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RTI1 et la question de l'insertion socio-professionnelle des albinos


par Akissi Marthe Bénédicte Kra
Institut polytechnique des sciences et techniques de la communication - Master en journalisme 2017
  

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CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTÉRATURE

Ce chapitre comprend l'état critique des connaissances sur le sujet et le cadre de référence théorique.

1. État critique des connaissances sur le sujet

Pourquoi les personnes présentant un handicap, tels les albinos, ont toujours des difficultés d'insertion sociale ? Et que font les médias pour les accompagner ? Ces interrogations ont fait l'objet de plusieurs recherches.

Ce point fait état des écrits se rapportant à la situation des albinos en Europe et en Afrique, puisceux qui décrivent la relation média et personnes handicapées.

1.1. La situation sociale des albinos

Les albinos sont considérés dans les sociétés africaines comme des personnes handicapées et entièrement à part. Cette position de personne handicapée, selon CANGUILLEM Georges, (1943)peut être perçue comme une position d'entredeux : ni exclue, ni totalement intégrée. Pour le philosophe et épistémologue, « il n'y a qu'une différence de degré et non de nature entre les personnes déclarées handicapées et les autres » (p.42). Une conception interdisant le jugement a priori (moral ou scientifique) des personnes handicapées, rendant possible la compréhension de l'altérité, légitimant la réparation. Selon sa conception, la position de la personne en situation de handicap peut être abordée en termes de stigmate et de processus de stigmatisation.

L'albinos, qui en Europe passe quasiment inaperçu, suscite, au contraire, de vives émotions en Afrique, nous révèle l'association Genespoir, (2012). Si, d'un pays à l'autre, les conditions génétiques et médicales sont semblables, il n'en va pas de même pour les conditions de vie. Selon Genespoir, en Europe, on constate que la déficience visuelle est plus pénalisante dans la vie quotidienne des albinos que la carence de pigmentation alors que la protection contre le soleil représente un problème crucial pour les albinos africains. Cette différence également se situe dans la position professionnelle des albinos d'Europe et d'Afrique :«  parmi les témoignages recueillis par Lucia Sapina en Espagne, on trouve des étudiants albinos brillants, des professeurs, des musiciens, des infirmières, des éducatrices, [...] tous sont devenus ce qu'ils voulaient être en montrant clairement qu'ils ont su transformer la différence en avantage au moment d'affronter les défis.»(p.1). Alors qu'au Sénégal, les albinos ne supportent pas l'indifférence et sont victimes de regards curieux, de commentaires insidieux, de moqueries des autres personnes.

De son côté, NinouChelala, (2007) soulève la question des albinos dans une approche psycho-sociologique. Elle traite essentiellement la question de l'identité socialement construite de l'albinos. Pour elle, souvent exclues, l'albinos, cette personne née avec une anomalie génétique, devra vivre toute sa vie avec un handicap physiologique parfois doublé d'un handicap psychologique. Par ailleurs, l'albinisme oculo-cutané provoque de nombreux handicaps au niveau médical (visuel, cutané, photosensibilité), qui constituent souvent un lourd tribut pour la construction personnelle et sociale des albinos. Selon l'auteure, cette affection universelle qui touche 1 cas sur 20 000 naissances dans le monde et plus particulièrement les populations africaines et sud-américaines, déclenche des réactions très partagées selon les pays, les régions, voire d'une personne à l'autre.

Pascal JEAMBRUN et Bernard SERGENT, (1991) abordentla place des albinos chez les amérindiens. Dans leur ouvrage, l'albinisme correspond clairement à certains courants de l'expansion historique des populations amérindiennes. Les albinos sont, selon leur appartenance, soit voués aux gémonies, soit promus aux fonctions sociales les plus élevées. De plus, « ils jouent un rôle important dans l'une des mythologiesles plus riches du continent asiatique, celle des Indiens Cunasdu Panama » (p.308). Dans cette mythologie, les sipos (albinos) occupaient une place spéciale: ils avaient pour tâche de défendre la lune contre un dragon qui essayait de l'avaler lors des éclipses lunaires. Cette mission leur était assignée car ils étaient les seuls ayant l'autorisation de sortir les nuits d'éclipse lunaire. Leur devoir étant d'abattre le dragon les nuits de lune, ils sortaient armés de leur arc et de leurs flèches et tiraient vers le ciel pour éviter que le dragon n'emporte le satellite.

Siles Cunas, eux, traitent leurs enfants albinos avec beaucoup de respect, en Afrique, être différent représente un véritable enjeu.

Dans quelques pays, comme la Tanzanie, les albinos sont persécutés, voir assassinés, parce qu'ils sont vus comme des symboles de malchance ou de sorcellerie, selon un rapport de l'ONU (2008). Ce même rapport révèle qu'en Tanzanie, un membre ou un organe d'une personne atteinte d'albinisme se négocie autour de « 600 dollars aÌ la vente, pouvant aller jusqu'aÌ 75 000 dollars pour son corps tout entier ». Le site d'information Jeune Afrique dans un article, (2015) souligne que « plus de 200 sorciers ont été arrêtés en Tanzanie depuis la mi-janvier 2015 dans le cadre d'une vaste opération policière visant à mettre fin aux mutilations et meurtres des albinos, victimes de croyances leur attribuant des pouvoirs magiques ».

KASSIR et DOGREDINGAO, (2017) se penchent plutôt sur le niveau médical des albinos dans la société camerounaise. Ces deux médecins ont étudié l'acuité visuel,à travers un examen ophtalmologique fait à trente-et-six (36) albinos camerounais, âgés de cinq ans et plus. Les résultats permettent aux PVA d'avoir une meilleure prise en charge ophtalmologique.

Au Sénégal ,le site internet sénégalais d'informationXIBAR.NET,dans un article ( 2016), relate queles albinos sont confrontés à des problèmes de prise en charge médicale, de pauvreté, d'exclusion sociale et d'agression selon un article de . Interrogé par ce site, le président de l'Association nationale des albinos du Sénégal (Anas),explique que les personnes atteintes d'albinisme sont persécutées, mutilées et même assassinées par ignorance et par croyance. « Au Sénégal, cette barbarie ne fait pas exception et l'assassinat d'albinos prôné par des marabouts serait même en augmentation ».

Germaine DIETERLEN (1988) relate le mythe qui sous-tend les représentations religieuse des bambaras (Mali) puis donne une analyse de ces représentations notamment celle de Faro, génie et maître du verbe et détenteur de la vie. Elle évoque entre autres les mythes expliquant la création des albinos, la similitude entre l'albinos et le génie Faro ainsi que leurs représentations dans la société Bambara.

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