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Contribution du Patrimoine Culturel au Développement du Système Educatif de la République du Congo : Enseignement des Arts et de l'Artisanat au Musée

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par Samuel Kidiba
Université internationale de Langue Française au Service du Développement Africain à Alexandrie d'Egypte - Etudes Professionnelles Approfondies 1997
  

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2.1.2. Les ateliers

« Au MNAAO, l'expérience des ateliers est vieille de dix ans. Ils visent l'intégration des immigrés, en vue de leur permettre d'avoir une attitude positive face à « l'autre », selon M. Jean Boson, responsable desdits ateliers, que nous avons rencontré. De cette façon, l'immigré reste conscient de son identité ; une attitude qui lui permet de ne pas craindre une agression culturelle. Ainsi, le musée fait venir des enfants d'immigrés et ceux d'autres horizons. C'est dans le but de leur y faire retrouver une affectivité, par la beauté, l'esthétique, ou une certaine rationalité, et de favoriser leur contact avec les oeuvres d'Art. A partir de celles-ci, ils créent librement dans les différents ateliers. La participation des enfants français aux ateliers vise principalement à leur faire connaître d'autres cultures, africaines et océaniennes.

Dans le cadre de la formation ou, mieux, de la préparation des enseignants, le musée travaille avec les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM).

Ainsi, M. Jean Boson nous a cité un projet que le MNAAO a conçu avec l'école Victor Hugo qui a pour thème : « Intégration de l'enfant dans l'Europe de demain par le musée ». Il veut, avant tout, intégrer le jeune français dans la société française avant « d'aller à l'Europe », ce qui est un préalable indispensable, pense Jean Boson.

*Nous avons aussi rencontré au MNAAO, Kra Nguessan , peintre, pédagogue, artiste conférencier au MNAAO, enseignant à l'École Normale Supérieure (ENS) d'Abidjan (Côte-d'Ivoire). Il a animé, avec un architecte, un historien et une psychopédagogue, un atelier parmi les ateliers dits d'été. Nous avons pris part à une séance, comme aide et assistant aux côtés des cinq animateurs. Chacun d'eux avait, à sa charge, cinq enfants, dont l'âge varie entre cinq (5) et douze (12) ans, pendant l'atelier. Après une visite guidée du musée, il a été demandé à chaque enfant de créer un masque ou n'importe quel autre objet de son choix.

Après cinq jours de séance, les enfants présentent, à tour de rôle, le fruit de leur imagination. Ils nomment l'objet, disent ce qu'il représente, sa nature. Ils justifient le choix de la forme, les couleurs. Nous avons eu des masques et des objets nommés différemment :

- masque de guêpe : « parce que la guêpe pique, elle fait peur aux enfants qui ne doivent pas jouer avec elle ».

- masque d'indien : « parce que les Indiens chassent ».

- masque Maurice : « la raison est que Maurice est trop méchant, il commande tout le monde, il se croit roi ; il veut tout casser, il aime provoquer les autres, il ne faut pas être son camarade ».

- objet rappelant un accident d'avion : « les couleurs: le blanc représente les nuages, le bleu c'est le ciel, le rouge c'est le sang parce que les gens sont morts après l'accident, le vert, la nature ».

Ce qui nous a frappé, c'est l'interprétation libre et juste faite par les enfants de leur création, mais surtout, le fait qu'ils arrivent à distinguer des couleurs symbolisant certains éléments et phénomènes de la nature. Ils arrivent à "peindre" des travers de la société. C'est une expérience passionnante de voir les enfants avoir une telle imagination.

Le peintre Kra Nguessan déclare qu'« au-delà de la culture d'initiation, d'imagination, d'éveil, le MNAAO, à travers ces ateliers, veut faire connaître le continent africain avec toutes ses composantes, et non le grand pays, comme on le voit et le pense ici en Occident. Le continent africain a un fonds culturel commun ; ce fonds fait, en même temps, la différence de l'Afrique dans sa diversité. L'enfant découvre ici certaines vertus morales et sociales qui nous restent. C'est le cas de la chaleur sociale, le respect de l'humain, la solidarité, les droits d'aînesse et j'en passe. Ici en Europe l'argent érode plusieurs vertus que ce continent avait ».

L'expérience du MNAAO aurait pu s'enrichir davantage, si ce musée avait des échanges avec les musées africains, tant il est souligné que l'oeuvre d'Art en Afrique a autour d'elle une immense actualité multidimensionnelle : cultuelle, morale, sociale, initiatique, etc.

Mais, avec l'ouverture en 2002 du futur musée des Arts Premiers au Trocadéro, le MNAAO va disparaître. Nous avons l'espoir que l'expérience du MNAAO se perpétuera dans ce futur grand musée d'Afrique et d'Océanie.

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