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Gestion des risques dans les institutions de microfinance

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par Abdou NDAO
Université Cheikh anta Diop - Master en finance et banque 2007
  

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Introduction

Avant 1995, les populations à faibles revenus étaient presque exclus du système financier. Maintenant, on parle de la micro-finance qui vient apporter une solution à ce problème. C'est ainsi que des institutions de micro-finance sont mises en place pour jouer un rôle social et/ou commercial.

La micro-finance donne accès à des services financiers et non financiers à des personnes qui ont de faibles ressources et qui désirent obtenir de l'argent pour démarrer ou développer une activité rémunératrice.

Pour se pérenniser et être viables, les institutions de micro-finance doivent mettre en place des instruments de gestion des risques à lesquelles elles seront confrontées.

Notre travail consiste à analyser la gestion des risques dans les institutions de micro-finance. Il comporte un ensemble de recherches qui s'inscrivent dans le cadre d'une problématique portant sur la gestion des risques.

A cause de la nécessité pour les institutions de micro-finance de mettre en place des systèmes de gestion des risques performants, nous voulons posé une problématique à laquelle nous apporterons des solutions.

Dans un premier temps, nous chercherons à établir un contexte d'études, à étudier les différents types d'institutions de micro-finance et puis à analyser la clientèle ciblée.

Dans un deuxième temps, nous étudierons le fonctionnement des institutions de micro-finance par leur source de financement, l'analyse et leur politique de crédit.

Dans un troisième temps, nous ferons l'analyse proprement dite du risque en déterminant son contexte d'évaluation puis en étudiant les différents risques. Nous donnerons aussi les avantages et les inconvénients de la gestion des risques.

Dans un quatrième temps, nous étudierons le cas du PAMECAS au niveau de sa politique de crédit et analyse des risques en énumérant les différents risques.

Dans un cinquième temps, nous proposerons une solution au problème du coût élevé de la gestion des risques.

Nous finirons enfin par la conclusion

I./ Présentation

La micro-finance fait référence à l'offre de services financiers aux populations pauvres et à faibles revenus, qui ont peu ou n'ont pas accès aux services financiers bancaires, dans le but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leurs activités économiques et professionnelles. Les services financiers dont il s'agit ici sont principalement de deux types, épargne et crédit, auxquels s'ajoutent maintenant les assurances et les services de transfert.

Une institution de micro-finance est une entreprise financière qui doit, à terme, couvrir ses dépenses et dégager une marge sans appui extérieur pour être viable et continuer à offrir ses services. Par ailleurs, les clients des institutions de micro-finance ont besoin des services financiers pour, entre autre, sécuriser leurs disponibilités et mener principalement des activités économiques.

Cependant, au-delà de leur fonction d'intermédiation financière, de nombreuses institutions de micro-finance jouent un rôle d'intermédiation sociale à travers notamment les modalités suivantes : groupes de solidarité, formation des clients, renforcement de la confiance en soi, participation à la gestion.

La Micro-finance désigne l'activité de collecte d'épargne et de financement des petits producteurs ruraux et urbains [1].

La micro-finance est définie comme un outil de lutte contre l'exclusion, la pauvreté et les inégalités. Elle devient un phénomène de plus en plus important, aussi bien dans les pays du sud que les pays du nord [2].

A l'école d'Affaires Internationales et publiques, Université de Columbia, Lauren Kesner [3] définit la finance comme étant la science de la gestion et de la création de patrimoine et suggère que si les pauvres peuvent gérer et accroître leur patrimoine, ils ont besoin de services financiers leur permettant de le faire, en déclarant : " La micro-finance est " micro " uniquement parce que le patrimoine de ceux qui vivent dans la pauvreté est " micro ". Alors que le secteur privé considère la micro-finance comme de la charité, Mme Barrineau avance qu'elle doit être considérée comme une vraie question commerciale.

La micro-finance offre de services financiers à des individus ou des groupes d'individus pauvres, qui n'ont pas accès aux services financiers formels, dans le but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leur micro-entreprise [4].

La micro-finance consiste à offrir des services financiers aux populations pauvres et très pauvres, composées notamment des petits travailleurs indépendants ou organisés en groupements. Elle s'est développée en tant qu'approche de développement économique qui s'intéresse spécifiquement aux populations à faible revenu. Les services financiers comprennent généralement le micro-crédit et l'épargne. Certaines Institutions de micro-finance (institution de micro-finance) ou Structure de financement décentralisé (SFD) proposent également des services d'assurance et de paiement [5].

Par le vocable « Institutions de Micro-finance » (IMF) ou « Structure de financement décentralisé » (SFD) on désigne une multitude d'institutions composées de coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC), de crédit solidaire (inspiré du modèle Grameen Bank du Bangladesh), de caisses villageoises et des banques communautaires etc. Les SFD sont plus ou moins implantées en milieu rural et interviennent à des degrés divers en agriculture. Elles se caractérisent par leur proximité par rapport à leur clientèle et par la flexibilité de leurs procédures d'octroi et de recouvrement qui sont peu contraignantes pour les populations pauvres. Au-delà de leur fonction d'intermédiaire financier, un grand nombre d' institutions de micro-finance ou SFD jouent un rôle d'intermédiation sociale à travers le groupement de personnes, le renforcement de la confiance en soi, la formation dans le domaine financier et la gestion des compétences au sein d'un groupe. Ainsi, la micro-finance se définit souvent par les deux fonctions d'intermédiation sociale et financière. Loin d'être une simple affaire de banquier, la micro-finance est un outil du développement.

La gestion des risques est un aspect très important de la gestion d'une institution de micro-finance. Il est absolument indispensable pour une structure de micro-finance de connaître ses faiblesses et les risques qu'elles engendrent afin de pouvoir développer des systèmes de gestion dans le but d'être pérenne.

La gestion des risques est le processus par lequel les risques sont évalués en utilisant une approche systématique qui identifie et organise par priorité les risques, et qui ensuite met en place les stratégies pour atténuer les risques. Cette approche comprend à la fois la prévention des problèmes potentiels et la détection au plus tôt des problèmes actuels. C'est un processus itératif qui demande la participation du personnel à tous les niveaux de l'organisation.

La gestion des risques est une prise de risques calculés. Elle réduit la probabilité de réaliser des pertes et minimise le degré de perte. Elle consiste ainsi à mettre en place des systèmes de prévention des problèmes potentiels, de détection et de correction des problèmes subis.

Dans cette optique, l' institution de micro-finance va devoir évaluer sa vulnérabilité liée à certains types de risques, élaborer des systèmes de contrôle ainsi que des techniques d'atténuation des risques et des stratégies de gestion de ces risques.

La gestion des risques comprend trois étapes que sont :

- identification des faiblesses, des limites et des menaces actuelles et potentielles

- conception et mise en oeuvre des systèmes de contrôle (garantie, caution etc....)

- suivi de l'efficacité des systèmes de contrôle (tableaux de bord des indicateurs et ratios)

Identifier les vulnérabilités actuelles et futures

Concevoir et mettre en oeuvre les contrôles pour mitiger les risques

Suivre l'efficacité des contrôles

Figure 1 : Processus de gestion des risques

La gestion des risques varie suivant l'étape de développement de l'institution de micro-finance.

La maîtrise des risques est au coeur de la problématique de pérennisation de la micro-finance.

A./ Contexte

Bien que l'on ait assisté, ces dernières années, à une forte croissance des institutions de micro-finance (institution de micro-finance) de par le monde, la demande de services de micro-finance reste largement insatisfaite. En effet, sur une demande globale estimée à 500 millions de familles, seules 30 millions seraient touchées en 2002. Sur les continents, la couverture est très inégale. En Asie : 9,3% des familles les plus pauvres seraient touchées contre seulement 6% en Amérique Latine et en Afrique.

Dans la région de l'UEMOA, les pratiques d'épargne et de crédit (tontines, clubs d'épargne, caisses de solidarité, fonds rotatifs, coopératives d'épargne et de crédit) ont des origines lointaines. Cependant, la micro-finance, en tant que secteur organisé, et sa contribution au développement économique ne sont reconnues qu'il y a une quinzaine d'années.

Dans la zone UEMOA, le secteur de la micro-finance est régi par une loi sur les structures mutualistes d'épargne et de crédit, adoptée au niveau de chaque pays sur la base du cadre général de la législation dite loi "PARMEC", et ses décrets d'application. Dans le cadre de cette réglementation, les structures mutualistes peuvent être agréées et leurs institutions de base reconnues par les ministères des finances, sur la base de demandes examinées par les cellules de suivi des SFD desdits ministères avec la collaboration de la BCEAO.

Cette loi a pour objectifs :

- la protection des déposants en vue d'accroître la crédibilité des institutions et partant, d'augmenter leur capacité de mobilisation de l'épargne ;

- la sécurité des opérations par l'instauration de règles prudentielles propres à prévenir des abus pour préserver la viabilité des institutions ;

- le renforcement de la capacité et de l'autonomie financière de ces institutions par leur regroupement en réseau.

Elle a été depuis son adoption un outil majeur de développement de la micro-finance en Afrique de l'Ouest en sécurisant la collecte de l'épargne, en aidant à la maîtrise de la gestion de crédit et en contribuant à la professionnalisation des institutions de micro-finance.

Les structures non mutualistes peuvent signer des conventions avec le ministère chargé des finances pour mener leurs opérations. Afin d'exercer le suivi, le contrôle et la tutelle des SFD, les ministères des finances des pays membres se sont dotés de cellules de suivi et de contrôle.

Le cadre réglementaire a été complété par les instructions de la BCEAO relatives au contenu et aux modalités de collecte et d'organisation de l'information financière concernant les SFD. Cependant, il suscite des controverses relatives notamment à l'orientation mutualiste et ses incidences institutionnelles d'une part, et au taux d'usure et ses conséquences sur la viabilité des institutions de micro-finance d'autre part.

L'approche dite sectorielle du développement de la micro-finance a pour objectif principal de renforcer le système financier global par l'intégration du secteur de la micro-finance afin de garantir pour les pauvres et les ménages à faibles revenus, un accès durable aux services financiers. L'intégration de tous les sous-segments du secteur financier est une condition nécessaire du développement, mais elle n'est pas suffisante. D'où la nécessité que le système financier intégré puisse être constitué d'institutions viables et pérennes fournissant des services aux populations de toutes catégories.

Cette approche s'appuie sur le développement d'une politique et d'une stratégie nationales reflétant la commune vision de tous les partenaires d'une intégration du secteur de la micro-finance dans le secteur financier formel et commercial. Elle prend en compte la situation socio-économique et politique. Elle est centrée sur le développement de la capacité locale concernant l'environnement plus particulièrement le cadre légal et réglementaire, les institutions, les mécanismes de financement, les services d'appui au secteur tels que les structures juridiques, de comptabilité et d'audit, les centrales de risques, les possibilités de formation et de renforcement institutionnel, le degré de structuration de la profession, afin que les services financiers aux populations pauvres et à faibles revenus intègrent sur une base non subventionnée et permanente le secteur financier formel.

En visant à faire de la micro-finance non pas un secteur en marge du système financier global mais une partie intégrante de ce système, l'approche sectorielle est au coeur du développement. En effet, elle favorise, à travers son objectif et sa démarche, la jonction entre la micro-finance et le développement aux trois niveaux suivants :

- l'accès des pauvres et ménages à faibles revenus aux services financiers durables ;

- la création d'institutions de micro-finance viables et pérennes;

- l'insertion des institutions de micro-finance dans le système financier global.

Les produits et services de micro-finance entraînent notamment par le crédit, un effet de levier sur l'activité économique des ménages. De façon générale, ces services financiers (crédit, épargne, assurance...) constituent des outils de gestion, de réduction et de partage de risques. Ils contribuent également au renforcement des liens sociaux.

L'accès permanent des populations pauvres à des services financiers les aides à réduire leur vulnérabilité. Mais la micro-finance n'est pas une panacée. Elle n'est pas la solution miracle capable à elle seule d'éliminer la pauvreté. Dans un contexte économique favorable, la micro-finance constitue un outil adapté pour améliorer les conditions de vie des pauvres qui ne sont pas en mesure d'exploiter les opportunités économiques faute de moyens financiers.

En contribuant à l'augmentation des revenus, à la création des revenus et en réduisant les dépendances vis-à-vis des prêteurs informels, la micro-finance contribue à la réduction de la pauvreté.

Les besoins en services financiers des populations étant permanents, les institutions de micro-finance doivent veiller à la viabilité et à la pérennité de leurs opérations ; cet objectif n'étant pas contradictoire avec celui de la lutte contre la pauvreté.

Avant 1995, les relations banques - SFD étaient timides voire inexistantes. Par la suite, avec la mise en place d'un cadre légal et réglementaire des institutions de micro-finance et les instructions de la BCEAO, ainsi que le développement et la bonne santé du secteur bancaire, les relations des institutions de micro-finance avec le système bancaire se sont améliorées.

De façon générale, les banques s'intéressent à la captation des épargnes mobilisées par Les institutions de micro-finance , jouant pour les institutions de micro-finance le rôle de gage de sécurisation des dépôts.

Plus de 70% des institutions de micro-finance ont ouvert des comptes dans des banques. S'agissant des relations continues entre institutions de micro-finance et banques, la CNCAS occupe la première place avec des liens très anciens et suivis avec près de 40% des institutions de micro-finance, aussi bien en milieu urbain que rural.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon