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Une lecture de la coopération américano-camerounaise depuis 2001:contribution à l'étude des dimensions pétrolière et militaire

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par Alexis NZEUGANG
Université de Yaoundé II (Soa) - Master II 2005
  

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A-LA QUESTION DE LA SECURITE SOUS-REGIONALE

Le Cameroun est un pays stable, certes, mais il est dans une sous-région en proie à de nombreuses tensions politico-sociales et économiques. La Guinée Equatoriale et le Sao Tomé venaient d'éviter des tentatives de déstabilisation. La République Centrafricaine est en pleine agitation politique, le Tchad et le Soudan sont en proie à la rébellion et s'accusent mutuellement des tentatives de déstabilisation. Le Nigeria est le théâtre quotidien des sabotages des infrastructures pétrolières et des prises d'otages dans le Delta du Niger. L'Angola connaît une accalmie après 27 ans de guerre civile. Le Congo Brazzaville est en pleine reconstruction après des années de guerre civile. La République Démocratique du Congo vient d'expérimenter dans la violence ses premières élections pluralistes depuis son indépendance. Présenté comme un [un havre de paix dans une sous-région tourmentée], le Cameroun ressent un besoin impératif de préserver cette stabilité exceptionnelle, ce [miracle camerounais]. Aussi a-t-il besoin de l'appui multidimensionnel de la première puissance du monde.

1 - L'APPUI A LA SECURITE DE LA SOUS-REGION

Le risque de conflit est aggravé ici par la convoitise que suscite la sous-région Afrique Centrale et Golfe de Guinée (Mvomo Ela, 2005 :15-20). Le Cameroun peut compter sur l'appui américain dans la mesure où l'un de leurs objectifs est de sécuriser une région où ils comptent importer 25 % de leur de pétrole dans les décennies à venir. (Lestrange, Zélenko et Paillard 2005 : 159 ; Didier Olinga, 2006 :3). Certes, les tensions ne sont pas généralement complètement éradiquées. Mais la présence américaine ainsi que son impressionnant dispositif de sécurité est souvent considérée comme pacificatrice. Nombreuses sont les régions du globe qui accueillent favorablement la présence militaire américaine afin de profiter de leur bouclier. En ce sens, Keir Lieber et Robert Lieber (2002 :35-39) soutiennent que «  la motivation des Etats de diverses régions du monde peut aller de la possibilité de bénéficier gratuitement du bouclier de la sécurité américaine à l'effet pacificateur ou stabilisateur de la présence américaine ». Si ce n'est gratuit, le Cameroun peut néanmoins bénéficier d'une sécurité à moindre coût.

Le Cameroun a participé en 2004 à la mise en oeuvre d'une brigade régionale en attente de l'Afrique Centrale (Njako, 2006). Cette initiative dont le but est de préserver la paix et lutter contre l'insécurité dans la sous-région est encouragée par l'Union africaine et soutenue par les Etats-Unis (Zinga, 21 Août 2005).

A la tête d'un déploiement de la marine américaine qui a séjourné au port de Douala du 6 au 9 février 2005, le colonel Barry Gronin confie que leur mission a pour but de renforcer la coopération entre les deux Etats aux fins de sécuriser la sous-région.51(*)

2 - LA MISE EN OEUVRE DE L'ARRET DE LA CIJ : LA QUESTION DE BAKASSI

Il ressort de la «  stratégie de sécurité nationale » publiée par la Maison Blanche en Septembre 2002 ; qu'une Afrique «  stable  » revêt une importance capitale pour l'administration Bush (Thompson, 2002 :30-34). Les Etats-Unis s'accommodent mal des crises au sein d'un continent dont la valeur stratégique ne cesse de s'accroître. C'est pour marquer leur volonté à oeuvrer pour la paix dans « une région considérée désormais comme d'intérêt stratégique majeur », que les Etats-Unis ont soutenu la signature de l'accord de Greentree le 12 juin 2006 ; laquelle a eu lieu à New York (aux Etats-Unis) (Didier Olinga, 2006 :3).

Le Cameroun et le Nigeria sont opposés depuis plusieurs décennies au sujet de la délimitation de leurs frontières maritimes et terrestres, notamment au niveau de la région de Bakassi, potentiellement riche en ressources naturelles. Fidèle à ses options pacifistes, le Cameroun a porté le problème devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) au milieu des années 90. Par son Arrêt rendu le 10 octobre 2002, cette Cour a tranché en reconnaissant la [camerounité] de la région de Bakassi. Mais le Nigeria n'a pas respecté assez promptement l'Arrêt de la Cour comme il l'avait promis un mois plus tôt.

Aussi, le Cameroun a-t-il sollicité à maintes reprises l'appui de la première puissance mondiale pour la mise en oeuvre effective de cet Arrêt (Lukong, 20 Février 2006). Paul Biya a reçu en audience le vendredi 17 Février 2006 la secrétaire d'Etat adjointe aux affaires Africaines. La question de Bakassi était au menu des entretiens. Par la voie de Jendayi Frazer, les Etats-Unis ont réaffirmé leur soutien à la mise en oeuvre de l'Arrêt da la CIJ (Lukong, 20 Février 2006).

Sous l'égide des Nations Unies, il s'est tenu à Greentree (une banlieue de New York aux Etats-Unis) le 12 juin 2006 une rencontre entre les deux principaux protagonistes. Etaient présentes en qualité de témoins, certaines puissances telles que la France, la Grande Bretagne, l'Allemagne et les Etats-Unis. Il s'en est dégagé ce que l'histoire a retenu sous le nom d' « Accord de Greentree ». Au terme de l'échéance fixée (14 Août 2006), les mêmes acteurs, soutenus par les mêmes témoins ont pris part, dans la localité d'Akwa (située aux pourtours de la zone litigieuse) à la cérémonie de retrait des forces nigérianes de la péninsule de Bakassi.

C'est en reconnaissance de cet appui que lors de l'audience qu'il a accordée à l'Ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun le 4 Octobre 2006, le Président Paul Biya a remercié les pays amis dont les Etats-Unis pour le concours qu'ils ont apporté à la mise en oeuvre de l'Arrêt de la CIJ (Monda, 4 Octobre 2006). Mais auparavant, par un communiqué signé du Ministre d'Etat, Secrétaire Général à la Présidence le 17 août 2006, le Cameroun a exprimé sa gratitude à tous les acteurs qui ont contribué à l'heureux dénouement de ce différend.

* 51 Voir Le Messager du 10 février 2005 sous le titre « l'armée américaine aux portes du Cameroun ».

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille