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L'application de la convention d'Ottawa de 1997 dans un environnement émergent des conflits (cas de l'angola et de la RDC)

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par Augustin MANGEMOSI LUWAWU
Université Libre de Kinshasa - Licence en Relations Internationale 2007
  

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LES PROLEGOMENES

I. PRESENTATION DE LA QUESTION

La Conférence diplomatique sur l'interdiction totale des mines antipersonnel tenue à Oslo en Norvège, du 1er au 18 Septembre 1997, a adopté le 18 Septembre 1997, la convention d'Ottawa sur l'emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, ouvert à la ratification à Ottawa, au Canada, du 03 au 04 décembre 1997. Ce traité est entré en vigueur le 1er mars 1997.

L'on reconnaît aujourd'hui que le problème relatif aux mines antipersonnel a des répercussions humanitaires et des effets négatifs sur le développement. Souvent, l'enlèvement des mines est une condition préalable au développement durable et à la reconstruction et, de plus en plus l'action contre les mines fait partie en ce moment des priorités des stratégies nationales et des stratégies sectorielles pertinentes des pays qui sont durement touchés par ce fléau.

En ce qui concerne l'Angola, cet Etat est signataire de la Convention d'Ottawa depuis le 04 décembre 1997(1(*)); ratifié le 05 juillet 2002, elle est entré en vigueur le 1er janvier 2003, tandis que la République Démocratique du Congo a adhéré à la Convention le 02 mai 2002 et ce traité en entré en vigueur le 1er novembre 2002. Ces pays ont été et sont gravement touchés par le problème des mines, et en adhérant à la Convention, ils ont formellement signifié leur intention d'en respecter les obligations et les principes, et pris l'engagement d'éliminer ce fléau de leur territoire.

C'est pourquoi, notre étude est consacré à : « l'application de la Convention d'Ottawa de 1997 dans un environnement émergent de conflit, cas de l'Angola et de la République Démocratique du Congo », en somme une qui autorise de comprendre comment est appliquée cette Convention dans les deux pays.

Bien que la paix soit toujours menacée dans ces deux pays, la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel consiste en un hybride entre le droit international humanitaire et le Droit international sur le désarmement. Ses objectifs sont : la fin de la production, de l'emploi et du transfert des mines antipersonnel, la destruction des stocks existants, le déminage des zones minées et l'assistance aux victimes.

Des plans d'actions ont été adoptés et d'innombrables efforts ont été fournis en vue de l'élimination totale des mines antipersonnel. C'est pourquoi notre travail revêt un caractère particulier, celui de comprendre la manière dont sont appliqués cette Convention et les efforts fournis en vue d'éliminer cette menace de la population, de s'informer sur l'apport de la communauté internationale et d'autres partenaires dans le cadre de déminage et l'assistance dans les deux pays touchés.

II. PROBLEMATIQUE

L'Angola et la République Démocratique du Congo ont été victimes des guerres et autres conflits successifs ; plusieurs mines antipersonnel ont été posées dans des endroits stratégiques, dans les champs et les villages, le long des routes et des sentiers, aux abords des camps militaires et des aéroports. Ainsi disséminées, ces mines constituent non seulement un danger pour la population, mais aussi un obstacle majeur au retour des personnes déplacées et à leur participation à la reconstruction et au développement du pays.

Ces Etats qui ont connu des conflits terribles menés par des sous-traitants régionaux et locaux, se caractérisent par : la mauvaise gouvernance, l'absence d'une vrai démocratie, l'accaparement du pouvoir politique par un groupe d'individus, l'exclusion érigée en politique ou système de gestion, l'amateurisme, la corruption généralisée, le népotisme caché, les violations des règles les plus élémentaires des droits de l'homme, la misère toujours grandissante de la population, le pillages des ressources naturelles,...d'où le recours à la force.

L'universalité de la Convention contre les mines antipersonnel a fait des grands pas. Au 1er juillet 2006, 155 pays l'ont signée et 151 l'ont ratifiée, dont l'Angola et la République Démocratique du Congo. (2(*)) Mais 40 Etats restent en dehors de la Convention, deux d'entre eux l'ont signée mais ne l'ont pas ratifiée.

En ratifiant la Convention d'Ottawa sur l'emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, les Etats parties ne peuvent se dérober de leurs obligations principalement liées à la mise en application de la dite Convention. C'est pourquoi, la problématique de l'application de la Convention d'Ottawa est devenue cruciale pour ces Etats qui veulent ou aspirent au développement, car l'importance accordée par la communauté internationale aux dangers que constituent les mines antipersonnel tant pour l'homme, l'environnement et le développement, pousse le commun des citoyens du village planétaire, à conjuguer des efforts communs avec des Gouvernements, sociétés civiles, chercheurs, experts, etc.

Malgré quelques progrès concrets et importants enregistrés dans la lutte contre les mines antipersonnel, des millions de ces mines restent enterrées ou demeurent stockées dans le monde, y compris dans les pays sous étude. Il ne passe guère un jour sans que des hommes, des femmes et des enfants soient blessés, mutilés ou tués à cause de ces mines. C'est à cause d'elles que l'exploitation des terres est rendue dangereuse, si elle n'est pas presque impossible, ce qui rend le développement de ces Etats difficile.

Etant parties signataires de la Convention d'Ottawa, ces deux Etats doivent faire cesser les souffrances et les pertes en vies humaines causées par ces mines, en prenant toutes les mesures législatives, réglementaires et autres jugées appropriés, y compris l'imposition de sanctions pénales, pour prévenir et réprimer toute activité interdite par un Etat partie en vertu de la Convention qui serait menée par des personnes ou groupes sur un territoire sous sa juridiction ou son contrôle.

De ce qui précède, partant de la recherche empirique d'intervention, qui va dans le cas d'espèce avec celle d'exploration, nous pouvons entreprendre des recherches et faire des suggestions. Dans le sens de lever des options y afférentes, une série d'interrogations sous tendent notre démarche, à savoir :

Ø L'Angola et la République Démocratique du Congo appliquent-ils scrupuleusement la Convention d'Ottawa ?

Ø Quelles sont les actions menées sur le terrain et les résultats déjà obtenus ?

Ø Quelles sont les pistes de solutions envisagées et les perspectives pour ce faire afin d'épargner les deux Etats des effets néfastes de mines antipersonnel ?

III. HYPOTHESES DE TRAVAIL

L'emploi, le stockage et le transfert des mines antipersonnel sont consécutifs aux conflits par procuration menée par des nationaux en complicité avec des sous-traitants régionaux et internationaux, La guerre froide idéologique Est-ouest, les guerres périphériques, la guerre chaude économique Nord-sud, les guerres régionales, etc.

D'autres paramètres explicatifs sont : l'instabilité politique que ces pays ont connue depuis leurs indépendances, la dictature, l'amateurisme dans la gestion de la res publica, une diplomatie désorienté et clientéliste, incapable de mettre en oeuvre une politique à la hauteur des ambitions, ce qui ferait diminuer l'appétit des faiseurs des conflits, mais aussi par manque de consensus politique et la tolérance dans l'exercice du jeu politique, laissant la place à la trahison au profit de l'étranger et mettant en péril l'essence de l'Etat-Nation.

Les mines antipersonnel dont les conséquences tant sur le plan environnemental que humanitaire est incalculable, entraînent le traumatisme des différents ordres, notamment : la destruction de l'environnement et des infrastructures, le pertes en vies humaines, les mutilations, etc. Mais elles favorisent aussi le pillage des ressources naturelles, l'enrichissement illicite et sans cause de certains nationaux complices de ces conflits. Ces armes prédominent et constituent l'essentiel du complexe militaro - industriel mis sur pied pour le besoin de la cause.

L'Angola et la République Démocratique du Congo ont bel et bien ratifié la Convention sur l'emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction depuis 2002. Mais force est de constater que ce texte demeure lettre presque morte sur le terrain et pour des raisons multiples dont :

Ø L'utilisation par les forces armées de cette arme au péril des leurs populations et au mépris des règles internationales qui obligent les Etats signataires de la Convention d'Ottawa à se positionner face à ce qui est devenu comme une nouvelle norme internationale, c'est-à-dire « l'abolition des mines antipersonnel » ;

Ø Le manque d'application scrupuleuse de la convention d'Ottawa par l'absence des mécanismes de défense nationale, de politique de puissance et de la protection de l'intégrité territoriale, source des invasions étrangère, mais aussi de la non prise en compte des dispositions de ladite Convention pour des motifs inavoués, et surtout par l'absence d'un projet et des moyens permettant la lutte antimines, faisant de ces Etats, des pays chétive et condamné à attendre l'aide extérieure pour mettre en oeuvre ce Traité;

Ø La prolifération des groupes et milices armés à l'Est de la République Démocratique du Congo, rendant directement l'emploi de cette arme obligatoire en vue de se défendre contre les attaques de l'adversaire ou à la limite de restreindre le périmètre de surveillance de mouvements de l'ennemi ;

Ø La lenteur dans l'exécution tant déploré du plan national de lutte contre les mines antipersonnel, d'une définition de la politique d'abandon du secret défense militaire sur les mines antipersonnel et de la déclaration des stocks et des zones minées ainsi qu'au renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la lutte antimines ;

Ø La nationalisation du secteur de la réadaptation est entravée par le manque de technique et d'encadrement gouvernemental et des fonds financiers ;

Ø Dans le domaine de l'assistance aux victimes des mines, l'Angola à fait beaucoup de progrès par rapport à la République Démocratique du Congo et à été assisté par des partenaires extérieures ; mais ce progrès est toutefois minime, ce qui nécessite l'implication des autorités en vue d'une coordination étroite avec les bailleurs de fonds nationaux et internationaux pour garantir une meilleure utilisation des ressources limitées.

Ainsi pour une meilleure application de cette Convention, les pistes de solutions ci-après sont préconisées :

Ø le respect de cet accord oblige les parties signataires à ne pas assister, encourager, inciter de quelques manières que ce soit les troupes à utiliser ces armes et l'interdiction de participer avec d'autres forces ou armées utilisant cette arme et à refuser toute opération conjointe qui impliquerait son utilisation ;

Ø La mise en place d'une politique de bon voisinage, question de promouvoir une grande diplomatie de paix, de développement et de dialogue en vue d'éviter les hostilités, source de l'emploi des mines antipersonnel et de sécuriser les populations respectives ;

Ø Développer les capacités de puissance dans cette partie du continent ou l'agressivité est devenue monnaie courante aiderait ces Etats en quête de paix et du développement, mais surtout rechercher le consensus nationale tout en favorisant les institutions d'appui à la démocratie pour l'établissement d'une justice non partisane ;

Ø Rapprocher les organisations internationales et les ONG dans le but de les voir jouer un rôle important dans la formation des équipes et des responsables gouvernementaux de ces Etats, mais surtout dans le domaine de déminage et de la transparence dans la déclaration des stocks ;

Ø La mise en place de la législation nationale de lutte antimines et du respect de la Convention, sans oublier le financement et la gestion des projets d'éducation contre le danger des mines antipersonnel ;

Ø La promotion d'un programme d'assistance aux victimes des mines antipersonnel et la mise sur pied des mécanismes de la prise en charge des familles touchées.

IV. CHOIX ET INTERET DU SUJET

1. CHOIX DU SUJET

Le choix de ce sujet est d'actualité et surtout crucial mais aussi stratégique pour tout scientifique ou intellectuel qui s'efforce de trouver les voies et moyens de promouvoir l'abolition totale des mines antipersonnel, car depuis 1990, la nature des conflits africains sont marqués par des facteurs ethniques, tribaux, de crise de légitimité, de course effréné pour le pouvoir, de manque de cohésion sociale, etc. Or, dans la majeure partie des conflits, l'emploi des mines antipersonnel est dans l'ordre des faits.

La lutte pour l'abolition des mines antipersonnel est un fait social, politique, militaire, économique et humanitaire qui doit préoccuper la communauté internationale dans son ensemble. Ses répercussions sont nombreuses à travers toutes les couches de la société et mettent en relief le danger que court la vie humaine à travers cette arme de guerre.

2. INTERET DU SUJET

L'intérêt du sujet est double : d'abord sur le plan subjectif, il amène l'intellectuel en général à s'efforcer à analyser les conséquences des conflits armés et l'emploi de mines antipersonnel au péril de la vie humaine, à examiner la manière dont s'applique la Convention, afin de restreindre le champ des mines antipersonnel et de favoriser l'avènement du développement intégral de l'homme.

Ensuite sur le plan objectif, l'importance de cette recherche est l'observation faite à la lueur des ces conflits. Cette étude permet d'aller à la rencontre des réalités palpables transcendant les frontières nationales et autorise de rendre intelligible et surtout compréhensible cette triste réalité.

Ce travail est notre contribution à la recherche des voies et moyens de conduire les Etats vers une paix durable, capable d'éloigner les populations des risques d'une mort ignoble occasionnée par les mines antipersonnel, en l'occurrence celles de l'Angola et de la RDC.

V. ETAT DE LA QUESTION

Les normes académiques en matière de rédaction de travail scientifique en sciences sociales, signalent dans bon nombre de cas, des thèmes et sujets abordés par les chercheurs, ont été souvent l'objet d'études antérieures. Bien que nous n'osons déroger à ce principe, nous tenons à élaborer un travail quelque peu original.

De nombreux auteurs ont penché sur l'épineux problème consécutif aux des mines antipersonnel et de son implication nocive dans les conflits à travers le monde. Aussi, nous nous proposons d'examiner l'application de la convention d'Ottawa de 1997 tant en Angola et qu'en République Démocratique du Congo, après moult conflits qui s'y sont succédé. En guise de référence, nous nous sommes tournés vers les ouvrages et autres auteurs ci-dessous :

1. HANDICAP INTERNATIONAL à travers : « Mines antipersonnel : La guerre en temps de paix  », Tout en tenant compte des aspects politiques, stratégiques, socio-économiques, juridiques et humanitaires, les mines antipersonnel et autres restes d'explosifs de guerre continuent à représenter une menace, à mutiler et à tuer sans discrimination bien après la fin des hostilités. Elles sont en outre un obstacle à la reconstruction et à la relance économique après conflit. Les mines ont pour particularité de causer des blessures graves, notamment l'amputation d'un ou de plusieurs membres, et de toucher, la plupart du temps, les populations civiles. Handicapés à vie, les survivants de ces engins ont besoin d'une assistance à long terme. (3(*))

2. Le Centre international de déminage humanitaire de Genève (CIDHG) dans : « le Guide de la lutte antimines » a au cours des dix dernières années fait le constat sur l'expansion rapide de la lutte antimines en tant que discipline humanitaire et évolutive. L'ouvrage à été conçu pour servir de référence aux diplomates, donateurs, juristes, praticiens ou universitaires, afin qu'on assimile les notions de base de la lutte antimines. Donc : « sensibiliser les acteurs à la réalité d'un domaine d'action humanitaire en pleine croissance ». (4(*))

1. Dans son article sur : « La communauté internationale face au problème des mines terrestres antipersonnel » BOUTROS BOUTROS GHALI écrit : « la communauté internationale doit faire le nécessaire pour imposer les mécanismes pouvant amener les pays du monde en général à l'abolition totale des mines antipersonnel qui bien entendu déciment les populations entières et rendent difficiles le développement des pays meurtris ». (5(*))

4. Dans le Forum du Désarmement, Judy GRAYSON, dans son article sur le désarmement, développement et action antimines, intitulé : « combiner les stratégies de développement et d'actions antimines, » affirme : « les mines terrestres posent avant tout des problèmes d'ordre humanitaire et c'est dans cette perspective qu'il faut les envisager..... La présence de mines terrestres et de munitions non explosées est souvent un obstacle à la réalisation des objectifs de développement pour le millénaire, puisqu'elle empêche les communautés touchées de participer au développement économique.

Dans les pays concernés, l'ONU se propose d'inciter les gouvernements à prévoir dans les programmes de développement, une évaluation de l'action antimines et à inclure un plan stratégique pour l'action antimines dans les plans nationaux de développement et dans les stratégies de réduction de la pauvreté. Dans de nombreux pays, la stratégie la plus prometteuse pour déjouer durablement les difficultés que représentent les mines et les munitions non explosées serait probablement d'inscrire l'action antimines dans une stratégie plus large de développement et d'utiliser le budget de celle-ci en complément, et non en remplacement, des fonds humanitaires. Les pays ne devraient pas pour autant diminuer l'importance accordée à l'impact direct des mines sur les vies humaines au profit d'intérêts purement économiques.»(6(*))

5. MINDIA MONGA, à travers « Plaidoyer en faveur du partenariat pour lutter contre la prolifération et la présence des mines antipersonnel en RDC. » brosse un tableau sombre de la présence et de la prolifération des mines antipersonnel en RDC. En analysant l'impact négatif causé par les mines antipersonnel, l'auteur prend en compte « les souffrances et les pertes en vies humaines causées par les mines antipersonnel qui tuent ou mutilent des civils innocents Congolais et sans défense, en particulier les enfants. Ce qui entrave le développement et la reconstruction économique, empêche le rapatriement des personnes déplacées, les opérations d'aide humanitaire, etc. » (7(*))

Il conclut son plaidoyer en appelant la Communauté Internationale à plus de responsabilité dans la lutte contre ces mines dans l'ensemble de la sous région, car leur utilisation fait d'avantage de morts et multiplie des dégâts après le conflit surtout ; elles ne donnent jamais la paix pour les populations qui sont sur son chemin, car cette arme ne fait pas de différence entre un militaire et un civil, une femme, un enfant etc.

6. Hervé CHEUZEVILLE, « Kadogo, enfants des guerres d'Afrique Centrale, Soudan, Ouganda, Rwanda, R-D Congo », évoque lui l'expérience qu'il a acquise dans le cadre de ses activités au sein d'organismes humanitaires oeuvrant depuis une quinzaine d'années dans la région. Il a côtoyé un grand nombre de ces gamins traumatisés, mutilés par des mines antipersonnel et qui donne un coup d'arrêt à la vie de la jeunesse de la région. Il dit : «parmi toutes ces victimes de mines, il y avait bien sûr des enfants. Mais ils étaient peu nombreux, Car du fait de leur petite taille et de leur faible corpulence, peu d'enfants survivaient à l'explosion des mines, contrairement aux adultes. Et ceux qui survivaient étaient généralement plus touchés que leurs aînés. Ils devaient souvent être amputés de deux jambes, la plupart de temps au dessus des genoux ». (8(*))  Bien que critiquant l'emploi des mines, l'auteur a eu à porter la solution d'une manière pratique et donne les pistes de solutions pour la réinsertion des victimes des mines antipersonnel en situation d'handicapés, en étudiant attentivement l'aspect social de ces amputés enfin de favoriser une bonne intégration dans leurs famille pour le bien de la communauté de la région de l'Afrique centrale ainsi que leur communauté d'origine. (9(*))

VI. DELIMITATION DU SUJET

Une recherche, pour qu'elle soit claire et qu'elle ne tombe pas dans un terrain vague et démesuré, doit être circonscrite dans le temps et dans l'espace. C'est ainsi que nous en faisons nôtre cette exigence.

Dans l'espace, nous avons retenu l'étendue géographique de la République d'Angola et de la République Démocratique du Congo dans les limites des frontières héritées de l'époque coloniale ; ces deux circonscriptions politico-administratives réunissent les critères fiables des Etats Souverains « bien que cause de faiblesse pour certains » (10(*)) et acteurs des relations internationales, « ayant des droits et des obligations ». (11(*))

Dans le temps, il nous a été difficile de la circonscrire, pour la simple raison que les conflits armés qui endeuillent l'Angola et la République Démocratique du Congo ont duré des années, et ce de manière ininterrompu. Mais en définitive, nous avons opté pour la période allant de 2002, année de ratification de la Convention pour les deux Etats, jusqu'en 2007, dans le but d'analyser l'application dudit traité.

VII. METHODES DE TRAVAIL ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

1. METHODES DE TRAVAIL

La méthode est le cheminement (12(*)) que nous empruntons dans le but de cerner les réalités expliquées dans ce travail. Tout travail scientifique qui se veut sérieux et responsable, doit recourir et respecter les exigences en la matière en vue de la récolte des données, l'analyse et l'interprétation des résultats obtenus, car «  L'approche est à la souplesse, c'est que la méthode est à la loi » (13(*)) Pour ce qui concerne notre étude, nous avons eu recours aux méthodes dialectique et systémique.

1.1. METHODE DIALECTIQUE

Notre étude est faite des contradictions en ce qui concerne les sources, causes et les conséquences relatives à l'emploi, au stockage, au transfert des mines antipersonnel, mais aussi à la multiplicité des belligérants sur le théâtre des opérations, rendant l'application de cette Convention plus difficile, tout autant que sa ratification.

Cette méthode autorise du reste à confronter les réalités de l'application de cette Convention afin d'aboutir à la réalité du terrain, car nous devons opposer les parties à partir des réalités empiriques pour proposer une solution homogène formée à partir desdites réalités.

1.2. METHODE SYSTEMIQUE

Nous avons en présence une Convention internationale, c'est-à-dire un instrument de droit international qui doit être appliqué de bonne foi dans le système. Ce système doit être analysé telle qu'elle est (réalité structurelle) (14(*)), et prenant en compte les deux entités ou acteurs des relations internationales dont question ici. Car la communauté internationale est un système composé des sous-systèmes que sont les régions regroupant chacune les Etats.

Pour qu'il y ait une application stricte de la Convention d'Ottawa, chaque Etat se doit de remplir sa mission et ses engagements vis-à-vis du traité afin que son universalisation soit effective et que le danger des mines antipersonnel soit éloigné.

2. TECHNIQUES DE RECHERCHE

Une technique est définie comme un instrument destiné à la recherche aux fins de la collecte des données, de leur traitement et de leur dépouillement. (15(*))

M. Grawitz écrit à ce sujet, qu'elle est « la réponse à un « comment » ; il s'agit de démontrer les moyens par lesquels les informations ont été obtenues ». (16(*))

2.1. TECHNIQUE DOCUMENTAIRE

Notre travail table sur l'observation indirecte ou technique documentaire, pour la simple raison que le sujet sous examen est plus documentaire; il nous revient donc de nous familiariser avec les écrits en vue de retirer les informations y relatives, celles ayant trait à l'application de la convention d'Ottawa de 1997 et aux causes du fléau.

2.2. INTERVIEW STRUCTUREE

Cette technique nous met en présence d'une série de questions dont le nombre, l'ordre, l'administration et la formulation sont fixés d'avance par nos soins dans le but de recevoir de la part des acteurs de la lutte antimines, des informations vérifiables et fondées sur leur manière de travailler.

2.3. INTERVIEW CENTREE

L'interview centrée, contrairement à l'interview structurée, nous permet à travers notre thème, d'élargir le questionnaire centré sur l'application de ladite Convention. Ce qui amène à faire appel aux experts dans le cas d'espèce, pour mieux cerner la manière dont est appliquée cette convention.

VIII. SUBDIVISION DU TRAVAIL

. La pertinence de notre sujet, nous conduit à subdiviser celui-ci en quatre chapitres, hormis l'introduction et la conclusion.

Ø Le premier traite de considérations générales et théoriques ;

Ø Le deuxième aborde les mines antipersonnel, les conflits armés en Angola et en RDC, et leurs conséquences ;

Ø Le troisième table sur l'application de la Convention d'Ottawa de1997, et 

Ø Le dernier propose les pistes des solutions et les perspectives d'avenir.

* 1 www.icbl.org/im/2006/french.

* 2 www.icbl.org, Rapport 2006 de l'observatoire des mines.

* 3 Handicap International,  Mines antipersonnel : La guerre en temps de paix, Ed. Complexe, Paris, 31 décembre 1996, pp.13 et 87.

* 4 GICHD, « guide de la lutte antimines », GICHD, Genève, Janvier 2004, pp.1et 3

* 5 Boutros Boutros GHALI, « La communauté internationale face au problème des mines terrestres antipersonnel », in Lettre de l'UNIDIR N°28, Genève, 1994, p.58.

* 6 http://www.unidir.org/pdf/articles/pdf-art1963.pdf

* 7 MINDIA M., Plaidoyer en faveur du partenariat pour lutter contre la prolifération et la présence des mines antipersonnel en RDC, in le phare du 15 mai 2003, p.6.

* 8CHEUZEVILLE, H, « Kadogo, enfants des guerres d'Afrique Centrale, Soudan, Ouganda, Rwanda, R-D Congo, Ed .l'harmattan, Paris, 2003, p.122.

* 9Idem, p.128.

* 10 KITIMA, K., A., Relations internationales africaines, Cours inédit, L.1R.I, ULK, Kinshasa, 2006-2007.

* 11 OMEONGA, O., Introduction aux relations internationales, Cours inédit, G.1, R.I, U.L.K, Kinshasa, 2004-2005.

* 12 WINGENGA, W.E. J., Méthodes de recherche en sciences sociales et humaines, Cours inédit, G.1, R.I, U.L.K, Kinshasa, 2003-2004.

* 13 TSHUNGU, B., Recherche guidée 1, Cours inédit, L.1R.I, ULK, Kinshasa, 2006-2007.

* 14 TSHUNGU, B., Op. cit.

* 15 TSHISHIMBI, K.E., Méthode de recherche en science sociales, Cours inédit, G.2, R.I, U.L.K, 2004-2005.

* 16 PINTO R., et GRAWITZ M., Méthode des sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1971, p.33.

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