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RAROC: Outil de gestion du risque de crédit

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par Loukmane BOUIDER
Ecole Superieure de Banque - Alger - Diplome Supérieur d'Etudes Bancaires 2008
  

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SECTION 3:

LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE INTERNATIONALE

Dans un environnement concurrentiel, de nombreux facteurs peuvent inciter une banque à prendre des risques parfois importants, chose qui pourrait la mettre en péril et même menacer la stabilité de tout le système à cause des effets de contagion.

C'est dans le but de limiter les effets néfastes de la prise de risque et de promouvoir la stabilité et la sécurité du système financier que fut l'avènement de la réglementation prudentielle.

I. LE COMITE DE BALE:

Le Comité de Bâle a été créé en 1974 par les gouverneurs des Banques Centrales du groupe des dix (G1 0) sous l'appellation « Comité des règles et pratiques de contrôle bancaire », il est constitué des pays suivants : Belgique, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni et Etats-Unis. Ces pays sont représentés par leurs banques centrales ou par l'autorité de supervision bancaire. Leurs représentants se rencontrent régulièrement à la Banque des Règlements Internationaux (BRI) localisée à Bâle pour parler des enjeux liés à leur responsabilité.

Les taches du comité de Bale sont axées sur :

· L'échange d'informations sur les pratiques nationales de contrôle ;

· L'amélioration de l'efficacité des techniques mises en oeuvre pour la surveillance de l'activité bancaire internationale ;

· La fixation de normes prudentielles minimales dans les domaines ou elles apparaissent souhaitables.

Il est à noter que le comité de Bâle ne dispose d'aucun pouvoir légal national ou international, ses conclusions n'ont pas force exécutoire. Son rôle est plutôt d'établir des normes de références et des lignes directrices générales et de formuler des recommandations à l'égard des bonnes pratiques que ses membres s'engagent à mettre en oeuvre.

II. L'

ACCORD DE BALE DE 1988

 

En 1988, le Comité de Bâle instaure pour les banques exerçant leur activité à l'international un nouveau cadre appelé « Accord de Bâle », définissant les exigences minimales de fonds propres que les banques doivent respecter en fonction des risques qu'elles prennent.

Le ratio international de solvabilité, appelé ratio Cooke1 voit alors le jour avec la règle simple et quasi uniforme de 8% de fonds propres alloués pour chaque crédit accordé.

Fonds propres nets

Ratio Cooke = > 8 %

Total des encours pondérés par le risque

 

Selon Bâle I, les fonds propres exigibles sont calculés sur la base d'une somme pondérée des différents types d'actifs d'une banque; ces pondérations cherchent à refléter le niveau de risque de chaque catégorie d'actifs.

Pondérations (%) Nature des encours

0 Créances sur des Etats de l'OCDE

20

Créances sur les banques et les collectivités locales des Etats de l'OCDE

50

Créances garanties par une hypothèque ou crédit bail immobilier

100

Toutes les autres créances telles que les obligations du secteur privé, la dette des pays en voie de développement, les créances des pays hors OCDE, les actions, l'immobilier, les bâtiments industriels et les machines

 

Tableau 1.1 : La pondération des encours dans Bale 1

Ce ratio, fut instauré dans la plupart des pays de l'OCDE au début des années 1990. Il fut aménagé en 1996 afin d'y intégrer la gestion des risques de marché.

L'amendement de 1996

En plus de l'intégration du risque de marché dans le calcul du ratio de solvabilité, l'amendement de 1996 a accordé aux banques la possibilité de recourir à leurs propres modèles internes de risque de marché pour définir le niveau de fonds propres nécessaires. Il a enfin, permis l'intégration de certaines garanties hors bilan qui n'étaient pas prises en compte dans l'accord initial, telle que la titrisation des créances.

D'abord appliqué aux pays du G10 et aux banques exerçant leur activité à l'international, l'accord Bâle1 s'étend progressivement à la plupart des banques d'une centaine de pays.

1 Du nom du Président du Comité de Bâle de l'époque

III. LES LIMITES DE BALE I

Depuis la fin des années 90, les limites des accords de Bâle, notamment en termes d'exigences de fonds propres pour les risques de crédit devenaient de plus en plus apparentes.

En effet, Bâle I a permis d'atténuer les inégalités concurrentielles, les banques se couvrant systématiquement de fonds propres à hauteur de 8 % de leurs engagements. Toutefois, il correspond à un système simplifié, peu sensible au niveau réel des risques et qui présente plusieurs limites:

· Le ratio Cooke ne prend pas en considération de manière pertinente et suffisamment précise le niveau réel du risque de crédit, celui-ci est évalué de façon forfaitaire en fonction du type de contrepartie et du produit. En particulier, le ratio ne tient pas compte des différences de qualité des emprunteurs privés puisque quasiment tous les prêts au secteur privé supportent des charges en fonds propres identiques, quelle que soit leur maturité, leur montant ou la solidité financière de leurs bénéficiaires ;

· Le ratio Cooke ne tient compte ni de l'évolution du niveau de risque (changement de la notation), ni du taux de recouvrement (qualité de la garantie) ;

· Le ratio Cooke ne prend pas en considération la réduction potentielle du risque induite par la diversification du portefeuille parmi de nombreux emprunteurs, industries et localisations géographiques. Par exemple, le capital réglementaire est le même, que la banque ait consenti un prêt de 100 millions de dinars à une seule entreprise ou que la banque ait fait 100 prêts de 1 million de dinars chacun à 100 entreprises différentes appartenant à des secteurs d'activité différents ;

· Fixer une borne inférieure du ratio à 8% n'est basé sur aucun fondement économique.

· Le ratio Cooke ignore d'autres risques fortement présents dans l'activité bancaire comme le risque opérationnel ;

· Enfin, l'accord de 1988 ne permet pas la compensation des risques (netting) et n'offre ainsi aucune incitation au recours aux techniques de couverture du risque de crédit comme les dérivés de crédit.

Ratio bancaire sommaire, Bâle I n'est plus adapté à la sophistication croissante des activités bancaires.

IV. LE DISPOSITIF BALE II

En raison de l'évolution considérable de l'activité bancaire, des marchés financiers, des méthodes de gestion du risque et des pratiques de surveillance, intervenus depuis la signature du premier accord, le Comité de Bâle, présidé alors par W. Mc Donough a jugé nécessaire d'en réviser le contenu.

4.1 Les piliers de Bâle II :

En 1999, le comité de Bâle propose son premier document consultatif (CP1) posant les termes de la réforme autours de trois piliers :

1. les exigences minimales en matière de fonds propres (Pilier 1)

2. le processus de surveillance prudentielle et de contrôle interne (Pilier 2)

3. la communication financière et la discipline du marché (Pilier 3)

A. Le Pilier 1 : les exigences minimales en matière de fonds propres

Bâle II permet une plus grande différenciation dans les exigences de capital en fonction de la qualité des risques de crédit, qui dépend entre autres de la probabilité de défaut de la contrepartie et de la perte en cas de défaut.

L'accord permet également un traitement plus exigeant mais aussi plus adapté des opérations de marché, avec des techniques renouvelées d'estimation de l'exposition au risque de contrepartie (EPE) et une prise en compte plus stricte du risque de défaut dans la mesure du risque de marché et du risque de participation actions.

La grande nouveauté est l'apparition d'une charge en capital pour le risque opérationnel, qui peut être évaluée de façon très forfaitaire en fonction des revenus ou selon le modèle interne de la banque dans le cas du choix de méthodes avancées. .

L'ancien ratio de solvabilité connu par « ratio Cook » a été remplacé par le ratio dit « McDonough ». Ce nouveau ratio, ne change pas l'assiette de calcul «fonds propres /risques» qui reste fixée à 8%. Par contre, une ventilation du risque en fonction de sa nature sera exigée (risque de crédit comptant pour 75%, le risque opérationnel pour 20% et le risque de marché pour 5%). Il faut marquer l'introduction du risque opérationnel dans l'exigence des fonds propres.

Fonds propres nets

Ratio Mc Donough = > 8 %

Risque de crédit + Risque de marché + Risque opérationnel

 

B. Le Pilier 2 : le processus de surveillance prudentielle et de contrôle interne

Le deuxième pilier vise à introduire une cohérence entre les risques assumés et l'allocation de fonds propres. Il est fondé sur quatre principes fondamentaux :

· L'appréciation, par l'établissement bancaire, des fonds propres qui lui sont nécessaires (son capital économique),

· La surveillance prudentielle de ce processus de mesure et d'allocation des fonds propres (avec la comparaison des fonds propres réglementaires et des fonds propres économiques),

· Des fonds propres pouvant être supérieurs aux minima réglementaires,


· L'intervention, en cas de besoin, des superviseurs.

Un rôle plus important est octroyé aux autorités de surveillance. Ces dernières doivent, pour chaque établissement bancaire, s'assurer du caractère adéquat du processus d'évaluation interne de la solvabilité et peuvent, si nécessaire, imposer des exigences de solvabilité plus élevées que les exigences minimales définies précédemment au titre des risques de crédit dans le cadre du pilier 1. Ce processus d'évaluation interne de la solvabilité est appelé ICAAP « Internal Capital Adequacy Assessment Process »

C. Le Pilier 3 : la communication financière et la discipline du marché

La discipline de marché doit être plus efficace en s'appuyant sur une communication financière qui favorise la transparence, notamment sur l'état des risques et la façon de les mesurer. Le moyen d'atteindre ce but sera la publication d'un niveau élevé d'informations et le respect de pratiques saines en matière de comptabilité et de valorisation qui sont d'une importance décisive en matière de normes de fonds propres.

4.2 La mesure du risque de crédit selon Bâle II:

Les instruments de gestion des risques diffèrent sensiblement en fonction de la taille de la banque, des métiers qu'elle exerce et de son aversion au risque.

Pour répondre à cette diversité, le Comité de Bâle propose pour chaque type de risque des méthodes de calcul entre lesquelles chaque banque pourra choisir, en fonction du degré de développement de ses techniques de gestion.

En matière de traitement du risque de crédit, le Comité de Bâle propose deux approches pour le calcul des exigences en fonds propres: Une approche standard et une approche fondée sur la notation interne :

A. L'approche standard (Standardized Approach):

L'approche standardisée est conceptuellement assez proche de celle précédemment utilisée dans l'Accord de Bâle I. Elle consiste à mesurer le risque de crédit d'une manière standard, en s'appuyant sur des notations externes fournies par des agences de rating, reflétant la qualité de crédit des emprunteurs.

Selon cette approche, les besoin en fonds propres sont calculés comme suit :

FP = [E(Pondérations x Expositions)] x 8 %

Les pondérations sont déterminées en fonction des notations externes, de la classe d'actif et de la catégorie de l'emprunteur. Les expositions sont les encours nets de provisions spécifiques.

Les techniques de réduction des risques, telles que les garanties et les dérivés de crédit, sont prises en compte par cette approche de manière simplifiée.

L'approche standard est en principe réservée aux banques de petite et moyenne taille. Les banques de taille plus significative peuvent y recourir si elles ne peuvent adopter les méthodes de notations internes dans un premier temps.

B. L'approche fondée sur la notation interne (ou IRB):

La promotion des méthodes de notation interne du risque de crédit est l'un des principaux objectifs du comité de Bâle,

Cette approche a été conçue en tenant compte des résultats des enquêtes menées auprès des établissements et associations bancaires qui ont mis en évidence que l'ensemble des établissements ne sont pas à même de disposer des données nécessaires au calcul de tous les paramètres quantitatifs du risque de crédit. Ainsi, la méthode de notation interne se décline elle-même en deux approches :

· L'approche IRB Fondation (Internal Ratings Based approach Foundation): Dans laquelle l'établissement évalue uniquement la probabilité de défaut (PD), les autres facteurs de risque seront dérivés à travers l'application de mesures standards fournies par les autorités de supervision.

· L'approche IRB Avancée (Internal Ratings Based approach Advanced): Cette approche est ouverte aux banques ayant démontré leur capacité d'estimer de manière fiable et constante d'autres paramètres de risque en plus de la probabilité de défaut (PD). Il s'agit essentiellement de la perte en cas de défaut (LGD) et l'encours lors du défaut.

Il est à noter que le passage à une approche plus sophistiquée fait l'objet d'un choix irréversible «effet cliquet», cela veut dire qu'un établissement adoptant une approche dite interne ou avancée ne peut décider par la suite de revenir à une approche moins sophistiquée, que pour un motif dûment justifié, après autorisation des autorités de contrôle.

4.3 La mise en place de Bâle II

Cent pays environ prévoient d'appliquer Bâle II dans les prochaines années, selon une enquête faite en 2006 par l'Institut pour la stabilité financière. Cela montre tout l'intérêt qu'y attachent les banques et leurs autorités de contrôle.

Bien que les discussions sur Bâle II se concentrent généralement sur les approches avancées, les banques seront beaucoup plus nombreuses à appliquer les approches standards (qui sont parfaitement valables et appropriées pour de nombreux établissements), surtout pendant les premières années.

Pour gérer les risques du passage à Bâle II, les approches avancées seront introduites progressivement en un an ou deux, période pendant laquelle Bâle I continuera à s'appliquer. Dans les deux ou trois premières années, un «plancher» de fonds propres sera mis en place, afin d'éviter une chute brutale des exigences de fonds propres. Ce plancher sera

progressivement supprimé à la fin de la période de transition, mais les autorités de contrôle pourront exiger qu'il soit maintenu pour certaines banques.

Pour diverses raisons (retards de la législation et efforts qu'ont dû faire les banques et les autorités pour former le personnel et augmenter leurs capacités), la mise en oeuvre a été reportée dans beaucoup de pays. Les pays de l'Union européenne ont adopté l'approche standard en 2007 et commencent cette année d'appliquer les approches avancées, tandis que les banques des États-Unis peuvent demander une période de fonctionnement parallèle des deux approches pendant trois ans avant d'adopter en 2011 les approches avancées.

Actuellement, la plupart des systèmes bancaires qui ont adopté Bâle II sont encore à la période de transition, les plus avancés étant arrivés au stade du fonctionnement parallèle ou de l'application du plancher. Le cadre n'était donc pas encore mis en oeuvre dans beaucoup de pays à l'été 2007, quand les turbulences ont commencé sur les marchés financiers.

V. LES FONDS PROPRES REGLEMENTAIRES ET LES FONDS PROPRES ECONOMIQUES

En plus de leur rôle de financement, les fonds propres jouent un rôle économique très important. Ceux-ci représentent un élément essentiel dans la gestion des risques dans la mesure où ils reflètent le niveau de solvabilité de l'établissement et constituent la seule garantie des créanciers en cas de faillite de ce dernier.

Deux concepts de fonds propres bancaires sont souvent confondus, il s'agit du concept de fonds propres réglementaires et celui de fonds propres économiques.

5.1 Les fonds propres réglementaires:

Les fonds propres réglementaires correspondent à l'exigence de fonds propres définie par le régulateur pour faire face aux différents risques supportés par la banque. Ceux-ci sont scindés en 3 tiers et doivent couvrir l'exigence de fonds propres telle que définie par le régulateur, sachant que le Tier 3 peut seulement couvrir une partie des risques de marché.

A. Fonds propres de Base (Tier 1 ou noyau dur) :

Les fonds propres de base sont définis par leur caractère permanent, leur subordination légale aux droits des déposants et autres créanciers et par le fait qu'ils n'exigent pas de charges fixes obligatoires en contrepartie des gains. Ils incluent donc le capital, les réserves1 autres que celles de réévaluation et le résultat de l'exercice non distribué.

B. Fonds propres complémentaires (Tier 2) :

Ceux-ci ne sont pris en compte que dans la limite de 100% des fonds propres de base. Au delà, ils peuvent être inclus dans les fonds propres sur-complémentaires.

1 Il s'agit des réserves légales, statutaires, les réserves réglementées et les autres réserves qui sont toutes constituées par affectation des résultats passés.

Les fonds propres complémentaires incluent:

· Les réserves de réévaluation comptable : elles ne sont incluses dans la catégorie 2 qu'à concurrence de 50% de leur montant.

· Les provisions générales : elles ne peuvent êtres supérieures à 1,25% des actifs auxquels elles font l'objet.

· Les types de capitaux hybrides : peuvent faire partie de la catégorie 2 s'ils sont non garantis, subordonnés, entièrement versés, et s'ils ne sont pas remboursables sans consentement préalable de l'autorité de contrôle.

· Les dettes à long terme subordonnées : elles comprennent les dettes traditionnelles non garanties et subordonnées avec un terme initial fixe de plus de cinq ans. Le montant de ces dettes ne peut dépasser 50% des fonds propres de base.

C. Fonds propres sur-complémentaires (Tier 3) : Ils sont composés des éléments suivants:

· les bénéfices intermédiaires tirés du portefeuille de négociation ;

· les emprunts subordonnés d'une durée supérieure à deux (02) ans, et dont ni le paiement des intérêts ni le remboursement du principal ne peuvent contrevenir au respect de l'exigence globale en fonds propres ;

· la part des ressources subordonnées non retenues au titre des fonds propres complémentaires

5.2 Les fonds propres économiques:

Les fonds propres économiques représentent une estimation du montant de fonds propres que la Banque juge nécessaire pour couvrir les pertes inattendues, auxquelles elle peut avoir à faire face dans le cours de ses activités, pour satisfaire aux exigences de ses actionnaires et de ses créanciers, notamment en termes d'aversion au risque. Ils reflètent les risques propres à chaque métier et doivent être calculés à l'horizon correspondant à la période de temps nécessaire pour résoudre les problèmes liés aux risques. Leur montant suffit donc à couvrir l'ensemble des risques de crédit, de marché, et des risques opérationnels.

Le niveau des fonds propres économique est déterminé en fonction de l'aversion des dirigeants au risque mais aussi en fonction du rating auquel la Banque aspire, ce rating définit implicitement le seuil maximal au-delà duquel les pertes possibles sont d'une rareté et d'une ampleur telles qu'il est non économiquement viable de s'en protéger.

Prenons l'exemple d'une banque qui vise une note AA sur un horizon d'un an. Cela correspond à un taux de défaut de 0,03%, ce qui veut dire que les Fonds propres doivent pouvoir couvrir les pertes dans 99,97% des cas : on parle alors de seuil de tolérance de 99,97%.

Le capital économique se différencie du besoin en capital réglementaire que ça soit dans sa
version « Cooke » ou même dans les propositions connues « Mc Donough » notamment par la

prise en compte de la structure du portefeuille concerné, et de la diversification des risques au sein de ce portefeuille. Il repose sur une vision « économique » des risques, par nature adaptée à un portefeuille d'activités et donc plus précise que la vision prudentielle étalonnée sur une vision moyenne de l'industrie des services financiers.

Figure 1.1: Fonds propres économiques et réglementaires

La divergence entre les approches utilisées pour le risque réglementaire et le risque économique, qui a eu pour conséquence des objectifs contradictoires en termes de gestion du capital, a constitué un des problèmes majeurs soulevés par le nouvel accord de Bâle.

En effet, dans le cadre des propositions initiales du nouvel accord de Bâle, le calibrage en matière d'exigence relative aux fonds propres était flou et non systématique. Grâce au processus de consultation mis en place par le Comité de Bâle, on a pu assister ces dernières années à une amélioration entre les approches propres au capital économique et au capital réglementaire.

CONCLUSION

Dans son nouvel accord et à travers l'approche basée sur la notation interne, le comité de Bâle a incité les établissements de crédit à développer leurs propres outils d'appréciation du risque de crédit.

Cette incitation a poussé de nombreuses banques à adopter de nouvelles méthodes utilisant la notation interne, particulièrement celles fondées sur un concept devenu commun dans le domaine bancaire, connu sous l'appellation RAROC ou Risk Adjusted Return On Capital. L'objet du chapitre suivant sera de mettre l'accent sur l'aspect théorique de ce concept.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard