WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse socio-économique de la commercialisation du cacao en zone forestière du sud Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Denis Pompidou FOLEFACK
Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux, Belgique - Diplôme d'Etudes Spécialisées en Economie et Sociologie rurales 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

b) La commercialisation intérieure

- La collecte

La collecte du produit (achat au producteur) était réalisée par des commerçants privés (appelés collecteurs), travaillant pour le compte d'un exportateur (ou plusieurs), soit sur la base d'une relation de confiance, soit sur une base contractuelle.

Outre la collecte, les commerçants privés avaient une activité de crédit auprès des planteurs. Le pays était découpé en zone dans lesquelles des exportateurs ou groupements d'exportateurs avaient le monopole de la collecte et l'obligation de ramasser l'ensemble de la récolte. Ainsi, pour le cacao, l'achat se faisait théoriquement sur des marchés périodiques oU se tenait la Commission d'Achat et de Vérification (CAV) composée d'agents de l'office, dont la mission était de contrOler la qualité et le respect du prix garanti. En réalité, le planteur n'ayant pas souvent les moyens d'acheminer le produitjusqu'au marché (CAV), c'était le collecteur qui allait le chercher bord champ. A partir de la CAV, le produit était acheminé dans l'entrepOt de l'exportateur et dans les usines de traitement.

- L'usinage

Tout comme l'exportateur, l'industriel devait être agrée. La première transformation (décorticage et déparchage) était effectuée par plusieurs privés. Une dizaine d'installations de deuxième et la troisième transformation effectuait le triage et le calibrage (supérieur, courant et limite). Avant d'être exporté, le cacao passait par l'usine de fumigation (désinsectisation) ou se faisait un dernier contrôle phytosanitaire.

- Integration de la filière

Certains gros exportateurs ayant intégrés la filière, disposaient généralement d'une flotte de camions qu'ils prêtaient aux collecteurs d'usines de transformation et d'entrepôts de stockage. Malgré cela, des indépendants demeuraient a chaque échelon de la filière, ayant officiellement accès au crédit, a l'exception de quelques gros usiniers, ils travaillaient soit sur fonds propres, soit grace aux avances des exportateurs.

2.2.2. Le dysfonctionnement des structures de commercialisation

Avant les années 60, la quasi-totalité des pays africains opté pour une stratégie de développement selon laquelle la commercialisation des produits agricoles relevait d'entreprises para-étatiques et, la plupart des temps des coopératives. En Afrique, les offices de commercialisation, qui existaient déjà avant l'indépendance, avaient été créés pour limiter les mouvements erratiques des marchés et assurer la stabilité des prix. Les prix, de même que les taux de change et les taux d'intérêt, étaient contrôles, les échanges faisaient 1 'objet de restrictions quantitatives et 1 'activite du secteur privé était limitée. L'Etat intervenait de façon directe dans la prestation de services (commercialisation par exemple), exerçant même parfois la fonction de producteur. Outre qu'il garantissait des débouchés et un prix unique sur le territoire, le contrôle de la commercialisation des cultures par l' Etat présentait un certain nombre d'autres avantages. L'existence d'un acheteur unique rendait possible la fourniture d'intrants aux agriculteurs a titre gratuit, l'Etat pouvait obtenir leur remboursement au moment de l'achat de la production (Shepherd et Farolfi, 1999).

Ces divers avantages d'ordre théorique avaient pour contrepartie les difficultés d'ordre pratique que suppose tout système public de commercialisation des produits agricoles et qui ont finalement débouché sur des demandes de reformes. Ces difficultés étaient notamment les suivantes:

· Les prix payés aux agriculteurs, dont le faible niveau était imputable a la lourdeur du système d'imposition, n'incitaient guère ceux-ci a produire davantage. L'existence d'un prix unique pour 1'ensemble du territoire revenait a faire subventionner par les producteurs installés dans des régions bénéficiant d'un avantage comparatif la production des régions reculées, d'un coOt plus élevé.

· Les offices de commercialisation et les coopératives tiraient avantage du système public des coOts majorés pour gonfler leurs coOts et masquer ainsi leur inefficacité. Les organismes étaient fréquemment en sureffectif, employant parfois du personnel fictif perpétuellement absent.

· Souvent les intrants n'étaient pas fournis aux agriculteurs en temps voulu et les offices importaient parfois des produits (agrochimiques notamment) de qualité douteuse.

· La mauvaise gestion des stocks, les vols perpétrés dans les locaux des entreprises para étatiques et la corruption généralisée entraInaient un alourdissement des coOts et une diminution des recettes d'exportation.

Bien que les inconvénients des systèmes de commercialisation et de fixation des taux de change contrôlés par 1 'Etat aient été reconnus dans les pays en développement dans les années 80, c'est davantage sous la pression des évènements, mais aussi du FMI et de la Banque mondiale, que pour appliquer un programme d'exécution par étapes que les gouvernements ont décider de reformer le système5. En fait, bien que la libéralisation des exportations de produits agricoles ait été envisagée dans de nombreux pays durant les années 80, ce n'est qu'au début des années 90 que les premières réformes importantes ont été engagées.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci