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Le transport dans la stratégie de production des grandes entreprises

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par Namory DIOMANDE
Ecole Supérieure des Travaux Publics de l'Institut National Polytechnique Félix Houphouet-Boigny - Diplôme d'Ingénieur des Travaux Publics 2007
  

Disponible en mode multipage

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Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

l DEDICACE

Le présent document est dédié, avec amour et gratitude, à toutes les personnes qui m'ont soutenu et encouragé de l'école primaire jusqu'à ce jour. Il s'agit  de :

· Feu DIOMANDE Kribla et DIOMANDE Makourani, respectivement mon père et ma mère, dont les prières et bienfaits m'ont permis de braver les entraves de la vie ;

· Tous mes frères, notamment DIOMANDE Adama, DIOMANDE Mamadou et DIOMANDE Ibrahim pour leur soutien financier et moral ;

· Ma chérie KANE Djénéba qui a eu une présence réconfortante dans ma modeste vie ;

· Toute autre personne ayant eu une attitude similaire à mon endroit à celle des personnes précitées.

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l AVANT-PROPOS

L'Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics est la plus ancienne école d'Ingénieurs de Côte d'Ivoire. Elle a été créée en 1963 et aujourd'hui elle fait partie de l'Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) sous la nouvelle appellation d'Ecole Supérieure des Travaux Publics(ESTP). Elle a pour vocation la formation en trois ans de Techniciens Supérieurs (Bac+3) et d'Ingénieurs de Conception (Bac+5) dans les domaines du Bâtiment et des Travaux Publics. En ce qui concerne le Cycle Ingénieur, l'ESTP offre 4 voies d'approfondissement qui sont : Infrastructures, Transports, Hydraulique et Environnement, Bâtiment et Urbanisme.

Dans l'objectif de rendre opérationnels les élèves ingénieurs à leur sortie de l'école, l'ESTP a défini un programme de formation qui se présente comme suit :

· un stage d'immersion au terme de la première année qui permet à l'élève de découvrir les réalités du monde professionnel ;

· un stage de production à la fin de la deuxième année au cours duquel l'élève applique les notions reçues à l'école ;

· un mémoire dénommé Travail de Fin d'Etudes (TFE) à la fin de la formation.

Ce dernier exercice constitue, dans la maquette pédagogique, l'épreuve majeure au cours de laquelle les élèves ingénieurs sont invités à faire montre de leurs connaissances, leurs capacités de concevoir et d'innover, leurs facultés d'analyse, de critique, de synthèse et de recherche sur un sujet donné.

Le présent document qui fait office de rapport de séjour au sein de la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation, est celui de notre TFE qui s'est déroulé du 21 Mai au 08 Août 2007. Il a pour thème : « Le transport dans la stratégie de production des grandes entreprises ».

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l REMERCIEMENTS

Aucune ?uvre humaine ne peut se réaliser sans la contribution d'autrui. Il est donc important pour nous d'adresser nos sincères remerciements à toutes les personnes qui nous ont permis de réaliser notre mémoire.

Nous tenons précisément à exprimer notre profonde gratitude aux personnes suivantes :

· Monsieur OUAYOU Balié Simon, Directeur de l'ESTP et toute son équipe pour les efforts consentis pour notre formation;

· Monsieur ECHUI Aka Désiré, Directeur Général des Transports Terrestres et de la Circulation, pour non seulement nous avoir accepté au sein de la structure qu'il dirige, mais aussi a assumé à notre endroit la double mission de maître de TFE et d'encadreur pédagogique ;

· Monsieur Cissoko, conseiller de notre maître de TFE, qui, en vain, a fourni assez d'efforts pour rendre effectif notre encadrement par la «direction logistique« de l'entreprise NESTLE ;

· Monsieur KOUAKOU Romain, chef d'unité transport au Bureau National d'Eudes Techniques et de Développement, pour ses conseils ;

· Monsieur GORE BI Tié Jules sous directeur des études de la circulation à la DGTTC pour sa disponibilité et son sens accueil irréprochable ;

· Tout le personnel accueillant de la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation (DGTTC).

SOMMAIRE

DEDICACE 1

1

1

2

AVANT-PROPOS 2

REMERCIEMENTS 3

RESUME 6

SUMMARY 8

LISTES DES TABLEAUX ET FIGURES 10

INTRODUCTION 11

Contexte de l'étude 11

Problématique 12

Objectifs, intérêt et limites de l'étude 12

Démarche méthodologique 13

CHAPITRE I : GENERALITES 14

I. Cadre général 14

I.1. Définitions 14

I.2. Cadre réglementaire et institutionnel 16

II. Le marché du transport 17

II.1. La demande sur le marché 17

II.2. L'offre sur le marché 18

Conclusion partielle 22

CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE DE LA CHAINE LOGISTIQUE 23

I. La chaîne logistique et ses composantes 23

I.1. Introduction à la notion de chaîne logistique. 23

I.2 Gestion de la chaîne logistique. 24

I.3. Optimisation de la chaîne logistique 28

I.4. Logistique 30

II. La politique d'approvisionnement 44

II.1. Le stockage 44

II.2. La politique d'approvisionnement et le niveau des stocks 49

Conclusion partielle 53

CHAPITRE III : ROLE DU TRANSPORT DANS LA PRODUCTIVITE DES ENTREPRISES 54

I. La problématique du transport 54

I.1. Définition générale 54

I.2. Nécessité de transporter et de stocker 55

II. La gestion du transport 56

II.1. Les appellations juridiques en transport routier de marchandises  56

II.2. Le parc automobile 57

II.3. Mode de gestion du transport 61

II.4. Externalisation de la fonction transport 61

II.5. Organisation pratique du transport 64

III. Les résultats escomptés d'une bonne gestion du transport 69

III.1. Mécanisme de développement par le transport 69

III.2. L'application du concept Juste-à-Temps et ses retombées 71

Conclusion partielle 72

CHAPITRE  IV: DIFFICULTES DU TRANSPORT ROUTIER DE MARCHANDISES ET RECOMMANDATIONS POUR L'APPLICATION DES TECHNIQUES LOGISTIQUES EN COTE D'IVOIRE 73

I. Difficultés du transport routier de marchandises 73

I.1.Organisation des acteurs du transport routier de marchandises 73

I.2. Fluidité routière : la prolifération des barrages routiers et le racket 75

II. Recommandations 76

II.1. Au niveau des infrastructures et équipements 78

II.2. Au niveau des acteurs du transport routier de marchandises 80

CONCLUSION GENERALE 82

BIBLIOGRAPHIE 83

ANNEXES 84

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l RESUME

La rentabilité économique de la production d'une entreprise dépend, en général, de la disponibilité des ressources et des coûts de la production et de la distribution. Pour parvenir à une rentabilité satisfaisante, les entreprises des pays développés ont conçu un système d'organisation appelé Chaine Logistique(en anglais Supply Chain) qui facilite les différentes sortes de relations entre toutes les structures qui prennent part à la production d'un bien donné. On y rencontre de nombreuses activités, notamment la gestion du transport de départ et d'arrivée, la gestion du parc automobile, l'entreposage, la manutention du matériel, la gestion des stocks, l'approvisionnement, la distribution... etc. Toutes ces activités sont des facteurs de coût qu'il faille minimiser. Parmi ces coûts, le transport et les activités qui lui sont liées (entreposage, stockage, manutention, gestion des stocks,...) occupent une place importante.

Ainsi, appui a été pris sur le transport pour développer la politique du ``stock zéro'' à travers le concept du Juste-à-Temps qui consiste à la livraison des biens au moment où le besoin s'exprime réellement. Cela suppose non seulement une atmosphère institutionnelle favorable, de confiance totale, de communication permanente entre membres de la chaîne logistique, mais aussi l'existence d'infrastructures de transport en bon état et l'inexistence de tracasseries routières.

En fait, en réduisant le temps de rotation du capital pour un volume de production donné, un système de transport plus efficace réduit le volume de capital immobilisé, et à volume de profit constant, augmente le taux de profit. L'efficacité du système de transport est déterminée par le temps de transport de chaque expédition d'une part, mais aussi par la fréquence des liaisons assurées, leur régularité et leur fiabilité qui permettent de réduire les stocks tampons et les capitaux immobilisés qui assurent que le cycle de production ne sera pas interrompu du fait d'une rupture d'approvisionnement.

Pour ce qui est de la Côte d'Ivoire, l'application de cette politique nécessite l'implication véritable de tous en raison des nombreuses faiblesses. En effet, bien que le réseau routier ivoirien (81 996 km dont 7,90% revêtues et 92,10% non revêtues) semble être l'un des meilleurs d'Afrique, il n'en demeure pas moins que son état (63% du réseau revêtu est âgé de plus de 15 ans et plus de 40% du réseau en terre est dégradé) présente un état de service pas trop adapté aux nouvelles tendances logistiques en vogue dans les pays développés. Cette situation s'aggrave par les tracasseries rencontrées sur les différentes routes du pays qui entraînent des pertes de temps et des surcoûts financiers. Or, ces tendances misent beaucoup sur le temps. En outre, les entreprises de transport sensées être des prestataires logistiques, sont encore pour beaucoup dans l'informel et ont un fonctionnement traditionnel. On y rencontre des entreprises structurées, des entreprises artisanales et des commerçants-transporteurs. Toute situation qui peut amener toute entreprise en état de concurrence de s'acquérir un parc privé en vue de faciliter le transport de ses marchandises, ou dans le cas contraire laisser le transport aux mains des clients. C'est le constat le plus évident sur le marché du transport en Côte d'Ivoire.

Ce tableau sombre du paysage du transport de marchandises en Côte d'Ivoire ne saurait faciliter l'application parfaite de la technologie logistique en vogue dans les pays développés. Il mérite un bon toilettage devant aboutir à l'acquisition des gains substantiels générés par la pratique de cette technologie à travers les actions suivantes:

· Le désenclavement les zones de production de matières premières à travers la remise en bon état des routes revêtues et en terre, des pistes et des ouvrages dégradés ou détruits;

· Le bitumage des routes pour faciliter l'approvisionnement et la distribution à travers des plateformes et entrepôts pouvant être crées sur le territoire national. 

· La réduction de la densité des barrages sur les routes ;

· L'institution d'un contrôle certifié (délivrance d'un certificat de contrôle et le plombage du camion) devra être envisagée au départ des véhicules de transport de marchandises, pour réduire la gamme des motifs pouvant être invoqués par les forces de défense et de sécurité sur les routes ;

· La sensibilisation des forces de défense et de sécurité (FDS) sur le fonctionnement des entreprises (industrielles, commerciales,..) et les dangers auxquels elles exposent ces entreprises et l'Etat (rupture de stocks, perte de temps, délai de livraison non respecté, notoriété en décadence, perte de clientèle, problèmes de trésorerie, impossibilité de paiement des employés, des taxes et impôts, impossibilité pour l'Etat de rentrer en possession de son dû, de payer les fonctionnaires, de construire de nouvelles routes...) ;

· La mise en place de centres de recueil des plaintes des victimes de tracasseries routières joignable par un numéro d'urgence (appel gratuit) ;

· La présence d'une marque distinctive sur les tenues des FDS permettant de les identifier individuellement (numéro, nom ou prénom,...) pour les dissuader de pratiquer les abus d'autorité, les trafics d'influence et le racket;

· La mise en place d'unités spéciales de contrôle des agents contrôleurs routiers ;

· La prise des mesures draconiennes pour décourager les FDS de tracasser les transporteurs routiers de marchandises (de la suspension à la radiation) ;

· La formation des transporteurs au métier du transport en vue d'un fonctionnement moderne et de la connaissance de leurs droits et devoirs;

· L'autorisation du transport pour compte propre entre différentes entreprises relevant d'un même conglomérat industriel, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle. Favoriser les transports au sein d'un conglomérat permettra des gains d'efficacité (moins de retours à vide) ;

· L'implication des industriels dans l'entretien des zones de production de matières premières à travers la chaîne logistique ;

· La vulgarisation des structures logistiques (plateformes, entrepôts, gares routières, etc.) dans le système de transport routier de marchandises en Côte d'Ivoire ;

· L'externalisation de la fonction transport.

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l SUMMARY

Economical profitability of a company production, in general, depends on the availability of resources and the delivery and production costs. To attain this satisfactory profitability, the developed countries companies conceived an organization called Supply Chain; which facilitates the various kinds of relations between all the structures which take part in a given product's production. One finds there many activities, in particular the transport management, the number of cars on roads management, the storing, the material handling, the stock control, the provisioning, the distribution... etc. All these activities are factors of cost which should be minimized. Among these costs, transport and the activities which depend on it (storing, handling, stock control, supplying, delivery...) have an important place.

Thus, support was taken on transport to develop the '' zero stock '' policy through the ''Just-in-Time'' concept which consists to deliver the products at the time when the need is really expressed. That supposes not only a favorable institutional atmosphere, real trust, permanent communication between supply chain members, but also the existence of infrastructures of transport in good condition and the non-existence of road harassments.

In fact, by reducing the time of capital turnover for a given volume of production, an effective system of transport reduces the immobilized capital volume, and at volume of constant profit, increases the profit rate. The effectiveness of system of transport is determined by the time of transport of each dispatch on the one hand, but also by the ensured connections frequency, their regularity and their reliability which allow reduce stocks buffers and the immobilized capital which ensure that the production cycle will not be stopped because of a stock outage.

As regards Ivory Coast, this policy application requires the involvement of all the authorities because of the many constraints. Indeed, although the ivorian road network (81 996 km including 7,90 % surfaced and 92,10 % unsurfaced) seems to be one of bests of Africa, it will not rest less than its state (63 % of the surfaced network are old of more than 15 years old and more than 40 % of the ground network is degraded) presents a state of service too not adapted to the new logistic tendencies in vogue in developed countries. This situation worsens by the harassments on the various roads of the country which involve wastes of time and financial over-costs. However, these tendencies count on much the time. Moreover, the transport companies sensible being companies that provide services, are still for majority in informal and have a traditional functioning. One finds structured companies, artisanal companies and tradespeoples-carriers. Any situation which can bring a company in competition to get a number of cars on roads in order to facilitate the carriage of its goods, or else in the contrary case to leave transport to the hands of the customers. It is the most obvious report on the transport market in Ivory Coast.

This dark table of the goods carriage landscape in Ivory Coast could not facilitate the perfect application of logistic technology in vogue in the developed countries. It deserves a good cleaning having to lead to the acquisition of the substantial profits generated by the practice of this technology through the following actions:

?????Development of the areas of raw materials production through the repairing of surfaced and unsurfaced roads, degraded or destroyed tracks and works;

????Reduction of the number of the roadblocks;

?? Institution of a certified control (delivery of a control certificate and truck leading) will have to be considered at the outset of the freight vehicles, to reduce the reasons being able to be put forward by the armed forces on the roads;

?? Sensitizing of the armed forces on the commercial and industrial companies functioning and the dangers to which they expose these companies and the State (stock outage, waste of time, delivery period not respected, notoriety in decline, loss of customers, financing problems, impossibility to pay the employees, the taxes and charges, impossibility for the State to enter in possession of its due, to pay the civil servants, to build new roads...);

????Creation of centers to collect the complaints of road harassments victims contactable by an emergency number (free call);

???? Presence of a distinctive mark on the armed forces clothes allowing to identify them individually (number, name or first name...) to dissuade them to practise the abuses of authority, the corrupt practices and the racket;

?? Installation of special units of control of the road controllers agents;

?? Taking drastic measures to discourage the armed forces from worrying the goods carriers (from suspension to striking off);

?? Carriers training to the transport trade with a view to a modern functioning and the knowledge of their rights and duties;

??? Authorization of transport on own account between various companies concerned with the same industrial conglomerate, which is not the case at the present time. To support transport within a conglomerate will allow effectiveness profits (less trips empty);

?? Implication of the industrialists in the maintenance of raw materials production areas through the supply chain;

??? Logistic structures popularization (platforms, warehouses, road stations, etc.) in the road transport of goods in Ivory Coast;

????Externalization of the transport function.

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l LISTES DES TABLEAUX ET FIGURES

Figure 1 : Importance des flux d'informations et de matières 26

Figure 2: Les différentes opérations de la chaîne logistique 29

Figure 3 : Les processus logistiques de base 32

Figure 4 : Contraintes et objectifs d'un processus logistique 33

Figure 5 : Niveau de planification des systèmes de transport 44

Figure 6: Modèle du coût intrinsèque des stocks 48

Figure 7 : Réseaux d'approvisionnement en matières premières 67

Figure 8 : Réseaux de distribution des biens de consommation 68

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Tableau 1 : Evolution du réseau routier ivoirien de 1960 à 1999 19

Tableau 2 : Répartition du réseau routier ivoirien par région 20

Tableau 3: Nombre de véhicules disposant de titres de transport 21

Tableau 4 : Dénominations juridiques des acteurs d'un contrat de transport 56

Tableau 5 : Principaux attributs du transporteur routier 63

Tableau 6: Caractéristiques des contrats de transport 64

Tableau 7: Bénéficiaires et avantages du transport routier de marchandises 71

Tableau 8 : Gains substantiels dus à une bonne gestion du transport 72

Tableau 9: Situation des acteurs des transports routiers de marchandises par type de transport 73

Tableau 10 : Nombre de barrages entre des villes ivoiriennes et des capitales africaines 75

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l INTRODUCTION

Contexte de l'étude

Le transport, par ses multiples fonctions macroéconomiques, intervient en amont et en aval de plusieurs activités socio-économiques notamment la production et la distribution des biens et services et le commerce. Il rend non seulement possible la chaîne de production, mais facilite également l'accès aux services. De ce fait, il s'impose comme un outil indispensable dans la productivité des entreprises qu'elles soient artisanales (n'emploient pas plus de dix salariés), commerciales (achètent les biens qu'elles revendent sans transformation) ou industrielles (transforment les matières premières et vendent les produits finis ou semi-finis). Pour les entreprises, le défi logistique à relever se présente dans les mêmes termes : se donner les moyens et les méthodes de satisfaire au mieux un marché de consommation. Ce défi consiste à introduire les trois sous-systèmes composant le processus logistique : l'approvisionnement, la gestion de la production et la distribution physique. La question essentielle est alors de planifier, depuis les sources d'approvisionnement, l'écoulement physique des produits finis jusqu'aux marchés en prenant les décisions adéquates en matière de transport, de manutention et de stockage. L'un des exemples les plus connus est celui de l'optimisation d'une tournée de livraison qui minimise le kilométrage parcouru en fonction d'un nombre donné de points d'origine et de points de destination.

On constate alors que le transport joue un rôle primordial dans l'efficacité et la performance de tout défi logistique et par ricochet dans la productivité des grandes entreprises.

Dès lors, il devient important pour la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation, structure chargée de la politique nationale en matière de transport terrestre, de s'interroger sur l'appui éventuel qu'elle peut apporter aux entreprises et aux transporteurs dans leurs relations et dans leurs stratégies managériales et d'augmentation de leurs profits à travers le transport.

Problématique

Faisant partie des charges de l'entreprise et avec une impossibilité certaine de réduire le facteur personnel, le transport est parfois utilisé comme un outil d'équilibrage de l'exercice bien qu'il existe d'autres facteurs de coût comme le stock. Ce dernier constitue pour la plupart des cas de l'argent immobilisé improductif qui doit être réduit pour accroître la rentabilité de l'entreprise. Ceci exige une utilisation efficiente du transport dans une démarche logistique. Le succès de cette démarche repose sur la capacité de traiter de manière décomposée, sous-système par sous-système, chacune des activités impliquées dans l'écoulement des matières et marchandises, de l'amont vers l'aval. Cette situation préoccupante, suscite une réflexion sur un certain nombre de questions, entre autres :

Comment utiliser le transport pour améliorer la productivité d'une entreprise ?

Quels sont les différents gisements de productivité d'une entreprise affectés par le transport?

Objectifs, intérêt et limites de l'étude

L'objectif principal de cette étude est de mettre à la disposition des entreprises une utilisation efficiente du transport pour accroitre leurs rendements.

Les objectifs spécifiques visés à travers cette étude sont :

- Cerner les indicateurs pouvant rendre compte de l'organisation, des avantages et des dysfonctionnements du transport dans une entreprise ;

- Présenter les gisements de productivité d'une entreprise en rapport avec le transport.

Les résultats de cette étude qui a un intérêt économique pourront être utiles aux directeurs d'entreprises, aux gestionnaires des entreprises de transport et aux responsables de l'administration des transports terrestres. Les potentiels bénéficiaires des résultats de cette étude sont nombreux. De ce fait, l'étude a pour objet les entreprises commerciales et industrielles, les transporteurs et l'Etat.

La présente étude se limite aux dispositions préalables à la pratique du transport, pouvant conduire à des résultats souhaités et satisfaisants. Elle présente de façon universelle l'organisation et les retombées implicites du transport routier de marchandises. Elle ne traite pas spécialement du cas d'une entreprise implantée en Côte d'Ivoire. Mais, elle parle de temps à autre de la Côte d'Ivoire. Cela est dû au fait que si en Côte d'Ivoire, l'organisation du transport est adaptée à celle des pays développés dont les grandes entreprises ont des filiales ou succursales ici, les entreprises ivoiriennes peuvent prétendre à une compétitivité internationale.

Pour des raisons de délais, de pistes et de moyens d'investigation (incompréhension des entreprises concernées), nous n'avons pas étudié le cas spécifique d'une entreprise ivoirienne qui peut faire l'objet d'une étude future.

Démarche méthodologique

Pour mener à bien cette étude, nous avons d'abord entrepris des recherches documentaires relatives au domaine du transport de marchandises en Côte d'Ivoire et en particulier l'organisation logistique au sein des entreprises. Ces recherches ont porté sur les textes relatifs à la réglementation des transports routiers de marchandises et les principes fondamentaux des transports terrestres, des rapports d'études, des ouvrages, etc.

Nous nous sommes également servi de l'outil Internet qui nous a été d'un apport inestimable pour appréhender les pratiques des grandes entreprises dans les pays développés.

Il a été question à partir des documents divers issus d'ouvrages, d'Internet et d'entretiens de faire ressortir l'impact positif possible du transport sur la productivité des grandes entreprises à travers le plan suivant :

· Le premier chapitre présente les généralités sur la notion de grande entreprise, le marché du transport en Côte d'Ivoire et les textes réglementaires du transport routier de marchandises ;

· Le deuxième chapitre, quant à lui, développe plusieurs points relatifs aux dispositions logistiques nécessaires à la production dont le transport constitue un élément important : approvisionnement, achats ; gestion de stock, distribution des produits, sélections de fournisseurs et de transporteurs... ;

· Le troisième chapitre vise à détailler l'utilisation et l'organisation efficientes du transport pour réduire les facteurs de coût de l'entreprise.  Il présente aussi les retombées positives probables de cette organisation ;

· Le quatrième chapitre fait l'état des lieux des handicaps majeurs au bon déroulement des activités de transport routier de marchandises et donne quelques propositions pouvant faciliter l'application des techniques logistiques dans le transport en Côte d'Ivoire.

l

l CHAPITRE I : GENERALITES

l I. Cadre général

Pour bien comprendre la problématique et circonscrire notre étude, il s'avère nécessaire de présenter quelques définitions et notions pouvant éclairer la place et le rôle du transport dans les activités des grandes entreprises.

I.1. Définitions

l I.1.1.Notion de transport et de grandes entreprises

· Transport

Le transport est un élément fondamental de toute activité humaine, qu'il s'agisse d'activité économique, de loisirs, de sport, de secours ou d'action militaire. Il se réalise par le déplacement d'engins mobiles (voitures, trains, bateaux, avions,...), généralement motorisés, sur une installation qu'on appelle infrastructure.

L'exercice d'une activité de transport se fait généralement dans le cadre de procédures qui dépendent d'un système d'exploitation et est régi par une réglementation qui touche divers aspects depuis l'homologation des moyens de transport (véhicules...), l'agrément des conducteurs et les règles de fonctionnement (vitesse, règles de sécurité, etc.). .

Dans le cadre de notre travail nous allons nous limiter au transport routier de marchandises. Pour ce type de transport, nous distinguons :

- Transport pour compte propre assuré par les industriels ou chargeurs pour leurs besoins propres ;

- Transport pour compte d'autrui assuré par les transporteurs professionnels.

· Grandes entreprises

Selon le Web, une entreprise est une structure économique et sociale comprenant une ou plusieurs personnes et travaillant de manière organisée pour fournir des biens et des services à des clients dans un environnement concurrentiel (le marché) ou non concurrentiel (le monopole).

Une entreprise est initiée et généralement dirigée par un entrepreneur. Elle se différencie du simple projet dont l'organisation est destinée à se dissoudre à son terme. L'entreprise est plutôt conçue dans la durée et pour la conduite de plusieurs projets similaires, ce qui implique une pérennité des structures (ex : machines, ressources humaines, actionnaires,...)

Les grandes fonctions de l'entreprise sont :

Direction générale et stratégie, Recherche et développement technologique, Achats et Logistique, Production et Ingénierie, Marketing, Ventes, Ressources humaines, Gestion financière, Contrôle et comptabilité, Fonctions administrative, juridique et fiscale, Infrastructure et sécurité , Systèmes d'information.

Ces fonctions doivent être exercées pour toute entreprise. Elles le sont par des groupes de personnes dans le cas des grandes entreprises, sous-traitées à des entreprises extérieures ou, à l'extrême, exercées par une personne travaillant seule.

Dans le contexte ivoirien, les grandes entreprises sont constituées par les opérateurs dont le chiffre d'affaires est supérieur à un milliard de francs CFA et qui relèvent de la Direction de Grandes Entreprises (DGE)1(*).

Pour communiquer, les grandes entreprises utilisent dans des proportions voisines les médias et les autres actions de communication (sponsoring, mécénat, participation à des campagnes collectives, amélioration du site Internet). Cependant, la seule publicité ne suffit pas pour permettre à une entreprise de faire connaître ses produits et de les vendre à des consommateurs éparpillés sur une grande surface. D'où la question essentielle du transport qui peut permettre à une entreprise de vivre pleinement dans un environnement concurrentiel.

Pour exister dans un environnement concurrentiel, une entreprise doit satisfaire ses clients et générer un profit (ou bénéfice), c'est-à-dire réaliser un chiffre d'affaires supérieur à la somme de ses coûts (salaires et charges, achats, frais de fonctionnement, amortissement des investissements, impôts et taxes, etc.). Ce qui nécessite une stratégie de production au sein de l'entreprise.

l I.1.2.Qu'est-ce que la stratégie ?

Selon l'étymologie, la stratégie, c'est l'ensemble des questions qui concernent le stratège. Ce mot désigne le dirigeant à la tête de l'entreprise. Dans une entreprise il est efficace de concentrer le pouvoir de décision légitime, tout comme il est efficace de confier la conduite d'une automobile à une seule personne et non à tous ses occupants simultanément. La fonction stratégique est donc une fonction particulière, spéciale et importante sans doute mais non d'essence supérieure aux autres. Les questions stratégiques sont celles qui méritent l'attention du dirigeant, qui relèvent de sa sphère de responsabilité propre, sur lesquelles sa décision est attendue.

En adoptant un autre point de vue, on peut dire aussi que la stratégie, c'est la poursuite d'un but dans un univers incertain. Dans l'entreprise, les questions de ce type sont celles qui concernent le positionnement et l'organisation de l'entreprise. 

Le positionnement désigne la gamme des produits de l'entreprise, les marchés sectoriels ou régionaux qu'elle vise, les fournisseurs qu'elle choisit, les partenariats qu'elle noue, les investissements qu'elle réalise et par voie de conséquence, sa politique d'endettement.   L'organisation quant à elle désigne la répartition des responsabilités et des moyens entre les divers pôles de légitimité dans l'entreprise, le choix des personnes qui vont les diriger, la politique à long terme pour constituer et utiliser un patrimoine de compétences.

Ces caractéristiques conduisent à constater que la stratégie de productivité d'une entreprise ne saurait se réaliser sans accorder une place de choix au transport qui se trouve au c?ur même de son positionnement sur le marché de consommation. Aussi convient-il de signaler que bien vrai que les grandes entreprises font toutes sortes de publicités pour attirer la clientèle, mais elles ont beaucoup à gagner à adopter une bonne politique de transport ; car la publicité ne saurait apporter les produits auprès des consommateurs.

I.2. Cadre réglementaire et institutionnel

Le transport requiert une autorisation légiférée. En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, le transport de marchandises est autorisé et encouragé à travers les textes qui suivent.

§ L'ordonnance n°2000-67 du 9 février 2000 déterminant les principes fondamentaux des transports terrestres précise :

Article premier : La présente ordonnance a pour objet de formuler les principes fondamentaux applicables au secteur des transports terrestres, afin que celui-ci :

- contribue à la compétitivité des productions nationales sur les marchés intérieurs et extérieurs par une réduction des coûts et une amélioration de la qualité des services ;

- accroisse la mobilité des personnes et des biens ;

- contribue à la réduction de la pauvreté et accompagne la mise en ?uvre de la politique nationale de développement économique.

Article 7 : L'offre de transport est fondée sur la libre concurrence, qui exerce, pour chaque type de transport, dans un cadre réglementé par décret ou, s'agissant des transports internationaux, en application des conventions, protocoles et arrangements en vigueur.

L'Etat établit les bases et applique les principes d'une concurrence loyale entre les entreprises et entre les modes de transports, notamment, par une répercussion égalitaire des coûts d'usage des infrastructures mises à la disposition des transporteurs et des autres usagers.

Article 10 : Est transport public, le transport de personnes ou de marchandises effectué contre rémunération.

Le service de transport public doit s'exercer dans des conditions satisfaisantes de sécurité, de continuité, d'adaptabilité et d'égalité.

Le transport public ne peut être exercé que par les transporteurs bénéficiant d'une autorisation de transport et préalablement inscrits au registre des transporteurs de leur catégorie dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur.......

Article 11 : Est transport pour compte propre ou transport privé, le transport effectué par une personne publique ou privée avec un véhicule lui appartenant ou pris en location de courte durée, transportant soit son personnel ou ses préposés, soit des marchandises appartenant à l'entreprise ou vendues, produites, empruntées, louées, transformées, réparées ou façonnées par elle, le transport ne constituant que l'accessoire ou le complément de son activité.

Le transport pour compte propre est soumis à autorisation préalable dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur.

§ Le décret n° 2000-102 du 23 février 2000 portant organisation des transports publics routiers de marchandises stipule :

Article 3 : Les personnes physiques ou morales qui exercent une activité de transport public de marchandises doivent être inscrites à un registre tenu par les services de l'Etat compétents en matière de transport dans la région où se trouve leur domicile ou leur siège social. Cette inscription entraîne de droit, dans le cas des personnes morales, l'inscription de leurs autres établissements, qui toutefois doit être demandée aux services compétents en matière de transport dans les régions concernées

Eu égard à ces articles, nous pouvons affirmer que l'Etat de Côte d'Ivoire a mis tout en place institutionnellement pour permettre aux entreprises (commerciales, industrielles) d'augmenter leur rendement à travers le transport. Il leur est permis de jouir conjointement et pleinement des services de transport public et de transport privé qui peuvent causer une baisse de leurs facteurs de coût. Et cela à travers le marché du transport qui constitue l'essentiel des contraintes matérielles.

l II. Le marché du transport

II.1. La demande sur le marché

Le transport se caractérise par une demande constituée d'industries (agroalimentaires, agroindustrielle...), de distributeurs et de grossistes qui possèdent ou pas leur propre flotte de camions pour la livraison de leurs produits.

Dans les systèmes logistiques des entreprises des pays développés les transports se déroulent de la manière suivante : Pour les industries, les transports en amont portent sur des matières premières transportées en camions complets à destination des usines de transformation. Les transports en aval, quant à eux, portent sur des produits finis à destination des plateformes des distributeurs ou des entrepôts des grossistes. Ceux-ci peuvent être organisés en camions complets, pour les plus gros industriels, mais ils sont le plus souvent effectués par lots de quelques palettes. Concernant les distributeurs et les grossistes, les pratiques ne sont pas uniformes. Il existe cependant une tendance de maîtrise du transport en amont de leurs plateformes par l'appel de transporteurs. Il s'agit alors de lots ou de camions complets constitués dans les bassins de production, parfois en synergie avec les transports en aval lorsque les localisations géographiques des fournisseurs sont compatibles avec celles des magasins desservis par la plateforme concernée. Toute cette organisation repose sur l'étendue du marché de consommation, les habitudes de consommation, les zones industrielles et de production de matières premières.

Pour le cas de la Côte d'Ivoire, nous avons les réalités qui suivent.

La Côte d'Ivoire est un État d'Afrique occidentale de 322 462 km², baignée par le golfe de Guinée au sud (l'océan Atlantique), limitée à l'ouest par le Libéria et la Guinée, au nord par le Mali et le Burkina, à l'est par le Ghana. Le territoire ivoirien est divisé en 19 régions, puis en 58 départements, 243 sous-préfectures et 197 communes (en annexe 1).

La Côte d'Ivoire a pour capitale économique Abidjan et capitale politique Yamoussoukro. Avec une population estimée à 18 millions d'habitants (estimation 2005)1(*), la Côte d'Ivoire, pays en voie de développement a axé en plus de l'agriculture son développement économique sur le secteur secondaire qui utilise énormément le transport dans la livraison des biens à la population.

La population ivoirienne est assez inégalement répartie dans le pays, puisque la région des Lagunes (avec la ville d'Abidjan) compte à elle seule 34 % de la population totale; les cinq régions les plus peuplées (Lagunes, Haut-Sassandra, Savanes, Vallée du Bandama, Montagnes) dépassent les 73 % de la population (voir annexe 2). Cette inégalité est aussi à l'image de la répartition du pays en zone industrielle et zone agricole. La zone côtière regorge l'essentiel des industries et les autres zones demeurent encore des zones de production de matières premières. En fait, la Côte d'Ivoire dispose d'un potentiel agricole important qui lui a permis d'accroître sa richesse à partir des cultures commerciales. Cette richesse est cependant marquée par une répartition inégale : au Sud une région forestière humide, aux sols favorables à l'arboriculture marchande et où se sont développées les principales productions destinées à l'exportation ; au Nord une région de savanes et forêts claires aux conditions climatiques moins propices, mais favorables cependant à la culture cotonnière et d'anacarde.

La population à nourrir, exige où qu'elle se trouve une livraison régulière des biens et services. En outre, certains pays de la sous-région (Burkina Faso, Mali, Niger...) importent des biens de la Côte d'Ivoire. La satisfaction de toutes ces populations en biens nécessite une démarche logistique efficace dont le transport est l'un des éléments clés. Il devient donc impérieux pour les entreprises de trouver les moyens d'assurer la livraison régulière des biens à travers une politique de transport productif permettent la distribution des marchandises juste-à-temps. D'où la question de savoir si l'offre de transport est satisfaisante.

II.2. L'offre sur le marché

L'offre est constituée essentiellement des infrastructures routières et des moyens de transports. En l'absence de l'une de ces deux entités, on ne pourra parler de transport. Pour le cas de la Côte d'Ivoire, nous avons les réalités suivantes.

Ø Les infrastructures routières

Le réseau routier ivoirien estimé à environ 81 996 Km, est constitué de 6 514 km de routes bitumées dont 143 km d'autoroute et de 75 482 km de routes en terre avec plus de 30.000 km de pistes rurales et agricoles. Cependant aujourd'hui, 63% du réseau revêtu est âgé de plus de 15 ans et plus de 40% du réseau en terre est dégradé.

Ce réseau se présente comme suit2(*):

· Classe A (routes internationales et régionales) : d'une longueur 7 526 km dont 4 513 km sont bitumées ; ce sont des routes qui relient les chefs-lieux de départements entre eux et assurent les principales liaisons inter Etats ;

· Classe B (routes départementales) : d'une longueur d'environ 12 526 km dont 1 747 km sont bitumées ; ce sont des routes qui relient les chefs-lieux de sous-préfectures entre eux et au réseau A ;

· Classe C (routes de sous-préfectures et villages) :d'une longueur d'environ 34 269 km dont 125 km sont bitumées ; elles permettent la collecte des produits et la desserte des villages à partir des réseaux A et B ;

· Classe D : d'une longueur d'environ 27 546 km ; elles relient les villages entre eux et les campements.

Il comprend également des ouvrages d'art qui sont au nombre de 4 100 unités dont :

· 1 500 ouvrages définitifs (entièrement en béton)

· 600 ouvrages semi définitifs (appui en béton et surface en bois ou platelage)

· 200 ouvrages provisoires(en bille de bois).

Le tableau ci-après présentant un aperçu de l'évolution du réseau routier ivoirien de 1960 à 1999, met en exergue le pourcentage de routes revêtues évalué en 1999 à environ 8% face à un pourcentage très élevé des routes non revêtues qui est estimé à plus de 92%.

Tableau 1 : Evolution du réseau routier ivoirien de 1960 à 1999

Années

1960

1980

1985

1989

1995

1999

Routes revêtues(Km)

700

3 100

3 850

4 683

5 800

6 514

Routes en terre (Km)

24 300

42 700

49 650

63 267

62 241

75 482

Total (Km)

25 00

45 400

53 500

67 950

68 041

81 996

% de routes revêtues

2,80

6,80

7,20

6,90

8,50

7,90

% de routes en terre

97,20

93,20

92,80

93,10

91,50

92,10

 

Source : Direction des Routes et Voirie (DRV)

Le tableau 2 fait cas des proportions de routes par région. Nous constatons que les régions du N'zi Comoé, de la Vallée du Bandama, des Lagunes et du Haut Sassandra l'emportent sur les autres en termes de routes revêtues. Tandis que les régions du Bas Sassandra, des Savanes, de la Vallée du Bandama se partagent le plus gros lot des routes non revêtues.

La connaissance de tous ces éléments est importante dans la mesure où l'efficacité du transport dépend de l'état des routes. En outre, les nouvelles techniques de logistique nécessitent un état de service acceptable des routes car si le coût d'exploitation des véhicules est élevé, le transport devient moins rentable. On peut apprécier cela dans l'annexe 3 qui présente les coûts d'exploitation des véhicules en fonction de l'état des routes. Plus la route est dans un bon état, moins le coût d'exploitation est élevé. Il s'avère donc nécessaire de présenter le réseau routier tel que fait dans le tableau 2. Cela permettra aux décideurs logistiques d'opérer un choix optimal en termes de trajet.

Tableau 2 : Répartition du réseau routier ivoirien par région

Région administrative

Routes Revêtues

Routes en Terre

Total réseau

Ratio RR/RT

 

En km

% région

En km

% région

En km

% région

 

Lagunes

804

12

3 483

05

4 287

05

0,23

Sud Bandama

169

03

2 214

03

2 383

03

0,08

Sud Comoé

366

06

2 478

03

2 844

03

0,15

Agnéby

340

05

3 644

05

3 984

05

0,09

Haut Sassandra

652

10

5 877

08

6 529

08

0,11

Maraouhé

320

05

3 198

04

3 518

04

0,10

Savanes

437

07

9 368

12

9 805

12

0,05

Vallée du Bandama

830

13

7 257

10

8 087

10

0,11

Moyen Comoé

141

02

2 390

03

2 531

03

0,06

Montagnes

465

07

6 386

08

6 851

08

0,07

Lacs

336

05

2 705

03

2 741

03

0,14

N'zi Comoé

562

09

4 412

06

5 004

06

0,13

Zanzan

315

05

6 078

08

6 393

08

0,05

Bas Sassandra

471

07

7 251

10

7 722

09

0,06

Denguelé

87

01

3 445

05

3 532

04

0,03

Worodougou

219

03

5 566

07

5 785

07

0,04

Total

6 514

100

75 842

100

81 996

100

0,09

 

Source : Direction des Routes et Voirie (DRV)

Ø Les moyens de transport

Les principaux moyens de transport terrestre de marchandises dont dispose le pays sont : les camions et le train.

Pour notre étude nous allons nous intéresser uniquement aux camions. Nous distinguons trois types de camions pour le transport des produits, selon que nous nous trouvons dans la situation de transport de marchandises de longues distances ou dans le cas contraire.

· Camions poids lourds : Nous appelons camions poids lourds, tous les camions de transport de marchandises dont la capacité n'excède pas 15 tonnes. Le compartiment réservé pour les marchandises a une longueur inférieure à dix mètres. Ils assurent généralement le transport entre Abidjan et les régions avoisinantes. Les produits transportés concernent les matériaux de construction, les produits agricoles, industriels...

· Camions poids lourds articulés : ce sont tous les camions de transport de marchandises, de capacités plus importantes et possédant généralement, un compartiment réservé aux chargements long d'une quinzaine de mètres. Ces derniers desservent les régions plus éloignées et les pays limitrophes. Ils transportent des produits agricoles, industriels et des matériaux de construction.

· Camions citernes : Généralement d'une capacité supérieure à 25 tonnes transportent des hydrocarbures d'Abidjan vers les villes de l'intérieur et les pays limitrophes.

Tableau 3: Nombre de véhicules disposant de titres de transport

Type de transport

Nombre de véhicules

Transport public de marchandises

8 306

Transport privé de marchandises

8 013

 

Source : Société Nationale des Transports Terrestres (SONATT, Juillet 2006)

Ce tableau montre bien qu'en Côte d'Ivoire, il existe des moyens de transport (véhicules) de marchandises au service des entreprises dans leur devoir de satisfaction de la population en matière de biens. Par ailleurs, nous constatons que le transport public de marchandises (compte d'autrui) et le transport privé de marchandises (compte propre) sont pratiqués conjointement et quasiment au même degré.

l

l Conclusion partielle

Constituant un maillon essentiel de la chaîne de production des entreprises en termes d'approvisionnement en matières premières et de livraison des biens, le transport (compte propre, compte d'autrui, location) est autorisé et encouragé par l'Etat ivoirien. Car ce dernier entend favoriser l'augmentation de la productivité des entreprises. Cependant lorsqu'on parle de transport, il y a lieu de voir la proportionnalité entre l'offre et la demande. Pour le cas de la Côte d'Ivoire, bien que les entreprises de transport tardent à se moderniser et que les infrastructures routières ne présentent pas un état de service totalement satisfaisant en raison de la forte dégradation des chaussées et la proportion élevée de routes non revêtues, le transport bénéficie d'un environnement institutionnel favorable, d'un réseau routier fourni et des moyens(véhicules) de transport acceptables.

Notre jugement sur le réseau routier se confirme dans le passage suivant : `'Ce pays s'est doté en 30 ans d'un réseau routier moderne, jugé comme l'un des meilleurs d'Afrique, pour répondre, entre autres préoccupations, aux besoins d'évacuation des produits vivriers''1(*)

Après ces généralités sur le marché du transport de marchandises en Côte d'Ivoire, voyons à présent la chaîne logistique (supply chain) qui bien conçue utilise abondamment le transport et les activités qui lui sont liées (entreposage, stockage, manutention, gestion des stocks,...) pour donner satisfaction aux consommateurs.

l

l CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE DE LA CHAINE LOGISTIQUE

l I. La chaîne logistique et ses composantes

La performance en transport est une source de gains pour l'entreprise. Mais pour que les gains soient effectifs, la fonction transport doit être couplée d'une chaîne logistique compétente. Cette dernière met en jeu deux concepts : la logistique et la gestion de la chaîne logistique (Supply Chain Management).

I.1. Introduction à la notion de chaîne logistique.

La supply chain est un terme anglo-saxon désignant la chaîne logistique globale, celle qui va du fournisseur au client et où la production est tirée par la demande ; c'est-à-dire le marché. Son objectif est : « le bon produit en quantité correcte et dans de bonnes conditions, au bon endroit, au bon moment, au bon client, au coût le plus juste ». Elle désigne en réalité, l'ensemble des entreprises ou organisations qui interviennent pour qu'un produit donné soit fabriqué, acheminé et réceptionné dans de bonnes conditions par le client final (fournisseurs de premier et de second rangs, des entreprises manufacturières, des détaillants, des prestataires de services logistiques, etc). Dans une entreprise de production, le temps de réalisation d'un produit est fortement conditionné par l'approvisionnement en matières premières, en éléments d'assemblage ou en pièces détachées à tous les niveaux de la chaîne de fabrication.

On appelle ainsi "chaîne logistique" l'ensemble des maillons relatifs à la logistique d'approvisionnement/achats : Achats, Approvisionnement, Gestion des stocks, Transport, Manutention,

La chaîne logistique est étendue de manière globale c'est-à-dire notamment au sein de l'entreprise mais également au travers de l'ensemble des fournisseurs et de leurs sous-traitants.

On appelle SCM (Supply Chain Management, ou en français GCL, gestion de la chaîne logistique) les outils et méthodes visant à améliorer et automatiser l'approvisionnement en réduisant les stocks et les délais de livraison. On parle ainsi de travail en "flux tendu" pour caractériser la limitation au minimum des stocks dans toute la chaîne de production. Il s'agit d'un mode de gestion des flux physiques et d'information visant à optimiser les processus d'achat, de production, de stockage, de transport et de livraison. La démarche SCM (une démarche étude, prévisions et planification) repose sur l'exploitation de systèmes d'informations pour synchroniser l'ensemble des activités de la chaîne logistique, dans le double objectif de satisfaire le client et d'optimiser les coûts logistiques.

Par ailleurs, la logistique représentait traditionnellement l'activité allant de la mise à disposition des produits finis par l'usine ou le négociant jusqu'à la livraison au client. Elle s'est désormais fondue dans le concept de "Supply Chain Management" dont l'objectif est d'optimiser la gestion des flux physiques et des flux d'information le long de la chaîne logistique depuis le fournisseur du fournisseur jusqu'au client du client.

Le mot Supply Chain est employé  bien souvent pour désigner la logistique de l'entreprise, même si la fonction n'est ni globale, ni transversale. En fait, la logistique est une partie des processus de la Supply Chain qui permet de planifier, mettre en ?uvre et contrôler le flux efficient et le stockage de biens et de services ainsi que d'informations, du point d'origine au point de consommation finale, avec, pour objectif, de satisfaire les exigences du client. La Supply Chain contient toutes les activités associées au flux et à la transformation des biens, depuis les matières premières jusqu'au produit fini livré à l'utilisateur, ainsi que les flux d'informations associées.

Le SCM ou Supply Chain Management se définit alors comme l'intégration de ces activités afin d'engendrer un avantage compétitif pour l'entreprise en mettant la satisfaction des besoins du client au c?ur du système.

I.2 Gestion de la chaîne logistique.

I.2.1 Pourquoi gérer la chaîne logistique ?

Parce qu'elles ne peuvent plus vivre en vase clos, les entreprises sont devenues de plus en plus liées les unes aux autres par une succession d`évènements, depuis la fourniture des matières premières jusqu'à la consommation du produit fini, pour constituer un système étendu dans lequel la logistique, ou encore la gestion des flux de marchandises et d'information sont d'une importance capitale. Pour illustrer la place de la logistique dans notre réalité économique, il suffit d'observer par exemple le comportement des distributeurs, qui pour élargir leur part de marché et/ou garder leurs clients se doivent de réduire les coûts et s'efforcent de faire supporter les charges classiques aux fabricants, qui à leur tour cherchent en aval des améliorations à partager avec leurs clients et en amont des concessions de leurs fournisseurs.

L'existence et la gestion de la chaîne logistique permettra aux uns et autres de faire leurs devoirs et d'en tirer profit. En fait, l'approvisionnement, la distribution et la commercialisation dont la réalisation dépend du transport, seront effectifs grâce à la communication entre les acteurs de la chaîne logistique. Ces acteurs (fournisseur, fabricant, filiale du fabricant, grossiste, détaillant, consommateur) doivent leur collaboration au transport. Ainsi, la chaîne logistique permet :

- de connaître la zone géographique à desservir ;

- d'opérer le choix entre les deux types de transport (privé ou public) qui dépend de la zone géographique à desservir ;

- de faire le choix du transporteur sur la base de critères d'efficacité, de critères économiques et techniques.

L'objectif est d'utiliser le transport à travers les interactions entre les différents acteurs d'une même chaîne logistique et de découvrir les possibilités de réalisation des économies entre eux, et ce, en les réunissant au sein d'un réseau qui deviendra progressivement un modèle d'efficacité éliminant les tâches inutiles et réduisant les stocks ainsi que le travail administratif au strict minimum dans un système cohérent et proactif où tout le monde gagne grâce notamment aux possibilités offertes par les technologies de l'information et de la communication.

I.2.2. L'importance des flux de matières et d'informations

Le transport est une activité qui n'est ni en amont ni en aval de la production. Mais il se trouve à tous les niveaux. Son exécution fait suite à un flux d'informations qui, à partir de prévisions de commande de produits, établit son urgence et sa demande. Ainsi, le flux de matières qui exige l'utilisation du transport a pour origine l'approvisionnement et s'achève par la prévision de commande.

Comme on le voit, si le point d'arrivée reste le même (livraison du client), le point de départ peut varier selon que l'on s'attache au flux physique (de la matière au produit fini) ou au flux d'informations (en partant de la commande). En pratique, ce ne sont que deux approches différentes pour considérer le même processus, dont l'objectif est la création de valeur. En fait, il apparaît que comprendre la gestion de la chaîne logistique nécessite une analyse à trois niveaux :

1. L'enchaînement des opérations quotidiennes d'approvisionnement, de fabrication, de distribution et de vente qui cadencent le parcours des produits. C'est la supply chain proprement dite. Le transport y joue un grand rôle.

2. Le flux d'informations qui accompagne ces produits (commandes d'approvisionnement, lancement en fabrication). C'est la supply chain exécution. L'objectif de fluidité du premier niveau entraîne la nécessaire cohérence d'ensemble du deuxième. En effet, pour bénéficier d'un fonctionnement sans à coups et sans arrêt, l'information doit circuler rapidement et de manière synchrone entre les différents acteurs du processus. Cela permettra les livraisons au temps voulu.

3. Le flux d'informations inverse qui part du marché (prévision de demande) pour remonter vers les approvisionnements (plan d'approvisionnement). Ce niveau concerne les activités de planification de la supply chain, notamment les moyens et types de transport adaptés au produit à transporter.

Nous avons résumé l'ensemble des fonctions qui constituent de l'amont vers l'aval les flux d'informations et de matières.

Flux de matières

Fonctions

Flux

d'informations

 

Prévisions

Passation des commandes

Transports des produits finis de l'entrepôt au client

Contrôle du stock de produits finis

Centre de distribution

Entreposage

Transport de l'usine vers le centre de distribution

Emballage

Planification de la production

Stockage usine

Contrôle de la production de matières

Stockage des matières premières

Transport des matières premières

Contrôle du stock des matières premières

Approvisionnement

 
 

Figure 1 : Importance des flux d'informations et de matières

I.2.3. Les familles d'applications pour la gestion de la chaine logistique

La démarche SCM (Supply Chain Management) ou GCL (en français, Gestion de la Chaîne Logistique) regroupe toutes les fonctions permettant d'intégrer les fournisseurs et la logistique au système d'information de l'entreprise. Toutes les opérations de la chaîne sont donc prises en compte et pilotées à l'aide d'applications informatiques spécifiques. La démarche SCM met en ?uvre des outils et méthodes dans le but d'améliorer et automatiser les approvisionnements en réduisant au minimum les stocks et les délais de livraison. La démarche SCM a aussi pour but le suivi du cheminement des marchandises (traçabilité) entre les différents intervenants de la chaîne logistique. Ci-après, sont listées quelques familles de logiciels pour la gestion de la chaîne logistique.


SCE - LES

Les SCE (Supply Chain Execution) ou SGA (en français Système de Gestion des Approvisionnements) et les LES (Logistic Execution System) ou SGO (Système de Gestion des Opérations) concernent la famille de progiciels qui rationalisent la totalité du cycle de traitement des commandes (de l'émission d'un besoin à la livraison).

 Ils regroupent les principales catégories d'applications suivantes :

· Les SGE (Systèmes de Gestion des Entrepôts) ou WMS (en anglais, Warehouse Management System) ;

· Les SGT (Système de Gestion des Transports) ou TMS (en anglais, Transport Management System) ;

· La GAC (Gestion Avancée des Commandes) ou AOM (en anglais, Advanced Order Management) ;

· Les SGA (Systèmes de Gestion des Ateliers) ou MES (en anglais, Manufacturing Execution System) ;

· Les SGD (Système de Gestion des Dépôts) ou YMS (en anglais, Yard Management System).


ERP

Un ERP (Enterprise Resource Planning) et en français PGI (Progiciel de Gestion Intégré) est un logiciel qui permet de gérer l'ensemble des processus d'une entreprise, en intégrant toutes les fonctions de cette dernière. C'est une application informatique constituée de plusieurs modules encore connus sous le nom d'applications métier (AM), en anglais Business Object (BO) (ex : approvisionnement, vente, production, finance, paie, ressources humaines, stocks, transports ...) indépendants entre eux, mais partageant une base de donnée commune. Les données sont standardisées, stockées sur des tables uniques et partagées entre les modules. Ce qui élimine les saisies multiples et évite l'ambiguïté des données multiples de même nature.

 L'ERP remplace donc les différentes applications du système d'information par un unique système plus cohérent. Il facilite le pilotage de l'entreprise (d'où son nom anglais : Enterprise Ressource Planning).
Quelques fonctions essentielles d'un ERP

· La gestion des nomenclatures

· Le MRP (Material requirement planning) utilisé pour le calcul des besoins ;

· Intégration de la notion de traçabilité avec la gestion des transports et des livraisons ;

· Gestion des listes de prélèvements ;

· Analyse des stocks (coûts, consommations ...)

SCP 

La SCP (Supply Chain Planning) ou planification de la chaîne logistique intègre différentes contraintes (quantités de commandes, contraintes de production, contraintes des fournisseurs, gestion des sites multiples). En plus des modules offerts par un ERP, la SCP a besoin d'un module d'analyse complémentaire qui regroupe un ensemble d'indicateurs et d'un module de simulation permettant la prévision des effets futurs des décisions actuelles. L'APS (Advanced Planning and Scheduling) est l'application qui rassemble tous ces modules.

APS

L'APS (Advanced Planning and Scheduling) ou SPA (Système de Planification Avancée) est un type de logiciel destiné à la planification de la chaîne logistique. En fonction de la demande exprimée en aval de l'entreprise, l'APS permet d'analyser la capacité des ressources (machines, main d'?uvre, matières, aires de stockage) et les contraintes afin de proposer un horaire détaillé et adaptable pour une production optimale.

 Elle intervient à tous les niveaux :

· la demande : détermine combien de produits doivent être fabriqués,

· les achats : vérifie la disponibilité des matières premières et des composants suivant la nomenclature du produit,

· la production : analyse les contraintes et la capacité à développer un plan de production optimal,

· le stockage : prévoit les espaces nécessaires,

· le transport et la distribution : optimise les coûts et assure la qualité de service à la clientèle.

L'APS effectue automatiquement des arbitrages entre les demandes prévues des clients et les ressources disponibles.

I.3. Optimisation de la chaîne logistique

Il s'agit de passer d'un concept acheteur/vendeur vers une approche réseau : établir une relation avec le client basée sur un réseau d'informations mis à sa disposition et une relation de confiance et de partage d'informations entre entreprises du même réseau.

Ceci ne pourra être réalisé que si les éléments constituants sont prêts à travailler pour construire un système de réponse et d'approvisionnement ayant un but commun et partagé, celui de se préoccuper non autant de ce qui se passe dans son entreprise, son département ou son unité, que dans les processus directeurs de la chaîne logistique. Une chaîne logistique est construite sur une architecture soutenue par des cycles d'ordonnancement courts avec un minimum de stock et la livraison des biens et des services se fait au moment choisi en termes d'efficience et souhaité par le maillon suivant dans la chaîne de biens et de services. Ainsi, l'optimisation passe par les dispositions suivantes :

- Le trafic et le routage seront consolidés par un prestataire extérieur capable de rechercher par groupage des solutions socialement et écologiquement les plus favorables ;

- Les technologies d'information et de communication les plus sophistiquées doivent être banalisées et rendues plus conviviales, permettant ainsi la réconception ou la reconfiguration des réseaux d'une manière concertée entre les membres de la chaîne logistique ;

- Il faut éviter qu'une optimisation locale sur l'un des maillons puisse avoir des effets négatifs sur l'ensemble de la chaîne ;

- Toute stratégie nouvelle doit faire l'objet d'une consultation entre maillons de la chaîne.

La figure 2 ci-dessous nous donne les détails sur l'ensemble des éléments et opérations dont la parfaite maîtrise permet l'optimisation de la chaîne logistique.

Figure 2: Les différentes opérations de la chaîne logistique

Selon cette figure la chaîne logistique comporte 3 niveaux essentiels avec l'exécution faisant partie du niveau opérationnel :

1. Stratégique
Définition de l'offre de produits et services
Dimensionnement de l'outil industriel et logistique
Négociation de contrats et partenariat avec les fournisseurs et les clients

2. Tactique
Prévisions de vente
Planification, programmation et calcul des besoins
Règles d'approvisionnement et règles de gestion des stocks


3. Opérationnel
Gestion des commandes clients
Ordonnancement des opérations et gestion des aléas
Exécution des commandes : production, distribution et facturation

Toutes ces opérations peuvent être calculées, planifiées, voire programmées sur toute l'année, sur des mois, des semaines, des jours, ou en temps réel.


La clé de la réussite réside dans la mise en cohérence de ces outils, des processus et des pratiques quotidiennes avec la stratégie Supply Chain définie par l'entreprise.

Si l'optimisation est globale, les quelques pourcentages gagnés sur des volumes énormes induisent des gains financiers très significatifs.

I.4. Logistique

l I.4.1. Approche définitionnelle

La logistique est une activité de services qui a pour objet de gérer les flux de matières en mettant à disposition et en gérant des ressources correspondant aux besoins, aux conditions économiques et pour une qualité de service déterminée, dans des conditions de sécurité et de sûreté satisfaisantes.

La logistique est gérée par les logisticiens. Par extension, un logisticien peut être une personne morale, le prestataire en logistique.

Par ailleurs, la logistique est l'ensemble des opérations matérielles et immatérielles visant à assurer des conditions optimales à la circulation des marchandises, interne à l'entreprise, ou lors des opérations de distribution physique entre les fournisseurs et leurs clients. L'activité logistique concerne les produits livrés aux clients (produits finis ou intermédiaires), ainsi que ceux qui sont transférés entre unités de production ou à l'intérieur de ces mêmes unités (produits en cours de fabrication). En d'autres termes, la logistique est axée sur la rationalisation des opérations liées au déplacement des marchandises :  emballage, conditionnement, étiquetage, stockage, transport, manutention, déclaration en douane...

L'objectif essentiel de la logistique est de prévenir les ruptures d'approvisionnement des points de vente pour les différents produits, tout en veillant à éviter un engorgement qui rendrait complexe et coûteuse leur gestion. Elle cherche à mettre en place un système qui assure la présence, au moindre coût, des quantités adéquates (souhaitées) de marchandises, aux moments et aux lieux voulus, et le tout sans stocks intermédiaires. Pour parvenir à cela, la logistique s'intègre au processus commercial et en même temps, la communication est devenue le principal outil de gestion de la logistique. Cette intégration a donné naissance à (au):

- la politique du « stock zéro » qui consiste, pour une entreprise, à minimiser ses inventaires et immobilisations, qu'il s'agisse de matières premières ou de produits finis. Cette politique influence le rythme de mise à disposition d'un produit par un fournisseur ;

- concept de JAT (Juste-à-Temps) qui consiste, pour un fournisseur, à livrer le produit à son client au moment où ce dernier en a besoin ;

- l'EDI (Echange de Données Informatisées), rendu indispensable par la diminution considérable des délais de transit mais posant des problèmes dans les pays en développement sous-équipés dans ce domaine ;

- l'intermodal, qui consiste à transférer des marchandises d'un mode de transport à un autre dans le cas d'un système intégré dont l'efficacité est très faible au niveau des pays en voie de développement.


Le rôle de la fonction Logistique et Transport se rapporte donc principalement à la planification et à l'optimisation des systèmes logistiques (approvisionnement, production, distribution), dans leurs aspects stratégiques, tactiques et opérationnels. La logistique s'occupe des problèmes de localisation et dimensionnement d'unités industrielles et logistiques ; de la planification et l'optimisation des approvisionnements, des stocks et de la distribution ; de la planification et l'optimisation du transport, et en particulier du transport à longue distance par tous modes, les tournées de véhicules de livraison et du transport inter usines.

I.4.2. Rôles de la fonction logistique

I.4.2.1.Les processus logistiques de base

L'optimisation souhaitée à travers les processus logistiques (voir figure 3), demande au préalable la connaissance et la maîtrise du processus logistique choisi : savoir mesurer les enjeux tant en terme d'organisation que de coûts et définir les actions prioritaires. On peut également avoir besoin de différencier les processus par canal de distribution ou seulement pour quelques clients choisis ou bien pour une zone géographique spécifique. Les enjeux des optimisations souhaitées peuvent être relativement différents:

- Optimiser les coûts logistiques (sans pour autant dégrader les délais) ;

- Optimiser la configuration logistique (pour gagner sur les coûts de transports et de stockage) ;

- Optimiser les coûts de distribution (des usines vers entrepôts, des usines vers clients, des entrepôts vers clients) ;

- Optimiser les processus et organisations qui contribuent à livrer les produits à la date promise ;

- Optimiser les délais de fabrication et de distribution des produits ;

- Optimiser le coût, le délai, la qualité ;

- Optimiser les niveaux de stocks.

L'un des facteurs majeurs d'optimisation et de  mutation de l'organisation logistique des entreprises est l'utilisation croissante des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) qui conduit au développement de nouvelles organisations logistiques et modifie en profondeur l'organisation des entreprises (achats, production, stockage, distribution).

Figure 3 : Les processus logistiques de base

Dans ces processus, il est indéniable que l'entreprise doit être dotée d'équipements : usines, entrepôts, plateformes, points d'approvisionnement, points clients, etc. L'interconnexion entre ces différents éléments est assurée par le transport qui nécessite une optimisation. La question est alors comment organiser ou réorganiser les circuits de flux au mieux pour que dans le délai promis aux clients l'organisation d'approvisionnement et de distribution soit la plus efficace et la moins coûteuse possible?
La réponse à cette question passe par l'utilisation de logiciels de simulation spécialisés (déjà cités) qui peuvent aider le directeur Logistique tant au plan stratégique que tactique et opérationnel pour déterminer un meilleur optimum.

Les paramètres clés dans ce genre d'étude sont :

- la taille moyenne des commandes et la répartition des produits à livrer sur les différents points d'approvisionnement. Ces éléments seront déterminants sur les possibilités compte tenu des délais, de la capacité des véhicules et des dépôts en vue de réaliser des livraisons directes ou indirectes ou des tournées de collecte ;

- l'affectation des produits aux zones de consommation et de production ;

- le temps d'écoulement des flux sur chaque tronçon (approvisionnement ou distribution).

Toutes ces précautions ont pour but d'atteindre certains objectifs à travers le respect de certaines contraintes.

I.4.2.2. Les contraintes et objectifs d'un processus logistique

La figure ci-après résume les contraintes dans la distribution et les objectifs à atteindre.

Figure 4 : Contraintes et objectifs d'un processus logistique

Ces contraintes et objectifs sont réalisables dans un contexte de collaboration efficace entre les acteurs de la chaîne logistique. En logistique, il existe plusieurs formes de collaboration.

Ø Les différentes formes de collaboration en logistique

La collaboration est l'ensemble des moyens utilisés par les entreprises au sein d'une chaîne logistique pour travailler ensemble et atteindre des objectifs communs, en partageant des idées, des informations, des savoir-faire, des risques et des gains. »

La collaboration transactionnelle :

La collaboration transactionnelle a pour objectif de garantir l'exécution efficace des transactions entre partenaires. Cela ne veut pas dire que les relations transactionnelles n'ont aucune valeur stratégique, mais, dans ce type de collaboration, les partenaires se préoccupent rarement de réduire les coûts de la chaîne logistique ou d'accroître les revenus. Ils veulent surtout fluidifier les transactions, en éliminant par exemple les renégociations incessantes. La collaboration transactionnelle s'applique principalement à des relations entre clients et fournisseurs portant sur l'achat de matières communes.

Exemple : un client et un fournisseur se mettent d'accord sur un prix fixe pour un produit donné, pour une période donnée et à partir d'un volume donné. L'acheteur bénéficie ainsi d'un prix fixe pendant toute la durée d'accord et s'engage en échange à acheter une quantité de produits minimale. Cela aide également le fournisseur à planifier sa production.

La collaboration transactionnelle correspond au modèle de collaboration le plus élémentaire et, de loin, le plus courant.

La collaboration coopérative :

Dans les relations coopératives, le niveau de partage d'informations est plus élevé. Les partenaires de la chaîne logistique fournissent par exemple des confirmations automatiques, échangent des informations sur les prévisions, le stock disponible, les commandes ou encore l'état des livraisons. De façon générale, un partenaire envoie des informations que l'autre partenaire revoit et utilise pour travailler. Les informations peuvent être transmises manuellement ou électroniquement d'un partenaire à l'autre, ou publiées de manière à ce que le destinataire puisse y accéder.

En règle générale, le type et le format des données fournies sont standardisés. L'Echange de Données Informatisées est la méthode de communication la plus utilisée.

La collaboration coordonnée :

Dans une relation coordonnée, les partenaires de la chaîne logistique travaillent plus étroitement ensemble et chacun s'appuie d'avantage sur les capacités de l'autre. Une relation coordonnée nécessite donc un flux d'informations dans les deux sens, ainsi que des processus d'exécution et de planification étroitement synchronisés.

L'infrastructure et les processus nécessaires à ce type de partage d'informations étant plus complexe que ceux du modèle coopératif, la collaboration coordonnée est généralement réservée à des partenaires de la chaîne logistique plus stratégiques. A la différence des collaborations transactionnelles ou coopératives, la collaboration coordonnée exige un haut niveau de négociation et de concession.

La GPA (Gestion Partagée des Approvisionnements) est une méthode de collaboration coordonnée très courante où le fournisseur est chargé de veiller à ce que le client ne manque jamais de matière. Dans certains cas le fournisseur gère le stock du client à l'aide des prévisions et données de consommation. Dans d'autres, le fournisseur utilise les taux de consommation réels et le niveau de stock pour déterminer s'il faut réapprovisionner. Dans tous les cas, le succès de la GPA dépend d'une transmission efficace des données, la preuve d'une collaboration coordonnée.

La collaboration synchronisée :

La collaboration synchronisée correspond au plus haut degré de collaboration. Dans ce modèle, les relations dépassent le simple cadre des activités de la chaîne logistique pour recouvrir d'autres grands processus de l'entreprise : projets de recherche et développement communs, développement de fournisseurs et développement de propriété intellectuelle.

Le partage d'actifs physiques et intellectuels peut même aller jusqu'au partage de personnel. Les collaborations synchronisées sont souvent appelées alliances stratégiques. Dans ce type de collaborations, les informations sont développées conjointement et non pas simplement partagées ou échangées.

Toutes ces formes de collaboration mettent en avant la communication qui permet aux uns et aux autres de jouer leurs rôles au sein de la chaîne logistique. En ce qui concerne le transport, elle permettra de programmer les véhicules en fonction de la nature et de la quantité du produit, de la distance à parcourir en vue de budgétiser le service de transport.

Le transport qui est un des éléments essentiels de la circulation des flux de matières occupe une place importante dans la traçabilité des produits.

Ø La traçabilité

La traçabilité est définie comme l'aptitude à retrouver l'historique, l'utilisation ou la localisation d'un article ou d'une activité, ou d'articles ou d'activités semblables, au moyen d'une identification enregistrée. Elle permet de suivre et donc de retrouver un produit ou un service depuis sa création (production) jusqu'à sa destruction (consommation) en passant par les étapes de transformation et son acheminement.

Dans la réalité, la traçabilité tient probablement en trois points :

- la volonté et la nécessité moderne de connaître le parcours de chaque produit,

- l'apparition de nouveaux outils de suivi et de contrôle (codes barre, logiciels spécialisés...),

- la généralisation d'une codification universelle, lue et comprise par tous, notamment les machines.

On distingue cinq(5) sortes de traçabilité :

- Traçabilité amont est l'ensemble des procédures et outils mis en place pour pouvoir retrouver ce qui est advenu avant qu'un acteur devienne responsable légalement ou physiquement des produits.

- Traçabilité ascendante est la capacité, en tout point de la chaîne d'approvisionnement, à retrouver l'origine et les caractéristiques d'un produit à partir d'un ou plusieurs critères donnés.

- Traçabilité aval est l'ensemble des procédures et outils mis en place pour pouvoir retrouver ce qui est advenu après le transfert de propriété ou après le transfert physique des produits de l'acteur vers un tiers.

- Traçabilité descendante est la capacité, en tout point de la chaîne d'approvisionnement, à retrouver la localisation de produits à partir d'un ou plusieurs critères donnés.

- Traçabilité interne est la mise en place tout au long de la transformation effectuée par l'acteur sur ses produits. Elle est indépendante des partenaires commerciaux.

Ø Caractère stratégique de la fonction logistique

Pour favoriser la performance logistique, c'est-à-dire le respect du cahier des charges rédigé par les industriels ou les distributeurs, qui définit où et quand la marchandise doit être livrée, et dans quel état, les parties prenantes à la fonction étendent leurs domaines d'interventions en amont (gestion des flux matières, vers le lieu de stockage) et en aval (gestion des flux matières du lieu de stockage, vers le lieu de distribution). Ce qui nous conduit à ces trois paramètres qualificatifs de la fonction logistique :

· Garantir au producteur et au distributeur la qualité, c'est-à-dire la conformité du service logistique avec ce qui figure au cahier des charges, leur donne un avantage concurrentiel, opposable à leurs compétiteurs sur le marché.

· L'optimisation de la qualité du service permet par conséquent d'augmenter les ventes et / ou les parts de marché.

· Le faire à moindre coût permet d'améliorer la marge bénéficiaire de l'entreprise. Y parvenir en garantissant l'intégrité des personnes, et de l'environnement, c'est-à-dire la sécurité et la sûreté permet à l'entreprise de rester présente sur le marché, d'une part en évitant les sanctions, d'autre part en communiquant sur des thèmes actuels, comme le "développement durable", les "produits et les services éthiques", le "respect de l'environnement".

Au moins ces trois paramètres (qualité, productivité, sécurité) et dorénavant la sûreté, dépendants les uns des autres, pourraient expliquer l'importance stratégique de la fonction logistique pour de nombreuses entreprises. 

I.4.2.3.Activités principales

La fonction logistique prend en charge la gestion des flux matières (ou marchandises) et s'intéresse à leur environnement. La notion d'environnement est toujours une notion relative. L'environnement est constitué, pour la logistique, des ressources (ressources humaines, sources d'énergie et carburants, ....), des biens nécessaires à la réalisation de la prestation logistique (entrepôts, outillages, machines ...) et des services (emballage, fournitures, transport, systèmes d'informations, contrôle de gestion).

Par rapport à l'entreprise, les flux de matières sont souvent subdivisés comme : "amonts" (du fournisseur à l'usine) ; "avals" (de l'usine à la consommation) ; "retours" (de la consommation à l'entrepôt).

En amont : approvisionnement

· Le développement (création ou modification de l'existant) et la recherche de sources d'approvisionnement, dans ou à l'extérieur de l'entreprise cliente, par la mise en relation avec :

o des fabricants aussi dénommés producteurs, industriels, fournisseurs ou sous-traitants;

o des prestataires de services, aussi dénommés sous-traitants ou encore commissionnaires de transport ou transporteurs ;

o des producteurs de prestations intellectuelles, aussi dénommés consultants logistiques ;

· Les achats qui impliquent la notion de contrat et de vendeur ;

· L'approvisionnement qui induit la notion de commande et de bons de commandes ;

· Le transport amont et les opérations de douane, pour acheminer les marchandises (matières premières, produits finis ou matériaux, minerais, composants..) vers un point de stockage ou une plateforme de préparation de commande.

En aval : écoulement-distribution-commercialisation

· Le stockage en entrepôt (entreposage) ;

· Le suremballage, la constitution de kits ou de lots, le conditionnement, l'adressage ;

· La préparation de commandes qui peut porter d'autres noms :

o la répartition pour les entreprises du secteur pharmaceutique (en incluant toutefois sous cette dénomination le stockage et le transport aval),

o l'éclatement pour les entreprises du secteur alimentaire frais (qui représente un seul passage à quai sans stockage, avec répartition et rechargement immédiat de véhicules) ;

· Le transport aval (après le lieu de stockage), qui se décompose en :

o traction, c'est-à-dire le transport jusqu'à un point de répartition ou d'éclatement ou de mise en tournée,

o passage à quai, pour éclater, répartir ou mettre en tournée sur d'autres véhicules,

o distribution, c'est-à-dire le transport de petite et moyenne distances qui ne demande que l'utilisation de véhicules légers (véhicules d'au plus 3,5 tonnes de P.T.A.C (Poids Total Autorisé en Charge)) et / ou de livraisons urgentes vers une entreprise ou vers un particulier.

En retour

La logistique retour est la gestion de l'acheminement de marchandises, généralement hors d'usage, du point de fabrication (en l'occurrence, le consommateur final) jusqu'au point de réparation, de recyclage ou de destruction définitive et totale. La gestion des flux retours est potentiellement un marché prometteur, parce qu'elle devrait permettre, à terme, de recycler des matières premières de plus en plus rares (donc chères), d'autre part parce qu'elle est source d'emplois. Elle représente cependant une dépense supplémentaire, à court terme, pour les entreprises et les particuliers.

Ø Le type de marchandises ou de services et la réglementation applicable

· Les catégories de marchandises transportées ou stockées

o marchandises dangereuses (produits pétroliers),

o marchandises de forte valeur ou d'intérêt stratégique (produits industriels d'utilité vitale)

o marchandises impliquant la mise en ?uvre de la chaîne du froid pour la sécurité alimentaire

o animaux vivants .....

· Les catégories de services apportées par les entreprises clientes

o stockage

o transport

o conditionnement à façon ....

· Les réglementations applicables aux personnes, aux marchandises, aux biens et aux services pour les activités réglementées :

o mise sur le marché de produits pharmaceutiques

o transport, manipulation, stockage de matières dangereuses

o transports, stockage d'aliments

o toutes activités de transports ...

· Les méthodes de gestion rendues obligatoires par la réglementation:

o gestion de la traçabilité et gestion par lots

o gestion des dates limites de consommation

o gestion des températures de stockage ou de transport

Ø Les systèmes de distribution ou de commercialisation : les canaux de distribution

· Vente directe (vente par internet "E-business", par correspondance, à domicile) ;

· Moyenne distribution et distribution spécialisée (magasins de proximités, spécialistes ...) ;

· Grandes et moyennes surfaces (GMS) ou grande distribution (enseignes généralistes ou spécialistes)....

Ces canaux de distribution permettent également d'opérer le choix des véhicules dans le cas des GMS. En fait, la taille des sites logistiques impose un certain gabarit de véhicule.

I.4.2.4. Sites logistiques : Entrepôts et plates-formes

Ø Utilité

L'entrepôt s'inscrit dans un réseau logistique :

- en amont de la production (matières premières, produits semi-finis, consommables),

- en aval (distribution des produits finis),

- en après-vente.

C'est un lieu  de rencontre et de gestion de différents flux, de réalisation d'opérations physiques et administratives, de création de valeur ajoutée, où la rentabilité est un souci permanent, où les besoins de gestion sont importants.

Globalement  la Gestion de l'entrepôt et l'Exécution des transports doivent assurer la distribution des produits et fournir à l'entreprise les avantages spécifiques suivants :

· Meilleure productivité de l'entrepôt,

· Réduction des coûts administratifs, de main d'?uvre et de transport,

· Espace le mieux utilisé possible,

· Pertinence de l'inventaire,

· Moins de livraisons partielles et meilleure rotation des produits,

· Utilisation plus efficace du matériel (comme les chariots élévateurs ou les palettiseurs),

· Service de transport optimal,

· Capacité de distribution renforcée.

Ø Typologie

Pour toutes ces raisons (diversité des filières, destination des entrepôts, vocation domestique ou continentale, vocation industrielle ou commerciale, types de véhicules ou de moyens de transports accueillis ...), les caractéristiques des entrepôts (ou plates-formes logistiques) ou des sites logistiques (réunion d'entrepôts) diffèrent largement. Citons par exemple :

· L'entrepôt adossé à l'entreprise industrielle (stockage près du lieu de production ou de transformation) ou l'entrepôt implanté loin des lieux de production (destiné à regrouper les productions de plusieurs sites industriels) ;

· L'entrepôt de campagne destiné à collecter des fruits et légumes, et l'entrepôt implanté en zone industrielle, en banlieue, pour alimenter les chaînes commerciales de la grande distribution ;

· L'entrepôt connecté aux voies de chemin de fer, pour recevoir des trains de marchandises lourdes, l'entrepôt placé au bord d'un canal pour recevoir les transports par voies fluviales, ou l'entrepôt de messagerie destiné à accueillir fréquemment de très nombreuses camionnettes ;

· Entrepôts pétroliers de matières lourdes.

Ø Nombre et dimensions des entrepôts dans un système logistique

Les différents facteurs déjà évoqués induisent la taille et le nombre d'entrepôts qui devront être construits, pour rendre le système efficace. Un réseau logistique doit définir le nombre de sites pour desservir le territoire le plus efficacement.

Il faut déterminer un optimum de nombre de sites en déterminant leur emplacement

Les variables à optimiser sont :


· les coûts de transport d'approche qui augmentent en amont avec le nombre de sites ;


· les coûts de stock qui augmentent avec le nombre de sites (on multiplie les stocks de sécurité) ;


· les coûts opérationnels sur site qui sont à peu près identiques quel que soit le nombre de sites (sauf frais d'encadrement et moyens de manutention) ;


· les frais généraux qui augmentent avec le nombre de sites ;


· les coûts de transport terminal (livraisons), qui sont les seuls à diminuer avec l'augmentation du nombre d'entrepôts (proximité des clients), notamment en réduisant les retours à vide.

- Influence du délai de livraison

Le délai de livraison (temps alloué à préparer la commande et temps de transport) accordé par le donneur d'ordre (client, actionnaire) et le type de véhicules utilisés pour livrer (temps égal distance divisé par vitesse) permettent de calculer l'espacement le plus grand admissible entre deux entrepôts, et par conséquent, sur une surface finie, le nombre total d'entrepôts à construire.

Plus les délais de livraisons sont courts, plus les entrepôts seront nombreux et plus ils seront nombreux, moins ils seront grands, tous autres paramètres restant égaux, par ailleurs.  

- Influence de la taille des commandes ou des productions

Pour tenter de limiter la hausse du prix du transport ramené à la quantité transportée (au poids) ou à la distance parcourue (au kilomètre), le rôle affecté à l'entrepôt sera de massifier les flux. Ces entrepôts sont dits massificateurs. La massification peut être réalisée en amont, en affectant aux véhicules d'approvisionnement des fonctions de ramassage (colis, palettes) ou de collecte (liquides alimentaires, farines..). De cette manière, le véhicule collecteur remplace plusieurs véhicules plus petits qui se seraient rendus séparément à l'entrepôt. La massification peut-être réalisée en aval, de la même manière. Elle peut être réalisée simultanément, en amont et en aval.

Le rôle de l'entrepôt sera alors de permettre de limiter le coût des transports, en optimisant leur chargement, donc en augmentant la production du véhicule et du personnel de conduite dans le temps (productivité égale production divisée par temps de production).

Ce type d'entrepôts massificateurs, stockeurs, est généralement mis en place par des grossistes.

Si le passage par l'entrepôt ne nécessite pas la constitution d'un stock (c'est le cas de la "messagerie"), le passage à quai unique est aussi dénommé "cross docking". L'opération consiste à décharger des marchandises collectées, à les trier rapidement, et à les recharger immédiatement sur les véhicules de livraisons.

Ce type particulier d'entrepôts est généralement mis en place par des transporteurs routiers de marchandises.

- Influence des métiers hébergés par l'entrepôt

Le métier exercé par l'entrepôt et la filière (type de marchandises stockées), détermine aussi la configuration des entrepôts.

· Si le produit est volumineux et / ou doit être stocké longtemps, l'entrepôt sera plus grand ;

· Si l'entrepôt reçoit ou expédie de nombreux véhicules, il devra disposer de nombreuses portes et de nombreux quais de réception et d'expéditions ;

· S'il a pour objet de stocker des marchandises sur palettes, il devra être plus élevé ;

Finalement, selon les marchandises, la durée du stockage, les contenants (emballages) utilisés (qui induisent la forme et le poids des objets expédiés) enfin les matériels de manutention et de stockage qui y sont mis en ?uvre, les dimensions des entrepôts seront différentes.

- Détermination du lieu de la construction

L'emplacement d'un entrepôt se détermine en fonction des différents points d'approvisionnement (fournisseurs) et surtout de livraison (clients) en cherchant le lieu qui minimise les coûts de transport grâce à la diminution des distances.

Le lieu optimal d'implantation d'un entrepôt est LE BARYCENTRE ou centre de gravité pondéré par le poids ou les volumes des différents points à desservir. L'unité à minimiser est plus la tonne/km que la tonne1(*).

Le calcul du barycentre tiendra compte non seulement de la distance mais des temps de transport (cartes isochrones).

La détermination de la taille et du nombre d'entrepôts et leur localisation approximative sur une surface finie structure un espace global (généralement à la dimension du continent ou du pays). Déterminer précisément leur position nécessite d'examiner précisément les espaces locaux, c'est-à-dire jusqu'à l'échelle de la commune. L'examen de l'environnement portera plus précisément sur les données suivantes :

· La desserte pour l'accès des marchandises (chemins de fer, infrastructures routières, aéroports) et des personnes (transports en commun) ;

· La proximité et l'abondance de main d'?uvre et sa qualification, si elle est jugée nécessaire ;

· Le coût des charges, des taxes et des impôts locaux, régionaux ou nationaux. Leur montant plus élevé qu'ailleurs conduit soit à ne pas implanter l'entrepôt, soir à le délocaliser ;

· La proximité des ressources (énergie, carburants, fournisseurs de machines ...) et des infrastructures (gares, hôtellerie, postes, accueil des familles, écoles..) ;

· La proximité des entreprises dont les métiers sont complémentaires (intégration horizontale) ou la proximité d'entreprises participant au même métier (clients ou sous-traitants potentiels : intégration verticale) ;

· La distance au marché, c'est-à-dire aux lieux de consommation ;

· La disponibilité de marchandises à proximité, pour recharger les camions, dans le sens du retour ;

· Le coût du terrain et le coût de la construction ;

· Les risques (sociaux, environnementaux, politiques, ...).

L'ensemble de ces facteurs conduira finalement au moins mauvais choix, selon l'importance accordée à l'un ou l'autre facteur, et explique qu'une décision d'implantation peut ne pas paraître parfaitement rationnelle du point de vue de la gestion des flux, mais présenter d'autres avantages pour les actionnaires ou les salariés. Tous ces facteurs peuvent conduire à des décisions de délocalisation ou de rapatriement des activités logistiques, à leur externalisation ou à leur appropriation par le producteur, l'industriel ou le commerçant.

Ø Qui construit

Les travaux de réflexion, comme les travaux de construction peuvent être décidés autant par le producteur, l'industriel ou le commerçant (le "chargeur"), dont le choix stratégique est de conserver la maîtrise de ses opérations logistiques, que par le prestataire logistique, dont le métier est uniquement de gérer les flux logistiques pour un client ou un ensemble de clients.

· Dans le premier cas, le chargeur tentera d'optimiser le coût de sa logistique par l'organisation de sa production (taille des lots et le moment de production) et par ses conditions générales de ventes (tarifs à la quantité commandée / livrée, promotions annuelles, ..) ;

· Dans le deuxième cas, le prestataire logistique tentera de réduire ses prix de revient d'une part en conseillant le chargeur, d'autre part en massifiant les flux, donc en mutualisant les flux de plusieurs clients en amont, ou ceux de plusieurs destinataires, en aval, créant alors des synergies.

La réalisation de la construction elle-même est prise en charge, à la demande ou par anticipation, par des investisseurs immobiliers, par des architectes, ou par le maître d'ouvrage lui même. Lorsque ces opérations sont conduites pas des organismes purement financiers, la notion de spéculation à la hausse de la demande est proche.

I.4.3. Missions de transport d'une fonction logistique dans une entreprise

Certains auteurs ont décrit la logistique par les cinq qualités suivantes : « assurer la disponibilité d'un produit ou d'un service, dans de bonnes conditions, au bon moment, au bon endroit, au bon client, au coût le plus juste. Ces qualités ne peuvent exister en l'absence d'un dispositif efficace du transport. Ce qui nécessite les missions de transport suivantes de la fonction logistique :

- la détermination du choix du mode (la route, le rail, le fluvial, le maritime et l'aérien) ;   

- les coordinations des transports d'approvisionnement, des transferts inter-usines et des transports de distribution (frets de retour, trafics triangulaires, tournées de livraison) ;

- la programmation des envois et détermination des unités de charge par groupage ;

- la programmation des chargements et déchargements en fonction des conditions d'exploitation des points de départ et d'arrivée ;

- l'organisation des trafics et gestion du parc ;

- le choix entre compte propre et compte d'autrui ;

- la connaissance des activités auxiliaires.

Le transport est la deuxième composante prise en compte dans la détermination d'une infrastructure logistique, pour les raisons principales, liées à son prix de revient, au temps qu'il représente et pendant lequel les marchandises ne sont plus disponibles, par les implications de chaque rupture de charge, enfin par la part de risques qu'il supporte, dans l'évaluation de la qualité totale, dans l'évaluation de la performance de la chaîne logistique.

L'offre de transport quant à elle est multiple, au regard des moyens qu'elle met en ?uvre, des voies de communication qu'elle utilise, de la taille des entreprises qui effectuent la prestation de transport.

Le choix du moyen de transport est par conséquent stratégique et fait partie de la décision globale d'implantation d'une infrastructure logistique, qui inclut déjà le nombre, la position géographique, les dimensions, et la typologie des entrepôts.

Ø Qualité du transport

La qualité du transport recouvre plusieurs notions, qui peuvent être plus ou moins maîtrisables :

· Le délai de transport ou plus exactement sa durée. Il n'est maîtrisable qu'en choisissant un mode de transport différent. Il faut noter que la durée de la rupture de charge est souvent incluse dans le "délai de livraison". La rupture de charge sera définie plus bas.

· La capacité à maintenir en état les marchandises transportées, en évitant qu'elles soient abîmées, détruites, volées ...

La qualité du transport dépend de son organisation qui doit être pensée en fonction des 3 niveaux qui constituent la chaîne logistique : stratégique, tactique et opérationnel. En ce qui concerne le transport, nous avons la figure suivante.

Figure 5 : Niveau de planification des systèmes de transport

Ø Offre de transports et les infrastructures

La pertinence d'un choix de transport dépend bien entendu de la marchandise transportée, mais aussi de son degré d'urgence et du coût du transport en relation avec les deux points précédents.

Mais ce n'est pas tout. En effet, l'absence ou l'inefficacité relative des infrastructures chargée de recevoir les moyens de transport rend inefficace le mode de transport qui aurait été retenu, et oblige à mettre en place une alternative moins favorable. C'est pourquoi, l'offre de transport ne peut pas être considérée en dehors de son environnement.

Ø Ruptures de charges

La rupture de charge est un moment pendant lequel la marchandise change de lieu. Elle s'accompagne souvent d'un transfert de responsabilités, c'est-à-dire qu'elle change au même moment de garde. Cette rupture de charge intervient généralement au moment du chargement, du changement de moyen de transport, ou au moment de son déchargement.

l II. La politique d'approvisionnement

II.1. Le stockage

Défini comme la quantité de marchandises en réserve destinée à satisfaire un besoin ultérieur et disponible à la vente d'une entreprise, le stock fait souvent l'objet de mesures drastiques de réduction, tandis qu'il suit une politique économique et financière.

Après le transport, le stockage est l'activité la plus génératrice des charges sur la chaîne logistique. On retrouve dans ce maillon les opérations de manutention manuelle ou mécanique des produits et des colis vers les emplacements de stockage ou vers le lieu d'emballage, de conditionnement, d'éclatement, d'expédition à l'aide d'outils adaptés ; le contrôle qualitatif et quantitatif des marchandises avec saisie informatique ; le traitement physique des supports et contenants (palettes, paniers, conteneurs, bacs en plastiques et caisses) ; la vérification des conditions de stockage (poids, température ...) ; les inventaires des stocks (inventaire ponctuel, ou tournant).

Dans une entreprise, on trouve des stocks à différents stades du processus de production: des stocks de matières premières, de composants, de produits en cours de fabrication, de produits finis, ... Les stocks sont ainsi un facteur de flexibilité de l'entreprise, mais ils constituent une charge financière et une immobilisation de capitaux. La gestion des stocks doit faire l'objet d'un calcul économique rigoureux.

II.1.1 Notions fondamentales

Pourquoi doit-on créer et maintenir des stocks ?

Avant de formuler une stratégie de stockage et de transport, il faut comprendre le rôle que joue le stock dans la production et le marketing. Les stocks remplissent quatre fonctions différentes.

Ø Economies d'échelle

Les stocks sont nécessaires pour qu'une entreprise puisse réaliser des économies d'échelle en termes d'approvisionnements, de transport et de production. Par exemple, des stocks de matières premières sont nécessaires pour bénéficier de réductions de coût associées à de grands volumes d'achats. De la même manière, les frais de transport de marchandises achetées peuvent être réduits par de plus grands volumes d'achats. On peut stocker des produits finis ou des matières premières pour la même raison : économies sur les transports, tarifs plus intéressants et coûts de production réduit par une plus grande quantité de produits finis fabriqués.

Cependant, la production de grandes quantités peut générer une accumulation d'invendus pendant une période improductive trop longue. Le coût de stockage devra être au moins compensé par une réduction du coût de production. Les méthodes de production flexibles modifient néanmoins ce raisonnement car il est possible de réduire considérablement les délais de production, les coûts de changement des cycles de production et donc de définir des quantités optimales de production considérablement réduites.

Ø Equilibrage de l'offre et la demande

Une offre ou une demande saisonnière peut rendre nécessaire un certain stock. En effet, la décision de maintenir toute une année une usine et son personnel en activité peut impliquer des pics et des creux saisonniers compensés par les stocks. Par ailleurs, si la demande pour un produit ne subit pas de variations saisonnières, il se peut que certaines matières premières, elles, ne soient disponibles qu'une partie de l'année. Il est donc nécessaire que des stocks équilibrent l'offre et la demande.

Ø Garantie contre les incertitudes de la demande et du cycle de commande

Les stocks sont constitués comme une mesure de protection contre les incertitudes. Les stocks de matières premières peuvent être excédentaires par rapport aux besoins de la production à cause d'achats spéculatifs en prévision d'augmentation de prix ou d'incertitudes d'approvisionnement. Indépendamment de la raison pour laquelle on stocke des matières premières, le coût de ce stock doit être comparé au gain à réaliser ou aux surcoûts à éviter. L'inventaire des en-cours de fabrication permet d'éviter des arrêts de production et d'égaliser les flux de fabrication puisque différents en-cours seront nécessaires en quantités variables pour les cycles de production. De plus, si un mode de fabrication flexible est envisagé, une rupture d'approvisionnement en matières premières peut aboutir au blocage total de la production. Le stock de produits finis est souvent considéré comme l'un des moyens d'améliorer le service à la clientèle en réduisant le risque d'une rupture de stocks ou les fluctuations des délais de production. Le stockage de produits finis devra être dosé en fonction de la demande prévisible ou planifiée.

Ø Sécurité d'approvisionnement dans les réseaux de distribution

Les stocks sont conservés tout le long du réseau de distribution pour agir comme régulateur aux interfaces critiques suivantes :

- fournisseur/service des approvisionnements

- service des approvisionnements/production

- production/marketing

- marketing /distribution

- distribution/commerce de détail

- commerce de détail/consommateur final.

Puisque les différents participants à cette chaîne sont séparés géographiquement, il est nécessaire de prévoir des stocks à tous les stades du circuit commercial et industriel. Ces stocks constituent de véritables relais, des tampons qui amortissent les aléas de l'approvisionnement. L'ensemble de ce processus dépend du réseau de communication qui fait circuler les informations du client vers l'entreprise, de l'entreprise vers le consommateur et vers les fournisseurs. Il est clair que ces flux d'informations font partie intégrante du système logistique.

Outre ce flux d'informations, on rencontre aussi et de plus en plus un flux de retour de matières du client vers l'entreprise et qui fait partie de ce qu'on appelle la logistique des flux de retours de matières premières (reverse logistics flow).

II.1.2. Principaux types de stocks

Ils sont au nombre de six.

Ø Stock du cycle de commande

C'est le stock de produits finis nécessaire à la satisfaction d'un cycle complet de commande. Si la demande et les délais de réapprovisionnement sont constants, seul ce type de stockage est nécessaire.

Ø Stock en transit

Il s'agit d'articles en cours de transfert entre différents postes de la chaîne de valeur physique. Une partie est considérée comme incluse au stock du cycle de commande, étant stockée dans la zone de distribution de la chaîne de valeur physique. Ce stock devra être considéré pour le calcul du coût intrinsèque des stocks.

Ø Stock de sécurité ou stock tampon

Ce stock sert de sécurité en cas d'incertitude de la demande ou des délais de réapprovisionnement. Dans ce concept, on garde une partie du stock moyen pour se couvrir des variations à court terme de la demande et du délai. Le stock moyen sera obtenu en ajoutant au stock moyen du cycle de commande (soit la moitié de la quantité de commande, 100 = 200/2) le stock de sécurité suivant les cas a, b et c ci-après.

a : demande variable et délai constant

b : demande constante et délai variable

c : demande et délai variables

Ø Stock spéculatif

C'est le stock entreposé au-delà du stock moyen décrit ci-avant et destiné à se prémunir contre une augmentation de prix, la fluctuation des monnaies ou une pénurie d'approvisionnement.

Ø Stock saisonnier

Le stock saisonnier est une forme de stock spéculatif qui implique l'accumulation de stock en vue de répondre à une demande saisonnière, permettant de stabiliser l'organisation de l'entreprise en termes d'emploi et de production.

Ø Stock mort

Il s'agit d'articles pour lesquels on n'a enregistré aucune demande sur une période donnée. Ces stocks peuvent être éventuellement liquidés au rabais ou dévalués pour obsolescence.

II.1.3. Le poids financier des stocks.

Le coût des stocks dépasse largement celui de l'immobilisation financière car il comprend :

· Les frais financiers dus à l'immobilisation financière ;

· Les risques de pertes sur stock telles que :

- les dégradations au cours du stockage,

- les accidents de manutention,

- les disparitions dues à des vols ou à des erreurs de rangement,

- les obsolescences dues aux évolutions techniques et aux modifications de produits finis ;

· Les frais d'assurance calculés en fonction du montant de stock ;

· Les frais liés à l'existence du magasin (magasinier, matériel de manutention, surface de magasin...).

Au total, on considère généralement que le stock coûte chaque année à l'entreprise environ 20% de sa valeur en moyenne. La figure ci-contre résume ces différents coûts.

Coûts de financement des investissements en stocks

Investissement en stock

Assurances

Coûts associés à la tenue de stock

Taxes

Coût intrinsèque des stocks

Entrepôts d'usine

Coûts associés à l'espace de stockage

Entrepôts publics

Entrepôts loués

Entrepôt propriété de l'entreprise

Coûts associés aux risques sur stock

Obsolescence

Dégâts

Déperditions (vols et pertes)

Transbordement ou transfert interne

Figure 6: Modèle du coût intrinsèque des stocks

Constatant, l'immensité du coût des stocks beaucoup de techniques ont été développées pour amoindrir le niveau des stocks afin d'accroître la rentabilité des entreprises. Les paragraphes qui suivent traitent des ces techniques.

II.2. La politique d'approvisionnement et le niveau des stocks

La logistique d'approvisionnement est l'ensemble des activités qui ont pour objectif d'assurer la mise à disposition dans les délais souhaités par l'entreprise des références et quantités voulues de matières premières, produits semi-finis, équipements,... dans les meilleures conditions de coût. La réalisation de ce processus implique la définition d'une politique d'approvisionnement (méthode de gestion des approvisionnements, délais livraison, gestion du transport en amont, établissement d'un réseau de fournisseurs, système d'information..).

La méthode d'approvisionnement consiste tout d'abord à fixer une orientation de travail générale en accord avec la politique de l'entreprise puis à recueillir les informations qui permettent de cerner la situation actuelle, afin de fixer des objectifs clairs et précis permettant d'atteindre la politique fixée. La fonction approvisionnement découle directement de deux principes :

· Le taux de service (taux d'approvisionnement sans rupture de stock) ;

· Le niveau de stock.

Ces deux critères sont interdépendants puisque dans l'absolu, pour réduire le risque de rupture, il faut augmenter le stock. Ils sont définis en fonction de la politique générale de l'entreprise. Si l'entreprise a pour stratégie d'offrir un service irréprochable à ses clients, le taux de service imposé à l'approvisionnement sera élevé et s'approchera de 100%. Si la priorité de l'entreprise est la rentabilité avant tout, le niveau de stock à atteindre sera très bas. L'idéal étant de mettre en place un système d'approvisionnement qui permette à la fois de réduire le stock et de maintenir un taux de service élevé. Lorsque ce système est défaillant, on assiste à une mauvaise gestion des stocks dont le diagnostic est le suivant :

- nombre croissant de commandes en retard ;

- augmentation du coût des stocks sans diminution des ruptures de stock ;

- érosion de la fidélité des clients qui se manifeste par un nombre croisant de commandes ou soldes de commandes annulés ;

- grande quantité d'articles résiduels à faible rotation qui hypothèquent la capacité de stockage des autres produits ;

- variabilité très grande de la demande des réseaux de distribution, caractérisée par des annulations ou réductions de commandes, qui perturbe la rotation planifiée par produit dans les entrepôts.

Connaissant les symptômes d'une gestion de stocks inadéquate, beaucoup  de méthodes de réduction des stocks ont été développées. Nous allons voir dans la partie qui suit quelques unes de ces méthodes.

II.2.1. Méthodes d'approvisionnements et de gestion de stocks.

Pour pallier les conséquences néfastes de la mauvaise gestion de stocks et pour l'application de l'organisation juste-à-temps dans l'approvisionnement et la distribution, certaines méthodes ont été élaborées : la méthode du recomplètement périodique, la méthode du stock minimum, l'analyse ABC des stocks, l'analyse prévisionnelle, le MRP (Material Requirement Planning), la gestion informatisée des stocks et le système KANBAN.

Parmi toutes ces méthodes, nous allons développer quelques unes. Cependant, retenons que les résultats escomptés de ces méthodes reposent essentiellement sur une organisation efficace du transport.

La méthode du stock minimum

Ce système consiste non plus à commander à un moment prédéterminé, mais lorsque le stock atteint un seuil. La quantité commandée est en revanche fixée à l'avance.

Il faut déterminer pour chaque article approvisionné :

- Le seuil de commande,

- la quantité fixe à approvisionner.

Le seuil de commande doit être suffisant pour pouvoir couvrir les besoins de la production en attendant la livraison de la commande passée au moment où il est atteint.

Ainsi plus le délai de livraison sera court, plus le seuil de commande sera bas. Ce seuil de commande peut également recouvrir un éventuel stock de sécurité. Concernant la quantité de commande :

- Plus elle est importante, plus elle génère le stock,

- Plus elle est faible, plus elle génèrera un travail administratif dû au plus grand nombre de commandes passées.

La quantité fixée doit être à l'équilibre entre le coût de stockage et le coût administratif de passation de commande. C'est ce que l'on appelle la quantité économique de commande (economic order quantity-EOQ). Elle peut être déterminée approximativement ou, pour plus de précision, calculée pour chaque article stocké.

La quantité économique de commande est la quantité qui permet de minimiser la somme : coût de stockage+ coût de passation.

P : coût de la passation de commande (unité monétaire)

D : demande annuelle (nombre d'unités)

C : coût intrinsèque des stocks annuel en pourcentage des coûts de produit

V : coût moyen d'une unité de stock

Une formule a été mise au point pour calculer cette quantité économique, il s'agit de la formule de Wilson qui permet de valoriser la quantité économique de commande de la façon suivante :

EOQ =

Ce modèle, bien que fort intéressant, doit être pondéré si l'on veut tenir compte des données suivantes :

- Variabilité de la demande,

- Variabilité des délais de réapprovisionnement,

- Fluctuations de prix d'achat et de frais de transport liées aux quantités achetées.

L'analyse ABC des stocks

Le concept de l'analyse ABC (méthode de classification des stocks en catégorie A, B, C) est basé sur le principe de Pareto qui avait constaté au 18e siècle ce qui fut appelé la règle 80/20. Appliquée à la logistique, la première étape de l'analyse ABC est le tri des produits par niveau de chiffre d'affaires ou de préférences par leur contribution à la rentabilité de l'entreprise si ces données sont disponibles. La deuxième étape consiste à vérifier la différence entre articles à faible ou haut volume de transactions.

Le niveau de stock augmente avec le nombre de sites de stockage (centres logistiques). En stockant des articles à faible volume de transaction dans un certain nombre de sites. Chacun de ces centres doit garder un stock de sécurité. Dès lors, si l'on centralise sur un seul site l'ensemble des articles à faible circulation, le niveau de stock total de sécurité sera infiniment plus faible.

Les frais de transport vont néanmoins augmenter lorsque l'on consolide tous les articles à faible volume d'échange sur un site centralisé. Néanmoins le coût logistique total permet de compenser ces frais de transport par un niveau plus bas de coût intrinsèque des stocks, moins de probabilités de ruptures de stock et un niveau de service clientèle amélioré.

Le MRP.

Le MRP est une méthode anglo-saxonne qui signifie Material Requirement Planning, c'est-à-dire le planning des composants nécessaires. Cette méthode à la différence des précédentes est basée sur le besoin futur des produits finis et non plus sur le niveau de stock actuel. Elle consiste à n'approvisionner que ce dont on a réellement besoin. Concernant la connaissance du besoin futur en produits finis, elle est facile à obtenir lorsque le délai de livraison au client est supérieur au délai d'approvisionnement des composants de fabrication. Dans ce cas le calcul des besoins peut être réalisé à la réception des commandes clients. En revanche, lorsque le délai de livraison des clients n'est pas suffisant pour couvrir le temps d'approvisionnement et de fabrication, il convient de réaliser des prévisions de ventes précises, qui permettront d'établir un programme de fabrication. C'est grâce à ce dernier que les besoins en matières premières seront établis. Pour que la méthode du MRP puisse être appliquée, des prévisions fiables doivent être élaborées suffisamment à l'avance pour couvrir le délai de fabrication et le délai d'approvisionnement des différents composants.

II.3.5. Calcul du besoin.

Le calcul du besoin est la phase la plus importante de l'approvisionnement, il faut donc y apporter une attention particulière. Plus le besoin calculé sera proche de la réalité, plus il sera possible de réduire les stocks tout en évitant les ruptures.

Dans le cas d'une gestion par recomplètement périodique et d'une gestion des stocks manuelle, le calcul des besoins se fera sur la base d'un document écrit «  fiche d'évaluation périodique des stocks ». Le comptage du stock permet par comparaison immédiate avec le niveau de recomplètement périodique de déterminer la quantité à commander. Pour simplifier le travail de comptage, il est essentiel que le stock soit très rangé et que tous les articles identiques soient stockés au même endroit. Cette méthode n'est réalisable que si elle concerne un nombre limité d'articles. Elle est particulièrement adaptée à des produits dont le décompte n'est pas facile c'est-à-dire tous les articles pour lesquels l'unité de stockage est supérieure à l'unité de sortie de stock.

Dans le cas d'une gestion informatisée, la gestion par recomplètement périodique diffère selon le type de logiciel. Elle pourra prendre en compte dans chacune de fiches article, le niveau de recomplètement déterminé et la périodicité de commande. Lorsque l'approvisionneur déclenche son calcul de besoins informatiques seuls apparaissent les articles dont la commande est arrivée à échéance. Le besoin est déterminé par la différence entre le niveau de stock actuel, mis à jour en temps réel par le logiciel, et le niveau de recomplètement. Il convient, lorsque cette méthode est utilisée de faire coïncider les dates de commandes des articles en provenance d'un même fournisseur afin de les regrouper. Si c'est le mode de gestion par stock minimum qui est adopté, le calcul de besoins peut se faire aussi manuellement. Dans ce cas, il convient d'identifier physiquement le seuil de recomplètement dans le stock.

Cela peut être fait de différentes façons pourvu que l'identification soit claire et qu'elle convienne au type de conditionnement de la matière. On peut opter pour la division du lieu de stockage de chaque article en deux compartiments. Dans le premier compartiment, sera stockée la quantité correspondant au seuil de commande, dans le second le surplus de stock par rapport au seuil. Les sorties de stock seront systématiquement prélevées dans le second compartiment. Dès qu'il sera vide, le magasinier devra informer l'approvisionneur pour qu'il passe commande. On pourrait même envisager pour les articles gérés de cette manière de confier le passage de commande au magasinier. En attendant la livraison les sorties seront prélevées dans le premier compartiment. En matière de gestion informatisée, le mode de gestion par stock minimum impose d'indiquer sur une fiche article le seuil et la quantité de commande. La gestion de stock en temps réel permet d'identifier les articles pour lesquels le niveau de stock a atteint le seuil de commande. Lorsque le calcul des besoins est déclenché, les quantités de commande des articles qui ont atteint le seuil apparaissent automatiquement. La méthode MRP demande la compilation d'un si grand nombre d'informations qu'elle est très difficilement applicable sans logiciel de Gestion de Production Assistée par Ordinateur. Lorsque l'entreprise dispose d'un tel logiciel il doit, pour être opérationnel et fiable, contenir les informations suivantes :

- fiche de nomenclature indiquant la liste des articles nécessaires à la fabrication de chaque produit fini ;

- chaque fiche article devra être identifiée dans une fiche article indiquant notamment le délai d'approvisionnement, les modules de commande, le stock de sécurité ;

- chaque fiche article devra être reliée à une fiche fournisseur regroupant notamment les informations concernant le fournisseur, nécessaire à la passation de commandes ;

- gestion de stocks de produits finis, sous-ensembles et articles en temps réel ;

- planning des ordonnancements.

Grâce à l'ensemble de ces données, le logiciel calculera le besoin brut de composants en regroupant les articles entrant dans la composition de produits différents. Le besoin net sera déduit en fonction des stocks disponibles. Si un taux de rebut régulier est constaté sur les produits approvisionnés, il sera appliqué au besoin net afin que la quantité exploitable corresponde à ce dernier.

Conclusion partielle

La chaîne logistique pour minimiser les coûts de production et de distribution développe des méthodes d'approvisionnement qui permettent de réduire autant que possible les stocks sans pour autant créer une rupture de flux. Cependant, les résultats escomptés de l'application effective de ces méthodes sont tributaires de la fonction transport de l'entreprise. Si elle est efficace, on assistera à une optimisation des approvisionnements, de la gestion de production et de la distribution. Dans le cas contraire, le coût du transport ou le coût de stockage, emporte les gains substantiels de l'entreprise. Il s'avère donc impérieux pour les entreprises d'adopter une politique de transport efficace suite à une collaboration parfaite des autres fonctions.

l CHAPITRE III : ROLE DU TRANSPORT DANS LA PRODUCTIVITE DES ENTREPRISES

l I. La problématique du transport

Le choix d'un véhicule de transport routier est une des responsabilités majeures du chef d'entreprise : la décision consiste, en effet, à arbitrer entre diverses solutions, dont chacune satisfait avec plus ou moins de bonheur à des considérations commerciales, à des exigences d'exploitation et d'entretien, et aux aspects financiers et économiques de l'entreprise.

Les conséquences d'une erreur peuvent, parfois, mettre l'entreprise en difficulté ; aussi peut-on dire que la réussite témoigne d'une sûreté de choix que seule une expérience accomplie, alliée à un certain  art du transport, permet d'acquérir.

I.1. Définition générale

D'après le dictionnaire Larousse, le transport c'est l'action d'acheminer des personnes ou des biens d'un lieu à un autre au moyen d'équipements particuliers, dans un but économique ou commercial. En termes d'entreprise nous parlerons plutôt de politique de transport. La politique de transport définit un ensemble de règles, de principes directeurs destinés à orienter l'action de la fonction transport. Pour que la politique transport soit efficace, elle doit être formalisée. Dans la réalité, le dirigeant façonne son entreprise en fonction de sa perception des priorités. Il ne se donnera les moyens de disposer d'une politique de transport performante que si celle-ci est importante à ses yeux. La politique de transport est donc préalable à toute rationalisation des transports puisqu'elle traduit la volonté du dirigeant de perfectionner les transports de son entreprise. La contribution de cette fonction au succès de la politique générale est donc essentielle.

I.2. Nécessité de transporter et de stocker

L'infrastructure logistique est constituée d'entrepôts et de voies de communication. Elle a pour objet de mouvementer les flux de matières, pour les acheminer des lieux de production jusqu'aux lieux de transformation, puis des lieux de transformation vers les lieux de consommation. Ces trois lieux sont généralement disjoints.

· Lorsque cette production peut-être acheminée directement vers le lieu de consommation, sans constitution de stock, le flux est dit tendu. À l'inverse, le flux est dit stocké.

· Si la production décide de la quantité de marchandise transportée, le flux est dit poussé. Au contraire, si la consommation décide de la quantité de marchandise transportée et produite, le flux est dit tiré.

Ø Raisons pour transporter

La disjonction des lieux de production, de transformation et de consommation est le résultat de facteurs socio-économiques (en liaison avec les coûts de main d'?uvre), environnementaux (productions d'aliments), géologiques (production de minerais et de roches) ....

· Ainsi, les conditions climatiques permettent de produire certains fruits à un endroit de la planète, du continent, du pays, mais l'argent disponible et les habitudes de consommation des mêmes produits se trouvent ailleurs ;

· Ainsi, le coût de la main d'?uvre et les risques sociaux sont moins élevés dans certains pays, dans certaines régions, mais les ressources pour acquérir les biens d'équipement qu'ils produisent se trouvent ailleurs.

Ceci justifie qu'il faille transporter les marchandises, du lieu de production, d'abord vers le lieu de transformation, enfin vers le lieu de consommation.

Ø Raisons pour stocker

La constitution de stock peut s'appuyer sur différentes raisons :

· La spéculation, c'est-à-dire la volonté d'acheter une marchandise abondante, puis de la revendre en réalisant une plus-value, lorsque s'installera la pénurie (demande supérieure à l'offre) ;

· La stratégie et la politique des états ou des organisations, par exemple, dans leur choix de stocker des carburants, de l'or et toutes denrées décrites comme d'importance stratégique pour la société concernée ;

· Les obligations réglementaires, c'est-à-dire respecter des durées de quarantaines, par exemple, comme dans la production pharmaceutique ou cosmétique ;

· Les contraintes commerciales, comme par exemple attendre la venue à maturité d'un fruit, d'une fleur, d'un animal, avant qu'il devienne commercialisable ;

· Les contraintes de production, comme par exemple l'obligation de regrouper les différents composants d'un produit fini, avant de procéder à son assemblage ;

· Les nécessités financières, qui tiennent à ce que le transport est plus coûteux s'il est plus fréquent et s'il porte sur des tailles de lots plus petites ; dans ce cas, il convient de vérifier s'il est moins cher de stocker, en construisant des entrepôts et en les faisant fonctionner, ou s'il est moins cher de transporter par lots de production.

L II. La gestion du transport

La gestion du transport est la tâche la mieux indiquée pouvant permettre à une entreprise de réduire ses charges et par conséquent d'accroître sa rentabilité. Il est donc nécessaire de cerner les éléments qui la composent.

II.1. Les appellations juridiques en transport routier de marchandises 

Il est important de faire la différence entre certaines notions, notamment les intervenants d'un contrat de transport.

Nous notons que le destinataire qui ne connait pas nécessairement le transporteur qui lui livre la marchandise fait juridiquement partie du contrat de transport.

Voici résumées dans le tableau suivant les différentes appellations juridiques d'un contrat de transport routier.

Tableau 4 : Dénominations juridiques des acteurs d'un contrat de transport

Le transport " en compte propre " ou " transport privé "

Avec ses propres véhicules et conducteurs

Ne peut transporter que ses propres marchandises (problème de la rentabilité des retours).
En cas de location, l'entreprise qui loue reste responsable du transport et des marchandises. Si le conducteur appartient au loueur, le loueur reste responsable des dommages causés aux tiers par son véhicule.

 

Avec des véhicules loués ainsi éventuellement que les conducteurs

 

Le transport " public " de marchandises

Avec ses propres véhicules et chauffeurs

Messagerie, express, transports de lots, etc.

 

"Affréteur" de transporteurs sous traitants

 

L'expéditeur ou "donneur d'ordre" ou "chargeur

 

Il n'est pas un transporteur mais fait partie du contrat de transport exécuté par un transporteur soit directement, soit par l'intermédiaire d'un commissionnaire

Le destinataire

 

Il fait lui aussi partie du contrat de transport même s'il n'a rien signé.

 

II.2. Le parc automobile

Il ne faut pas se lasser de le dire ; on achète un camion pour en tirer profit en l'exploitant. Ce profit résulte de l'usage que l'on en fait. L'important réside donc, à l'évidence, dans la rentabilité de l'exploitation et non dans la satisfaction puérile d'être propriétaire de « son » camion. C'est pourquoi avant d'acheter, même à crédit, un matériel, il faut s'interroger sur l'opportunité de l'acquérir et se demander si d'autres formules telles que : le crédit-bail, la location classique, les possibilités offertes par les transports publics, ne permettent pas de réaliser le profit escompté dans des conditions meilleures. Précisons qu'il n'est pas question de défendre la primauté d'une formule sur une autre, ni d'établir des comparaisons qui sont du domaine de la gestion économique et financière. Mais il faut affirmer la nécessité pour le chef d'entreprise de passer en revue toutes les possibilités qui lui sont offertes avant de prendre sa décision. Agir autrement serait une erreur. Il est évident que la décision résultera de la comparaison à faire entre elles : gain de productivité, augmentation du chiffre d'affaires, amélioration de la trésorerie, augmentation en valeur absolue du bénéfice net, réduction de certains coûts d'une part, et d'autre part, accroissement des charges financières et d'exploitation : investissements, carburants, pneumatiques, entretien et réparations, main d'?uvre...

Toutes ces contraintes imposent une gestion rigoureuse et réfléchie du parc automobile. La gestion du parc automobile est une composante du SCM (Supply Chain Management) ou GCL (en français Gestion de la Chaîne Logistique). Théoriquement, elle peut être découpée en 5 facteurs : la marchandise, l'espace géographique, le véhicule, les ressources humaines et la technologie.

1 La marchandise.

La marchandise influence le choix des moyens de transport et de manutention. Il est important d'avoir au préalable une information juste sur le type d'emballage ou le conditionnement des Unités Logistiques (UL) et des Unités de Manutention (UM). Ainsi les marchandises doivent être classées selon :

Ø Leur nature

§ Solides non pulvérulents

- à faible densité (paille, fourrage, etc.) ;

- à forte densité (charges concentrées, masses indivisibles) ;

- de grande longueur (fers, grumes, poteaux, tubes..) ;

- de grand diamètre (tuyaux, tourets de câbles, etc.) ;

- de petites dimensions (messageries) ;

- de dimensions et poids unitaires connus et/ou normalisés ;

- de natures particulières :

o voitures automobiles, engins de travaux publics ;

o denrées alimentaires, produits carnés, produits de la mer ;

o animaux vivants ;

o matières dangereuses (explosifs, bouteilles de gaz, etc.) ;

o meubles et déménagements ;

o matériaux de construction ;

o transport de fond.

§ Produits en vrac

- liquides (alimentaires, industriels dangereux, industriels neutres, divers : eaux polluées, boues, etc.) ;

- pulvérulents alimentaires (farine, sucre, etc.) et autres (plus ou moins pulvérulents d'ailleurs : sable, gravois, laitiers, ciment, béton, charbon).

Ø Selon la nature des transports

§ la nature des trafics : approvisionnement, distribution ou transport interne

- longs courriers : réguliers, liaisons diverses, transports internationaux ;

- petites distances : en zone courte ou en zone de camionnage, environnement urbain, environnement mixte, porte-à-porte ;

- transport multi-modes : rail-route.

§ La nature des circuits commerciaux

- la répartition géographique de la clientèle : par type de clients, par lignes desservies ou tournées effectuées ;

- les tonnages livrés : sur chaque ligne, par produits livrés (tonnages annuels, tonnages moyens mensuels, journaliers (selon l'opportunité), variations saisonnières, seuils minimaux et maximaux ;

- le kilométrage en fonction : de la longueur des circuits à desservir, de la fréquence des rotations.

Selon les cas, on l'analysera : par desserte, par client, par type de produit.

Toutes ces informations qui plus tard servent à renseigner les documents de transport, permettent d'anticiper sur la nature des moyens matériels à mobiliser au lieu du chargement et au lieu du déchargement des marchandises.

Ainsi nous avons pour éléments clés :

Respect du dimensionnement du véhicule (capacité utile, carrosserie, support mécanique et puissance : camion, ensemble articulé, train routier, porteur...)
Optimisation du chargement
Respect des contraintes liées aux moyens de manutention à mobiliser
Respect des conditions de transport (emballage, protection, sécurité ...).

2 L'espace géographique

L'espace géographique influence outre le choix des moyens, mais aussi l'organisation de l'opération de transport. Pour chaque opération de transport, il est essentiel de définir le lieu de départ, le lieu d'arrivée et les principaux point d'escales qui ensemble constituent l'itinéraire. L'organisateur de l'opération de transport peut ainsi recenser les lieux de prélèvements et de livraisons successifs des marchandises tout au long de son itinéraire et déterminer le chemin optimal.

L'itinéraire choisi permet de prévoir le nombre de barrières de contrôle, le nombre de péage routier, les point de pesage routier et d'intégrer ces éléments dans le cahier de charge du chauffeur.

L'espace géographique enfin permet de prendre aussi en considération l'état des routes, le relief, le climat, les m?urs des populations qui influencent chacun à sa manière le choix du véhicule et le choix des horaires dans le planning.

3 Le véhicule de transport

Les facteurs de choix du véhicule de livraisons sont multiples : coût, ergonomie, sécurité, un encombrement minimum et une efficacité maximum, caractéristiques des produits transportés : poids, conditionnement, valeur..., et les exigences environnementales (pollution, bruit). La marchandise à transporter et l'itinéraire du transport permettent de faire un premier choix du type de véhicule de transport. Trois autres contraintes vont permettre de finaliser et de valider ce choix. Il s'agit de contraintes techniques, contraintes administratives, contraintes logistiques.

Les contraintes technique se rapportent à :

· La pneumatique (état des roues et présence de roues de secours)

· La signalisation lumineuse

· La signalisation sonore

· La présence à bord du matériel de sécurité (triangle de sécurité, extincteurs, ...)

· La présence du matériel de premiers secours

Ce sont là quelques uns des éléments techniques sur lesquels on peut facilement effectuer un contrôle. Cependant, la présence de la « visite technique » valide est une preuve du bon état de marche du véhicule. C'est le document administratif qui atteste que le véhicule est apte à la circulation.

Les contraintes administratives

· Les documents du véhicule ;

· Le marquage et l'étiquetage de l'automobile ;

· Les documents du chauffeur ;

· Les documents de la marchandise.

Les contraintes logistiques :

· L'avitaillement du véhicule

Ceci sous entend aussi l'intégration d'une gestion des stocks de consommables aux responsabilités du gestionnaire du parc automobile.

4 Les ressources humaines

Le personnel affecté à un système de gestion du parc automobile est varié. Outre les chauffeurs, il existe généralement une équipe de mécaniciens, les HTM (Hommes Tout Main) et le personnel administratif.

5 La technologie

Il est devenu difficile de dissocier gestion logistique, optimisation et technologie. La gestion du parc automobile utilise les logiciels de type TMS (Transport Management System) ou SGT (en français Système de Gestion du Transport)

Les principales fonctionnalités :

· Gestion des stocks consommables et de pièces de rechange

· Gestion des ressources humaines (horaires de travail/repos)

· Gestion de la maintenance

· Planification des livraisons

· Gestion des transports (traçabilité, documents de transport)

La gestion du parc automobile est pratiquée dans les entreprises de location automobile, les entreprises industrielles et commerciales. Pour ces deux dernières, elles peuvent selon les cas disposer d'un parc intérieur ou d'un parc extérieur (matériel de transport en location).

Ø les responsabilités du gestionnaire du parc automobile

o Essentiellement administratives ;

o Réception des marchandises à transporter ;

o Planification du transport ;

o Emission des ordres de missions ;

o Gestion des heures de travail (pointage des chauffeurs)

o Emission des notes de frais pour le chauffeur ;

o Emission des documents de transport ;

o Contrôle, suivi et actualisation des documents des véhicules et des documents des chauffeurs ;

o Suivi du contrôle technique des véhicules ;

o Gestion des entrées et sorties des véhicules ;

o Tracking (gestion de la traçabilité) des véhicules sur le terrain ;

o Contrôle des processus de gestion informatique de l'information

o Etc.

II.3. Mode de gestion du transport

Le simple facteur de la distance de transport reste très discriminant entre compte propre et compte d'autrui. Les trajets courts peuvent se traiter avec des moyens propres, d'autant que la recherche d'un fret de retour n'est alors pas économiquement pertinente. Les trajets longs, en revanche, sont plutôt réservés aux professionnels. En dépit d'un élargissement géographique des aires d'approvisionnement et de commercialisation et d'une poursuite de la division spatiale des activités, les évolutions restent favorables au développement du transport public.

La tendance générale est à la diminution relative du transport privé et à l'augmentation du transport public. A l'inverse, on peut s'étonner que le transport privé, s'il représente une part relative déclinante du transport total, maintienne son volume absolu. Les trafics pour lesquels il demeure le plus adapté restent encore très importants :qu'il s'agisse des trajets en navette ou en circuit, à courte distance, assurant des flux d'approvisionnement, des relations entre établissements ou des flux de distribution, quand leur caractère répétitif justifie la mise en place d'un dispositif propre et permanent ; ou des opérations de transport si étroitement imbriquées aux activités principales du chargeur que celui-ci aurait bien du mal à les isoler pour les confier à un intervenant extérieur. Le transport privé peut enfin être le reflet d'une insuffisance de l'offre publique, quand les transporteurs n'ont pas conçu un service convenable adapté aux besoins du chargeur.

II.4. Externalisation de la fonction transport

Les services opérationnels concernent toutes les fonctions qui ne sont pas directement liées au c?ur de métier de l'entreprise mais qui peuvent être, à degré variable, facteur de compétitivité et de flexibilité pour l'entreprise. Ce sont par exemple le nettoyage, la sécurité, l'infogérance, le transport, l'entreposage, la logistique, la gestion des déchets, la maintenance etc.

Ainsi l'externalisation qui consiste à confier tout ou partie d'une fonction de l'entreprise à une société spécialisée se développe rapidement dans le souci de réduire les coûts et les charges et de recentrer l'entreprise sur son c?ur de métier.

L'externalisation du transport consiste pour l'entreprise à confier tout ou partie de la gestion de son transport à une autre société spécialisée en transport. L'externalisation des transports peut prendre plusieurs formes, mais elle se distingue généralement du groupement du transport par deux caractéristiques : l'objectif premier n'est pas forcement de regrouper la puissance du transport de plusieurs entreprises, mais de confier certains transports à une société spécialisée, ainsi le service offert est beaucoup plus personnalisé que celui d'un groupement des transports. Cette externalisation du transport permet une classification des entreprises.

Ø Classification des entreprises

Les prestataires logistiques et les entreprises clientes peuvent aussi être arbitrairement classés en fonction du taux d'externalisation ou de prise en charge de la fonction logistique par un tiers :

1 Les « 1PL » (First party logistics) : sous-traitance du transport

2 Les « 2PL » (Second party logistics) : externalisation du transport et de l'entreposage.

3 Les « 3PL » (Third party logistics) : externalisation classique, qui consiste à confier à un spécialiste la réalisation des opérations logistiques et la mise en place des outils, compétences et systèmes nécessaires, avec l'objectif d'améliorer la performance (réalisation de tâches de plus en plus variées).

4 Les « 4PL » (Fourth party logistics) : formule d'externalisation plus poussée ; le prestataire n'a plus en charge la distribution d'un produit sur une région donnée, mais l'optimisation d'une chaîne intégrant son client, les clients du client et les fournisseurs.

5 Les « 5PL » (Fifth Party Logistics) : formule d'externalisation attribuée à des prestataires de services logistiques qui conçoivent, organisent et réalisent pour le compte d'un donneur d'ordre, des solutions logistiques (notamment en matière de système d'information) en mobilisant les technologies adaptées.

Ø Motifs d'externalisation

Parmi les motifs d'externalisation les plus fréquemment cités, on trouve en premier lieu les économies d'échelle supposées qui vont dans le sens de  l'intérêt des entreprises industrielles et commerciales qui souhaitent se recentrer sur leur c?ur de métier.

· La réduction ou le transfert d'investissement comme des surfaces de stockage, ou bien une réduction des frais fixes de l'entreprise. Cet avantage est cité comme un des arguments principaux dans les cas où une externalisation entraînent aussi un transfert de la  main d'?uvre à un prestataire ;

· L'abaissement des coûts et le fait de passer des coûts fixes en partie en coûts variables. Cette transformation de coûts fixes en coûts variables est un élément important dans le souhait de réduction des investissements. L'externalisation d'un magasin d'entreposage qui libère de l'espace pour la production industrielle, par exemple, cumule deux atouts, absolu (investissement minimum) et relatif (augmentation de la partie des coûts variables) ;

· La perception du fait que l'activité externalisée sera de fait mieux connue et mieux maîtrisée, du fait d'une meilleure connaissance et lecture des frais logistiques. De très nombreux responsables logistiques d'entreprises industrielles ayant eu recours à l'externalisation ont constaté que cette dernière leur permettait de prendre conscience et ensuite de mieux contrôler les vrais coûts logistiques et de transport qui sont souvent cachés dans la forêt des frais d'une division ou d'un produit ;

· La connaissance spécialisée du prestataire. Quelle que soit la prestation logistique concernée, l'atout des prestataires est précisément qu'ils disposent d'une compétence qui est leur métier et qu'il leur est plus facile de valoriser en réalisant des économies d'échelle ;

· L'accroissement de flexibilité et de souplesse que procure l'externalisation, les possibilités d'une meilleure adaptation aux changements.

La seule optique de réduire les coûts est souvent un motif d'externalisation.

Ainsi pour ce qui est du transport, l'externalisation imposera à l'entreprise d'opérer un choix judicieux de transporteur. Et cela sur la base de certains critères.

Ø Processus de sélection

Le tableau ci-dessous présente une série de critères de sélection utilisés pour l'évaluation des transporteurs routiers. Il convient de déterminer l'importance relative d'attributs tels que les temps de transit, le temps de réponse, la fiabilité des saisies chargement, livraison, etc.

Tableau 5 : Principaux attributs du transporteur routier

Attributs de sélection d'un transporteur routier

Importance croissante

Honnêteté du personnel de dispatching

Enlèvement à temps

Livraison à temps

Tarification avantageuse

Facturation correcte

Assistance en cas de perte ou de sinistre

Promptitude de réponse aux interpellations

Honnêteté des chauffeurs

Attitude vis-à-vis des plaintes

Information sur la trace et la localisation des livraisons en cours

Temps de transit faible et peu variable

Honnêteté des commerciaux

Couverture assurance satisfaisante

 

Ø Evaluation postérieure

Une fois le mode de transport et le type de transporteur choisi, un feed-back d'informations est nécessaire, utilisant aussi bien les mesures de performances internes que le changement des conditions externes du marché. Les contrats sont largement utilisés par les expéditeurs pour assurer un meilleur contrôle. Dans toute forme de partenariat ou d'alliance où un contrat au sens strict n'est pas mis en ?uvre, il est néanmoins nécessaire de vérifier si les points mentionnés dans le tableau suivant sont couverts.

Tableau 6: Caractéristiques des contrats de transport

Votre contrat de transport couvre-t-il tous ces points ?

 

* 1 http : //www.dgi.gouv.ci/actualités/view.asp

* 1 Microsoft Encarta

* 2 KOUAKOU Aboua, Effets de la guerre sur le transport routier de marchandises : état des lieux et perspectives de développement, Travail de fin d'études, 68 pages, ESTP, Yamoussoukro, Juillet 2006.

* 1 ECHUI Aka, Le transport des produits vivriers en Côte d'Ivoire : enjeux et stratégies pour le développement, Thèse de Doctorat-Transport, ENPC, Paris, Juin 1988.

* 1 DUONG Philippe, Chaire logistique-transport-tourisme année 2006-2007, Unité d'enseignement ltr 111, Logistique de distribution, l'entreposage.






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