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La circulation des armes légères et de petit calibre en Afrique de l'ouest: contribution à  une étude au programme de désarmemement.

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par Chabi Dramane Bouko
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme du cycle I de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature filière "Diplomatie et Relations Internationales" 2004
  

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C - Insuffisances du DDR

Comme causes principales de l'insuffisance du DDR on peut citer :

- les disparités législatives. On note des disparités en ce qui concerne les conditions de délivrance des autorisations du port d'arme entre les pays anglophones et les pays francophones de l'Afrique de l'Ouest.

En Afrique de l'Ouest, seuls le Bénin, le Niger et le Burkina-Faso ont prévu des dispositions à l'égard des voyageurs touristes et des personnes en transit en ce qui concerne leur port d'arme ;

- certaines dispositions prévues par le code de conduite n'ont jamais été appliquées et cela à cause du manque d'information au Secrétariat Exécutif par les Etats membres pour ce qui est des commandes et des achats d'armes. En principe, 15.000 civils devraient désarmer à Bouaké et à Yamoussokro avec l'initiative du premier ministre Seydou Diarra. Mais aujourd'hui, ce programme est demeuré lettre morte à cause des conditions énumérées par les forces nouvelles.

- les programmes de destruction des excédents d'armes n'ont pas été exécutés dans tous les Etats membres (cas de la Côte-d'Ivoire et du Libéria où l'on note certaines exactions à l'égard des populations civiles) ;

- la négligence des dispositions fermes en ce qui concerne la production et la circulation des armes de fabrication locales. C'est le cas du Mali qui aujourd'hui fait frontière avec sept pays de l'Afrique de l'Ouest et où la production locale excède les 50% des armes en circulation dans ce pays ;

- le manque de sanctions à l'égard des forces de sécurité en cas de `'perte'' ou de vol d'armes dans les casernes ou magasins de stocks ;

- le manque d'informations entre les producteurs - fournisseurs et les pays de l'Afrique de l'Ouest. Selon Ibrahima SALL, Président du PCASED sur plus de 100 pays producteurs, il n'y a que 29 qui donnent des informations par rapport à leur production et leur exportation d'armes dans le monde. Aussi, « les informations sont très peu exploitables » selon le Directeur du PCASED ;

- le manque de moyens matériels (véhicules tout terrain, moyens de communication), et financiers qui empêchent le PCASED d'exercer véritablement sa mission. Ainsi sur un besoin de 13 milliards de dollars pour exécuter le programme de destruction des armes et munitions, le PCASED n'en a reçu que 5 millions ce qui montre un déficit de 60%1(*). Ce constat alarmiste nous fait dire que des efforts menés par le PCASED sont encore loin d'être au bout des résultats escomptés. Nous proposerons au chapitre suivant quelques approches de solution permettant la réussite du DDR.

CHAPITRE II :

QUELQUES APPROCHES DE SOLUTIONS POUR LA LUTTE CONTRE LA PROLIFERATION DES ALPC

En dépit des multiples efforts qui ont été menés par les diverses institutions internationales, régionales et sous-régionales, la tâche ou la responsabilité devrait être la charge de toutes et de tous pour combattre le phénomène de la prolifération des armes légères.

Ainsi, les communautés internationales (ONU), régionales (UA), sous-régionales (CEDEAO), doivent jouer à présent le rôle de l'assureur préactif qui se prépare au changement prévisible et surtout celui de l'entrepreneur voire du conspirateur qui agit pour provoquer les changements souhaités1(*).

Notons que les causes premières des conflits ne sont pas les armes elles-mêmes. Elles sont d'ordre politiques, sécuritaires, culturels et socio-économiques. Ainsi la limitation et l'emploi des armes légères nécessitent de s'attaquer à ces causes.

Dans une première section, nous étudierons les moyens préventifs, et dans une deuxième section, nous aborderons les mesures de contrôle pour un DDR efficace.

SECTION 1 : LES MOYENS PREVENTIFS POUR UN DESARMEMENT EFFICACE EN AFRIQUE DE L'OUEST

Il s'agit notamment de prendre des mesures sur les plans psychologique, idéologique, institutionnel et économique d'une part puis de l'autre chercher à privilégier le règlement pacifique des conflits qui sévissent dans la sous-région et imposer les mesures sur les plans éducationnel et matériel. En d'autres termes, il s'agit de mettre sur pieds des mesures de contrôle efficace des ALPC depuis la fabrication jusqu'à leur destination finale et procéder à la destruction des stocks d'armes excédentaires.

PARAGRAPHE 1 : MESURES SUR LES PLANS PSYCHOLOGIQUE, IDEOLOGIQUE, LEGISLATIF, EDUCATIONNEL ET POLITIQUE

A- Mesures psychologique, idéologique, éducationnelle et politique

1- Les mesures psychologique et idéologique

- Les mesures de prévention sur le plan psychologique doivent être un moyen de lutte de tous les jours et de toutes les couches sociales. Il s'agit d'inculquer aux populations civiles, la notion de paix et de non-violence. « Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est donc dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix »1(*) ; déclare le préambule de la convention créant l'UNESCO.

Ainsi l'on doit cultiver dans les mentalités des populations les vertus de la non violence, du dialogue avec l'ennemi, du pardon à ceux qui nous offensent telles que prônées par Gandhi, Martin Luther King, NELSON Mandela et tous les autres apôtres de la non violence.

Jacques de BOLLADIERE écrit « La non violence est une idée neuve qui perce une terre aride et pousse à travers les espoirs ruinés....Elle se nourrit de la force de justice.... »2(*)

- Sur le plan idéologique, faire en sorte que l'on puisse privilégier le règlement pacifique des conflits en Afrique de l'Ouest en instaurant un système d'arbitrage efficace. On doit faire en sorte que les traités de paix signés par les parties en conflits soient véritablement appliqués pour que la nouvelle paix ne soit pas "enceinte d'une guerre" selon l'expression de G. BOUTHOUL3(*).

2 - Mesures sur les plans éducationnel et politique

· Sur le plan éducationnel

L'éducation doit être considérée comme le carrefour de l'enseignement, de la culture de la paix. Certains enseignants estiment que la pédagogie de la paix constituerait "un véritable art de vivre". « Dans cette optique, tout une dynamique pourrait se dérouler à travers le parcours scolaire, et plus généralement de la maternelle à l'université mais aussi dans les centres de loisirs, dans les lieux d'éducation permanente à travers les associations, les familles »1(*) .

C'est en désarmant l'esprit que l'on arrivera à désarmer les mains.

Ainsi les facultés, les instituts et les écoles de nos universités doivent servir de base à une éducation pour la paix. Aussi doit-on inclure dans les écoles, collèges, centres et universités, l'enseignement des sciences sociales dans les programmes. L'on doit organiser des rencontres entre civilisations différentes, entre écoliers, élèves, étudiants de divers pays de la sous-région d'où résulteront des correspondances scolaires et universitaires. On doit :

- organiser des séances de réflexion sur les conflits dans les classes, les amphis, les quartiers, les familles et entre amis, collègues de service ;

- faire des montages, des projections, des expositions, des théâtres avec les enfants, les jeunes et les éducateurs de façon périodique sur la notion de désarmement et de la réconciliation nationale ;

- éviter d'offrir des jouets de guerre aux enfants à l'approche des fêtes de fin d'année. Car « les parents doivent comprendre qu'un jouet est une sorte de message adressé à l'enfant. Il porte en soi une partie d'eux-mêmes et de leur philosophie de vie ».2(*

* 1 Lutte contre les armes légères en Afrique de l'ouest ; op. cit.

* 1 Cf. Michel GODET, op. Cit. Cours de géostratégie

* 1 Convention de l'UNESCO : Préambule

* 2 JACQUES de BOLLADIERE, NVP, Dossier n°4, compagnon de toutes les libérations,1986

* 3 G. BOUTHOUL in L'humanité détruira les armements, janvier 1988, p.20.

* 1 Jean Marc Lavieille, Construire la paix - 2, L'humanité détruira les armements, janvier 1988, p.22.

* 2 E. Ingalander, directrice du Conseil des jeux en Suède, tiré de L'humanité détruira les armements, janvier 1988, p.28.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault