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Internet : Une nouvelle dimension du Système International

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par Arnaud GARRIGUES
Université des Sciences Sociales - Toulouse 1 - Master 1 De Science Politique 2006
  

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II- Que faut-il attendre des évolutions d'Internet ?

61 Anarchiste américain

Cette partie, plus libre sera notamment constituée des divers éléments recueillis au cours des entretiens ou bien des tendances diverses auxquelles appartiennent les différents théoriciens et chercheurs qui ont écrit sur Internet et les différents acteurs.

La première tendance à laquelle on s'intéressera relève de l'antiaméricanisme. Cette tendance relayée par une partie des médias en France et à l'étranger a sans doute cristallisé une partie de l'opinion et permis aux états de se positionner dans une logique d'opposition relativement stérile. En effet, si l'intention des Etats-Unis a pu être de donner une indépendance totale à l'ICANN, il n'en est désormais plus rien. Cependant, il faut bien voir que les modèles actuels de gestion, de gouvernance paraissent complètement inadéquats face à une ressource telle que celle-ci. Au cours de l'entretien, Mme INNE a pu ainsi admettre que malgré leurs revendications fortes, les gouvernements n'avaient pas de proposition viable ou de plan de transition. La position de Mr POUZIN paraît à cet égard beaucoup plus intéressante car malgré ses critiques sur le gouvernement américain et sur l'ICANN, ses revendications linguistiques ont la qualité technique suffisante pour être écoutées et de plus, cet enjeu, très politique n'est pas celui, inabordable en tant que tel d'une gouvernance globale. A cet égard, le peu d'articles que j'ai trouvé à propos d'Internet dans les périodiques français de Relations Internationales et les possibles fautes ou à tout le moins, le manque de précision qui y a été décelé montrent bien l'incapacité latente à maîtriser totalement le sujet.

Mr BREHAM a pu faire établir une liaison entre certains « espaces » d'Internet et les zones d'autonomie temporaire décrites par Hakimbey61. L'émergence de telles zones de liberté où la notion d'Etat devient quelque peu floue, lointaine et éloignée permet sans doute de comprendre la remise en question de nos sociétés que l'on peut y trouver. Cette allusion engendre plusieurs remarques, la première est que cela peut constituer une explication aux phénomènes de répression que l'on peut observer dans les pays à régime autoritaire. La seconde se retrouve dans la référence relativement persistante qu'a pu faire Mr POUZIN à l'Etat. En effet, sa proposition par exemple de considérer le routage et le service DNS en fonction d'une répartition territoriale par états est sans doute intéressante mais elle remet

« dans le jeu » l'Etat alors qu'il est aujourd'hui relativement absent même si les problématiques actuelles et les enjeux y font clairement référence.

Au final, on peut établir trois tendances de pensées et de positionnement face à Internet. Ces trois « modes » de pensées sont le fruit d'un travail de réflexion beaucoup plus transversal des éléments que j'ai pu réunir et ne constituent pas une analyse en tant que tell e.

Le premier mode de pensée est celui qui a présidé à la création d'Internet. Il s'agit d'une conception universitaire de la ressource et c'est notamment celle de la plupart des ingénieurs et universitaires qui ont participé au projet. C'est aussi celle qui a conduit J. POSTEL à écrire certaines des conditions des RFC, notamment sur la non-appartenance et le caractère de ressource commune d'Internet. C'est encore cette vision qui lui a dicté sa gestion particulière des CCTLD en son temps. Des auteurs comme Laurence LESSIG développent bien cette vision et insistent bien sur cette notion de bien commun appartenant à tous. Dans cette vision, l'ICANN, bien que lié au gouvernement ne doit pas être considéré comme la « bête noire » de la démocratie à propos d'Internet. C'est donc une vision très idéaliste d'Internet et les conséquences paraissent cependant incertaines quant à la suite à donner. Une chose reste certaine : la volonté sans faille qu'Internet garde ce potentiel de liberté et de créativité qu'il a. On peut peut-être y voir aussi la volonté d'un certain statu-quo.

Le second mode de pensée est plus « économique ». Ses premières conséquences se sont produites lors du contrat signé par Network Solutions à propos de la gestion du .com. Il existe, comme le montre LESSIG, une certaine tendance aux Etats-Unis à vouloir faire gérer le plus possible toutes les ressources « délicates » par le secteur privé. Hérité entre autres, sans doute, de la peur d'un certain absolutisme et d'une présence trop importante de l'Etat, cette vision prône que le meilleur avenir pour Internet se trouve dans une gestion plus importante de la ressource par le secteur privé. Evidemment, les profits que l'on peut envisager d'une gestion d'Internet par ce biais sont énormes et l'on comprend mieux ainsi les objectifs de cette vision. Par ailleurs, il n'est pas certain que cela n'entraîne pas une réduction du potentiel d'Internet, notamment si des personnes morales privées ayant plus d'intérêt dans un système sans Internet (les majors de la musique, du DVD...) participent à la gestion de la ressource.

Le dernier mode de pensée est celui que l'on pourrait nommer « public » ou encore « étatique ». Si on peut le considérer comme le « paradigme » montant, les conséquences qui en sont issues sont encore assez rares. Les questions de souveraineté, de sécurité, de

dépendance ont une telle importance pour les états que leurs protestations et revendications de plus en plus importantes à participer à la gestion d'Internet ne peuvent continuer longtemps sans avoir des conséquences. En effet, il ne faut pas oublier les dernières innovations de la Chine en matière d'Internet, les SMSI et la volonté de l'ONU de se saisir du problème et la volonté partagée par tous les états de se voir confier la gestion et le contrôle d'Internet, que ce soit personnellement ou bien alors au sein d'une structure qu'ils contrôlent parfaitement en tant qu'Etats. Si l'ONU reste une organisation où les Etats ont le pouvoir, leur présence à l'ICANN ne leur apporte pas de pouvoir de décision. Cependant, il est évidemment certain que la gestion par l'ONU d'Internet ne saurait garantir une meilleure sécurité sur Internet tout en garantissant le maintien du potentiel d'Internet. Au final, cette vision, à priori une des plus raisonnables, pourrait cependant apporter la fin d'Internet tel qu'il existe aujourd'hui.

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