sanglier, la tortue, la vipère, le
hérisson, le rat.
70
Tableau 3 : Primates identifiés à
Mosse
Codé
|
Nom commun
|
Nom scientifique
|
Fréquence de contact visuel
|
Variation de la
population
|
Dernière observation
|
Période
d'observation
|
Emplacement dans le village
|
Sont-ils chassés ?
|
1d
|
Galago à griffes
d'aiguilles du Nord
|
Euoticus pallidus talboti
|
Vu
fréquemment
|
Grandissant
|
1010/2021
|
Nuit
|
Partout
|
Non
|
.3d
|
Milne Edwardspotto
|
Perodicticus Edwards
|
Pas
fréquemment
|
En danger
|
10/12/2020
|
Nuit
|
Partout
|
Oui
|
4c
|
Mangabey à tête
rouge
|
Cercocebustorquatos
|
Pas
fréquemment
|
Descendant
|
04/15/2021
|
Jour
|
Vers le fleuve Ebo
|
Oui,
excessivement
|
5a
|
Forage continental
|
Mandrillusleucophaeusleucopha eus
|
Pas
fréquemment
|
Descendant
|
08/14/2021
|
Jour
|
Sud
|
Oui,
excessivement
|
7c
|
Le singe de Preuss
|
Allochrocebuspreussipreussi
|
Vu
fréquemment
|
Grandissant
|
6/10//2021
|
Jour
|
Loin des
ménages
|
Oui
|
8d
|
Mona Singe
|
Cercopithecus mona
|
Vu
fréquemment
|
Grandissant
|
12/10/2021
|
Jour
|
Partout et
surtout près
des champs
|
Oui
|
9d
|
Singe couronné à
ventre doré
|
Sous-espèce Cercopithecus
pogonias
|
Vu
fréquemment
|
Grandissant
|
10/10/2021
|
Jour
|
Partout
|
Oui
|
11c
|
Cameroun Singe à
oreilles rouges
|
Cercopithecus
erythrotiscamerunensis
|
Vu
fréquemment.
|
Constant
|
10/11/2021
|
Jour
|
Partout
|
Oui
|
12 c
|
Singe à croupion
rouge
|
Cercopithecus nictitansludio
|
Vu
fréquemment
|
Grandissant
|
12/10/2021
|
Jour
|
Partout
|
Oui
|
16d
|
Chimpanzé nigérian
Cameroun
|
Pan troglodytes eliotti
|
Rare
|
Descendant
|
08/10/2021
|
Jour
|
Zones de
haute altitude
|
Non
|
Source : Données de terrain, 2021
71
Le tableau ci-dessus (Tableau 3) est le résultat d'une
identification participative avec la population de primates vivant à
Mosse. Elle nous présente le statut des primates à Mosse. En
conséquence, la chasse est une activité qui a un impact
négatif sur la population de primates à Mosse.
3.2 Résultats de l'analyse FGD, SWOT et du plan de
micro zonage pour la conservation de la biodiversité.
L'objectif principal de cette section est de présenter
les résultats de l'analyse FGD et SWOT qui a été
effectuée pour la conservation de la biodiversité de la
forêt d'Ebo. La sous-section fournit les résultats recueillis
auprès des communautés locales. Les divers défis et
avantages associés aux approches participatives telles que les
résultats et les mises en oeuvre de l'analyse FGD et SWOT ont
été explorés. Divers processus de ces approches
participatives sont examinés dans cette étude.
3.2.1 Analyse socio-économique
3.2.1.1 Caractéristiques de la population de Ndokmem
Nord
Une enquête socioéconomique a été
menée au niveau des ménages à Ndokmem Nord. Cette
enquête a fourni un certain nombre d'informations sur les ménages
et les différentes activités qui y sont menées. Dans
chaque ménage, le répondant est le chef de ménage.
(Tableau 4)
Tableau 4 : Caractéristiques de la population
de Ndokmem Nord
Genre
|
Nombre de personnes
|
Pourcentages (%)
|
Masculin
|
91
|
55,83
|
Féminin
|
72
|
44,17
|
Total
|
163
|
100
|
Source: Données de terrain, 2021S
La taille de la population appartenant aux ménages de
Ndokmem Nord est de 163 personnes, composées de 55,83% d'hommes et
44,17% de femmes.
72
La population de Ndokmem Nord est celle des enfants, des
jeunes et des adultes. Le groupe d'âge comptant le plus grand nombre de
personnes est celui des 26 à 39 ans (60 personnes), suivi du groupe
d'âge des 6 à 25 ans (52 personnes) et des 40 ans et plus (36
personnes), comme le montre le tableau ci-dessous. (Fig. 12).
Tranches d'âge
26-39 ans
6-25 ans
40 ans+
0-5 ans
0 10 20 30 40 50 60 70
Population par tranche d'âge
Effectifs
Source : Données de terrain, 2021
Figure 12 : Population par tranche d'âge
à Ndokmem Nord
Il ressort de l'enquête menée dans le village de
Ndokmem Nord que toute la population appartenant aux ménages du village
n'y réside pas. Le nombre de membres du ménage vivant en dehors
de Ndokmem Nord est de 73 personnes, dont 33 hommes et 40 femmes. La
communauté de Ndokmem Nord est confrontée à un réel
problème d'exode rural avec des jeunes qui partent pour les villes
à la recherche de meilleures conditions de vie. (Tableau 5).
Tableau 5 : Membres du village vivant hors de Ndokmem
Nord
Genre
|
Nombre de personnes
|
Pourcentages (%)
|
Masculin
|
33
|
45,21
|
Féminin
|
40
|
54,79
|
Total
|
73
|
100
|
73
Source : Données de terrain, 2021
3.2.1.2 Activités principales des ménages
à Ndokmem Nord
37 ménages ont été identifiés
à Ndokmem Nord, parmi lesquels 36 pratiquent l'agriculture comme
activité principale tandis que 09 ménages collectent des PFNL
comme activité secondaire et 07 chassent comme activité
secondaire. (Tableau 6)
Tableau 6 : Principales activités
menées par les ménages de Ndokmem Nord
Activités
|
Nombre de ménages
|
Pourcentages (%)
|
Agriculture
|
36
|
97,3
|
Magistrature
|
1
|
2.,7
|
Total
|
37
|
100
|
Source : Données de terrain, 2021
Parmi les 36 ménages pratiquant l'agriculture sur
glace, 10 d'entre eux ont le cacao comme culture principale. 08 ménages
cultivent le cacao comme culture principale tandis que le macabo et le plantain
sont respectivement cultivés par 07 et 05 ménages. Safou, igname
et citron sont cultivés par 02 ménages. Outre le cacao, le safou
et le citron qui sont vendus directement dans le village, les autres produits
agricoles sont vendus dans le centre-ville de Yingui, à environ 12 km du
village. En raison du mauvais état de la route, certains ménages
se contentent de consommer tous leurs produits, ne pouvant pas les acheminer
vers les marchés. Les champs sont proches des maisons à
l'exception des plantations de cacao qui sont en moyenne à 4 km des
ménages. (Fig. 13).
14
Cacao Citron Igname Macabo Manioc Plantain Safou
Type de cultures
Nombre de ménages S Distance Moyenne pour vendre (km)
Distance Moyenne pour le champ (km)
12
10
8
6
Nombre de ménages
4
2
0
74
Source : Données de terrain, 2021
Figure 13 : Principales cultures agricoles par
ménage à Ndokmem Nord
Le plantain est la culture agricole avec la production
annuelle la plus élevée dans le nord de Ndokmem. Il y a une
production moyenne de 600 grappes par an. La grappe de plantain est vendue en
moyenne à 1000 FCFA dans le village et au marché de Yingui.
Lorsque la production est très importante, une partie du plantain
produit est préservée mais finit très souvent par pourrir
parce que les communautés ne connaissent pas les techniques modernes de
conservation. Le cacao a une production annuelle moyenne de 1,5 tonne. Le cacao
est l'un des piliers économiques du village. Le kilogramme de cacao est
vendu à 800 FCFA à Ndokmem nord. Le prix est fixé par les
acheteurs eux-mêmes. Le manioc et le macabo sont produits en moyenne
à raison de 05 sacs chacun par an. Le manioc et le macabo coûtent
respectivement 15 000 FCFA et 30 000 FCFA par sac. Le citron connaît
également une forte production dans le nord de Ndokmem avec une moyenne
de 05 sacs par sac. Environ 03 sacs de pourriture citron en moyenne par an en
raison du fait qu'il n'est pas consommé en grande quantité dans
la région. Malgré le fait que les citrons sont largement
consommés dans les villes du Cameroun, les
75
moyens de transport pour les transporter vers les
marchés urbains font défaut. A Ndokmem Nord, un sac de citrons
coûte 5 000 FCFA. L'igname et le safou sont produits en moyenne à
raison de 2 sacs par an chacun et vendus respectivement à 25 000 FCFA et
20 000 FCFA par sac les moyens de transport pour les transporter vers les
marchés urbains font défaut. A Ndokmem Nord, un sac de citrons
coûte 5 000 FCFA. L'igname et le safou sont produits en moyenne à
raison de 2 sacs par an chacun et vendus respectivement à 25 000 FCFA et
20 000 FCFA par sac les moyens de transport pour les transporter vers les
marchés urbains font défaut. A Ndokmem Nord, un sac de citrons
coûte 5 000 FCFA. L'igname et le safou sont produits en moyenne à
raison de 2 sacs par an chacun et vendus respectivement à 25 000 FCFA et
20 000 FCFA par sac. (Tableau 7).
Tableau 7 : Production moyenne et prix par culture
à Ndokmem Nord
Type de
culture
|
Production moyenne/an
|
Quantité moyenne consommée/an
|
Quantité vendue/an
|
Prix moyen (FCFA)
|
Quantité moyenne stockée/an
|
Cacao
|
1,5 tonne
|
0
|
1,5 tonne
|
800/kg
|
0
|
Macabo
|
5 sacs
|
3 sacs
|
1 sac
|
30000/sac
|
1 sac
|
Plantain
|
600 régimes
|
300 régimes
|
250 régimes
|
1000/régime
|
50 régimes
|
Manioc
|
5 sacs
|
3 sacs
|
1 sac
|
15000/sac
|
1 sac
|
Citron
|
5 sacs
|
1 sac
|
1 sac
|
5000/sac
|
0
|
Igname
|
2 sacs
|
1 sac
|
1 sac
|
25000
|
0
|
Safou
|
2 sacs
|
1 sac
|
1 sac
|
20000/sac
|
0
|
Source : Données de terrain, 2021
Comme nous l'avons précisé plus haut, 09 des 37
ménages de Ndokmem Nord font également de la collecte des PFNL
leur activité secondaire. Les PFNL sont collectés dans tout le
village et très souvent dans la forêt d'Ebo. Le PFNL le plus
collecté est Djanssang, collecté par 07 ménages. La mangue
sauvage est également collectée par 02 ménages à
Ndokmem Nord. La collecte des PFNL se fait uniquement à pied à
Ndokmem Nord. Le Djanssang est collecté en moyenne à environ 6 km
et la Mangue sauvage est collectée en moyenne à environ 13 km.
Les PFNL collectés par les ménages du Nord Ndokmem sont
destinés uniquement à la consommation et ne sont pas vendus.
(Tableau 8).
76
Tableau 8 : Types de PFNL collectés
principalement par ménage à Ndokmem Nord
PFNL
|
Nombre de
ménages
|
Pourcentages (%)
|
Distance moyenne de vente (km)
|
Distance
moyenne à collecter (km)
|
djanssang
|
7
|
77.78
|
0
|
6
|
Mangue sauvage
|
2
|
22.22
|
0
|
13
|
Total
|
09
|
100
|
****
|
****
|
Source : Données de terrain, 2021
Concernant la chasse et les appels d'offres, elle est
pratiquée comme activité secondaire par 07 ménages
à Ndokmem Nord. La chasse est très populaire à Ndokmem
Nord et est essentiellement réservée aux hommes. La chasse est
une source importante de nourriture pour les habitants du nord de Ndokmem. Mais
alors, la chasse a un fort impact sur la biodiversité du Ndokmem Nord et
par extension celle du Ndokmem Nord car elle se fait de manière
primitive et incontrôlée. Des espèces menacées et
protégées telles que le pangolin et le crocodile, par exemple,
sont tuées en grand nombre à Ndokmem Nord et dans la forêt
d'Ebo.
3.2.1.3 Caractéristiques de la population de
Ndotoun
La population totale de Ndotoun est composée de 42
personnes composées de 45,24% d'hommes et 54,76% de femmes. (Tableau
8).
Tableau 9 : Caractéristiques de la population
de Ndotoun
Genre
|
Nombre de personnes
|
Pourcentages (%)
|
Masculin
|
19
|
45,24
|
Féminin
|
23
|
54,76
|
Total
|
42
|
100
|
Source : Données de terrain, 2021
Ndotoun a une population jeune avec 14 personnes pour les
groupes d'âge de 6 à 25 ans et de 26 à 39 ans. 12 personnes
sont dans le groupe d'âge de 4 à 0 ans et plus tandis que 02
personnes sont dans le groupe d'âge de 0 à 05 ans. (Fig. 15)
Tranches d'âge
26-39 ans
6-25 ans
40 ans+
0-5 ans
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Nombre de personnes
77
Source : Données de terrain, 2021
Figure 14 : Population par tranche d'âge
à Ndotoun
L'étude montre que toute la population de Ndotoun ne
réside pas dans le village, sur les 42 membres de la communauté
Ndotoun, 18 personnes vivent dans le village. Ces 18 personnes sont
composées de 10 hommes et 8 femmes. (Tableau 9).
Tableau 10 : Membres du village vivant hors de
Ndotoun
Genre
|
Nombre de personnes
|
Pourcentages (%)
|
Masculin
|
10
|
55,56
|
Féminin
|
8
|
44,44
|
Total
|
18
|
100
|
Source : Données de terrain, 2021
Le tableau 10 rend compte de l'effectif de personnes vivant
hors de Ndotoun. Il s'agit au total de 18 personnes soit 10 hommes et 8 femmes
et de tranche d'âge varié qui représentent les personnes
rencontrées et qui ont réagies à notre
préoccupation.
78
3.2.1.4 Activités principales des ménages
à Ndotoun
Ndotoun compte au total 09 ménages, tous Banen.
L'agriculture est l'activité principale de 08 ménages,
principalement de subsistance et d'un ménage de l'administration civile.
05 ménages sur 09 pratiquent la chasse leur activité secondaire
et 04 ménages dans la collecte des PFNL leur activité secondaire.
(Tableau 11).
Tableau 11 : Principales activités
menées par les ménages de Ndotoun
Activités
|
Nombre de ménages
|
Pourcentages (%)
|
Agriculture
|
8
|
88.89
|
Administration
|
1
|
11.11
|
Total
|
9
|
100
|
Source: Données de terrain, 2021
Les principales cultures cultivées comme on le voit
dans le tableau... Ci-dessous montre que 03 ménages cultivent le cacao
leur principale culture de rente tandis que 02 ménages ont du manioc et
02 autres ménages ont du plantain comme culture vivrière. Un seul
ménage cultive le macabo, sa principale culture vivrière. Il
convient de noter que d'autres cultures sont également cultivées
en tant que cultures secondaires. La distance moyenne des exploitations varie
de 3 km pour les plantations de cacao et les plantations de bananes plantain
avec une moyenne de 3 km. Les champs de manioc et de plantains sont en moyenne
à 1 km des ménages. Tous les agriculteurs marchent à pied
pour atteindre leurs champs respectifs. Compte tenu du mauvais état de
la route et du manque de moyens de transport, les produits agricoles ne sont
pas transportés vers le centre-ville de Yingui (le marché le plus
proche) pour être vendus. Les produits agricoles de Ndotoun sont
principalement destinés à la consommation. (Fig. 16).
3,5
3
2,5
2
Nombre de ménages
1,5
1
0,5
0
Cacao Macabo Manioc Plantain
Types de cultures
de Nombre de ménages e de Distance Moyenne pour vendre
(km)
de Distance Moyenne pour le champ (km)
79
Source : Données de terrain, 2021
Figure 15 : Principales cultures agricoles par
ménage à Ndotoun
La production annuelle de plantain est en moyenne de 150 sacs
par an, ce qui est le produit de culture vivrière le plus
élevé. Le prix moyen du plantain à Ndotoun est de 1 000
FCFA. Le cacao est la principale source de revenus du village. La production
annuelle moyenne de cacao est de 0,5 tonne et le kilogramme est vendu à
800 FCFA. Le macabo et le manioc ont une production moyenne de 05 sacs chacun.
Sur les 05 sacs de macabo produits, 03 sont destinés à la
consommation, 01 est vendu au prix moyen de 30 000 FCFA et 01 est
conservé pour une utilisation ultérieure comme semence. Le manioc
est vendu à Ndotoun à 15,000 FCFA/sac. L'agriculture est le seul
pilier économique du village et aussi la principale source de nutrition.
(Tableau 12).
80
Tableau 12 : Production moyenne et prix par culture
à Ndotoun
Type de
culture
|
Production moyenne/an
|
Quantité moyenne consommée/an
|
Quantité vendue/an
|
Prix moyen (FCFA)
|
Quantité moyenne stockée/an
|
Cacao
|
0,5 tonne
|
0
|
0,5 tonne
|
800/kg
|
0
|
Macabo
|
5 sacs
|
3 sacs
|
1 sac
|
30000/sac
|
1 sac
|
Plantain
|
150 sacs
|
60 sacs
|
80 sacs
|
1000/régime
|
10 régimes
|
Manioc
|
5 sacs
|
4 sacs
|
1 sac
|
15000/sac
|
0 sac
|
Source : Données de terrain, 2021
Ci-dessus, il a été précisé que 04
ménages sur 09 à Ndotoun collectent des PFNL en tant
qu'activité secondaire. Le seul PFNL collecté par les
ménages de Ndotoun est Djanssang. La distance moyenne à parcourir
pour collecter le Djanssang à Ndotoun est de 4 km. Le Djanssang est
collecté pour la consommation uniquement et n'est pas vendu. Les
ménages de Ndotoun collectent en moyenne 0,5 sac de Djanssang par an.
(Tableau 13)
Tableau 13 : Types de PFNL collectés
principalement par ménage à Ndotoun
PFNL
|
Nombre de
ménages
|
Pourcentages (%)
|
Quantité collectée (sac)
|
Quantité vendue (sac)
|
Distance moyenne
de vente (km)
|
Distance moyenne à collecter (km)
|
djanssang
|
4
|
100
|
0,5
|
0
|
0
|
4
|
Total
|
4
|
100
|
****
|
****
|
****
|
****
|
Source : Données de terrain, 2021
3.2.1.5 Caractéristiques de la population de
Mosse
La population totale de Mosse est d'environ 82 personnes,
composées de 52,44% d'hommes et 47,56% de femmes, comme indiqué
dans le tableau 18
81
Tableau 14 : Caractéristiques de la population
de Mosse
Genre
|
Nombre de personnes
|
Pourcentages (%)
|
Masculin
|
43
|
52,44
|
Féminin
|
39
|
47,56
|
Total
|
82
|
100
|
Source : Données de terrain, 2021
La population de Mosse se fait remarquer par un grand nombre
de personnes de plus de 40 ans (28 personnes). La population est vieillissante,
ceci causé par l'exode rural. (Fig. 16).
Tranches d'âge
26-39 ans
40 ans +
6-25 ans
0-5 ans
0 5 10 15 20 25 30
Nombre de personnes
Source : Données de terrain, 2021
Figure 16 : Population par tranche d'âge
à Mosse
82
Toute la population de Mosse ne réside pas dans le
village. 29 membres de la communauté résident à
l'extérieur du village. Ces 29 personnes sont composées de 15
hommes (51,72%) et 14 femmes (48,28%). Mosse subit gravement l'exode rural.
(Tableau 20)
Tableau 15 : Membres du village vivant hors de
Mosse
Genre
|
Nombre de personnes
|
Pourcentages (%)
|
Masculin
|
15
|
51,72
|
Féminin
|
14
|
48,28
|
Total
|
29
|
100
|
Source : Données de terrain, 2021
3.2.1.6 Activités principales des ménages
à Mosse
Mosse a un total de 22 ménages tous du groupe ethnique
Banen. L'agriculture est la principale activité exercée par les
ménages en Mosse qui est essentiellement de subsistance. 10
ménages pratiquent la collecte des PFNL comme activité secondaire
et 05 ménages pratiquent la chasse comme activité secondaire.
(Tableau 16)
Tableau 16 : Principales activités
menées par les ménages de Mosse
Activité
|
Nombre de ménages
|
Pourcentages (%)
|
Agriculture
|
22
|
100
|
Total
|
22
|
100
|
Source : Données de terrain, 2021
Tous les ménages de Mosse pratiquent les cultures
mixtes. La principale culture de rente est le cacao cultivé par 08
ménages, tandis que 06 ménages cultivent du manioc, 05
ménages cultivent du plantain et enfin 03 ménages cultivent du
Macabo. En raison du mauvais état de la route, les produits agricoles ne
sont pas transportés vers les marchés. Certains produits sont
vendus dans le village. Les exploitations les plus éloignées des
ménages sont les plantations de cacao, avec une distance moyenne de 03
km, tandis que les autres exploitations sont en moyenne à 1 km des
ménages. (Fig. 17).
25
Cacao Macabo Manioc Plantain Total
Types de cultures
Nombre de Ménages Distance Moyenne pour vendre (km)
Distance Moyenne pour le champ (km)
20
15
10
Nombre de ménages
5
0
83
Source : Données de terrain, 2021
Figure 17 : Principales cultures par ménage
à Mosse
A Mosse, la culture vivrière la plus productive est
celle des plantains avec 100 grappes en moyenne par an. 70 grappes de plantains
sont consommées en moyenne par an et 30 grappes sont vendues à un
prix moyen de 1000frs chacune, tandis que le manioc a une production annuelle
moyenne de 10 sacs. Chaque ménage consomme en moyenne 08 sacs de manioc
par an et vend 02 sacs à un prix unitaire de 15 000 FCFA et enfin le
macabo, est la culture vivrière avec la production la plus faible. Dans
chaque ménage, une moyenne de 05 sacs de macabo sont produits à
Mosse, dont 03 sont destinés à la consommation et 01 à la
vente. Un sac de macabo coûte environ 20 000 FCFA à Mosse. La
production annuelle moyenne de cacao est de 0,8 tonne. Toute la production de
cacao est destinée à la vente et le prix moyen au kilogramme est
de 800 FCFA.
84
Tableau 17 : Production moyenne et prix par culture
à Mosse
Type de
culture
|
Production annuelle moyenne
|
Quantité moyenne consommée/an
|
Quantité moyenne vendue/an
|
Prix
moyen/FCFA
|
Quantité moyenne stockée/an
|
Cacao
|
0,8 tonne
|
0
|
0,8 tonne
|
800/kg
|
0
|
Manioc
|
10 sacs
|
8 sacs
|
2 sacs
|
15000/sac
|
0
|
Plantain
|
100 sacs
|
70 sacs
|
30 sacs
|
1000/régime
|
0
|
Macabo
|
5 sacs
|
3 sacs
|
1 sac
|
20000/sac
|
1 sac
|
Source : Données de terrain, 2021
10 ménages sur les 22 ménages de Mosse
perçoivent des PFNL comme activité secondaire. Le Djanssang est
collecté par 04 ménages, avec une production annuelle moyenne de
1 sac dont la moitié est consommée et l'autre moitié est
vendue au prix de 500 FCFA/boîte. Les noisettes et le `bitter cola' sont
collectés par 03 ménages pour la consommation domestique. Les
collecteurs de PFNL parcourent en moyenne 4 km pour collecter le Djanssang et 3
km pour collecter des noisettes et le `bitter cola'.
Tableau 18 : Types de PFNL collectés à
Mosse
PFNL
|
Nombre de
ménages
|
Pourcentages (%)
|
Quantité collectée (sac)
|
Quantité vendue (sac)
|
Distance moyenne de vente (km)
|
Distance moyenne à collecter (km)
|
Prix moyen (FCFA)
|
Djanssang
|
4
|
40
|
1
|
0,5
|
0
|
4
|
500/boîte
|
Noisettes
|
3
|
30
|
2
|
0
|
0
|
3
|
****
|
Cola amer
|
3
|
30
|
0.5
|
0
|
0
|
3
|
****
|
Total
|
10
|
100
|
****
|
****
|
****
|
****
|
****
|
Source : Données de terrain, 2021
3.2.2 Plan Zonage Participatif
La planification participative de l'utilisation des terres a
été promue dans le monde entier comme alternative à la
planification descendante de l'utilisation des terres (FAO, 1998, cité
dans Fagerholm et Käyhkö, 2009). Il existe différents
degrés de participation. Il est entendu dans cette étude comme
85
une participation active des utilisateurs des terres à
l'identification de leurs besoins en terres ; la nécessité de
participer à la planification de ces terres ; et le besoin d'outils
d'aménagement du territoire. La conviction fondamentale de la
participation est que les utilisateurs des terres connaissent le mieux leur
situation et devraient donc jouer un rôle clé dans la
planification de l'utilisation des terres.
L'objectif du PZP est de résoudre le problème de
conservation de la biodiversité de la forêt d'Ebo. Le
problème de la conservation de la biodiversité de la forêt
d'Ebo a 03 causes principales : la non-intégration des
communautés dans le processus de conservation de la biodiversité
de la forêt d'Ebo ; l'absence d'étude participative sur le mode de
vie des populations et sur l'utilisation des terres ; l'isolement et
difficulté d'accès à l'information.
Tout cela entraîne de multiples conséquences plus
ou moins négatives. Entre autres, nous avons : l'échec de la mise
en place de l'aire protégée Ebo ; la dégradation de la
biodiversité de la forêt d'Ebo ; la disparition d'espèces
de faune et de flore
Le PZP de Mosse vient donc ici comme un outil efficace pour
résoudre le problème de conservation de la biodiversité de
la forêt d'Ebo. (Fig. 18)
|
|
|
|
|
|
|
|
Échec de la mise en place de l'aire
protégée Ebo
|
Dégradation biodiversité d'Ebo
|
de
|
de
la
|
la
forêt
|
Disparition des espèces de flore et de faune
|
|
Conservation de la biodiversité de la forêt d'Ebo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Absence d'étude
participative sur le mode de vie des populations et sur
l'utilisation des terres
|
|
|
|
|
Non-intégration des
communautés dans le processus de conservation de la
biodiversité de la forêt d'Ebo
|
|
|
Isolement et difficulté d'accès à
l'information
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Données de terrain
|
|
|
|
|
|
|
Figure 18 : Arbre à
Problème
86
Le principal problème rencontré comme nous le
montre la figure 19 est celui de la conservation de la biodiversité de
la forêt d'Ebo.
Les mois de la saison sèche, plus
précisément de novembre à janvier, sont
caractérisés par le nettoyage (défrichage, labourage) des
parcelles afin d'accueillir les semences au retour des pluies au mois de mars.
Les récoltes se font tout au long de l'année, selon le type de
plante. Au cours de leur croissance, certains types de culture tels que le
cacao ou même le plantain sont traités par des méthodes
agricoles traditionnelles et par l'utilisation de produits phytosanitaires et
d'autres engrais chimiques, tout cela en vue d'accroître la production
agricole. (Tableau 19)
Tableau 19: Calendrier des cultures
agricoles
Culture agricole
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avri l
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Aoû t
|
Septe mbre
|
Octo bre
|
Nov emb re
|
Déce mbr e
|
Cacao
|
o
|
s
|
|
o
|
o
|
-
|
-
|
-
|
|
|
s
|
s
|
Plantain
|
-
|
-
|
|
o
|
o
|
|
|
-
|
-
|
-
|
s
|
s
|
Macabo
|
s
|
s
|
|
|
o
|
o
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Manioc
|
s
|
s
|
|
|
o
|
o
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Citron
|
-
|
-
|
|
|
o
|
s
|
s
|
s
|
s
|
s
|
s
|
s
|
Safou
|
|
|
|
|
o
|
|
|
-
|
-
|
|
|
|
Légende
s Nettoyage
§ Insertion de plantes
o Traitement - Récolter
Source : Données de terrain, 2021
Lae tableau 19 est le calendrier des cultures agricoles dans
les communautés Ndokmem nord, Ndotoun et Mosse. Les principales actions
qui caractérisent l'agriculture à Ndokmem nord sont le nettoyage,
l'insertion des plantes, le traitement des cultures et la récolte.
87
3.2.2.1 Zonage Participatif de Ndokmem Nord
3.2.2.1.1 Diagramme de Venn
La principale activité de subsistance pratiquée
par les ménages de Ndokmem Nord est l'agriculture. La population du Nord
Ndokmem est composée d'agriculteurs, de collecteurs de PFNL, de
chasseurs et d'hommes d'affaires. Le chef du village est au centre du diagramme
de Venn. Il influence directement l'ensemble de la population. Les
élites appartiennent certes au village mais n'y vivent pas. Ils
assistent le village dans les projets de développement. (Fig.
19)
Chef du village
Élites
Collecteurs de PFNL Entrepreneurs
Ndokmem Nord Population
Agriculteurs Chasseurs
Source : Données de terrain, 2021
Figure 19 : Diagramme de Venn de Ndokmem
Nord
3.2.2.1.4 Diagramme de distance
Ndokmem Nord est à 12 km de Yingui. Les membres du
village doivent parcourir 12 km pour accéder aux services de base tels
que l'enseignement secondaire, la santé, le marché et les
services administratifs. Cette distance est un voyage très difficile non
seulement à cause du mauvais état de la route, mais aussi
à cause du manque de moyens de transport. L'école primaire est
à environ 1 km du point central du village tandis que les
activités de subsistance sont à environ 3 km des ménages.
(Fig. 20).
1 km
École primaire
Ndokmem Nord
Activités de subsistance
3km
Département administratif Enseignement secondaire
Yingui
12km
Centre de santé
Marché
88
Source : Données de terrain, 2021
Figure 20 : Diagramme de distances à Ndokmem
Nord
Ø Situation initiale de l'occupation du
sol
Les principales utilisations des terres de Ndokmem Nord sont
les suivantes : Bati, Champ, Forêt mature, Forêt
dégradée et Jeune forêt secondaire. La forêt adulte
couvre à elle seule 93,27% de l'utilisation des terres de Ndokmem Nord,
soit 2052 hectares. Cette dernière constitue donc la classe
thématique ayant la plus grande proportion. Les champs couvrent 3,34 %
de l'utilisation des terres, soit 73,4 hectares. La jeune forêt
secondaire couvre 2,78% de l'utilisation des terres, soit 61,2 hectares, suivie
par la forêt dégradée avec 0,34% de la couverture
terrestre, ce qui correspond à 7,4 hectares. Enfin, l'utilisation des
terres avec la proportion la plus faible est le Bati, avec 0,27%, soit 6
hectares. (Tableau 20 ; Fig. 20).
Tableau 20 : Occupation du sol à Ndokmem
Nord
Occupation du sol
|
Superficie (ha)
|
Pourcentage (%)
|
Bati
|
6
|
0,27
|
Champ
|
73,4
|
3,34
|
Forêt adulte
|
2052
|
93,27
|
Forêt dégradée
|
7,4
|
0,34
|
Forêt secondaire jeune
|
61,2
|
2,78
|
Total
|
2200
|
100
|
|
89
Source : Image Landsat 8 2021, Données de
terrain
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
|
Légende
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bati
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Champ
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt adulte
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt dégradée
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt secondaire jeune
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Image Landsat 8 2021, Données de
terrain
Figure 21 : Grille de superficies occupation du sol
à Ndokmem Nord
La figure 21 est la grille des superficies initiales
d'occupation du sol obtenus grâce aux outils SIG et avec l'appui
dès la population du village Ndokmem nord. La grille ici
représente la superficie totale de Ndokmem Nord qui est de 2200
hectares, et chaque cellule représente 1% de la superficie totale. Le
statut initial de l'occupation du sol sert de base pour l'élaboration
des scénarios de zonage.
A partir d'une photographie aérienne, la
photo-interprétation permit de réaliser cette figure qui
présentent la situation de l'occupation du sol. Dans l'ensemble, la
végétation est prédominante et va du champ à la
forêt secondaire jeune en passant par la forêt adulte et la
forêt dégradée. Il ressort une disproportion de ces
entités surfaciques formant l'ensemble de cette localité. Comme
on peut en effet le voir à travers la figure 22, l'occupation humaine
empiète sur la forêt, la forêt, la forêt
dégradée et la forêt secondaire jeune ainsi les champs.
Le principe général revient à
évaluer de façon fonctionnelle une relation soit entre le
coût de protection (Cp) et le coût de vulnérabilité
(Cv), avec a et b, deux paramètres permettant la pondération de
la relation, de façon à ce que la « sagesse » prime
dans le choix de la relation. Cette approche est généralement
qualifiée de « coûts et bénéfices »
(Turner et ai, 1995) et repose sur une analyse de régression entre
diverses variables d'occupation du sol et de variables de risque (Freeman,
1993). Une
90
modélisation est ainsi possible et peut
déboucher sur une véritable investigation foncière
permettant une évaluation du coût (MacDonald, 1987).
91
Source : Image Landsat 8 2021, INC, Données de
terrain
Figure 22 : Carte d'occupation du sol de Ndokmem
Nord
92
La figure 23 est la carte d'occupation du sol de Ndokmem nord.
Il est observable que le Bati est concentré à l'Est du village,
vers la limite avec Ndotoun le village voisin. On peut remarquer la
répartition des champs autour du Bati et une extension des zones
dégradées au-delà de ces champs. L'extension des zones
dégradées affecte directement la biodiversité de la
forêt d'Ebo avec le recul de la végétation et la perte de
l'habitat naturel de certains animaux.
Ø Elaboration et adoption de
scénarios
La planification et l'élaboration de scénarios
sont une étape clé dans la mise en place du PZP. C'est une
façon participative de planifier l'espace dans deux scénarios.
I. Elaboration de scénarios
Lors de l'élaboration du scenario 1, la proposition
d'une PMiZ participative qui contribuera à la conservation de la
biodiversité et au bien-être de la communauté Ndokmem du
Nord. Une partie importante (757 hectares) de forêt mature a
été proposée comme forêt communautaire. L'espace du
Bati a été porté à 56 hectares. La forêt
dégradée a été absorbée par l'espace
agricole (champ) et ce dernier est passé à 80,8 hectares. La
jeune forêt secondaire a quant à elle cédé 10
hectares à des zones agricoles. Le scénario 2 a été
réalisé après le scénario 1. Lors de
l'élaboration du scénario 2, la question pour nous de proposer de
manière participative un PZP qui aidera à la conservation de la
biodiversité et au bien-être de la communauté Ndokmem Nord.
05 principales occupations du sol / utilisation de l'espace ont
été formées. Le Bati a été
réservé 400 hectares, les champs 500 hectares, la forêt
communautaire 800 hectares, l'agroforesterie 400 hectares et le champ
communautaire 100 hectares. (Fig. 24).
a) Scénario 1 b) Scénario 2
93
Source : Données de terrain, 2021
Figure 23 : Scénarios de zonage participatif
à Ndokmem nord
Les scénarios de zonage ont été obtenus
après une séance de travail minutieux avec les planificateurs de
zonage et autres membres de la communauté, sous l'orientation du chef du
village.
Planche 13 : Elaboration des scénarios de
zonage à Ndokmem nord
a. Elaboration du scénario 1 de zonage à
Ndokmem nord b. Elaboration du scénario 2 de zonage à Ndokmem
nord
Source : Clichés Prossie, Novembre 2021
La planche photographique n° 13 nous présente des
photos prises lors de l'élaboration des scénarios 1 et 2 de
zonage dans le village Ndokmem nord.
94
II. Adoption du PZP à Ndokmem Nord
Suite à l'élaboration des 02 scénarios
respectifs, le scénario 2 a été choisi et adopté
comme modèle de PZP à Ndokmem Nord. Le scénario 2 a
été adopté pour les raisons suivantes : il est mieux
adapté au contexte de conservation de la biodiversité de la
forêt d'Ebo ; il prend en compte la croissance de la population et
l'extension du Bati ; il contribue au renforcement du lien social et du
développement économique avec la création du champ
communautaire et de l'agroforesterie ; il aide à la préservation
des habitats fauniques potentiels (élevé). (Tableau 21, Fig
24)
Tableau 21 : Superficies du plan du zonage
participatif de Ndokmem Nord
Occupation du sol / utilisation des terres
|
Superficie (ha)
|
Pourcentage (%)
|
Bati
|
400
|
18,18
|
Champ
|
500
|
22,73
|
Forêt communautaire
|
800
|
36,36
|
Agroforesterie
|
400
|
18,18
|
Domaine communautaire
|
100
|
4,55
|
Total
|
2200
|
100
|
Source : Données de terrain, 2021
Source : Cliché Jeazet, Novembre 2021
Photo 2 : Validation du PZP à Ndokmem
Nord
95
Source : Données de terrain 2021, INC
Figure 24 : Zonage participatif de Ndokmem
Nord
96
Afin de préserver la biodiversité de la
forêt d'Ebo, les activités humaines (agriculture, infrastructures,
etc.) se sont positionnées au nord du village, sachant que la
forêt d'Ebo est située dans la partie sud du village. Une
forêt communautaire d'une superficie d'environ 800 hectares a
été proposée au sud du village. L'objectif de la
forêt communautaire est d'en faire un espace de préservation et de
conservation de la biodiversité du village et de la forêt d'Ebo.
Il convient de noter que la forêt communautaire proposée abrite
des habitats fauniques et un stock important d'agents de PFNL.
3.2.2.2 Zonage participatif de Ndotoun
3.2.2.2.1 Diagramme de Venn
Ndotoun est composé de plusieurs groupes d'acteurs. Le
chef du village est un acteur principal du village qui réside en dehors
de Ndotoun mais prend des décisions clés du village et fait
partie de l'élite du village. Les élites sont à la fois
internes (hommes d'affaires et politiciens du village) et externes (chef,
mairie de Yingui et autres). Les élites contribuent activement au
développement du village. Au sein du village, on trouve les
agriculteurs, qui rassemblent toute la population, l'agriculture étant
l'activité principale de tous les ménages de Ndotoun. Au sein des
agriculteurs, nous avons deux groupes principaux : celui des chasseurs et celui
des collecteurs de PFNL. Ces deux derniers agissent chacun
indépendamment l'un de l'autre. (Fig. 25)
La sensibilisation des communautés dans la cartographie
participative est le point de départ de la collecte des données
pour le diagnostic. Elle regroupe généralement les
autorités traditionnelles et les représentants de chaque groupe
social présents dans chaque communauté. Cet exercice a
été fait communauté par communauté afin de limiter
les conflits qui existaient déjà entre elles et obtenir un
meilleur résultat. C'est au cours de ceci que les outils de diagnostic
participatif (la carte au sol, le calendrier agricole, l'arbre à
problème, la structure de la communauté et le diagramme de venn)
sont déroulés afin de susciter la contribution de chaque groupe
ainsi que le choix des agents de collecte des données appelé
« cartographes locaux »
97
|
Chef du village Hôtel de ville de
Yingui Chasseurs
Élites
Agriculteurs
Collecteurs de PFNL
Population Ndotoun
|
Source : Données de terrain, 2021
Figure 25 : Diagramme de Venn de
Ndotoun
3.2.2.2.2 Calendrier des cultures
Les mois de la saison sèche et plus
particulièrement la période de novembre à janvier sont
caractérisés par le nettoyage (défrichage, labour) des
champs afin d'accueillir les semences au retour de la pluie à partir du
mois de mars. Les récoltes se font tout au long de l'année, selon
le type de plante. Au cours de leur croissance, certains types de cultures
comme le cacao ou même le plantain sont traités par des
méthodes agricoles traditionnelles et par l'utilisation de produits
phytosanitaires et d'autres engrais chimiques, tout cela en vue
d'accroître la production agricole. (Tableau 22)
98
Tableau 22 : Calendrier des activités
agricoles à Ndotoun
Culture agricole
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avri l
|
Mai
|
Juin
|
Juille t
|
Aoû t
|
Septe mbre
|
Oct obre
|
Nov emb re
|
Déce mbr e
|
Cacao
|
o
|
s
|
|
o
|
o
|
-
|
-
|
-
|
|
|
s
|
s
|
Plantain
|
-
|
-
|
|
o
|
o
|
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Macabo
|
s
|
s
|
|
|
o
|
o
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
|
Manioc
|
s
|
s
|
|
|
o
|
o
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Légende
s Nettoyage
§ Insertion de plantes
o Traitement - Récolter
Source: Données de terrain, 2021
3.2.2.2.3 Diagramme de distance
Ndotoun est situé à environ 15 km de Yingui, qui
est une distance que les membres du village doivent couvrir pour accéder
aux services de base tels que l'enseignement secondaire, la santé, le
marché et les services administratifs. Il est très difficile de
couvrir cette situation, non seulement en raison du mauvais état de la
route, mais aussi en raison du manque de moyens de transport. Il convient
également de rappeler que l'enseignement primaire est situé
à Ndokmem Nord, le village voisin, à 03 km de Ndotoun. Les
activités de subsistance sont en moyenne à 2 km du point central
du village. (Fig. 26)
Ndokmem Nord
Département administratif Enseignement primaire
03km
Enseignement secondaire
15km
Centre de santé
Marché
02km
Activités de subsistance
Ndotoun
Yingui
99
Source : Données de terrain, 2021
Figure 26 : Diagramme de distances à
Ndotoun
3.2.2.2.4 Elaboration du PZP à Ndotoun
Ø Situation initiale de l'occupation du
sol
Ndotoun a une superficie d'environ 1010 hectares. Les
principales utilisations des terres qui s'y trouvent sont les suivantes :
construction, champ, forêt mature, forêt dégradée et
jeune forêt secondaire. La forêt mature a la plus grande proportion
d'utilisation des terres avec 95,94%, ou 969 hectares. Les exploitations et les
superficies couvrent 2,88 %, soit 29,06 hectares. La jeune forêt
secondaire occupe 0,69 %, soit 7 hectares. Le Bati et la forêt
dégradée couvrent respectivement 0,33% et 0,16%, soit 3,32
hectares et 1,62 hectares. (Tableau 23), (Fig. 27).
100
Tableau 23 : Occupation du sol de
Ndotoun
Occupation du sol
|
Superficie (ha)
|
Pourcentage (%)
|
Bati
|
3,32
|
0.33
|
Champ
|
29,06
|
2.88
|
Forêt adulte
|
969
|
95.94
|
Forêt dégradée
|
1,62
|
0.16
|
Forêt secondaire jeune
|
7
|
0.69
|
Total
|
1010
|
100
|
|
Source : Image Landsat 8 2021, Données de
terrain
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
|
Légende
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bati
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Champ
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt adulte
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt dégradée
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt secondaire jeune
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Image Landsat 8 2021, Données de
terrain
Figure 27 : Grille de superficies occupation du sol
à Ndotoun
La situation initiale de l'occupation du sol a été
obtenue par analyse d'imagerie satellitaire et représentée sur
une grille à 100 cellules, avec une cellule représentant 1% de la
superficie totale du village qui est de 1010 hectares.
La figure 28 nous présente la carte d'occupation du sol
de Ndotun.
101
Source : Image Lansat 8 2021, Données de terrain,
INC
Figure 28 : Occupation du sol de Ndotoun en
2021
Ø Elaboration et adoption de
scénarios
La planification et l'élaboration de scénarios sont
une étape clé dans la mise en place du PZP.
I. Elaboration de scénarios de zonage
participatif
L'élaboration du scénario 1 du PZP de Ndotoun a
pour objectif la conservation participative de la forêt d'Ebo. Cela dit,
il a été proposé de faire de la forêt mature une
zone de conservation de la biodiversité qui s'étendra sur 924
hectares. Ensuite, le Bati devrait être étendu à 20
hectares tandis que les champs devraient être étendus à 60
hectares. La forêt secondaire et la forêt dégradée
devraient être réduites à 5 hectares et 1 hectare
respectivement. Le scénario 2 a été
développé après le scénario 1 qui proposait un PZP
qui aidera à la fois à la conservation de la biodiversité
de la forêt d'Ebo et au développement socio-économique de
la communauté. Il a été proposé de manière
participative de convertir 250 hectares de forêt mature en forêt
communautaire dans le but de conserver la biodiversité de la forêt
d'Ebo. Cette forêt communautaire sera associée à celle de
Ndokmem Nord, le village voisin. 460 hectares de forêt mature seront
également affectés à la conservation de la
biodiversité. Afin de contribuer au développement
socio-économique du village, la forêt dégradée sera
reboisée avec des PFNL et d'autres plantes médicinales utiles
à la communauté. Le Bati et les champs seront étendus
à 80 hectares et 208,38 hectares respectivement. (Fig. 29).
Source : Données de terrain, 2021
102
Figure 29 : Scénarios de zonage participatifs
à Ndotoun
II. Adoption du PZP de Ndotoun
103
Suite à l'élaboration des 02 scénarios
respectifs, le scénario 2 a été choisi et adopté
comme modèle PZP. Le scénario 2 a été adopté
pour les raisons suivantes : il est mieux adapté au contexte de
conservation de la biodiversité de la forêt d'Ebo ; il prend en
compte la croissance de la population et l'extension du Bati ; il aide au
renforcement du lien social et du développement économique avec
la création du champ communautaire ; il contribue à la
préservation des habitats fauniques potentiels ; et favorise le
reboisement des PFNL. Afin de préserver la biodiversité de la
forêt d'Ebo, les activités humaines (agriculture, infrastructures,
etc.) étaient positionnées au centre du village, sachant que la
forêt d'Ebo est située dans la partie sud du village. (Fig.
30, Tableau 24)
Tableau 24 : Superficies du PZP de
Ndotoun
Occupation du sol / utilisation des terres
|
Superficie (ha)
|
Pourcentage (%)
|
Bati
|
80
|
7,92
|
Champs
|
208,38
|
20,63
|
Domaine communautaire
|
10
|
0,99
|
Forêt adulte
|
460
|
48,02
|
Forêt communautaire
|
250
|
22,28
|
Reboisement des PFNL
|
1.62
|
0.16
|
Total
|
1010
|
100
|
Source : Données de terrain, 2021
Source : Cliché Jeazet, Novembre 2021
Photo 3 : Validation du PZP à
Ndotoun
104
Source : Données de terrain 2021, INC
Figure 30 : Plan de zonage participatif de
Ndotoun
105
Une forêt communautaire d'une superficie d'environ 250
hectares a été proposée au sud du village. L'objectif de
la forêt communautaire est d'en faire un espace de préservation et
de conservation de la biodiversité du village et de la forêt
d'Ebo. Cette forêt communautaire sera rattachée à celle de
Ndokmem Nord. Il convient de noter que la forêt communautaire
proposée abrite des habitats fauniques et un stock important d'agents de
PFNL. Le nord du village sera occupé par la forêt mature qui
servira de lieu de conservation de la biodiversité.
3.2.2.3 Zonage participatif de Mosse
3.2.2.3.1 Diagramme de Venn
Mosse est un village avec de nombreux groupes et acteurs qui
interagissent les uns avec les autres. L'ensemble de la population pratique
l'agriculture comme activité de subsistance. Au sein de cette population
se trouvent des chasseurs, des collecteurs de PFNL, des hommes d'affaires, des
GIC agricoles et bien sûr le chef de village et les chefs de quartiers.
Le chef du village collabore avec les chefs de quartier concernant
l'administration du village. Les élites, bien que résidant
à l'extérieur du village, participent aux activités du
village et contribuent au développement du village. (Fig.
31).
Hommes d'affaires et GICs
Population
Élites
Collecteurs de PFNL
Mosse
Agriculteurs
Chef du village
Chefs de quartiers
Chasseurs
Source : Données de terrain, 2021
Figure 31 : Diagramme de Venn de
Mosse
106
3.2.2.3.3 Calendrier des cultures
Les mois de la saison sèche, plus
précisément de novembre à janvier, sont
caractérisés par le nettoyage (défrichage, labour) des
champs afin d'accueillir les semences au retour de la pluie à partir de
mars. Les récoltes se font tout au long de l'année, selon le type
de plante. Au cours de leur croissance, certains types de culture tels que le
cacao ou même le plantain sont traités par des méthodes
agricoles traditionnelles et par l'utilisation de produits phytosanitaires et
autres engrais chimiques, tout cela en vue d'augmenter la production agricole.
(Tableau 25)
Tableau 25 : Calendrier des activités
agricoles à Mosse
Culture agricole
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avri l
|
Mai
|
Juin
|
Juille t
|
Aoû t
|
Septe mbre
|
Oct obre
|
Nov emb re
|
Déc emb re
|
Cacao
|
o
|
s
|
|
o
|
o
|
-
|
-
|
-
|
|
|
s
|
s
|
Plantain
|
-
|
-
|
|
o
|
o
|
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Macabo
|
s
|
s
|
|
|
o
|
o
|
-
|
-
|
|
|
|
-
|
Manioc
|
s
|
s
|
|
|
o
|
o
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Légende
s Nettoyage
§ Insertion de plantes
o Traitement - Récolter
Source : Données de terrain, 2021
3.2.2.3.4 Diagramme de distance
Il y a une école primaire et un CES à Mosse,
à environ 1 km du point central du village. Cependant, les membres du
village parcourent environ 18 km pour avoir accès aux infrastructures
administratives et sanitaires de Yingui. Le marché est également
situé dans le centre-ville de Yingui. Les activités de
subsistance sont en moyenne à 3 km du point central du village.
(Fig. 32)
Services administratifs
École primaire et Secondaire
1 km
Santé
Marché Activités de subsistance
Yingui 18km
3km
Mosse
107
Source : Données de terrain, 2021
Figure 32 : Diagramme des distances à
Mosse
Ø Situation initiale de l'occupation du
sol
Mosse se caractérise par une diversité de
couverture terrestre. L'utilisation des terres avec la plus grande proportion
est la forêt mature qui couvre 95,13% ou 2542 hectares. Les armes qui ont
une proportion de 2,74% de la superficie de la Mosse soit 73,14 hectares. Le
Bati quant à lui a une proportion de 0,95%, soit 25,34 hectares. Enfin,
nous avons la forêt dégradée et la jeune forêt
secondaire qui couvrent respectivement 0,67% et 0,51% de l'utilisation des
terres, soit 18 hectares et 13,52 hectares. De plus, Mosse est marquée
par la présence d'une UFA (UFA 00-004) au nord du village, qui occupe
environ 15% du foncier coutumier du village de Mosse. A l'est du village, nous
avons une vente de coupe qui occupe environ 20% du foncier habituel de Mosse.
Au sud, nous avons la forêt communautaire de Mosse et la forêt
d'Ebo. La forêt communautaire de Mosse couvre environ 40% du foncier
coutumier de Mosse et se caractérise par une régression en faveur
des zones Bati et agricoles. La forêt d'Ebo couvre environ 05% du
régime coutumier de Mosse. En raison de cette proximité, la
biodiversité de la forêt d'Ebo est constamment menacée par
la pression anthropique. Le PMiZ vient donc ici comme un moyen d'impliquer la
communauté de Mosse dans le processus de conservation et de
préservation de cette biodiversité. (Tableau 26)
108
Tableau 26 : Occupation du sol de
Mosse
Utilisation des terres
|
Superficie (ha)
|
Pourcentage (%)
|
Bati
|
25,34
|
0,95
|
Champ
|
73,14
|
2,74
|
Forêt dégradée
|
18
|
0,67
|
Forêt secondaire jeune
|
13,52
|
0,51
|
Forêt adulte
|
2542
|
95,13
|
Total
|
2672
|
100
|
|
Source : Image Landsat 8 2021, Données de
terrain
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
|
Légende
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bati
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Champ
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt dégradée
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt secondaire jeune
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt adulte
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source: Image Landsat 8 2021, Données de
terrain
Figure 33 : Grille de superficies occupation du sol
à Mosse
La figure 33 est la grille d'occupation du sol à Mosse,
obtenue après traitement d'image satellite Landsat 8. Elle nous
présente 100 cellules, chacune représentant 1% de la superficie
totale de Mosse.
La figure 34 est la carte d'occupation de Mosse. Nous pouvons
voir la répartition spatiale des différentes occupations de
l'espace.
109
Source : Image Landsat 8 2021, Données de terrain,
INC
Figure 34 : Occupation du sol à Mosse en
2021
Ø
110
Planification et élaboration de
scénarios
La planification et l'élaboration de scénarios
sont une étape clé dans la mise en place de PZP. C'est une
façon participative de planifier l'espace dans deux scénarios.
I. Scénario 1
Le scénario 1 a été établi dans le
but d'obtenir un PZP qui aidera à la conservation de la forêt
d'Ebo. Il est à noter que le scénario 1 respectait l'espace
alloué pour UFA 00-004 et la vente de 0808450 coupés. Outre
l'utilisation restante des terres, la superficie sur laquelle le PZP a
été réalisé est de 650 hectares. Il a donc
été convenu que le Bati sera étendu à 275 hectares
et les champs à 375 hectares. Immédiatement après
l'élaboration du scénario 1, le scénario 2 du PMiZ de
Mosse a été élaboré de manière
participative. L'espace a été planifié en respectant les
utilisations initiales du sol (la vente de coupe, l'UFA et la forêt
communautaire). Cependant, il y a eu un changement dans les domaines de ce
dernier. Il est à noter que le Bati et les zones agricoles occupent
déjà une partie de l'UFA et de la forêt communautaire. En
conservant les attributions initiales de terres, le Bati a été
étendu à 405 hectares et les champs à 650 hectares. La
forêt communautaire a été proposée comme zone de
conservation de la biodiversité. La forêt communautaire, la vente
d'abattage et l'UFA devraient donc occuper 1617 hectares. (Fig. 35)
Source : Données de terrain
Figure 35 : Scénarios de zonage participatif
à Mosse
111
Les 02scénarios de zonage ont été
élaborés de manière participative avec la
communauté Mosse, avec pour principal objectif la conservation de la
biodiversité de la forêt d'Ebo et le développement
socio-économique du village.
II. Adoption du PZP
Suite à l'élaboration des 02 scénarios
respectifs, le scénario 2 a été choisi et adopté
comme modèle de PZP. Le scénario 2 a été
adopté pour les raisons suivantes : il est mieux adapté au
contexte de conservation de la biodiversité de la forêt d'Ebo ; il
prend en compte la croissance de la population et l'extension du Bati ; il
renforce le lien social et aide au développement économique avec
la création du champ communautaire ; il aide à la
préservation des habitats fauniques potentiels ; il contribue au
reboisement de PFNL. (Tableau 27).
Tableau 27 : Superficies du PZP de
Mosse
Occupation du sols /
Utilisation des terres
|
Superficie (ha)
|
Pourcentage (%)
|
Bati
|
405
|
15.16
|
Champs
|
650
|
24.33
|
FC/VC/UFA
|
1617
|
60.52
|
Total
|
2672
|
100
|
Source : Données de terrain, 2021
Source : Cliché Prossie, Novembre 2021
Photo 4 : Validation du PZP à
Mosse
112
Avant de préserver la biodiversité de la
forêt d'Ebo, les activités humaines (agriculture, infrastructures,
etc.) étaient positionnées au centre du village, sachant que la
forêt d'Ebo est située dans le village. La forêt
communautaire de Mosse a été convertie de manière
participative en zone de conservation de la biodiversité. Cette
forêt communautaire a une faune importante et un potentiel de PFNL. Le
reboisement avec des PFNL et des arbres fruitiers est également
proposé par la communauté dans la zone de vente de coupe
(Fig. 36).
Cette méthode d'analyse peut être
appliquée à quelques exemples de cartographies participatives
observées dans les domaines de la conservation de la
biodiversité, de l'évaluation de l'impact des agro-industries
ainsi que les forêts de production. L'identification des acteurs
impliqués dans une étude qui demande la cartographie
participative, la prise en compte du degré d'interaction entre l'acteur
et la carte nous semble déterminante. Par ailleurs, la capacité
offerte aux acteurs de produire des connaissances et représentations
cartographiques alternatives à l'information institutionnelle
apparaît également comme un élément essentiel. Nous
voulons retenir de ces approches les dimensions qui nous paraissent les plus
utiles pour l'analyse des démarches de cartographie et de SIG
participatifs depuis l'amont (conception, production des données)
jusqu'à l'aval (prise de décisions, contrôle et restitution
de l'information).
La méthode vise à établir un
échange avec les populations locales, afin de faire émerger leur
propre savoir sur le territoire, savoir traditionnel jusqu'alors
négligé. L'on tient compte des objectifs exprimés par les
communautés enquêtées, de leurs perceptions et de leurs
connaissances. La récolte des données se fait selon un processus
collectif de discussion, facilité par divers instruments. C'est ici
qu'intervient la cartographie, parmi d'autres outils de visualisation et de
dialogue (carte au sol, diagrammes de Venn, transects, calendriers, dessins,
etc.). Ces qualités ont conduit, au cours de ces vingt dernières
années, à une complexification de la cartographie participative
ainsi qu'à son autonomisation au sein de la MARP. De nombreux projets de
développement ne font plus appel qu'à elle (Cesaro, 2010). Le
plaidoyer peur être défini comme la défense active d'une
idée ou d'une cause par des stratégies et des méthodes qui
influencent les opinions et les décisions de personnes et des
organisations, l'utilisation stratégique de l'information dans le but
d'influencer sur les politiques, les pratiques, les attitudes et les
convictions ayant une incidence sur l'attitude des politiques.
113
Source : Données de terrain, 2021
Figure 36 : Zonage participatif de
Mosse
114
3.3 Contribution de la cartographie participative à
la planification durable de l'utilisation des terres
Dans cette étude, la cartographie participative a
été identifiée comme une approche importante dans la
planification de l'utilisation des terres, en particulier pour le partage
d'idées sur l'utilisation des terres entre les participants et la
collecte de données liées aux questions socio-économiques.
Les méthodes participatives, si elles sont appliquées
correctement, permettent à l'utilisateur de saisir l'intangible et
l'invisible à travers un support concret qui peut être
partagé avec d'autres. La cartographie participative est importante pour
tous les domaines de l'aménagement du territoire et de la gestion des
ressources naturelles. L'étude soutient la cartographie participative en
tant qu'outil, technique et méthodologie potentiellement viable pour
recueillir les connaissances des communautés locales et créer des
médias qui permettent aux différentes voix d'entrer en dialogue
les unes avec les autres. Un autre objectif de la cartographie participative
était de recueillir et de partager des informations sur les
différentes utilisations des terres entre différents participants
dans différentes zones de l'arrondissement de Yingui. Les
méthodes de cartographie participative se sont avérées
être un excellent processus pour permettre aux populations locales de
tous âges de s'engager dans la préservation de leur environnement
et leur patrimoine. D'une manière inspirante et motivante, ils ont
été encouragés à utiliser leurs terres de
manière appropriée, par exemple en évitant d'utiliser des
terrains résidentiels à des fins industrielles. En outre,
l'activité de cartographie participative a offert l'avantage de
permettre aux communautés locales d'apprendre la cartographie de base.
La méthode de cartographie participative s'est également
révélée être un catalyseur pour stimuler la
mémoire et créer des représentations visibles et tangibles
de l'environnement naturel. Le temps passé à travailler sur la
légende a permis de clarifier les significations et la relation entre
les caractéristiques naturelles des terres et les
caractéristiques d'utilisation des terres. Les cartes participatives
peuvent être utilisées pour saisir à la fois l'utilisation
des terres et les caractéristiques naturelles. D'après les
connaissances que les participants ont démontrées, le chercheur
est d'avis que les participants pourraient contribuer à
l'élaboration de plans d'aménagement du territoire, car ils
connaissent mieux leur région qu'un chercheur de l'extérieur.
Récemment, les communautés locales sont incluses dans les phases
de discussion qui précèdent la mise en oeuvre des projets
d'aménagement du territoire (Emery, 2000). Les experts en
aménagement du territoire devraient s'efforcer d'avoir la base de
connaissances la plus large possible pour obtenir les meilleurs
résultats possibles. La demande d'approches participatives est beaucoup
plus grande que ce qui peut être fourni, et la répartition des
initiatives de cartographie autochtone a été extrêmement
115
inégale (Chapin et al., 2005). Les approches impliquant
les personnes qui vivent dans la région, telles que la cartographie
participative, favorisent l'engagement de la communauté dans la
planification, le partage d'idées entre les participants et aident
à générer de nouvelles informations.
L'élargissement de la participation du public, l'accès aux
données, l'intégration des connaissances locales et
l'autonomisation des communautés sont des concepts clés d'une
approche participative de cartographie de la planification de l'utilisation des
terres.
3.4 Contribution des SIG à la planification durable
de l'utilisation des terres
Les SIG sont de plus en plus importants en ce sens que des
personnes d'horizons différents peuvent partager des informations
communes et accéder à des systèmes d'information
foncière communs pour offrir une flexibilité dans la
collaboration. L'information spatiale reste un élément clé
de l'aménagement du territoire. Les SIG appuient la planification de
l'utilisation des terres en réduisant les défis liés
à l'acquisition, à l'intégration et au partage des
données entre les administrations et les divers systèmes de
données. L'interopérabilité reste une question vitale qui
est amplifiée par les différences sociales et politiques dans le
pays. Les SIG peuvent être utilisés à leur plein potentiel
dans de nombreuses applications. Dans cette étude, les capacités
des SIG utilisés dans l'aménagement du territoire sont le
stockage des données, la gestion des données, les analyses de
données, la manipulation et la représentation des données.
Idéalement, dans les meilleures pratiques, les SIG sont utilisés
dans des phases telles que la gestion des données, la saisie des
données, l'analyse et la représentation des données. Le
chercheur est d'avis que la valeur la plus importante des SIG dans
l'aménagement durable des terres résident dans les
données. Les aspects de la gestion des données, du traitement des
données et de la représentation des données sont
également importantes pour les plans d'utilisation durable des terres
dans le pays, car ils fournissent des informations utiles aux utilisateurs.
Les systèmes d'information géographique ont
appuyé la gestion des données, telles que la collecte et le
stockage, et les opérations de recherche, les requêtes et
l'affichage, pour la compilation des cartes d'utilisation des terres de
l'arrondissement de Yingui. La technologie SIG est utilisée pour
décrire les géométries des données spatiales et les
emplacements de divers types de phénomènes géographiques
(Bae, Alkobaisi et Leutenegger, 2010). Les trois contributions
spécifiques d'un SIG dans cette étude sont les suivantes :
Gestion des données spatiales, Traitement des données
géographiques et Compilation de cartes d'utilisation des terres.
116
La technologie SIG a contribué à la gestion des
données spatiales recueillies auprès de différentes
organisations et ministères au Cameroun. Les données recueillies
ont été structurées en fonction de leurs modèles
(vecteur et raster) et de groupes tels que la terre, l'hydrologie, le climat,
la géologie et autres. Le traitement des données a
été effectué à l'aide d'ArcGIS 10.8 pour aider
à produire des résultats facilement lisibles à partir des
données. Différentes utilisations des terres, infrastructures et
ressources naturelles ont été cartographiées à
l'aide de la technologie SIG afin de produire des représentations
visuelles des données sur l'utilisation des terres.
La gestion intégrée du problème complexe
de l'aménagement du territoire peut être améliorée
grâce à des systèmes d'information spatiale. Dans cette
étude, les données de cartographie participative ont fourni un
intrant à l'environnement SIG. Dans son application de la planification
de l'utilisation des terres, le SIG peut représenter les limites et
traiter d'énormes différences d'échelle. Ces cartes
deviennent un outil puissant pour les communautés locales, les
facilitateurs, les agents de vulgarisation, les chercheurs et les
décideurs à utiliser pour identifier les problèmes
spécifiques à l'emplacement, analyser les causes pertinentes et
trouver des options ou des solutions possibles aux conflits fonciers au sein de
la communauté.
L'utilisation des données spatiales dans la
planification de l'utilisation des terres est essentielle pour gérer
l'utilisation durable et équitable des terres grâce à une
planification locale participative. Les facteurs qui mènent à une
planification communautaire efficace de l'utilisation des terres comprennent :
Clarifier le statut juridique des droits d'utilisation des terres pour les
individus et les communautés ; Avoir une forte conscience des parties
prenantes de leur dépendance à la terre pour la subsistance et le
développement économique, à court et à long terme ;
et Disponibilité d'informations sur l'état actuel et les
tendances de l'utilisation des ressources foncières.
Au cours des dernières décennies, la
planification de l'utilisation des terres fondée sur les SIG a
énormément contribué au développement durable. Les
études ont fait référence à la planification de
l'utilisation des terres basée sur les SIG comme un succès. La
planification de l'utilisation des terres basée sur les SIG est
pratiquée dans de nombreux pays en développement comme Maurice,
l'Afrique du Sud, l'Inde et le Botswana (Johnson, Deshmukh et Kale, 2010), les
pays développés étant déjà à un stade
avancé d'utilisation des SIG dans la planification durable de
l'utilisation des terres. En résumé, compte tenu de la grande
quantité de données sur l'aménagement du territoire qui
devaient être compilées pour cette étude, les SIG ont
été utilisés comme un outil efficace pour organiser,
stocker,
117
analyser, afficher et communiquer l'information spatiale. Les
SIG ont permis la création efficace de cartes produites à partir
des données disponibles sur l'aménagement du territoire.
Conclusion
La complexité des données spatiales rend les
méthodes traditionnelles d'interaction non intuitives et entraîne
une surcharge cognitive. C'est la raison pour laquelle ce type d'information
est difficilement accessible aux utilisateurs qui en ont besoin.
Intégrer de nouvelles modalités dans l'interface semble une
approche prometteuse pour pallier à ce problème.
Ce chapitre présente les différentes
modalités d'interaction en analysant leurs capacités à
transmettre les données spatiales. Il était clair que le croquis
(dessin) est la modalité la plus adaptée pour décrire les
scènes spatiales. L'utilisation de cette modalité dans les
interfaces utilisateur de SIG a un intérêt particulier, notamment
dans les applications où l'information spatiale doit être
retrouvée. Un état de l'art sur l'utilisation de cette
modalité dans les systèmes de recherche d'information a
été présenté afin de comprendre les limites de ces
systèmes et comment les adapter à notre domaine de recherche.
Un croquis est une expression individuelle,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas de syntaxe bien définie pour
représenter une information par un croquis. Cependant, une personne est
souvent capable de comprendre un croquis dessiné par quelqu'un d'autre,
ce qui incite à penser qu'il y a des stratégies communes
utilisées pour dessiner les croquis. Afin de comprendre ces
stratégies et avoir la capacité de traduire un croquis en une
requête utilisable dans l'interrogation, une étude des
comportements des utilisateurs a été présentée
à la fin de ce chapitre.
118
CHAPITRE 4 : DISCUSSION ET EXAMEN DES POLITIQUES
Cette section présente la discussion des
résultats, des recommandations et de la conclusion notre étude.
Le chapitre fournit les discussions respectives de la méthodologie de
recherche appliquée et des résultats de la recherche. Les
observations faites au cours de la recherche ont été
interprétées en réponse aux objectifs de recherche et aux
méthodologies employées dans cette étude. Les
résultats de l'étude, qui sont discutés dans ce chapitre,
montrent comment les résultats sont appuyés par la
méthodologie de recherche employée dans cette étude.
4.1 Évaluation de la méthodologie de
recherche utilisée
4.1.1 Réunion consultative
Les réunions avec les personnes ressource dans les
institutions ont été une méthode très utile pour
obtenir une meilleure image du contexte de l'aménagement du territoire,
de l'utilisation des SIG et de la cartographie participative. Les
réunions consultatives ont permis de dégager quelques
premières impressions et ont ouvert la voie à la collecte de
données et à l'exploration approfondie de la littérature
pertinente. La méthode s'est avérée utile et a
été mise en oeuvre dans l'étude pour aider à faire
connaître les nouvelles données et connaissances sur
l'aménagement du territoire, les approches participatives et les SIG.
L'information, les données et les connaissances recueillies lors des
réunions consultatives ont contribué aux résultats de
cette étude. En effet, les données et les connaissances
provenaient des chefs, des représentants de chef, des notables et des
membres de la communauté impliqués dans la prise de
décision dans chaque villages52. La méthode peut être
utilisée dans des études futures liées à
l'aménagement du territoire, à la géographie, aux SIG et
aux approches participatives.
4.1.2 Cartographie participative
La cartographie participative s'est avérée
être une méthode utile pour rassembler les populations locales
afin de partager des données, des informations et des connaissances. Les
raisons de la compilation des croquis cartographiques et les catégories
respectives d'utilisation des terres ont été expliquées
aux participants. Les informations et les connaissances partagées avec
les participants lors des cartes de croquis étaient les suivantes5 :
· Identifier et cartographier les utilisations actuelles
des terres et des ressources naturelles dans leurs communautés ;
· Interpréter les formes actuelles d'utilisation
des terres ;
·
119
Identifier et discuter des problèmes et des conflits
dans l'utilisation des terres, tels que les zones où il y a de nombreux
conflits fonciers ;
· Discuter des questions relatives au régime
foncier, à l'accès et à la control sur les terres et les
ressources ;
· Identifier les zones présentant un potentiel
d'utilisation et de développement alternatifs des terres.
L'objectif principal de l'approche de cartographie des
croquis dans cette étude a été atteint. La cartographie de
l'esquisse a été réalisée en cartographiant les
différentes utilisations des terres des communautés locales, les
ressources naturelles et les infrastructures sur le papier. Les cartes
d'utilisation des terres produites au moyen d'une approche de cartographie par
croquis ont été discutées avec les participants à
l'aide d'outils FGD et PRA. Les croquis produits ont été
vérifiés par le chercheur au moyen d'observations sur le terrain
et d'autres informations sur l'utilisation des terres.
4.1.3 Approche participative (AP)
L'AP partage certains de ses principes avec évaluation
rurale rapide (ERA), qui comprennent l'apprentissage direct de la population
locale, la compensation des préjugés, l'optimisation des
compromis, la triangulation et la recherche de la diversité. En outre,
il comprend ses propres principes qui concernent le comportement des
étrangers facilitant l'analyse par les populations locales, les
populations locales pratiquant la conscience de soi critique et la
responsabilité et le partage des connaissances (Mascarenhas et al.,
1991, cité dans Chambers, 1994). Dans une autre étude, K. Umar
(2002:320) a déclaré que « la AP est un ensemble de
méthodes, d'approches, de croyances et d'attitudes. L'application des
méthodes ERA n'est pas suffisante pour donner des résultats
satisfaisants. Par conséquent, les principes de base de la ERA devraient
également être incorporés afin de recueillir et de produire
les croyances et les attitudes, les connaissances et les opinions
appropriées. La AP a été utilisée dans la gestion
des ressources naturelles telles que la conservation des sols et de l'eau, la
foresterie, la pêche, la faune et la planification communautaire, les
programmes pour les femmes et les pauvres, l'agriculture, la santé et la
sécurité alimentaire. Cette méthode a évolué
et s'est répandue de l'Éthiopie à l'Inde, au Kenya, au
Soudan et à d'autres pays, tandis que des initiatives ont
également été prises dans d'autres pays. Des centaines
d'organisations non gouvernementales (ONG) ont adopté l'AP et
développé des applications, de même qu'un certain nombre de
ministères (Chambers, 1994). Dans l'étude de Chambers (1994), les
comportements, les attitudes et le partage des
120
connaissances des participants aux AP étaient les
principales raisons pour lesquelles l'information a été
recueillie à l'aide d'une approche participative.
4.1.4 Groupes de discussion (FGD)
La discussion de groupe a été une
méthode très utile pour obtenir une meilleure image du contexte
politique et socio-économique concernant l'utilisation des terres dans
le lotissement de Yingui. Trois réunions FGD ont eu lieu dans chacun des
trois villages de l'arrondissement de Yingui. Les réunions de FGD ont
produit des impressions positives tirées des réponses des
participants. Le FGD s'est avérée être un outil utile et
approprié dans la planification intégrée de l'utilisation
des terres, car elle peut recueillir à la fois les données
socio-économiques et environnementales qui sont importantes dans la
planification de l'utilisation des terres. La discussion de groupe peut
être décrite comme une méthode très
révélatrice en raison du contact direct, des commentaires et des
conseils des experts et des communautés locales (Clifford et Valentine,
2003). Cette méthode a donc apporté une contribution importante
à la recherche. Il a permis de discuter des questions d'utilisation des
terres et des méthodes participatives. La méthode a élargi
la perspective sur le sujet étudié des aspects de
l'aménagement du territoire pour :
· Évaluer les questions culturelles liées
à l'utilisation des terres de la collectivité afin de permettre
une compréhension générale des questions passées
liées à l'utilisation des terres ;
· Recueillir de l'information sur les changements
d'utilisation des terres et comprendre les raisons du changement d'utilisation
des terres par rapport à certaines politiques et à certains
cadres ; et
· Avoir une représentation des membres de la
communauté locale et des experts dans les discussions de groupe pour
aider à recueillir différentes perceptions, points de vue et
opinions.
En général, les participants ont répondu
aux questions du FGD et ont fourni de nouvelles idées concernant les
utilisations souhaitables et indésirables des terres.
4.2 Interprétation des résultats de
recherche
4.2.1 Constatations sur la cartographie participative dans
l'arrondissement de Yingui
Il est impératif de mentionner qu'un certain nombre de
documents pertinents et utiles concernant l'aménagement du territoire,
les approches participatives et les SIG ont été trouvés
dans diverses publications. Burton (2000 : 137) confirme que « les
compétences en recherche et en gestion de l'information sont les
éléments fondamentaux de toute recherche ». La
littérature utilisée dans cette
121
étude, d'une manière ou d'une autre, a soutenu
l'application de la cartographie participative assistée par les SIG dans
la planification de l'utilisation des terres pour la planification
intégrée durable de l'utilisation des terres. Selon Rambaldi et
McCall (2010:01), « la cartographie participative dépend de
l'environnement social, économique, politique et institutionnel dans
lequel elle a lieu ; Elle dépend donc de nombreux facteurs externes et
internes. La cartographie participative ne tente pas de définir de
manière absolue une conclusion « réussie » pour un
processus de cartographie participative ; elle s'appuie plutôt sur les
critères généralement acceptés dans les approches
participatives consistant à chercher à obtenir un
résultat, tels que des cartes et des informations spatiales et un
processus de travail.
Toutes les activités de cartographie participative ont
un ou plusieurs objectifs qui influent sur l'importance des différents
facteurs habilitants ou invalidants (Rambaldi et McCall, 2010). LCette
étude révèle que le but de la cartographie participative
était d'évaluer la compréhension de l'environnement des
communautés locales en termes d'utilisation des terres, les
capacités de base des communautés locales en matière de
cartographie des croquis, et les opinions, expériences et connaissances
des participants en matière d'aménagement du territoire. Le but
de la cartographie participative du point de vue des participants était
de produire des cartes participatives d'utilisation des terres et d'expliquer
les utilisations cartographiées des terres. Au cours du processus de
cartographie participative et d'explication de l'utilisation des terres par les
participants, le chercheur a pu rassembler les expériences et les
connaissances des participants pour la prise en compte du processus de PPUT. Il
est important que les acteurs développent leur vision et leur engagement
à long terme afin que l'objectif devienne transparent. En fin de compte,
le succès ne peut être mesuré qu'à long terme. En
d'autres termes, il pourrait être mesuré si la zone d'étude
devait être évaluée de nombreuses années plus tard.
Ce n'est qu'alors que l'on pouvait déterminer si l'intervention avait
été un succès ou non (Rambaldi et McCall, 2010. Les
résultats de la cartographie participative sont très sommaires
car les participants ont établi les cartes en fonction de leurs opinions
et points de vue plutôt que de documenter les utilisations réelles
des terres, ce qui fait de la cartographie participative un bon outil à
utiliser pour solliciter l'opinion des participants en matière
d'aménagement du territoire. Il est difficile de mesurer les
superficies, les directions et les distances à partir des cartes
participatives d'utilisation des terres. Les facteurs influençant la
réussite de la mise en oeuvre d'une initiative de cartographie
participative comprennent les facteurs externes et internes. Les facteurs
externes font référence à l'environnement plus large dans
lequel les questions, les situations ou les groupes analysés sont
situés. Les facteurs internes se rapportent à une organisation,
une communauté, un groupe de personnes ou d'employés
122
engagés dans un projet comportant une composante de
cartographie participative (Rambaldi et McCall, 2010).
4.2.2 Résultats sur les cartes d'aménagement
du territoire compilées à l'aide d'un SIG pour conservation de la
biodiversité
Un moteur important de l'utilisation des terres dans
l'arrondissement Yingui a été l'hypothèse selon laquelle
l'amélioration des moyens de subsistance de la plupart des
résidents ruraux sera obtenue grâce à une agriculture
améliorée et accrue. C'est une idée fausse que la plupart
des ruraux tirent leur revenu de l'agriculture. Leurs revenus proviennent de
diverses activités de subsistance. La plupart des résidents de
l'arrondissement Yingui quittent la région pour d'autres régions.
Cela suggère que tout plan d'utilisation des terres pour la conservation
de la biodiversité doit reconnaître les avantages et les limites
de l'agriculture pour soutenir les modes de vie. L'étude montre que le
plan d'utilisation des terres doit viser à garder ouvertes des options
pour le développement d'autres activités de subsistance
basées sur les avantages cumulatifs de l'arrondissement. Les moyens de
subsistance et les activités agricoles sont importants pour l'inclusion
et la représentation dans le plan intégré d'utilisation
des terres en coopération avec les parties prenantes concernées,
telles que les communautés locales et les différents
ministères d'exécution. Des cartes de l'utilisation des terres
illustrant les secteurs résidentiel, résidentiel
général, industriel, commercial, minier, agricole et touristique
ont été produites dans cette étude et ont
été présentées. Ces cartes sont importantes pour
décrire les aspects socio-économiques tels que les routes et
l'infrastructure de l'eau de l'arrondissement.
4.2.3 Constatations de l'analyse SWOT
Les approches participatives expliquées dans cette
étude, la FGD, la AP et la cartographie participative sont autant de
méthodes importantes pour analyser des problèmes sociaux
complexes. Une analyse SWOT a été utilisée dans cette
étude pour obtenir des informations sociales afin de contribuer à
la compréhension de la meilleure façon d'améliorer la
durabilité de la planification intégrée de l'utilisation
des terres et des possibilités de microfinance dans les
différents villages. Downey (2007 : 5) a déclaré qu'
« une analyse SWOT est un outil simple, mais largement utilisé qui
aide à comprendre les forces, les faiblesses, les possibilités et
les menaces impliquées dans un projet ou une activité commerciale
». Les participants appartenaient à des groupes de
communautés locales et à des experts qui connaissent bien les
problèmes rencontrés dans la communauté. L'analyse SWOT
comporte deux composantes. Ce sont les facteurs internes et externes qui
influencent les résultats SWOT. Les forces et les faiblesses sont des
facteurs internes, tandis que les opportunités et les menaces sont des
facteurs
123
externes des résultats SWOT. Les points forts
concernant la volonté des communautés locales de s'engager dans
une planification participative de l'utilisation des terres et les services
disponibles dans les zones. Les faiblesses mettent en évidence les
problèmes de foncier et de soutien à la gestion foncière
programmés dans le lotissement. Enfin, les menaces
énumérées dans le tableau résument les
difficultés rencontrées par les membres de la communauté
dans le lotissement.
4.3 Recommandation
· Il est recommandé que les urbanistes ou les
spécialistes connexes agissent en tant que facilitateurs pour clarifier
les objectifs de la planification spécifique de l'utilisation des terres
et pour impliquer certaines parties prenantes et les communautés locales
dans le processus.
· La promotion d'une planification
intégrée et coordonnée fondée sur des principes
génériques plutôt que sur des programmes et des
priorités sectoriels ; et prévoit la mise en oeuvre de plans
intégrés d'utilisation des terres ;
· L'élaboration et la clarification de
propositions visant à assurer la sécurité d'occupation
collective sur les terres communales qui soient suffisamment souples pour tenir
compte des différentes conditions dans les différentes
régions du pays et qui tiennent compte des institutions de gestion des
terres existantes qui sont responsables de la gestion des forêts
communautaires et des réserves. Ces régimes fonciers devraient
clairement permettre la gestion et le contrôle locaux des pâturages
communs ; et
· L'élaboration d'une politique nationale de
gestion communautaire des ressources naturelles qui fournit une vision globale,
un ensemble d'objectifs, un ensemble de principes communs et des
stratégies communes dans les différents secteurs. Cette politique
devrait mettre l'accent sur la nécessité d'une coordination et
d'une intégration des approches et définir les moyens d'y
parvenir.
124
CONCLUSION GENERALE
La cartographie participative, la technologie SIG et la
capacité d'utiliser ces méthodes et technologies ont un
énorme potentiel pour une prise de décision plus
éclairée et plus consciente. Cependant, si les individus ou les
institutions ne sont pas habilités à prendre des
décisions, la gestion durable des terres ne peut pas être
correctement mise en oeuvre. L'établissement de cadres et de lignes
directrices pour la planification de l'utilisation des terres qui permettent la
participation des populations locales améliore les décisions en
matière d'aménagement du territoire. Ce sont des facteurs
critiques car la gestion durable des terres doit reposer sur la participation
des parties prenantes et des utilisateurs des terres au niveau local. La
planification et la gestion des ressources foncières font partie
intégrante de tout programme de développement. La planification
et la gestion du développement rural et urbain sont essentielles au
bien-être social des citoyens, c'est pourquoi toute planification devrait
inclure les contributions des résidents. Let les utilisateurs
(résidents) ont été bien informés sur la
façon d'utiliser leur évaluation foncière de la
capacité ou de l'adéquation des terres pour un type particulier
d'utilisation des terres. La gestion durable de l'utilisation des terres ne
peut être réalisée que si les utilisations pluralistes des
terres sous l'égide des valeurs sociales, économiques et
écologiques à long terme sont appréciées et prises
en compte dans la planification de l'utilisation des terres (Fagerholm, &
Käyhkö, 2009). Il est nécessaire de mieux comprendre la
complexité de la planification intégrée de l'utilisation
des terres sur les aspects de la nature humaine, l'interaction humaine dans les
paysages culturels contemporains, en particulier dans la prise de
décision politique. Cette compréhension plus large de la nature
humaine complexe, de la dynamique de l'interaction et des paysages culturels
peut être mieux comprise en utilisant des approches participatives, qui
impliquent une interaction directe avec les communautés locales.
125
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ANNEXES
GUIDE DE QUESTIONS
Je suis PROSSIE Manual Venceslas, un étudiant de
l'Université de Yaoundé 1 portant une recherche intitulée
"utilisation de la cartographie participative et du plan de zonage dans la
conservation de la biodiversité dans l'arrondissement de Yingui". Toute
information fournie sera utilisée uniquement à des fins
académiques.
130
Figure 37 : Questionnaire d'enquête de
terrain
131
Planche 14 : Photo famille après la
réunion de prospection respectivement à Ndokmem nord, Ndotoun et
Mosse
Source : Terrain, Prossie, octobre
2021
Figure 38 : Edition de la table attributaire et
constitution de la base de données avec QGIS 3.16
132
Figure 39 : Fiche de collecte de données
géospatiales sur le terrain
Figure 40 : Traitement des données
socio-économiques de Ndokmem Nord
133
Planche 15 : Traitement de données avec les
cartographes locaux respectivement de Ndokmem nord, Ndotoun et
Mosse
Source : Prossie, Terrain Octobre
2021
Figure 41 : Production de la carte participative de
Ndotoun avec QGIS 3.16
134
Tableau 28 : Critères de sélection des
planificateurs de zonage
Non. Critères de sélection
|
1
2
3
4
5
6
|
Être du village
|
Avoir une bonne connaissance du village
|
Être volontaire
|
Soyez disponible
|
Être en bonne santé
|
Capacité de lire et d'écrire Français et/ou
l'anglais
|
Source : Prossie, terrain Novembre
2021
Figure 42 : Planificateurs du zonage nord de
Ndokmem
135
Source : Prossie, terrain Novembre 2021 Figure 43 :
Planificateurs de zonage Mosse
Tableau 29 : Liste des planificateurs de zonage
sélectionnés dans les villages
Non. Nom du planificateur
|
Genre
|
Ville
|
Occupation
|
1
|
Mbappé Jean-Claude
|
Mâle
|
Ndokmem Nord
|
Cultivateur
|
2
|
Betepa Jean
|
Mâle
|
Ndokmem Nord
|
Cultivateur
|
3
|
Relebe Emile
|
Mâle
|
Ndokmem Nord
|
Cultivateur
|
4
|
Nfon Emma
|
Féminin
|
Ndokmem Nord
|
Cultivateur
|
5
|
Singi Gebert
|
Mâle
|
Ndokmem Nord
|
Agriculteur/notable
|
6
|
Banenene Ngando
|
Mâle
|
Ndokmem Nord
|
Cultivateur
|
7
|
Disso Agee
|
Mâle
|
Ndokmem Nord
|
Cultivateur
|
8
|
Adèle Kidengel
|
Féminin
|
Ndotoun
|
Représentant du chef
|
9
|
Singui Gilbert
|
Mâle
|
Ndotoun
|
Cultivateur
|
10
|
Kimamina Odile
|
Féminin
|
Ndotoun
|
Cultivateur
|
136
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
|
Nanyongo Ile Maurice
|
Mâle
|
Ndotoun
|
Agriculteur/notable
|
Dibongo Joséphine
|
Féminin
|
Ndotoun
|
Cultivateur
|
Ndoko Paul
|
Mâle
|
Ndotoun
|
Cultivateur
|
Ekoule Christine
|
Féminin
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Essome Emmanuel
|
Mâle
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Sonom Samuel
|
Mâle
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Meloum nengui
|
Mâle
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Batouan sipora
|
Féminin
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Isabelle Kiboulou
|
Féminin
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Kimong Hélène
|
Féminin
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Kimandoki Henriette
|
Féminin
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Kound Justin
|
Mâle
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Ekoule Christine
|
Féminin
|
Mousse
|
Cultivateur
|
Tableau 30 : Stratégies directives à
Ndokmem Nord
Utilisation des terres
|
Projet de
développement
|
Règles à respecter
|
Construit
|
- Centre de santé
- Construction
d'une unité agricole
- Elevage de porcs et de poules
|
- Seules les infrastructures autorisées seront construites
dans cette zone
- Pas de vente de terrains réservés pour des
projets futurs
- Pas d'appropriation privée de terrains
réservés pour des projets futurs
|
137
|
|
- Toute activité sur ces terres doit être
autorisée par le comité PZP et le conseil traditionnel
- Les zones à risque doivent être
identifiées
|
Cultures agricoles
|
- Augmenter la
superficie des parcelles agricoles
|
- Le comité PZP est responsable de la protection de ces
zones agricoles
- Aucun autre projet ou activité ne doit être
réalisé sur ces espaces
- Préservation des zones agricoles
|
Champs communaut aires
|
- Plantation mixte
de cacao et de plantain
-Palmeraie
- Plantation de
manioc
|
- Le comité PZP est responsable de la protection des
espaces dédiés aux terrains communautaires
- Aucun autre projet ou activité ne doit être
réalisé sur ces espaces
- Gain de place
- Pas de vente de ces espaces - Pas d'accès
illégal
|
Forêt
communaut aire
|
-Reboisement
- Conservation de la biodiversité
|
- Le comité PZP est responsable de la protection de la
forêt communautaire
- Pas de destruction des PFNL - Pas de chasse
- Pas de vente illégale de bois
|
138
Forêt adulte
|
- Conservation de la biodiversité pour
les générations futures
|
- Le comité PZP est responsable de la protection de la
forêt
- Pas de journalisation
- Pas de vente illégale de bois
- Pas de chasse
- Le comité PZP doit faire des inventaires à
|
heures régulières
|
Tableau 31 : Stratégies directives à
Ndotoun
Utilisation des terres
|
Projet de
développement
|
Règles à respecter
|
Construit
|
- Construction d'un
|
- Le comité PZP est en charge de la protection
|
|
centre de santé
|
des terres réservées pour les projets futurs
|
|
- Construction de
|
- Pas d'appropriation privée de terrains
|
|
forages d'eau potable
|
réservés pour des projets futurs
|
|
-Construction d'un
|
- Seules les infrastructures autorisées seront
|
|
lycée
|
construites dans cette zone
|
|
- Construire un marché
|
- Pas de vente de terrains réservés pour des
projets futurs
|
Cultures
|
- Création d'un champ
|
- Le comité PZP est en charge de la protection
|
agricoles
|
communautaire
|
des terres réservées pour les projets futurs
|
|
- Extension des champs
|
- Aucun autre projet ou activité ne peut être
réalisé sur ces terres
|
139
|
|
- Pas de destruction ou de dégradation des terres
- Pas d'accès illégal
|
Forêt dégradée
|
- Création d'un champ communautaire
- Extension du bâtiment
- Reboisement des
PFNL
- Extension des champs
|
- Le comité PZP est responsable de la protection de la
forêt
- Planter des arbres favorables à la
conservation de la biodiversité
- Pas de destruction des PFNL
- Pas de vente illégale de bois ou de terres
|
Forêt adulte
|
- Création d'une forêt communautaire
- Protection de l'habitat des primates
- Préservation de la
biodiversité
|
- Le comité PZP est responsable de la protection de la
forêt
- Pas de chasse
- Pas de journalisation
- Pas de vente illégale de bois
- Le comité PZP doit faire des inventaires à heures
régulières
|
Forêt
secondaire
|
- Conservation de la
biodiversité
|
- Le comité PZP est responsable de la protection de la
forêt
- Pas de chasse
- Pas de journalisation
- Pas de vente illégale de bois
- Le comité PZP doit faire des inventaires à heures
régulières
|
140
Tableau 32 : Stratégies directives à
Mosse
Utilisation des terres
|
Projets de
développement
|
Règles à respecter
|
Construit
|
- Construction
|
- Le comité PZP est en charge de la protection des
|
|
d'un centre de
|
terres réservées pour les projets futurs
|
|
santé
|
- Pas d'appropriation privée de terrains
réservés pour
|
|
-Construction
|
des projets futurs
|
|
d'un lycée
|
- Seuls les projets autorisés par le comité PZP et
le
|
|
-Construire un
|
conseil traditionnel seront acceptés dans la zone
|
|
marché
|
- Pas de vente de terrain réservé à des
projets futurs
|
|
-Construction
|
|
|
d'un stade de
football
|
- Identification des zones à risque
|
Cultures
|
- Création d'un
|
- Le comité PZP est responsable de la protection des
|
agricoles
|
champ
|
terres agricoles
|
|
communautaire
|
- Aucun autre projet ou activité ne doit être
réalisé
|
|
- Extension des
|
sur ces terres - Pas de destruction de la zone
|
|
champs
|
- Pas de vente de terres agricoles
|
|
|
- Aucun accès non autorisé
|
141
Forêt
|
- Légalisation de
|
- Le comité PZP doit veiller à ce que la
forêt
|
communautaire
|
la forêt
|
communautaire soit légalisée
|
|
communautaire
|
- Pas de destruction des PFNL
|
|
|
- Pas de chasse
|
|
|
- Pas de vente illégale de bois
|
Forêt
|
- Reboisement
|
- Planter des arbres favorables à la conservation de
|
(dégradée, jeune et adulte)
|
de la partie
dégradée
|
la biodiversité
- Pas d'exploitation forestière illégale
|
|
- Préservation de
l'habitat des
|
- Pas de vente illégale de produits forestiers
|
|
primates
|
- Pas de chasse
|
|
- Conservation
|
- Le comité PZP doit faire des inventaires à
heures
|
|
de la biodiversité
|
régulières
|
Tableau 33 : Liste des membres du comité PZP
de Ndokmem nord
Non.
|
Fonction
|
Nom
|
Rôle
|
Ville
|
1
|
Président
|
Kelebe Emile
|
Décideur
|
Ndokmem Nord
|
2
|
Vice-président
|
Mbappé Berthe
|
Assister le président
|
Ndokmem Nord
|
3
|
Secrétaire
|
Betala Jean
|
Agente des rapports
|
Ndokmem Nord
|
4
|
Censurer
|
Bisso-Aggee
|
Fonctionnaire des
sanctions
|
Ndokmem Nord
|
5
|
Trésorier
|
Singui Gilbert
|
Agente des affaires financières
|
Ndokmem Nord
|
142
6
|
Conseiller
|
SM Diwo Paul
|
Conseiller la
communauté et le comité
|
Ndokmem Nord
|
7
|
Conseiller
|
Mbappé Jean-
Claude
|
Conseiller la
communauté et le comité
|
Ndokmem Nord
|
8
|
Conseiller
|
Ndocko Jean Paul
|
Conseiller la
communauté et le comité
|
Ndokmem Nord
|
9
|
Membre
|
Baneng A
ppolinaik
|
Participer à toutes les activités
|
Ndokmem Nord
|
10
|
Membre
|
Kelebe Ema
|
Participer à toutes les activités
|
Ndokmem Nord
|
Tableau 34 : Liste des membres du comité PZP
à Ndoutoun
Non.
|
Fonction
|
Nom
|
Rôle
|
Ville
|
1
|
Président
|
Mouelle Gaston
|
Décideur
|
Ndotoun
|
2
|
Vice-président
|
Kimankon Eukaresia
|
Assister le président
|
Ndotoun
|
3
|
Secrétaire
|
Manyongo Ile
Maurice
|
Agente des rapports
|
Ndotoun
|
4
|
Censurer
|
Samban Anne
|
Fonctionnaire des
sanctions
|
Ndotoun
|
5
|
Trésorier
|
Koumeb Charlotte
|
Agente des affaires financières
|
Ndotoun
|
6
|
Conseiller
|
SM Sango Anne
|
Conseiller la
communauté et le comité
|
Ndotoun
|
143
7
|
Conseiller
|
Kindenguel Adel
|
Conseiller la
communauté et le comité
|
Ndotoun
|
8
|
Conseiller
|
Koundjonock Ines Salomé
|
Conseiller la
communauté et le comité
|
Ndotoun
|
9
|
Membre
|
Nguea Madeleine
|
Participer à toutes les activités
|
Ndotoun
|
10
|
Membre
|
Dibongo Joséphine
|
Participer à toutes les activités
|
Ndotoun
|
Tableau 35 : Liste des membres du comité PZP
à Mosse
Non.
|
Fonction
|
Nom
|
Rôle
|
Ville
|
1
|
Président
|
Essomem Emmanuel
|
Décideur
|
Mosse
|
2
|
Vice-président
|
Kimandoki Henriette
|
Assister le président
|
Mosse
|
3
|
Secrétaire
|
Louma Mbang
Elisabeth
|
Agente des rapports
|
Mosse
|
4
|
Censurer
|
Somon Samuel
|
Fonctionnaire des
sanctions
|
Mosse
|
5
|
Trésorier
|
Kboulou Isabelle
|
Agente des affaires financières
|
Mosse
|
6
|
Conseiller
|
Motassi joseph
|
Conseiller la
communauté et le comité
|
Mosse
|
7
|
Conseiller
|
Nengini Marthias
|
Conseiller la
communauté et le comité
|
Mosse
|
144
8
|
Conseiller
|
SM Tembe
Abraham
|
Conseiller la
communauté et le comité
|
Mosse
|
9
|
Membre
|
Batouan Sipora
|
Participer à toutes les activités
|
Mosse
|
10
|
Membre
|
Ekoule Christine
|
Participer à toutes les activités
|
Mosse
|
|