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Education non formelle dans les contextes éducatifs et socio-économique de la RD Congo: Etude exploratoire sur le statut légal et les attitudes des habitants de Kinshasa

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par Dieudonné MUSA ALOKPO
Université de Kinshasa - D.E.A. en sciences de l'éducation 2005
  

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CONCLUSION GENERALE

Notre préoccupation dans la présente étude a été d'analyser l'éducation non formelle comme réalité éducative, de relever son utilité et son statut, de mesurer les attitudes des habitants de Kinshasa à son égard, et de lever des perspectives utiles, au regard de la situation socio-économique et du contexte même de l'école (système éducatif) en RD Congo.

Nous n'aurions pu pertinemment le faire sans une récession documentaire pouvant aider à déplier le concept d'éducation non formelle, ses origines et son évolution, et la pratique de ce type d'éducation dans les autres pays.

De là, nous avons fait la description de sa réalité dans le contexte congolais, partant de l'historique, en passant par les aspects juridiques et socio-économiques, avant d'aboutir au contexte particulièrement éducatif.

Ces différents paramètres ont permis de cadrer notre thème par l'apport des éléments d'information utile à l'orientation de l'étude et la requalification de certains de ses aspects et à sa conduite, jusqu'à l'élaboration finale.

La formation aux métiers est la dimension de l'éducation non formelle ayant particulièrement fait l'objet de cette étude.

C'est par rapport à elle que nous avons recueilli les attitudes de la population de Kinshasa, de laquelle nous avions tiré un échantillon occasionnel de 300 sujets repartis selon le niveau d'étude, le milieu de résidence et l'antécédent familial.

Au départ de cette recherche les objectifs ci-dessous ont été assignés :

Faire la description de l'éducation non formelle en relevant son statut et son rôle, à la lumière des textes officiels organisant l'enseignement en RD Congo ; relever les expériences des autres pays relatives aux initiatives d'éducation non formelle, en indiquant les contributions et orientations spécifiques données ; proposer un essai de classification des initiatives d'éducation non formelle organisées à Kinshasa ; recueillir les attitudes de la population face à cette forme d'éducation.

A cet effet, les hypothèses directrices de cette étude étaient formulées de la manière suivante :

1. En RD Congo, les textes officiels qui organisent l'enseignement accorderaient beaucoup plus d'importance au système formel, au détriment des initiatives de l'ENF.

2. Contrairement aux modèles proposés par d'autres auteurs, les opportunités de l'ENF, telles qu'elles existent à Kinshasa, seraient valablement classifiées lorsqu'on se réfère au critère programme de formation.

3. La population de Kinshasa des communes retenues aurait une attitude négative face à l'éducation non formelle, particulièrement la formation aux métiers. Même en considérant les variables niveau d'études, milieu de résidence et antécédent familial, l'attitude de la population face à ce type d'éducation serait toujours négative.

Pour vérifier ces hypothèses, nous nous sommes servis de la technique documentaire et du questionnaire élaboré sous forme d'échelle d'attitude. Le dépouillement et le traitement ont été faits respectivement moyennant l'analyse de contenu, le prélèvement des fréquences, les calculs des pourcentages et le test 2 (chi carré)

Il en ressort les résultats suivants :

· Au regard des textes officiels, l'éducation non formelle se voit accordée moins d'attention, en terme d'organisation de programme, d'inspection (ou suivi), et de la qualification du personnel que l'éducation formelle. Ceci confirme notre première hypothèse.

· En considérant le critère « nature de programme », tel proposé dans notre essai de classification, on peut concrètement catégoriser les initiatives de l'ENF organisées dans la ville de Kinshasa. Ce qui confirme notre deuxième hypothèse.

· L'attitude de la population de Kinshasa à l'égard de la formation aux métiers est ambivalente. Il y a certains aspects de la formation au métier pour lesquels les sujets ont une attitude positive. Citons en : conception de l'éducation non formelle, sa solution à la déscolarisation, au chômage, la volonté de faire la formation non formelle et la contribution de l'ENF aux efforts de développement. Comme il y en a d'autres face auxquels les sujets développent une attitude négative, comme : valeur des brevets décernés, inscription des enfants dans ce secteur, possibilité pour l'éducation non formelle d'aider au rattrapage scolaire et son statut actuel.

Cela traduit le caractère ambivalent dans les attitudes de la population concernée face à la formation aux métiers et permet d'infirmer le premier volet de notre troisième hypothèse de travail, selon laquelle la population de Kinshasa des communes retenues, aurait une attitude négative vis-à-vis de l'éducation non formelle (particulièrement la formation aux métiers). En considérant les variables retenues, l'application de 2 a donné les résultats suivants : d'une part, il y a une différence significative dans l'attitude des sujets, en fonction des variables retenues, sur les aspects ci-après : la conception sur la formation aux métiers, la formation aux métiers solution au chômage, l'inscription des enfants dans un centre de métier, formation aux métiers et rattrapage scolaire, formation au métier comme moyen de promotion sociale et comme moyen d'opportunité du développement (pour les variables milieu de résidence et antécédent familial). D'autre part, il n'y a pas de différence significative dans l'attitude des sujets face aux objectifs des centres de formation aux métiers (par rapport aux variables antécédent familial et milieu de résidence), et face à la valeur des brevets décernés par lesdits centres. Ces résultats viennent encore d'infirmer le deuxième volet de notre troisième hypothèse.

Il faut toutefois souligner que ces résultats ne peuvent pas être généralisés sur toute la population de la ville de Kinshasa. Ils s'appliquent particulièrement au groupe sur lequel l'étude a été menée. Cependant, ils permettent de donner, comme déjà dit plus loin, des indications aux études ultérieures ; lesquelles pourront alors, moyennant des échantillons plus représentatifs, sur base des techniques statistiques plus élaborées, aboutir à des conclusions plus généralisables.

Les lignes qui précèdent confirment que l'éducation non formelle (particulièrement la formation aux métiers) constitue un réalité vivante dans la ville de Kinshasa. Les activités y afférentes sont développées tant par le secteur public que privé.

L'ambivalence dans l'attitude des sujets montre donc que loin d'être un secteur méprisable, la population reconnaît tout au moins les contributions de l'éducation non formelle et sa capacité de répondre de façon efficace à leurs besoins immédiats et à ceux du milieu. Simplement, son organisation actuelle dénote de beaucoup d'insuffisances qui poussent certains individus à la regarder encore de façon distante. Leur attitude négative traduit bien leurs souhaits par rapport aux réformes qui doivent être entreprises pour améliorer ce secteur.

Donc, bien organisée et subventionnée, l'éducation non formelle peut pertinemment jouer son triple rôle de complément, de supplément et de substitut de l'éducation formelle. (POIZAT,op.cit.).

L'on doit retenir cependant que la situation relative à ces structures n'est pas tout à fait maîtrisée. Les statistiques exhaustives y afférentes font défaut. Cela pose un grand problème pour ceux qui sont chargés de planifier et d'organiser ce type d'éducation notamment lorsqu'on voudrait les utiliser pour des projets tels que la lutte contre la pauvreté.

On peut soulever aussi le problème de statut social. En effet, beaucoup de gens s'engagent aux filières y relatives simplement faute de mieux. Généralement, eux-mêmes ne sont pas toujours sûrs de la formation qu'ils reçoivent par rapport à celle dispensée par les structures formelles. Aussi la société n'accorde pas aux titres obtenus dans ce cadre toute la valeur qu'ils méritent. Ceci constitue un problème sérieux lorsqu'on prend comme option de s'appuyer sur ce type de formation pour assurer la promotion sociale des individus.

L'éducation non formelle, à cause de la variété de ses activités, fait appel à plusieurs intervenants. Ce qui, encore, pose un problème au niveau de la coordination avec tout ce que cela implique en ce qui concerne la valeur et l'efficacité des activités qui sont menées. Cet éparpillement d'efforts n'est pas de nature à permettre une cohésion pourtant nécessaire pour que cette forme d'éducation puisse jouer efficacement le rôle qui devrait être le sien dans le développement des ressources humaines.

On doit reconnaître qu'il y a des contraintes liées au financement, à la qualification du personnel à la disponibilité et à la qualité des infrastructures et du matériel éducatif. Tout cela ne rassure pas toujours l'opinion quant la qualité du travail réalisé.

Le problème de contenu mérite aussi d'être évoqué. Malgré les déclarations d'intention et quelques efforts par-ci par là, les contenus véhiculés par ce type d'éducation ne sont pas toujours à la page. L'effort qu'on fait pour faire face à cette course aux nouveaux contenus est simplement superficiel. Les acteurs n'étant pas suffisamment armés pour affronter les différentes exigences de cette nouvelle réalité de notre temps.

Tous ces problèmes dénotent clairement les lignes d'actions à adopter et les actions à poser pour que l'éducation non formelle puisse jouer efficacement son rôle et qu'elle serve d'instrument pour la lutte contre la pauvreté et le développement humain.

Au regard de tout ce qui précède, nous recommandons qu'il faille encourager des efforts en matière de planification de cette forme d'éducation. On sait que la planification d'un secteur comme l'éducation non formelle n'est pas chose aisée étant donné la multiplicité des activités des intervenants ainsi que la nécessité de garantir la souplesse et la flexibilité indispensable pour leur efficacité. Il reste néanmoins qu'il faut bien cerner le secteur, faire un inventaire plus ou moins exhaustif des activités et des intervenants et fixer les principales orientations tant à l'échelon national qu'au niveau local et des programmes. Un tel inventaire permettra d'apprécier la couverture assurée par le secteur. Ce qui peut susciter des études plus approfondies pour permettre une organisation plus rationnelle de l'offre éducative.

Cet effort de planification suppose un cadre institutionnel cohérent. Il ne s'agit pas de mettre en place une structure étatique fortement centralisée mais de trouver un cadre de collaboration entre les différents secteurs. Un tel cadre de collaboration devrait également permettre les interactions indispensables avec le secteur formel.

Les textes officiels organisant l'enseignement en RD Congo, devraient clairement déterminer, à l'instar du secteur formel, le contenu du programme, la norme de qualification du personnel de l'éducation non formelle, tout en instituant les mécanismes de contrôle et de suivi. Encore que l'ENF soit intégrée dans les objectifs de développement national à l'exemple des autres pays ; tout cela encouragerait la population à s'engager efficacement dans ce secteur et à se débarrasser de tout complexe qui l'habiterait encore vis-à-vis de ce secteur tout aussi important et engendrerait dans leur chef des attitudes totalement positives.

Que soit créée au sein du Ministère de l'éducation nationale, une structure chargée de la conception, de l'organisation et de l'orientation des programmes de l'ENF en général et la formation aux métiers en particulier. Cette structure pourra aussi être chargée de la coordination et du suivi des diverses initiatives de formation extrascolaire organisées tant par les institutions publiques que privées.

C'est par ces propos que nous concluons cette étude sans la moindre prétention d'avoir tout dit au sujet de l'ENF qui reste toute fois une question vaste et intéressante. Nous souhaitons vivement que les autres chercheurs viennent faire le complément nécessaire en approfondissant l'un ou l'autre aspect de la question traitée, dans ce travail, en utilisant des techniques plus élaborées ou en orientant l'étude autrement. Il apparaît utile, par exemple, que soient menées des études approfondies tant d'ordre général que des études de cas sur l'efficacité et la rentabilité de l'ENF pour déterminer de façon concrète ces contributions pour l'individu et pour la société. Mais aussi analyser le processus de formation pour dégager les approches d'apprentissage et voir dans quelle mesure peuvent-ils être transférables dans le système formel. C'est ce que nous envisageons faire directement après la présente recherche qui est exploratoire.

Concernant l'analyse des attitudes par exemple, les études ultérieures pourront chercher à déterminer s'il y a ou non différence dans l'attitude de population face aux différents types de métiers. Ou encore découvrir la perception que les apprenants des métiers ont de leur formation ; telles sont les quelques pistes que nous suggérons dans le cadre des études prochaines sur l'éducation non formelle tant au niveau local, national qu'international.

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