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Les principales sources d'inflations en pays sous développés: la cas du Cameroun de 1995 à 2006

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par Eric Joël NGOUNOU NZOKOM
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur d'Application de la Statistique 2008
  

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CHAPITRE IV : PRINCIPAUX RÉSULTATS ET
ENSEIGNEMENTS DE L'ÉTUDE

IV.1. Estimation du modèle SVAR

IV.1.1. Caractérisation de l'évolution des variables

Tel que nous pouvons le remarquer sur les graphiques des variables endogènes présentés en annexe7, au premier abord, toutes les variables semblent être des bruits blancs. Ces présomptions sont confirmées par l'examen des corrélogrammes simples et partiels correspondant à chaque variable.

En effet, les corrélogrammes simples et partiels n'ont aucun de leur terme qui soit significativement différent de zéro. Ce qui est effectivement caractéristique du profil des séries stationnaires.23

IV.1.2. Détermination de l'ordre d'intégration des séries

Les enseignements tirés du test usuel de racine unitaire (Dickey-Fuller Augmenté)24, précisent le résultat selon lequel toutes les séries sont stationnaires et rentrent donc dans le modèle en niveau. Le résumé des résultats de tests de racine unitaire effectués sur les différentes variables, est présenté dans le tableau suivant :

?

??p-1

H1 : Äyt = ñyt-1 + ? Äy +

t -

j=1

Hypothèses de test :

H
· v = y +

0
· t t-1

Tableau 1 : Résumé du processus de stationnarisation des séries du modèle

Valeur du test

Variables

INFL I(0) 0 -7.183385 -2.925169 en Niveau

M2GROWTH I(0) 0 -5.772953 -2.925169 en Niveau

NON PETROL I(0) 1 -5.741092 -2.926622 en Niveau

OUTPUTGAP I(0) 1 -2.517426 -1.948140 en Niveau

PETROL I(0) 0 -7.136109 -1.947975 en Niveau

TXCHANGGROWTH I(0) 0 -7.097070 -1.947975 en Niveau

Degré
d'intégration

Nombre
de

retards (ADF) -5%

Valeur
Empirique

Valeur
Théorique

Mode d'entrée
dans le SVAR

23 Cf. Bourbonnais (2003).

24 Voir Annexe3.

IV.1.3. Vérification de la stabilité du modèle

Il est bien connu dans la littérature sur les modèles VAR qu'une condition nécessaire pour que le modèle soit stable ou stationnaire et donc que tous les résultats soient valides, est que les racines du polynôme caractéristique de la matrice des coefficients du modèle soient de module inférieur à l'unité ou que les inverses de ces racines aient des modules supérieurs à l'unité c'est-à-dire que les racines du polynôme retard B(L) doivent être à l'intérieur du cercle unité.

Figure 3 : Représentation des racines du polynôme caractéristique de B(L)

Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial

1 .5 1 .0 0.5 0.0

- 0.5

- 1.0

- 1.5

 

-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5

Roots of Characteristic Polynomial No root lies outside the unit circle. VAR satisfies the stability condition.

Sur cette figure, l'on a les inverses des Racines du polynôme caractéristique qui sont toutes à l'intérieur du cercle unité ; preuve que le modèle respecte les conditions de stabilité.

IV.2. Analyse de la persistance des chocs

IV.2.1. Enseignements des fonctions de réponse de l'inflation aux divers

chocs structurels

Figure 4 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur le niveau d'activité

Response of I NFL to Structural
One S.D. OUTPUTGAP Shock

.8 .4 .0 -.4 -.8

 
 

25 50 75 100 125 150

Le graphique ci-dessus de la réponse de l'inflation suite à un choc sur le niveau d'activité fait ressortir qu'une hausse d'un point de pourcentage du niveau d'activité, se traduit par un effet instantanément négatif sur l'inflation (à la première période celle-ci joue négativement sur l'inflation pour près de 27 point de pourcentage25). L'effet du choc du niveau d'activité devient positif dès la deuxième période pour environ 37% et se maintient. Après un an, le choc du niveau d'activité à des tendances déflationnistes, et 6 mois plus tard, son action redevient inflationniste26. L'inflation oscille ainsi autour de sa tendance de long terme, avant de se stabiliser au bout de 35 périodes.

25 Peut être s'agit-il là d'une augmentation tournée vers la demande intérieure, ou alors elle tient au fait que, lorsque la production globale augmente (offre élevée), il y a affluence de biens sur le marché et les prix ont tendance à baisser pour rétablir l'équilibre, avant de repartir à la hausse du fait de l'augmentation de la demande consécutive à la légère baisse des prix. Il y a lieu de noter ici que la remonté des prix dépasse en général, le précédent prix d'équilibre.

26 Inflation par la demande.

Figure 5 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur la masse monétaire

.6 .4 .2 .0 -.2 -.4 -.6 -.8

Response of I N FL to Structural
One S. D. M2GROWTH Shock

25 50 75 100 125 150

La réaction de l'inflation suite à une variation d'un point de pourcentage de la masse monétaire est remarquable. Le choc monétaire se traduit par un effet positif de très faible ampleur sur l'inflation. L'effet redescend ensuite, et se dissipe progressivement en oscillant autour de la tendance de long terme pour se stabiliser après 28 périodes.

Le choc monétaire a un effet amplificateur sur l'inflation (n'oublions pas que l'ampleur reste assez faible), ce qui est tout à fait normal, puisque selon une conception bien connue de la politique monétaire, l'inflation serait partout et toujours un phénomène monétaire.27

L'on peut quoiqu'il en soit, expliquer la faiblesse de l'ampleur par le fait que la Banque Centrale ait très bien maîtrisé la croissance de la masse monétaire dans la sous région depuis la dévaluation. Puisqu'une analyse conjointe du couple (niveau d'activité ; masse monétaire) fait ressortir que la croissance de la masse monétaire joue à l'opposé du niveau d'activité. Comme l'enseigne le tableau de la réponse de l'inflation aux différents chocs (annexe7), chaque fois que le niveau d'activité à des tendances inflationnistes, le choc monétaire est déflationniste et vice versa.28 Par conséquent, l'action de la Banque Centrale en matière de régulation de la quantité de monnaie est efficace et devrait être tout au moins maintenu, sinon renforcée.

27 Selon la théorie quantitative de la monnaie, une augmentation de l'offre nominale de monnaie engendre pour un niveau donné de la demande réelle de monnaie, un ajustement (augmentation) par les prix, de manière à retrouver le niveau initial de l'offre de monnaie et donc, l'équilibre sur le marché de la monnaie.

28 C'est là de la programmation monétaire.

Figure 6 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur les prix pétroliers

Response of I NFL to Structural
One S.D. PETROL Shock

.6 .4 .2 .0 -.2 -.4 -.6 -.8

 
 

25 50 75 100 125 150

La réponse de l'inflation suite au choc pétrolier est instantanément positive et assez significative. Il en ressort qu'à très court terme, les fluctuations dans l'indice des prix des produits pétroliers semblent être la source principale de l'inflation au Cameroun avec un effet positif de près de 25% dès le premier trimestre. À la deuxième période, cet effet tombe. Ce qui est tout à fait compréhensible, puisque les prix pétroliers sont régulés au Cameroun par la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures. On peut donc penser à une réaction retardée du régulateur29. L'inflation oscille ainsi autour de son niveau initial en se dissipant progressivement avant de s'éteindre après 28 périodes.

Le constat selon lequel l'impact du choc pétrolier soit relativement modeste tient au fait que sur la période d'étude, les prix pétroliers n'aient pas subit de trop grandes variations ; c'est après 2003 que les cours du pétrole ont eu une accélération assez forte. Il n'en demeure pas moins vrai que les prix pétroliers soient une source incontestablement considérable d'inflation.

29 Il faut noter ici que cette réaction se relâche par la suite autour de la 6ème période.

Figure 7 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur le taux de change

Response of INFL to Structural
One S.D. TXCHANGROWTH Shock

. 8

. 6 .4 .2

. 0 -.2 -.4 -.6

 
 

25 50 75 100 125 150

Suite à une variation d'un point du taux de change, l'inflation connaît instantanément une réaction négative. L'inflation remonte ensuite pendant 4 périodes, oscille autour de son niveau initial avant de se stabiliser au bout de 28 périodes. Puisque la majorité des transactions avec l'extérieur sont libellées en monnaie étrangère (dollar notamment) une telle variation du taux de change implique que l'on reçoivent plus de devises pour moins de marchandises et donc les prix auront tendance à baisser pour refléter cette variation.

Étant donné que les factures pétrolières sont libellées en dollar, il aurait été souhaitable de faire une analyse de l'action conjointe des deux variables (pétrole et taux de change avec le dollar). Or, le pétrole est contrôlé en interne par la stabilisation ; ce qui rend difficile l'analyse du fonctionnement du couple (pétrole ; $). Toutefois, eu égard à l'impact actuel du pétrole sur la cherté de la vie, on se serait attendu à une contribution plus importante du choc pétrolier sur l'inflation sauf que, lorsque le dollar est faible, du fait de la fixité du taux entre F.CFA et Euro, nous payons moins cher les factures pétrolières.

Figure 8 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur les prix non pétroliers

Response of I NFL to Structural
One S.D. NON PETROL Shock

.8 .6 .4 .2 .0 -.2 -.4 -.6 -.8

 
 

25 50 75 100 125 150

L'impact du choc non pétrolier est moins important que celui du choc pétrolier mais sa persistance qui est plus marquée, se prolonge avant de se stabiliser au bout de 40 périodes.

Il est tout à fait légitime que l'impact d'un choc des prix non pétroliers se traduise par un effet aussi persistant ; puisque la majorité des produits qui entre dans le panier de biens permettant de déterminer l'inflation sont des produits non pétroliers il va de soit qu'une variation d'un point de pourcentage des prix de ces produits se répercute au moins autant sur l'inflation.

IV.2.2. Enseignements de la décomposition de la variance

Tableau 2 : Décomposition de la variance des erreurs de prévision de l'inflation

Period S.E. PETROL

Shock

30

0.094011

20

0.093102

40

0.094113

10

0.085216 10.04424

15

0.092097 9.999724

00

0.094124

3

0.070402 7.280816 6.776083 24.87293 3.451302 2.413000 55.20587

2

0.055200 6.706419 1.737607 21.76258 2.043251 1.091342 66.65880

4

0.073075 9.317234 6.416467 24.51914 3.068190 6.514055 50.16491

5

0.076406 10.01348 7.219038 26.99748 2.948861 6.028596 46.79255

6

0.080489 10.32637 9.231431 26.56406 2.834412 5.964245 45.07948

7

0.080987 10.78336 11.77335 24.12106 6.913553 5.229084 41.17959

8

0.083100 10.55864 11.99786 23.57236 8.054419 5.043250 40.77347

9

0.084048 10.25451 12.76397 25.39297 7.706706 4.892057 38.98979

1

0.048936

10.02605

10.01389

10.01390

10.01403

8.209564

NON
PETROL
Shock

12.46040

12.28411

12.48304

12.48452

12.48438

12.48454

0.358867 9.516889 0.019106 0.269271

Factorization: Structural

OUTPUTGAP
Shock

25.22919 7.573078 5.906579

38.78652

24.98217 7.719886 6.186347

38.82776

25.05785

25.02134 7.978636 6.208323

38.29329

25.01660

25.01617 7.987418 6.211792

M2GROWTH
Shock

7.914107 6.195340

7.986622 6.211562

TXCHANGGROWTH INFL Shock Shock

38.32362

38.28694

38.28605

81.62630

Source : Résultats d'estimations.

L'essentiel de la dynamique de l'inflation est expliquée par ses propres innovations. De façon instantanée, 82% de la détermination de l'inflation est le fait d'innovations autonomes. Cette tendance se maintient mais en décroissant progressivement pour se situer à près de 38% à long terme. Ce constat semble attester la présomption des travaux de Chopra (1985) qui émet l'idée selon laquelle l'inflation doit avoir une forte composante autorégressive provenant des ajustements par rapport à l'inflation anticipée. C'est-à-dire qu'au Cameroun l'on se base fortement sur la valeur précédente des prix des marchandises et très peu sur les forces du marché. Il est

donc normal que l'inflation soit autoentretenue même si la progression semble assez faible.

L'augmentation du niveau d'activité a une influence modeste à la première période30 et le pourcentage de cette influence passe rapidement de 9,5% (période1) au niveau de long terme qui reste voisin de 25%. C'est dire qu'au Cameroun, l'accroissement du niveau de la production globale, aura des répercussions qui entraîneront à la hausse pour près de 25 points le niveau d'inflation.

La part expliquée par les prix pétroliers est significative dès la première période et vaut 8,2%. Cette part évolue lentement pour se plafonner à 10% à long terme.

L'on pourrait au premier abord dire que cette part est négligeable ou contraire à la réalité, sauf que comme nous l'avons dit précédemment, le fait que les factures pétrolières soient libellées en dollar et que le taux de change n'ait cessé de décroître, atténue fortement l'effet du choc pétrolier. Nous avons aussi annoncé que nous ne tenons pas compte de certains facteurs institutionnels tels que le développement routier. Puisque lorsque les routes sont mauvaises, les transporteurs consomment plus de carburants sans que les prix n'aient évolué et répercutent ces coûts sur les factures de même que les vendeurs de marchandises. Eu égard donc à l'impact du choc pétrolier précédemment présenté nous ne pouvons que conforter l'hypothèse de Ball et Mankiw (1995). L'on connaît aussi ces derniers mois les répercussions de l'envolée des cours du pétrole sur la cherté de la vie.

Cette tendance est presque la même pour ce qui est des prix des produits non pétroliers : la contribution est significative à la 2ème période et à long terme les produits non pétroliers expliquent plus de 12,5% de la détermination de l'inflation.

La variance des erreurs de prévisions de l'inflation provenant de la croissance de la masse monétaire est significative dès la 2ème période et atteint son niveau de long terme à 7,6%. On se serait attendu à une contribution plus prononcée, mais en instituant la Programmation Monétaire, la Banque Centrale a parfaitement maîtrisée la croissance de la masse monétaire au Cameroun. Il en est de même pour le pourcentage de l'inflation expliqué par le taux de change qui à partir de la 4ème période reste autour de 6% du fait de la récente chute du dollar.

30 Le Cameroun n'ayant pas un taux de croissance très élevé par rapport à son niveau potentiel, l'effet du choc de l'activité se trouve amortit. Le fonctionnement des marchés semble relativement stable puisqu'il n'existe pas de tentions qui poussent les salaires à la hausse du fait de la surchauffe.

Des résultats des estimations que nous venons de présenter, l'on peut tirer quelques enseignements :

ü A très court terme, le choc pétrolier a l'effet le plus important sur l'inflation puisqu'une variation d'un point de pourcentage des prix pétroliers induit un trimestre plus tard, une réaction positive de près de 25% de l'inflation. De plus les prix pétroliers contribuent pour environ 10% dans la dynamique de long terme de l'inflation au Cameroun. Le pétrole est donc une source principale d'inflation au Cameroun.

ü Les prix de produits pétroliers et le taux de change par rapport au dollar joue à certains moments en sens inverse l'un de l'autre. La faiblesse du dollar atténue l'effet du choc pétrolier en réduisant la facture des pays importateurs comme le Cameroun ;

ü A très court terme, l'effet du choc du niveau d'activité est déflationniste mais devient très fortement inflationniste au deuxième trimestre. Le niveau d'activité contribue fortement à la formation de l'inflation puisqu'il explique globalement près de 25% de la dynamique de long terme de l'inflation au cameroun. il est donc clair que la surchauffe dans l'économie camerounaise porte les prix à un niveau plus élevé.

ü Les effets de la croissance de la masse monétaire sont de très faible ampleur sur l'inflation et la monnaie ne contribuent que pour moins de 8% dans la dynamique de long terme de l'inflation. Les effets de la monnaie jouent d'ailleurs en sens contraire avec le niveau d'activité, preuve que la Banque Centrale joue de façon efficace son rôle de régulateur de la quantité de monnaie par rapport aux besoins de l'économie camerounaise. L'inflation monétaire est pratiquement absente au Cameroun.

ü L'inflation a une très forte composante autorégressive puisque, l'essentiel de la dynamique de l'inflation est le fait de ses propres innovations. De façon instantanée, 82% de la détermination de l'inflation est le fait d'innovations autonomes. Cette tendance se maintient mais en décroissant progressivement pour se situer à près de 38% à long terme. C'est-à-dire qu'au Cameroun, dans la détermination des prix, l'on se base fortement sur la valeur précédente des prix des marchandises et très peu sur les forces du marché.

ü En introduisant les deux covariables exogènes (solde budgétaire du Cameroun et taux de croissance du PIB du G7), nos résultats n'ont que peu changé. Le niveau d'activité international explique tout de même 11% de la dynamique de long

terme de l'inflation. Ceci est tout à fait plausible puisque la majorité des pays sous développés dont le Cameroun dépendent fortement de leurs partenaires commerciaux qui pour la plupart sont du G7. L'inflation importée n'est donc pas à négliger.

Le niveau des dépenses gouvernementales n'influence que très peu la dynamique de l'inflation au Cameroun et n'a donc pas constitué une principale source d'inflation sur la période sous revue.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle