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Décentralisation et programmes de développement en Guinée: la stratégie de communication des agents de développement communautaires dans la CRD de Diari dans la préfecture de Labé (Guinée)

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par Sékou Chérif Diallo
Université Général Lansana Conté de Sonfonia - Maîtrise 2008
  

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SECTION III : APPROCHE DE LA COMMUNICATION PARTICIPATIVE POUR LE

DEVELOPPEMENT

L'expérience des dernières années a montré le rôle déterminant que peut jouer la communication dans le domaine du développement. A l'intérieur de cette perspective de communication pour le développement, deux grandes tendances se sont successivement formées: une approche privilégiant les actions de grande envergure et s'appuyant sur les médias de masse, et une approche de communication à la base, appelée aussi communication communautaire (Bessette, 2004).

Ces tendances qui coexistent encore aujourd'hui à des degrés divers dans le domaine de la communication pour le développement, sont liées à l'évolution des modèles de développement et de communication qui ont marqué les efforts de développement. Dans le premier modèle de développement, le paradigme communicationnel consistait à transmettre la technologie nécessaire à l'accroissement de la productivité. Tandis que le second modèle, consiste à animer le potentiel de changement d'une communauté. La notion de participation des populations au processus de développement devient donc le concept clé2(*)3.

Pour Bessette (2004), la communication participative est une technique efficace qui peut faciliter le processus de développement communautaire. Elle vise à faciliter la participation de la communauté à leurs propres initiatives de développement grâce à l'utilisation de diverses stratégies de communication. Toutefois, l'auteur fait remarquer qu'agir comme facilitateur n'est pas chose aisée. Les agents de développement doivent apprendre à écouter, savoir amener les gens à exprimer leurs points de vue, les aider à atteindre un consensus et à dresser un plan d'action.

Ainsi, Bessette (2004), dira que, les agents de développement et les intervenants communautaires ne peuvent pas s'attaquer seuls aux problèmes vécus par les communautés. Le processus doit être basé sur la participation active de ceux à qui le projet est destiné. Pour lui, tout intervenant en développement qui travaille avec une communauté est également un agent de communication. La façon d'approcher une communauté locale, l'attitude adoptée dans l'interaction avec les membres de cette communauté, le degré de compréhension de leurs problèmes et la manière de recueillir l'information et de la partager, tout cela implique une manière d'établir un processus de communication. Selon lui, la manière dont la communication sera établie avec les gens, conditionnera la façon dont ils se sentiront concernés par les problèmes abordés et le degré avec lequel ils participeront à une initiative concrète visant à les solutionner.

Les acteurs impliqués dans le processus de communication sont multiples et se situent à divers niveaux. La FAO (1995), cite à cet effet, la communauté villageoise, les notables et autorités traditionnelles ou religieuses, les catégories socioprofessionnelles et les partenaires au développement.

C'est pourquoi, Bessette (2004), distingue cinq types de collaboration à rechercher. Il s'agit, des collaborations avec les groupes communautaires, les autorités locales, les services techniques gouvernementaux, les projets et les organismes de développement oeuvrant dans la région, des personnes ressources ou des célébrités locales. Ces collaborations permettent d'établir une relation de confiance entre les intervenants et la communauté, d'encourager et de nourrir l'échange de connaissances et d'informations et de négocier les rôles et les responsabilités.

L'étude de la FAO (1995) sur l'approche participative et la communication en Afrique, révèle que les communautés villageoises disposent de systèmes, d'outils et de réseaux traditionnels de communication. Ceux-ci sont issus de la tradition villageoise, conçus et gérés directement par les communautés elles-mêmes pour répondre à leurs besoins d'information, d'éducation, de débats. Ces outils traditionnels de communication permettent d'identifier les spécialistes locaux de la communication, les moyens de communication propres à chaque sexe et à chaque groupe d'âge, ainsi que les moments et les espaces privilégiés de communication dans une communauté donnée.

Selon cette étude, les outils et réseaux de communication traditionnelle ont un fort impact sur la population car ils représentent les vecteurs les plus efficaces pour informer, sensibiliser et mobiliser les communautés villageoises.

Définissant des espaces privilégiés de communication traditionnelle, la FAO (1998), désigne les marchés locaux, les lieux de rencontres, de rassemblement et d'échanges de nouvelles mais aussi les réunions de proximité qui, selon lui, sont des véritables espaces de concertation et de socialisation. Toutefois, Bessette (2004), soulignera que les personnes qui ne prendront pas la parole en public ou qui ne participeront pas aux rencontres organisées, se trouveront plus à l'aise pour discuter pendant les visites inter villageoises. Selon lui, les visites chez les gens sont une bonne façon de stimuler la sensibilisation à un problème et de recueillir les points de vue de chacun sur ce problème.

Pour planifier et mettre en oeuvre une stratégie de communication participative pour le développement, Bessette (2004), établit dix étapes à suivre :

1) Etablir une relation avec la communauté et approfondir sa compréhension du contexte local;

2) Faire participer la communauté;

3) Identifier les groupes communautaires et les autres intervenants concernés par le problème et l'initiative de développement;

4) Déterminer les besoins et établir les objectifs et les activités de communication;

5) Choisir les outils de communication appropriés;

6) Préparer et pré tester les contenus et le matériel de communication;

7) Faciliter la mise en place de partenariat et réviser la planification;

8) Etablir un plan de suivi et de mise en oeuvre;

9) Assurer le suivi et l'évaluation de la stratégie de communication;

10) Mettre au point une stratégie d'utilisation des résultats2(*)4.

D'après une étude du `'Réseau dialogues sur la gouvernance en Afrique'' (1998), le partage linguistique est aussi un facteur important dans le processus de communication avec les populations locales. Communiquer dans la langue des populations est un facteur de motivation et d'acceptation et donc de communication réussie.

Bessette (2004), quant à lui, dira que, les barrières de langues entre les intervenants et les membres des communautés locales sont une frontière à franchir. S'affilier un animateur parlant les langues locales, est une nécessité. Pour l'auteur, les discussions doivent avoir lieu dans la langue de ceux dont on veut faciliter la participation.

Le développement étant un processus, Calvet (1997), soutiendra que, le succès d'une telle démarche passe par l'implication de la population qui doit se l'approprier. La population a l'opportunité de saisir l'importance des enjeux que dans la langue et le langage proche de son vécu quotidien.

Dans le cadre de la formation des acteurs locaux et les bénéficiaires, La langue joue un rôle irremplaçable et constitue un véhicule privilégié dans le transfert des connaissances et des idées, soutiendra Diki cité par Calvet (1997).

Appuyant ces idées, la FAO (1995), souligne que la formation a pour objet de fournir aux populations le complément de connaissances techniques nécessaires et de faciliter la mise en oeuvre du programme d'activités dans le temps et dans l'espace. Pour assurer cette formation, des séances d'alphabétisation en langue nationale s'avèrent le plus souvent extrêmement utiles pour aider les populations non seulement à maîtriser dans un langage accessible les différentes techniques, mais également la gestion des affaires de leur localité.

De façon générale, il faut reconnaître que le champ de la communication participative pour le développement est vaste et les visions multiples. Selon Bessette (2004), chaque stratégie de communication en milieu rural renferme sa particularité selon le contexte local de l'intervention. Dans chaque contexte, il est important d'adapter la démarche aux besoins des communautés et aux ressources disponibles.

Malgré la diversité des approches et des orientations, il existe un consensus aujourd'hui sur le rôle essentiel de la communication pour promouvoir le développement. Comme le dit si bien le slogan popularisé par le FAO «  Il n'y a pas de développement sans communication » (Balit cité par Bessette, 2004).

Le PNUD (2004), reconnaît que, c'est le déficit de communication qui semble être à la base des échecs enregistrés dans les actions de développement en Afrique. Aucun processus de développement ne saurait aboutir sans la participation des communautés d'en bas, celles directement concernées par l'innovation. Dans le cadre de ce mémoire, nous vérifierons l'utilisation de cette approche pour cerner les effets de la communication des ADC du PACV sur le terrain.

C

* 23 Guy Bessette `'Communication et participation communautaire : Guide pratique de communication participative pour le développement'', Canada, Presses de l'université Laval, 2004, p : 13.

* 24 Guy Bessette `'Communication et participation communautaire : Guide pratique de communication participative pour le développement'', Canada, Presses de l'université Laval, 2004, p : 24.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand