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Facteurs de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au nord du Togo


par Yawo Dodji Mandela DJAHO
Institut Régional d'Enseignement Supérieure et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC) - Master Professionnel en Développement Culturel (Culture, Paix et Développement) 2023
  

Disponible en mode multipage

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Institut Régional d'Enseignement Supérieur et de Recherche en Développement Culturel IRES-RDEC /LOMÉ-TOGO

01 B.P. 3253 LOME 01 Tél : (228) 22224433 Fax : (228) 22207245 Email : crac_2003@hotmail.com/doctorat_iresrdec@yahoo.fr Diplômes de Licence, Master et Doctorat accrédités par le CAMES

Diplôme de Master Professionnel en Développement Culturel

FACTEURS DE VULNERABILITE ET EXPANSION DE L'EXTREMISME
VIOLENT AU NORD DU TOGO :
PROJET D'APPUI AU RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE ET DE LA
COHESION SOCIALE DANS LA REGION DES SAVANES

Mémoire présenté et soutenu publiquement par :

Yawo Dodji Mandela DJAHO (TOGO)

Pour l'obtention du diplôme de Master professionnel Spécialité : Culture, Paix et Développement

Sous la Direction de Membres du Jury

M. Komi KOSSI-TITRIKOU Dr Koffi KPAYE

Professeur Titulaire en Anthropologie Maître de Conférences en Histoire

Contemporaine, Université de Lomé

Lieutenant-Colonel Kpatchaa MELEOU Dr Kodjo NOUGBOLO

Officier Supérieur de Gendarmerie Juriste, Administrateur Culturel

Procureur militaire

Année académique : 2021-2023 Promotion 19

Institut Régional d'Enseignement Supérieur et de Recherche en Développement Culturel IRES-RDEC /LOMÉ-TOGO

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Diplôme de Master Professionnel en Développement Culturel

FACTEURS DE VULNERABILITE ET EXPANSION DE L'EXTREMISME
VIOLENT AU NORD DU TOGO :
PROJET D'APPUI AU RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE ET DE LA
COHESION SOCIALE DANS LA REGION DES SAVANES

Mémoire présenté et soutenu publiquement par :

Yawo Dodji Mandela DJAHO (TOGO)

Pour l'obtention du diplôme de Master professionnel Spécialité : Culture, Paix et Développement

Sous la Direction de Membres du Jury

M. Komi KOSSI-TITRIKOU Dr Koffi KPAYE

Professeur Titulaire en Anthropologie Maître de Conférences en Histoire

Contemporaine, Université de Lomé

Lieutenant-Colonel Kpatchaa MELEOU Dr Kodjo NOUGBOLO

Officier Supérieur de Gendarmerie Juriste, Administrateur Culturel

Procureur militaire

Année académique : 2021-2023 Promotion 19

i

SOMMAIRE

SOMMAIRE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE, CONCEPTUEL, METHODOLOGIQUE ET

PRESENTATION DES RESULTATS 5

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 7

CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE, PRESENTATION DES

RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES 26

DEUXIEME PARTIE : PROJET D'APPUI AU RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE ET DE

LA COHESION SOCIALE DANS LA REGION DES SAVANES 61

CHAPITRE III : PRESENTATION DU PROJET 62

CHAPITRE IV : GESTION DU PROJET 77

CONCLUSION PARTIELLE 95

CONCLUSION GENERALE 96

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIQUES 99

1. SOURCES 99

1.1 SOURCES ORALES 99

1.2 WEBOGRAPHIE 99

1.3 RAPPORTS 100

2. BIBLIOGRAPHIE 101

2.1 MEMOIRES 101

2.2 ARTICLES 101

ANNEXES 103

TABLE DES MATIERES 124

ii

DEDICACE

Aux victimes (civiles et Forces de défense et de sécurité) tombées sous le coup des attaques
des Groupes armés non-étatiques et aux vaillantes populations de la région des savanes qui
vivent sous la pression quotidienne de l'extrémisme violent...

iii

REMERCIEMENTS

Notre réflexion sur les facteurs de vulnérabilité et l'expansion de l'extrémisme violent au Nord du Togo n'aurait pas abouti sans le soutien et l'accompagnement d'un certain nombre de personnes.

Nous souhaitons ainsi transmettre notre reconnaissance à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont apporté leurs contributions à l'élaboration de ce mémoire.

Notre gratitude va particulièrement au Directeur Général de l'Institut régional d'enseignement supérieur et de recherche en développement culturel (IRES-RDEC), le Professeur Kodjona KADANGA. Nous remercions également le corps professoral et l'administration de l'IRES-RDEC pour la qualité de la formation dont nous avons bénéficié.

Nos remerciements vont par ailleurs à notre Directeur de mémoire, le Professeur Komi KOSSI-TITRIKOU et son Assistant le Lieutenant-Colonel Kpatchaa MELEOU. Leurs disponibilités et orientations sans réserve en dépit de leurs multiples occupations, ont permis d'avoir ce présent document.

Nous ne saurions passer sous silence l'accueil qui nous a été réservé par toutes les personnes ressources rencontrées lors de notre enquête sur le terrain. Nous n'oublions pas non plus les vaillantes populations de la région des savanes qui ont accepté de répondre à coeur ouvert à nos questions.

Pour finir, nous témoignons notre gratitude à notre épouse Gladys DJAHO et nos enfants Héritier et Queen DJAHO pour le soutien quotidien.

iv

SIGLES ET ABREVIATIONS

AGR : Activité génératrice de revenus

ALPC : Armes légères et de petits calibres

ANPC : Agence nationale pour la protection civile

AQMI : Al-Qaïda au Maghreb islamique

CCA : Analyse commune de pays

CACIT : Collectif des associations contre l'impunité au Togo

CC-PLEV : Comité cantonnal de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent

CEDEAO : Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest

CIPLEV : Comité interministériel de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent

CPPLEV : Comité préfectoral de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent

CRS : Catholic relief services

DTM : Matrice de suivi des déplacements

EHCVM : Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages

FDS : Force de défense et de sécurité

FIRS : Front islamique radical au sahel

FLM : Front de libération du Macina

GANE : Groupes armés non-étatiques

GRIP : Groupe de recherche et d'information sur la paix

HD : Centre pour le dialogue humanitaire

IEP : Institut pour l'économie et la paix

IDH : Indice de développement humain

IRES-RDEC : Institut régional d'enseignement supérieur et de recherche en développement culturel

MNLA : Mouvement national de libération de l'Azawad

MINUSMA : Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au

Mali

OIM : Organisation internationale pour les migrations

OPHI : Oxford poverty and human development initiative

OSC : Organisation de la société civile

PACS : Participation citoyenne et la cohésion sociale dans les savanes

PDI : Personnes déplacés internes

PEV : Prévention de l'extrémisme violent

PIB : Produit intérieur brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement

v

PPREV : Programme de prévention de l'extrémisme violent

PURS : Programme d'urgence pour la région des savanes

QUIBB : Questionnaire unifié des indicateurs de base du bien-être

UE : Union européenne

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture

UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la population

UNHCR : Haut-commissariat des Nations Unies pour les refugiés

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'enfance

USAID : United state agency for international development

REFEDS : Réseau femmes et développement des savanes

RGPH : Recensement général de la population et de l'habitat

RNA : Recensement national de l'agriculture

SNAPLEV : Stratégie nationale de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent

WANEP : West africa network for peacebuilding

WILDAF : Women in law and development in Africa

1

INTRODUCTION GENERALE

2

La montée en puissance de l'extrémisme violent et ses conséquences destructrices comptent aujourd'hui parmi les principaux obstacles à la paix dans le monde. Au cours des cinq dernières années, le Sahel a connu une hausse exponentielle des violences plus rapide qu'aucune autre région en Afrique. Après les pays sahéliens, les Groupes armés non-étatiques (GANE) tentent d'étendre leur zone d'action vers les pays côtiers. Selon Robert Dussey, ministre Togolais des Affaires étrangères, de l'Intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur : « 1547 attaques ont été perpétrées par les groupes terroristes dans l'espace communautaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) avec 4222 morts entre janvier 2020 à mai 2021 ».

D'après Handy et al (2021),

La récurrence d'incidents violents notamment au Burkina, non loin des zones frontalières du Togo, et la prise de conscience d'activités de groupes extrémistes au Bénin, ont convaincu les autorités togolaises de prendre des mesures destinées à contenir la menace hors des frontières du pays.

Les premières initiatives ont été d'ordre sécuritaire. En septembre 2017, le Togo s'est joint au Bénin, au Burkina Faso, à la Côte d'Ivoire et au Ghana pour former l'Initiative d'Accra en réponse à l'insécurité grandissante liée à l'extrémisme violent dans la région. Dispositif militaro-sécuritaire régional, l'initiative vise à prévenir la propagation de l'extrémisme violent à partir du Sahel et à lutter contre la criminalité transnationale organisée dans les zones frontalières.

Au niveau national, l'opération militaire dénommée Koundjoare a été lancée en 2018 et se poursuit de nos jours. Elle a pour buts principaux de prévenir l'infiltration de terroristes sur le territoire togolais, d'améliorer la coordination entre forces de défense et de sécurité et la coopération civilo-militaire. Les mesures d'ordre militaire et sécuritaire ont ensuite été élargies à l'élaboration d'un ensemble de lois relatives notamment à la décentralisation et à la sécurité intérieure dans le but d'adapter le dispositif juridique aux menaces émergentes, dont l'extrémisme violent. La mise sur pied du Comité interministériel de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent (CIPLEV) en 2019 vient donc compléter le dispositif togolais en l'enrichissant d'une dimension essentiellement civile. Parallèlement, plusieurs programmes et projets ont été lancés pour renforcer la résilience des populations de la région des savanes dont le Programme d'urgence pour la région des savanes (PURS). Ce Programme vise à renforcer la résilience des populations face à la menace des GANE dans la région. En dehors

3

du PURS, plusieurs organisations internationales et de la société civile se sont investies dans la prévention du phénomène au Togo.

Malgré les efforts consentis par le gouvernement et les divers partenaires, la menace extrémiste prend de plus en plus d'ampleur dans la région des savanes. En effet, le nombre d'attaques extrémistes s'est vu augmenté au cours des derniers mois entrainant des pertes en vies humaines tant au niveau des populations que des forces de défense et de sécurité. Selon les données recueillies sur le site officiel du ministère de la sécurité et de la protection civile, les GANE ont frappé dans la région des savanes où les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont repoussé un assaut à Sanloaga le 09 novembre 2021 dans la préfecture de Kpendjal qui n'avait engendré aucune perte en vies humaines. La seconde attaque, meurtrière, a eu lieu la nuit du 10 au 11 mai 2022 à Kpenkankandi toujours dans la préfecture de Kpendjal au cours de laquelle 08 soldats ont été tués et 13 blessés ainsi qu'une quinzaine d'assaillants neutralisés. La troisième, au petit matin du 16 juin 2022 dans l'extrême nord du pays, entre Gnoaga et Gouloungoussi dans la préfecture de Cinkassé, qui n'a fait aucune victime. Face à l'augmentation des incidents sécuritaires, les autorités nationales ont décrété, le 13 juin 2022 en conseil des ministres, l'état d'urgence sécuritaire dans la région des savanes. Le 6 avril 2023, l'Assemblée nationale a adopté, à l'unanimité, le projet de loi autorisant la prorogation de 12 mois de l'état d'urgence sécuritaire.

Selon Nora Noviekou et al (2019),

Plusieurs facteurs de vulnérabilité existant au Togo pourraient être exploités par les groupes extrémistes violents pour s'infiltrer sur le territoire. Ceux-ci comprennent l'absence ou l'insuffisance de services publics dans certaines régions, les liens relativement distendus entre la population et les forces de défense et de sécurité, ainsi que les anciens conflits mal gérés - liés au foncier, à la chefferie traditionnelle, aux tensions communautaires et à la transhumance. À cela s'ajoutent les tensions politiques récurrentes autour des échéances électorales que connaît le pays depuis 2006.

L'étude internationale sur les dispositifs de prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violents dans l'espace francophone (2021) a par ailleurs ressorti plusieurs facteurs latents de radicalisation pouvant mener à l'extrémisme violent dont l'extrémisme politique, les violences intercommunautaires, l'hydre de la religion, les relations entre civils et forces de sécurité, la pauvreté et les discriminations structurelles.

4

Selon L. B. Penn (2020) et l'Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED, 2018), la région des savanes est la région la plus pauvre économiquement au Togo. Avec la crise sécuritaire actuelle, la vulnérabilité a augmenté dans la région des savanes notamment les besoins dans tous les secteurs, principalement l'alimentation, les abris et le matériel de survie, l'éducation, la santé et la nutrition, l'eau, l'hygiène et l'assainissement, la protection et le soutien aux moyens de subsistance.

Les GANE trouvent au travers de ces vulnérabilités un terreau fertile pour étendre leurs activités terroristes. Notre travail de recherche vise à expliquer le phénomène, à établir un lien entre les facteurs de vulnérabilité et l'expansion des actes de violence et à proposer une stratégie de prévention du phénomène.

Ainsi, notre recherche s'articule autour de deux parties :

· La première partie porte sur le cadre théorique, conceptuel, méthodologique et la présentation des résultats. Elle comporte deux chapitres. Le premier concerne le cadre théorique et conceptuel. Le deuxième chapitre porte sur l'approche méthodologique, la présentation des résultats et la vérification des hypothèses.

· La deuxième partie porte sur le projet d'appui au renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes. Elle comporte aussi deux chapitres. Le premier concerne la présentation du projet et le deuxième chapitre porte sur sa gestion.

5

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE,

CONCEPTUEL, METHODOLOGIQUE ET

PRESENTATION DES RESULTATS

6

La question de l'extrémisme violent est devenue une préoccupation majeure au Sahel et récemment dans la sous-région ouest africaine, en particulier au Togo. Le phénomène devient de plus en plus inquiétant au regard du nombre d'attaques des GANE qui ne cesse de croître avec des pertes en vies humaines, des blessés et des enlèvements par endroit. Il est donc opportun de mener une réflexion sur la problématique de l'extrémisme violent dans la région des savanes en vue de trouver une approche de solution pour juguler ce phénomène et éviter la propagation au reste du territoire.

7

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

Dans ce chapitre, nous aborderons d'une part la justification du choix du sujet, et d'autre part, la problématique, les questions de recherche, les objectifs poursuivis, les hypothèses et les définitions conceptuelles. Nous aborderons également la revue de littérature ainsi que le cadre théorique de références.

SECTION I : CADRE THEORIQUE

Paragraphe 1 : Justification du choix du sujet

Le sujet revêt un intérêt capital au triple plans personnel, scientifique et social. 1.1 Les motivations personnelles

Traiter du thème facteurs de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au Nord du Togo, va nous permettre de comprendre le lien entre les facteurs de vulnérabilité et le phénomène de l'extrémisme violent ainsi que sa propagation au Togo. Il s'agit d'un sujet d'actualité, d'une importance capitale pour la sécurité du pays et nous sommes honoré de mener des recherches pour apporter notre petite contribution au travers de nos réflexions pour limiter la propagation du phénomène au sein de notre pays. Par ailleurs, notre parcours professionnel nous a permis de travailler sur des projets de consolidation de paix et de cohésion sociale. A ce titre, nous souhaitons approfondir nos connaissances sur la thématique de l'extrémisme violent afin de mieux appréhender la problématique dans notre future carrière.

1.2 La pertinence scientifique

Le sujet revêt une pertinence scientifique en ce sens que notre étude sera un support théorique pour susciter d'autres recherches sur ce thème. Nous aurons ainsi apporté notre contribution à la littérature dans le domaine de la prévention de l'extrémisme violent au Togo. Les résultats de notre recherche pourront influencer l'élaboration de politiques publiques et de législations visant à prévenir et à contrer l'extrémisme violent. Par ailleurs, les connaissances générées par notre recherche pourront être utilisées pour sensibiliser le grand public, les professionnels de la sécurité, les travailleurs sociaux, les éducateurs et d'autres acteurs clés. Notre étude permettra également de suivre l'évolution des groupes et mouvements extrémistes au fil du

8

temps. Cela peut aider à anticiper les tendances futures et à développer des stratégies de réponse adéquates.

1.3 Pertinence sociale

Ce sujet a une pertinence sociale, car l'extrémisme violent est un fait social qui se propage de plus en plus dans la sous-région ouest africaine notamment au Togo. Le phénomène touche les populations en particulier celles de la région des savanes et aggrave la situation de vulnérabilité de ces populations. La mise en oeuvre d'un projet de renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes va non seulement permettre de prévenir les conflits communautaires qui divisent les populations mais aussi de mener des actions de lutte contre la pauvreté de ces populations en vue de leur permettre de sortir de leur situation de vulnérabilité.

Paragraphe 2 : Problématique

La problématique qui sous-tend la présente recherche a été étudiée sous plusieurs angles et se résume autour de deux points importants : l'énoncé du problème et les questions de recherche.

2.1 Enoncé du problème

Mise en relief dans de nombreux rapports d'étude, la propagation de l'extrémisme violent vers les pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest est une réalité. Le rapport 2021 d'ELVA, titré « Tracking Violent Extremism Spillover from the Sahel to Littoral West Africa » a montré que les États littoraux ont été soumis à l'expansion de l'extrémisme violent en provenance du Sahel depuis au moins 2018.

Selon Konrad-Adenauer-Stiftung (2022),

L'exposition du Togo et du Ghana à la menace djihadiste confirme globalement que la

dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso et au Mali fait du nord des pays côtiers la nouvelle ligne de front contre les groupes armés opérant au Sahel.

Pays côtier d'Afrique de l'Ouest, le Togo partage ses frontières avec le Ghana, le Bénin et le Burkina Faso et abrite 8 095 498 habitants selon les données du cinquième Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH-5, 2022). Selon le PNUD (2020), la valeur de l'Indice de développement humain (IDH) du Togo pour 2019 s'établit à 0.515 - ce qui place

9

le pays dans la catégorie « développement humain faible » et au 167e rang parmi 189 pays et territoires. Entre 1990 et 2019, l'IDH du Togo a progressé, passant de 0.406 à 0.515 (soit une hausse de 26.8 %). L'espérance de vie à la naissance au Togo a augmenté de 5.2 années, la durée moyenne de scolarisation a augmenté de 2.0 années et la durée attendue de scolarisation a augmenté de 5.1 années.

Le chômage des jeunes est tout aussi préoccupant que les besoins sociaux de base. L'enquête QUIBB (2015) indique que parmi les trois groupes d'âge suivants : quatorze et vingt-neuf (14-29) ans, trente et quarante-neuf (30-49) ans, cinquante et soixante-quatre (50-64) ans, les actifs du groupe d'âge trente et quarante-neuf (30-49) ans connaissent plus la situation de sous-emploi. Les résultats de l'Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) montrent que l'incidence de la pauvreté est estimée à 58,8% en milieu rural contre 26,5% en milieu urbain. Selon le rapport sur le développement humain 2020, au Togo, 37.6 % de la population (soit 2,967 milliers de personnes) vivent en situation de pauvreté multidimensionnelle et 23.8 % autres sont considérées comme des personnes vulnérables à la pauvreté multidimensionnelle (soit 1,875 milliers de personnes). Les femmes demeurent plus vulnérables car ayant moins accès aux opportunités économiques, à l'éducation, la santé et autres facilités socioéconomiques de base.

La question de la menace terroriste a été beaucoup plus prise au sérieux au Togo à partir du 15 février 2019, date à laquelle, une attaque a été perpétrée contre un poste mobile de douane à Nohao, dans la province de Bourgou au Burkina, proche de la région des savanes. Cet incident a fait cinq victimes dont quatre (04) douaniers et un (01) prêtre espagnol. Conscient de l'urgence de la situation et pour faire face à la menace de l'extrémisme violent pouvant déboucher sur le terrorisme, le Togo a pris une série de mesures juridiques, institutionnelles et programmatiques pour contenir l'expansion du phénomène1.

Malgré toutes les initiatives prises par le gouvernement togolais et ses partenaires, le pays continue par subir des attaques terroristes en particulier dans la région des savanes. En effet, selon les données du ministère de la sécurité et de la protection civile, le pays a subi une attaque terroriste le 9 novembre 2021 dans la localité de Sanloaga (Préfecture de Kpendjal, région des savanes), région frontalière au Burkina Faso et au Ghana. Cette attaque a été repoussée par les forces de l'Opération Koundjouaré. Mais les autres attaques qui ont suivi,

1 Confère annexes 1, 2 & 3.

10

ont entrainé des pertes en vies humaines et des blessés au sein de la population civile et des Forces de défense et de sécurité (FDS) et entraîné des déplacements de populations vers les zones urbaines plus sécurisées et où elles peuvent bénéficier de l'assistance des autorités.

Par ailleurs, dans la nuit du 10 au 11 mai 2022, une soixantaine d'hommes armés circulant à moto ont attaqué un poste militaire à Kpinkankandi tuant huit (8) soldats et blessant treize (13) autres, selon un bilan communiqué par le gouvernement. A la suite de cet incident, les autorités nationales ont décrété, le 13 juin 2022 en conseil des ministres, l'état d'urgence sécuritaire dans la région des savanes.

Le 6 avril 2023, l'Assemblée nationale a adopté, à l'unanimité, le projet de loi autorisant la prorogation de 12 mois de l'état d'urgence sécuritaire. Le pays se trouve progressivement dans une phase de réponses militaires intensives pour repousser les GANE et protéger les civils.

Selon Sandrine Blanchard (2022),

Pour justifier la violence, les groupes extrémistes instrumentalisent les vulnérabilités et obstacles au développement comme les inégalités sociales, la pauvreté, la mauvaise gouvernance et les constructions sexuelles. Ainsi certaines populations, ayant fait face à la discrimination et la stigmatisation du fait de leurs origines comme les Peuls au Burkina Faso et les Touaregs du Nord au Mali peuvent développer un sentiment de victimisation ou d'injustice et s'engager dans une violence perçue par elles-mêmes comme légitime envers une société dans laquelle elles ne trouvent pas leur place.

Au Togo, la région des savanes est la région la plus pauvre économiquement. Selon la cartographie de la pauvreté, INSEED (2019), le taux de pauvreté de ladite région est de 65%. La vulnérabilité de la région pourrait être exploitée par les GANE afin de développer leur ambition de conquête du territoire togolais.

Au regard de la situation préoccupante dans la région des savanes, il convient d'identifier les facteurs de vulnérabilité dans la région, d'établir le lien entre ces facteurs de vulnérabilité et l'expansion de l'extrémisme violent et d'apporter notre contribution pour la prévention du phénomène. A cet effet, il importe de se poser les questions de recherche suivantes :

2.2 Les questions de recherche

Elles comprennent la question principale et les questions secondaires.

11

En guise de réponses provisoires aux questions de recherche, nous avons formulé une hypothèse principale et trois hypothèses spécifiques.

2.2.1 La question principale

Comment prévenir l'extrémisme violent dans la région des savanes au Togo face aux facteurs de vulnérabilités de la région ?

De cette question principale découlent les questions secondaires suivantes :

2.2.2 Les questions spécifiques

· Quels sont les facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes ?

· En quoi les facteurs de vulnérabilités contribuent-ils à l'expansion de l'extrémisme violent dans la région des savanes ?

· Le renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes peut-il permettre de prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme violent dans la région ?

2.3 Les objectifs de recherche

2.3.1 L'objectif général

La présente recherche se propose de faire une analyse des facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes au Togo afin de proposer une stratégie de prévention de l'extrémisme violent.

2.3.2 Les objectifs spécifiques

· Identifier les facteurs de vulnérabilité à l'extrémisme violent dans la région des savanes.

· Etablir les liens entre les facteurs de vulnérabilité et l'expansion de l'extrémisme violent dans la région des savanes.

· Proposer une stratégie pour prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme violent dans la région des savanes.

2.4 Les hypothèses de recherche

12

2.4.1 Hypothèse principale

Dans la région des savanes, il existe des facteurs de vulnérabilité dont l'atténuation permettra de prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme violent.

2.4.2 Hypothèses spécifiques

· Les facteurs socio-économiques, culturels, politiques, sécuritaires, climatiques, géographiques et ceux liés au genre constituent des facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes.

· Les facteurs de vulnérabilité de la région des savanes peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme violent.

· Le renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes peut permettre de prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme violent.

2.5 Variables et indicateurs

Les variables de cette recherche se déclinent en deux catégories : une variable dépendante et des variables indépendantes

2.5.1 Variable dépendante et ses indicateurs

La variable dépendante de notre recherche est : la récurrence des attaques terroristes dans la région des savanes au Togo.

Les indicateurs sont : (i) le taux de déplacement des populations, (ii) le niveau de renforcement des mesures sécuritaires, (iii) le niveau de précarité de la population.

2.5.2 Variables indépendantes

Les variables indépendantes de notre recherche sont : (i) la pauvreté, (ii) les inégalités sociales, (iii) la gouvernance, (iv) les conflits communautaires, (vi) le changement climatique.

Les indicateurs sont : (i) le taux de sous-emploi, (ii) le niveau d'accès à l'éducation, (iii) le niveau d'accès aux soins de santé, (iv) le taux de pauvreté dans la région, (v) le nombre de conflits communautaires, (vi) l'incidence du changement climatique, (vii) la situation géographique de la région des savanes, (viii) le taux de violences basées sur le genre.

13

SECTION II : CADRE CONCEPTUEL

Le cadre conceptuel de notre étude concerne la clarification des concepts et la revue de littérature.

Paragraphe 1 : Clarification des concepts

Il convient dans ce paragraphe de clarifier certains termes et concepts qui seront fréquemment utilisés dans la suite du travail. Le sujet porte sur les facteurs de vulnérabilité et l'expansion de l'extrémisme violent dans la région des savanes. Le choix de ce sujet induit celui d'un ensemble de concepts à étudier pour se donner les moyens et stratégies d'analyser les questions soulevées et résoudre la problématique. Nous aurons à faire usage des termes qui nécessitent une clarification sémantique pour éviter d'éventuelles équivoques. Il s'agit de : radicalisation, extrémisme, extrémisme violent, facteurs de vulnérabilité, terrorisme, prévention de l'extrémisme violent, résilience.

1.1 Radicalisation

« Radicalisation » vient du mot latin qui signifie racine : radis, même si cela ne doit pas nécessairement être entendu dans le sens d'être « enraciné dans quelque chose », mais plutôt dans le sens d'aspirer à un changement radical. Donc, être radical implique que l'on identifie des questions de société que l'on veut changer en profondeur. En conséquence, le changement social radical vise à transformer les fondements de la société et à créer un nouveau système.

Selon Hafez et Mullins (2015),

La radicalisation implique l'adoption d'une vision extrémiste du monde, qui est rejetée par la société dominante et qui vise à donner une légitimité au recours à la violence comme méthode pour effectuer un changement sociétal ou politique. Il y a un débat sur la meilleure façon de conceptualiser la radicalisation, mais il y a un consensus sur les trois éléments clés convergents pour définir ce phénomène. La radicalisation est en général un processus progressif qui entraîne une socialisation au sein d'un système de conviction extrémiste ouvrant la voie à la violence, même si cela ne la rend pas inévitable.

Il est important de noter que la radicalisation est un phénomène complexe et multifacette qui peut être influencé par de nombreux facteurs, tels que les contextes politiques, sociaux, économiques et religieux. Elle peut également varier considérablement d'un individu à l'autre et d'un groupe à l'autre.

14

La radicalisation dans le cadre de notre étude fait référence au processus par lequel un individu ou un groupe adopte des idéologies, croyances ou comportements extrémistes, souvent associés à la violence, en particulier dans un contexte politique, religieux ou social. Dans le contexte spécifique du Togo, selon notre interprétation des discours et déclarations officiels, la radicalisation peut se manifester de différentes manières, en fonction des enjeux et des dynamiques spécifiques au pays. Cela peut inclure des formes de radicalisation politique en réponse à des tensions politiques ou à des enjeux de gouvernance, ainsi que des formes de radicalisation religieuse en réponse à des conflits sociaux ou à des problèmes liés à la liberté de religion.

1.2 Extrémisme

Selon le Merriam-Webster Dictionary, Edition 2021, « extrémisme » signifie « l'utilisation ou le soutien de méthodes radicales ou extrêmes, en particulier dans la politique ou la religion ». Ainsi, l'extrémisme renvoie à des attitudes ou à des comportements considérés comme étant hors norme. Cette définition simple tirée du dictionnaire souligne le caractère fondamentalement subjectif de ce mot, dont le sens varie en fonction de la personne qui fixe la norme et juge, en vertu de cette norme, de ce qui est acceptable ou non.

Il n'existe pas de définition officielle de l'« extrémisme » au Togo, mais dans le contexte de notre étude, l'extrémisme fait référence à l'adoption ou au soutien de positions politiques, religieuses ou sociales qui sont considérées comme étant radicales ou très éloignées des normes ou des pratiques généralement acceptées par la majorité de la population togolaise. Cela peut impliquer des idéologies ou des méthodes qui sont perçues comme allant à l'encontre des valeurs, des traditions ou des institutions établies au Togo.

1.3 Extrémisme violent

L'extrémisme violent ne fait l'objet d'aucune définition convenue au plan international. Selon son acception la plus courante, ce terme renvoie aux opinions et aux actions de ceux qui approuvent la violence ou y ont recours au nom d'objectifs idéologiques, religieux ou politiques. Cette définition inclut le terrorisme et d'autres formes de violence sectaire et motivée par des raisons politiques. Selon Atran (2015) : « L'extrémisme violent s'entend

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d'une utilisation de la violence parallèle à un engagement idéologique visant des objectifs politiques, religieux ou sociaux ».

Pour Charles Kurzman et David Schanzer (2015),

Généralement, l'extrémisme violent désigne également un ou des ennemis qu'il prend pour cible de sa haine et de sa violence. Le recours à la violence motivé par des raisons idéologiques, et généralement étayé par des théories du complot, est au coeur du concept d'extrémisme violent. Contrairement au portrait qu'en font les médias du monde entier, l'extrémisme violent n'est pas seulement le fait de terroristes disant agir au nom de l'Islam. Il est beaucoup plus diversifié et multiforme, car il recoupe de nombreux clivages religieux, ethniques, politiques ou autres. Par exemple, la violence d'extrême droite a nettement progressé en Occident ces dernières années, et selon certaines études, elle dépasserait le terrorisme djihadiste aux États-Unis.

Au Togo, la notion de l'extrémisme violent n'est seulement évoquée que dans le décret n° 2019-076/PR du 15 mai 2019, portant création du CIPLEV, sans toutefois retenir une définition précise. Ceci pose le problème de la complexité de la définition de l'extrémisme violent.

1.4 Facteurs de vulnérabilité

Le PNUD (2016), identifie les facteurs de vulnérabilité à l'extrémisme violent comme étant des conditions de marginalisation, de désespoir et d'exclusion, en particulier parmi les jeunes. Ces facteurs sont souvent aggravés par la corruption, les violations des droits de l'homme et l'absence de gouvernance efficace.

Selon le Rapport de l'Union européenne sur la radicalisation et l'extrémisme violent (2017), les facteurs de vulnérabilité à l'extrémisme violent incluent des éléments tels que le sentiment de marginalisation sociale, l'absence d'opportunités économiques, les frustrations politiques et le sentiment d'injustice.

1.5 Terrorisme

Le terrorisme, tout comme l'extrémisme violent, ne possède aucune définition universellement acceptée. La résolution 49/60 de l'Assemblée générale des Nations Unies, (1994), mesures visant à éliminer le terrorisme international, décrit le terrorisme comme suit : « actes criminels conçus ou calculés pour provoquer la terreur dans le public ».

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Au Togo, la loi n° 2015-10 du 24 novembre 2015 portant nouveau code pénal du Togo en son article 716, a classifié les infractions de nature terroriste. L'encadré suivant relève le contenu de l'article en question :

Loi n° 2015-10 du 24 novembre 2015 portant nouveau code pénal du Togo : Article 716 Aux fins du présent code, les infractions de nature terroriste comprennent :

1) les infractions relatives à la sécurité de l'aviation civile, de la navigation maritime, du port et des plates-formes fixes ;

2) la prise d'otages et les infractions contre les personnes jouissant d'une protection internationale ;

3) les attentats terroristes à l'explosif et le terrorisme nucléaire qui tendent, par tout moyen, à causer intentionnellement :

a) la mort d'autrui, des blessures graves ou des dommages corporels graves à autrui ; ou

b) de sérieux dommages à un bien public ou privé, notamment un bien public, une installation gouvernementale ou publique, un système de transport public, une infrastructure ou à l'environnement ; ou

c) des dommages aux biens, lieux, installations ou systèmes mentionnés au point b du présent article, qui entraînent ou risquent d'entraîner des pertes économiques considérables, lorsque le comportement incriminé, par sa nature ou son contexte, a pour but d'intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à faire ou à ne pas faire quelque chose.

Constitue une organisation terroriste au sens du présent code, tout groupement ou toute entente de personnes agissant en bande organisée et commettant l'une ou l'autre des infractions de nature terroriste visées au présent titre.

Constituent des infractions relatives au terrorisme le financement du terrorisme et les actes d'appui, de recrutement, de fourniture d'armes et d'incitation au terrorisme.

Source : Nouveau code pénal du Togo

1.6 Prévention de l'extrémisme violent

La prévention de l'extrémisme violent (PEV) s'entend d'une méthode visant les causes profondes de l'extrémisme violent par des techniques non coercitives. Dans le contexte de l'éducation, la PEV pourrait, par exemple, par le biais des écoles, travailler pour répondre aux « facteurs d'incitation » de l'inégalité dans les programmes scolaires, par exemple en développant la confiance et la tolérance entre différents groupes d'enfants et de jeunes et en renforçant la cohésion sociale dans la communauté.

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Selon Smith, Datzberger et McCully (2016),

Du point de vue de la consolidation durable de la paix, il est indispensable, pour prévenir les actes de violence et les formes plus structurelles d'injustices et de conflits violents, d'engager une action dynamique au niveau de la gouvernance, des politiques et du fonctionnement de l'éducation.

Pour Fink et Bhulai (2016)

Les initiatives multilatérales, régionales et nationales de lutte contre l'extrémisme violent et de prévention de l'extrémisme violent qui ont vu le jour comportent souvent des activités liées à la communication stratégique, aux médias, à l'éducation et au maintien de l'ordre dans les communautés, mais adoptent des approches différentes d'un organisme à l'autre.

1.7 La notion de résilience

La résilience désigne habituellement la capacité de l'individu à surmonter les difficultés qui ont une incidence négative sur son bien-être affectif et physique. Dans le contexte de l'extrémisme violent, la « résilience » renvoie à l'aptitude à résister ou à ne pas adhérer aux idées et aux opinions qui décrivent le monde à l'aide de vérités exclusives légitimant la haine et le recours à la violence.

Paragraphe 2 : Revue de littérature

Pour mieux orienter cette étude, la consultation d'un certain nombre de documents a permis de faire une revue thématique qui est à la fois empirique et théorique.

2.1 Les écrits empiriques

Les écrits empiriques concernent les mémoires et thèses de recherche et les documents généraux qui ont facilité la compréhension de cette étude. Notre recherche documentaire nous a permis de faire le point des écrits sur le sujet que nous traitons qui s'articule autour des réflexions suivantes : (i) les moteurs de l'extrémisme violent en Afrique, (ii) les dynamiques de l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest, (iii) les moyens de prévention de l'extrémisme violent, (iv) les facteurs de vulnérabilité à l'extrémisme violent dans la région des savanes au Togo.

Un document d'analyse du Réseau de sensibilisation à la radicalisation, créé par la Commission européenne (2010) , a recensé les « facteurs d'incitation » à l'extrémisme,

2.1.1 Les moteurs de l'extrémisme violent en Afrique

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à savoir « les revendications sociales, politiques et économiques, un sentiment d'injustice et de discrimination, les crises et les drames personnels, la frustration, l'isolement, une fascination pour la violence, la recherche de réponses au sens de la vie, une crise d'identité, l'exclusion sociale, la marginalisation, une déception à l'égard des processus démocratiques [et] la polarisation ». Ce même document d'analyse a recensé les « facteurs d'attraction » de l'extrémisme, à savoir « une quête personnelle, le sentiment d'appartenir à une cause, une idéologie ou un réseau social, le pouvoir et le contrôle, un sentiment de loyauté et d'engagement, un sentiment d'exaltation et d'aventure, une conception idéalisée de l'idéologie et de la cause, [ainsi que] la possibilité d'être un héros [et] de parvenir à une rédemption personnelle ».

Dans le cadre de l'étude intitulé Sur les chemins de l'extrémisme violent en Afrique : Moteurs, Dynamiques et éléments déclencheurs, publié par le PNUD en 2017, des entretiens ont été réalisés avec 718 individus, dont 495 avaient été (ou, dans de rares cas, étaient encore au moment de l'entretien) membres d'une organisation extrémiste qu'ils avaient ralliée de leur plein gré. Les auteurs ont analysé le point de vue des recrues des groupes relevant de cette nébuleuse, notamment sur les bénéfices qu'ils retirent de l'extrémisme violent et sur les facteurs qui le favorisent. Ils ont notamment mis en lumière le fait que la vision du monde des individus concernés et leur attrait pour l'extrémisme violent ont été en partie façonnés par leur lieu de naissance - souvent des zones frontalières ou des régions marginalisées.

Par ailleurs, l'étude met clairement en évidence l'importance des facteurs économiques en tant que moteurs du recrutement. Du fait d'avoir grandi dans un environnement où l'incidence de la pauvreté multidimensionnelle était supérieure à la moyenne nationale et d'avoir connu le chômage et le sous-emploi, les enquêtés qui se sont ralliés aux groupes extrémistes violents ont identifié les « facteurs économiques » comme l'une de leurs principales sources de frustration et de récrimination. Il s'agit là d'une dimension fondamentale de leur vulnérabilité aux discours qui les incitent à canaliser leurs griefs et le désespoir qui en découle dans la cause de l'extrémisme.

Malgré les moteurs de l'extrémisme violent relevés dans les études et rapports cités plus haut, ils ne présentent pas les dynamiques du phénomène par pays dans la sous-région ouest-africaine.

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Les extrémistes cherchent en effet à s'implanter là où le contrat social entre l'État et ses citoyens est distendu ou rompu et où ils peuvent profiter d'une présence étatique défaillante.

2.1.2 Les dynamiques de l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest

Les causes de l'extrémisme violent sont parfois identiques dans certains pays et spécifiques dans d'autres. Le rapport « Si les victimes deviennent bourreaux : Facteurs contribuant à la vulnérabilité et à la résilience à l'extrémisme violent au Sahel central» publié par International Alert (2018), analyse les facteurs qui permettent d'expliquer la vulnérabilité ou alors la résilience des populations face à la montée de l'extrémisme violent. En effet, les régions de Mopti (Mali), du Sahel (Burkina Faso) et de Tillabéri (Niger) sont parmi les plus pauvres du continent.

Une conclusion ressort clairement de l'étude : l'extrémisme violent au Sahel central semble répondre bien davantage à des problématiques locales spécifiques qu'à des logiques globales, et le lien avec le djihadisme international est plus rhétorique que pratique. Au sein d'États fragiles, il est évident que beaucoup de facteurs peuvent influencer le comportement d'une jeunesse démunie et marginalisée face au choix de l'extrémisme violent.

Cependant, cette étude confirme que le facteur le plus décisif est l'expérience (ou la perception) d'abus et d'exactions commis par les autorités gouvernementales. Ceci constitue dès lors le seul véritable clivage entre vulnérabilité et résilience au Sahel central. À l'inverse, elle démontre que l'apaisement des communautés, la reconnaissance sociale du rôle des jeunes hommes et des jeunes femmes et l'atténuation des tensions liées aux rapports sociaux et de genre contribuent à renforcer la résilience des populations.

L'étude « Prévenir l'extrémisme violent au Sénégal », publié en septembre 2021, reflète qu'en vue de s'implanter et/ou de recruter, les groupes extrémistes violents tirent profit de vulnérabilités structurelles.

Selon LA Théroux-Bénoni, W Assanvo et al. (2016),

Les groupes extrémistes exploitent les frustrations nées de la précarité socio-économique des

populations et de la nécessité de protéger des activités génératrices de revenu, surtout dans les zones où l'État est peu présent ou contesté.

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Pour W Assanvo, B Dakono, LA Théroux-Bénoni et I Maïga (2019),

Dans les régions frontalières du Mali, du Burkina et du Niger, les groupes extrémistes violents se sont parfois présentés comme une alternative aux États, dont les performances n'étaient pas à la hauteur des attentes des populations. Les dynamiques conflictuelles, entre les communautés et entre ces dernières et les représentants de l'État, peuvent aussi faire l'objet d'instrumentalisation.

Par ailleurs, lors d'un atelier sous-régional tenu en 2016 au Gorée Institute sur le thème : «Le radicalisme religieux et les menaces sécuritaires en Afrique de l'Ouest : perspectives nationales et régionales», Dr Poussi Sawadogo a noté, pour ce qui est du Burkina Faso, deux types de causes de l'extrémisme violent : les causes internes et les causes externes. Pour les causes internes Dr Sawadogo a mis l'accent sur « la crise sociopolitique et la fragilité sécuritaire et le déficit de la gouvernance politique » qui trouvent leurs origines, entre autres, dans le départ mouvementé de l'ancien Président Blaise Compaoré. En effet, celui-ci avait installé le pays dans une instabilité politique chronique, avec la désorganisation de l'armée et des forces de sécurité. Les autres causes sont liées à des tentatives de coup d'État répétitives, l'absence d'un leadership politique « légitime » à la tête de l'État pour entreprendre des réformes. De même, l'environnement sécuritaire régional n'a pas été étranger avec les attentats dans les pays frontaliers, notamment le Mali, et la crise ivoirienne.

Pour ce qui est de la Côte d'ivoire « on ne peut pas réellement parler de radicalisme religieux, même si ce n'est pas à exclure » selon le professeur Boa Thiémélé Ramsès. Le professeur Thiémélé préfère parler, plutôt, de tentatives de radicalisme religieux se matérialisant par l'implantation progressive d'idéologies exogènes. En effet la crise ivoirienne de 2002 a mis à jour beaucoup de problèmes et d'intolérances qui, selon l'analyste ivoirien, « n'existait pas durant les 33 années de règne du Président Félix Houphouët Boigny dont les divergences ethniques et religieuses. Comme dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest, la pluralisation croissante du religieux interpelle les observateurs de la scène ivoirienne et, selon certains experts, augurent d'une montée du radicalisme religieux. Cette pluralisation se caractérise par l'émergence de nouveaux groupes religieux, la démultiplication de l'offre religieuse à travers les églises de réveil et les courants évangélistes, l'éclatement des dénominations existantes et la fragmentation des acteurs. De ce fait, les signes d'émergence d'une radicalisation multiforme sont visibles dans ce pays même si elles ne sont pas encore très actives. Les risques d'affrontements entre extrémisme musulman et évangélisme conquérant sont bien réels sans que cela attire l'attention des autorités comme de de la communauté internationale.

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Le Centre National d'Étude Stratégiques et de Sécurité-Niger a publié en juin 2018, un rapport intitulé : « Étude approfondie sur les facteurs de radicalisation en milieu rural, urbain, carcéral et universitaire », dans le but de déterminer spécifiquement les facteurs déterminants dans le processus de radicalisation des jeunes. Se basant sur une analyse faite sur cinq régions du Niger, le centre montre que ce sont généralement les mêmes facteurs qui sont récurrent dans l'espace sahélo-sahélien. Le rapport met l'accent sur le fait que le phénomène de radicalisation doit être analysé dans un contexte historique, géographique et socio-économique avec ses facteurs multifactoriels. Il relève comment les États peinent à instaurer des systèmes de gouvernance efficaces. Ce qui se fait ressentir par la population comme un manque de soutien et de protection. Le chômage et le manque de perspective d'emploi des jeunes est ressorti comme le principal facteur de radicalisation tant au village que dans les grandes villes accrues par un manque criarde d'éducation conduisant à la pauvreté et à la frustration.

2.1.3 Les moyens de prévention de l'extrémisme violent

Plusieurs études, évaluations et ateliers ont traité de la prévention de l'extrémisme violent en Afrique à l'instar de l'étude du PNUD (2017) citée plus haut, intitulée « Sur les chemins de l'extrémisme en Afrique : moteurs, dynamiques et éléments déclencheurs ». Les auteurs indiquent que les gouvernements africains doivent réexaminer leurs réponses militaires à la lutte contre l'extrémisme religieux, et s'engager dans l'État de droit et en faveur des droits de l'homme.

En effet, réagir aux crises avec des réponses sécuritaires et répressives, plutôt que les prévenir, peut être contreproductif. La lutte contre le terrorisme a notamment pour effet de gonfler la part de budgets nationaux destinés aux forces de défense et de sécurité, souvent au détriment d'autres secteurs clefs de toute stratégie de prévention comme les secteurs éducatifs et sociaux, mais aussi de réduire l'espace des libertés publiques nécessaire aux dialogues.

L'étude suggère également l'intervention au niveau local, à travers l'appui aux initiatives communautaires axées sur la cohésion sociale, ainsi que l'amplification de la voix des leaders religieux locaux qui prônent la tolérance. Toutes ces initiatives doivent toutefois être pilotées par des acteurs locaux, dignes de confiance.

22

2.1.4 Les facteurs de vulnérabilité à l'extrémisme violent dans la région des

savanes

Penn (2020) dans son article nous montre que les conditions socio-économiques, la pression démographique, les conséquences du dérèglement climatique constituent des déterminants majeurs favorisant l'insécurité dans la région des savanes au Togo. En effet, les GANE exploitent les vulnérabilités des populations pour gagner leur confiance et s'installer au sein des communautés.

Tiem (2020) dans son mémoire de master interpelle sur l'état d'insécurité dans la région des savanes. Partant de la fabrication par des forgerons, de la détention de 1865 armes par des civils entre 2005 et 2008, 735 crimes commis à partir d'une arme à feu, 324 vols à main armée ayant entrainé des morts d'homme et surtout de la prolifération des Armes légères et de petits calibres (ALPC), l'auteur montre comment les grands fleuves sont devenus des canaux de choix pour acheminer les armes et ceux provenant du Bénin et du Ghana pour le Togo, transitent par le fleuve Oti et Mono. Les villes comme Cinkassé et Mango sont devenues un grand carrefour d'armes à feu venant du Burkina Faso, du Bénin et du Ghana dans la région des savanes. L'auteur montre comment les jeunes constituant la main d'oeuvre valide empathisent et par ricochet le développement socioéconomique. L'utilisation de ces armes contribue à la dégénération des conflits locaux et surtout à la montée des tensions. Cependant, l'étude ne fait pas le lien entre la prolifération des ALPC et l'exploitation du phénomène par les GANE.

Paka (2023) dans son mémoire a dressé le lien entre la circulation des ALPC au Togo et son impact sur la sécurité locale pouvant déboucher sur des actes extrémistes. Selon l'auteur, la prolifération des armes légères et de petits calibres amplifie le terrorisme. Une étude publiée par le Small Arms Survey en 2018, estime en effet que « 58 000 armes à feu seraient en possession des civils au Togo, avec une estimation de 0,8 pour 100 personnes ».

Selon Small Arms Survey (2006),

La présence de groupes armés actifs ou latents est faible et le Togo est une route de transit essentielle pour les armes de contrebande en direction des pays comme le Bénin, le Ghana, la Côte d'Ivoire et le Nigéria.

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Selon les données de l'Analyse Commune de Pays (CCA 2021) du Système des Nations au Togo, le développement inégal actuel des régions au Togo creuse le fossé entre les zones littorales (Sud du Togo) captant l'essentiel des dividendes de la forte croissance économique et du succès de modernisation de la grande région de Lomé, sans retombées socio-économiques suffisantes pour le Nord du Togo. Ceci pourrait favoriser le développement des groupes violents faisant allégeance à des groupes terroristes qui pourraient avoir les objectifs d'établir des relais utiles pour des opérations cibles dans les zones côtières (exemple de la Côte d'Ivoire à deux reprises ces dernières années).

Selon le rapport, le pays connaît des épisodes de violence intercommunautaire de faible intensité. L'extrême pauvreté touche près de la moitié (49,1 %) de la population des savanes au Togo et près des deux tiers (65,1%) vivent sous le seuil de pauvreté. De plus, la concentration des chaînes d'approvisionnement pour le trafic en tout genre sont autant de facteurs pour attirer des entités criminelles associées à des groupes djihadistes. La persistance des inégalités (économiques, sociales et genre), les conflits fonciers récurrents, la faible présence des services de l'Etat, les conditions difficiles d'accès aux services sociaux de base, la méfiance relative entre la population et les forces de sécurité, l'importance du chômage des jeunes, le repli sur des valeurs obscurantistes dans l'interprétation des textes religieux, créent un terrain favorable pour que les populations surtout les jeunes soient tentées par des réseaux de trafics en tout genre (y compris les armes légères) et des groupes terroristes qui ont d'autres ambitions et agendas non dévoilés.

Selon le rapport, les facteurs de conflits sous-jacents dans la région des savanes (préfecture de Kpendjal, Tandjouaré, Tone et Oti) peuvent renforcer les facteurs de vulnérabilité de la population vers des formes diverses de radicalisation. Dans ces mêmes zones, les conflits fonciers créent des tensions entre les communautés (Tchokossi et Ganganm) qui ont déjà fait quatre morts le 26 juin 2019 et ce même conflit a refait surface en mai 2020 en attendant le jugement de la Cour d'appel de Kara.

Le rapport établi clairement le lien entre les différents facteurs de vulnérabilité et l'extrémisme violent mais a manqué d'aborder la proximité de la région des savanes du Burkina où les attaques terroristes sont beaucoup fréquentes et dont le débordement a des impacts sur la région des savanes.

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2.2 Cadre théorique de référence

Les écrits théoriques font référence aux théories à travers lesquelles l'on peut cerner le contenu du sujet. Nous avons retenu quatre théories pour essayer de comprendre par analogie les chemins qui mènent à l'extrémisme violent : l'« état d'esprit terroriste » de Randy Borum (2014), le modèle de l'escalier de Fathali M. Moghaddam (2005), le modèle pyramidal, illustré par les travaux de Clark McCauley et Sophia Moskalenko (2008), et le modèle des trois chemins (three pathways) ou 3P de James Khalil (2017).

· L'« état d'esprit terroriste »

Selon le psychologue médicolégal Randy Borum (2011 ; 2014), le processus de préparation mentale à la violence extrémiste est composé de quatre étapes cognitives : (1) identifier une circonstance ou un événement négatif (comme la marginalisation, l'absence de loi et d'ordre, la pauvreté, le chômage ou l'insécurité) ; (2) concevoir la circonstance ou l'événement comme une injustice ; (3) reprocher la circonstance ou l'événement à une personne ou à un groupe spécifique ; et (4) rendre la personne ou le groupe responsable de la création de la situation injuste et en faire une incarnation du mal. Borum met quasi exclusivement l'accent sur des facteurs de répulsion, soit la pauvreté, l'exclusion et le fait d'être négligé ou exclu de la vie politique ou socio-économique, l'insécurité ou toute autre condition peu enviable. Le seul facteur d'attraction pertinent mentionné dans ce cadre est le discours qui présente l'extrémisme violent comme une solution à tous ces problèmes.

· Le modèle de l'escalier

L' « escalier » de Moghaddam (2015) décrit le chemin vers l'extrémisme violent comme un immeuble de cinq étages de moins en moins peuplés à mesure que l'on approche du dernier. Le premier étage est habité par un grand groupe de personnes qui considèrent que « ce que l'on perçoit comme juste est ce qui compte le plus », et que cela compte plus que la vie que l'on mène. Les individus qui peuplent le deuxième étage calquent leur attitude sur la perception qu'ils ont de la possibilité d'améliorer leur situation et de la justice procédurale. Ceux et celles qui tentent activement de « déplacer physiquement l'agression » grimpent l'escalier qui les mène au troisième étage, où ils peuvent s'impliquer « dans la moralité extrémiste des organisations isolées et secrètes dont l'objectif est de changer le monde par

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tous les moyens possibles ». Au quatrième étage, les individus sont membres d'une organisation terroriste qui, au cinquième et dernier étage, se prépare à commettre un attentat terroriste au nom de leur cause.

· Le modèle pyramidal

Dans cette analogie de McCauley et Moskalenko (2008), les extrémistes violents sont représentés comme le sommet d'une pyramide dont la base est constituée par les sympathisants de la cause. Entre la base et le sommet, « les niveaux supérieurs sont caractérisés par un nombre moins important de personnes, mais un degré plus élevé de radicalisation des croyances, des sentiments et des comportements » Ce modèle présente une faiblesse : sa linéarité. Les individus montent et descendent dans la pyramide dans un ordre bien spécifique.

· Le modèle des « 3 P »

Le modèle des « 3 P » de James Khalil (2017) part de l'hypothèse qui veut que les individus qui s'engagent dans l'extrémisme violent ne soient pas tous de « vrais croyants », et qu'ils se situent, à différents moments ou simultanément, à diverses étapes des modèles linéaires précédemment décrits.

Selon ce cadre conceptuel, les « extrémistes », les « partisans de l'extrémisme violent » et les « acteurs de la violence » constituent trois catégories distinctes d'acteurs qui se chevauchent. La première catégorie « perpétue les valeurs idéologiques, politiques ou socioéconomiques «extrêmes», mais elle peut soutenir ou ne pas soutenir les actes violents commis pour atteindre ces idéaux ». La seconde catégorie, un sous-ensemble de la première, rassemble les individus qui soutiennent à la fois les valeurs « extrêmes » et l'usage de violence, mais ne commettent pas eux-mêmes d'actes violents. Enfin, les « acteurs de la violence » sont ceux qui commettent les actes violents au nom de certains objectifs, ou se rendent complices de ces actes. Ils peuvent ou non être de « vrais croyants », et certains sont simplement à la recherche d'argent, d'un statut, d'une aventure, d'un sentiment d'appartenance ou d'une certaine sécurité. Dans la même logique, Khalil affirme que les trois chemins ne sont que rarement linéaires et que les individus peuvent suivre différentes trajectoires pour parvenir à l'extrémisme violent.

(rapports, reportages, journaux, documentaires, films, objets) en rapport avec la thématique de

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CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE, PRESENTATION DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

L'élaboration d'une méthodologie rigoureuse constitue le pilier fondamental de toute recherche scientifique. Dans ce chapitre, nous commencerons par exposer les choix méthodologiques qui sous-tendent notre approche. Nous justifierons ainsi les raisons ayant motivé le recours à telle ou telle méthodologie, en soulignant la pertinence de ces choix vis-à-vis de notre problématique de recherche. De plus, nous expliciterons la démarche suivie pour collecter les données, en mettant en avant les techniques et les outils qui ont été mobilisés dans ce dessein. Par la suite, nous procéderons à la présentation détaillée des résultats obtenus à l'issue de notre étude. Enfin, ce chapitre sera l'occasion de soumettre nos hypothèses à une série de tests rigoureux. Nous confronterons les conjectures formulées au début de notre recherche aux données réelles, dans le but de vérifier leur validité et de confirmer, le cas échéant, leur pertinence dans le contexte spécifique de notre étude.

SECTION I : APPROCHE METHODOLOGIQUE

La section dédiée à l'approche méthodologique constitue le socle sur lequel s'érige tout l'édifice de notre recherche. C'est en effet à travers cette phase cruciale que nous avons établi les fondements et les contours de notre enquête. Dans ce premier volet, nous exposerons avec précision les choix méthodologiques qui ont guidé notre démarche. Chaque décision, chaque outil et chaque méthode ont été scrupuleusement pensés et sélectionnés en fonction de leur pertinence vis-à-vis de l'objectif de notre recherche. Nous mettrons en lumière la raison d'être de ces choix, mettant en relief leur adéquation avec la problématique étudiée. Par ailleurs, nous détaillerons la procédure de collecte des données, soulignant les stratégies mises en place pour garantir la fiabilité et la validité des informations recueillies.

Paragraphe 1 : Considérations méthodologiques

Les considérations méthodologiques sont fondées sur la recherche documentaire, la recherche quantitative et la recherche qualitative.

1.1 Recherche documentaire

La recherche documentaire a consisté à recenser tout élément matériel ou immatériel

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l'extrémisme violent et qui, de ce fait, constitue directement ou indirectement des sources d'informations sur le phénomène. Les bibliothèques de l'IRES-RDEC et de WANEP-Togo ont servi de sources de recherche documentaire. Ce qui a permis de circonscrire les hypothèses à travers l'identification des variables jusqu'aux indicateurs de la recherche. L'internet a constitué un outil fondamental pour cette phase. Il nous a permis de compléter notre recherche documentaire en nous permettant d'avoir accès à des rapports, articles et livres afin d'avoir des éléments nécessaires pour notre recherche.

1.2 La recherche quantitative

La collecte de données quantitatives a permis d'avoir des données chiffrées sur chaque objectif de l'étude et sur les indicateurs à renseigner. Dans cette partie nous allons traiter les points suivants : la population d'enquête, l'échantillonnage, les instruments de collecte de données, le pré-test et l'administration.

1.2.1 La population d'enquête

Elle est constituée en général des populations de la région des savanes et en particulier celles frontalières, mais aussi les populations du centre de la région. La population concernée est composée d'hommes, de femmes, des jeunes, des membres des groupements et associations, des autorités et leaders communautaires, les chefs traditionnels, les organisations non gouvernementales et les organisations internationales présentes dans la région et travaillant sur la thématique de l'extrémisme violent, les structures de prévention des conflits présentes dans la région, les membres des Comités locaux de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent (CLPLEV), etc.

1.2.2 Echantillonnage

La notion d'échantillonnage renvoie à l'utilisation des techniques spécifiques pour prélever une portion d'une population mère sur laquelle porte une étude. Pour notre recherche, la population cible est celle de la région des savanes. Il est impossible de faire une étude exhaustive prenant en compte la totalité de notre population cible pour cause de manque de temps nécessaire ainsi que de moyens matériels. De ce fait, l'étude porte sur un échantillon prélevé sur la population cible de 1.143.520 hbts. La technique de l'échantillonnage aléatoire stratifié est privilégiée. Les strates retenues sont :

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· Préfectures

· Communes

· Cantons

La taille de l'échantillon (n) est déterminée par la formule suivante :

· =taille de la population entière ;

· n=échantillon de la population entière;

· = taille de l'échantillon de chaque strate ;

· = taille de la population de la strate ;

· La taille de l'échantillon de chaque strate est proportionnelle à la taille de la

population de la strate.

Tableau n°1 : Tableau de répartition par canton

Préfecture

Commune

Effectif

Echant strate

CINKASSÉ

CINKASSÉ 1

75 992

20

TONE

TONE 1

211 743

57

OTI

OTI 1

54 479

15

OTI-SUD

OTI-SUD 1

106 052

29

Total

448 266

 

Taux

0,00027

Échantillon Total

121

 

Source : Distribution spatiale de la population, Année 2022, INSEED - Togo Le taux de sondage : T = (27/100000) = 0.00027

Nh

= 448 266 n= T*B n = 0,00027* 448 266 n=121 individus

 

1.2.3 Instruments de collectes de données

Les instruments de collecte de données qui nous ont permis d'aller sur le terrain sont au nombre de trois à savoir une (01) grille d'observation, un (01) guide d'entretien et un (01) questionnaire.

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1.2.3.1 La grille d'observation

Cette technique nous a donné l'opportunité de constater de visu et de disposer les informations réelles sur place dans la région concernant les facteurs de vulnérabilités.

1.2.3.2 Le questionnaire

Le questionnaire est un outil de l'approche quantitative. Afin de recueillir les opinions et appréciations des uns et des autres et de faire une analyse réelle des facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes et le lien entre ces facteurs et l'expansion de l'extrémisme violent, un questionnaire comportant quatre sections a été soumis à la cible. Les questions sont formulées en fonction des objectifs de la recherche. Le questionnaire comprend : les questions fermées, les questions ouvertes, et celles à choix multiples. Le questionnaire est en annexe du document.

1.2.3.3 Le guide d'entretien

En vue de mettre en oeuvre les différentes interviews avec les personnes ressources identifiées, nous avons élaboré un guide d'entretien. C'est un outil de communication souple, interactif qui favorise les relances et la bonne écoute. Le choix de cet outil se justifie par le fait qu'il permet d'être en contact avec l'enquêté en vue d'obtenir des réponses plus élaborées et des précisions que le questionnaire n'aura pas fournies.

1.2.4 Le traitement des données

Afin d'analyser les données collectées, nous avons utilisé des outils tels que les logiciel Word, Excel ou encore SPSS.

1.2.5 Pré-test et administration

En vue de tester la pertinence et la cohérence du questionnaire, une phase pilote a été organisée. Le test a porté sur un échantillon de sept (07) personnes (1 staff d'une organisation internationale, 2 responsables de projets de lutte contre l'extrémisme violent, 2 jeunes et 2 femmes choisis de façon aléatoire dans les 4 préfectures ciblées pour la collecte de données). Ce pré-test a permis de corriger la formulation de certaines questions, mais aussi de revoir la manière de les administrer. Pour des raisons sécuritaires, certains entretiens ont été faits par voie téléphonique.

30

1.3 La recherche qualitative

La collecte de données qualitatives a permis quant à elle de faire une analyse profonde et soutenue de ces données chiffrées, et les tendances pour ainsi établir une situation de référence de notre recherche.

1.3.1 Entretiens individuels

L'entretien individuel approfondi joue un rôle fondamental dans la recherche des données qualitatives en sciences sociales. Il permet au chercheur de recueillir auprès des enquêtés, des réponses plus profondes relevant de la psychologie, des attitudes et de la perception en vue de compléter les informations recueillies à l'aide du guide d'entretien. Ces entretiens ont pris la forme d'une conversation, au sens de Olivier de Sardan (2008). Les personnes ressources comme personnel des organisations non gouvernementales (WANEP-Togo, Plan Togo), les organisations internationales, les chefs traditionnels, les membres du CIPLEV sont ciblés pour répondre aux questions de l'enquête.

Nous avons eu au total douze (12) personnes ressources soumises au guide d'entretien dont (04) personnes des organisations internationales, cinq (05) personnes des organisations de la société civile (OSC), un (01) agent communautaire, un (01) représentant de la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes légères et de petits calibres (CNLPAL), un (01) du Comité préfectoral de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent (CPPLEV).

Dans l'ensemble, les outils ont été judicieusement administrés sur le terrain grâce à la disponibilité de nos enquêtés qui ont manifesté un intérêt certain pour l'actualité de notre sujet de recherche. A l'issue de la phase de collecte de données ont suivi dans un premier temps, le dépouillement et le traitement des réponses aux questionnaires manuellement. En second lieu, les informations recueillies des entretiens ont été résumées et pris en compte.

1.3.2 Organisation des focus group

En vue de recueillir des informations approfondies et des points de vue de la population sur les facteurs de vulnérabilité et l'impact de l'extrémisme violent sur leur vie quotidienne, des focus group ont été organisés à travers des discussions ouvertes et interactives. La démarche adoptée consistait à poser des questions tout en encourageant les participants à partager leur

31

opinion sur le phénomène de manière ouverte et approfondie. Ces focus group ont permis d'obtenir des informations très précieuses qui ont été exploitées lors de l'analyse des résultats.

Paragraphe 2 : Difficultés rencontrées

Dans le cadre de la réalisation de cette étude, plusieurs difficultés ont été rencontrées parmi lesquelles nous pouvons citer :

· La méfiance des populations : au regard de la sensibilité de la thématique et des restrictions données par les autorités, une partie de la population se méfie dès qu'on les aborde avec le sujet.

· Difficultés d'accès à certaines zones et à quelques acteurs : pour des raisons de sécurité liées à la récurrence des attaques et à la probabilité que des extrémistes soient infiltrés dans la population, il nous a été déconseillé d'aller dans certaines zones pour l'enquête. Par ailleurs, nous avons eu des difficultés à obtenir certains rendez-vous auprès des acteurs pour échanger sur le sujet.

Malgré les difficultés rencontrées, nous avons développées des stratégies pour recueillir les données nécessaires pour notre étude. A partir de la lettre de recommandation délivrée par l'institut qui autorise la recherche, nous avons pu avoir certaines facilités. Par ailleurs, nous nous sommes entre autres basées sur les autorités locales et les organisations de la société civile présentes dans la région pour approcher les populations. Nous avons également utilisé le digital pour échanger avec certaines personnes ressources

SECTION II : PRÉSENTATION, ANALYSE DES RÉSULTATS ET VERIFICATION

DES HYPOTHESES

Dans ce chapitre nous présentons les résultats de l'enquête puis, nous les confronterons aux hypothèses que nous avions formulées pour leur confirmation ou infirmation.

Paragraphe 1 : Présentation et analyse des résultats

Ce paragraphe présente et analyse les éléments liés à la réalisation de l'enquête de terrain.

32

1.1 De l'identification des enquêtés

Tableau n° 2 : Répartition des enquêtés selon le sexe

Sexe Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Masculin 66

54.55

54.55

54.55

Féminin 55

45.45

45.45

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

L'analyse des données relève que 54,55% des enquêtés sont des hommes et 45,45% sont des femmes.

Tableau n°3 : Répartition des enquêtés selon l'âge

Age Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

24 - 29ans 30

24.80

24.80

24.80

30 - 35ans 26

21.49

21.49

46.29

36 - 41ans 23

19.01

19.01

65.30

42 - 47ans 16

13.22

13.22

78.52

18 - 23ans 13

10.74

10.74

89.06

53ans et plus 9

7.44

7.44

96.70

48 - 53ans 4

3.30

3.30

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

Les données de ce tableau révèlent que 24,80% des enquêtés ont un âge compris entre 24 et 29 ans ; 21,49% des enquêtés ont un âge compris entre 30 et 35 ans ; 19,01% ont un âge compris entre 36 et 41 ans. Par ailleurs, 13,22% des enquêtés ont un âge compris entre 42 et 47 ans ; 10,74% ont un âge compris entre 18 et 23 ans, 7,44% ont entre 53 ans et plus et 3,30% des enquêtés ont un âge compris entre 48 et 53 ans.

33

Graphe n° 1 : Répartition des enquêtés selon l'âge

Age des enquêtés

30

25

20

15

10

5

0

1

24 - 29ans 30 - 35ans 36 - 41ans 42 - 47ans 18 - 23ans 53ans et plus 48 - 53ans

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

Tableau n° 4 : Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

Niveau d'instruction Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Non instruit 37

30.57

30.57

30.57

Primaire 26

21.49

21.49

52.06

Collège 21

17.36

17.36

69.42

Lycée 20

16.53

16.53

85.95

Université 17

14.05

14.05

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

Les données de ce tableau nous montrent que 30,57% des enquêtés sont non instruits, 21,49% ont un niveau primaire, 17,36% ont le niveau collège, 16,53% ont le niveau lycée et 14,05% ont le niveau universitaire. L'analyse de ces données révèle que la scolarisation constitue un défi dans la région des savanes.

34

Tableau n°5 : Répartition des enquêtés selon l'ethnie d'origine

Ethnie Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Yanga

1 0.83 0.83 0.83

More

1 0.83 0.83 1.66

Ewe

2 1.66 1.66 3.32

Peul

2 1.66 1.66 4.98

Mampoursi

2

1.66

1.66

6.64

Bissa

2

1.66

1.66

8.30

Kabyè

2

1.66

1.66

9.96

Kotokoli/Tem

4

3.32

3.32

13.28

Mossi

8

6.61

6.61

19.89

Gangam

14

11.57

11.57

31.46

Tchokossi

20

16.53

16.53

47.99

Moba/Gourma

63

52.01

52.01

100.00

Total

121

100.00

100.00

 

Source : Mandela DJAHO,

juillet 2023

 

L'analyse des données du tableau montre une diversité d'ethnies parmi les enquêtés. En effet, 52,01% des enquêtés sont des Moba/Gourma, 16,53% sont Tchokossi, 11,57% sont Gangam, 6,61% sont Mossi, 3,32% sont Kotokoli/Tem, 1,66% sont Kabyè. Par ailleurs, 1,66% des enquêtés sont Bissa, 1,66% sont Mampoursi, 1,66% sont peuls, 1,66% sont éwé, 0,83% d'origine More et 0,83% d'origine Yanga.

La région des savanes regorge effectivement d'une diversité d'ethnies réparties dans toute la région et dont la cohabitation est souvent source de tension au sein des communautés ; ce qui fragilise la cohésion sociale et source de vulnérabilité au sein de la région. En effet, dans son article intitulé "Dynamique et enjeux de la diversité ethnique au Togo : cas de la région des savanes" (paru dans la revue Politique Africaine en 2015), Yaovi Akakpo explore les différentes composantes ethniques de la région des savanes au Togo et met en lumière les tensions et les enjeux socio-politiques qui peuvent découler de cette diversité.

35

Tableau n°6 : Répartition des enquêtés selon la croyance réligieuse

Religion Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Chrétienne

64

52.89

52.89 52.89

Musulmane

52

42.98

42.98 95.87

Animiste

5

4.13

4.13 100.00

Total

121

100.00

100.00

Source : Mandela DJAHO,

juillet 2023

 
 
 

L'analyse des résultats de la collecte des données nous montre que 52,89% des enquêtés sont des chrétiens, 42,98% sont des musulmans et 4,13% sont des animistes.

Tableau n°7 : Répartition des enquêtés selon la profession

Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Agriculteur

28

23.14

23.14

23.41

Commerçant

25

20.66

20.66

43.80

Chômeur

22

18.18

18.18

61.98

Artisan

11

9.09

9.09

71.07

Entrepreneur

9

7.44

7.44

78.51

Fonctionnaire

9

7.44

7.44

85.95

Chauffeur

7

5.78

5.78

91.73

Réligieux

4

3.31

3.31

95.04

Elève

3

2.48

2.48

97.52

Etudiant

3

2.48

2.48

100.00

Total

121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

L'analyse de ce tableau révèle une diversité de profils parmi les enquêtés. En effet, 23,14% des enquêtés sont des agriculteurs, 20,66% sont des commerçants, 18,18% sont des chômeurs. Par ailleurs, 9,09% des enquêtés sont des artisans, 7,44% sont des entrepreneurs, 7,44% sont des fonctionnaires, 5,78% sont chauffeurs, 3,31% sont des religieux, 2,48% sont des élèves, 2,48% sont des étudiants.

36

Tableau n°8 : Répartition des enquêtés selon le revenu mensuel

Revenu mensuel Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

16000-30000

44

36.36

36.36

36.36

Moins de 15000

34

28.10

28.10

64.46

31000-45000

21

17.36

17.36

82.82

46000-60000

12

9.92

9.92

91.74

Pus de 60000

10

8.26

8.26

100.00

Total

121

100.00

100.00

 

Source : Mandela DJAHO,

juillet 2023

 
 
 
 

L'analyse du tableau montre que 36,36% des enquêtés ont un revenu mensuel entre 1600036000, 28,10% ont moins de 15000, 17,36% ont un revenu entre 31000-45000, 9,92% des enquêtés ont un revenu mensuel entre 46000-60000 et 8,26% gagnent plus de 60000 comme revenu mensuel.

Graphe n°2 : Répartition des enquêtés selon leur revenu mensuel

Revenu mensuel des enquêtés

 
 
 

40

 

35

 

30

 

25

 

20

 

15

 

10

 

5

0

 
 

16000-30000 Moins de 15000 31000-45000 46000-60000 Pus de 60000

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

37

1.2 De la connaissance du phénomène de l'extrémisme violent

Tableau n°9 : Répartition des enquêtés selon le fait qu'ils ont une fois entendu parler de

l'extrémisme violent

Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Oui

121 100.00

100.00 100.00

Non

0 0.00

0.00 100.00

Total

121 100.00

100.00

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

 
 
 

L'analyse des résultats de ce tableau montre que 100% des enquêtés ont déjà entendu parler de l'extrémisme violent. Ceci témoigne de l'ampleur du phénomène dans la région des savanes. Le Secrétaire d'un Chef canton nous a confié : « L'attaque de waldjoa, s'est produit dans le marché. Les groupes extrémistes ont attaqué des gens dans le marché, faisant près de 7 morts, des motos ont été incendiés et des cases brulées. Ce jour-là, c'était la panique ici chez nous. Les gens avaient peur. On n'a pas dormi le jour là »2.

Tableau n°10 : Répartition des enquêtés selon la connaissance de l'identité des GANE

Identité des GANE Effectif

Pourcentage

 

Pourcentage valide

Pourcentage
cumulé

 
 
 
 

Des peuls

42

34.71

34.71

34.71

Des étrangers 37

30.58

30.58

65.29

(Burkinabé, Maliens)

 
 
 

Des femmes/jeunes 24

désoeuvrées

19.83

19.83

85.12

Des togolais

18

14.88

14.88

100.00

Total

121

100.00

100.00

 
 
 
 
 
 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

Concernant l'identité des GANE les avis sont divergents selon les enquêtés. En effet, 34,71% des enquêtés pensent qu'il s'agit des peulhs et 30,58% ont évoqués des étrangers (Burkinabé, Maliens...). Par ailleurs, 19,83% des enquêtés ont parlé de femmes et jeunes désoeuvrées et 14,88% pensent qu'il s'agit des Togolais. Ces résultats nous montrent qu'une bonne partie des enquêtés estiment que les GANE sont composés d'étrangers qui arrivent sur le territoire togolais.

2 Entretien anonyme : le 25 juillet 2023

38

Graphe n° 3 : Répartition des enquêtés selon la connaissance de l'identité des GANE

Des peuls Des étrangers (Burkinabé, Maliens)

Des femmes/jeunes désoeuvrées Des togolais

Identité des GANE

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

Tableau n°11 : Répartition des enquêtés selon la connaissance des conséquences des attaques

des GANE dans leur région

Conséquences des

attaques des GANE Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Pertes en vies humaines 47

38.84

38.84

38.84

Blessés 28

23.14

23.14

61.98

Déplacement des 23

populations

19.10

19.10

80.99

Conséquences sociales 15

(vol, viol, délinquance...)

12.40

12.40

93.39

Pertes matérielles

8

6.61

6.61

100.00

Total

121

100.00

100.00

 
 
 
 
 
 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

En ce qui concerne les conséquences des attaques des GANE, 39% des enquêtés ont évoqué des pertes en vie humaines, 23% ont parlé de blessés et 19% des enquêtés ont fait cas de déplacement des populations. Par ailleurs, 12% des enquêtés ont évoqué des conséquences sociales (vol, les viols, la délinquance) et 7% ont parlé des pertes matérielles. Un commerçant de céréales a confié : « L'année passée les groupes extrémistes ont intercepté

39

un de nos camions rempli de Soja, environs 60 tonnes. A ce jour le camion est toujours avec eux. Nous on ne sait pas s'ils ont vendu le Soja, ainsi que le camion ou pas »3.

Depuis août 2022, le gouvernement et l'armée ne communiquent plus sur la situation sécuritaire dans le nord du pays. Mais dans une allocution télévisée donnée à l'occasion du 63e anniversaire de l'indépendance du Togo, le 28 avril 2023, le Président de la République a déclaré qu'environ 100 civils et 40 militaires avaient été tués depuis les premières attaques djihadistes, fin 2021. L'Agence Nationale de la Protection Civile (ANPC), au 29 juillet 2022, décompte 3028 personnes déplacées internes dont 812 femmes (129 femmes allaitantes, 31 femmes enceintes). A la date du 3 mars 2023, le nombre de demandeurs d'asile Burkinabè au Togo s'élève à 20000, tandis qu'on dénombre plus de 52000 réfugiés et déplacés internes dans la région des savanes, selon les chiffres publiés par l'ANPC. Au Bénin, on dénombre le nombre de demandeurs d'asile est estimé à environ 1200 Burkinabè et 1411 Togolais, selon l'ANPC du Bénin. En plus de cela, au regard des données des Personnes déplacés internes (PDI) et des demandeurs d'asile, les femmes se retrouvent dans un schéma de vulnérabilité prononcée.

Graphe n°4 : Répartition des enquêtés selon la connaissance des conséquences des attaques des GANE dans leur région

40

50

30

20

10

0

Conséquences des attaques des GANE

Pertes en vies humaines

Blessés

Déplacement des populations

Conséquences sociales (vol, viol, délinquance...)

Pertes matérielles

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

3 Entretien anonyme : dapaong, le 20 juillet 2023

40

Tableau n°12 : Répartition des enquêtés selon l'appréhension du niveau de la menace actuelle de l'extrémisme violent dans la région des savanes

Niveau de la menace

actuelle Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Elevé 59

48.76

48.76

48.76

Très élevé 55

45.45

45.45

94.21

Faible 7

5.79

5.79

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

L'analyse de ce tableau révèle que 49% des enquêtés estiment que la menace actuelle est élevée et 45% pensent que le niveau est très élevé, alors que 6% des enquêtés supposent que la menace est faible.

1.3 De l'évaluation des facteurs de vulnérabilité et lien avec l'extrémisme violent

Tableau n°13 : Répartition des enquêtés selon l'existence de vulnérabilités dans la région des savanes

Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Oui 121

100.00

100.00

100.00

Non 0

0.00

0.00

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

L'analyse des données de ce tableau montre que 100% des enquêtés affirment que la région des savanes fait face à des vulnérabilités. Ces données montrent que les populations ont conscience qu'ils vivent dans une situation de vulnérabilité par rapport aux autres régions.

41

Tableau n°14 : Répartition des enquêtés selon la connaissance des facteurs de vulnérabilité auxquels fait face la population dans la région des savanes

Facteurs de vulnérabilité Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Fort taux de pauvreté

26 21.49 21.49 40.49

Défis d'accès aux soins de santé

23

19.01

19.01

57.85

Défis d'accès à l'éducation

21 17.36 17.36 57.85

Chômage

21 17.36 17.36 75.21

Changement climatique

20 16.53 16.53 91.74

Autres (Insécurité

alimentaire, Toxicomanie et l'usage des drogues chez les jeunes, manque d'activités économiques)

10

8.26

8.26

100.00

Total

121

100.00

100.00

 

Source : Mandela DJAHO, juillet

2023

 

Au regard des résultats de ce tableau, il ressort que la région des savanes est confrontée à diverses types de facteurs de vulnérabilité. En effet, 21,49% des enquêtés estiment qu'il existe un fort taux de pauvreté dans région. Par ailleurs, 19,01% des enquêtés ont évoqués des défis d'accès aux soins de santé alors que 17,36% ont fait cas des défis d'accès à l'éducation. 17,36% des enquêtés ont également évoqué le chômage des jeunes comme défis et 16,53% ont parlé du changement climatique. Enfin, 8,26% des enquêtés ont évoqué d'autres défis comme le manque d'activités économiques, la toxicomanie et l'usage des drogues chez les jeunes ou encore l'insécurité alimentaire).

Selon l'Analyse Commune de Pays des Nations Unies (CCA UN 2021), l'extrême pauvreté touche près de la moitié (49,1 %, incidence de la pauvreté monétaire) de la population des savanes au Togo et près des deux tiers (65,1%) vivent sous le seuil de pauvreté. Une femme a confié : « Nous avons souvent une insuffisance du personnel de santé et un manque de certains produits pharmaceutiques ; souvent il faut aller à Dapaong »4. Une autre femme a confié : « Pour nous les adultes, ont se soigne comme on peut, souvent avec la médécine

4 Entretien anonyme : sanfatoute, le 23 juillet 2023

5 Idem

42

traditionnelle. Mais pour les enfants, c'est un souci pour nous. On n'a pas de pédiatrie ici. Il faut aller à Korbonkou ou à Dapaong pour ça »5.

La répartition géo spatiale des sinistrés selon les aléas en 2018 (ANPC) a permis d'identifier 1322 sinistrés dans le Kpendjal dans la région de savanes. L'évaluation des situations d'urgence 2021 de l'ANPC montre que 7 ha de superficie cultivée dans la région des savanes ont été ravagés par les inondations et 106,5 ha ont été touchées par les pluie diluviennes.

Graphe n°5 : Répartition des enquêtés selon la connaissance des facteurs de vulnérabilité auxquels fait face la population dans la région des savanes

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

Tableau n°15 : Répartition des enquêtés par rapport à l'exploitation des vulnérabilités par les

GANE

Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Oui

121

100.00

100.00

100.00

Non

0

0.00

0.00

100.00

Total

121

100.00

100.00

 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

 
 
 

Dans un contexte d'insécurité liée à l'extrémisme violent, les femmes font face à des défis spécifiques et souvent complexes. Elles sont touchées de manière disproportionnée par les

43

Les données de ce tableau montrent que 100% des enquêtés estiment que les GANE peuvent exploiter les vulnérabilités. Ces données nous montrent qu'il existe un lien entre les facteurs de vulnérabilité et l'expansion de l'extrémisme violent.

Les facteurs de vulnérabilité susmentionnés constituent ainsi des portes d'entrées et de persistance des actes terroristes. Les facteurs de vulnérabilité jouent en effet un rôle clé dans l'expansion de l'extrémisme violent, car ils créent un terreau propice au recrutement, à la radicalisation et à la propagation des idéologies extrémistes. Les groupes extrémistes exploitent ces facteurs pour attirer de nouveaux membres et consolider leur base de soutien.

Tableau n°16 : Répartition des enquêtés par rapport aux défis spécifiques auxquels les femmes et les filles font face dans leur localité

Défis spécifiques aux femmes

Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Mariage précoce

31

25.62

25.62

25.62

Défis d'accès aux ressources

24

19.83

19.83

45.45

Défis d'accès à l'éducation

23

19.01

19.01

64.46

Violences basées sur le Genre

19

15.70

15.70

80.17

Grossesse précoce en milieu 13

scolaire

10.74

10.74

90.91

Décès pendant 11

l'accouchement

9.09

9.09

100.00

Total

121

100.00

100.00

 
 
 
 
 
 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

L'analyse des données de ce tableau montre que les femmes et les filles font face à plusieurs défis spécifiques à elles dans la région des savanes. En effet, 25,62% des enquêtés ont identifié le mariage précoce comme défi spécifique majeur aux filles dans la région des savanes, 19,83% des enquêtés ont évoqués les difficultés d'accès aux ressources et 19,01% d'entre eux ont fait cas des défis d'accès à l'éducation. Par ailleurs, 15,70% des enquêtés ont abordé les violences basées sur le genre, 10,74% ont fait cas de grossesse précoce en milieu scolaire et 9,09% ont évoqué le décès pendant l'accouchement.

44

conséquences de la violence extrémiste. Une femme agricultrice interrogée a confié : « La terre que j'exploite ne m'appartient pas. Nous avons du mal à avoir des terres cultivables en tant que femme, alors qu'il y a plus de femmes qui cultivent la terre dans notre localité. Ça a toujours été ainsi. C'est notre culture qui est ainsi et nous le respectons. Parfois lorsque les femmes deviennent veuves, elles perdent le droit de propriété des parcelles cultivables après le décès de leurs maries »6. Une autre femme interviewée nous a confié : « Plusieurs cas de femmes battus existent effectivement dans notre localité. Nous subissons des violences de la part de nos maris. Il peut s'agir des insultes, de la privation d'argent ou même des viols. »

Graphe n°6 : Répartition des enquêtés par rapport aux défis spécifiques auxquels les femmes et les filles font face dans leur localité

Mariage précoce Défis d'accès aux ressources

Défis d'accès à l'éducation Violences basées sur le Genre

Grossesse précoce en milieu scolaire Décès pendant l'accouchement

Défis spécifiques aux femmes

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

Tableau n°17 : Répartition des enquêtés par rapport à l'exploitation des vulnérabilités

Exploitation des

vulnérabilités Effectif

Pourcentage

 

Pourcentage valide

Pourcentage
cumulé

 
 
 
 

Oui

104

85.95

85.95

85.95

 

Non

17

14.05

14.05

100.00

 
 

Total

121

100.00

100.00

 
 
 
 
 
 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

6 Entretien anonyme : cinkassé, le 19 juillet 2023

45

L'analyse des données de ce tableau nous montre que 85,95% des enquêtés estiment que les GANE peuvent exploités les défis spécifiques aux femmes alors que 14,05% estiment que ces défis ne peuvent pas être exploités. Les femmes sont souvent exposées à des niveaux accrus de violences basées sur le genre dans les zones touchées par l'extrémisme violent. Les groupes extrémistes peuvent imposer des normes et des lois discriminatoires à l'encontre des femmes, entraînant des abus physiques, sexuels et psychologiques. Les femmes peuvent être victimes de mariages forcés, de violences domestiques, d'esclavage sexuel et d'autres formes de violence. Pour éviter de subir ces pressions et avoir une vie meilleure, les femmes peuvent décider de ralier les GANE. Un chauffeur a confié ceci : « Nous prenons plusieurs femmes de Dapaong vers le Burkina Faso. Ces femmes sont des commerçantes et elles passent plusieurs jours de l'autre côté de la frontière. Moi je suis sûr que des propositions sont faites à ces femmes. Les extrémistes leur promettent des mariages, de l'argent bref une vie meilleure. Les femmes sont facilement manipulables »7.

Tableau n°18 : Répartition des enquêtés par rapport aux répercussions des défis sur les populations

Répercussions des défis Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Frustrations des populations

42 34.71 34.71 34.71

Impression d'être laisser pour compte par rapport aux autres régions

31

25.62

25.62

60.33

Problèmes

sécuritaire/banditisme

28

23.14

23.14

83.47

Déplacement des populations

20

16.53

16.53

100.00

Total

121

100.00

100.00

 

Source : Mandela DJAHO, juillet

2023

 

Les défis d'une population dans un contexte d'insécurité liée à l'extrémisme violent peuvent entraîner une série de répercussions complexes sur une population. En effet, sur la question des répercussions des défis sur les populations, l'analyse de ce tableau nous montre que 34,71% des enquêtés estiment que les défis entraînent la frustration des populations, 25,62% pensent que la population à l'impression d'être laissée pour compte par rapport aux autres régions. Par ailleurs, 23,14% des enquêtés ont évoqués des problèmes sécuritaires dans la région, 16,53% ont fait cas des déplacements des populations.

7 Entretien anonyme : dapaong, le 20 juillet 2023

8 Entretien anonyme : namaré, le 17 juillet 2023

46

L'insécurité grandissante dans certaines zones entraine effectivement des déplacements de populations vers des zones plus paisibles. Cette situation entraine la fragilisation de la cohésion sociale liées aux rivalités pour l'exploitation des ressources naturelles entre populations autochtones et les déplacés.

Un jeune agriculteur nous a confié : « On dirait que nous ne sommes pas des Togolais. Le Gouvernement nous a oublié ici par rapport aux autres régions. Franchement les autres régions sont mieux que nous. Nous notre préoccupation est à deux niveaux. La recherche de la sécurité et la paix ; et de quoi vivre ou se nourrir. Les autres régions sont en paix. Les gens au sud par exemple sont mieux que nous. Ils vivent dans la paix et la sécurité. On a parfois envie de rejoindre le Bénin pour voir si c'est mieux là-bas. Plusieurs de nos amis ont déjà quitté pour la Côte d'Ivoire. Quand ils reviennent on sent que leur vie a changé et ça nous énerve. Même quand les gens vont à Lomé, ils nous disent que c'est mieux là-bas et nous avons envie d'aller aussi »8. On note clairement un sentiment d'abandon ou de laisser pour compte dans les propos de certains enquêtés. Même s'ils reconnaissent que des alternatives existent, ils auraient souhaité bénéficier directement des solutions. La population se retrouve dans une situation de résilience alliant pauvreté et insécurité.

Graphe n°7 : Répartition des enquêtés par rapport aux répercussions des défis sur les populations

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

47

Tableau n°19 : Répartition des enquêtés selon le fait que des individus au sein de la

population ont rejoint les GANE

Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Oui

108 89.26

89.26 89.26

Non

13 10.74

10.74 100.00

Total

121 100.00

100.00

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

 
 
 

Les données de ce tableau nous montrent que 89,26% des enquêtés estiment que des individus au sein de la population ont rejoint les GANE et 10,74% pensent le contraire.

Un commerçant nous a confié : « Nous avons eu des échos comme quoi des gens ont déjà été arrêté par les militaires par ce qu'ils sont soupçonnés de contribuer aux activités terroristes. Vous-même quand vous voyez les attaques, vous pouvez comprendre qu'il y a des gens parmi nous qui donnent des informations à ces gens là. Comment ils savent quand poser les mines pour qu'ils ne soient pas attrapés ou bien comment ils savent que les militaires passent par ici ou par-là ? C'est clair qu'il y a des gens qui les aident et en retour on leur donne de l'argent, on leur promet des choses »9.

Tableau n°20 : Répartition des enquêtés selon les types de conflits dans la région des savanes

Types de conflits

Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Conflits de transhumance

42

34.71

34.71

34.71

Conflits de chefferie

29

23.97

23.97

58.68

Conflits fonciers

17

14.05

14.05

72.73

Conflits culturels

19

15.70

15.70

88.43

Conflits politiques

14

11.57

11.57

100.00

Total

121

100.00

100.00

 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

 
 
 
 
 

L'analyse de ce graphe montre que 34,71% des enquêtés ont fait cas des conflits de transhumance, 23,97% ont évoqué des conflits de chefferie, 14,05% ont parlé de conflits

9 Entretien anonyme : sam-naba, le 20 juillet 2023

48

fonciers. Par ailleurs, 15,70% des enquêtés ont évoqué des conflits culturels et 11,57% ont parlé des conflits politiques.

La région des savanes est effectivement sujette à des conflits intercommunautaires. Selon le Plan national d'urgence (2021), de 2013 à 2019, 30.107 personnes ont été déplacées par ces conflits. Ces conflits communautaires ont été particulièrement aigus en 2019 avec 17.596 déplacés.

À partir du moment où deux ou plusieurs entités cohabitent, elles peuvent avoir des points de vue divergents, ce qui est déjà un premier pas vers le conflit qui peut avoir plusieurs dimensions variant de simples échanges verbaux à la violence physique (KAMISSOKO S., 2008). C'est justement le cas de figure qu'on observe entre les paysans (autochtones) et les éleveurs peulhs dans la région des savanes. La liste des causes des déchirures qui surviennent entre agriculteurs et éléveurs dans la région est longue : pistes de bétail occupées par les champs, berges de cours d'eau inaccessibles aux animaux pour cause d'exploitation à but de production maraichères, animaux abattus, etc.

Selon Koudzo sokemawu (2014),

Chez les paysans Moba, Gourma ou Tchokossi (groupes ethniques autochtones du milieu), le rapport à la terre est fortement marqué par la force mystique qui lui est attribuée. Selon les propos du chef de la localité de Nagbéni, « chez le Moba, prendre un morceau de terre dans la main constitue une protection contre les esprits maléfiques. Ainsi, le non-respect de certaines pratiques propitiatoires se solde par les mauvaises récoltes. De plus, certains interdits tels que les rapports sexuels qui ont lieu en brousse et à même le sol sont des pratiques qui rendent les sols infertiles et conduisent à de mauvaises récoltes ». Les discussions menées avec les bouviers (locaux et étrangers rencontrés) ont permis de recueillir leurs points de vue sur la question. Pour eux, le troupeau est au centre de leurs préoccupations quotidiennes. La terre est vue comme un simple support des ressources naturelles indispensables à la survie des animaux élevés.

Un représentant d'une organisation de la société civile nous a confié : « C'est en saison sèche surtout que nous faisons le plus face à ce type de conflit parce que c'est la période de la grande transhumance pendant laquelle on note une véritable surcharge de l'espace régional par les troupeaux transhumants, nomades et sédentaires à la recherche des points d'eau et des pâturages. Alors que durant la saison agricole, les conflits sont plus liés à la mauvaise gestion des animaux qui, lors de leur déplacement, détruisent les cultures et les récoltes »10.

10 Entretien anonyme : dapaong, le 22 juillet 2023

49

Le non respect des couloirs de passage des animaux aussi bien par les éleveurs que par les agriculteurs reste l'une des causes de ces conflits. L'obstruction des couloirs de passage par les champs des agriculteurs oblige les éleveurs à faire entrer les troupeaux dans les exploitations détruisant les cultures sur leur passage, ainsi que les mouvements précoces ou irréguliers des troupeaux hors des couloirs de transhumance posent des risques pour la récolte des agriculteurs.

Ces conflits communautaires trouvent une explication dans le fait, qu'à cause de l'insécurité dû aux actions des GANE, certains couloirs de transhumance riches en ressources naturelles (herbes et eau notamment), ne sont plus accessibles. Ce qui force, aussi bien les éleveurs et les agriculteurs à migrer vers des zones difficiles d'accès et moins riches en ressources naturelles, provoquant une compétition plus élevée et des conflits récurrents.

Un jeune agriculteur nous a confié : « Aujourd'hui l'augmentation des populations fait que nous n'avons plus beaucoup d'espace pour les champs. Les gens veulent également agrandir leur champ pour pouvoir nourrir et subvenir aux besoins de leur famille. Ce qui amène certaines personnes à aller jusqu'à faire le champ sur les couloirs de transhumance »11.

Tableau n°21 : Répartition des enquêtés selon le fait que les conflits peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme violent

Effectif

Pourcentage

 

Pourcentage valide

Pourcentage
cumulé

 
 
 
 
 

Total

121

100.00

100.00

 
 
 
 
 
 
 

Oui

116

95.87

95.87

95.87

 
 
 
 
 

Non

5

4.13

4.13

100.00

 
 
 
 
 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

D'après les données de ce tableau, 95,87% des enquêtés pensent que les conflits peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme violent et 4,13% pensent le contraire.

Les GANE peuvent exploitent les tensions intercommunautaires existantes ou créent de nouvelles divisions pour favoriser leurs intérêts. Boko Haram a par exemple exploité les

11 Entretien anonyme : sanfatoute, le 23 juillet 2023

50

tensions ethniques, religieuses et socio-économiques existantes entre les musulmans du nord et les chrétiens du sud du Nigeria pour recruter des membres et mener des attaques.

Un jeune nous a confié : « Ceux qui nous attaquent peuvent prendre parti entre les groupes en conflits et s'infiltrer dans la population. Ça fait que nous nous posons des questions sur certaines attaques passées. On accuse les étrangers mais on se demande si les gens ne profitent pas des conflits pour opérer »12.

Tableau n°22 : Répartition des enquêtés selon le fait que la menace extrémiste dans les zones frontalières constitue un risque pour la région des savanes.

Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Oui 121

100.00

100.00

100.00

Non 0

0.00

0.00

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

L'analyse des données nous révèle que 100% des enquêtés estiment que la menace extrémiste dans les zones frontalières constitue un risque pour la région des savanes.

En effet, le Burkina Faso, le Bénin, le Ghana et le Togo partagent de longues frontières, respectivement le sud pour l'un et le nord pour les autres. La zone de jonction entre les quatre pays est sujette à de nombreuses préoccupations tant sociales que sécuritaires. La porosité des frontières facilite la circulation des criminels, les trafics de toutes sortes ainsi que les mouvements des GANE.

Un chauffeur nous a confié : « Ici nous conduisons les femmes revendeuses de tomates au Burkina-Faso pour l'achat de tomates auprès des cultivateurs. En 2022, certains de nos collègues chauffeurs étaient kidnappés par les groupes extrémistes pas très loin de la frontière. Certains ont été libérés après, d'autres on ne sait pas où sont-ils jusqu'à ce jour. Les groupes extrémistes ont emportés six (6) véhicules de nos collègues »13.

12 Entretien anonyme : korbongou, le 27 juillet 2023

13 Entretien anonyme : dapaong, le 28 juillet 2023

51

Tableau n°23 : Répartition des enquêtés selon leurs appréciations des relations entre les civils et les militaires

Relations entre civils

et militaires Effectif

Pourcentage

 

Pourcentage valide

Pourcentage
cumulé

 
 
 
 
 

Bonne

78

64.46

64.46

64.46

 

Mauvaise

43

35.54

35.54

100.00

 
 
 
 
 

Total

121

100.00

100.00

 
 
 
 
 
 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

D'après les données de ce tableau, 64,46% des enquêtés estiment que les relations entre les civiles et les militaires sont bonnes alors que 35,54% pensent que ces relations sont mauvaises.

L'analyse des retours des enquêtés, les avis sont partagés sur les relations civilo-militaires. Pour certains, depuis l'accentuation des attaques, les relations se sont considérablement améliorées parce que de plus en plus la population a confiance aux forces de sécurité.

Un Chef canton d'une localité a confié : « Nous sommes tous concernés par cette situation. Les militaires aussi sont attaqués. Depuis un moment il y a des morts parmi militaires, donc il n'est plus question de ne pas aimer les militaires. Ils sont là pour notre défense et donc la population collabore avec eux. Le travail qu'ils sont en train de faire est risqué. Ils se sacrifient pour nous protéger »14. Une autre dame nous a confié : « Ici les militaires font un bon travail. Ils arrêtent les individus appartenant aux groupes terroristes en fuite vers le Togo. Les patrouilles des FDS nous rassurent »15.

Néanmoins, une partie des enquêtés pense que les FDS ont du mépris envers la population parce qu'ils sont méfiants et considèrent qu'il y a des complices au sein de la population. En réalité les relations entre les civils et les militaires dans la région ont connu des fragilités depuis quelques années déjà.

Un commerçant nous a confié : « Les problèmes avec les militaires ne datent pas d'aujourd'hui. Mais avec les attaques, la situation s'est aggravée. Ils nous soupçonnent

14 Entretien anonyme : dapaong, le 28 juillet 2023

15 Entretien anonyme : sam-naba, le 27 juillet 2023

52

d'être avec les méchants. Même si on a tendance à penser qu'ils sont plus proches de nous, c'est juste l'apparence. Au fonds il y a du mépris »16.

1.4 De la stratégie de prévention de l'extrémisme violent

Tableau n°24 : Répartition des enquêtés selon la connaissance des mesures ou actions en cours pour prévenir l'extrémisme violent

Actions en cours pour prévenir

l'EV Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Renforcement de la sécurité 49

40.50

40.50

40.50

Subvention des groupements 41

33.88

33.88

74.38

Mise en place des 21

CPPLEV&CCPLEV

17.36

17.36

91.74

Sensibilisation 10

8.26

8.26

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

L'analyse des données de ce tableau nous montre que 40,50% des enquêtés ont évoqué le renforcement de la sécurité comme mesures de prévention de l'extrémisme violent en cours. Pour 33,88% des enquêtés, il y a eu la subvention des groupements. Par ailleurs 17,36% des enquêtés ont évoqué les CPPPLEV & CCPLEV et 8,26% ont fait cas des sensibilisations.

Pour prévenir l'extrémisme violent le Togo a pris une série de mesures juridiques, institutionnelles et programmatiques. Au rang des mesures institutionnelles, un Comité interministériel de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent (CIPLEV) par décret du Président de la République (décret PR n°2019-076/PR du 15 mai 2019), avec des démembrements aux niveaux préfectoral et cantonal est mis en place.

16 Entretien anonyme : mango, le 25 juillet 2023

53

Par arrêté interministériel n° 0245 / MSPC / MATDCL portant mise en place, organisation et fonctionnement des comités locaux de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent (CLPLEV), chaque préfecture et chaque canton, sur l'étendue du territoire national, disposent respectivement d'un comité préfectoral de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent et d'un comité cantonal de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent. Ces deux comités constituent des démembrements du comité interministériel de prévention et de lutte contre la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent.

Graphe n°8 : Répartition des enquêtés selon la connaissance des mesures ou actions en cours pour prévenir l'extrémisme violent

45

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Renforcement de la sécurité

Actions en cours pour prevenir l'EV

Subvention des groupements

Mise en place des CPPLEV&CCPLEV

Sensibilisation

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

Tableau n°25 : Répartition des enquêtés selon l'appréciation des mesures de prévention

Appréciation des

mesures de prévention Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Non 121

100.00

100.00

100.00

Oui 0

0.00

0.00

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

54

L'analyse des données de ce tableau montre que 100% des enquêtés estiment que les mesures de prévention développées actuellement ne sont pas suffisantes. Au regard de l'appréciation mitigée des enquêtés sur les relations civilo-militaires, il s'avère important de renforcer ces relations pour améliorer la confiance entre les acteurs.

Au Togo il y a de toute évidence, une volonté d'ouverture et donc un terreau fertile pour prévenir efficacement l'extrémisme violent en promouvant la collaboration entre les forces de défense et de sécurité et les populations. Le défi majeur reste à briser durablement le mur de la méfiance, voire de la défiance pour construire une relation de proximité et de confiance entre les forces de défense et de sécurité et les populations, car il y a une méconnaissance mutuelle.

Des insuffisances ont également été relevé au niveau des CCPLEV et CPPLEV. En effet, dans le cadre de la mise en oeuvre du Projet : « Engagement des Jeunes et des Femmes pour la Participation Citoyenne et la Cohésion Sociale dans les savanes (ENJEF-PACS), un diagnostic organisationnel et fonctionnel des CCPLEV et CPPLEV de la région des savanes a été réalisé en 2021. Les résultats de cette étude ont relevé les forces, faiblesses, opportunités et menaces des CCPLEV et CPPLEV (Confère annexe 4).

Tableau n°26 : Répartition des enquêtés par rapport à l'atténuation des facteurs de vulnérabilité pour prévenir l'extrémisme violent

Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Oui 121

100.00

100.00

100.00

Non 0

0.00

0.00

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

L'analyse des données de ce tableau nous montre que 100% des enquêtés pensent que l'atténuation des facteurs de vulnérabilité permettra de prévenir l'extrémisme violent. Ces données montrent que la population est consciente qu'en adressant les questions de vulnérabilité, l'expansion de l'extrémisme violent dans la région des savanes sera réduite.

55

Tableau n°27 : Répartition des enquêtés par rapport à ce qu'il faut faire d'autre pour éviter la propagation de l'extrémisme violent

Actions en cours pour prévenir

l'EV Effectif

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Développer des AGR 29

23.97

23.97

23.97

Renforcer les groupements 26

21.49

21.49

45.45

Renforcer la confiance entre la 23

population et les FDS

19.01

19.01

64.46

Renforcer la cohésion sociale et 22

le vivre ensemble

18.18

18.18

82.64

Sensibiliser les populations 21

17.36

17.36

100.00

Total 121

100.00

100.00

 
 

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

L'analyse des données du tableau montre que 23,97% des enquêtés estiment qu'il faut développer des AGR, 21,49% ont évoqué le renforcement des groupements, 19,01% ont proposé le renforcement de la confiance entre la population et les FDS. Par ailleurs, 18,18% des enquêtés ont proposé de renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble et 17,36% ont évoqué la sensibilisation des populations.

Graphe n°9 : Répartition des enquêtés par rapport à ce qu'il faut faire d'autre pour éviter la propagation de l'extrémisme violent

23.97

Stratégie pour éviter la propagation de

l'extrémisme violent

Sensibiliser les populations

Développer des AGR

Renforcer les groupements

Renforcer la confiance entre la population et les FDS Renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble

21.49

19.01

18.18

17.36

Source : Mandela DJAHO, juillet 2023

56

La prévention de l'expansion de l'extrémisme violent implique une approche intégrée et multidimensionnelle qui aborde les facteurs sous-jacents qui contribuent à sa montée. En renforçant la résilience communautaire, comme l'examine l'étude "Countering Violent Extremism : Developing an Evidence-Base for Policy and Practice" dirigée par Eric Rosand (2010), on engage les communautés locales dans la prévention de l'extrémisme violent.

L'éducation et la sensibilisation, comme le met en évidence l'ouvrage "Preventing Violent Extremism through Value-Based Education : A Peaceful Path to Human Flourishing" de M. Ershadul Karim (2019), jouent un rôle crucial pour promouvoir la compréhension interculturelle et la tolérance. Par ailleurs, la promotion de l'inclusion et de la cohésion sociale, ainsi que la gestion efficace des conflits et de la gouvernance, telles que discutées dans les études "Cohesion and Coercion : International and Local Dimensions of Conflict and Community" (2013) édité par Timothy Allen et Jean-Louis Triaud, s'avèrent des piliers cruciaux pour contrer les divisions exploitées par les extrémistes et pour créer des sociétés plus résilientes et harmonieuses.

1.5 Analyse des résultats de la recherche qualitative

Dans le cadre de cette étude et en raison des différentes parties prenantes à la question de la prévention de l'extrémisme violent, nous avons eu des entretiens avec certains acteurs. Au total nous avons eu douze (12) entretiens. Nous allons présenter dans cette partie une synthèse de trois (03) entretiens dont nous avons jugé les contenues plus pertinents. Il s'agit des entretiens réalisés avec : (i) la responsable du projet savane motoag mis en oeuvre par Plan-Togo, (ii) le responsable des programmes de l'ONG WANEP-Togo et (ii) un personnel d'appui d'un CPPLEV de la région des savanes.

Les échanges ont essentiellement porté sur les facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes et le lien entre ces facteurs et l'expansion de l'extrémisme violent dans la région. Les actions réalisées par les CCPLEV dans le cadre de la prévention de l'extrémisme violent ainsi que leurs limites ont également été abordées.

Les entretiens ont relevé que la région des savanes fait effectivement face à plusieurs types de vulnérabilité. Les facteurs de vulnérabilités sont à la fois internes et externes. Ils sont liés notamment au chômage, à l'ignorance, la pauvreté, les conflits inter et intracommunautaire,

Par ailleurs, les conflits communautaires créent souvent des lignes de fracture entre groupes ethniques, religieux ou sociaux. Les tensions et les violences au sein des communautés

57

foncier, l'accès limité aux ressources de production. Il faut noter également l'absence de l'Etat qui se traduit par l'insuffisance des infrastructures socio-économiques de base (route, électricité, eau, hôpitaux...) ; mais aussi des conflits politiques, le tribalisme, l'injustice, les frustrations des populations, la corruption des juges, etc. Par ailleurs, les personnes ressources ont relevé que l'augmentation du nombre des réfugiés venus du Burkina-Faso, dispersés dans toute la région, constitue un véritable danger, dans la mesure où ces déplacements affectent les vécus quotidiens de la population des savanes sur le plan socio-économique. Cette situation augmente le taux de chômage et de vulnérabilité de la population face à l'insécurité (banditisme, vol, braquage, incivisme), etc.

En ce qui concerne les CPPLEV plusieurs défis ont été relevés en ce qui concerne leur fonctionnement. Un diagnostic réalisé en 2021 a révélé que les comités mis en place ne connaissaient pas leur rôle et leurs responsabilités ainsi que leurs missions. Une formation a ensuite été organisée à leur endroit à l'issue de laquelle ils ont été appuyé dans l'élaboration des plans d'action en fonction de leur mission. Ces plans d'actions ont également été financé notamment les actions de sensibilisations. Un guide de fonctionnement des CPPLEV a été élaboré et validé récemment à Dapaong. Des actions sont prévues pour renforcer les CPPLEV sur le plan organisationnel mais aussi opérationnel en vue d'améliorer les interventions dans le cadre de la prévention de l'extrémisme violent.

Il ressort également des entretiens avec les personnes ressources qu'effectivement, les facteurs de vulnérabilité peuvent entraîner l'expansion de l'extrémisme violent. En effet, les individus qui se sentent marginalisés sur le plan social ou économique sont plus susceptibles de se tourner vers des groupes extrémistes qui prétendent offrir un sentiment d'appartenance et des solutions à leurs problèmes. Lorsque des groupes ou des individus se sentent exclus du processus politique ou ne voient pas de voie pour exprimer leurs opinions de manière constructive, ils peuvent être enclins à se tourner vers des idéologies extrémistes. Par ailleurs, les discriminations basées sur l'ethnie, la religion, la race, le genre, etc., peuvent créer un sentiment d'injustice et de ressentiment. Aussi, l'accès limité à l'éducation et aux opportunités économiques peut laisser des individus vulnérables aux discours extrémistes qui offrent une alternative apparente à leur situation.

58

peuvent engendrer des sentiments de frustration, de colère et de ressentiment. Les conflits communautaires peuvent aussi affaiblir ou déstabiliser les structures de gouvernance locales. Ces polarisations peuvent fournir un terrain fertile pour les idéologies extrémistes qui exploitent ces divisions pour recruter et mobiliser des partisans.

En termes de stratégies de prévention, les personnes ressources ont donné plusieurs pistes qui rejoint notre approche. En effet, selon elles, En favorisant l'inclusion de tous les membres de la société, indépendamment de leur origine, religion ou croyance, on réduit les sentiments de marginalisation et d'isolement qui peuvent conduire à l'extrémisme. En créant des opportunités économiques et en réduisant les inégalités sociales, on diminue les facteurs de frustration et de désespoir qui peuvent pousser certaines personnes vers l'extrémisme violent. Par ailleurs, l'encouragement de la participation civique, la coopération et la communication entre les individus et les groupes de la société peut renforcer le tissu social et prévenir l'isolement qui peut conduire à l'extrémisme.

Paragraphe 2 : Vérification des hypothèses

Les recherches menées dans le cadre de notre étude, à travers le questionnaire, les entretiens et l'observation directe nous ont permis de collecter des données qui permettent de vérifier les hypothèses émises.

2.1 Vérification de l'hypothèse générale

« Dans la région des savanes, il existe des vulnérabilités dont l'atténuation permettra de prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme violent ».

L'analyse des données recueillies sur le terrain nous montre que 100% des enquêtés ont affirmé que la région des savanes fait face à des vulnérabilités (Tableau n°13). Par ailleurs, 100% des enquêtés ont affirmé que l'atténuation des facteurs de vulnérabilité permettra de prévenir l'extrémisme violent (Tableau n°26). Les personnes ressources ont également précisé qu'ils existent des facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes et l'atténuation des vulnérabilités permettra de réduire l'expansion de l'extrémisme violent. Au regard de ce qui précède, l'hypothèse générale est confirmée.

59

2.2 Vérification de l'hypothèse spécifique 1

« Les facteurs socio-économiques, culturels, politiques, sécuritaires, climatiques, géographiques et ceux liés au genre constituent des facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes ».

Les enquêtés ont identifié comme facteurs de vulnérabilité : le fort taux de pauvreté, les défis d'accès aux soins de santé, les défis d'accès à l'éducation, le chômage des jeunes, le changement climatique, le manque d'activités économiques, la toxicomanie et l'usage des drogues chez les jeunes ou encore l'insécurité alimentaire (Tableau n°14). Par ailleurs défis spécifiques aux femmes (Tableau n°16) et les conflits communautaires (Tableau n°20) ont également été identifiés par les enquêtés comme facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes. Les personnes ressources ont également identifié ces facteurs de vulnérabilité. Sur la base de ces arguments, l'hypothèse spécifique 1 est confirmée.

2.3 Vérification de l'hypothèse spécifique 2

« Les facteurs de vulnérabilité de la région des savanes peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme violent ».

L'analyse des résultats montre que 100% des enquêtés estiment que les GANE peuvent exploiter les vulnérabilités (Tableau n°15). Par ailleurs, 85,95% des enquêtés estiment que les GANE peuvent exploiter les défis spécifiques aux femmes (Tableau n°17) et 95,87% des enquêtés pensent que les conflits peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme violent (Tableau n°21). Les personnes ressources sont également d'avis. Nous pouvons donc conclure que l'hypothèse spécifique 2 est confirmée.

2.4 Vérification de l'hypothèse spécifique 3

« Le renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes au Togo peut permettre de prévenir et réduire l'expansion de l'extrémisme violent dans la région ».

Les enquêtés ont proposé des actions comme le développement des AGR, le renforcement des groupements, le renforcement de la confiance entre la population et les FDS, le renforcement de la cohésion sociale et le vivre ensemble et la sensibilisation des populations comme actions à mettre en oeuvre pour prévenir l'extrémisme violent (Tableau n°27). Les personnes ressources ont également abordé ces mesures. L'hypothèse spécifique 3 est donc confirmée.

60

CONCLUSION PARTIELLE

La montée de l'extrémisme violent dans les pays côtiers en particulier au Togo se manifeste par des attaques des GANE surtout dans la région des savanes. Cette région fait en effet face à des vulnérabilités qui font qu'elle constitue un terreau fertile pour l'expansion de l'extrémisme violent. Notre étude nous a permis d'analyser les facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes et d'examiner le lien entre ces facteurs et l'expansion de l'extrémisme violent dans la région. Notre deuxième partie nous permettra de proposer une stratégie de prévention.

61

DEUXIEME PARTIE : PROJET D'APPUI AU

RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE ET DE

LA COHESION SOCIALE DANS LA REGION

DES SAVANES

62

CHAPITRE III : PRESENTATION DU PROJET

SECTION I : PRESENTATION DU PROJET Paragraphe 1 : Fiche technique, Contexte & Justification

1.1 Fiche technique

Titre du projet

Renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes

Structure de tutelle

Observatoire ouest-africain du développement durable

Localisation

Région des savanes (Dapaong)

Pays

Togo

Objectif général du projet

Renforcer la résilience communautaire et promouvoir la cohésion sociale au sein de la région des savanes en mettant en oeuvre des initiatives stratégiques et durables qui améliorent la capacité des

communautés à faire face aux défis socio-économiques,
environnementaux et culturels.

Durée d'exécution

02 ans

Coût total du projet

591 411 500 FCFA

Financement du projet

· PNUD

· UNFPA

· UNICEF

· UNHCR

· OIM

· Plan-Togo

· Promoteurs du projet

Partenaires techniques

· Ministère de la sécurité et de la protection civile

· Ministère chargé des droits de l'Homme et de la formation à la citoyenneté

· Ministère chargé de la décentralisation et du développement des territoires

· Ministère chargé des affaires étrangères

· WANEP-Togo

· REFEDS

 

En vue de limiter l'expansion de l'extrémisme violent, le gouvernement togolais a adopté plusieurs mesures, dont la création d'un Comité interministériel de prévention et de lutte

63

1.2 Contexte et justification

Depuis 2016, la menace de l'extrémisme violent est une préoccupation croissante pour le Togo. Des groupes extrémistes violents continuent de mener des attaques dans les zones proches de sa frontière poreuse que le pays partage avec le Burkina Faso. Le Togo a connu sa première attaque classée terroriste le 10 novembre 2021, dans la région des savanes frontalière du Burkina Faso. Le pays a également été frappé par une attaque terroriste dans la localité de Sanloaga (préfecture de Kpendjal, région des savanes), une région frontalière du Burkina Faso, le même mois. Cette attaque a été repoussée par les éléments de l'opération Koundjouare, mise en place dans la région des savanes pour empêcher l'infiltration de groupes armés non étatiques dont des groupes extrémistes et terroristes via le Burkina et le nord du Bénin.

Toutefois, les attaques qui ont suivi ont entraîné la perte de vies humaines et de blessés parmi les civils et les Forces de défense et de sécurité (FDS), ainsi que le déplacement de populations vers des zones urbaines plus sûres où elles peuvent recevoir l'aide des autorités. Dans une allocution télévisée donnée à l'occasion du 63e anniversaire de l'indépendance du Togo, le 28 avril 2023, le Président de la République a déclaré qu'environ 100 civils et 40 militaires avaient été tués depuis les premières attaques djihadistes, fin 2021.

La région des savanes est confrontée à des défis de taille comme : (i) l'environnement physique hostile, (ii) l'inexistence du secteur industriel surtout agroalimentaire, (iii) le chômage et la délinquance des jeunes, (iv) le fort exode des jeunes de la région vers les autres régions du Togo ainsi que d'autres pays de la sous-région Ouest-Africaine (Burkina Faso, Ghana, Côte d'Ivoire..), (v) l'insuffisance des infrastructures socio-économiques pour l'épanouissement des jeunes, (vi) la faible implication des femmes et des jeunes au processus de développement socio-économique de la région (vii) les difficultés d'accès à la terre pour la production agricole (en l'occurrence les jeunes filles et les femmes du fait de la discrimination basée sur le genre), (viii) la faible maîtrise des techniques de transformation/conservation des produits agricoles découlant de leurs activités, (ix) les problèmes de corruption des juges, (x) le favoritisme des plus nantis etc. Ces défis pourraient être exploités par les GANE pour étendre leur ambition au Togo.

La région des savanes est située à plus de 600 km de la côte à l'extrême nord du Togo entre 0° et 1° de longitude Est d'une part et 10° et 11° de latitude Nord d'autre part. Elle couvre une

64

contre l'extrémisme violent (CIPLEV) établi aux niveaux national et local. En outre, une stratégie nationale de prévention de l'extrémisme violent a été validée en 2022. L'approche du Togo pour prévenir les attaques extrémistes violentes est double : a) les impératifs sécuritaires avec la loi de programmation militaire qui fixe les orientations de l'effort de défense pour la période 2021-2025, et b) le renforcement de la résilience avec des projets de développement qui s'inscrivent dans le cadre du plan national de développement et de la feuille de route de développement du Gouvernement (2020-2025) notamment l'amélioration de l'accès à l'eau, forages, mini-centrales, cantines scolaires, inclusion économique des femmes et des jeunes, etc. Le gouvernement a également mis en oeuvre un Programme d'urgence pour la région des savanes (PURS) afin de renforcer la résilience de la population, en particulier des jeunes, afin d'éviter le recrutement local par des groupes extrémistes et terroristes.

Malgré les efforts déployés et face à l'augmentation des incidents sécuritaires, les autorités nationales ont décrété, le 13 juin 2022 en Conseil des ministres, l'état d'urgence sécuritaire dans la région des savanes. Ce décret devrait permettre de « créer un environnement et des conditions appropriés pour les mesures administratives et opérationnelles nécessaires à la conduite efficace des opérations militaires et au maintien de l'ordre et de la sécurité dans cette région ». Le 6 avril 2023, l'Assemblée nationale a adopté, à l'unanimité, le projet de loi autorisant la prorogation de 12 mois de l'état d'urgence sécuritaire.

Le présent projet s'inscrit dans le cadre de la prévention de l'extrémisme violent au Togo notamment à travers une approche socio-économique. Le renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes pourrait contribuer à promouvoir le vivre ensemble, à renforcer les liens entre les communautés tout en prévenant les conflits et en renforçant le contrat social. Le projet permettra d'offrir des opportunités économiques aux jeunes et aux femmes afin d'éloigner la possibilité pour ces acteurs de la société de rejoindre les groupes extrémistes.

Paragraphe 2 : Présentation de la zone cible 2.1 Situation géographique

65

superficie de 8 533 km2, soit 15% du territoire national pour une population estimée à 828.224 habitants en 2010 (11,7% du total national) soit une densité de 96 habitants au km2.

Carte n°1 : Présentation de la région des savanes

Source : Carte réalisée par nous même à partir des données de terrain (Juillet 2023)

2.2 Situation démographique

La région des savanes constitue l'une des quatre premières entités administratives mises en place au lendemain de l'indépendance du pays. Elle a pour chef-lieu la ville de Dapaong. Comme pour les autres territoires, la région la plus septentrionale du Togo a connu de multiples modifications.

La configuration administrative actuelle est établie par le décret n° 2017-144/PR du 15/11/17, fixant le ressort territorial et chef-lieu des communes des régions maritimes et des savanes. La région compte seize (16) communes repartis dans les sept (07) préfectures de la région.

66

Tableau n°28 : Effectif de la population résidente par commune et sexe, Région des savanes

Préfecture / Commune

 

Sexe

 

Ensemble

 

Féminin

 

185

480

203

295

 

388

775

TONE 1

101

586

110

157

 

211

743

TONE 2

23

528

26

651

 

50

179

TONE 3

28

729

31

547

 

60

276

TONE 4

31

637

34

940

 

66

577

CINKASSE

62

574

66

385

 

128

959

CINKASSE 1

37

430

38

562

 

75

992

CINKASSE 2

25

144

27

823

 

52

967

KPENDJAL-OUEST

58

175

65

155

 

123

330

KPENDJAL-OUEST 1

26

428

30

031

 

56

459

KPENDJAL-OUEST 2

31

747

35

124

 

66

871

KPENDJAL

43

035

45

330

 

88

365

KPENDJAL 1

23

251

24

652

 

47

903

KPENDJAL 2

19

784

20

678

 

40

462

OTI-SUD

73

332

77

044

 

150

376

OTI-SUD 1

51

610

54

442

 

106

052

OTI-SUD 2

21

722

22

602

 

44

324

OTI

60

638

64

210

 

124

848

OTI 1

26

751

27

728

 

54

479

OTI 2

33

887

36

482

 

70

369

TANDJOARE

66

181

72

686

 

138

867

TANDJOARE 1

35

937

38

755

 

74

692

TANDJOARE 2

30

244

33

931

 

64

175

TOTAL REGION DES

549

415

594

105

1

143

520

SAVANES

 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Distribution spatiale de la population, Année 2022, INSEED - Togo

D'après les données du cinquième Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH), la population de la région des savanes s'élève à 1 143 520 habitants dont 594 105 femmes et 549 415 hommes. Le tableau ci-dessus montre l'effectif de la population résidente par commune et sexe.

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Tableau n°29 : Répartition des communes

Communes de la Région des savanes

Préfectures

Communes

Chef-lieu de commune

1

CINKASSÉ

CINKASSÉ 1

Cinkassé

 

Timbou

2

TÔNE

TÔNE 1

Dapaong

 

Naki-Ouest

 

Tami

 

Korbongou

3

KPENDJAL

KPENDJAL 1

Mandouri

 

Borgou

4

KPENDJAL OUEST

KPENDJAL OUEST 1

Pogno

 

Naki-Est

5

OTI

OTI 1

Mango

 

Barkoissi

6

OTI SUD

OTI SUD 1

Gando

 

Takpamba

7

TANDJOUARÉ

TANDJOUARÉ 1

Nano

 

Tandjouare

 

2.3 Aspects/Vie culturel(le)s

La région des savanes se caractérise par un brassage multiethnique. La population la plus représentée est celle des Moba-Gourma suivie des Tchokossi, des NgamGam, des Mossis et des Peuls. Les principales fêtes traditionnelles de la région sont « Tigban Pab » et « Koudapaani » qui se célèbrent annuellement dans la zone et attirent un grand nombre de touristes.

En plus des réserves fauniques et floristiques, la région regorge également d'importants sites touristiques. La fosse aux lions, la fosse sacrée de Doung, les peintures rupestres de Namoudjoga et Sogou et la fosse sacrée de Tanlona, sont autant de lieux qui attirent les touristes dans la zone. Les greniers des grottes de Nok, de Mamproug et de Kouba sont incrites sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO).

68

2.4 Situation sociale

La bande septentrionale des localités de l'espace frontalier Bénin-Burkina-Togo, à accessibilité souvent très limitée, est restée longtemps un espace éprouvé par une forte précarité socioéconomique où le sentiment d'abandon est fortement ancré dans la conscience collective. Naturellement tournée vers les pays voisins par son positionnement géographique, la région des savanes est plus particulièrement touchée par une fragilité de la cohésion sociale.

Au niveau individuel ou communautaire, le manque de cohésion sociale se traduit par de récurrents conflits (liés surtout au foncier), le manque de confiance aux mécanismes de résolution pacifique des conflits formels (tribunaux) et informels (conseils de sages), la faiblesse de la coopération entre les populations et les forces de défense et de sécurité l'insuffisance d'opportunités pour les femmes et les jeunes. C'est à cet effet que la région des savanes abrite tous les ans de récurrents conflits communautaires liés au foncier et à la succession de la chefferie traditionnelle. A cela, faut-il ajouter les conflits liés à la gestion du pastoralisme et de la transhumance transfrontalière qui mettent régulièrement aux prises les éleveurs et agriculteurs, chacun défendant des intérêts légitime. Aussi, la population de la région des savanes a-t-elle été impactée par la pandémie du coronavirus dont les conséquences ont aggravé la précarité des conditions de vie des citoyens.

2.5 Situation économique

La Région des savanes est la région la plus pauvre économiquement au Togo (L. B. Penn, 2020 ; Inseed, 2018). Ce qui est la résultante de la quasi-existence des entreprises et industries devant animer la vie économique de la localité. Le taux de pauvreté de ladite région est de 65% selon la cartographie de la pauvreté (Inseed, 2019). L'étude « Cartographie des opportunités des jeunes » mentionne les trois métiers porteurs en termes d'importance. Il s'agit notamment de l'agriculture, de l'élevage et du commerce.

Selon le Recensement National de l'Agriculture (RNA, 2012), l'agriculture de subsistance constitue l'activité fondamentale pratiquée par les habitants des savanes (96% des ménages). Les principales cultures sont vivrières (sorgho, le mil, le riz, le haricot, le maïs, le voandzou et l'igname, etc.), et occupent près de 92% des superficies cultivées. À ces cultures vivrières s'ajoutent quelques produits de rente (coton, le tabac et l'arachide, etc.). Les techniques culturales sont essentiellement traditionnelles et caractérisées par une atomisation de l'espace

69

agraire en unités d'exploitation familiale, et un système de production axé sur l'occupation extensive des sols.

Seconde activité économique de la région, l'élevage y est très répandu et demeure une importante source de revenu et d'alimentation des populations. On y élève les bovins, les porcins, les ovins, les caprins, la volaille, etc. Si la région est favorable à l'élevage, de sérieux problèmes liés à la pratique pastorale (manque de pâturage et de points d'eau permanents, problèmes fonciers) favorisent l'émergence de conflits réguliers entre agriculteurs et éleveurs.

Sur le plan commercial, la situation géographique est un avantage pour cette région qui constitue la principale porte d'entrée du bétail transhumant des Peuls nomades provenant du Sahel sur le territoire national. En effet, située à proximité des frontières avec le Ghana, le Burkina Faso et le Bénin, les échanges commerciaux sont omniprésents et les contacts frontaliers sont permanents dans cette zone du pays. Les produits végétaux (Maïs, sorgho, soja...) et animaux (volaille, bovins, caprins...) représentent le plus important volume des marchandises commercialisées.

2.6 Situation de l'emploi

Dans la quête de l'emploi, les jeunes rencontrent plusieurs difficultés. Selon une étude dénommée « Cartographie des opportunités des jeunes » réalisée en décembre 2022 par UNICEF Togo dans 9 préfectures de trois régions y compris la région des savanes (Oti Sud 1, Tône 1, Tône 4, Kpendjal 1 et Kpendjal 2), dans le cadre du projet de « Promotion de la participation des jeunes dans la prévention des conflits et renforcement de la cohésion sociale pour une paix durable au Togo », la plus grande difficulté des jeunes concerne le manque de financement des initiatives selon 50% des enquêtés. Cela concerne surtout les artisans qui, après leur apprentissage, doivent avoir les ressources pour installer leur atelier.

La deuxième difficulté majeure est le manque d'opportunité d'emploi (36%). Cette difficulté est plus liée à l'ignorance des opportunités d'emploi qui se présentent aux jeunes. Hormis les deux précédentes difficultés mentionnées, on note aussi le manque d'expériences des jeunes (4%), l'inadéquation des formations des jeunes avec les profils recherchés (3%) et les discriminations diverses (2%).

70

2.7 Situation écologique

La Région des savanes située dans la partie septentrionale du Togo, appartient à la zone soudano-guinéenne avec des savanes boisées ou arborées qui évoluent en savanes arbustives en raison de l'exploitation agricole des populations. On y trouve une végétation arbustive et herbeuse, semi décidue, sous la forme d'îlots forestiers. Ces îlots présentent le statut de forêt classée : de Galangashi ; de la Fosse aux Lions ; de Mango et de l'Oti-Mandouri. La Région des savanes renferme des Aires protégés et des réserves naturelles à savoir : la réserve de faune Oti-Mandouri, la forêt classée de Barkoissi, la forêt classée de Doungh, la Réserve de faune de la Fosse-aux-Lions. Aussi, de fortes pluies diluviennes sont enregistrées en fin d'année 2020 au nord du Togo, notamment dans la région des savanes. Elles ont occasionné des décès, plusieurs blessés, l'écroulement de cases d'habitation, de même que la rupture de certains ponts, le débordement de plusieurs cours d'eau, notamment l'Oti, l'enclavement de certaines localités du fait de l'impraticabilité des pistes et routes et des centaines d'hectares de champs inondés, induisant par endroits le besoin de reprise de certaines opérations culturales et compromettant les récoltes dans ces localités. Des activités d'appui aux sinistrés ont été menées, tout comme la sensibilisation des communautés riveraines des cours d'eau et bassins.

SECTION II : OBJECTIFS, RESULTATS ET ACTIVITES DU PROJET Paragraphe 1 : Objectifs et résultats du projet

1.3 Objectif général

L'objectif général du projet est de renforcer la résilience communautaire et de promouvoir la cohésion sociale au sein de la région des savanes en mettant en oeuvre des initiatives stratégiques et durables qui améliorent la capacité des communautés à faire face aux défis socio-économiques, environnementaux et culturels.

1.4 Objectif spécifique

Plus précisément, cette initiative vise à :

· Objectif spécifique 1 : Mettre en place un cadre de concertation des élus locaux et des leaders communautaires de la région des savanes dans le cadre de la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

71

· Objectif spécifique 2 : Promouvoir des plateformes périodiques de dialogue communautaire et de développement local pour renforcer la cohésion sociale

· Objectif spécifique 3 : Renforcer la confiance mutuelle entre la population et les forces de défense et de sécurité

· Objectif spécifique 4 : Renforcer les capacités techniques et financières d'entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes et de 64 entrepreneurs individuels, en vue de les rendre plus autonomes grâce aux revenus de leurs activités

1.5 Résultats attendus

A l'issue de la mise en oeuvre du projet, les résultats suivants sont attendus :

· Résultat 1 : Un cadre de concertation des élus locaux et des leaders communautaires de la région des savanes est mis en place dans le cadre de la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

· Résultat 2 : Des plateformes de dialogue communautaire et de développement local sont promues pour renforcer la cohésion sociale

· Résultat 3 : La confiance mutuelle entre la population et les forces de défense et de sécurité est renforcée

· Résultat 4 : Les capacités techniques et financières d'entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes et de 64 entrepreneurs sont renforcées en vue de les rendre plus autonomes grâce aux revenus de leurs activités

Paragraphe 2 : Activités du projet

2.1 Activités préparatoires

2.1.1 Recrutement de l'équipe de gestion du projet

En vue de faciliter le recrutement, un cabinet sera identifié pour conduire le processus. L'appel à candidature respectera les normes standard et sera publié dans les médias, presses, réseaux sociaux, sites officiels de publication...Le processus de recrutement couvrira une période de deux (02) mois.

72

2.1.2 Acquisition des mobiliers de bureau

Parallèlement au processus de recrutement, l'installation des bureaux à Dapaong sera entamée. Tout l'équipement nécessaire pour le fonctionnement de l'équipe de projet sera acquis. Après la prise de fonction de l'équipe de projet, l'acquisition des matériels roulant sera lancé. Il s'agit d'un (01) véhicule 4X4 pour le déplacement du Coordonnateur du projet et les autres membres de l'équipe et de deux (02) pour les déplacements des deux Assistants.

2.1.3 Lancement officiel du projet

Le lancement officiel du projet se fera sous forme de conférence de presse qui sera organisé au sein des locaux du projet. Il verra la participation des représentants des organisations partenaires sur le projet (06), des partenaires techniques et financiers (03), des élus locaux (16), des leaders communautaires (03), des représentants des groupes de femmes (02) et de jeunes (02), des représentants des FDS (02), de la presse (10) ... Le lancement officiel marquera le démarrage effectif des activités du projet.

2.1.4 Réunion de cadrage

Une réunion de cadrage sera organisée afin de permettre tant à l'équipe de gestion du projet qu'au Comité de pilotage d'avoir la même compréhension du projet. L'atelier permettra également de valider la planification opérationnelle qui sera présentée par le Coordonnateur du projet et le Chargé de Suivi-évaluation. Prendront part à cette rencontre, les membres du Comité de pilotage (09) et de l'équipe projet (06).

Objectif 1 : Mettre en place un cadre de concertation des élus locaux et des leaders communautaires de la région des savanes dans le cadre de la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

2.2 Atelier de renforcement de capacités des élus locaux sur la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent

En vue d'impliquer davantage les élus locaux dans la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent, un atelier de renforcement de capacités sera organisé à leur endroit. Cet atelier verra la participation de 32 personnes dont 16 maires et 16 adjoints aux maires. L'atelier sera organisé sur deux jours et sera animé par trois (03) experts en

73

prévention des conflits et de l'extrémisme violent. Les thématiques suivantes seront abordées : Les conflits communautaires, la propagation de l'extrémisme violent au Togo, les mécanismes de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent au Togo, le rôle des élus locaux dans la prévention des conflits, la négociation et la médiation...

2.3 Atelier de renforcement de capacités des leaders communautaires sur la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent

80 leaders communautaires, à raison de 5 leaders par commune (2 chefs traditionnels, 1 leader musulman, 1 prête, 1 pasteur) seront formés pendant deux jours sur leur rôle dans la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent. A cet effet, deux ateliers de 40 participants chacun seront organisés. Les ateliers seront animés par trois (03) experts en prévention des conflits et de l'extrémisme violent.

2.4 Campagne de communication autour de la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

Une (01) émission radiophonique sera animé sur trois radios par trimestre. Ces émissions serviront essentiellement à sensibiliser les populations sur la prévention des conflits, le vivre ensemble, la promotion de la cohésion sociale...Les émissions seront animées en langues locales par les leaders communautaires formés, appuyés par les membres des organisations partenaires et l'équipe de gestion du projet. Au total 24 émissions seront animées sur la durée du projet.

Par ailleurs, des spots de sensibilisation seront conçus et traduits en langues locales puis diffusés sur les radios communautaires. Les diffusions se feront sur 3 radios à raison de 2 diffusions par jour sur 3 jours de la semaine sur l'ensemble de la durée du projet. Au total 504 diffusions seront faites sur la durée du projet à partir du 4e mois après le démarrage du projet.

Objectif spécifique 2 : Promouvoir des plateformes périodiques de dialogue communautaire et de développement local pour renforcer la cohésion sociale

2.5 Organisation des dialogues communautaires

Un débat communautaire sera organisé chaque trimestre sur la durée du projet soit 8 débats dans les 16 communes de la région. Au total, 128 débats seront organisés sur la durée du projet. Ces cadres permettront de débattre des défis des communes et verront la participation

74

des chefs traditionnels, des leaders communautaires, des membres des organisations de la société civile, des représentants des groupes de femmes et de jeunes...Des grandes décisions seront prises au cours de ces cadres de dialogues et des messages clés seront définis pour faire des plaidoyers.

2.6 Organisation des actions communautaires

En vue de renforcer la cohésion sociale et promouvoir le vivre ensemble, des actions communautaires seront menées chaque une fois par trimestre dans chaque commune soit 8 sorties dans les 16 communes de la région. Au total, 128 sorties seront organisées sur la durée du projet. Ces actions seront menées en collaboration avec les communes et les groupes organisés, les établissements scolaires ... Les actions peuvent inclurent le reboisement de masse, le nettoyage des places publiques, le nettoyage des hôpitaux...

Objectif spécifique 3 : Renforcer la confiance mutuelle entre la population et les forces de défense et de sécurité

2.7 Organisation des cadres périodique de dialogue civilo-militaire

Un cadre de dialogue civilo-militaire sera organisé par semestre. Au total 04 cadres de dialogue civilo-militaire seront organisés dans deux (02) communes différentes à raison de 8 cadres par commune sur la durée du projet. Ces cadres verront la participation des représentants des FDS, de la société civile et des leaders communautaires. Au total 80 personnes prendront part à chaque dialogue à raison de 10 personnes par commune. Les sessions serviront à faire le point sur les conflits dans les communes et à améliorer les relations entres les civiles et les militaires.

2.8 Renforcement des campagnes d'opérations médicales gratuites

Deux campagnes d'opérations médicales gratuites sont organisées par des médecins militaires au profit des populations sur la durée du projet. Plus de 1.000 personnes par commune sont attendues comme bénéficiaires à ces opérations dont 50% de femmes en termes de soins en ophtalmologie, chirurgie, gynécologie et consultation dentaire. Cela facilitera en fin de compte les interactions entre les organes de défense et de sécurité et la population, réduira la méfiance envers les forces de défense et de sécurité et permettra la collaboration dans la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent ainsi que d'autres menaces à la sécurité.

75

Objectif spécifique 4 : Renforcer les capacités techniques et financières d'entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes et de 64 entrepreneurs individuels, en vue de les rendre plus autonomes grâce aux revenus de leurs activités

2.9 Renforcement de capacités en entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes

Après l'identification des 64 groupements bénéficiaires (4 groupements par commune dont 2 groupements de femme et 2 groupements de jeunes), deux (02) ateliers de renforcement de capacités seront organisés à l'endroit de ces groupements sur deux (02) jours. Au total, trois (03) membres de chaque groupement seront formés. 192 personnes seront formées au total à raison de 96 personnes par atelier. Les modules sur la gestion des groupements, l'accès aux crédits, la commercialisation des produits...seront abordées au cours des sessions qui seront animés par deux experts. Par ailleurs des modules liés à la cohésion sociale et au vivre ensemble seront également abordées au cours de ces sessions. Un spécialiste en prévention des conflits animera cette formation. Au cours de ces ateliers, les besoins en équipements agricoles des groupements seront identifiés.

2.10 Amélioration des capacités de gestion de 64 entrepreneurs

64 entrepreneurs à raison de 4 entrepreneurs par commune (2 femmes et 2 jeunes) seront identifiés et formé au cours d'un atelier d'un jour sur la gestion d'entreprise, l'accès aux marchés et aux financements, etc. A la fin de la formation, chaque entrepreneur recevra une subvention de 200000 FCFA pour les soutenir dans le développement de leurs entreprises. Cette activité permettra d'outiller les entrepreneurs afin d'améliorer leur capacité de gestion.

2.11 Don d'équipements agricoles aux groupements

A partir de l'identification des besoins en équipements agricoles, des achats d'équipements seront faits. Les représentants des groupements seront ensuite invités à récupérer ces équipements. Une subvention de 500.000 sera ensuite accordée à chaque groupement au cours de la remise des équipements pour les soutenir dans le développement de leur activité.

2.12 Tableau n°30 : Chronogramme

76

Activités

Année 1

Année 2

 

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Recrutement de l'équipe de gestion du projet

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Acquisition des mobiliers de bureau

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Lancement officiel

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réunion de cadrage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Atelier de renforcement de capacités des élus locaux sur la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Atelier de renforcement de capacités des leaders communautaires sur la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Campagne de communication autour de la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Organisation des cadres périodique de dialogue civilo-militaire

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Organisation des campagnes d'opérations médicales gratuites

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Renforcement de capacités en entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Renforcement de capacités de 64 entrepreneurs

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Don d'équipements agricoles aux groupements Suivi

Évaluation à mi-parcours

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Évaluation finale

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Mandela DJAHO, août 2023

77

CHAPITRE IV : GESTION DU PROJET

SECTION I : RESSOURCES

Paragraphe 1 : Ressources humaines, financières et stratégie de financement du projet 1.1 Ressources humaines

La mise en oeuvre de ce projet nécessite une mobilisation des ressources humaines disposant des compétences en gestion de projet lié à la prévention des conflits et de l'extrémisme violent. A cet effet, l'équipe de gestion du projet sera composée de :

· Un(e) Coordonnateur(trice) de projet : Il est chargé de la gestion administrative et opérationnelle du projet. Il supervisera toute l'organisation surtout la gestion financière globale du projet. Il est chargé d'élaborer les termes de références des activités. Il fournira des rapports trimestriels, semestriels et annuels de mise en oeuvre du projet. Le Coordonnateur disposera d'au moins un Bac+5 en sciences sociales ou gestion des projets avec au moins dix (10) ans d'expériences en gestion de projets liés à la cohésion sociale ou à la prévention des conflits.

· Un(e) Secrétaire-Comptable : Il/Elle sera responsable de la gestion financière du projet. Il s'occupera d'élaborer les budgets, de faire les décaissements et de produire les états financiers. Il fournira des rapports financiers mensuels, trimestriels, semestriels et annuels et veillera à ce que les pièces comptables soient à jour. Il veillera au respect des procédures de l'organisation de mise en oeuvre du projet. Le/la secrétaire-comptable disposera d'au moins une licence en secrétariat avec au moins cinq (05) d'expérience à un poste similaire.

· Deux agents de terrain : Ils seront chargés d'appuyer le Coordonnateur du projet sur le terrain. Ils seront en contact permanent avec les bénéficiaires et les autorités locales. Ils se déplaceront dans les communes avec des engins roulants (moto) et feront des rapports hebdomadaires au Coordonnateur du projet. A la lumière des données du terrain et/ou des circonstances spécifiques, les agents sont appelés à fournir des propositions concrètes pour la réussite des actions programmées dans le cadre du projet. Les agents de terrain disposeront d'au moins un Bac+2 avec au moins cinq (05) ans d'expériences à des postes similaires.

78

· Un(e) Chargé(e) de suivi-évaluation : Il a pour fonction d'assurer le suivi et l'évaluation du projet. Il travaillera en étroite collaboration avec le/la Coordonnateur(trice) du projet. Il proposera les rapports de suivi du projet qu'il soumettra au Coordonnateur(trice). Le chargé de suivi-évaluation disposera d'au moins un Bac+4 en sociologie, gestion des projets avec au moins cinq (05) ans d'expériences à des postes similaires

· Un(e) Chargé(e) de communication : Il sera chargé de renforcer la visibilité autour du projet. Il assurera l'organisation de la couverture médiatique autour de l'ensemble des activités qui seront menées dans le cadre de la mise en oeuvre du projet. Le chargé de communication disposera d'au moins un bac+4 en communication avec au moins cinq (05) ans d'expériences à des postes similaires.

1.2 Ressources financières (confère budget)

Les besoins financiers permettront de couvrir les charges liées à la location des bureaux, à l'organisation des formations, à l'achat des équipements agricole, à la prise en charge des ressources humaines, l'achat des équipements roulants pour les déplacements de l'équipe de gestion du projet.

En effet, le budget sera méticuleusement planifié et dirigé vers des domaines cruciaux tels que la formation et le renforcement des capacités des parties prenantes, la mise en oeuvre d'activités opérationnelles, l'acquisition de matériel spécialisé, ainsi que la recherche et l'évaluation pour une compréhension approfondie des besoins communautaires. De plus, une partie du budget est réservée à la sensibilisation et à la communication, favorisant ainsi une compréhension mutuelle et la participation active des membres de la communauté. Le budget global de notre projet s'élève à 591 411 500 FCFA.

1.3 Tableau n° 31 : Budget

79

DESIGNATION

UNITE

TOT
AL
UNIT
E

COÛT
UNITAIRE

COÛT
TOTAL
(FCFA)

Note explicative

1

Activités préparatoires

 
 
 
 

1.1

Recrutement de l'équipe de gestion du projet

 
 

1

000

000

 

1.1.1

Honoraire cabinet de recrutement

Forfait

1

1

000

000

1

000

000

Un cabinet sera recruté pour s'occuper du processus de recrutement de l'équipe de gestion du projet

1.2

Lancement officiel du projet

 
 

1

060

000

 

1.2.1

Couverture médiatique

Forfait

 
 
 
 
 

100

000

Un forfait de 100.000 est réservé pour la couverture médiatique

1.2.2

Impression de banderoles

 

2

 

50

000

 

100

000

Deux banderoles seront imprimées à raison de 50.000 fr l'unité

1.2.3

Cocktail

Forfait

 
 
 
 
 

500

000

Un forfait de 500.000 est prévu pour le cocktail à la fin de la cérémonie de lancement officiel

1.2.4

Modérateur

1 personne

1

 

50

000

 

50

000

Un modérateur sera identifié pour animer la cérémonie et son honoraire est fixé à 50.000 fr

1.2.5

Déplacement des participants

31 personnes

31

 

10

000

 

310

000

31 personnes seront prises en charge pour leur déplacement

1.3

Réunion de cadrage

 
 
 

275

500

 

1.3.1

Pause déjeuner

15 personnes

15

 

7

000

 

105

000

Une pause déjeuner sera organisée pour les 15 participants à la réunion de cadrage

1.3.2

Pause café

15 personnes

15

 

2

500

 

37

500

Une pause café sera organisée pour les 15 participants à la réunion de cadrage

1.3.3

Location de la salle

1 salle

1

 

65

000

 

65

000

Une salle de réunion sera louée pour l'organisation de la réunion de cadrage

1.3.4

Communication

Forfait

2

 

7

500

 

15

000

Deux cartes de crédits de 7500 seront payées pour la communication

1.3.5

Eau

2 cartons

2

 

4

000

 

8

000

Deux cartons d'eau de 4000 Fr l'unité seront payés

1.3.6

Déplacement des participants

9 personnes

9

 

5

000

 

45

000

Les 9 membres du comité de pilotage recevront chacun 5000 pour leur déplacement

 

80

Sous total 1

2 335 500

2

Atelier de renforcement de capacités des élus locaux sur la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent

2.1

Prise en charge des élus et adjoints des communes environnantes

30 pers*3nuités

90

28 000

2 520 000

La prise en charge sera réservée pour 15 maires et 15 adjoints aux maires venant des communes environnantes à la commune qui héberge l'atelier, Ils arriveront la veille de l'atelier et repartiront le 3e jour

2.2

Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur (Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)

7personnes*3

nuités*

21

28 000

588 000

L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de l'activité et repartira le 3e jour

2.3

Frais de déplacement des participants locaux

2personnes*2

jours

4

5 000

20 000

Le maire et son adjoint de la commune qui héberge l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur déplacement

2.4

Carburant pour le déplacement des participants des communes environnantes

30personnes

30

10 000

300 000

15 maires et 15 adjoints aux maires venant des communes environnantes à la commune qui héberge l'atelier recevront chacun 10.000 pour le carburant

2.5

Prise en charge des chauffeurs et gardes du corps des élus des communes environnantes

30personnes*3n

uités

90

14 000

1 260 000

Les chauffeurs et gardes du corps des élus des communes environnantes recevront un forfait de 14.000 fr pour leur prise en charge

2.6

Pause café ( 1pause café *2jours * pour 32particiapnts + 3consultants + 6personnes UGP)

41personnes*2jo

urs

82

2 500

205 000

Une pause café sera organisée pour l'ensemble des 32 participants à l'atelier

2.7

Pause déjeuner ( 1pause déjeuner *2jours * pour 32particiapnts + 3consultants + 6personnes UGP)

41personnes*2jo

urs

82

7 500

615 000

Une pause déjeuner sera organisée pour l'ensemble des 32 participants à l'atelier

2.8

Eau

5cartons*2jours

10

4 000

40 000

5 cartons d'eau seront payés chaque jour de l'atelier

2.9

Honoraire des consultants

3personnes*2jou

rs

6

60 000

360 000

3 consultants seront payés sur les 2 jours de l'atelier à raison de 60.000 par jour

2.10

Honoraires des rapporteurs

1personne*2jour

s

2

20 000

40 000

Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur les deux jours

 

81

2.11

Location de salle de l'intérieur + Sono

1 salle *2jours

2

65 000

130 000

Une salle de réunion sera louée pour deux jours à raison de 65.000 la journée.

2.12

Achat de carburant

Forfait

2

150 000

300 000

Un forfait de 300.000 fr sera réservé pour l'achat de carburant pour l'équipe projet

2.13

Banderoles

2 Banderoles

2

30 000

60 000

Deux banderoles seront imprimées à raison de 30.000 fr l'unité

2.14

Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+ presse écrite )

Forfait

1

100 000

100 000

Un forfait de 100.000 est réservé pour la couverture médiatique

2.15

Kit des participants

38personnes

38

1 500

57 000

Un forfait de 57000 est prévu pour payer le kit des participants à raison de 1500 par participant

Sous total 2

6 595 000

 

3

Atelier de renforcement de capacités des leaders communautaires sur la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent

3.1

Prise en charge des leaders communautaires des communes environnantes

75 pers*3nuités

225

28 000

6 300 000

La prise en charge sera réservée aux 75 leaders communautaires venant des communes environnantes à la commune qui héberge l'atelier, Ils arriveront la veille de l'atelier et repartiront le 3e jour

3.2

Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur (Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)

7personnes*3

nuités*

21

28 000

588 000

L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de l'activité et repartira le 3e jour

3.3

Frais de déplacement des participants locaux

5personnes*2

jours

10

5 000

50 000

Les 5 participants de la commune qui héberge l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur déplacement

3.4

Frais de déplacement des leaders communautaires des communes environnantes

75personnes

75

10 000

750 000

Les 75 leaders communautaires venant des communes environnantes à la commune qui héberge l'atelier recevront chacun 10.000 pour le carburant

3.5

Pause café ( 1pause café *2jours * pour 80 particiapnts + 3consultants + 6personnes UGP)

89personnes*2jo

urs

178

2 500

445 000

Une pause café sera organisée pour l'ensemble des 89 participants à l'atelier

 

82

3.6

Pause déjeuner ( 1pause déjeuner *2jours * pour 32particiapnts + 3consultants + 6personnes UGP)

89personnes*2jo

urs

178

7 500

1 335 000

Une pause café sera organisée pour l'ensemble des 89 participants à l'atelier

3.7

Eau

5cartons*4jours

20

4 000

80 000

5 cartons d'eau seront payés chaque jour de l'atelier

3.8

Honoraire des consultants

3personnes*4jou

rs

12

60 000

720 000

3 consultants seront payés sur les 4 jours de l'atelier à raison de 60.000 par jour

3.9

Honoraires des rapporteurs

1personne*4jour

s

4

20 000

80 000

Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur les quatre jours

3.10

Location de salle de l'intérieur + Sono

1 salle *4jours

4

65 000

260 000

Une salle de réunion sera louée pour quatre jours à raison de 65.000 la journée.

3.11

Achat de carburant

Forfait

4

150 000

600 000

Un forfait de 300.000 fr sera réservé pour l'achat de carburant pour l'équipe projet

3.12

Banderoles

2 Banderoles

2

30 000

60 000

Deux banderoles seront imprimées à raison de 30.000 fr l'unité

3.13

Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+ presse écrite)

Forfait

2

100 000

200 000

Un forfait de 200.000 est réservé pour la couverture médiatique à raison de 100.000 par couverture

3.14

Kit des participants

90personnes

90

1 500

135 000

Un forfait de 135000 est prévu pour payer le kit des participants à raison de 1500 par participant

Sous total 3

11 603 000

 

4

Campagne de communication autour de la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

4.1

Emission radiophonique

960 000

 

4.1.1

Temps d'antenne

Emissions

24

30 000

720 000

24 émissions seront animées pour un total de 720.000 f à raison de 30.000 par émission

4.1.2

Déplacement des animateurs

Animateurs

48

5 000

240 000

Un forfait de 5000 est prévu pour le déplacement des deux personnes ressources qui vont animer les émissions

4.2

Conception et diffusion de spot de sensibilisation

1 712 000

 

4.2.1

Honoraire de la structure de production du spot audio +Frais de traduction du spot audio en 4

Forfait

1

200 000

200 000

Un forfait de 200.000 fr est prévu comme honoraire pour la structure de production du spot audio. La structure se chargera également de la traduction des

 

83

 

langues ( Moba, Kabye, Kotokoli, Ewe)

 
 
 
 
 
 
 

spots audio en 4 langues

4.2.2

Diffusion des spots

Diffusions

504

3

000

1

512

000

504 diffusions sont prévues à un coût de 3.000 fr par diffusion

Sous total 4

 

2

672

000

 

5

Organisation des dialogues communautaires

 
 
 

5.1

Couverture médiatique

 

128

50

000

6

400

000

Un forfait de 640.000 fr est prévu pour la couverture médiatique des 128 dialogues communautaires à raison de 50.000 fr par dialogue

5.2

Cocktail

Forfait

128

100

000

12

800

000

Un forfait de 12.800.000 fr est prévu pour les 128 dialogues communautaires à raison de 100.000 par dialogue

5.3

Déplacement des autorités

10 autorités par

débat

1 280

5

000

6

400

000

5000 fr seront remis aux 10 autorités locales qui participeront aux dialogues pour leur déplacement

Sous total 5

 

25

600

000

 

6

Organisation des actions communautaires

 
 
 

6.1

Couverture médiatique

 

128

50

000

6

400

000

Un forfait de 640.000 fr est prévu pour la couverture médiatique des 128 actions communautaires à raison de 50.000 fr par dialogue

6.2

Rafraîchissement

Forfait

128

100

000

12

800

000

Un forfait de 12.800.000 fr est prévu pour le rafraîchissement des 128 actions communautaires à raison de 100.000 par activité

6.3

Frais d'organisation

Forfait

128

100

000

12

800

000

Un forfait de 12.800.000 fr est prévu pour l'organisation des 128 actions communautaires à raison de 100.000 par activité

Sous total 6

 

32

000

000

 

7

Organisation des cadres périodiques de dialogue civilo-militaire

 
 
 

7.1

Prise en charge des participants des communes environnantes

70

pers*2nuités*8

ateliers

1 120

28

000

31

360

000

La prise en charge sera réservée aux 70 participants venant des communes environnantes à la commune qui héberge l'atelier. Ils arriveront la veille de

 

84

 
 
 
 
 
 
 
 
 

l'atelier et repartiront le 2e jour de l'atelier

7.2

Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur (Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)

7personnes*2 nuités*8ateliers

112

28

000

3

136

000

L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de l'activité et repartira le 2e jour

7.3

Frais de déplacement des participants locaux

10personnes*8at

eliers

80

5

000

 

400

000

Les 10 participants de la commune qui héberge l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur déplacement

7.4

Pause café ( 1pause café *1jour* pour 80 particiapnts + 6personnes UGP)

86personnes*1jo ur*8ateliers

688

2

500

1

720

000

Une pause café sera organisée pour l'ensemble des 86 participants à l'atelier

7.5

Pause déjeuner ( 1pause déjeuner *1jour* pour 80 particiapnts + 6personnes UGP)

86personnes*1jo ur*8ateliers

688

7

500

5

160

000

Une pause déjeuner sera organisée pour l'ensemble des 86 participants à l'atelier

7.6

Eau

5cartons*1jour*

8ateliers

40

4

000

 

160

000

5 cartons d'eau seront payés chaque jour par atelier

7.7

Honoraires des rapporteurs

1personne*8atel

iers

8

20

000

 

160

000

Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur les huit jours

7.8

Location de salle de l'intérieur + Sono

1 salle *8ateliers

8

65

000

 

520

000

Une salle de réunion sera louée pour 8 ateliers à raison de 65.000 la journée.

7.9

Achat de carburant

Forfait

8

150

000

1

200

000

Un forfait de 1.200.000 fr sera réservé pour l'achat de carburant pour l'équipe projet

7.10

Banderoles

8 Banderoles

8

30

000

 

240

000

Huit banderoles seront imprimées à raison de 30.000 fr l'unité

7.11

Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+ presse écrite )

Forfait

8

50

000

 

400

000

Un forfait de 400.000 est réservé pour la couverture médiatique à raison de 50.000 par couverture

7.12

Kit des participants

80personnes*8at

eliers

640

1

500

 

960

000

Un forfait de 135000 est prévu pour payer le kit des participants à raison de 1500 par participant

Sous total 7

 

45

416

000

 

8

Organisation des campagnes d'opérations médicales gratuites

 
 
 
 

85

8.1

Forfait pour les campagnes

Forfait

2

50 000 000

100 000 000

Un forfait de 100 000 000 fr est réservé pour l'achat des équipements et l'organisation des campagnes d'opérations médicales gratuites

Sous total 8

100 000 000

 

9

Renforcement de capacités en entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes

9.1

Prise en charge des participants des communes environnantes

90

pers*3nuités*2

ateliers

540

28 000

15 120 000

La prise en charge sera réservée aux 90 participants venant des communes environnantes à la commune qui héberge l'atelier. Ils arriveront la veille de l'atelier et repartiront le 2e jour de l'atelier

9.2

Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur (Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)

7personnes*3nui tés*2ateliers

42

28 000

1 176 000

L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de l'activité et repartira le 3e jour

9.3

Frais de déplacement des participants locaux

6 pers*2 ateliers

12

5 000

60 000

Les 12 participants de la commune qui héberge l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur déplacement

9.4

Pause café ( 1pause café *2jour*2ateliers pour 96 particiapnts + 6personnes UGP + 3consultants)

105personnes*2j our*2ateliers

420

2 500

1 050 000

Une pause café sera organisée pour l'ensemble des 105 participants à l'atelier

9.5

Pause déjeuner (1pause café *2jour*2ateliers pour 96 particiapnts + 6personnes UGP + 3consultants)

105personnes*2j our*2ateliers

420

7 500

3 150 000

Une pause déjeuner sera organisée pour l'ensemble des 105 participants à l'atelier

9.6

Honoraire des consultants

3personnes*2jou rs*2ateliers

12

60 000

720 000

3 consultants seront payés sur les 4 jours de l'atelier à raison de 60.000 par jour

9.7

Honoraires des rapporteurs

1personne*2jour s*2ateliers

4

20 000

80 000

Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur les huit jours

9.8

Eau

14cartons*2jour *2ateliers

56

4 000

224 000

7 cartons d'eau seront payés chaque jour par atelier

9.9

Location de salle de l'intérieur + Sono

1 salle

*2jours*2atelier

4

65 0s0

260 000

Une salle de réunion sera louée our 4 jours à

raison de 65.000 la journée. p

 

86

9.10

Achat de carburant

Forfait

2

150

000

 

300

000

Un forfait de 300.000 fr sera réservé pour l'achat de carburant pour l'équipe projet

9.11

Banderoles

2 Banderoles

2

30

000

 

60

000

Deux banderoles seront imprimées à raison de 30.000 fr l'unité

9.12

Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+ presse écrite )

Forfait

16

50

000

 

800

000

Un forfait de 800.000 est réservé pour la couverture médiatique à raison de 50.000 par couverture

9.13

Kit des participants

96personnes*2at

eliers

192

1

500

 

288

000

Un forfait de 228000 est prévu pour payer le kit des participants à raison de 1500 par participant

Sous total 9

 

23

288

000

 

10

Renforcement de capacités de 64 entrepreneurs

 
 
 

10.1

Prise en charge des participants des communes environnantes

180

pers*2nuités*1

atelier

180

28

000

5

040

000

La prise en charge sera réservée aux 180 participants venant des communes environnantes à la commune qui héberge l'atelier. Ils arriveront la veille de l'atelier et repartiront le 2e jour de l'atelier

10.2

Prise en charge de l'équipe projet + 1 chauffeur (Hébergement+ Petit Déjeuner+ Dîner)

7personnes*2nui tés*1atelier

14

28

000

 

392

000

L'équipe de projet (07 personnes) arrivera la veille de l'activité et repartira le 2e jour de l'atelier

10.3

Frais de déplacement des participants locaux

12 pers*1 atelier

12

5

000

 

60

000

Les 12 participants de la commune qui héberge l'activité recevront chacun 5000 par jour pour leur déplacement

10.4

Pause café ( 1pause café *1jour*1atelier pour 192 particiapnts + 6personnes UGP + 3consultants)

201personnes*1 atelier*2 jours

402

2

500

1

005

000

Une pause café sera organisée pour l'ensemble des 201 participants à l'atelier

10.5

Pause café ( 1pause café *1jour*1atelier pour 192 particiapnts + 6personnes UGP + 3consultants)

201personnes*1 atelier*2 jours

402

7

500

3

015

000

Une pause déjeuner sera organisée pour l'ensemble des 201 participants à l'atelier

10.6

Honoraire des consultants

3personnes*2ate lier*2jours

12

60

000

 

720

000

3 consultants seront payés sur les 4 jours de l'atelier à raison de 60.000 par jour

 

87

10.7

Honoraires des rapporteurs

1personne*1atel ier*4jours

4

 

20

000

 

80

000

Le rapporteur sera remunéré 20.000 fr par jour sur les quatre jours

10.8

Eau

9cartons*1atelie

r*2jours

18

 

4

000

 

72

000

18 cartons d'eau seront payéspour l'ensemble des ateliers

10.9

Location de salle de l'intérieur + Sono

1 salle *4jours

4

 

65

000

 

260

000

Une salle de réunion sera louée pour 4 jours à raison de 65.000 la journée.

10.10

Achat de carburant

Forfait

2

 

150

000

 

300

000

Un forfait de 300.000 fr sera réservé pour l'achat de carburant pour l'équipe projet

10.11

Banderoles

2 Banderoles

2

 

30

000

 

60

000

Deux banderoles seront imprimées à raison de 30.000 fr l'unité

10.12

Couverture médiatique (TVT, ATOP + Presse en ligne+ presse écrite )

Forfait

1

 

50

000

 

50

000

Un forfait de 50.000 est réservé pour la couverture médiatique

10.13

Kit des participants

192personnes*1

atelier

192

 

1

500

 

288

000

Un forfait de 228000 est prévu pour payer le kit des participants à raison de 1500 par participant

10.14

Subvention

Forfait

64

 

200

000

12

800

000

Les 64 groupêments bénéficiaires recevront une subvention de 200.000 fr chacun pour le développement de leurs activités

Sous total 10

 
 

24

142

000

 

11

Don d'équipements agricoles aux groupements

 
 
 
 

11.1

Forfait pour l'acquisition des équipements

Forfait

 

100

000

000

100

000

000

Un forfait de 100.000.000 fr est réservé pour l'acquisition des équipements au profit des groupements

Sous total 11

 
 

100

000

000

 

12

Gestion du projet

 
 
 
 

12.1

Salaire du Coordonnateur de projet

24mois

24

 

500

000

12

000

000

Les salaires de l'équipe ont été fixés sur la base des procédures de l'OOADD.

Le Coordonnateur du projet sera rémunéré 500.000fr/mois

12.2

Salaire du Secrétaire-Comptable

24mois

24

 

300

000

7

200

000

Le Secrétaire comptable sera rémunéré 300.000fr/mois

 

88

12.3

Salaire des agents de terrain

24mois

48

 

150

000

7

200

000

Les agents de terrain percevront 150.000fr/mois

12.4

Salaire du Chargé de Suivi- évaluation

24mois

24

 

250

000

6

000

000

Le Chargé de suivi-évaluation percevra 250.000fr/mois

12.5

Salaire du Chargé de communication

24mois

24

 

250

000

6

000

000

Le Chargé de communication percevra 250.000fr/mois

12.6

Location bureau

24mois

24

 

300

000

7

200

000

Un bureau sera loué à 300.000fr/mois

12.7

Electricité

24mois

24

 

100

000

2

400

000

Un forfait estimé à 100.000fr/mois est réservé pour l'électricité

12.8

Internet

24mois

24

 

15

000

 

360

000

Un forfait de 15.000/mois est réservé pour l'achat de l'internet

12.9

Acquisition des mobiliers de bureau

Forfait

 
 
 
 

100

000

000

Un forfait de 100.000.000 est réservé pour l'acquisition des mobiliers de bureau

12.10

Achat de véhicule

Forfait

 
 
 
 

45

000

000

Un forfait de 45.000.000 fr est réservé pour l'achat d'un véhicule

12.11

Achat de motos

 

2

1

000

000

2

000

000

Un forfait de 2.000.000 est réservé pour l'achat de deux motos tout terrain

12.12

Achat de carburant

24mois

24

 

100

000

2

400

000

Une dotation en carburant de 100.000fr par mois est réservé pour le véhicule

Sous total 12

 
 

197

760

000

 

13

Suivi-Evaluation

 
 
 
 

13.1

Evaluation du projet

Fortfait

 
 
 
 

5

000

000

Un forfait de 5.000.000 est réservé pour l'évaluation du projet

13.2

Suivi du projet

Forfait

 
 
 
 

15

000

000

Un forfait de 15.000.000 fr est réservé pour les suivis trimestriels

Sous total 13

 
 

20

000

000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TOTAL GENERAL

 
 

591

411

500

 
 

89

1.4 Stratégie de financement

En vue de mobiliser les ressources pour la mise en oeuvre du projet, les Partenaires techniques et financiers comme le PNUD, l'UNFPA, l'UNICEF, l'UNHCR, l'OIM, Plan-Togo seront mobilisés. Les organisations promotrices du projet contribueront également ainsi que les bénéficiaires.

Tableau n° 32 : Répartition du financement

Partenaires

Taux de participation

(%)

Montant (FCFA)

01

PNUD

15%

88 711 725

02

UNFPA

15%

88 711 725

03

UNICEF

15%

88 711 725

04

UNHCR

15%

88 711 725

05

OIM

15%

88 711 725

06

Plan-Togo

10%

59 141 150

07

OOADD, WANEP, REFEDS

10%

59 141 150

08

Apport des bénéficiaires

5%

29 570 575

 

TOTAL

100%

591 411 500

 

Source : Mandela DJAHO, août 2023

Paragraphe 2 : Les bénéficiaires, l'impact du projet et le mécanisme de mise en oeuvre du projet

2.1 Les bénéficiaires du projet

Les bénéficiaires directs du projet sont les groupements de femmes et de jeunes, les élus locaux, les leaders communautaires, les populations souffrant de maladies, etc.

Les bénéficiaires indirectes sont les populations des 16 communes de la région des savanes qui ne sont pas directement impliquées dans le projet mais qui bénéficieront indirectement des retombées du projet.

90

2.2 Impacts du projet

A court terme : Les élus locaux et les leaders communautaires s'approprient le projet et comprennent les rôles qu'ils doivent jouer afin de prévenir les conflits communautaire et l'extrémisme violent dans la région des savanes. Les populations sont sensibilisées sur le vivre ensemble et la cohésion sociale et prennent conscience des effets négatifs des conflits communautaires. Les groupements de femmes et de jeunes ainsi que les entrepreneurs accompagnés disposent des compétences et des ressources nécessaires pour développer leurs activités.

A moyen terme : Les élus locaux et les leaders communautaires s'investissent dans la transformation des conflits. Le vivre ensemble et la cohésion sociale sont renforcées au sein des populations. Les conditions de vie des groupements de femmes et de jeunes ainsi que les entrepreneurs accompagnés s'améliorent.

A long terme : La région des savanes devient une région paisible, avec des opportunités d'emploi pour les jeunes. Les conflits communautaires deviennent de plus en plus rares et les attaques terroristes disparaissent.

SECTION II : MÉCANISME DE MISE EN OEUVRE, SUIVI-ÉVALUATION ET

STRATEGIE DE COMMUNICATION

Paragraphe 1 : Mécanisme de mise en oeuvre et de suivi-évaluation 1.1 Mécanisme de mise en oeuvre

La supervision du projet sera assurée par l'Observatoire ouest-africain du développement durable (OOADD) qui est une organisation de la société civile basée au Togo et enregistrée au ministère de l'Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires (MATDDT) depuis 2016. L'organisation est composée d'un Conseil d'Administration et d'une Direction Exécutive.

En vue d'une meilleure implémentation du projet, un partenariat sera établi avec la branche Togolaise du Réseau Ouest-africain pour l'édification de la paix (WANEP-Togo) qui est le premier réseau travaillant sur la thématique de la paix au Togo. La mission de WANEP-Togo est de permettre et faciliter le développement des mécanismes de coopération entre les

91

praticiens et les organisations de paix issue de la société civile tout en encourageant des réponses collectives aux conflits violents. WANEP-Togo est composée de 10 organisations membres établi sur l'ensemble du territoire et possède une forte expérience dans la prévention des conflits et l'extrémisme violent au Togo. L'organisation dispose également d'un système d'alerte précoce qui déploit des moniteurs communautaires sur le terrain dont la mission est de de rapporter les alertes d'incidents.

Une troisième organisation basée dans la région des savanes sera associée à la mise en oeuvre du projet. Il s'agit du Réseau des femmes pour le développement de la région des savanes (REFEDS). L'organisation enregistrée depuis 2004 a pour vision «une société sans discrimination de sexes où les femmes jouissent pleinement de tous leurs droits comme les hommes». REFEDS mène des projets de prévention des conflits et de l'extrémisme violent dans la région des savanes.

En vue d'assurer une meilleure gestion du projet, un Comité de pilotage composé des représentants des trois (03) organisations partenaires, d'un (01) représentant des FDS, de deux (02) chefs traditionnels, de trois (03) chefs religieux sera mis en place. Le Comité de pilotage se chargera de valider les planifications et les rapports du projet. Le Comité de pilotage se réunira une fois par trimestre pour valider les rapports qui seront présentés par l'équipe de gestion du projet et formulera des recommandations à l'endroit de l'équipe.

1.2 Mécanisme de suivi-évaluation

1.2.1 Suivi

L'équipe projet suivra de près l'évolution du projet à travers un plan de suivi. Trois niveaux de suivi seront réalisés :

· Un suivi des activités (mensuel et trimestriel) réalisé par le Chargé de suivi-évaluation

· Un suivi des résultats (trimestriel) réalisé par le Coordonnateur du projet et le Chargé de suivi-évaluation

1.2.2 Evaluation à mi-parcours

Une évaluation à mi-parcours sera réalisée après une année de mise en oeuvre du projet afin de mesurer l'état d'évolution des activités. Les aspects pertinence, cohérence, efficience,

92

efficacité et durabilité du projet seront mesurés. Cette évaluation sera conduite par le Coordonnateur du projet et le Chargé de suivi-évaluation. A la fin de l'évaluation à mi-parcours, des recommandations seront formulées afin de réorienter les activités au besoin.

1.2.3 Evaluation finale

En fin de projet, une évaluation finale externe sera réalisée. Cette évaluation sera qualitative et permettra de mesurer l'impact du projet sur les bénéficiaires. A l'issue de cette évaluation, des recommandations seront formulées à l'endroit des parties prenantes en vue de la consolidation des acquis. L'évaluation finale permettra de déterminer dans quelles mesures et avec quel degré de succès ou d'échec, les résultats et les objectifs escomptés ont été atteints. Elle vise également à vérifier si les résultats et objectifs atteints sont fonctions d'une utilisation optimale des ressources. Elle permettra de vérifier les changements réels obtenus à l'issue de la mise en oeuvre du projet sur les bénéficiaires.

Paragraphe 2 : Stratégie de communication, risque et cadre logique 2.1 Stratégie de communication

En vue de renforcer la visibilité sur le projet, le Chargé de communication du projet sera chargé d'élaborer un plan de communication autour du projet. Il sera chargé de concevoir les visuels qui porteront les logos des trois organisations partenaires. Un partenariat sera établi avec les médias pour la diffusion des spots de sensibilisation.

2.2 Matrice des risques

Tableau n°33 : Matrice des risques

Risques

Probabilité

Sévérité
du risque

Mesures de mitigation

Opérationnel

Non-respect de la planification

Faible

Haute

Les partenaires du projet sont sensibilisées sur la gestion axée sur les résultats. Le Coordonnateur projet fera un suivi régulier de la mise en oeuvre

Opérationnel

Faible appropriation du projet

Faible

Faible

Impliquer les parties prenantes à toutes les étapes du projet

93

Environnemental Catastrophes naturelles empêchant les déplacements pour les activités

Faible

Faible

Utiliser les possibilités de travail en ligne

Menaces sécuritaires

Faible

Haute

Exploiter le système d'alerte précoce de WANEP-Togo

Source : Mandela DJAHO, août 2023

2.3 Tableau n°34 : Matrice du Cadre logique

 

Indicateurs

Moyens de vérification

Hypothèses

Objectif général : Renforcer la résilience communautaire et de promouvoir la cohésion sociale au sein de la région des savanes en mettant en oeuvre des initiatives stratégiques et durables qui améliorent la capacité des communautés à faire face aux défis socio-économiques, environnementaux et culturels.

OS 1 : Mettre en place un cadre de concertation des élus locaux et des leaders communautaires de la région des savanes dans le cadre de la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

Niveau d'implication des élus locaux et des leaders communautaires de la région des savanes dans la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

Rapport de sondage

L'implication des élus locaux et des leaders communautaires est fondamentale pour la prévention des conflits et l'extrémisme violent dans la région des savanes

R1 : Un cadre de concertation des élus locaux et des leaders communautaires est mis en place dans le cadre de la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

Nombre d'élus locaux et de leaders communautaires impliqués

Rapport d'activité Rapport de suivi

 

OS 2 : Promouvoir des plateformes périodiques de dialogue et d'actions communautaires pour renforcer la cohésion sociale

Nombre de plateformes de dialogue et d'actions communautaires

 

Les plateformes de dialogue et d'actions communautaires sont nécessaires pour renforcer la cohésion sociale

R2 : Des plateformes de dialogue et d'actions communautaires sont promus pour renforcer la cohésion sociale

Nombre de dialogue communautaire organisé Nombre d'actions communautaires organisés

Rapport d'activité

 

OS 3 : Renforcer la confiance mutuelle entre la population et les forces de défense et de sécurité

Niveau de confiance entre la population et les forces de défense et de sécurité

Rapport de sondage

Le renforcement de la confiance entre la population et les FDS est nécessaire pour prévenir les conflits

R3 : La confiance mutuelle entre la population et les forces de défense et de sécurité est renforcée

Nombre de dialogue civilo-militaire

Rapport d'activité

 

OS 4 : Renforcer les capacités techniques et financières d'entrepreneuriat de 64

Capacités techniques et financières des groupements et des

Rapport d'évaluation

Le renforcement des capacités techniques et financières des groupements

94

groupements de femmes et de jeunes et de 64 entrepreneurs individuels, en vue de les rendre plus autonomes grâce aux revenus de leurs activités

entrepreneurs bénéficiaires

 

de femmes et de jeunes et des entrepreneurs permettra d'améliorer leur revenus

R4 : Les capacités techniques et financières d'entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes sont renforcées en vue de les rendre plus autonomes grâce aux revenus de leurs activités

Niveau de revenu des groupements et des entrepreneurs bénéficiaires

Rapport de suivi

 

Activités

A1.1 : Atelier de renforcement de capacités des élus locaux sur la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent

Nombre d'élus locaux renforcés Nombre d'ateliers organisés

Rapport d'activité

 

A1.2 : Atelier de renforcement de capacités des leaders communautaires sur la prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent

Nombre de leaders communautaires renforcés Nombre d'ateliers organisés

Rapport d'activité

A1.3 : Campagne de communication autour de la prévention des conflits et de l'extrémisme violent

Nombre de spot de sensibilisation réalisé et diffusé

Nombre d'émissions radio animé

Rapport d'activité Archives de médias

A2.1 : Organisation des débats communautaires

Nombre de cadre de dialogue communautaire organisé

Rapport d'activité

A2.2 : Organisation des actions communautaires

Nombre d'actions

communautaires réalisées

Rapport d'activité

A3.1 : Organisation des cadres périodique de dialogue civilo- militaire

Nombre de cadres de dialogue civilo-militaire organisés

Rapport d'activité

A3.2 : Organisation des campagnes d'opérations médicales gratuites

Nombre de campagnes d'opérations médicales gratuites organisées

Rapport d'activité

A4.1 : Renforcement de capacités en entrepreneuriat de 64 groupements de femmes et de jeunes

Nombre de groupements de femmes et de jeunes renforcés

Rapport d'activité

A4.2 : Renforcement de capacités de 64 entrepreneurs

Nombre d'entrepreneurs renforcés

Rapport d'activité

A4.3 : Don d'équipements agricoles aux groupements

Nombre d'équipements agricoles offert aux groupements

Rapport d'activité Fiches d'émargement

Source : Mandela DJAHO, août 2023

95

CONCLUSION PARTIELLE

Face à la montée de l'extrémisme violent dans la région des savanes au Togo, les facteurs de vulnérabilité dans la région peuvent être exploités par les GANE pour étendre leur ambition au Togo. Malgré les initiatives en cours au sein de la région, les attaques se multiplient avec des pertes en vies humaines et des déplacements des populations. En vue de contribuer à la prévention de l'extrémisme violent au nord du Togo, nous proposons ce projet dénommé « Projet d'appui au renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes ». A travers ce projet, nous proposons de renforcer la résilience communautaire et promouvoir la cohésion sociale au sein de la région des savanes en mettant en oeuvre des initiatives stratégiques et durables qui améliorent la capacité des communautés à faire face aux défis socio-économiques, environnementaux et culturels. Ce projet est estimé à Cinq cent quatre-vingt-onze millions quatre cent onze mille cinq cents francs CFA (591 411 500 FCFA) pour une période de deux ans.

96

CONCLUSION GENERALE

Les phénomènes de radicalisation, d'extrémisme violent et de terrorisme que connait le Sahel depuis quelques années se sont étendus très rapidement aux pays du Golfe de Guinée (Benin, Ghana, Cote d'ivoire et Togo). Plusieurs de ces pays subissent depuis quelques mois des incidents et attaques récurrents. La situation dans ces pays est précaire et marquée par des incursions des Groupes armés non-étatiques et des attaques très violentes contre les forces de défense et de sécurité (FDS) et des populations civiles.

Pays du Golfe de Guinée, le Togo partage sa frontière nord, avec le Burkina, et orientale avec le Bénin. Selon W Assanvo, B Dakono, LA Théroux-Bénoni et I Maiga (2019), « le Togo fait en effet partie de l'espace littoral qui jouxte les pays du Sahel, eux- mêmes en proie aux attaques de groupes extrémistes violents ». Le nombre d'attaque perpétré contre le Togo notamment dans la région des savanes a augmenté ces derniers mois.

Face à ce constat, cette étude a été réalisée pour analyser les facteurs de vulnérabilité dans la région des savanes et établir le lien entre ces facteurs et l'expansion de l'extrémisme violent dans la région. A l'issue de notre recherche, nous avons jugé nécessaire de formuler un projet pouvant permettre de réduire les vulnérabilités et prévenir l'extrémisme violent. C'est en substance ce qui justifie l'intitulé du sujet : « Facteurs de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au Nord du Togo : Projet de renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes. » Cette recherche a axé son développement autour de deux grandes parties.

La première partie est porte sur le cadre théorique, conceptuel, et méthodologique qui comporte deux chapitres. Le premier chapitre concerne le cadre théorique et conceptuel. Le deuxième chapitre porte sur l'approche méthodologique, la présentation et l'analyse des résultats de la recherche et la vérification des hypothèses. La deuxième partie porte sur le Projet d'appui au renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes. Elle comporte aussi deux chapitres, le premier chapitre concerne la présentation du projet, le deuxième chapitre porte sur la gestion du projet.

L'extrémisme violent un phénomène multidimensionnel et multifactoriel qui appelle une variété de réponses selon les contextes. C'est donc une combinaison entre un terrain fertile (facteurs incitatifs) et une démarche proactive et manipulative (facteurs attractifs). Dr. Bakary

97

Sambe, Directeur de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies, Coordonnateur de l'Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique.

Notre recherche nous a permis d'identifier des facteurs incitatifs à l'extrémisme violent dans la région des savanes. En effet, les problèmes socio-économiques dans la région peuvent jouer un rôle important dans le processus d'expansion de l'extrémisme violent. La pauvreté et les multiples privations qu'elles engendrent, créent des frustrations qui peuvent facilement être exploitées par les GANE. A ce titre, les jeunes sont de plus en plus vulnérables en raison d'un faible niveau d'éducation et d'encadrement, ils deviennent des proies faciles pour les groupes extrémistes violents. Ils constituent ainsi un bassin potentiel de recrutement relativement facile pour les groupes extrémistes violents, en particulier dans la mesure où la plupart de ces groupes proposent des moyens attractifs sur le plan financier et matériel.

Par ailleurs, la question des conflits est ressortie dans la collecte des données comme évènements récurrents dans la région des savanes, pouvant conduire à des actes extrémistes. En effet, Les conflits communautaires peuvent exacerber les sentiments d'animosité et de méfiance entre les groupes en conflit. Cette polarisation peut pousser certains individus à adopter des positions extrêmes et à justifier la violence comme moyen pour défendre leur propre groupe. Les groupes impliqués dans les conflits peuvent en effet développer un récit d'oppression perpétuelle, dans lequel ils se perçoivent comme les victimes d'injustice ou de discriminations systémiques. Les conflits communautaires peuvent également éroder la confiance des populations dans les institutions gouvernementales et les systèmes judiciaires.

La question du changement climatique et ses effets constituent entre autres des défis majeurs dans la région des savanes dont l'amplitude pourrait conduire à la violence. En effet, les changements climatiques, tels que les sécheresses, les inondations et les perturbations agricoles, entraînent des problèmes d'insécurité alimentaire et de déplacement de populations. Ces impacts peuvent créer des tensions au sein des communautés, ainsi que des problèmes économiques et sociaux, qui favorisent la radicalisation. Les conflits liés à l'accès et au contrôle des ressources naturelles peuvent se transformer en conflits communautaires et offrir un contexte propice au recrutement par des groupes extrémistes.

98

Par ailleurs, la marginalisation des personnes vulnérables telles que les femmes ou certaines ethnies peut conduire à des actes extrémistes. Il est ressorti de notre collecte de données que les femmes subissent un certain nombre de violences basées sur le genre dans la région des savanes notamment la marginalisation, l'exclusion des processus décisionnels et des opportunités économiques. Les groupes extrémistes peuvent exploiter cette marginalisation en offrant aux femmes un sentiment d'autonomie et d'appartenance, souvent en lien avec une idéologie radicale.

Notre recherche nous a également permis d'identifier un certain nombre de facteurs attractifs vers l'extrémisme violent dans la région des savanes, notamment l'apologie de la violence lors des conflits communautaires, la promesse de meilleures destinations par les jeunes ayant fait l'expérience des voyages dans la sous-région, les promesses faites aux femmes et aux jeunes, la faible présence des institutions de l'Etat, les injustices sociales, etc.

En vue de prévenir l'expansion du phénomène, plusieurs mesures ont été prises par le Gouvernement et l'ensemble des parties prenantes. Mais ces mesures se révèlent insuffisantes par rapport aux nombreuses vulnérabilités dans la région. Dans ce cadre, notre recherche s'est soldée par la proposition d'un Projet de renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans la région des savanes. A travers ce projet, nous proposons la culture du vivre ensemble dans la région mais également le soutien et le développement des AGR afin d'offrir aux jeunes et aux femmes des opportunités économiques et les éloigner de la tentative de rejoindre les GANE. Le coût du projet s'élève à Cinq cent quatre-vingt-onze millions quatre cent onze mille cinq cents francs CFA (591 411 500 FCFA).

99

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIQUES 1. SOURCES

1.1 SOURCES ORALES

Noms et prénoms

Fonction

Date et lieu de l'entretien

1

Seyram ADIAKPO

Responsable des programmes ONG WANEP-Togo

29 juin 2023 au sein de l'ONG WANEP-Togo

2

PAKA Mazah

Secrétaire Permanent de la

Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes légères et de petits calibres (CNLPAL)

08 août 2023 (en ligne)

3

Afiwa AMELESSODJI

Responsable de projet Plan-Togo

22 août 2023 (en ligne)

4

Aimé KOMBATE

Chargé de programme Alerte précoce et prévention des conflits

29 juillet 2023 au sein de l'ONG WANEP-Togo puis en ligne

5

Damekoa NAWOTE

Directeur Exécutif Association des jeunes pour le développement des savanes

03 août 2023 à Cinkassé

6

Akimou IBOURAIMA

Chargé de projets ONG WANEP-Togo

28 juillet 2023 à Mango

7

Mohammed Ibouraima

Responsable de projet PNUD-Togo

18 juillet 2023 à Dapaong

8

Lamboni SADJA

Expert National en sécurité alimentaire et nutrition (FAO)

13 juillet 2023 à Lomé

9

Souley KARIMOU

Assistant aux Opérations et suivi des projets (FAO)

13 juillet 2023 à Lomé

10

Tetevi KODJOVI

Expert Filières Végatales (FA0)

13 juillet 2023 à Lomé

11

Adjara Aphouet N'DJARAMA

Agent de développement communautaire

17 juillet à Gando

12

Yendoukoa Douti TCHIMBIANDJA

Préfet de la Préfecture de Tône

22 août 2023

1.2 WEBOGRAPHIE

https://issafrica.org/fr/recherches/rapport-sur-lafrique-de-louest/extremisme-violent-criminalite-organisee-et-conflits-locaux-dans-le-liptako-gourma, 2019. https://www.republicoftogo.com/toutes-les-rubriques/diplomatie/diplomatie-preventive-au Sahel#:~:text=De%20janvier%202020%20%C3%A0%20mai,pleine%20conscience%20de%2 0leur%20vuln%C3%A9rabilit%C3%A9 https://dtm.iom.int/reports/afrique-de-l%E2%80%99ouest-et-du-centre-%E2%80%94-tableau-de-bord-mensuel-sur-la-crise-du-liptako-gourma-28 https://www.jeuneafrique.com/1358991/politique/jihadisme-au-Sahel-linexorable-descente-vers-le-golfe-de-guinee/ https://issafrica.org/fr/iss-today/la-prevention-du-terrorisme-au-benin-et-au-togo-doit-etre-fondee-sur-des-donnees-probantes

100

https://issafrica.org/fr/iss-today/linitiative-daccra-peut-elle-prevenir-le-terrorisme-dans-les-etats-cotiers-de-lafrique-de-louest https://issafrica.org/fr/iss-today/le-togo-a-lepreuve-de-la-menace-terroriste https://hdr.undp.org/sites/default/files/Country-Profiles/fr/TGO.pdf https://hdr.undp.org/sites/default/files/Country-Profiles/fr/TGO.pdf https://www.la-croix.com/Monde/Crise-libyenne-traumatisee-marginalisee-Afrique-veut-faire-entendre-2020-01-17-130172421 https://lomegraph.com/visite-des-agents-des-fat-de-loperation-koundjoare https://www.republiquetogolaise.com/social/0301-7603-programme-d-urgence-pour-les-savanes-environ-50-milliards-fcfa-engages-en-un-an https://www.republiquetogolaise.com/gestion-publique/1002-7712-programme-d-urgence-pour-la-region-des-savanes-le-gouvernement-fait-le-point-avec-les-partenaires https://www.undp.org/fr/benin/projects/prevention-des-conflits-et-de-lextremisme-violent-dans-les-zones-frontalieres-du-benin-du-burkina-et-du-togo https://www.crs.org/sites/default/files/naatann_fact_sheet.pdf https://telegramme228.com/naataan-pour-barrer-la-voie-a-l.html https://www.societecivilemedias.com/2020/11/27/togo-le-projet-savanes-motoag-pour-renforcer-la-cohesion-sociale-dans-la-region-des-savanes/ https://www.societecivilemedias.com/2020/10/13/wanep-togo-deux-projets-pour-lutter-contre-lextremisme-violent/

http://news.alome.com/h/140023.html

www.nytimes.com/2015/06/16/opinion/the-other-terror-threat.html https://home-affairs.ec.europa.eu/system/files/2016-12/issue_paper_root-causes_jan2016_fr.pdf

http://www.Search.org/wp-content/uploads/2017/08/TDR-de-Consultance-Etude-de-base-GUI507.pdf https://issafrica.s3.amazonaws.com/site/uploads/war-36-FR.pdf

1.3 RAPPORTS

ELVA (2021) «Tracking Violent Extremism Spillover from the Sahel to Littoral West Africa »

International Alert (2018) « Si les victimes deviennent bourreaux : Facteurs contribuant à la vulnérabilité et à la résilience à l'extrémisme violent au Sahel central»

W Assanvo, B Dakono, LA Théroux-Bénoni et I Maïga, « Extrémisme violent, criminalité organisée et conflits locaux dans le Liptako Gourma », Rapport pour l'Afrique de l'Ouest, 26, ISS, 2019

101

OPHI/PNUD : L'indice global de la pauvreté multidimensionnelle 2021 : Lever le voile sur les disparités, New York PNUD 2021

ISS, (HANDY, Paul-Simon, MATONGBADA, Michael et KHADIDIATOU FAYE, Adja, 2021), Etude internationale sur les dispositifs de prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violents dans l'espace francophone .
· Cas du Togo
, Institut d'études de sécurité

Konrad-Adenauer-Stiftung (Ed.) : La menace djihadiste au nord du Ghana et du Togo : État des lieux et perspectives pour contenir l'expansion, Promediation, Mars 2022

Magnus Ranstorp, « Les causes profondes de l'extrémisme violent », Réseau de sensibilisation à la radicalisation, 4 janvier 2010

PNUD (2017) « Sur les chemins de l'extrémisme violent en Afrique .
· Moteurs, Dynamiques et éléments déclencheurs
»

Centre National d'Étude Stratégiques et de Sécurité-Niger (2018) « Étude approfondie sur les facteurs de radicalisation en milieu rural, urbain, carcéral et universitaire

2. BIBLIOGRAPHIE 2.1 MEMOIRES

Paka (2023), « Lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre : création des comités communaux et régionaux décentralisés au Togo »

Penn (2020) « Perceptions locales et déterminants de l'insécurité dans la région des savanes au Togo »

Koudzo (2014) « Gestion des conflits entre paysans et éleveurs peulhs de la région des savanes au nord-Togo dans le processus d'un développement durable »

2.2 ARTICLES

Charles Kurzman et David Schanzer, « The Growing Right-Wing Terror Threat », 2015.

Clark McCauley et Sophia Moskalenko, "Psychology of Terrorism : Classic and Contemporary Insights", 2008

Eric Rosand (2010), "Countering Violent Extremism : Developing an Evidence-Base for Policy and Practice"

LA Théroux-Bénoni, W Assanvo et al., « Jeunes «djihadistes» au Mali .
· Guidés par la foi ou par les circonstances ? »,
Note d'analyse 89, ISS, 26 août 2016.

M. Ershadul Karim (2019), "Preventing Violent Extremism through Value-Based Education : A Peaceful Path to Human Flourishing"

McCauley et Moskalenko, "Friction: How Radicalization Happens to Them and Us"2008,

102

Mia Bloom (2005), "Dying to Kill : The Allure of Suicide Terror"

Pyalo Da-do Nora AMEDZENU-NOVIEKOU. et al. « Le Togo à l'épreuve de la menace terroriste »

Robert DUSSEY « Diplomatie préventive au Sahel » (2021)

Timothy Allen et Jean-Louis Triaud (2013) «Cohesion and Coercion : International and Local Dimensions of Conflict and Community"

William ASSANVO , Jeannine Ella ABATAN et Michaël MATONGBADA, « La prévention du terrorisme au Benin et au Togo doit être fondée sur des données probantes »

W Assanvo, B Dakono, LA Théroux-Bénoni et I Maïga, « Extrémisme violent, criminalité organisée et conflits locaux dans le Liptako Gourma »

Akakpo, Y. (2015). Dynamique et enjeux de la diversité ethnique au Togo : cas de la région des savanes. Politique Africaine, (138), 143-160

103

ANNEXES

104

ANNEXE 1 : CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL REGISSANT LA PREVENTION ET LE LUTTE CONTRE L'EXTREMISME VIOLENT AU TOGO

Cadres

Terminologie utilisée

Articles faisant référence à la notion d'extrémisme violent et terrorisme

Citation exacte de la définition donnée

Loi

Loi n° 2015-010 du 24

Titre V : Des infractions

Art.716 : Aux fins du présent code, les infractions de nature terroriste

 

novembre 2015 portant

relatives au terrorisme

comprennent :

 

nouveau code pénal

 

1) les infractions relatives à la sécurité de l'aviation civile, de la
navigation maritime, du port et des plates-formes fixes ;

 
 
 

2) la prise d'otages et les infractions contre les personnes jouissant d'une protection internationale ;

 
 
 

3) les attentats terroristes à l'explosif et le terrorisme nucléaire qui
tendent, par tout moyen, à causer intentionnellement :

 
 
 
 

a) la mort d'autrui, des blessures graves ou des dommages corporels graves à autrui ; ou

b) de sérieux dommages à un bien public ou privé, notamment un bien public, une installation gouvernementale ou publique, un système de transport public ; une infrastructure ou à l'environnement ; ou

c) des dommages aux biens, lieux, installations ou systèmes mentionnés au point b du présent article, qui entraînent ou risquent d'entraîner des pertes économiques considérables, lorsque le comportement incriminé, par sa nature ou son contexte, a pour but d'intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à faire ou à ne pas faire quelque chose.

 
 
 

Constitue une organisation terroriste au sens du présent code, tout groupement ou toute entente de personnes agissant en bande organisée et commettant l'une ou l'autre des infractions de nature terroriste visées au présent titre.

105

 
 
 

Constituent des infractions relatives au terrorisme, le financement du terrorisme et les actes d'appui, de recrutement, de fourniture d'armes et d'incitation au terrorisme

Loi

Loi n° 2019-009 du 12/08/2019

Titre 1er : Dispositions

Art.4 : Les dispositions de la présente loi s'appliquent en cas de menaces et

 

relative à la sécurité

intérieure

générales

d'atteintes graves à l'ordre public, notamment celles mettant en péril la sécurité des personnes et des biens ou le fonctionnement normal des institutions ou portant atteinte à la stabilité de l'État, caractérisées par :

 
 
 

- des attentats terroristes ou la menace d'actions terroristes ;

 
 
 

- des actions criminelles transnationales associées ou non à une entreprise

terroriste;

 
 
 

- des actions de cybercriminalité faisant peser un risque, entre autres, sur

les personnes physiques ou morales, sur les infrastructures critiques du pays ou sur l'économie nationale ou véhiculant de fausses nouvelles ou recourant à des manoeuvres destinées à déstabiliser l'opinion publique, notamment à l'occasion de consultations électorales, y compris par l'intermédiaire des réseaux sociaux;

 
 
 

- des actes de violence perpétrés contre les personnes ou contre les biens

par des groupes extrémistes ou des personnes physiques visant à faire prévaloir une idéologie radicale aux fins de renverser les Institutions de la République;

 
 
 

- des opérations ou des transactions financières effectuées, en fraude à la

législation existante, par des personnes physiques ou morales opérant sur le territoire togolais ou en lien avec des acteurs étrangers agissant en soutien des actions criminelles visées aux paragraphes précédents.

Loi

Loi n° 2018 - 004 du 04-05-

Titre préliminaire :

Article premier : Définitions

 

2018 relative à la lutte

Terminologie

Pour l'application de la présente loi, on entend par :

 

contre le blanchiment de capitaux et le financement

 

1. Acte terroriste :

 

du terrorisme

 

- un acte constitutif d'une infraction au sens de l'un des instruments juridiques

internationaux énumérés en annexe à la présente loi ;

 
 
 

- tout autre acte destiné à tuer ou blesser grièvement un civil, ou toute autre

personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa nature ou son contexte, cet acte vise à intimider

106

 
 
 

une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation

internationale à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir un acte quelconque.

Loi

Loi n° 2018-026 du 07-12- 18 sur la cybersécurité et la

Chapitre 1er : infractions et

peines en matière de

Art. 21 : Acte de terrorisme au moyen des TIC

 

lutte contre la cybercriminalité

cybercriminalité

Quiconque utilise ou tente d'utiliser les technologies de l'information et de la communication en vue de commettre un ou des actes de terrorisme, est puni de dix

 
 
 

(10) à vingt (20) ans de réclusion criminelle et d'une amende de cinq millions (5

 
 
 

000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA.

 
 
 

Toute personne complice de la commission de l'infraction prévue au premier alinéa du présent article ou transmet des informations et données à un groupe terroriste est punie des mêmes peines.

 
 
 

Art. 22 : Acte de terrorisme visant les logiciels et programmes informatiques

 
 
 

Quiconque commet ou tente de commettre un ou des actes de terrorisme visant des logiciels et/ou programmes informatiques, est puni de dix (10) à vingt (20) ans de réclusion criminelle et d'une amende de cinq millions (5 000 000) à dix millions

 
 
 

(10 000 000) de francs CFA.

 
 
 

Toute personne complice de la commission de l'infraction prévue au premier alinéa du présent article est punie des mêmes peines.

 
 
 

Art. 23 : Diffusion de procédés ou de moyens de destruction à des fins de terrorisme

 
 
 

Est punie de cinq (5) à dix (10) ans de réclusion criminelle et de trois millions

 
 
 

(3.000.000) à cinq millions (5.000.000) de francs CFA d'amende, toute personne qui diffuse ou met à la disposition d'autrui par le biais d'un système informatique, sauf à destination des personnes autorisées, un mode d'emploi ou un procédé, permettant la fabrication des armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions de nature à porter atteinte à la vie humaine, aux biens ou à l'environnement.

 
 
 

Est punie des mêmes peines, toute personne qui diffuse ou met à la

disposition d'autrui par le biais d'un système informatique, sauf à
destination des personnes autorisées, un mode d'emploi ou un procédé,

permettant l'emploi, la fabrication et le stockage des armes non

107

 
 
 

conventionnelles de nature à porter atteinte à la vie humaine, aux biens ou à l'environnement.

 
 
 

Art. 26 : Menace de commettre un acte terroriste

 
 
 

Quiconque menace de commettre par le biais d'un système informatique, une destruction, une dégradation ou une détérioration de biens ou une atteinte aux personnes, lorsqu'une telle menace est matérialisée par un écrit, une image, une vidéo, un son ou toute autre donnée, est coupable de menace terroriste et est puni de trois (3) à cinq (5) ans d'emprisonnement et d'une amende de cent mille (100

 
 
 

000) à cinq cent mille (500 000) francs CFA ou de l'une de ces deux (2) peines.

 
 
 

Toute personne complice de la commission de l'infraction prévue au premier alinéa du présent article est punie des mêmes peines.

Décret

Décret n°2019-076/PR du

Pages 3, 4 et 5

Chapitre Ier : Création et attribution

présidentiel

15 Mai 2019 portant création du Comité

 

Chapitre II : Organisation et fonctionnement

 

Interministériel de

 
 
 

Prévention et de Lutte contre l'Extrémisme

 
 
 

Violent (CIPLEV)

 
 

Source : Données collectées sur les sites officiels des ministères et documents officiels

108

ANNEXE 2 : AUTRES MESURES INSTITUTIONNELLES DE PRÉVENTION ET DE LUTTE CONTRE L'EXTRÉMISME VIOLENT AU TOGO

Mesure

Actions

Détails

Programme de refondation des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) - 2014

Mise en place de nouveaux dispositifs sécuritaires durs destinés à la lutte contre le terrorisme

- Mise en place d'une cellule de traitement financier ;

- Mise en place d'un comité national de coordination des activités de lutte contre le blanchiment

de capitaux et du financement du terrorisme ;

- Création d'une agence nationale de la cybercriminalité ;

- Création du GILAT (Groupe d'intervention léger antiterroriste) ;

- Mise en place du Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN) en 2015 ;

- Mise en place des brigades anti-criminalité, de recherche et d'investigation au niveau des

régions ou secteurs de gendarmerie et de police ;

- Mise en place de l'Unité spéciale d'intervention de la gendarmerie (USIG).

Mise en oeuvre des opérations militaires

- Opération KOUNDJOARE (A partir du 11 septembre 2018)

Mise en oeuvre des opérations militaires conjointes

- Opération KOUDANLGOU I

- Opération KOUDANLGOU II

- Opération KOUDANLGOU III (Du 18 au 22 novembre 2019 dans les régions septentrionales du

Ghana et du Togo)

Mise en oeuvre de la police de proximité

 

Vote d'une loi de programmation militaire

(2021-2025)

 

Source : Données collectées sur les sites officiels des ministères et documents officiels

109

ANNEXE 3 : QUELQUES PROJETS MIS EN OEUVRE DANS LA REGION DES SAVANES

 

Titre du projet

Porteur

Montant

Objectifs

Principales activités

Période

Zones de couverture

Bailleurs de fonds

Personnes contacts

1

Gulf of Guinea lagging regions social cohesion project

Cabinet du Premier ministre - Animation d'un groupe de travail multisectoriel

315 millions US$

Améliorer la résilience socio- économique des communautés dans les régions cibles en retard des pays du golfe de Guinée exposées aux conflits et aux risques climatiques. Cet objectif sera atteint grâce à des investissements coordonnés dans les zones frontalières et à un dialogue régional amélioré. Les « pays du Golfe de Guinée » dans le contexte de la phase initiale du projet du programme font référence à la Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Bénin.

Composante 1 : Investir dans la résilience et l'inclusion communautaires. Elle financera des investissements au niveau local pour promouvoir la résilience et l'inclusion des communautés, gérés par les communautés, les communes et les groupes ciblés, qui auront été formés dans le cadre de la Composante 2 : Construire les bases et les capacités pour des communautés inclusives et résilientes. Elle financera des activités qui peuvent établir une base et une capacité des parties prenantes locales

Composante 3 : Plateforme de coordination régionale et dialogue. Elle vise à renforcer le dialogue régional ainsi que le renforcement des capacités des acteurs en matière de gestion des connaissances, d'engagement citoyen et de suivi des indicateurs liés à la prévention et à la cohésion sociale, etc.

A compter de l'exercice 2022 de la Banque mondiale

Bénin, Côte d'Ivoire, Ghana, et Togo. Le projet ciblera les départements, régions et districts en retard du nord dans les quatre pays présentant les plus hauts niveaux de pauvreté multidimensionnell e et confrontés à des risques de fragilité en raison de leur proximité avec des zones instables dans le Sahel.

Financement du Groupe de la Banque mondiale (Don de l'Association internationale de développement - IDA)

(i) Nicolas Perrin, Kaori Oshima Spécialiste principal du développement social +1-202-458-2455 ; E-mail: koshima@worldban k.org ; (ii) Cabinet du Premier ministre - animation d'un groupe de travail multisectoriel

Etsri HOMEVOR directeur de cabinet etsri.homevor@pri mature.gouv.tg

110

2

Programme d'appui

Organisation

3.275

(i) Contribuer à

(i) Former les membres des

18 mois

Au Togo : Région

Fonds des

Idrissou Kayaba

 

à la prévention des conflits et de

internationale pour les

millions US$

l'amélioration de la résilience des

mécanismes locaux de prévention et de gestion des conflits aux

Démarrage en en mars

des savanes au Togo (préfectures

Nations Unies pour la

Labande, Coordinateur

 

l'extrémisme violent

migrations

 

populations dans les

mécanismes de prévention et de

2020

de : Cinkassé, Oti

consolidation de

national; UNPBF;

 

dans les zones frontalières du

(OIM) et Programme

 

zones

transfrontalières du

règlement pacifique des conflits ;

(ii) Diffuser et partager à travers

 

sud, Tone, Kpendjal,

la paix (UNPBF)

+228 90 25 60 70 Email :

 
 

Bénin, du Burkina

des Nations

 

Bénin, du Burkina

les médias locaux les bonnes

 

Kpendjal-Ouest) ;

 

idrissou.labande@u

 

et du Togo

Unies pour le développeme nt (PNUD- Togo)

 

Faso et du Togo face aux conflits communautaires et à l'extrémisme violent ; (ii) Contribuer, par une approche transfrontalière, à la mise en place d'un environnement qui

pratiques en matière de gestion des conflits et de prévention de l'extrémisme violent ; (iii) Mener des dialogues communautaires transfrontaliers sur les questions liées aux conflits communautaires et aux défis communs, à travers des forums avec des groupes cibles (jeunes,

 

(ii) Au Bénin : département de l'Atacora (Communes de Matéri, Cobly, Boukoumbé, Tanguiéta et Natitingou) ; (iii) Au Burkina-Faso :

 

ndp.org

 
 
 
 

garantit que les femmes et les jeunes bénéficient d'une meilleure protection et soient suffisamment impliqués dans les mécanismes de dialogue local tout en bénéficiant d'opportunités économiques viables

femmes, chefs politiques, coutumiers, religieux, etc.) ; (iv) Organiser des journées de promotion du dialogue social dans les communautés vivant dans la zone du projet ; (v) Former et accompagner les femmes et les jeunes en entrepreneuriat, plaidoyer et leadership ; (vi) Organiser des journées de cohésion sociale entre les populations civiles et les forces de sécurité et de défense

 

Régions de l'Est (Province de la Kompienga, Communes de Madjouari, Pama et Kompienga) et du Centre-Est (Province du Koulpelogo, Communes de Soudougui, Sangha et Yargatenga)

 
 
 
 
 
 
 

(activités sportives, culturelles, débats radiophoniques)

 
 
 
 

3

Projet

Réseau

250.000

Contribuer au

(i) Soutenir le mécanisme d'alerte

36 mois

Région des

Département

Pyalo Da-do Yram

 

«Renforcement de

Ouest-

US$

renforcement de la

précoce pour la prévention et la

Démarrage

savanes

d'État américain ;

Nora AMEDZENU-

 

la résilience du

Africain pour

 

résilience nationale

lutte contre l'extrémisme violent

en

(préfectures de

Ambassade des

NOVIEKOU

 

Togo face à

l'extrémisme violent

l'Edification de la Paix

 

dans la lutte contre l'extrémisme violent

dans les communautés ; (ii) Renforcer les cadres de dialogue

septembre 2020

Cinkassé, Tone, Tandjoaré,

États-Unis d'Amérique

+228 90 10 07 94 Email:

 

dans un contexte d'insécurité sous régionale»

(WANEP- Togo)

 

en soutenant les actions du Comité interministériel de

et de collaboration multisectoriels rassemblant les acteurs étatiques et non étatiques, en vue de

 

Kpendjal,

Pkendjal-Ouest, Oti, Oti-Sud)

auTogo

ddnora@yahoo.fr ; namedzenu-noviekou@wanep.o

111

 
 
 
 

prévention et de lutte contre l'extrémisme violent (CIPLEV), ainsi que les comités locaux.

réduire les facteurs de risque dans la lutte contre l'extrémisme violent lié aux conflits communautaires, aux défis sécuritaires et aux conflits religieux ; (iii) Faciliter la prise en compte des besoins prioritaires des populations à la base et des zones à risque d'extrémisme violent, y compris la résolution des conflits communautaires

 
 
 

rg

4

Techcamp sur la cohésion sociale et la lutte contre la désinformation en Afrique de l'Ouest

Réseau

Ouest- Africain pour l'Edification de la Paix (WANEP- Togo)

 

Contribuer à la réduction des fake news, afin de renforcer la cohésion sociale en Afrique de l'Ouest avec l'implication des jeunes acteurs des médias et des réseaux sociaux

Renforcement de capacités des jeunes du Togo, de la Côte d'Ivoire et de la Guinée

11 mois : Début de mise en oeuvre : Novembre 2021

National

Département d'Etat Américain

5

Résilience économique face à l'extrémisme violent au Togo

Réseau

Ouest- Africain pour l'Edification de la Paix (WANEP- Togo)

 

Renforcer la résilience des jeunes et des femmes de la région des savanes face à l'extrémisme violent

Ce projet vise à regrouper 100 jeunes et femmes en coopératives d'élevage de pintades dans des localités frontalières de la région des savanes en vue de réduire leur résilience face à l'extrémisme violent. Cet élevage à échelle moyen est suivi de programmes pour renforcer les bénéficiaires sur les questions de paix, cohésion sociale et PLEV en milieu communautaire.

2021-2024

Région des savanes

Pain pour le monde (Brot fur die Welt)

112

6

Mise en place des plateformes d'échanges, de partage de connaissances et de bonnes pratiques entre les CLP (Comités Locaux de paix), les CIPLEV, les jeunes et les conseillers municipaux

Réseau

Ouest- Africain pour l'Edification de la Paix (WANEP- Togo)

 

Mettre en place des plateformes d'échanges, de partage de connaissances et de bonnes pratiques pour la prise en compte des préoccupations des jeunes

dans les plans de développement communaux

Mise en place des plateformes d'échanges

Renforcement de capacités

 

Région des savanes

UNICEF

 

7

Renforcement de la

Réseau

 

Renforcer la

Renforcement de capacité

Juillet et

Région des

International

Pyalo Da-do Yram

 

résilience des

Ouest-

 

résilience des

Soutien aux AGR

Août 2023

savanes (Préfecture

Republican

Nora AMEDZENU-

 

communautés de la
région des savanes
face aux facteurs de

Africain pour l'Edification de la Paix

 

communautés de la
région des savanes
face aux facteurs de

 
 

de Kpendjal)

Institute (IRI)

NOVIEKOU

+228 90 10 07 94 Email:

 

vulnérabilité

(WANEP-

 

vulnérabilité

 
 
 
 

ddnora@yahoo.fr ;

 
 

Togo)

 
 
 
 
 
 

namedzenu-noviekou@wanep.o rg

8

Projet Engagement

Plan

1.765.566.5

(i)Renforcer la

Ce Projet est mis en oeuvre en

4 ans

Région des

Délégation de

Afiwa Essosolim

 

des Jeunes et des

International-

88 FCFA

cohésion sociale

partenariat avec 5 ONG locales et

(Otcobre

savanes

l'Union

Amelessodji

 

Femmes pour la

Togo et ses

 

dans la région des

Organisations de la Société

2020-

(préfectures de

européenne au

+228 90 70 36 16

 

Participation

partenaires:

 

savanes en

Civile avec la collaboration de 15

Septembre

Cinkassé, Tone,

Togo (90%) et

Email:

 

Citoyenne et la Cohésion Sociale dans les savanes (ENJEF-PACS)/ "savanes Motaog"

Aide et Action, WILDAF- Togo, Collectif des Associations Contre l'Impunité au Togo (CACIT)

 

promouvant les droits politiques et économiques des jeunes et des femmes ; (ii) Renforcer les capacités de la société civile et des institutions étatiques au niveau local.

médias, 70 Comités Cantonaux/Villageois de Développement (CC/VD) et 7 Comités Cantonaux/Préfectoraux de Prévention et de Lutte contre l'Extrémisme Violent (CC/ PPLEV), 16 communautés locales et 3 organisations religieuses sont les partenaires sur le terrain. Les principales activités comprennent : (i)

2024)

Tandjoaré, Kpendjal, Pkendjal-Ouest, Oti, Oti-Sud)

Agence suédoise de développement international (SIDA) via Plan International Suède (10%)

afiwa.amelessodji@ plan-

international.org

 
 
 
 
 

Promouvoir les droits économiques de 6 200 jeunes

 
 
 
 

113

 
 
 
 
 

filles / femmes et garçons / hommes vulnérables âgés de 15 à 35 ans dont 52 % de filles ; (ii) Renforcer la participation de 9 000 femmes de plus de 35 ans à la vie politique et économique ; (iii) Promouvoir le dialogue et la concertation multi-acteurs en renforçant les capacités des OSC locales

 
 
 
 

9

Programmes intégrés de prévention de l'extrémisme violent à travers la participation citoyenne dans la région des savanes

Développem ent Citoyenneté Leadership Intégré et Communauta ire (DECLIC)- Togo

 

(i) Renforcer les capacités des organisations de jeunes et de femmes pour leur permettre de contribuer à la prévention et à la lutte contre l'extrémisme violent ; (ii) Contribuer à une meilleure implication des jeunes dans la gestion des affaires locales et ainsi accroître leur sentiment d'utilité et d'appartenance à leur communauté.

(i) Organisation d'un atelier sur la décentralisation et la citoyenneté autour des enjeux des plans de développement local et du contrôle citoyen de l'action publique ; (ii) Organisation d'un atelier de planification stratégique devant conduire à la mise en place d'une plateforme commune d'associations de jeunes et de femmes dédiée à la prévention des violences extrémistes ; Organisation d'un atelier pour les médias et autres communicateurs afin de développer des messages clés pour prévenir l'extrémisme violent ; (iii) Organisation d'une campagne de communication autour de la prévention de l'extrémisme violent suivie d'un festival sur la prévention de l'extrémisme violent

6 mois (Octobre 2019-Mars 2020)

Région des savanes (préfectures de Cinkassé, Tone, Tandjoaré, Kpendjal, Pkendjal-Ouest, Oti, Oti-Sud)

Ambassade des États-Unis d'Amérique au Togo

ABUBAKAR Douti +228 93 70 49 08 Email : abubakardouti@gm ail.com

Source : Données collectées sur les sites officiels des organisations

Source : Rapport du diagnostic organisationnel et fonctionnel des CCPLEV et CPPLEV de la région des savanes

114

ANNEXE 4 : Forces et faiblesses, opportunités et menaces des CCPLEV / CPPLEV

 

FORCES

 

FAIBLESSES

 

Sur le plan organisationnel

 

Sur le plan organisationnel


·

La composition des comités locaux est

multisectorielle


·

Les comités locaux ne disposent pas d'un cadre de travail adéquat


·

L'organigramme est formalisé et structuré


·

Les comités locaux n'ont pas


·

La méthode de travail est inclusive et collaborative

 

d'infrastructures et d'équipements pour leur travail


·

Les comités locaux disposent d'un personnel

 
 
 

d'appui technique


·

Il n'existe pas de modèle organisationnel défini


·

Les comités locaux bénéficient d'un appui

 
 
 

politique


·

Les jeunes et les femmes sont insuffisamment représentés au sein des comités locaux

 

Sur le plan fonctionnel

 

Sur le plan fonctionnel


·

Les comités locaux fonctionnent sur la base de


·

Les valeurs et la vision ne sont pas définies

 

textes juridiques


·

La non-maîtrise des rôles et des


·

Les comités locaux disposent d'un personnel

 

responsabilités

 

d'appui technique


·

Les règlements intérieurs ne sont pas établis


·

Les missions des comités locaux sont connues et jugées pertinentes


·

Il n'existe pas de plan de communication

 
 


·

Il n'existe pas de système de gestion de la


·

Les CPPLEV / CCPLEV mènent des activités sur le terrain

 

technologie


·

Les relations de collaboration avec l'ensemble des


·

Il n'existe pas de liens électroniques

 

parties prenantes sont jugées excellentes.


·

Il n'existe pas de mécanisme de collecte de données sur le terrain

 
 


·

Il n'existe pas de plans annuels de travail et d'action

 

OPPORTUNITÉS

 

MENACES

 

Sur le plan organisationnel

 

Les menaces sont d'ordre structurelles


·

L'engagement politique avéré dans la lutte contre l'extrémisme violent


·

La pauvreté et la précarité sociale de la Région des savanes


·

L'élaboration en cours de la stratégie nationale de


·

Les effets du changement climatiques

 

lutte contre l'extrémisme violent


·

La pression démographique

 
 


·

La faible mobilisation des ressources

 

Sur le plan fonctionnel

 
 


·

Le renforcement des attributions

organisationnelles

 
 


·

Le développement d'un plan de renforcement des capacités des comités locaux

 
 


·

L'appui des personnes ressources prévu à l'article

 
 
 

9 de l'arrêté

 
 


·

Les comités locaux ont l'appui des partenaires techniques et financiers

 
 

115

ANNEXE 5 : LISTE DES TABLEAUX

Tableau

Tableau n°1

Tableau de répartition par canton

Tableau n°2

Répartition des enquêtés selon le sexe

Tableau n°3

Répartition des enquêtés selon l'âge

Tableau n°4

Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

Tableau n°5

Répartition des enquêtés selon l'ethnie d'origine

Tableau n°6

Répartition des enquêtés selon la croyance réligieuse

Tableau n°7

Répartition des enquêtés selon la profession

Tableau n°8

Répartition des enquêtés selon le revenu mensuel

Tableau n°9

Répartition des enquêtés selon le fait qu'ils ont une fois entendu parler de l'extrémisme violent

Tableau n°10

Répartition des enquêtés selon la connaissance de l'identité des GANE

Tableau n°11

Répartition des enquêtés selon la connaissance des conséquences des attaques des GANE dans leur région

Tableau n°12

Répartition des enquêtés selon leur appréhension du niveau de la menace actuelle de l'extrémisme violent dans la région des savanes

Tableau n°13

Répartition des enquêtés selon l'existence de vulnérabilités dans la région des savanes

Tableau n°14

Répartition des enquêtés selon leur connaissance des facteurs de vulnérabilité auxquels fait face la population dans la région des savanes

Tableau n°15

Répartition des enquêtés par rapport à l'exploitation des vulnérabilités par les GANE

Tableau n°16

Répartition des enquêtés par rapport aux défis spécifiques auxquels les femmes et les filles font face dans leur localité

Tableau n°17

Répartition des enquêtés par rapport à l'exploitation des vulnérabilités

Tableau n°18

Répartition des enquêtés par rapport aux répercussions des défis sur les populations

Tableau n°19

Répartition des enquêtés selon leur connaissance du fait que des individus au sein de la population ont rejoint les GANE

Tableau n°20

Répartition des enquêtés selon les types de conflits

Tableau n°21

Répartition des enquêtés selon le fait que les conflits peuvent favoriser l'expansion de l'extrémisme violent

Tableau n°22

Répartition des enquêtés selon le fait que la menace extrémiste dans les zones frontalières constitue un risque pour la région des savanes.

Tableau n°23

Répartition des enquêtés selon l'appréciation des relations entre les civils et les militaires

Tableau n°24

Répartition des enquêtés selon leur connaissance des mesures ou actions en cours pour prévenir l'extrémisme violent

Tableau n°25

Répartition des enquêtés selon leur appréciation des mesures de prévention

Tableau n°26

Répartition des enquêtés par rapport à l'atténuation des facteurs de vulnérabilité pour prévenir l'extrémisme violent

Tableau n°27

Répartition des enquêtés par rapport à ce qu'il faut faire d'autre pour éviter la propagation de l'extrémisme violent

Tableau n°28

Répartition des communes

116

Tableau n°29

Effectif de la population résidente par commune et sexe, Région des savanes

Tableau n°30

Chronogramme

Tableau n° 31

Budget

Tableau n° 32

Répartition du financement

Tableau n°33

Matrice des risques

Tableau n°34

Matrice du cadre logique

117

ANNEXE 6 : LISTE DES GRAPHES

Graphe

Graphe n°1

Répartition des enquêtés selon l'âge

Graphe n°2

Répartition des enquêtés selon le revenu mensuel

Graphe n°3

Répartition des enquêtés selon la connaissance de l'identité des GANE

Graphe n°4

Répartition des enquêtés selon la connaissance des conséquences des attaques des GANE dans leur région

Graphe n°5

Répartition des enquêtés selon la connaissance des facteurs de vulnérabilité auxquels fait face la population dans la région des savanes

Graphe n°6

Répartition des enquêtés par rapport aux défis spécifiques auxquels les femmes et les filles font face dans leur localité

Graphe n°7

Répartition des enquêtés par rapport aux répercussions des défis sur les populations

Graphe n°8

Répartition des enquêtés selon la connaissance des mesures ou actions en cours pour prévenir l'extrémisme violent

Graphe n°9

Répartition des enquêtés par rapport à ce qu'il faut faire d'autre pour éviter la propagation de l'extrémisme violent

Carte n°1

Présentation de la région des savanes

118

ANNEXE 7 : QUESTIONNAIRE A L'ENDROIT DE LA POPULATION

Bonjour Monsieur/Madame.

Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de Master en Développement culturel, Option Culture, paix et développement à l'Institut Régional d'Enseignement Supérieur et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC) sur le thème : « Facteurs de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au nord du Togo : Projet d'appui au renforcement de la résilience économique et de la cohésion sociale dans la région des savanes », c'est un honneur pour nous de venir recueillir vos points de vue sur la menace de l'extrémisme violent au Togo. Vous ne serez pas identifiés et vos points de vue seront anonymes et confidentiels. Vos éclaircissements vont être d'une grande utilité pour nous.

Nous vous remercions d'avance pour votre soutien à ce travail.

I- Profil de l'enquêté

Préfecture :

Commune : Village :

N° d'ordre

Questions et filtres

Modalités

Passer à

Q101

Quel est votre sexe ? (Noter le sexe sans poser la question)

Masculin... 1

Féminin 2

 

Q102

Quel est votre âge ?

18 - 23ans 1

24 - 29ans 2

30 - 35ans 3

36 - 41ans 4

42 - 47ans 5

48 - 53ans 6

53ans et plus 7

 

Q103

Quel est votre niveau d'instruction ?

Non instruit 1

Primaire 2

Collège... 3

Lycée 4

Université... 5

 

Q104

Quel est votre ethnie d'origine ?

Moba/Gourma 1

Mossi 2

Tchokossi 3

Kabyè 4

Ewe... 5

Kotokoli/Tem 6

Gangam 7

Autres (à préciser) 8

 

Q105

Quel est votre religion ?

Chrétienne 1

Musulmane 2

Animiste... 3

Autre (à préciser) 4

 

119

Q106

Quelle est votre profession ?

Fonctionnaire 1

Commerçant 2

Artisan... 3

Agriculteur 4

Elève 5

Étudiant 6

Chômeur 7

Autres (à préciser) 8

 

Q107

A combien estimez-vous votre revenu mensuel ?

Moins de 15000... 1

16000-30000 2

31000-45000 3

46000-60000 4

Pus de 60000 5

 

II- Connaissance du phénomène de l'extrémisme violent

N° d'ordre

Questions et filtres

Modalités

Passer à

Q201

Avez-vous une fois entendu parler de l'extrémisme violent ?

Oui 1

Non... 2

 

Q202

Si oui, qu'est-ce que l'extrémisme violent selon vous ? Qu'est ce qui vous vient en tête quand on parle de l'extrémisme violent ?

Utilisation de la violence 1

Promotion de la violence 2

L'imposition des pratiques religieuse... 3

Ne sait pas. 4

Autres (à préciser) 5

 

Q203

Qui sont ces groupes extrémistes selon ce que disent les gens ? Selon ce que vous savez ?

Des peuhls 1

Des burkinabè 2

Des togolais 3

Des opposants politiques 4

Des musulmans 5

Des jeunes 6

Des femmes 7

Des jeunes désoeuvrés 8

Des femmes désoeuvrées 9

Autres (à préciser) 10

 

Q204

D'après ce que vous entendez dire, quelles peuvent être les motivations des groupes extrémistes ? Que veulent- ils en posant leurs actes violents ?

Ils veulent le pouvoir 1

Ils veulent répandre l'idéologie islamiste 2

Ils veulent semer la terreur 3

Ils revendiquent des droits 4

Autres (à préciser) 5

 

Q205

Au cours des 12 derniers mois, avez- vous été témoin, victime ou avez-vous appris des incidents liés à l'extrémisme violent dans votre localité ?

Oui 1

Non... 2

 

Q206

Combien d'incidents liés à l'extrémisme violent avez-vous entendu parler au cours des 12 derniers mois dans votre localité ?

Moins de 10... 1

10-15 .2

15-20 3

Plus de 20... 4

 

120

Q207

Quel est le mode opératoire des groupes extrémistes selon ce que vous avez appris ?

Cibler une localité et les attaquer 1

Venir clandestinement la nuit et attaquer 2

S'infiltrer dans la population et attaquer 3

Poser des engins explosifs 4

Ne sait pas. 5

Autres (à préciser) 6

 

Q208

Quels sont les conséquences des attaques des groupes extrémistes dans votre région ?

Pertes en vies humaines. 1

Blessés 2

Déplacement des populations. 3

Autres à préciser 4

 

Q209

Comment décririez-vous le niveau de la menace actuelle de l'extrémisme violent dans la région des savanes ?

Très élevé... 1

Elevé 2

Faible... 3

 

III- Evaluation des facteurs de vulnérabilité et lien avec l'extrémisme violent

N° d'ordre

Questions et filtres

Modalités

Passer à

Q301

Quels sont les défis socio- économiques auxquels fait face la population dans votre région ?

Fort taux de pauvreté 1

Insuffisance d'infrastructures 2

Chômage 3

Oisiveté des jeunes 4

Toxicomanie et l'usage des drogues chez les

jeunes 5

Défis d'accès aux soins de santé 6

Défis d'accès à l'éducation. 7

Changement climatique. 8

Conflits communautaires. 9

Immigration vers les pays voisins 10

Sécheresse 11

Autres à préciser 12

 

Q302

Pensez-vous que les groupes extrémistes exploitent ces vulnérabilités ?

Oui 1

Non... 2

 

Q303

Si oui comment ?

 
 

Q304

Quels sont les défis spécifiques auxquels les femmes et les filles font face dans votre région ?

Mariage précoce. 1

Défis d'accès aux ressources. 2

Défis d'accès à la terre. 3

Décès pendant l'accouchement 4

Défis d'accès à la scolarisation. 5

Violences basées sur le Genre. 6

Autres à préciser 7

 

Q305

Pensez-vous que les groupes extrémistes exploitent ces vulnérabilités ?

Oui 1

Non... 2

 

Q306

Si oui comment ?

 
 

121

Q307

Quelles sont les répercussions de ces défis sur la population ?

Frustrations des populations... 1

Impression d'être laisser pour compte par rapport

aux autres régions. 2

 
 
 

Persistance des conflits intra et

intercommunautaires 3

 
 
 

Déplacement des populations. 4

 
 
 

Problèmes sécuritaire/banditisme. 5

 
 
 

Autres (à préciser) 6

 

Q308

Pensez-vous que des individus au sein

Oui 1

 
 

de la population ont rejoint les groupes extrémistes ? ou leur fournissent des informations ?

Non... 2

 

Q309

Si Oui, Pourquoi selon vous ?

 
 

Q310

Avez connaissance de certains conflits

Oui 1

 
 

présents dans votre localité ?

Non... 2

 

Q311

Si oui quels sont ces conflits ?

Conflit de chefferie 1

 
 
 

Conflit de transhumance... 2

 
 
 

Conflit fonciers... 3

 
 
 

Conflit intergénérationnel 4

 
 
 

Conflit socio-politique. 5

 
 
 

Conflit interculturel 6

 
 
 

Autres (à préciser) 7

 

Q312

Selon vous, ces conflits peuvent-ils

Oui 1

 
 

favoriser (ou favorisent déjà) l'expansion de l'extrémisme violent ?

Non... 2

 

Q313

Si oui, comment ?

 
 

Q314

Pensez-vous que la menace extrémiste

Oui 1

 
 

dans les zones frontalières constitue un risque pour la région des savanes ?

Non... 2

 

Q315

Si oui, pourquoi

 
 

Q316

Quelles appréciations faites-vous de

Bonne 1

 
 

relations entre les civils et les militaires dans la région ?

Mauvaise... 2

 

Q317

Pourquoi ?

 
 

122

IV- Stratégies de prévention de l'extrémisme violent

Q401

Avez-vous connaissances des mesures

Oui 1

 
 

ou actions en cours pour prévenir l'extrémisme violent ?

Non... 2

 

Q402

Si oui lesquels ?

Subvention des groupements 1

 
 
 

Renforcement de la sécurité 2

 
 
 

Construction d'infrastructures 3

 
 
 

Appui aux initiatives des jeunes 4

 
 
 

Autres (à préciser) 5

 

Q403

Pensez-vous que ces mesures sont

Oui 1

 
 

suffisantes ?

Non... 2

 

Q404

Que faut-il faire d'autre pour éviter la

Régler les conflits... 1

 
 

propagation de l'extrémisme violent ?

Développer des AGR 2

 
 
 

Donner du travail aux jeunes... 3

 
 
 

Construire des infrastructures de base 4

 
 
 

Renforcer les groupements de femmes 5

 
 
 

Renforcer la confiance entre la population et les

 
 
 

FDS 6

 
 
 

Sensibiliser les populations 7

 
 
 

Autres (à préciser) 7

 

10. Sur quels aspects pensez-vous que les acteurs doivent-ils travailler davantage pour prévenir l'extrémisme violent ?

123

ANNEXE 8 : GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES OSC

Bonjour Monsieur/Madame.

Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de Master en Développement culturel, Option Culture, paix et développement à l'Institut Régional d'Enseignement Supérieur et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC) sur le thème : « Facteurs de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au nord du Togo : Projet d'appui au renforcement de la résilience économique et de la cohésion sociale dans la région des savanes », c'est un honneur pour nous de venir recueillir vos points de vue sur la menace de l'extrémisme violent au Togo.

Nous vous remercions d'avance pour votre soutien à ce travail.

1. Quelle est la situation sécuritaire actuellement dans la région des savanes selon vos informations ? S'il vous plaît essayer de donner des détails

2. Selon vous quels sont les facteurs de vulnérabilité à l'extrémisme violent dans la région des savanes au Togo ?

3. Comment ces facteurs contribuent à l'expansion de l'extrémisme violent dans la région

4. Pensez-vous que la menace extrémiste dans les zones frontalières constitue un risque pour la région des savanes ?

5. Quel est l'impact/les conséquences du phénomène sur la population ?

6. Pensez-vous que des individus de la population ont rejoint les groupes extrémistes, ou leur fournissent des informations ? Si oui donnez nous quelques détails.

7. Quelles initiatives votre organisation met-elle en place pour renforcer la résilience des communautés de la région afin de prévenir l'extrémisme violent ? Pourquoi avoir ciblé ces activités et quels en sont les bénéficiaires ?

8. Comment votre organisation intègre-t-elle la dimension de genre dans ses initiatives de prévention de l'extrémisme violent, en tenant compte des rôles particuliers des femmes et des jeunes dans la région des savanes au Togo ?

9. Quels sont les succès ou les leçons apprises des programmes de prévention de l'extrémisme violent mis en oeuvre par votre organisation ? Qu'en est-il des défis ?

124

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE, CONCEPTUEL, METHODOLOGIQUE ET

PRESENTATION DES RESULTATS 5

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 7

SECTION I : CADRE THEORIQUE 7

Paragraphe 1 : Justification du choix du sujet 7

1.1 Les motivations personnelles 7

1.2 La pertinence scientifique 7

1.3 Pertinence sociale 8

Paragraphe 2 : Problématique 8

2.1 Enoncé du problème 8

2.2 Les questions de recherche 10

2.2.1 La question principale 11

2.2.2 Les questions spécifiques 11

2.3 Les objectifs de recherche 11

2.3.1 L'objectif général 11

2.3.2 Les objectifs spécifiques 11

2.4 Les hypothèses de recherche 11

2.4.1 Hypothèse principale 12

2.4.2 Hypothèses spécifiques 12

2.5 Variables et indicateurs 12

2.5.1 Variable dépendante et ses indicateurs 12

2.5.2 Variables indépendantes 12

SECTION II : CADRE CONCEPTUEL 13

Paragraphe 1 : Clarification des concepts 13

1.1 Radicalisation 13

1.2 Extrémisme 14

1.3 Extrémisme violent 14

1.4 Facteurs de vulnérabilité 15

1.5 Terrorisme 15

1.6 Prévention de l'extrémisme violent 16

125

1.7 La notion de résilience 17

Paragraphe 2 : Revue de littérature 17

2.1 Les écrits empiriques 17

2.1.1 Les moteurs de l'extrémisme violent en Afrique 17

2.1.2 Les dynamiques de l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest 19

2.1.3 Les moyens de prévention de l'extrémisme violent 21

2.1.4 Les facteurs de vulnérabilité à l'extrémisme violent dans la région des

savanes 22

2.2 Cadre théorique de référence 24

CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE, PRESENTATION DES

RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES 26

SECTION I : APPROCHE METHODOLOGIQUE 26

Paragraphe 1 : Considérations méthodologiques 26

1.1 Recherche documentaire 26

1.2 La recherche quantitative 27

1.2.1 La population d'enquête 27

1.2.2 Echantillonnage 27

1.2.3 Instruments de collectes de données 28

1.2.3.1 La grille d'observation 29

1.2.3.2 Le questionnaire 29

1.2.3.3 Le guide d'entretien 29

1.2.4 Le traitement des données 29

1.2.5 Pré-test et administration 29

1.3 La recherche qualitative 30

1.3.1 Entretiens individuels 30

1.3.2 Organisation des focus group 30

Paragraphe 2 : Difficultés rencontrées 31

SECTION II : PRÉSENTATION, ANALYSE DES RÉSULTATS ET VERIFICATION

DES HYPOTHESES 31

Paragraphe 1 : Présentation et analyse des résultats 31

1.1 De l'identification des enquêtés 32

1.2 De la connaissance du phénomène de l'extrémisme violent 37

1.3 De l'évaluation des facteurs de vulnérabilité et lien avec l'extrémisme violent 40

1.4 De la stratégie de prévention de l'extrémisme violent 52

1.5 Analyse des résultats de la recherche qualitative 56

Paragraphe 2 : Vérification des hypothèses 58

2.1 Vérification de l'hypothèse générale 58

126

2.2 Vérification de l'hypothèse spécifique 1 59

2.3 Vérification de l'hypothèse spécifique 2 59

2.4 Vérification de l'hypothèse spécifique 3 59

DEUXIEME PARTIE : PROJET D'APPUI AU RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE ET DE

LA COHESION SOCIALE DANS LA REGION DES SAVANES 61

CHAPITRE III : PRESENTATION DU PROJET 62

SECTION I : PRESENTATION DU PROJET 62

Paragraphe 1 : Fiche technique, Contexte & Justification 62

1.1 Fiche technique 62

1.2 Contexte et justification 63

Paragraphe 2 : Présentation de la zone cible 64

2.1 Situation géographique 64

2.2 Situation démographique 65

2.3 Aspects/Vie culturel(le)s 67

2.4 Situation sociale 68

2.5 Situation économique 68

2.6 Situation de l'emploi 69

2.7 Situation écologique 70

SECTION II : OBJECTIFS, RESULTATS ET ACTIVITES DU PROJET 70

Paragraphe 1 : Objectifs et résultats du projet 70

1.3 Objectif général 70

1.4 Objectif spécifique 70

1.5 Résultats attendus 71

Paragraphe 2 : Activités du projet 71

2.1 Activités préparatoires 71

2.1.1 Recrutement de l'équipe de gestion du projet 71

2.1.2 Acquisition des mobiliers de bureau 72

2.1.3 Lancement officiel du projet 72

2.1.4 Réunion de cadrage 72

2.2 Atelier de renforcement de capacités des élus locaux sur la prévention des

conflits communautaires et de l'extrémisme violent 72

2.3 Atelier de renforcement de capacités des leaders communautaires sur la

prévention des conflits communautaires et de l'extrémisme violent 73

2.4 Campagne de communication autour de la prévention des conflits et de

l'extrémisme violent 73

2.5 Organisation des dialogues communautaires 73

2.6 Organisation des actions communautaires 74

2.7 Organisation des cadres périodique de dialogue civilo-militaire 74

127

128

2.8 Renforcement des campagnes d'opérations médicales gratuites 74

2.9 Renforcement de capacités en entrepreneuriat de 64 groupements de femmes

et de jeunes 75

2.10 Amélioration des capacités de gestion de 64 entrepreneurs 75

2.11 Don d'équipements agricoles aux groupements 75

2.12 Tableau n°30 : Chronogramme 75

CHAPITRE IV : GESTION DU PROJET 77

SECTION I : RESSOURCES 77

Paragraphe 1 : Ressources humaines, financières et stratégie de financement du projet

77

1.1 Ressources humaines 77

1.2 Ressources financières (confère budget) 78

1.3 Tableau n° 31 : Budget 78

1.4 Stratégie de financement 89

Paragraphe 2 : Les bénéficiaires, l'impact du projet et le mécanisme de mise en oeuvre

du projet 89

2.1 Les bénéficiaires du projet 89

2.2 Impacts du projet 90

SECTION II : MÉCANISME DE MISE EN OEUVRE, SUIVI-ÉVALUATION ET

STRATEGIE DE COMMUNICATION 90

Paragraphe 1 : Mécanisme de mise en oeuvre et de suivi-évaluation 90

1.1 Mécanisme de mise en oeuvre 90

1.2 Mécanisme de suivi-évaluation 91

1.2.1 Suivi 91

1.2.2 Evaluation à mi-parcours 91

1.2.3 Evaluation finale 92

Paragraphe 2 : Stratégie de communication, risque et cadre logique 92

2.1 Stratégie de communication 92

2.2 Matrice des risques 92

2.3 Tableau n°34 : Matrice du Cadre logique 93

CONCLUSION PARTIELLE 95

CONCLUSION GENERALE 96

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIQUES 99

1. SOURCES 99

1.1 SOURCES ORALES 99

1.2 WEBOGRAPHIE 99

1.3 RAPPORTS 100

2. BIBLIOGRAPHIE 101

2.1 MEMOIRES 101

2.2 ARTICLES 101

ANNEXES 103

TABLE DES MATIERES 124






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme