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Internationalisation économique du sport. Les clubs de football sur les traces des entreprises multinationales

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par Arnauld Kayembe Tabu Nkang'Adi Nzu
Université d'Anvers - Master en Management international et développement 2000
  

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1.B. PRESENCE A L'ETRANGER AVEC INVESTISSEMENT.

1.B.1. La création des centres de formation pour jeunes joueurs :

confrontation entre l'humanitaire et le business.

Au début de cette étude, nous nous étions aussi donné pour tâche de vérifier si l'assertion selon laquelle les clubs de football des pays développés suivaient les traces des entreprises multinationales et, avec elles, s'implantaient au-delà des frontières de leurs pays d'origine, était authentique. A travers la création des centres de formation pour jeunes joueurs, situés en pleine terre africaine ou latino-américaine, l'objectif des clubs semble en tout cas s'accommoder d'une logique de transnationalisation des activités. On ne verrait pas d'emblée une équipe effectuer des dépenses, souvent colossales en l'espèce, pour prétendre n'en tirer aucun bénéfice. Ce qu'il faudrait retenir, c'est que le football a peu de voies pour se rendre trop commercial. Mais il se façonne à longueur des journées et au fil des ans des vaisseaux qui lui assurent une présence continue et difficilement réversible dans le monde des affaires ordinaires. Nous osons croire que la conversion de la structure juridique de la plupart des clubs de l'association à but non lucratif en celle de sociétés commerciales a permis de focaliser l'attention de ces nouvelles personnes morales sur les avantages des marchés émergents. Si « les firmes européennes ont à investir plus sur les marchés émergents afin de tirer avantage de leur croissance rapide » (Jacquemin Alexis et Pench Lucio R., Editors, 1997, p. 181), les clubs de football n'avaient pas pour leur part besoin de s'y faire plier à travers des supplications, aussi longtemps qu'ils avaient déjà compris et reconnu l'émergence de l'Afrique et de l'Amérique du Sud en matière de football.

Puisque l'expérience ne s'est pas encore généralisée -la plupart des équipes ayant certes leurs équipes juniors au siège même du club, voire des centres de formation dans le pays -, la création d'un centre de formation par une équipe, reconnue riche, dans un pays en développement commence avec le club français de Paris-saint-Germain, avant de connaître une autre forme avec Ajax d'Amsterdam.

1.B.2. Le Paris-Saint-Germain et le Planete Champions International de

Ouagadougou.

Le projet de création du centre de formation des jeunes joueurs lancé par Paris-Saint-Germain n'a, à proprement parler, rien de similaire à un projet d'investissement direct étranger. Il prend effet en 1997, lorsque le bulletin d'informations du club diffuse la nouvelle ci-dessous reprise : « Claude Le Roy prépare le futur. Créateur, en début de saison, de Planete Champions International, un centre de formation au Burkina Faso, le directeur sportif parisien et le club ont l'intention de faire de Tunis une tête de pont de leur politique de recrutement »

( PSG News-Revue de presse du lundi 05 janvier 1998).

Dans les limites de la perception des objectifs de la création du centre, il se dégage en filigrane, la politique de recrutement. Transposé à l'univers du football business, l'objectif de recrutement vaut pour les clubs ce que vaut la stratégie ou l'objectif de recherche des matières premières ou carrément des facteurs de production pour les entreprises multinationales.

A ce titre, il y a lieu de comparer à l'itinéraire des entreprises multinationales, le caractère d'investissement étranger direct du centre ainsi créé par le Paris-saint-Germain. Pour cela, MUCCHIELLI J. L (1998, p. 46), aide à découvrir les caractéristiques d'un investissement direct :

1° une notion de contrôle ou de pouvoir d'influence sur la gestion d'une entreprise étrangère ;

2° un transfert des compétences complexes (un ensemble technologique et

3° une logique de production. Et AAKER D. A (1998, p. 255) de renchérir : « Beaucoup de firmes éprouvent le désir de développer des stratégies globales dans la vue de participer effectivement à la concurrence ». La logique de production semble donc être déterminante. Il en est ainsi lorsque la délocalisation vise, à la base, à faire réaliser à l'entreprise les économies d'échelle, lesquelles « ont une puissance dans la perspective globale » (LEONTIADES James, 1984, pp. 30-37).

1.B.3. Quid si un club de football est une entreprise ?

Mais, d'ores et déjà, il se pose immanquablement la question à l'esprit de savoir si Paris Saint-Germain est une entreprise, et encore si le centre de formation Planete Champions International l'est aussi. Le professeur Blanpain (1996, p. 25), reprenant l'avis de l'Avocat Général Lenz, entend, lui aussi, par entreprises «des entités qui exercent une activité économique, quels que soient leur statut juridique ou leur mode de financement. Il n'est pas requis, ajoute-il-, qu'il y ait un but de lucre. ». Cette définition a le mérite de retenir l'élément essentiel d'une entreprise, loin de toute structure légale formelle : l'exercice d'une activité économique. Elle se fait dans le cadre d'une unité dite parfois de production.

Au regard de cette précision, il appert que, sans être une société commerciale, au sens juridique du terme, le club Paris Saint-Germain, n'est pas moins une entreprise, d'un point de vue économique. En tant qu'équipe de football, elle engage régulièrement les joueurs, auxquels elle paye des salaires. Sur le marché des transferts, le PSG est également très actif, soit comme vendeur, soit comme acheteur des joueurs. Cette saison, le seul transfert d'Anelka, parmi tant d'autres, lui a coûté plus de 25 millions de dollars américains. C'est d'ailleurs pour cette raison que la cour européenne de justice n'a pas hésité d'établir que l'exercice des sports, en tant qu'activité économique dans le sens de l'article 2 du Traité de Rome, relevait du champ d'application du droit communautaire (Blanpain, 1996, p. 21).

De même, le professeur Andreff Wladimir (2000, pp. 184-185) continue dans la même direction en décrivant l'activité économique des clubs de football : « Certains clubs, écrit-il-, se sont spécialisés dans la formation de joueurs en vue d'approvisionner le marché des joueurs professionnels, et ainsi dégager une source complémentaire de financement. »

C'est cela la caractéristique nouvelle du sport : « une activité économique comme une autre, ce qui permet de comprendre le quasi- abandon des principes fondateurs de l'olympisme et une recomposition de ce champ autour des valeurs marchandes » (Bourg J. F et Gouguet J. J, 1998, p. 18). Tous ces développements accréditent la thèse du professeur Blanpain (1996, p. 25) d'après laquelle « les clubs de football peuvent être considérés comme des entreprises et les fédérations comme des associations d'entreprises. » La version d'entreprises reconnue aux clubs est partagée par le professeur Késenne Stefan (1996, p. 21) pour qui la pratique du sport constitue une activité économique en sens qu'il faut deux clubs (entreprises) pour fabriquer un match ( le produit).

En résumant toute la littérature nous offerte par les analystes, et en la comparant aux caractéristiques de l'investissement étranger direct pré-rappelées, nous pouvons considérer que l'acte posé par Paris Saint-Germain renferme bien les réalités d'un investissement.

1.B.3.a. Le transfert des compétences.

Centre de formation, Planete Champions International équivalait pour le club parisien à une unité (des facteurs) de production spécialisée dans la formation de jeunes joueurs, qui certainement auraient permis au PSG de rajeunir régulièrement son équipe, mais aussi d'alimenter le marché des transferts, soit directement par ces jeunes venus du Burkina Faso, soit par les anciens, remplacés ainsi, par les recrues africaines. Il a été dirigé, au départ, par des cadres techniques désignés par le PSG et recevant les ordres directement de lui. Peut-on alors prétendre y retrouver la logique de la production au profit du PSG ?

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