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Gouvernance et performance dans les établissements de soins en Tunisie


par Wadji Ben Rejeb
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis - DEA Management 2003
  

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III.1.2 Les systèmes de contrôle internes

III.1.2.1 Les systèmes de rémunération et d'incitation des dirigeants

Pour Jensen et Meckling, plus le dirigeant détient d'actions, plus il maximise le profit et plus la performance de la firme qu'il dirige est élevée et vis versa. L'attribution d'actions au manager permet donc de limiter son opportunisme et d'aligner ses intérêts sur ceux des propriétaires.

En fait, il existerait trois types de rémunérations pouvant être octroyées aux dirigeants :

§ Des rémunérations fixes indépendantes des performances de la firme.

§ Des rémunérations liées à des agrégats comptables permettant de mesurer la performance. Afin d'être efficaces, ces rémunérations doivent se rapporter à des résultats connus ex post, qui permettent sans difficulté, d'apprécier la qualité du management de la firme. Ce type de rémunération peut aussi avoir pour inconvénient d'inciter l'équipe dirigeante à privilégier des indicateurs à court terme.

§ Des rémunérations liées aux cours boursiers (distribution d'actions ou d'options). Ce type

de rémunération a pour objectif de faire converger les intérêts des managers et des actionnaires et de favoriser les investissements à long terme. P.Desbrieres62 souligne que

ce type de rémunération peut dans certains cas inciter artificiellement le dirigeant à prendre des risques pour accroître ses plus values boursières potentielles.

La plupart des systèmes de rémunération présentent au moins un des trois défauts de base suivants : un lien étroit entre l'augmentation des bénéfices et le salaire quelques soient les conséquences pour la valeur de l'entreprise ; une énorme importance accordée à la

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performance à court terme (les gratifications annuelles par exemple) ; une confiance presque

totale dans les systèmes de mesure comptables : les bénéfices par action ou le rendement de

l `investissement servent souvent de fondement pour les plans de rémunération à court et à moyen terme63.

III.1.2.2 Le conseil d'administration

Selon une problématique propre à la théorie de l'agence, E.F. Fama et M. Jensen (1983) distinguent le decision management du decision control64. Le premier renvoie aux droits d'initier et d'engager des propositions en matière d'allocation des ressources, tandis que le second renvoie aux droits de ratifier et de contrôler l'engagement des ressources. Dans les grandes entreprises, le système de decision control repose en grande partie sur le conseil d'administration, émanation directe du vote des actionnaires, ce dernier a en effet le pouvoir d'embaucher et de renvoyer les dirigeants de l'entreprise, d'une part, et de ratifier et de contrôler les décisions importantes, d'autre part.

Le conseil d'administration représente, donc pour les théoriciens de l'agence, l'organe

principal de contrôle, complémentaire aux mécanismes externes.

a. Mission et rôle du Conseil d'Administration

Selon E.F Fama et M. Jensen, le conseil d'administration a pour mission principale de défendre les intérêts des actionnaires en limitant le pouvoir discrétionnaire des dirigeants. Selon eux, « the board is not an effective device for decision control unless it limits the decision discretion of individual top managers65 ».

Le conseil d'administration a des responsabilités claires : il doit vérifier que l'entreprise applique bien la stratégie élaborée par le top management, tout en veillant que cette stratégie débouche sur des choix judicieux. Il doit aussi contrôler les initiatives stratégiques à court terme et en évaluer la pertinence en fonction du calendrier, du budget et des résultats désirés.

De surcroît, il doit s'assurer que l'équipe dirigeante de la société est la plus performante

62 P.DESBRIERE, « Participation financière, stock options et rachat de l'entreprise par les salariés », Economica,1991.

63 Alfred RAPPAPORT, « Quand l'actionnaire prend le pouvoir », l'Expansion Management Review, N°90 ,1998, p.52.

64 E.F. FAMA et M.C. JENSEN, « Separation of ownership and control », Journal of Law and Economics, n°26,

1983, p.301-326.

65 Op.cit.

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possible et que certains cadres supérieurs sont formés pour assumer ultérieurement les

responsabilités du dirigeant.

En outre, le conseil d'administration doit veiller à ce que l'entreprise ait des systèmes de contrôle, d'audit et de communication des résultats adaptés aux objectifs. Il doit s'assurer également que l'entreprise se conforme à la législation et aux principes de sa charte déontologique. Afin d'accroitre son efficacité, le conseil d'administration doit etre assisté par des comités d'audit, de rémunération et de nomination, composés par des administrateurs indépendants.

Un conseil d'administration a besoin de ressources et de compétence pour jouer son rôle, selon une étude du centre pour la performance des organisations de la Marshall Business School, il a besoin de connaissances, d'informations, de pouvoir, de motivation et de temps66.

b. Composition du Conseil d'Administration

Pour E.F. Fama67, le conseil d'administration doit comprendre en son sein, des administrateurs internes, c'est à dire des individus qui participent quotidiennement à la vie de l'entreprise et possédent des informations spécifiques. Leurs rôles est d'informer les autres administrateurs de ce qui se passe concrètement dans l'entreprise. Cet auteur indique que cela suffit à contrôler l'opportunisme du dirigeant, sauf en cas de collusion entre les administrateurs internes et le dirigeant qu'ils sont chargés de contrôler. Dans ce cas, afin de garantir l'indépendance du conseil d'administration, la présence en son sein, d'administrateurs externes et indépendants et spécialistes du contrôle, est préconisée. Ce sont généralement des dirigeants retraités, d'anciens dirigeants ou des dirigeants d'autres sociétés. Préoccupés de leur valeur sur le marché des administrateurs, ces derniers n'ont pas intérêt à être soupçonnés de collusion avec le management.

Concernant plus particulièrement le rôle des administrateurs au sein du conseil d'administration, Fama estime que l'intensité du contrôle exercé par ceux ci dépendra de la différence de gain qu'il est possible de retirer de leurs mandats (en terme de réputation, de rémunération ou d'avantages en nature) et les coûts inhérents à cette fonction d'administrateur

(en terme de temps consacré à la fonction ou de risque lié à la fonction).

66 Jay CONGER, David FINEGOLD et Edward LAWLER, « Que vaut votre conseil d'administration ? »,

l'Expansion Management Review, N°89 ,1998, p.7.

67 E.F.FAMA, « Agency problems and the Theory of the firm », Journal of Political Economy,1980, p.288-307.

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