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Décentralisation et programmes de développement en Guinée: la stratégie de communication des agents de développement communautaires dans la CRD de Diari dans la préfecture de Labé (Guinée)

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par Sékou Chérif Diallo
Université Général Lansana Conté de Sonfonia - Maîtrise 2008
  

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SECTION III : LANGUE DE COMMUNICATION : FACTEUR DE MOTIVATION ET DE PARTICIPATION DES ACTEURS

Les informations recueillies révèlent que près de 47% des personnes interviewées sont analphabètes. Cette proportion est encore plus grande à l'échelle communautaire où selon les autorités de la CRD, plus de 90% des populations de Diari sont analphabètes. Ces données soulignent l'importance du choix de la langue de communication dans la stratégie d'intervention des ADC dans la CRD. Ainsi, pour les membres des comités locaux du PACV interrogés, la communication dans la langue du terroir facilite la compréhension des messages par les populations locales. D'ailleurs, ils se réjouissent du fait que les ADC affectés dans leur CRD parlent la langue du terroir qui est le poular.

D'après une étude du `'Réseau dialogues sur la gouvernance en Afrique'' (1998), il faut s'adresser aux populations locales dans les langues qu'elles comprennent le mieux à savoir leur langue maternelle. Communiquer dans la langue des populations est un facteur de motivation et d'acceptation et donc de communication réussie. Selon cette étude, l'utilisation de la langue officielle dans certains milieux peut entraîner des mal compréhensions ou des hésitations.

En effet, on ne peut arriver à faire comprendre aux populations ce que l'on attend d'elles, à recueillir et satisfaire leurs besoins réels si on leur impose de communiquer dans des langues qu'elles ne comprennent pas et ne maîtrisent pas.

Poursuivant dans le même ordre d'idées, Bessette (2004) dira que, les barrières de langues entre les intervenants et les membres des communautés locales sont une frontière à franchir. S'affilier un animateur parlant les langues locales, est une nécessité. Pour l'auteur, les discussions doivent avoir lieu dans la langue de ceux dont on veut faciliter la participation.

En parlant de la langue comme facteur de participation, Calvet (1997), quant à lui dira qu'étant donné que le développement est un processus, le succès d'une telle démarche passe par l'implication de la population qui doit se l'approprier. La population a l'opportunité de saisir l'importance des enjeux que dans la langue et le langage proche de son vécu quotidien.

Dans les activités de formation, les données recueillies révèlent que les ADC assurent la formation des élus locaux, des membres des comités mais aussi des AV sur les techniques de choix des actions prioritaires, la gestion et le suivi des infrastructures réalisées mais aussi sur les activités de sensibilisation, d'information et de vulgarisation des pratiques. Aux dires des ADC, ces formations s'effectuent pour la plupart dans la langue du terroir qui est le poular. Ce choix dérive selon eux, de la volonté de se faire comprendre par les populations concernées et de susciter leur participation aux actions du programme.

Partageant ces affirmations, Diki cité par Calvet (1997) dira que la langue est considérée comme véhicule privilégié du transfert des connaissances et des idées, de ce fait, elle joue un rôle irremplaçable dans la formation des acteurs locaux et des bénéficiaires, et donc dans tous les processus de développement.

Pour la FAO (1995), la formation qui vient en appui à l'exécution des actions, à pour objet de fournir aux populations le complément de connaissances techniques nécessaires et de faciliter la mise en oeuvre du programme d'activités dans le temps et dans l'espace. Pour assurer cette formation, des séances d'alphabétisation en langue nationale s'avèrent le plus souvent extrêmement utiles pour aider les populations non seulement à maîtriser dans un langage accessible les différentes techniques, mais également la gestion des affaires de leur localité.

Il faut cependant signaler qu'en dépit de ce facteur de partage linguistique entre agents de développement et la communauté, les ADC soulignent la nécessité de les outiller en matériel de formation notamment la production et la distribution des manuels d'alphabétisation traduits en langues locales pour les participants. Car, selon eux, ces manuels permettront la vulgarisation rapide et efficace des connaissances et pratiques aux populations bénéficiaires.

Enfin, le PNUD (2004), reconnaît, que c'est le déficit de communication qui semble être à la base des échecs enregistrés dans les actions de développement en Afrique. Aucun processus de développement ne saurait aboutir sans la participation des communautés d'en bas, celles directement concernées par l'innovation.

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