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Elaboration d'un tableau de bord prospectif dans le cadre du pilotage de la performance à l'Hôpital de Zone de Comé

( Télécharger le fichier original )
par Kouassi Raoul BOSSA
Université de Poitiers / Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion de Dakar - Master Administration des Entreprises / Diplôme d'Etudes Supérieures en Administration et Gestion 2008
  

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    UNIVERSITE DE POITIERS

    ----------

    INSTITUT

    D'ADMINISTRATION DES

    ENTREPRISES

    CENTRE AFRICAIN D'ETUDES

    SUPERIEURES EN GESTION

    ------

    INSTITUT SUPERIEUR DE

    MANAGEMENT DES

    ENTREPRISES ET

    ORGANISATIONS

                                                                                                                            

               

     

     

    DIPLÔME D'ETUDES SUPERIEURES EN ADMINISTRATION ET

    GESTION / MASTER ADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    (D.E.S.A.G / M.A.E)

    4

    ème

    Promotion 2006-2008

    MEMOIRE DE FIN D'ETUDES DE 3

    ème

    CYCLE

     

     

     

     

    PRESENTE PAR :

    ELABORATION D'UN TABLEAU DE BORD

    PROSPECTIF DANS LE CADRE DU

    PILOTAGE DE LA PERFORMANCE A

    L'HÔPITAL DE ZONE DE COME

     

    Kouassi Raoul BOSSA

    SOUS LA DIRECTION DE :

    Monsieur Jean-Louis MALO

    Enseignant à l'IAE de Poitiers

    ANNEE ACADEMIQUE : 2007-2008

     

    REMERCIEMENTS

    Je remercie vivement :  

    La Coopération Technique Belge pour avoir financé ma formation ;

    Dr. Charles SOSSA pour m'avoir soutenu dans la quête de cette formation ;

    M. Jean-Louis MALO, mon Directeur de mémoire et enseignant à l'IAE de Poitiers. Je suis

    très reconnaissant pour votre disponibilité dans l'encadrement du présent travail ;

    Dr. Gaspard GBESSI, Directeur de l'Hôpital de Zone de Comé pour avoir autorisé la

    réalisation de ce travail ; vous avez apporté votre soutien et votre disponibilité pour qu'il se

    déroule dans de meilleures conditions ;

    Tous les professeurs du CESAG et de l'IAE pour la qualité de la formation que j'ai reçue ;

    Tout le personnel de l'Hôpital de Zone de Comé pour votre contribution. Ce travail est le fruit

    d'un effort collectif ;

    M. Brice AGOSSA, Responsable de la Division des Statistiques de l'Hôpital de Zone de

    Comé pour votre appui documentaire et votre contribution à l'amélioration du présent travail ;

    Paula, mon épouse pour ton soutien durant toute ma formation ;

    Gildas, mon frère et Olivier, mon ami, pour vos conseils et votre aide précieuse à la relecture

    de ce mémoire.

    -

    -

    -

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    -

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    -

    -

    -

    i

    SOMMAIRE

    Remerciements

    Sommaire

    INTRODUCTION

    PREMIERE PARTIE : TABLEAU DE BORD ET PILOTAGE DE LA PERFORMANCE

    CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DU TABLEAU DE BORD

    CHAPITRE II : LE « BALANCED SCORECARD » : UN OUTIL DE PILOTAGE DE

    LA PERFORMANCE

    DEUXIEME PARTIE : LE TABLEAU DE BORD PROSPECTIF DE L'HÔPITAL DE

    ZONE DE COME

    CHAPITRE I : LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE L'HÔPITAL DE ZONE DE

    COME

    CHAPITRE II : LA CONCEPTION DU TABLEAU DE BORD PROSPECTIF DE

    L'HÔPITAL DE ZONE DE COME

    CONCLUSION GENERALE

    BIBLIOGRAPHIE

    Annexe

    Table des matières

    ii

    ANE

    APEFE

    BSC

    BUA

    CESAG

    CG

    CHD

    CHR

    CHS

    CMC

    CNHU

    CODIR

    CS

    LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS

    : Service d'Anesthésie-Réanimation

    : Association pour la Promotion de l'Enseignement et de la Formation à

    l'Etranger

    : Balanced Scorecard

    : Division de la Buanderie

    : Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion

    : Conseil de Gestion

    : Centre Hospitalier Départemental

    : Service de la Chirurgie

    : Commission d'Hygiène et de Sécurité

    : Commission Médicale Consultative

    : Centre National Hospitalier et Universitaire

    : Comité de Direction

    : Centre de Santé

    DESAG/MAE : Diplôme d'Etudes Supérieures en Administration et Gestion / Master

    Administration des Entreprises

    DSRP

    EDS

    EEZS

    GYN

    HEC

    HYG

    HZ-C

    IAE

    INSAE

    KINE

    LAB

    MA

    MAINT

    MDM

    MED PED

    MORG

    OMS

    OPH

    OVAR

    PAZS-C II

    PAZS-Mono

    PHIE

    PIB

    PIVA

    PMA

    PME

    : Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté

    : Enquête Démographique et de Santé

    : Equipe d'Encadrement de la Zone Sanitaire

    : Service de Gynéco-Obstétrique

    : Haute Ecole de Commerce

    : Division de l'Hygiène

    : Hôpital de Zone de Comé

    : Institut d'Administration des Entreprises

    : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

    : Service de Kinésithérapie

    : Service de Laboratoire d'analyses et de Banque de Sang

    : Division du Matériel

    : Division de la Maintenance

    : Médecins du Monde

    : Service de Médecine/Pédiatrie

    : Division de la Morgue

    : Organisation Mondiale de la Santé

    : Service d'Ophtalmologie

    : Objectifs-Variables d'Actions-Responsabilités

    : Projet d'Appui à la Zone Sanitaire de Comé II

    : Projet d'Appui aux Zones Sanitaires du Mono

    : Division de la Pharmacie

    : Produit Intérieur Brut

    : Projet IST/VIH/SIDA Ahémé

    : Pays Moins Avancé

    : Petites et Moyennes Entreprises

    iii

    PPTE

    PSCS

    QUIBB

    RAD

    RGPH

    RH

    ROE

    ROI

    SAAE

    SAF

    SECU

    SOC

    STAT

    STO

    URG

    UVS

    VIH/SIDA

    ZS

    ZS-C

    : Pays Pauvre Très Endetté

    : Plate-forme Société Civile et Santé

    : Questionnaire des Indicateurs de Base du Bien-être

    : Service de Radiologie

    : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

    : Division des Ressources Humaines

    : Return On Equity

    : Return On Investment

    : Service des Affaires Administratives et Economiques

    : Service des Affaires Financières

    : Division de la Sécurité

    : Division Sociale

    : Division des Statistiques

    : Service de Stomatologie

    : Service des Urgences

    : Unité Villageoise de Santé

    : Virus de l'Immunodéficience Humaine/Syndrome Immunodéficitaire

    Acquis

    : Zone Sanitaire

    : Zone Sanitaire de Comé

    iv

    N° Tableau

    Tableau n° 1

    Tableau n° 2

    Tableau n° 3

    Tableau n° 4

    Tableau n° 5

    Tableau n° 6

    Tableau n° 7

    Tableau n° 8

    Tableau n° 9

    Tableau n° 10

    Tableau n° 11

    Tableau n° 12

    Tableau n° 13

    Tableau n° 14

    LISTE DES TABLEAUX

    Intitulé

    Un exemple de grille OVAR dans sa version développée

    Synthèse des différences entre les méthodes OVAR et BSC

    Evolution des ressources de l'HZ-C

    Contribution de la morgue et de la pharmacie aux recettes de l'HZ-C

    Dépenses de personnel et d'investissement sur fonds propres de

    l'HZ-C

    Répartition du personnel de l'HZ-C

    Evolution de l'effectif du personnel spécialisé de l'HZ-C

    Evolution des consultations et des accouchements

    Evolution des prestations des services techniques de l'HZ-C

    Evolution des paramètres hospitaliers de l'HZ-C

    Synthèse du diagnostic stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé

    Déclinaison des objectifs stratégiques en actions concrètes

    Identification des indicateurs

    Carte d'identité des indicateurs

    N° Page

    13

    14

    40

    41

    42

    43

    43

    45

    46

    46

    49

    54

    56

    58

    v

    N° Figure

    Figure n° 1

    Figure n° 2

    Figure n° 3

    Figure n° 4

    Figure n° 5

    Figure n° 6

    Figure n° 7

    Figure n° 8

    Figure n° 9

    Figure n° 10

    Figure n° 11

    LISTE DES FIGURES

    Intitulé

    Les axes de définition du tableau de bord

    La démarche OVAR de construction d'un tableau de bord

    Les quatre axes du Balanced Scorecard

    La chaîne de causalité au sein du Balanced Scorecard pour le secteur

    privé

    Le Balanced Scorecard pour le secteur public

    La chaîne de causalité au sein du Balanced Scorecard pour le secteur

    public

    La chaîne de causalité au sein du Balanced Scorecard pour le milieu

    hospitalier

    Exemple de modèle de carte stratégique

    Démarche d'identification des critères et indicateurs

    Vue générale de la position de l'Hôpital dans la Zone sanitaire

    La carte stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé

    N° Page

    8

    13

    17

    18

    19

    20

    21

    24

    26

    34

    53

    vi

    N° Annexe

    Annexe n° 1

    Annexe n° 2

    Annexe n° 3

    Annexe n° 4

    Annexe n° 5

    Annexe n° 6

    Annexe n° 7

    Annexe n° 8

    LISTE DES ANNEXES

    Intitulé

    Organigramme de l'Hôpital de Zone de Comé

    Vue globale des processus à l'Hôpital de Zone de Comé

    Processus de prise en charge des urgences chirurgicales au Service de

    Chirurgie

    Processus de prise en charge au Service de Médecine/Pédiatrie

    Processus de prise en charge des urgences au Service des Urgences

    Processus de prise en charge des urgences obstétricales au Service de

    Gynéco-Obstétrique

    Analyse causale du faible niveau d'activités et d'utilisation des

    services de l'Hôpital de Zone de Comé

    Guide d'entretien

    vii

    INTRODUCTION

    Contexte

    Dans les années 80, la situation sanitaire était précaire dans la plupart des pays africains et

    l'offre de soins était de mauvaise qualité. En dehors des facteurs géographiques et

    économiques, cette situation trouvait sa source dans une mauvaise politique de santé mise en

    oeuvre par les gouvernements :

    1

    - environ 80% des dépenses de santé étaient affectées aux infrastructures, équipements et

    salaires du personnel ; les ressources consacrées aux actions concrètes de prévention et de

    soins étaient très limitées ;

    - le système de soins était très hiérarchisé et les organes de gestion, centralisés avec comme

    conséquence l'inégale répartition des prestations entre les milieux ruraux et urbains ;

    - la gratuité des soins, inscrite comme droit fondamental dans la constitution de nombreux

    pays africains lors de leur accession à l'indépendance, n'a guère amélioré la situation des

    structures sanitaires.

    Cette situation se traduisait par :

    - une dégradation des infrastructures et équipements ;

    - un manque de médicaments ;

    - une résurgence des épidémies ;

    - un manque de personnel qualifié ;

    - une mauvaise image du système sanitaire au sein des communautés.

    Dans ce contexte, la réalisation de l'objectif « la santé pour tous en l'an 2000 » retenu par les

    représentants des Etats réunis à la Conférence sur les soins de santé primaires tenue à Alma-

    Ata (Kazakhstan) en 1978 devenait hypothétique, faute de ressources ; les buts primordiaux

    de ce mouvement à savoir l'équité en matière d'accès aux soins et l'efficacité de la prestation

    des services étaient tout aussi compromis. La question du financement des soins de santé

    primaires était devenue une préoccupation. Pour y répondre, les ministres de la santé, réunis à

    Bamako (Mali) en 1987 lors de la 37 session du Comité régional de l'Organisation

    Mondiale de la Santé (OMS), engagent le processus de participation communautaire dans le

    secteur de la santé à travers le recouvrement des coûts des soins de santé primaires ; ainsi, la

    communauté participe aux coûts engendrés pour assurer la survie du système à long terme et

    exerce un contrôle sur la gestion des services de santé.

    Cette approche des responsables sanitaires des pays africains, appelée "Initiative de Bamako",

    vise à régler les problèmes de viabilité financière, d'équité dans le financement et l'accès aux

    soins, d'efficience dans l'allocation des ressources et d'efficience technique.

    ème

                                                                

    1 D'alma-Ata à Bamako, http://www.bioltrop.fr/00-entete/ib.htm, (consulté le 30 septembre 2008)

    2

    S'inscrivant dans la logique des décisions d'Alma-Ata puis de Bamako, la République du

    Bénin organise une table ronde sur le secteur santé en janvier 1995 et décide de réorganiser la

    base de la pyramide sanitaire, donc de décentraliser la gestion des services de santé.

    Désormais le système sanitaire est organisé en trois niveaux :

    - le niveau central chargé de définir la politique et la stratégie nationales ;

    - le niveau intermédiaire qui joue un rôle de tutelle vis-à-vis du niveau opérationnel ;

    - le niveau opérationnel, chargé de mettre en oeuvre au plan matériel les activités adéquates

    découlant de la politique nationale.

    Au plan administratif, les entités qui existaient auparavant ont été regroupées en 33 zones

    sanitaires (l'équivalent du district de santé). La zone sanitaire est devenue l'entité

    opérationnelle la plus décentralisée de la pyramide sanitaire. Elle est dotée de l'autonomie et

    d'organes de gestion, à savoir l'Equipe d'encadrement de Zone (qui regroupe les principaux

    responsables administratifs et techniques de la zone sanitaire) et le Comité de Santé, sorte de

    Conseil d'Administration (avec une forte participation des communautés et de divers acteurs

    intéressés par les questions de santé de l'aire de santé concernée).

    Au plan technique, la zone sanitaire est organisée en réseau de centres de santé autour d'un

    hôpital de référence appelé hôpital de zone. Le circuit est le suivant : les centres de santé

    réfèrent au niveau de l'hôpital de zone, les cas graves et ceux ne relevant pas de leur

    compétence. L'hôpital de zone a donc pour mission de traiter les cas graves ou compliqués de

    maladie et de s'occuper des problèmes de santé dépassant les compétences des centres de

    santé de 1 échelon.

    Comme corollaire à cette réforme, la gestion des crédits destinés a été décentralisée au niveau

    opérationnel.

    Problématique

    Le succès du système sanitaire béninois dépend désormais de l'efficacité des actions

    entreprises à la base de la pyramide sanitaire ; les responsables du niveau opérationnel sont

    désormais astreints à une gestion axée sur les résultats ; suivant les stratégies de la politique

    nationale et ses axes stratégiques d'intervention, les entités opérationnelles définissent les

    activités susceptibles d'atteindre les résultats attendus ; la quête de la performance est ainsi au

    coeur des préoccupations du système sanitaire. Mais ce dernier souffre des insuffisances liées

    aux mécanismes de suivi mis en place.

    En effet, des activités de supervision, de contrôle sont organisées à tous les niveaux de la

    pyramide ; le niveau opérationnel organise en outre des actions semestrielles d'auto-

    évaluation de la performance des centres de santés périphériques. Le suivi en cours

    d'exécution n'est pas systématique et les résultats sont constatés en fin d'exercice budgétaire.

    Une évaluation annuelle de la performance est réalisée aux niveaux intermédiaire et central à

    partir de la compilation des données statistiques du niveau opérationnel. A l'hôpital de zone,

    3

    er

    le passage à la réforme du budget-programme n'est pas réalisé ; le budget classique

    ressources-charges constitue la base de la gestion. Il apparaît donc que les responsables au

    niveau opérationnel de la pyramide sanitaire ne disposent pas d'outils tournés vers le pilotage

    de la performance à laquelle ils doivent conduire les structures sanitaires dont ils ont la

    charge.

    Or, dans le contexte de la participation communautaire au recouvrement des coûts et de la

    décentralisation de la gestion des crédits alloués par l'Etat, la responsabilité et l'obligation de

    rendre compte de l'atteinte de la mission de service public confiée aux structures sanitaires

    devient une exigence pour ces responsables. Sans instrument de mesure de la performance,

    sans instrument de pilotage de cette performance, les responsables ne peuvent guère satisfaire

    à cette exigence. Il est donc nécessaire de mettre en place un système de contrôle de gestion

    au profit du système sanitaire béninois pour un pilotage de la performance.

    Le contrôle de gestion est, en effet, « l'activité visant la maîtrise de la conduite d'une

    organisation en prévoyant les événements et en s'adaptant à l'évolution, en définissant les

    objectifs, en mettant en place les moyens, en comparant les performances et les objectifs, en

    2

    corrigeant les objectifs et les moyens » . Le contrôle de gestion permet de contrôler, de

    mesurer et d'analyser l'activité d'une organisation ; il « s'agit d'un contrôle non seulement au

    sens de vérification, mais aussi au sens de pilotage » . Dans ce sens, la mise en oeuvre du

    4

    tableau de bord prospectif de l'Hôpital de Zone de Comé, situé dans la Zone sanitaire de

    Comé (Département du Mono, République du Bénin). Le thème du présent travail est donc

    intitulé « Elaboration d'un tableau de bord prospectif dans le cadre du pilotage de la

    performance à l'Hôpital de Zone de Comé ».

    L'objectif principal est d'élaborer un tableau de bord prospectif pour l'Hôpital de zone de

    Comé

    Les objectifs spécifiques du présent travail sont :

    - réaliser le diagnostic stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé ;

    - construire un tableau de bord prospectif de l'Hôpital de Zone de Comé.

    3

    contrôle de gestion reste une arme primordiale pour la gestion efficiente des entités

    opérationnelles.

    Objectif

    Dans le cadre de cette étude, l'objectif n'est pas de parcourir tout le cycle de mise en place

    d'un système de contrôle de gestion ; il s'agit de contribuer à élaborer un de ses outils , le

                                                                

    2 Wikipédia, L'encyclopédie libre, citant le Plan Général Comptable (partie III, 69),

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Contr%C3%B4le_de_gestion, (consulté le 10 septembre 2008)

    3 Ibid.

    4 Outre le tableau de bord, il existe d'autres outils du contrôle de gestion comme le plan, le budget et le contrôle

    budgétaire.

    4

    Intérêts de l'étude

    Le tableau de bord prospectif est un système de mesure et de pilotage de la performance qui

    favorise la prise de décision ; il est un outil de management approprié à une gestion

    stratégique. La réalisation d'une telle étude présente plusieurs centres d'intérêt :

    - pour le Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) de Dakar et l'Institut

    d'Administration des Entreprises (IAE) de Poitiers, cette étude vient en complément de celles

    déjà menées dans le domaine du contrôle de gestion ; elle pourra servir également de point de

    départ à d'autres réflexions sur le même sujet en vue d'un approfondissement ; enfin, elle peut

    servir d'étude de cas aux formateurs ;

    - pour l'Hôpital de Zone de Comé, elle présente un intérêt certain ; l'élaboration du tableau de

    bord prospectif lui permet de disposer d'une base importante pour finaliser le processus

    d'élaboration de son plan stratégique, la mise en oeuvre du dernier s'étant achevée depuis

    2005 ; en outre, la mise en oeuvre du tableau de bord prospectif élaboré lui permettra de

    diffuser la culture stratégique au sein de tout l'établissement hospitalier et de mobiliser tous

    les acteurs autour d'un objectif commun, ce qui améliorera son management ;

    - pour la Coopération belge, le présent travail représente une contribution pour renforcer

    l'efficacité de son intervention dans la Zone Sanitaire de Comé ; dans le cadre de la nouvelle

    intervention qu'elle développe par l'entremise du PAZS-Comé II, cet outil de gestion

    contribuera à une meilleure gestion du changement à l'Hôpital de Zone de Comé ;

    - pour nous-mêmes, le présent travail est l'occasion d'apporter une contribution à la réflexion

    sur les voies à emprunter pour rendre le système de santé béninois performant ; il est aussi

    l'occasion de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises dans le cadre du

    programme du DESAG/MAE conjointement initié par l'IAE de Poitiers et le CESAG de

    Dakar.

    Méthodologie de l'étude

    La présente étude a été réalisée en quatre grandes phases :

    - la revue de littérature a permis de circonscrire le sujet et de préciser les principaux concepts ;

    - la phase de la sensibilisation s'est d'abord déroulée avec le Directeur de l'Hôpital de Zone ;

    à cette séance, le projet de l'étude a été présenté ainsi que les enjeux qui y sont liés en termes

    d'amélioration du management et du pilotage de la performance de l'Hôpital ; la

    sensibilisation a ensuite été faite à l'endroit des principaux responsables de l'Hôpital ; lors de

    cette séance, le tableau de bord prospectif ainsi que ses fonctions ont été présentés aux

    participants ; la méthodologie d'élaboration a été communiquée également ainsi que le rôle

    attendu de chacun dans la conception. Enfin, pour le démarrage de l'étude, le Directeur a

    adressé une correspondance à l'ensemble du personnel pour l'inviter à se rendre disponible.

    - le diagnostic stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé a été réalisé à travers l'analyse

    documentaire, l'observation, les interviews avec les chefs de service de l'Hôpital, le

    5

    Directeur, le personnel et le Président du Conseil de Gestion ; le Médecin-Coordonnateur de

    la Zone Sanitaire et l'Assistant technique de la Coopération Belge ont été également

    interviewés. Après la réalisation du diagnostic, sa restitution a été faite à l'Administration ;

    cette séance a regroupé, outre le Directeur, le Chef du Service des Affaires Administratives et

    Economiques, le Chef du Service des Affaires Financières et le Responsable de la Division

    des Statistiques de l'Hôpital ; cette séance a été aussi l'occasion de valider le problème

    principal identifié et son analyse causale ; ce qui a permis de définir les principaux éléments

    du cadre stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé afin de construire sa carte stratégique.

    - la construction des indicateurs a été faite à partir de la déclinaison des objectifs stratégiques

    en actions concrètes ; cette activité a été réalisée de concert avec le Responsable de la

    Division des Statistiques de l'Hôpital de Zone de Comé ; les travaux ont été ensuite restitués

    au Comité de Direction qui a pris l'initiative du déploiement du tableau de bord prospectif au

    sein de l'Hôpital.

    Plan de l'étude

    Les résultats de l'étude présentés ci-après ont été organisés en deux parties :

    - Première partie : Tableau de bord et pilotage de la performance ;

    - Deuxième partie : Le tableau de bord prospectif de l'Hôpital de Zone de Comé ;

    La première partie qui comprend deux chapitres est consacrée à la notion de tableau de bord

    et à la présentation du Balanced Scorecard (tableau de bord prospectif) comme outil de

    pilotage de la performance à travers ses enjeux et la méthodologie de son élaboration. Quant à

    la deuxième partie, qui comporte également deux chapitres, elle restitue le diagnostic

    stratégique ainsi que la conception du tableau de bord prospectif de l'Hôpital de Zone de

    Comé.

    6

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Première Partie : TABLEAU DE BORD

    ET PILOTAGE DE LA PERFORMANCE

    5

    Notion sans cadre normatif, le tableau de bord peut être appréhendé à partir de ses fonctions et

    notamment des approches de la performance dont la mesure l'intéresse : approche financière

    ou approche multidimensionnelle.

    I- Notion de tableau de bord

    A- Définition

    Le tableau de bord est défini comme « un ensemble d'indicateurs peu nombreux (cinq à dix)

    conçus pour permettre aux gestionnaires de prendre connaissance de l'état et de l'évolution

    des systèmes qu'ils pilotent et d'identifier les tendances qui les influenceront sur un horizon

    cohérent avec la nature de leurs fonctions » (Bouquin, 2001, p. 397-398).

    Cette définition, assez large parce que ne définissant aucun cadre normatif, conduit à de

    nombreux modèles de tableaux de bord ; on note cependant qu'il s'agit d'instruments de

    gestion qui répondent tous à des besoins d'informations, de contrôle et d'anticipation. Ils

    possèdent des caractéristiques essentielles qui permettent de les définir en s'appuyant sur

    quatre axes d'analyse représentés ci-après :

    Figure n° 1 : Les axes de définition du tableau de bord

    6

    CHAPITRE I - CADRE THEORIQUE DU TABLEAU DE BORD

    Selon Malo, le tableau de bord « est un instrument ou outil de gestion, participant à la vague

    de " management par les chiffres" qui a commencé à déferler dès la fin du XIX° siècle » .

    Axe 1 : Le moment du

    contrôle (quand contrôle-

    t-on ?)

    Axe 4 : Le

    langage du

    contrôle (quel

    langage utilise-t-

    on pour

    représenter la

    performance des

    objets contrôlés

    ?)

    TABLEAU

    DE BORD

    Axe 2 : Le

    degré de

    décentralisation

    du contrôle (à

    quel niveau de

    l'entreprise

    exerce-t-on le

    contrôle ?

    Axe 3 : Le champ

    d'application du

    contrôle (quels objets

    contrôle-t-on ?)

                                                                

    5 MALO J.-L., Les tableaux de bord, (article à paraître dans la nouvelle Encyclopédie Comptable Economica fin

    2008). 

    6 Définition, missions et cadre d'analyse des tableaux de bord,

    http://search.numilog.com/package/extraits_pdf/e224822.pdf, p.1-2, (consultée le 10 septembre 2008).

    8

    - le degré de réactivité : il détermine la mesure dans laquelle l'outil est susceptible de

    favoriser une action rapide ; il est fait référence ici, entre autres, au délai et à la fréquence

    d'édition, à la présence d'indicateurs prévisionnels ou d'indicateurs de suivi ;

    - le degré de décentralisation : il indique les niveaux hiérarchiques auxquels l'outil est

    implanté ; il s'agit ici des destinataires de l'information transmise par l'outil : la direction, les

    responsables fonctionnels, les responsables opérationnels ; ceux-ci sont intéressés par des

    informations qui leur permettent, à intervalles réguliers, d'avoir connaissance des

    caractéristiques de leur gestion et de savoir si les actions entreprises au cours d'une période

    donnée sont performantes au regard des prévisions préalablement établies ;

    - le champ d'application : l'outil peut s'intéresser aux objets à caractère financier ou non

    financier, internes ou externes à l'organisation ; dans ce sens, il convient de faire observer que

    le tableau de bord, destiné au pilotage de l'entreprise ou de l'organisation, ne doit pas être

    assimilé au système d'informations opérationnelles car ce dernier a pour fonction de diffuser

    un ensemble plus large d'informations utiles pour la gestion opérationnelle ;

    - la nature des informations fournies par l'outil : il s'agit ici du type de mesure utilisé pour

    représenter la performance recherchée ; il peut s'agir des mesures de type financier ou non

    financier.

    Pour mieux appréhender cette notion, il convient d'examiner les différentes fonctions ainsi

    que les avantages du tableau de bord.

    B- Fonctions et avantages du tableau de bord

    La variété des formes de tableau de bord est liée aux différentes représentations que les

    gestionnaires souhaitent donner aux organisations qu'ils dirigent ; ce sont chacune de ces

    représentations que traduisent chacun des tableaux de bord. Ainsi plusieurs fonctions sont

    attribuées aux tableaux de bord ; nous en retiendrons trois principales .

    La fonction première d'un tableau de bord est de fournir un ensemble d'informations au

    gestionnaire afin qu'il puisse orienter ses décisions et actions pour atteindre ses objectifs. Le

    tableau de bord permet ainsi de faire des constats d'écarts puis de déclencher des enquêtes

    pour des analyses permettant d'opérer le réajustement nécessaire. Les informations qu'il

    fournit doivent donc être fiables, intelligibles, synthétiques et produites à intervalles réguliers.

    On peut se retrouver dans deux cas de figure en considérant les destinataires de ces

    informations : le reporting et l'autocontrôle.

    Dans le premier cas, il s'agit pour les responsables de niveaux hiérarchiques supérieurs de

    disposer d'informations pour exercer la supervision nécessaire des délégations consenties aux

    niveaux hiérarchiques inférieurs. Dans le cas de l'autocontrôle, les responsables directs des

    actions sur lesquelles portent les informations ont besoin de s'assurer que les résultats obtenus

    sont dans la ligne des objectifs préalablement fixés.

    7

                                                                

    7 Idem.

    9

    Le tableau de bord vise également à favoriser la maîtrise des événements qui interviennent en

    amont des résultats financiers ; il doit donc avoir un caractère réactif grâce à des périodicités

    régulières de diffusion ; il doit aussi contenir des indicateurs permettant d'apprécier les

    variables de qualité, de délai, de flexibilité qui sont désormais à l'origine du processus de

    création de valeur.

    Enfin, le tableau de bord peut aider à assurer la cohérence entre la stratégie et les opérations

    suivant trois cas de figure correspondant chacun à différentes approches du contrôle de

    gestion stratégique :

    - aider à la formulation de la stratégie à partir des avantages compétitifs identifiés grâce à

    l'analyse de l'environnement externe dans lequel évolue l'organisation ;

    - aider à la mise en oeuvre de la stratégie en la déclinant dans l'organisation et au suivi de la

    performance des variables clés de gestion préalablement identifiées comme étant les

    déterminants des objectifs poursuivis ;

    - participer à la fois à la déclinaison de la stratégie et à sa définition dans une démarche

    d'amélioration continue.

    Le contenu du tableau de bord a connu des évolutions, exprimant ainsi les préoccupations des

    gestionnaires en rapport avec les dimensions de la performance recherchée.

    II- Evolution du contenu des tableaux de bord

    On peut retenir deux grandes phases dans l'évolution du contenu des tableaux de bord : la

    phase marquée par la prépondérance des indicateurs financiers et celle ayant favorisé

    l'émergence d'approches multidimensionnelles de la performance traduite par des indicateurs

    à la fois financiers et non financiers.

    A- L'approche financière de mesure de la performance organisationnelle

    Selon Giraud (2004, p. 76), « les premières mesures de la performance globale d'une

    organisation ont été construites sur la base d'éléments financiers ». Les indicateurs utilisés

    étaient les mesures comptables et les indicateurs traditionnels de rentabilité.

    Le résultat comptable reste la première mesure comptable dans cette catégorie ; sa

    décomposition en soldes intermédiaires de gestion permet d'apprécier le résultat

    d'exploitation, révélateur de la performance de l'activité principale de l'organisation ; elle

    permet également de révéler les indicateurs d'activité (le chiffre d'affaires, la marge

    commerciale et la production de l'exercice) ainsi que les indicateurs de marge (le résultat

    d'exploitation, le résultat financier et exceptionnel, l'excédent brut d'exploitation, le résultat

    courant avant impôt). Les indicateurs de marge permettent d'apprécier la profitabilité de

    l'organisation.

    Pour mesurer la rentabilité de l'organisation, on utilise un ensemble de ratios appelé "Return

    on investment" (ROI). Il s'agit de la rentabilité pour l'investisseur qui « s'est imposée comme

    le critère de mesure de la performance des entreprises privées » (Giraud, 2004, p. 77). Ce

    10

    ratio de rentabilité financière fut un des premiers ratios utilisés pour mesurer la performance

    8

    dans les grandes entreprises. Mais l'un des inconvénients du ratio de rentabilité financière est

    d'intégrer le coût des capitaux empruntés au dénominateur alors que le dénominateur ne prend

    pas en compte les capitaux empruntés ; pour tenir compte de cette insuffisance, le ratio de

    rentabilité financière est complété par celui de rentabilité économique .

    Plusieurs mérites sont reconnus aux mesures comptables ; outre leur disponibilité, les mesures

    comptables sont dites objectives car élaborées suivant des normes universelles ; elles sont

    aussi considérées comme fiables et sont exprimées dans une grandeur unique qu'est la

    monnaie, ce qui facilite les agrégations et les comparaisons. Malgré ces mérites, elles

    présentent des limites.

    L'une des principales limites des indicateurs financiers est la vision à court terme qu'ils

    donnent de la performance ; de ce fait ce sont des « indicateurs peu prédictifs de la

    performance future » (Giraud, 2004, p. 84) de l'organisation ; les indicateurs financiers sont

    également peu réactifs et peu adaptés au contexte actuel très instable marqué par une

    concurrence âpre avec un besoin important d'anticipation ; enfin le caractère synthétique des

    indicateurs financiers ne favorise pas l'interprétation des résultats car ils ne permettent pas de

    justifier la performance qu'ils indiquent. Toutes ces critiques formulées à l'encontre des

    indicateurs financiers ont conduit au développement de nouveaux types d'indicateurs de

    gestion appelés "Key Performance Indicators".

    B- Les approches multidimensionnelles de mesure de la performance organisationnelle

    Selon Giraud (2004, p. 88-98), les approches non financières de la mesure de la performance

    organisationnelle revêtent quatre principes communs ; elles conduisent à des indicateurs :

    - portant sur les leviers d'action ;

    - non exclusivement financiers ;

    - cohérents avec la stratégie ;

    - peu nombreux.

    Ces principes communs résultent de la démarche qu'empruntent ces approches pour la

    détermination des différents indicateurs. La performance attendue étant définie, le choix de la

    stratégie, c'est-à-dire d'un « schéma particulier de poursuite de la performance au sein d'un

    ensemble de schémas possibles » (Giraud, 2004, p. 94) déclenche le processus de

    modélisation de la performance ; cette modélisation consiste en l'identification des leviers

    d'actions et la construction d'un système de relations de cause à effet entre ces leviers

    d'actions et la performance attendue aboutissant ainsi à une modèle de performance. Ces

                                                                

    8 Il est encore appelé ratio de rentabilité des fonds propres ou en anglais Return on Equity (ROE) ; il est obtenu

    par le rapport entre résultat net et capitaux propres, les capitaux propres étant au dénominateur ; on peut aussi

    l'obtenir en mettant le résultat courant au numérateur.

    9 Il est appelé en anglais Return On Capital employed (ROCE) ; il s'agit d'un rapport obtenu avec soit l'excédent

    brut d'exploitation soit le résultat d'exploitation au numérateur et les capitaux utilisés au dénominateur, ces

    derniers correspondant à la somme des immobilisations et du besoin en fonds de roulement.

    11

    9

    leviers sont des performances intermédiaires qui conditionnent la performance finale. Ils ne

    sont pas exclusivement financiers, sont plus prédictifs et en cohérence avec la stratégie de

    l'organisation. Deux approches fondamentales répondent à cette logique : le tableau de bord

    "à la française" ou démarche OVAR (Objectifs-Variables d'Action-Responsabilités) et la

    méthodologie anglo-saxonne appelée le Balanced Scorecard (BSC).

    10

    L'accent sera mis ici sur la méthode OVAR avec une précision sur ce qui la différencie de la

    méthodologie anglo-saxonne, le chapitre suivant étant consacré à cette dernière ; car c'est

    l'approche anglo-saxonne qui sera utilisée dans la présente étude.

    « La méthode OVAR est une démarche structurée qui répond à trois types de besoins :

    - piloter la performance en assurant le déploiement des axes, cibles et objectifs stratégiques

    dans toute l'organisation .... ;

    - offrir une méthodologie favorisant le dialogue inter-hiérarchique et/ou fonctionnel dans

    toute l'organisation .... ;

    - s'appuyer sur une démarche formalisée pour concevoir les tableaux de bord de l'entreprise

    à partir des besoins clés d'information pour les décisions concrètes opérationnelles aux

    différents niveaux de responsabilités » .

    La méthode OVAR « préconise la construction non pas d'un tableau de bord, mais d'un

    "système" de tableaux de bord différenciés pour les différentes entités et niveaux de

    responsabilité de l'entreprise et articulés de façon cohérente » (Giraud, 2004, p. 106). Il

    s'agit donc d'un processus qui tient compte de la vision de chaque entité de la hiérarchie et

    non d'une vision autocratique du management par objectif.

    Cinq étapes permettent de construire le tableau de bord suivant la méthode OVAR, les trois

    premières étant celles de la démarche OVAR permettant de choisir des indicateurs clés.

    11

                                                                

    10 Cette méthode a été inventée et enseignée dès 1981 par trois professeurs du groupe HEC : Daniel Michel,

    Michel Fiol et Hugues Jordan.

    11 SARI A., Comparaison de deux méthodes du BSC (OVAR et la méthode de Kaplan et Norton),

    http://www3.sympatico.ca/abdelhaq/index2_fichiers/bsc_vs_ovar.pdf, p. 6, (consultée le 12 septembre 2008).

    12

    Figure n° 2 : La démarche OVAR de construction d'un tableau de bord

    Clarification de la mission et définition des Objectifs

    Identification des Variables d'Action

    Analyse des Responsabilités

    Choix des indicateurs

    Mise en forme des tableaux de bord

    Globalement, la construction d'un tableau de bord suivant la démarche OVAR suit les

    principes communs énoncés plus haut ; ici, les leviers d'action sont appelés variables

    d'action ; l'analyse est complétée par une identification des responsabilités permettant de

    déterminer pour chaque entité les objectifs et variables d'action la concernant ; elle permet

    ainsi de déterminer les indicateurs relatifs aux objectifs et aux variables d'action de chaque

    entité. Un support appelé "grille OVAR" sert de guide à cette analyse.

    Tableau n° 1 : Un exemple de grille OVAR dans sa version développée

    Objectif Objectif Objectif

    n°1

    X

    X

    n°2

    X

    n°3

    X

    Variable n° 1

    Variable n° 2

    Variable n° 3

    Variable n° 4

    Centre de

    responsabilité 1

    X

    X

    X

    Responsables cooncernés

    Centre de

    responsabilité 2

    X

    X

    X

    Centre de

    responsabilité 3

    X

    X

    Source : Giraud (2004, p. 165)

    La comparaison de la méthode du BSC et de la méthode OVAR permet de relever des

    différences dont la synthèse est présentée ci-après :

    13

    Tableau n° 2 : Synthèse des différences entre les méthodes OVAR et BSC

    Eléments de

    comparaison

    La prise de décision

    Le déploiement

    hiérarchique

    Relation entre

    tableau de bord et

    stratégie globale

    La création des

    indicateurs

    Lien entre les

    récompenses

    salariales et les

    indicateurs

    Source : SARI A.

    Balanced Scorecard

    Inspirée des phases de

    Simon

    Top-down, tous les

    processus à l'interne

    doivent s'aligner à la

    stratégie globale

    C'est la stratégie de

    l'organisation qui donne

    naissance à un tableau de

    bord

    Créés à partir des quatre

    axes qui composent le

    BSC

    Lien important entre les

    salaires et les indicateurs

    Méthode OVAR

    Le processus de prise de décision est à la fois

    pris et exécuté par le groupe de travail

    Top-down mais conception collective et

    responsabilité partagée en plus d'une cohérence

    des objectifs d'un niveau hiérarchique à un autre.

    Le tableau de bord est un ensemble de tableaux

    de bord.

    C'est la conception du tableau de bord qui va

    donner naissance à une stratégie globale plus

    claire et opérationnelle

    Créés à partir des variables objectifs et des

    variables d'action

    Pas de lien entre les récompenses et les

    indicateurs

    Dans le cadre du présent travail, le choix a été porté sur la méthode anglo-saxonne du BSC,

    qui sera examinée dans le chapitre suivant.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    14

    CHAPITRE II - LE « BALANCED SCORECARD » : UN OUTIL DE

    PILOTAGE DE LA PERFORMANCE

    Encore appelé "tableau de bord équilibré" ou "tableau de bord prospectif", le Balanced

    Scorecard est issu des travaux d'un professeur, Robert S. Kaplan et d'un consultant, David P.

    Norton. Il « est né de la remise en cause des systèmes d'évaluation des performances

    12

    exclusivement centrés sur le suivi des résultats financiers » . Le développement de cet outil

    de contrôle de gestion lui vaut un immense succès. Initialement conçu pour les entreprises

    concurrentielles, le tableau de bord prospectif a conquis le secteur public. Sa conception

    s'inscrit dans une optique de pilotage de la performance.

    I- Les enjeux du tableau de bord prospectif

    Le Balanced Scorecard n'est pas une nouvelle méthode de conception des tableaux de bord ; il

    propose un nouveau mode de management et de pilotage de l'entreprise dans le cadre de

    l'élaboration et du déploiement de sa stratégie.

    A- Le management par les tableaux de bord

    Selon Helfer (2006, p.2-3), les principaux facteurs d'influence sur le management des

    entreprises sont l'extension de la mondialisation et le développement techno-scientifique ; ces

    dernières renforcent la concurrence entre les entreprises et conduisent à une

    hypercompétition. Cet univers de plus en plus instable et très concurrentiel contraint les

    entreprises à développer une culture stratégique. Celle-ci comporte trois pôles qui constituent

    le fondement du management stratégique ; il s'agit de l'anticipation, de l'action et de la

    mobilisation. En effet, percevoir les « signaux porteurs de sens pour l'avenir...traduire

    l'information en décision puis en action...mobiliser... » (Helfer, 2006, p. 11-12) sont les trois

    actes fondamentaux du stratège. Pour les accomplir, le responsable d'entreprise a besoin d'un

    excellent système d'informations. Le Balanced Scorecard s'inscrit dans cette approche car,

    au-delà de sa fonction de mesure de la performance, il apparaît comme un véritable dispositif

    de pilotage de la performance. Trois étapes ont marqué son développement :

    - la phase initiale où il est présenté comme un instrument de mesure de la performance

    amélioré, construit autour de quatre axes interdépendants ;

    - la phase suivante où il devient un élément central du système de management stratégique ;

    ici, l'accent est mis sur les liens de causalité reliant les différents axes et les indicateurs ainsi

    que sur les moyens de déclinaison de la stratégie ;

    - la dernière phase où il devient un outil de management fédérateur : il permet de sélectionner

    les objectifs stratégiques de l'organisation et ainsi de construire avec les différents

                                                                

    12 DORBES H., Le tableau de bord prospectif, une nouvelle approche du pilotage pour les PME avec le

    « balanced scorecard », http://www.acting-finances.com/offres/file_inline_src/188/188_P_1743_41.pd, p. 1,

    (consultée le 10 septembre 2008).

    13 NOBRE T. et Signolet L., Le paradoxe de l'axe apprentissage organisationnel et croissance dans le balanced

    scorecard : Le cas de l'hôpital, http://www.iae.univ-poitiers.fr/afc07/Programme/PDF/p145.pdf, p. 4 (consulté le

    18 septembre 2008)

    15

    13

    responsables d'unité la stratégie de l'organisation faisant ainsi de la stratégie une oeuvre

    collective animant l'intégralité de l'organisation.

    La portée du Balanced Scorecard s'est donc élargie au cours du temps pour investir la sphère

    du management stratégique. C'est une méthode qui doit permettre à une entreprise de passer

    de la définition de sa stratégie, au pilotage de sa mise en oeuvre concrète en passant par la

    définition, suivant quatre axes, des objectifs stratégiques associés, d'un arbre de causes à

    14

    effets entre ces objectifs, des actions à mettre en place . Le Balanced Scorecard apporte ainsi

    une réponse à l'incapacité des systèmes classiques de management de faire le  lien entre la

    stratégie à long terme de l'organisation et les actions à court terme. Il y parvient grâce à

    l'introduction de quatre nouveaux processus de management :

    - clarifier et formuler la vision et la stratégie ;

    - communiquer et lier les objectifs stratégiques et les mesures de performances ;

    - planifier, fixer les buts et rendre les initiatives cohérentes ;

    - développer le feedback stratégique et l'apprentissage, c'est-à-dire tester les hypothèses sur

    lesquelles a été construite la stratégie et opérer les réajustements nécessaires.

    La stratégie de l'entreprise élaborée en cohérence avec sa vision et sa mission est alors

    déclinée en axes stratégiques suivant quatre perspectives interdépendantes auxquelles sont

    associés des indicateurs appropriés.

    15

                                                                

    14 MARLOT J., Utilisation de la Balanced Scorecard dans l'évaluation de la compétitivité d'un centre de

    support aux développements de projets nouvelles technologies,

    www.hec.ensmp.fr/prive/theses/theses2003/Marlot.doc, p. 17 (consulté le 18 septembre 2008)

    15 SERHANE A., Les tableaux de bord stratégiques : Du concept à la mise en oeuvre,

    www.geocities.com/abdeloihedserhane/tableauxdebord.pdf, p. 6. (Consulté le 18 septembre 2008)

     

    16

    Figure n° 3 : Les quatre axes du Balanced Scorecard

    Axe financier : Que faut-il

    apporter aux actionnaires ?

    s ur te a s on ti Ac s ifs t jec Cible Ob Indic  

     

     

     

     

     

     

     

    Axe Clients : Que faut-il

    apporter aux clients ?

    s ur te a Axe Processus internes : En

    quoi exceller pour satisfaire

    les clients et les actionnaires ?

    VISION ET

    STRATEGIE

    s on ti Ac s ifs t jec s ur te a s on ti Ac Cible s ifs t jec Ob Indic Cible  

     

     

     

     

     

     

     

    Ob Indic  

     

     

     

     

     

     

     

    s ur te a s on ti Ac s ifs t jec Cible Ob Indic  

     

     

     

     

     

     

     

    Axe Apprentissage

    organisationnel : Pour

    réaliser sa vision, comment

    l'entreprise doit-elle

    apprendre et s'améliorer ?

    Source : Giraud (2004, p. 101)

    Le Balanced Scorecard se présente ainsi comme un ensemble d'indicateurs clés de

    performance directement reliés à la stratégie développée par l'entreprise et offrant à

    l'utilisateur l'opportunité de piloter tous les déterminants de la performance, organisés en

    quatre perspectives différentes.

    B- l'appropriation du Balanced Scorecard par le secteur public

    A l'origine, le Balanced Scorecard a été conçu au profit des entreprises, c'est-à-dire pour des

    organisations dont l'objectif essentiel est la réalisation du profit. Dans cette logique, selon

    Giraud (2004, p. 102), « la performance financière est considérée comme le but final,

    conditionné par la satisfaction des clients, elle-même dépendant de la bonne organisation des

    processus internes, qui reposent quant à eux sur une motivation suffisante des acteurs et des

    systèmes performants ».

    17

    Figure n° 4 : La chaîne de causalité au sein du Balanced Scorecard pour le secteur privé

    APPRENTISSAGE

    PROCESSUS

    INTERNES

    SATISFACTION

    CLIENTS

    PERFORMANCE

    FINANCIERE

    Source : Giraud (2004, p. 102)

    Les indicateurs associés à l'origine à chacune des dimensions de la performance du Balanced

    Scorecard témoignent ainsi de l'utilisation première à laquelle il était destiné, celle d'être un

    outil au service des entreprises concurrentielles :

    - l'axe financier est celui traditionnel des tableaux de bord de gestion ; on y retrouve, entre

    autres, comme indicateurs, le chiffre d'affaires, le résultat d'exploitation, la marge brute, la

    rentabilité financière, la rentabilité économique, l'amélioration de la productivité ;

    - l'axe client intègre des indicateurs comme la fidélisation, la part du marché, la satisfaction,

    la conservation, la rentabilité, l'image de marque ;

    - l'axe processus met en relief des indicateurs relatifs au développement de nouveaux

    produits, à la qualité de la connaissance des processus, à la qualité du suivi et de l'évolution

    des processus, à la mesure des résultats de l'activité de recherche-développement, au

    processus de production ;

    - l'axe apprentissage s'intéresse aux méthodes et systèmes permettant à l'entreprise de réaliser

    une capitalisation des expériences ou un apprentissage permanent ; les indicateurs choisis

    doivent refléter la motivation et la compétence des salariés, la qualité des procédures et du

    système d'information, l'absentéisme, le turn-over et la satisfaction globale des salariés.

    Mais le besoin d'un pilotage de la performance n'est pas resté qu'uniquement la

    préoccupation des gestionnaires des entreprises concurrentielles ; il a été également ressenti

    au niveau des organisations à but non lucratif à savoir les associations et notamment le secteur

    public.

    Dans le domaine du contrôle, l'action publique a été à l'origine préoccupée par la conformité

    juridique des procédures et le suivi des ressources, en particulier budgétaires ; il s'agissait de

    vérifier la conformité des actes réalisés aux normes établies ou aux règles ; le suivi des

    objectifs poursuivis ou l'adéquation des actions à ces objectifs ne faisaient pas partie de son

    champ. Les critiques de ce mode de contrôle ont conduit à l'émergence du pilotage par les

    résultats ; l'évaluation est ainsi apparue comme « un instrument de régulation pour des

    services publics soustraits à celle du marché, mais soumis à l'obligation croissante de

    18

    "rendre des comptes" (accountability) dans un environnement de plus en plus complexe » .

    16

    C'est logiquement donc que le Balanced Scorecard fut mis à contribution. Aujourd'hui, il est

    très utilisé dans l'administration des pays nord-européens, au Canada ou aux Etats-Unis par

    près de 60% de l'administration publique.

    Le modèle initial du Balanced Scorecard a cependant subi quelques modifications pour être

    adapté aux exigences du secteur public.

    Figure n° 5 : Le Balanced Scorecard pour le secteur public

    Mission

    17

    Axe clients et

    parties prenantes

     

    Axe Financier

     

    Stratégie

    Axe Apprentissage

    organisationnel

     

    Axe Processus internes

     

    Source : Rohm H.

    18

    Ces changements trouvent leur fondement dans la différence des buts que poursuivent

    respectivement le secteur privé et le secteur public. En effet, la recherche du profit est la

    motivation première des entreprises concurrentielles ; le secteur public est soumis à la

    pression de sa mission qui est de fournir aux citoyens des services de base essentiels à des

    coûts efficients ; son objectif n'est donc pas la recherche de profit et sa responsabilité

    s'analyse en une obligation de rendre compte du fait que ses prestations de services ou ses

    produits satisfont les attentes des citoyens. Cette caractéristique du secteur public influence la

    chaîne de causalité entre les perspectives ; on observe que l'axe clients et l'axe financier

    prennent la place l'un de l'autre ; l'explication est la suivante : la satisfaction du client dépend

    à la fois des contraintes d'ordre financier dans lesquelles l'organisation publique opère et des

    processus orientés satisfaction-client mis en place, la qualité des processus étant fonction de la

                                                                

    16 CHAUNEY J.-N., L'intérêt du Balanced Scorecard dans l'évolution des modes de contrôle des départements

    français, http://www.afc-cca.com/archives/docs_congres/congres2006/ressources/28.pdf, p. 6 (consulté le 29 mai

    2008)

    17 Indicateurs et tableaux de bord : les tableaux de bords prospectifs (balanced scorecards), 2 è section-Fiche 19,

    http://pagesperso-orange.fr/claude.rochet/cours/Docs/fiche19.pdf, p. 179 (consulté le 10 septembre 2008)

    18 ROHM H., Performance measurement in action : A balancing act, Perform, Volume 2, Issue 2,

    http://www.balancedscorecard.org/Portals/0/PDF/perform.pdf, p. 3 (consulté le 21 septembre 2008)

    19

    capacité de l'organisation à se développer et à accroître l'expertise de son personnel et

    l'efficacité de ses systèmes.

    Figure n° 6 : La chaîne de causalité au sein du Balanced Scorecard pour le secteur public

    19

    AXE

    APPRENTISSAGE

    AXE

    PROCESSUS

    INTERNES

    AXE

    FINANCIER

    AXE CLIENTS

    ET PARTIES

    PRENANTES

     

    Au niveau de l'hôpital public, l'évolution des méthodes de mesure de la performance est

    comparable à celle du monde des entreprises ; aujourd'hui, le contrôle budgétaire et ses outils

    ne répondent plus aux besoins de pilotage de la performance des établissements hospitaliers ;

    de même, les mesures financières ne peuvent permettre de savoir si un établissement

    hospitalier remplit concrètement sa mission de service public. Certaines techniques

    entrepreneuriales ont donc été adaptées à ces établissements ; l'analyse stratégique, le projet

    21

    prospectif est une réponse à cette quête en raison des fonctions qu'il est appelé à jouer :

    - mesurer et guider l'établissement vers ses objectifs stratégiques ;

    - intégrer les différentes fonctions clés du management ;

    - faciliter la communication de la stratégie au sein de l'établissement et améliorer le dialogue

    entre les professionnels de la santé et le personnel administratif ;

    - faciliter l'apprentissage en permettant d'identifier les problèmes et de prendre les mesures

    correctives.

    Des difficultés existent, reconnaissent les concepteurs du tableau de bord prospectif, à le

    mettre en oeuvre dans les établissements hospitaliers car il ne leur est pas aisé de définir

    clairement leur stratégie et surtout parce que la performance financière n'est pas leur raison

    d'être ; cependant Kaplan et Norton (2001, p. 23-24 et p. 163-170) citent deux exemples

    d'utilisation réussie du Balanced Scorecard dans un hôpital ; il s'agit de l'hôpital universitaire

    pour enfants de Duke à Durham en Caroline du Nord et de l'hôpital universitaire Montefiore,

    dans le Bronx à New York. Preuve donc que c'est un outil utilisable dans le milieu

    hospitalier. Mais, en milieu hospitalier comme pour le secteur public en général, le modèle

                                                                

    19 Building the Balanced Scorecard in Public Sector Organizations, http://www.odgroup.com/articles/PSA2.pdf,

    p. 3 (consulté le 13 août 2008)

    20 NOBRE T., Quels tableaux de bord pour l'hôpital ?, http://costkiller.net/methodo/costkiller.gestion-des-couts-

    Quels-tableaux-de-bord-de-pilotage-pour-hopital.pdf, p. 2, (consulté le 29 mai 2008)

    21 Ce sont l'anticipation, action, mobilisation ; ces éléments ont été abordés un peu plus haut.

    20

    20

    d'établissement, la comptabilité par activités en sont des illustrations. L'utilisation du

    Balanced Scorecard s'inscrit également dans cette volonté des gestionnaires des

    établissements hospitaliers de promouvoir un pilotage effectif de leurs organisations pour

    répondre aux nouveaux défis qu'ils rencontrent ; les hôpitaux sont, en effet, soumis de plus en

    plus à des exigences de contraintes budgétaires et légales, des exigences de qualité qui les

    obligent à adopter les principes de la culture stratégique ; l'utilisation du tableau de bord

    initial du Balanced Scorecard a été adapté aux spécificités du domaine ; la chaîne de causalité

    a donc été modifiée mais la préoccupation centrale autour de la mission demeure.

    Figure n° 7 : La chaîne de causalité au sein du Balanced Scorecard pour le milieu hospitalier

    22

    AXE

    FINANCIER

    AXE

    PROCESSUS

    INTERNES

    AXE

    PERSONNEL

    AXE PATIENT

     

    L'axe financier perd son importance ici en raison des subventions accordées aux

    établissements hospitaliers pour compenser le fait que le patient ne paie pas le prix relatif au

    coût qu'il génère ; la survie de l'établissement dépend d'une bonne allocation des ressources à

    sa disposition ; l'axe financier se présente comme une contrainte et une base de réalisation des

    trois autres perspectives ; comme dans toutes les organisations publiques, la mission du

    service public conduit à considérer l'axe client comme l'aboutissement des efforts réalisés. La

    bonne allocation des ressources financières devraient permettre de développer des processus

    internes de qualité à même de rendre le personnel efficace afin de répondre aux attentes des

    patients.

    II- La méthodologie de conception du tableau de bord prospectif

    La conception du tableau de bord prospectif est réalisée suivant une démarche top-down qui

    permet l'alignement stratégique des différentes unités de l'organisation et mobilise ainsi les

    acteurs pour une mise en oeuvre efficace grâce au consensus qu'elle permet de créer en leur

    sein. Deux grandes étapes marquent la conception du tableau de bord prospectif :

    l'élaboration de la carte stratégique et la construction de la carte d'identité des indicateurs.

    A- L'élaboration de la carte stratégique

    L'élaboration de la carte stratégique suppose au préalable la définition du cadre stratégique ;

    son objectif est d'apporter la cohérence et la clarté nécessaires aux différentes actions

    qu'entend mener une organisation ; il intègre donc :

    - une vision stratégique clairement énoncée ;

    - des valeurs bien articulées ;

    - une mission, articulée avec mandat ;

    - l'objectif poursuivi par l'organisation ;

    - la stratégie ainsi que les différents axes stratégiques.

                                                                

    22 MORARD B., Balanced Scorecard ou !!!!!, www.aso-organisation.ch/soirdeb6mars/bsc_BMorard.ppt

    (consulté le 8 juillet 2008).

    21

    Tous ces éléments doivent aller ensemble et se compléter mutuellement ; la mission doit

    s'assembler aux valeurs et la vision de l'organisation doit répondre aux besoins des

    bénéficiaires des activités de l'organisation.

    Cossette, après avoir mis en relief la richesse de la définition du concept, définit la vision

    stratégique comme « un produit cognitif constitué d'un réseau de concepts jugés importants

    pour l'avenir de l'entreprise. Elle met en évidence un système d'« explications » (causes ou

    moyens) et de « conséquences » (effets ou fins) qui guide les individus concernés dans

    23

    l'interprétation des événements et dans les actions à entreprendre » . La vision fait référence

    à un état futur désiré ; c'est un point de repère que l'organisation se fixe dans l'avenir. La

    définition d'une vision stratégique pour une organisation est primordiale ; en effet, la

    définition d'une vision et sa communication aux différents acteurs donne une direction et une

    orientation à l'action collective ; en outre, son contenu conditionne la réalisation de l'état

    futur désiré par l'organisation. Métais et Roux-Dufort soulignent d'ailleurs le lien entre

    vision et apprentissage organisationnel et indiquent que la vision est généralement envisagée

    comme « un levier fondamental pour le développement de l'entreprise » car il est un « facteur

    créateur de tension ...créatrice » qui à son tour constitue un « vecteur du changement

    organisationnel » parce que « susceptible de générer les transformations et l'acquisition de

    nouvelles compétences ».

    Les valeurs clés correspondent à la philosophie de l'organisation c'est-à-dire à ce à quoi elle

    croit dans l'exécution de sa mission ; ce sont des principes fondamentaux qui gouvernent

    l'action de l'organisation et ses relations avec les différents acteurs. Ces valeurs influencent le

    choix stratégique de l'organisation. Si par exemple une des valeurs de l'organisation est

    l'implication des bénéficiaires, l'exécution des activités devra en tenir compte.

    Selon Helfer (2006, p. 48), « La détermination de la mission de l'entreprise consiste à

    répondre à la question "pourquoi existe-t-elle ?" ; c'est sa raison d'être » ; elle doit être

    exprimée sous forme de mandat ; le mandat décrit les activités de l'organisation, avec qui et

    pour qui elle développe ses activités et comment elle s'y prend d'un point de vue général.

    Pour définir la mission d'une organisation, il convient donc de répondre aux questions

    suivantes :

    - que fait l'organisation ?

    - pour qui travaille-t-elle ?

    - pourquoi travaille-t-elle ?

    24

                                                                

    23 COSSETTE P., Méthode systématique d'aide à la formulation de la vision stratégique : Illustration auprès

    d'un propriétaire-dirigeant, Revue de l'Entrepreneuriat - Vol 2, n°1, 2003, http://asso.nordnet.fr/r-

    e/RE0201pc.pdf, p. 5 (consulté le 24 août 2008).

    24 METAIS E.et ROUX-DUFORT C., Vision stratégique et formes d'apprentissage organisationnel : Des

    stratégies d'adéquation aux stratégies d'intention, http://www.strategie-aims.com/montreal/mtais-ro.pdf, p. 1-6

    (consulté le 24 août 2008).

     

    22

    Au niveau du secteur public, il existe un cadre légal et règlementaire qui définit la mission

    confiée par l'Etat à une organisation publique ; elle peut ne pas être clairement énoncée mais

    être sous-entendue ; il faut alors procéder à une analyse du cadre institutionnel défini par les

    textes réglementaires et législatifs pour la formuler clairement.

    Les objectifs découlent de l'analyse de l'organisation ; cette analyse permet de déceler les

    problèmes qu'elle rencontre et sur lesquels elle veut agir pour se transformer après avoir

    formulé des objectifs ; la notion d'objectif est fondamentale puisque tout le système de

    contrôle est basé sur sa formalisation ; un objectif est un but précis à atteindre dans un délai

    donné. Selon Helfer (2006, p. 50), « un objectif se définirait par ces quatre composantes :

    - un attribut (la dimension) ;

    - une échelle de mesure ;

    - une norme ;

    - un horizon temporel ».

    Exemple : Accroître le taux (dimension) de recouvrement (attribut) de 10% (norme) d'ici

    deux ans (horizon temporel)

    Helfer (2006, p. 448) définit la stratégie comme un « ensemble de décisions de long terme

    prises par l'entreprise pour atteindre ses objectifs compte tenu de ses ressources et de ses

    environnements » ; la stratégie d'une organisation est donc les voies et moyens qu'elle

    détermine pour atteindre ses objectifs en partant de ses atouts et de ses difficultés ; ce choix

    est fait après une analyse stratégique approfondie qui en même temps qu'elle permet de

    découvrir les problèmes de l'organisation, révèle ses forces et les faiblesses ainsi que les

    menaces qui pèsent sur elle et les opportunités dont elle peut se saisir. La stratégie tente de

    résoudre les problèmes de l'organisation ; elle doit donc être en cohérence avec les objectifs

    poursuivis par l'organisation.

    Le cadre stratégique étant défini, la carte stratégique peut être élaborée. Selon Fernandez, la

    carte stratégique est « un diagramme de type cause à effet présentant les relations entre les

    différents objectifs stratégiques selon les 4 perspectives (financière, client, processus,

    apprentissage et croissance)...Elle permet de "matérialiser" le passage de l'expression de la

    stratégie à la création de valeurs proprement dite » .

    25

                                                                

    25 FERNANDEZ A., Le Balanced Scorecard : les cartes stratégiques (Strategy map),

    http://www.piloter.org/balanced-scorecard/balanced_scorecard-carte_strategique.htm, (consulté le 23 septembre

    2008)

    23

    Figure n° 8 : Exemple de modèle de carte stratégique

     

    Axe stratégique

    S T N  

     

      Objectif stratégique

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Objectif stratégique

    AXE NT ONNEL I T A VELOPPEME NIS A DE ORG AXE TERNES N I SSUS PROCE AXE IER FINANC E X A  

    Objectif stratégique

    CLIE  

    Axe stratégique

     

     

    Objectif stratégique

     

    Objectif stratégique

     

    Objectif stratégique

    Axe stratégique

     

    Objectif stratégique

     

    Objectif stratégique

     

    Objectif stratégique

    Objectif stratégique

    Axe stratégique

    Objectif stratégique

     

    Pour obtenir cette carte stratégique, encore appelée modèle de performance, il faut partir de

    l'objectif que l'organisation a déterminé à partir de l'analyse de ses problèmes ; de cet

    24

    objectif, des objectifs stratégiques sont identifiés suivant chacune des quatre perspectives du

    Balanced Scorecard ; pour chacun des objectifs stratégiques, il est ensuite défini les facteurs

    clés de succès appelés variables d'actions ; ce sont elles qui constituent les déterminants

    essentiels de l'atteinte des objectifs stratégiques, donc de la performance recherchée ; la

    relation de cause à effet établie entre les variables d'action constituent ainsi la carte

    stratégique et donc le modèle de performance de l'organisation. Les variables d'actions

    doivent revêtir deux caractéristiques fondamentales :

    - être en nombre limité pour permettre au gestionnaire de se concentrer sur le petit nombre de

    causes qui engendrent les plus d'effets ;

    - être maîtrisables car l'action du gestionnaire doit pouvoir les influencer. La maîtrise des

    variables d'actions est conditionnée par la définition et la mise en oeuvre de plans d'actions

    concrètes et cohérentes.

    Il convient de souligner que les objectifs stratégiques concourent à clarifier la stratégie

    poursuivie par l'entreprise de façon équilibrée suivant les quatre perspectives du Balanced

    Scorecard et à la communiquer au personnel ; ainsi, une mobilisation est créée autour de la

    stratégie ; ce qui facilite sa mise en oeuvre . Une fois la carte stratégique élaborée, il est aisé de

    mettre en place les indicateurs.

    B- La réalisation de la carte d'identité des indicateurs

    La construction de la carte d'identité des indicateurs est l'étape ultime de la démarche ; cette

    phase commence par l'identification des indicateurs les plus pertinents.

    La réflexion sur les objectifs stratégiques et les variables d'action détermine en amont

    l'identification des indicateurs ; les indicateurs du tableau de bord doivent donc permettre au

    gestionnaire de se rendre compte du niveau d'atteinte des objectifs et du niveau de maîtrise

    des variables d'action. Le choix des critères et des indicateurs pertinents est donc fondamental

    pour la fiabilité du tableau de bord. Ellul souligne que, « le critère est le principe permettant

    de porter un jugement, de distinguer ce que l'on cherche à évaluer. Il doit être explicite, c'est-

    à-dire qu'il doit faire apparaître le fait qu'un processus ou qu'une action soit jugé efficient

    ou non. L'indicateur est une information permettant la mesure périodique d'une réalité par

    rapport à un critère prédéfini. Il est un instrument de mesure »

    26

                                                                

    26 ELLUL F., Un tableau de bord : Pourquoi, pour qui et comment ?, La Lettre du CEDIP - En lignes n° 25 -

    avril 2003, p. 3, http://www.cedip.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/fichetechn25_cle73b3ea.pdf, (consulté le 23

    avril 2008)

     

    25

    Figure n° 9 : Démarche d'identification des critères et indicateurs


    · objectif stratégique

    1


    · Variables d'action

    2

    3


    · Choix des critères


    · Choix des indicateurs

     

    Fondamentalement, on distingue deux types d'indicateurs :

    - les indicateurs de résultat qui portent sur les objectifs stratégiques définis ; ils mesurent le

    résultat final de l'action au travers du degré de performance atteint ou de réalisation d'un

    objectif ; ce sont des indicateurs de performance ;

    - les indicateurs de suivi : ils portent sur les variables d'action ; ce sont des indicateurs

    prospectifs qui permettent de mesurer la progression de l'action, d'anticiper en réagissant

    avec des mesures correctrices avant l'aboutissement de l'action ; ce sont des indicateurs de

    pilotage de la performance ;

    Un bon indicateur se caractérise par sa pertinence, la qualité et la précision de sa mesure, sa

    faisabilité et sa facilité d'interprétation et d'utilisation.

    Une fois les indicateurs pertinents identifiés, il convient d'établir la carte d'identité de chacun

    d'eux. Pour chaque indicateur, elle comporte les caractéristiques suivantes :

    - sa définition : il s'agit d'indiquer la compréhension à avoir de l'indicateur ; cette définition

    clarifie les éléments entrant en ligne pour saisir avec précision le sens à donner à l'indicateur ;

    - sa source : il s'agit ici d'identifier les sources d'information et les actions nécessaires pour y

    accéder ; il faut se demander si l'information existe, à quel niveau la trouver, comment

    l'obteniir.

    - sa formule de calcul : cette formule indique la combinaison à faire pour obbtenir l'indicateur ;

    - sa fréquence de production : il existe une certaine corrélation entre les niveaux de

    responsabilité et les différents horizons de temps ; ainsi, les niveaux opérationnels ont besoin

    de disposer de mesures à périodicité plus fréquente car c'est beaucoup plus à ces niveaux que

    se mènent les actions devant agir sur les variables d'action. Si la mesure est faite à intervalle

    de temps trop grand, il ne sera pas possible d'intervenir à temps pour redresser la barre en cas

    de dérive. Il faut connaître la durée des cycles opérationnels associés à l'indicateur et le

    mesurer à intervalles raisonnables de sorte à se donner les moyens d'être réactif, sans

    consom

    mmer pour cela trop de ressources ;

    26

    - la valeur actuelle : la valeur actuelle est celle qui est connue au moment de la construction

    de l'indicateur ; lorsqu'elle est disponible, elle peut être insérée dans le tableau de bord pour

    constituer une référence.

    - la valeur cible : il s'agit ici de la norme que l'organisation se propose d'atteindre grâce à la

    mise en oeuvre de son plan d'actions ; la mesure que permettra d'obtenir l'indicateur sera

    comparée à cette valeur pour déterminer si l'organisation est performante ou non ou plutôt si

    le degré de maîtrise de la variable d'action est suffisante pour espérer atteindre l'objectif

    prédéfini et donc la performance attendue ; il s'agit donc d'un système de références que

    permet de mettre en place les valeurs cibles de tous les indicateurs.

    - le niveau d'alerte : lorsque la mesure obtenue est comparée à la valeur cible est qu'il est

    constaté qu'elle est en deçà de la valeur cible, il doit être possible de réagir et de mener une

    action correctrice ; cette réaction est déclenchée par le niveau d'alerte. C'est donc une valeur

    de l'indicateur qui est jugée susceptible de ne pas conduire à terme à la performance attendue

    et qui nécessite donc un ajustement.

    - le responsable de sa production : la personne chargée de la collecte et du traitement des

    données doit être clairement identifiée.

    Lorsque les indicateurs sont construits, ils sont mis en forme pour faciliter leur lecture et leur

    interprétation ; différents modes de présentations existent ; le tableau de bord peut être

    présenté sous la forme d'un tableau, d'un graphique (histogramme ou courbe ...) mais quelque

    soit le mode de présentation choisi, il doit être accompagné :

    - d'un titre qui indique ce qu'il représente ;

    - d'une légende pour expliquer l'unité ou le pourcentage dont il s'agit ;

    - de l'indication de l'origine des données afin de permettre à l'utilisateur ou au lecteur de

    contrôler les informations utilisées ou d'approfondir l'analyse.

    27

    CONCLUSION PARTIELLE

    Le tableau de bord est un outil de gestion des organisations dont l'objectif est de fournir des

    mesures de la performance dans le cadre du contrôle de gestion. Son évolution est liée aux

    différentes approches qui ont marqué la notion de performance ; la performance a d'abord été

    abordée sous l'angle financier ; mais des instabilités et des incertitudes sont apparues dans

    l'environnement des organisations du fait notamment de l'extension de la mondialisation et

    du développement techno-scientifique ; les besoins d'anticipation, de mobilisation et d'action

    ont conduit à adopter des démarches plus réactives ; l'aptitude à piloter la performance est

    désormais apparue comme un gage de survie pour les organisations. Le caractère

    multidimensionnel de la performance a alors conduit à l'adoption de nouveaux outils de

    mesure dont le Balanced Scorecard ; encore appelé tableau de bord équilibré, il a l'avantage

    de présenter de la performance quatre angles de mesure en considérant les clients, les

    processus internes, le financier et l'apprentissage organisationnel ; il fournit des indicateurs

    financiers et non financiers portant sur les variables d'action, déterminants de l'atteinte des

    objectifs stratégiques et donc de la performance attendue. Il permet ainsi d'assurer un pilotage

    de la performance attendue à partir des actions correctrices mises en oeuvre au fur et à mesure

    que les mesures obtenues de l'application des plans d'actions définis pour atteindre la

    performance attendue alertent sur les insuffisances.

    Initialement conçu pour les entreprises concurrentielles, le Balanced Scorecard a été introduit

    au niveau du secteur public en raison des exigences croissantes de responsabilité et de

    compte-rendu qui pèsent sur les organisations chargées des missions de service public. Ainsi,

    la mise en oeuvre du Balanced Scorecard à l'hôpital public contribue à en améliorer son

    management stratégique et sa performance. La conception du tableau de bord équilibré est

    l'aboutissement d'un processus de planification stratégique et opérationnelle dont il en

    constitue le système de mesures d'atteinte des objectifs stratégiques. La mesure des variables

    d'action en fait un système réactif qui permet un pilotage de la performance. Cette conception

    est réalisée suivant une approche top-down qui assure l'alignement stratégique de toutes les

    unités de l'organisation et favorise la mobilisation des acteurs.

    28

    Deuxième partie : LE TABLEAU DE

    BORD PROSPECTIF DE L'HÔPITAL

    DE ZONE DE COME

    2

    Nord-Ouest par le Burkina Faso, à l'Ouest par le Togo, à l'Est par le Nigéria et au Sud par

    l'Océan Atlantique.

    Sur le plan administratif, le Bénin est découpé en douze départements comprenant chacun une

    ou plusieurs communes. Le département du Mono est celui au sein duquel se trouve la Zone

    sanitaire de Comé (ZS-C) dont l'Hôpital de référence est l'Hôpital de Zone de Comé (HZ-C).

    La Zone sanitaire de Comé se situe au Sud-ouest du pays à environ 100 km de la capitale

    économique, Cotonou, et jouxte la frontière togolaise. Elle regroupe quatre communes (Comé,

    Grand-Popo, Bopa et Houéyogbé) et couvre une superficie de 1.120 km pour une population

    estimée à 279.209 habitants en 2007 .

    Le climat est de type subtropical avec deux saisons de pluies et deux saisons sèches. Le relief

    se présente sous la forme de plateaux avec par endroits des dépressions marécageuses et des

    zones de terres hydromorphes. La ZS-C compte trois lacs à savoir l'Ahémé, le Toho et le

    Togbadji ; elle est traversée par le Mono, le Couffo et le Sazué qui sont des fleuves.

    2°) Contexte socio-économique

    L'activité économique du Bénin repose principalement sur l'agriculture qui occupe 53% de la

    population et contribue à hauteur de 37% au Produit Intérieur Brut (PIB) ; le coton reste la

    principale ressource car il procure au pays 80% de ses recettes d'exportation. Le taux de

    croissance économique s'est affaibli ces dernières années pour s'établir à 3,4% contre une

    moyenne qui oscillait autour de 4% entre 1995 et 2002. Ce rythme de croissance est jugé

    assez faible pour amorcer un processus rapide et durable de réduction de la pauvreté qui

    s'installe de façon persistante. Selon l'enquête Questionnaire des Indicateurs de Base du Bien-

    être 2003 (QUIBB), 22% de la population soit environ 1,5 million de personnes sont

                                                                

    27 Bilan des activités 2007 de la Zone sanitaire de Comé, p. 4

    30

    2

    27

    CHAPITRE I - LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE L'HÔPITAL DE

    ZONE DE COME

    Le Balanced Scorecard est au coeur de la gestion stratégique des organisations ; il joue un rôle

    central dans la définition de la stratégie et de son déploiement au sein des organisations afin

    de mobiliser les ressources humaines autour de sa mise en oeuvre ; le construire suppose donc

    au préalable une analyse approfondie des forces et faiblesses de l'organisation ainsi que des

    menaces et opportunités de l'environnement dans lequel elle évolue afin de définir sa

    stratégie.

    I- Analyse de l'environnement externe

    A- Contexte géographique et socio-économique

    1°) Contexte géographique

    La République du Bénin est située en Afrique de l'Ouest sur le Golfe de Guinée. Elle s'étend

    de l'Océan Atlantique au Fleuve Niger sur une longueur de 700 km et une largeur de 125 km

    sur la côte. Sa superficie est de 114.763 km . Le Bénin est limité au Nord par le Niger, au

    considérées comme extrêmement pauvres et 39% soit 2,6 millions de personnes comme

    28

    pauvres . Le Bénin est classé dans la catégorie des Pays les Moins Avancés (PMA) et

    bénéficie de l'initiative pour l'allègement de la dette des pays pauvres très endettés (Initiative

    PPTE) ; dans ce cadre, le pays a élaboré et mis en oeuvre pour la période 2003 à 2005 son

    premier Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP).

    Malgré son état de pauvreté, la population assure le financement d'une bonne partie des

    dépenses en santé ; en effet, conformément à l'Initiative de Bamako, le paiement direct

    constitue le principal mode de paiement au niveau des formations sanitaires du Bénin ; en

    2003, 52,1% des 96 milliards de la dépense totale de santé au Bénin proviennent du

    financement direct opéré par les ménages ; les collectivités locales, les assurances et

    mutuelles de santé, les entreprises publiques et privées ont contribué pour seulement 0,6% .

    30

    pour des raisons économiques, la population émigre vers la Côte-d'Ivoire, le Gabon, le

    Nigéria et le Congo où elle forme d'importantes communautés.

    Dans la ZS-C, il existe des initiatives de mutuelle de santé mais leur impact reste assez faible

    pour renverser la tendance de la forte contribution des ménages aux dépenses de santé. Ainsi,

    avec le faible pouvoir d'achat lié à la faiblesse de l'activité économique, les populations de la

    ZS-C sont confrontées à un véritable problème d'accessibilité financière aux soins de santé.

    B- La demande en santé et l'offre de soins

    1°) La demande en santé

    Les variables les plus fondamentales de la demande de santé sont la taille de la population

    ainsi que ses structures par âge et par taille. Selon les projections démographiques de l'Institut

    31

    National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) , la population béninoise en

    2007 se situerait autour de 8.053.690 habitants. Elle est soumise à l'effet conjugué de l'exode

                                                                

    28 Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2007-2016, p. 11

    29 Ibid., p.18

    30 Bilan des activités 2007 de la Zone sanitaire de Comé, p. 5

    31 INSAE, www.insae-bj.org (consulté le 06 octobre 2008).

    31

    29

    Mais prenant conscience des effets négatifs de cette pauvreté sur la santé des populations, le

    Bénin a mis en place depuis 2002 un fonds d'indigence pour financer les soins de santé des

    plus pauvres.

    La Zone sanitaire de Comé s'inscrit dans ce contexte général du Bénin. Les principales

    activités génératrices de revenu sont l'agriculture, la pêche et l'exploitation des carrières.

    L'artisanat y est prépondérant. Sur le plan industriel, la ZS-C abrite une usine d'embouteillage

    d'eau minérale connue sous le nom de Possotomé ; sa bordure avec la mer associée à la

    notoriété du lac Ahémé contribue au développement d'une petite filière touristique ; elle

    abrite trois marchés, Comé, Lobogo et Sè, qui bénéficient d'une audience sous-régionale.

    L'activité économique que développent les populations ne contribue pas à leur procurer des

    ressources nécessaires pour s'assurer des conditions d'existence viables alors qu'il faut

    subvenir aux besoins de ménages dont la taille est estimée en moyenne à 6 personnes . Ainsi,

    rural et de l'urbanisation ; au recensement de 1961, la population rurale représentait 90% de la

    population totale, en 1973, elle est passée à 73%, puis à 64% en 1964 et enfin à 60% en 2002.

    La population béninoise est essentiellement jeune à dominance féminine. En effet, en 2002,

    les jeunes de moins de 15 ans représentaient 47% de la population totale ; de même de 1979 à

    2002, 52% de la population était féminine ; cette dominance de la population béninoise est

    plus marquée en milieu rural qu'en ville avec 61,1%.

    Cette population a connu une accélération de son rythme de croissance ; de 1,8% entre 1910

    et 1950, le taux de croissance est passé à 2,8% entre 1979 et 1992 puis à 3,2% entre 1992 et

    2002. Avec un taux d'accroissement de 3,25% par an selon le Recensement Général de la

    Population et de l'Habitat de 2002 (RGPH 2002), le Bénin est l'un des pays à fort taux de

    croissance démographique au monde, un niveau expliqué par une fécondité encore élevée

    exprimée par l'indice synthétique de fécondité qui s'établit à 5,7 enfants par femme .

    Cette croissance démographique exerce une influence sur l'évolution de la demande sociale

    notamment de santé. Parmi les critères utiles pour apprécier l'ampleur et la nature des besoins

    de santé, figurent l'espérance de vie, la mortalité et la morbidité

    Au Bénin, malgré les nombreux efforts fournis, le profil sanitaire du pays reste caractérisé par

    un tableau de morbidité élevée . Les indicateurs ci-après illustrent cette situation :

    - selon les données de l'Enquête Démographique et de Santé (EDS) III réalisée en 2006, le

    taux de mortalité maternelle est de 397 femmes pour 100 000 naissances vivantes en 2006 ;

    - la mortalité infantile demeure élevée à 67 pour mille naissances en 2006 (EDS III) ;

    - le taux de mortalité infanto-juvénile est de 125 pour mille naissances vivantes en 2006 (EDS

    III) ;

    - l'espérance de vie s'établit à 57, 18 pour les hommes et à 61,25 pour les femmes .

    Face à l'ampleur ainsi notée de la demande en santé, quelle est donc la réponse apportée en

    termes d'offre de soins ?

    2°) L'offre de soins

    L'appréciation de l'offre de soins prendra appui sur trois éléments principaux : l'accessibilité

    géographique, la couverture en équipements et celle en ressources humaines.

    L'accessibilité géographique aux soins et aux services de santé est définie par le pourcentage

    de la population qui vit à moins de 5 kilomètres d'un centre de santé ; au Bénin, environ 66%

    des ménages ont accès à une formation sanitaire dans leur localité dans un rayon de 5

    kilomètres . En ce qui concerne l'accessibilité aux formations sanitaires de première

                                                                

    32 Rapport préliminaire de l'EDS III 2006, p. 9

    33 PNDS 2007-2016, p.14

    34 Dossier Technique et Financier du Projet d'Appui à la Zone Sanitaire Comé-II, p. 18

    35 PNDS 2007-2016, p. 15

    32

    32

    33

    34

    35

    référence, plus de 50% de la population béninoise a accès à un hôpital de référence en cas de

    nécessité tandis que 13% vit encore à plus de 30 kilomètres d'un hôpital de référence. En

    milieu rural, la situation est davantage préoccupante car seulement 34% des communautés

    rurales ont accès à un hôpital à moins de 5 kilomètres contre 74% en milieu urbain.

    En matière de ressources humaines en santé, on comptait 6275 agents de santé dans les

    formations sanitaires publiques et privées du pays ; avec cet effectif, le nombre d'habitants

    par médecin est de 7006 dans l'ensemble du pays ; il s'agit là d'un ratio relativement

    37

    cache la réalité dans certaines régions. La Zone sanitaire de Comé présente des particularités.

    Selon les résultats du monitoring des activités du premier semestre 2008, l'accessibilité aux

    38

    soins curatifs dans cette Zone sanitaire a été estimée à 76,72% . L'accessibilité aux soins

    reste ainsi une préoccupation comme il reste également des efforts à faire en matière de

    couverture en infrastructures et équipements.

    36

    satisfaisant au regard des normes de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) mais qui

    En effet, la ZS-C enregistre une couverture en infrastructures de 96%

    39

    avec toutefois des

    40

    ratios relatif au nombre d'habitants par infirmier et sage-femme sont satisfaisants au regard

    des normes OMS dans cette zone sanitaire.

    En conclusion, le secteur santé ne se trouve pas dans une situation de surcapacité car l'offre

    de soins reste insuffisante.

    C- Les acteurs du secteur de la santé

    1°) Les acteurs opérationnels

    Trois acteurs principaux contribuent à l'offre de soins au Bénin : le secteur public, le secteur

    privé et la médecine traditionnelle.

    L'offre de soins du secteur public est fournie par un réseau de formations sanitaires intégrées

    dans une organisation pyramidale et étendu à l'ensemble du pays. Au niveau central ou

                                                                

    36 PNDS 2007-2016, p. 21

    37 1 médecin pour 10000 habitants, 1 infirmier pour 5000 habitants et 1 sage-femme pour 5000 habitants.

    38 Rapport du monitoring des activités du premier semestre 2008 de la Zone sanitaire de Comé

    39 Annuaire des statistiques sanitaires 2006 de la Direction départementale de la Santé du Mono et du Couffo, p.

    18

    40 Annuaire des statistiques sanitaires 2006 de la Direction départementale de la Santé du Mono et du Couffo, p.

    22

    33

    insuffisances ; certaines formations sanitaires ne sont pas conformes aux normes en vigueur,

    d'autres sont vétustes et nécessitent donc une réhabilitation. Il n'existe pas de statistiques sur

    le taux d'équipement dans la ZS-C ; mais l'intervention belge de 1999 à 2003 a contribué au

    renforcement des équipements au niveau des formations sanitaires de cette zone. Aujourd'hui,

    l'une des préoccupations reste le renouvellement de ces équipements devenus vétustes et

    insuffisants.

    Au niveau des ressources humaines, la ZS-C enregistre 1 médecin pour 30284 habitants, 1

    infirmier pour 3494 habitants et 1 sage-femme pour 2029 habitants . Il apparaît que seuls les

    national, on retrouve comme structures de soins le Centre National Hospitalier et

    Universitaire (CNHU) Hubert Koutoukou MAGA, le Centre National de Pneumo-

    phtisiologie, le Centre National de Psychiatrie et l'Hôpital de la Mère et de l'Enfant Lagune

    (Ex Maternité Lagune). Au niveau intermédiaire ou départemental, le Centre Hospitalier

    Départemental (CHD) constitue le centre de référence pour les cas référés par les hôpitaux de

    zone ou par les centres de santé ; il en existe actuellement 5 à raison d'un pour deux

    41

    départements , à l'exception du département de l'Atlantique-Littoral qui ne dispose pas d'un

    CHD. Enfin le niveau périphérique qui représente l'entité opérationnelle la plus décentralisée

    du système sanitaire. Le territoire national est réparti en 33 zones. Chaque zone dénommée

    Zone Sanitaire regroupe un certain nombre de services de santé publics de premier contact,

    Unités Villageoises de Santé ou Centres de Santé (UVS et CS), et des formations sanitaires

    privées, appuyés par un hôpital de référence (public ou privé), appelé Hôpital de Zone. La

    Zone sanitaire de Comé constitue l'une des deux zones du Département du Mono. Au plan

    technique, cette zone est constituée d'un hôpital de zone, hôpital de première référence, relié à

    34 centres de santé.

    Figure n° 10 : Vue générale de la position de l'Hôpital dans la Zone sanitaire

    CENTRE

    DE SANTE

    CENTRE

    DE SANTE

    HÔPITAL

    DE ZONE

    CENTRE

    DE SANTE

    CENTRE

    DE SANTE

     

    Le secteur public apparaît ainsi être le principal acteur de l'offre de soins dans la Zone

    sanitaire de Comé. A ce titre il apporte une contribution notable au financement des activités

    de soins. En 2003, la contribution du budget national représentait 30,8% des 96 milliards de

                                                                

    41 Il faut souligner que l'ancienne l'organisation administrative du Bénin découpait le pays en six départements ;

    avec la réforme de l'administration, les anciens départements ont été découpés chacun en deux ; les CHD des

    nouveaux départements n'ayant pas été construits, ceux existants continuent de couvrir leur ancienne aire

    sanitaire, donc deux départements actuels.

    34

    dépense totale en santé du Bénin dont 29,5% consacrés aux hôpitaux . En 2006, l'Etat a

    43

    matière d'équipements et de personnel spécialisé.

    On peut constater l'intégration des structures privées au niveau périphérique de la pyramide

    sanitaire ; cependant, il importe de porter un regard attentionné au secteur privé. Depuis

    l'adoption du libéralisme, on assiste à une émergence du secteur privé. Déjà en 1998, on

    dénombrait 660 formations sanitaires privées au Bénin avec 60% d'entre elles concentrées

    44

    dans la seule ville de Cotonou . On distingue le privé libéral et le privé confessionnel et

    associatif. L'Etat béninois a entrepris de réglementer les activités du secteur privé sans y

    parvenir. De nombreuses entités privées exercent sans avoir obtenu l'agrément des autorités

    sanitaires du pays. Dans la seule Zone sanitaire de Comé, on dénombre environ 24 structures

    privées exerçant pour la plupart dans l'illégalité et ne fournissant aucune statistique

    sanitaire. Elles échappent ainsi à tout encadrement et n'offrent aucune garantie en termes

    d'équipements et de personnel qualifié alors qu'elles exercent une forte attraction sur les

    populations. Le risque engendré par cette situation reste une prise en charge inefficace des

    problèmes de santé des populations couplée d'une prise en charge tardive au niveau des

    structures publiques mieux équipées.

    La médecine traditionnelle enregistre une forte fréquentation car elle reste très ancrée dans les

    habitudes culturelles ; cependant, il est difficile de disposer de statistiques la concernant, les

    ressources et les activités étant mal connues ; elle n'est pas intégrée à la médecine moderne et

    il n'existe aucune confiance entre les agents de santé et les guérisseurs traditionnels. Les

    autorités sanitaires ont encouragé les praticiens de la médecine traditionnelle à se constituer

    en association nationale avec pour objectifs de codifier leur pratique, d'assurer la

    disponibilité, l'accessibilité et l'usage rationnel des médicaments traditionnels efficaces. Un

    programme de promotion de la médecine traditionnelle a été lancé mais est loin de porter les

    fruits escomptés. Dans ces conditions, nul ne mesure l'impact négatif de cette modalité de

    prise en charge des problèmes de santé des populations ; les mêmes risques évoqués en ce qui

    concerne le secteur privé dans la Zone sanitaire de Comé restent préoccupants ici.

    L'analyse des différents acteurs de l'offre de soins dans la Zone sanitaire de Comé fait

    apparaître le rôle primordial joué par l'Etat dans la mise en place d'un réseau public qui

    bénéficie d'un financement ; on note également la présence d'un secteur privé et la médecine

    traditionnelle qui sont loin d'offrir des garanties de qualité en ce qui concerne leurs

    prestations. Dans ces conditions, le réseau public apparaît plus à même de garantir des soins

    de qualité dans la Zone sanitaire de Comé surtout qu'aucune structure privée ne peut

    prétendre au rang d'hôpital de référence à l'instar de l'HZ-C.

    45

    42

    contribué au fonctionnement de la Zone sanitaire de Comé pour un montant de 136,238

    millions de francs CFA . Cet apport est cependant loin de combler les attentes notamment en

                                                                

    42 PNDS 2007-2016, p. 18-19

    43 Annuaire des statistiques sanitaires 2006 de la Direction départementale de la Santé du Mono et du Couffo, p.

    25

    44 Ibid., p. 27

    45 Dossier Technique et Financier du Projet d'Appui à la Zone Sanitaire Comé-II, p. 13

    35

    2°) Les partenaires présents

    De 1999 à 2003, le Projet d'Appui aux Zones Sanitaires du Mono (PAZS-Mono) a été le

    principal partenaire de l'HZ-C. Après avoir apporté son appui technique et financier au

    réaménagement, à l'achèvement et à l'équipement de cet hôpital, le PAZS-Mono lui a apporté

    un important appui budgétaire et technique qui représentait environ le tiers de son budget de

    fonctionnement. Le PAZS-Mono a pris fin en décembre 2003 mais l'HZ-C a bénéficié en

    2005 d'un appui financier pour l'achat de médicaments d'un montant de 23.591.845 francs

    CFA.

    D'autres partenaires ont apporté et continuent d'apporter leur appui à l'HZ-C depuis 2006.

    Ainsi :

    - les organisations non gouvernementales Médecins du Monde (MDM) et Africare à travers le

    Projet IST/VIH/SIDA Ahémé (PIVA) ont apporté un appui en équipements de laboratoire, en

    matériels pour le service social et les services médicaux dans le cadre de la prise en charge du

    VIH/SIDA ;

    - l'Association pour la Promotion de l'Enseignement et de la Formation à l'Etranger (APEFE)

    a assuré l'équipement complet du service de kinésithérapie d'une valeur de 5 millions de

    francs CFA et un accompagnement technique grâce au Projet d'Appui au Développement de

    la Kinésithérapie (PADK) ;

    - le Programme Alimentaire Mondial (PAM) apporte un appui alimentaire pour la prise en

    charge des Personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVVIH/SIDA) ;

    Mais l'appui le plus déterminant vient encore une fois de la Coopération belge à travers le

    Projet d'Appui à la Zone Sanitaire de Comé II (PAZS-C II). Ce projet dont le démarrage

    initial a lieu en janvier 2007 prévoit d'investir comme contribution belge un budget total de

    2.984.866 € sur une durée de trois ans. Il vise une amélioration des capacités des

    institutions, de leur personnel et des interactions entre les acteurs. Cependant, 22% du budget

    seront consacrés aux investissements.

    L'innovation principale de ce projet reste l'institutionnalisation de la demande de soins avec

    la création d'une Plate-forme Société Civile et Santé (PSCS). La PSCS, appuyée par des

    professionnels de la santé, remplit une série de fonctions dont la plus notable reste celle

    d'achat de services de santé et d'appui au mouvement du mutualisme. Au total 31,1% du

    budget seront destinés à l'appui à la demande.

    Toute cette intervention du PAZS-C II est étendue à l'ensemble de la Zone sanitaire de

    Comé ; cependant, l'HZ-C du fait de sa position privilégiée au coeur de cette zone sanitaire en

    tirera un grand profit notamment en termes d'apport en matériels, de motivation de son

    personnel avec la prime à la performance et enfin de contribution à l'amélioration de

    l'accessibilité financière des populations grâce à l'action de la PSCS.

    46

                                                                

    46 Ibid., p. 75

    36

    Après cette première période de trois ans, il est envisagé une seconde phase qui portera la

    durée de l'intervention jusqu'à 10-15 ans dans un souci de consolidation des acquis qui

    auront été obtenus à la suite de la première période.

    II- Analyse de l'environnement interne

    A- Cadre institutionnel et opérationnel de l'Hôpital de Zone de Comé

    L'organisation administrative, technique et institutionnelle de l'Hôpital de Zone repose sur

    deux textes essentiels :

    - le décret N° 2002-0113 du 12 mars 2002 portant approbation des statuts des Hôpitaux de

    Zone en République du Bénin ;

    - le règlement intérieur de l'Hôpital de Zone de Comé du 02 mars 2004 adopté par le Conseil

    de Gestion et homologué par la Direction Départementale du Travail du Mono.

    De façon pratique, l'Hôpital fonctionne sur la base des dispositions issues de ces textes qui

    fixent le cadre juridique et les modalités d'exercice de ses activités.

    1°) Cadre institutionnel

    Au plan institutionnel, l'Hôpital de Zone de Comé est doté de la personnalité morale et jouit

    de l'autonomie de gestion ; le cadre institutionnel de l'Hôpital de Zone de Comé met en relief

    les différentes structures contribuant au fonctionnement de l'établissement, à savoir :

    - le Conseil de Gestion (CG) : organe délibérant faisant office de conseil d'administration ; il

    est composé des représentants des collectivités locales, de l'Etat et des organismes qui

    participent au développement du secteur santé dans la Zone. Le Conseil de Gestion se réunit

    en session ordinaire deux fois par an et en session extraordinaire chaque fois que nécessaire ;

    - le Comité de Direction (CODIR) : organe consultatif obligatoire ; il est consulté sur toutes

    les questions relatives à l'élaboration du budget et à la politique générale de l'hôpital ; il se

    réunit en session ordinaire une fois par mois et en session extraordinaire en cas de besoin ;

    - la Commission Médicale Consultative (CMC) : organe consulté sur les principales affaires

    concernant les activités de santé, la répartition, l'organisation et le fonctionnement des

    services médicaux et médico-techniques. Elle est composée des chefs des services médicaux

    et médico-techniques de l'Hôpital et se réunit en séance ordinaire une fois par trimestre et, en

    cas de nécessité, en séance extraordinaire.

    - la Commission d'Hygiène et de Sécurité (CHS) : qui s'occupe des questions relatives à

    l'hygiène, à la gestion des déchets produits en milieu hospitalier, à la salubrité et à la sécurité.

    Elle regroupe l'Infirmier Général et un représentant par service. Elle se réunit en session

    ordinaire une fois par trimestre et en session extraordinaire en cas de nécessité.

    47

                                                                

    47 Ibid., p.12

    37

    - Enfin, les Assemblées Générales du personnel dans les services et l'Assemblée Générale de

    tout le personnel de l'Hôpital constituent des cadres de concertation, d'échanges et de prise

    de décisions pour la bonne marche de l'institution.

    2°) Cadre opérationnel

    Deux aspects fondamentaux seront abordés : l'organisation administrative et celle technique.

    L'organigramme de l'Hôpital (annexe n° 1) permet de relever la gestion administrative de

    l'HZ-C. La direction de l'HZ-C est assurée par le Directeur assisté d'un staff composé du

    Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques, du chef du Service des

    Affaires Financières, des chefs des services médicaux et techniques ainsi que de l'Infirmier

    Général. Réunis en CODIR, ces différents responsables assurent la gestion administrative de

    l'HZ-C. Les décisions prises sont relayées au niveau des services par les chefs de service dont

    l'implication dans la mise en oeuvre desdites décisions est déterminante.

    Au plan technique, il convient de souligner que l'hôpital de Zone est le centre de première

    référence en matière de prestation de soins des centres de santé de la Zone Sanitaire de

    Comé ; il est ainsi l'un des éléments clés du système de santé et est complémentaire au réseau

    des centres de santé qu'il soutient. Il est chargé de la prise en compte des problèmes de santé

    dépassant les compétences desdits centres et dispose pour jouer ce rôle des services et unités

    techniques ci-après :


    ·


    ·


    ·


    ·


    ·


    ·


    ·


    ·


    ·

    Le Service de la Gynécologie et de l'Obstétrique ;

    Le Service de la Chirurgie ;

    Le Service de la Médecine et de la Pédiatrie ;

    Le Service des Urgences et Soins Intensifs ;

    Le Service de l'Ophtalmologie ;

    Le Service de la Stomatologie ;

    Le Service de Laboratoire d'Analyses et de Banque de Sang ;

    Le Service de Radiologie ;

    Le Service de Kinésithérapie ;

    Pour le fonctionnement de ces services, l'Hôpital dispose de ressources et de compétences

    dont l'analyse suit.

    B- Analyse des ressources et compétences de l'Hôpital de Zone de Comé

    1°) Les ressources immatérielles

    L'activité principale de l'HZ-C est de produire des services de santé pour satisfaire la

    demande en santé des populations de la Zone sanitaire de Comé ; la principale ressource

    38

    immatérielle dont l'HZ-C peut se prévaloir reste la renommée dont il peut jouir au sein des

    bénéficiaires des services qu'il offre, les patients et les prestataires des centres de santé

    périphériques.

    Aujourd'hui, l'HZ-C ne bénéficie pas d'une bonne renommée au sein de ses clients. Lors des

    activités de sensibilisation initiées par le PAZS-C II avec les représentants des communautés

    et des élus locaux, plusieurs récriminations ont été faites à l'endroit de l'HZ-C ; le rapport

    préliminaire de cette série de séances qui s'est déroulée dans la période du 28 juillet au 12

    août 2008 a rapporté la fréquence élevée des expériences malheureuses que les populations

    déclarent avoir vécues à l'HZ-C ; elles ont le plus souvent trait à la qualité de la prise en

    charge, au coût des prestations et des modalités de paiement desdites prestations. Par ailleurs,

    les relations entre l'HZ-C et les centres de santé périphériques sont presque inexistantes du

    fait des dysfonctionnements notés à l'HZ-C. Il existe une grande insatisfaction des prestataires

    de ces centres car les patients référés ne sont plus certains de bénéficier d'une prise en charge

    à l'HZ-C.

    L'attitude de la population en rapport avec le coût des prestations tire en partie sa source de la

    première intervention belge. Dans le cadre de la recherche opérationnelle, l'Hôpital a démarré

    ses activités avec un système de tarification au forfait ; après avoir payé un forfait, le malade

    était intégralement pris en charge ; ce mécanisme de paiement avait donc deux avantages :

    faciliter l'accessibilité financière du patient et assurer la continuité des soins. Le système a

    fonctionné tant que l'appui financier belge le soutenait ; cependant, dans le cadre du retrait

    belge, et en prélude à la fin du PAZS-Mono, une étude sur la viabilité financière de l'Hôpital

    a conclu à la nécessité d'apporter des corrections à ce mécanisme ; depuis août 2004, les

    médicaments ne font plus partie du montant forfaitaire payé par le malade. Par ailleurs, une

    étude récente initiée par l'Administration de l'HZ-C auprès des hôpitaux de la région sud du

    Bénin a révélé qu'en réalité, les tarifs des prestations pratiqués au niveau de l'HZ-C sont pour

    la plupart en deçà de ceux pratiqués dans ces hôpitaux ; à cela s'ajoute la réduction, par le

    Ministère de la Santé en 2007, de la marge bénéficiaire réalisée sur les médicaments par les

    structures sanitaires. Malgré ces efforts, la population a des difficultés à honorer dès

    prescription les ordonnances de médicaments délivrées tout le long du traitement.

    2°) Les ressources matérielles

    L'Hôpital de Zone de Comé dispose d'un minimum de matériels et équipements nécessaires à

    l'exécution de ses activités. Il dispose d'unité d'échographie avec un échographe, d'un bloc

    opératoire à deux salles (une petite et une grande), des unités de stérilisation, d'un dispositif

    anesthésique, d'un appareil de radiologie, d'une unité de transfusion sanguine, d'une unité

    d'examens biologiques, ainsi que du matériel complémentaire qui permettent à l'HZ-C de

    disposer d'un plateau technique en relation avec sa mission ; il faut signaler également les

    équipements de stomatologie et d'ophtalmologie. Il existe également un groupe électrogène

    qui prend la relève de la fourniture de l'énergie électrique en cas de difficultés du réseau

    public. Une ambulance est également disponible pour le transport des malades référés.

    Des efforts sont faits pour la bonne gestion de ces équipements et matériels ; ainsi, tout le

    matériel médico-technique a été immatriculé en 2004 et chaque service dispose d'un registre

    39

    de matériels. Ce registre contient la liste exhaustive des matériels existants dans le service et il

    est actualisé pour toute nouvelle acquisition ou transfert vers un autre service ; de même au

    sein de l'Hôpital, trois ateliers de plomberie, d'électricité et de mécanique sont mis à

    contribution pour la maintenance de ces équipements.

    Cependant, il subsiste des problèmes. La plupart de ces matériels et équipements acquis dans

    le cadre de l'exécution du PAZS-Mono ont été mis en service en octobre 2001 au démarrage

    des activités de l'Hôpital. Après presque sept années d'utilisation, la plupart des matériels

    sont obsolètes et les équipements en place sont désuets par rapport aux nouvelles

    technologies. En conséquence, leur entretien et leur réparation nécessitent de gros moyens ;

    les réparations sont effectuées au cas par cas sans un mécanisme de maintenance préventive et

    curative approprié. Par ailleurs, il subsiste quelques insuffisances liées aux matériels

    disponibles ; l'ambulance déjà complètement amortie n'est pas médicalisée ; la deuxième

    table du bloc opératoire n'est pas opérationnelle car il n'existe pas de table d'anesthésie. Il

    faut souligner également la mauvaise utilisation des équipements par les utilisateurs.

    Face à ces problèmes, l'effort de renouvellement des matériels et équipements fait par l'HZ-C

    ne semble pas être à la hauteur des besoins. En 2006, le montant de l'investissement réalisé

    sur fonds propres s'est élevé à 7.566.495 francs CFA ; il a servi principalement à l'acquisition

    de climatiseurs et d'une tondeuse à gazon pour 5.921.570 francs CFA, d'un aspirateur

    électrique pour le service de pédiatrie et d'une imprimante pour l'appareil d'échographie pour

    940.000 francs CFA. ; en 2007, au total 3.996.400 francs CFA ont été consacrés à l'achat d'un

    onduleur pour l'appareil d'échographie, d'un oxymètre de pouls, d'un laryngoscope, d'un

    poupinel électrique et d'un chariot pour obus d'oxygène.

    La faiblesse des efforts de renouvellement des matériels et équipements peut être due à

    l'insuffisance des ressources financières et à la prépondérance des charges de fonctionnement.

    3°) Les ressources financières

    L'analyse des ressources financières de l'HZ-C se fera au regard de ses ressources et de ses

    charges.

    Tableau n° 3 : Evolution des ressources de l'HZ-C

    Sources

    Recettes propres

    Etat

    Crédit délégués

    Crédits non délégués

    2004

    64891871

    30951600

    2005

    90912140

    31080000

    2006

    2007

    PAZS-Mono

    TOTAL

    2003

    63785300

    30751600

    46732972

    36844542

    115225199 119072501

    34000000 21500000

    50981064 105255872 131242782 131242782

    n.d* 23591845 0

    0

    178114414 146824535 250839857 280469987 271817290

    * le salaire des agents de la maintenance a été assuré par une partie du reliquat du PAZS-Mono

    Source : Service des Affaires financières de l'HZ-C

    40

    L'examen des données du tableau fait ressortir que de 2003 à 2007, les ressources de l'HZ-C

    proviennent de trois sources : les recettes liées aux activités, les subventions de l'Etat béninois

    et celles du PAZS-Mono.

    L'Etat béninois contribue au financement de l'HZ-C à travers deux types de subventions ;

    d'abord celles déléguées dont la gestion directe ne relève pas de l'HZ-C mais plutôt du bureau

    de coordination de la Zone sanitaire de Comé ; il s'agit des crédits délégués pour

    l'exploitation de l'HZ-C qui permettent à ce dernier de réceptionner des biens et services

    acquis à son profit par ce bureau; ensuite celles non déléguées qui se présentent sous la forme

    des rémunérations payées aux agents de l'Etat mis à la disposition de l'HZ-C. De 2003 à

    2006, les crédits délégués ont connu une augmentation régulière avant de subir une baisse de

    36,76% en 2007 par rapport aux crédits de 2005, une baisse liée aux difficultés financières

    rencontrées par l'Etat béninois ; par contre les crédits non délégués ont suivi une évolution

    positive, preuve de l'importance du personnel mis en place sur financement de l'Etat.

    Les subventions du PAZS-Mono sont notées en 2003 puis en 2005 ; celles de 2005 sont

    d'ordre exceptionnel et ont été faites sur les reliquats, étant donné que le PAZS-Mono a pris

    fin en 2003.

    Quant aux recettes propres de l'HZ-C, leur analyse présente un intérêt certain puisqu'elles

    donnent des indications sur le volume d'activités de l'HZ-C. Les données indiquent une

    évolution positive de 2003 à 2007. Mais il convient de noter qu'en 2007, les recettes propres

    réalisées intègrent les créances antérieures recouvrées d'un montant de 9.628.028 francs

    CFA ; cette information permet de révéler qu'en réalité, les recettes propres ont baissé

    d'environ 5% par rapport à leur niveau de 2006. Les statistiques financières disponibles ne

    permettent pas de faire la même analyse pour les années antérieures. Par ailleurs, il faut

    remarquer que l'essentiel des recettes propres est réalisé grâce à la conservation des corps des

    personnes décédées et à la vente des médicaments.

    Tableau n° 4 : Contribution de la morgue et de la pharmacie aux recettes de l'HZ-C

    Sources de recettes

    Pharmacie (P)

    Morgue (M)

    Total P & M

    Recettes totales

    Total autres services

    Contribution P & M

    (%) aux recettes

    propres

    2004

    10207931

    23921150

    34131085

    64891871

    30760786

    53%

    2005

    28681930

    20727000

    49410935

    90912140

    41501205

    54%

    2006

    44890720

    27136500

    72029226

    115225199

    43195973

    63%

    2007

    35908640

    28883000

    64793647

    109444473

    44650826

    59%

    Source : Service des Affaires financières de l'HZ-C

    A elles seules, la vente de médicaments et la conservation des corps contribuent aux recettes

    propres à plus de 50%. Ces deux activités présentent une particularité : la majorité des corps

    41

    conservés à la morgue proviennent de l'extérieur de l'HZ-C et beaucoup d'usagers de la

    pharmacie proviennent de l'extérieur et donc font des achats de médicaments qui ne sont pas

    demandés par les services de l'HZ-C dans le cadre du traitement des malades reçus à l'HZ-C ;

    en ce qui concerne la pharmacie, il n'existe pas de données statistiques sur les achats

    extérieurs aux besoins des malades de l'HZ-C ; à la morgue, cependant, les données sont

    disponibles ; ainsi, les statistiques de 2007 ont révélé que 86,1% des corps conservés

    proviennent de l'extérieur de l'HZ-C. D'autres unités de l'HZ-C comme la radiologie, le

    laboratoire ou encore l'échographie enregistrent des sollicitations non liées aux besoins des

    malades de l'HZ-C et relevant de demandes extérieures. Il convient de faire observer qu'en

    2007, le Ministère de la Santé a réduit la marge bénéficiaire sur les produits pharmaceutiques

    qui est passé de 1,5 à 0,5 du prix d'achat. Ce qui réduira sensiblement à l'avenir les recettes

    sur médicaments.

    L'analyse des dépenses se fera en considérant les charges sur fonds propres.

    Tableau n° 5 : Dépenses de personnel et d'investissement sur fonds propres de l'HZ-C

    Destination

    Charges sur fonds

    propres

    Masse salariale

    Part consacrée au

    personnel

    Investissement

    Part investissement

    2004

    69230807

    20750637

    30%

    650000

    1%

    2005

    103589277

    29650452

    29%

    0

    0%

    2006

    119880511

    35582035

    30%

    7566495

    6%

    2007

    116878496

    36807421

    31%

    3996400

    3%

    Source : Service des Affaires financières de l'HZ-C

    De ce tableau, on peut relever trois constats ; d'abord, les charges sur fonds propres sont

    supérieures aux recettes propres réalisées ; ensuite, les investissements réalisés sont

    faibles avec un pic seulement à 6% en 2006 ; enfin, les dépenses de personnel occupent une

    part importante, environ 30%, des charges sur fonds propres.

    42

    4°) Les ressources humaines

    L'effectif du personnel de l'Hôpital de Zone de Comé au 31 août 2008 est de 114 agents

    répartis comme suit :

    Tableau n° 6 : Répartition du personnel de l'HZ-C

    Catégories de personnel

    Personnel médical

    Personnel paramédical

    Personnel administratif et logistique

    Total

    Effectif total

    8

    76

    30

    114

    Source : Service des Affaires Administratives et Economiques/Division chargée du Personnel

    Cet effectif est largement au-dessus des normes et standards en matière de personnel édictés

    au début de l'expérience des hôpitaux de zone qui prévoyaient au total 56 agents. En effet,

    l'esprit qui a prévalu lors de l'édiction de ces normes pour les hôpitaux de zone est en

    déphasage aujourd'hui avec l'ampleur que ces structures hospitalières ont prise ; par ailleurs,

    le type d'organisation mis en place contribue à accroître la demande en personnel. Ainsi,

    chaque service dans son rôle de surveillance et de traitement continu des malades qu'il reçoit

    met en place une organisation des soins 24 h/24 h ; ce qui nécessite que plusieurs équipes se

    relaient en tenant compte de la durée légale hebdomadaire du travail qui est de 40 h ; pour

    assurer donc la continuité et la permanence des services, plusieurs postes doivent être occupés

    par 3 à 4 personnes. Il en découle un important besoin en personnel notamment médical

    auquel l'Hôpital est confronté.

    En effet, le personnel paramédical constitue à lui seul 67% de l'effectif du personnel de

    l'Hôpital de Zone de Comé au 31 août 2008 tandis que celle médical n'en fait que 7%.

    Lorsqu'on s'intéresse de près à l'évolution du personnel spécialisé de l'HZ-C, on se rend

    compte des difficultés rencontrées.

    Tableau n° 7 : Evolution de l'effectif du personnel spécialisé de l'HZ-C

    Catégories

    Chirurgien

    Médecin généraliste

    Médecin pédiatre

    Gynécologue

    Anesthésiste

    Total

    2004

    1

    5

    1

    1

    1

    9

    2005

    2

    5

    1

    1

    4

    13

    2006

    1

    3

    1

    1

    2

    8

    2007

    1

    3

    1

    1

    3

    9

    2008

    2

    2

    1

    3

    1

    9

    Source : Service des Affaires Administratives et Economiques/Division chargée du Personnel

    43

    De 2004 à 2008, les données expriment une insuffisance du personnel spécialisé qui est au

    coeur de la mission de l'Hôpital de Zone de Comé ; dans sa fonction d'hôpital de première

    référence, la disponibilité du personnel spécialisé est indispensable pour apporter la qualité du

    service attendue par les populations et qu'elles n'ont pu obtenir dans les formations sanitaires

    de premier niveau. Par ailleurs, la fluctuation du nombre de spécialistes s'explique par

    l'instabilité notée chez ceux recrutés sur les fonds propres de l'Hôpital de Zone de Comé car

    pour être à la hauteur, l'HZ-C a dû recourir à des spécialistes extérieurs parfois à temps

    partiel. Cette insuffisance du personnel spécialisé entraîne une présence médicale qui n'est

    pas permanente.

    Cependant, on peut toujours s'interroger sur la pertinence du mode d'organisation mis en

    place, car on peut estimer que l'HZ-C aurait pu s'accommoder du personnel existant et

    développer des synergies entre les services, synergies qui n'existent pas aujourd'hui.

    5°) Le management de l'Hôpital de Zone de Comé

    L'organigramme de l'Hôpital de Zone définit trois niveaux : la Direction, les Chefs de

    services aidés des Majors et le personnel affecté aux tâches opérationnelles. Les Chefs de

    service participent peu aux séances du Comité de Direction, ce qui entraîne des

    dysfonctionnements dans la chaîne de commandement de l'HZ-C. Le rôle de relais que

    devraient jouer les Chefs de service entre l'Administration et le personnel est insuffisamment

    joué et il en découle une lenteur ou une non application des décisions prises soit en Comité de

    Direction soit lors des séances de concertation avec le personnel. Par ailleurs, il n'existe pas

    une définition claire des attributions des chefs de service et il est observé un faible sens de

    responsabilité en ce qui concerne la gestion de leur service.

    D'un point de vue général, on observe des dysfonctionnements au niveau des organes ;

    irrégularité des réunions, absences des membres aux réunions en sont les manifestions

    visibles ; il en découle pour les membres une inappropriation de leurs responsabilités.

    Les divers entretiens ont révélé que ces dysfonctionnements ont un impact certain sur

    l'encadrement du personnel affecté aux tâches opérationnelles. La communication est difficile

    entre le personnel et l'Administration ; les représentants du personnel ne prennent aucune

    initiative dans ce sens pour en améliorer la qualité ; le personnel estime que l'Administration

    ne réagit pas promptement à ses sollicitations relatives aux conditions de travail ; des salles de

    garde sans serrures, des robinets qui coulent, des toilettes en panne ajoutés à des besoins non

    satisfaits de matériels de travail, constituent les motifs de récriminations du personnel à

    l'endroit de l'Administration. A ces éléments de démotivation du personnel s'ajoutent les

    préoccupations relatives aux incitations financières que le personnel juge insuffisantes ; la

    conséquence décriée par l'Administration, c'est le faible niveau de conscience professionnelle

    du personnel qui s'acquitte sans enthousiasme de ses tâches. Mais au-delà des torts que se

    jettent le personnel et l'Administration, se projette un énorme besoin en communication

    autour d'objectifs clairement définis accompagnés de moyens de réalisation discutés et

    partagés par les acteurs de l'HZ-C.

    44

    En effet, les entretiens ont révélé qu'après le premier plan directeur élaboré et mis en oeuvre

    pour la période 2003-2005, l'HZ-C n'a plus mené aucune réflexion sur son futur ; il n'existe

    pas de vision ni de valeurs partagées par les différents acteurs à travers une réflexion

    participative ; la mission de l'HZ-C ne semble pas être bien précisée en dehors de ce

    qu'indique le cadre juridique lui aussi approximatif ; il n'existe pas non plus un plan

    stratégique qui définit des actions à mener pour construire un meilleur avenir pour l'Hôpital

    de Zone. Une autre faiblesse, c'est l'inexistence d'un mécanisme formel de suivi et de

    pilotage de la performance de l'HZ-C au niveau de la Direction et à celui des services. Le

    système d'information sanitaire présente des défaillances ; il se confine dans un rôle de

    reporting pour les autorités centrales et sa production ne fait aucunement l'objet d'une analyse

    au niveau de l'HZ-C si ce n'est pour réaliser le bilan annuel des activités. La réflexion

    stratégique est menée au niveau de l'Equipe d'Encadrement, responsable de la gestion

    administrative de la Zone sanitaire, dont fait partie la plupart des chefs de service de

    l'Hôpital, mais elle n'est plus poursuivie au sein de l'HZ-C.

    6°) L'évolution des activités de l'Hôpital de Zone de Comé

    L'analyse des activités se fera au regard de l'évolution des consultations et accouchements,

    celle des prestations des services techniques et celle des principaux paramètres hospitaliers.

    Tableau n° 8 : Evolution des consultations et des accouchements

    Activités

    Consultations

    Nombre d'accouchements

    2004

    2181

    450

    2005

    3136

    492

    2006

    3783

    604

    2007

    4144

    459

    48

    niveau d'activités du Service de Gynéco-obstétrique reste assez faible ; cette situation est une

    résultante des dysfonctionnements observés au niveau du système de référence et de contre

    référence ; il s'agit du système reliant le réseau de centres de santé périphériques à l'Hôpital

    de Zone et leur permettant de référer les cas dont le traitement nécessite un plateau technique

    du niveau de l'HZ-C ; les problèmes organisationnels de l'HZ-C ont contribué à la perte de

    confiance des prestataires du réseau de ces centres de santé en la capacité de l'HZ-C à

    satisfaire leurs attentes et celles de leurs patients. Ce faible niveau d'activités est aussi observé

    au niveau des prestations des services techniques.

                                                                

    48 Le nombre total des accouchements attendus est calculé en multipliant la population totale par le taux de

    natalité ; au Bénin, le taux de natalité se situe aujourd'hui autour de 4% ; lorsque ce taux est rapporté à la

    population de la Zone sanitaire de Comé en 2007 qui est de 279209 habitants, on obtient 11168 accouchements ;

    l'OMS estime qu'environ 15% du total des accouchements attendus est susceptible de présenter des

    complications, soit environ 1675 accouchements ; du fait du rôle d'hôpital de référence que joue l'HZ-C, ces

    accouchements doivent y être pris en charge.

    45

    Source : Service des Affaires Administratives et Economiques/Division des Statistiques

    Les consultations ont progressé comme les accouchements ; ces derniers ont cependant connu

    une baisse en 2007. Malgré cette augmentation progressive, on peut noter que la moyenne

    journalière des consultations varie entre 6 et 11 et que celle des accouchements varie entre 1

    et 2. En considérant les normes, le nombre d'accouchements attendus en 2007 à l'HZ-C est

    d'environ 1675 soit une moyenne journalière de 4 accouchements. On constate donc que le

    Tableau n° 9 : Evolution des prestations des services techniques de l'HZ-C

    Activités

    Nombre d'examens de

    radiologie

    Nombre d'examens

    d'échographie

    Nombre d'examens de

    laboratoire

    2004

    456

    91

    6643

    2005

    813

    518

    9313

    2006

    828

    685

    17816

    2007

    519

    796

    18498

    Source : Service des Affaires Administratives et Economiques/Division des Statistiques

    Le niveau d'activités de ces services reste également bas ; la moyenne journalière des

    examens de radiologie varie entre 1 et 2, celle des examens d'échographie varie entre 0 et 2 ;

    seuls le niveau des examens de laboratoire parait élevé avec une moyenne journalière entre 18

    et 50 examens de laboratoires. Mais il convient de souligner que ces chiffres intègrent les

    demandes extérieures à l'HZ-C. C'est beaucoup plus au niveau des paramètres hospitaliers

    que l'on apprécie le faible niveau d'activités de l'HZ-C.

    Tableau n° 10 : Evolution des paramètres hospitaliers de l'HZ-C

    Paramètres

    Population

    Nombre de lits

    Nombre d'hospitalisations

    Nombre de journées

    d'hospitalisation

    Durée moyenne de séjour

    Taux d'occupation des lits

    Taux d'hospitalisation

    Taux d'utilisation global

    Nombre de décès

    2004

    258410

    120

    1253

    8905

    7 jours

    28,30%

    5%°

    1,5%

    48

    2005

    267000

    120

    2317

    10922

    5 jours

    24,10%

    9%°

    2,0%

    112

    2006

    272562

    119

    2943

    14137

    5 jours

    30,70%

    10%°

    3,0%

    180

    2007

    279209

    134

    2779

    13061

    5 jours

    28,60%

    10%°

    3,0%

    163

    Source : Service des Affaires Administratives et Economiques/Division des Statistiques

    Le taux d'hospitalisation évolue de 5% ° pour se stabiliser à 10% .°

    Cet indicateur de

    l'évolution de l'activité de 2004 à 2007 indique que l'utilisation de l'HZ-C reste largement

    sous optimale, car le taux d'hospitalisation est de 3 à 4 fois en deçà de la performance à

    espérer d'un hôpital du niveau de celui de Comé. D'ailleurs, le taux d'occupation moyen des

    lits sur la même période laisse percevoir la possibilité de tripler l'utilisation actuelle de

    l'Hôpital de Zone de Comé. Par ailleurs, le taux d'utilisation global varie entre 1 et 3% ; ce

                                                                

    49 Dossier Technique et Financier du Projet d'Appui à la Zone Sanitaire Comé-II, p. 28

    50 Il est obtenu suivant le rapport nombre de nouveaux cas reçus sur population totale multiplié par 100.

    46

    49

    50

    taux révèle le faible niveau d'attraction que l'HZ-C exerce sur l'ensemble de la population de

    la Zone sanitaire de Comé.

    C- Analyse des principaux processus de l'Hôpital de Zone de Comé

    L'analyse de la vue globale des processus à l'Hôpital de Zone de Comé (annexe n° 2) met en

    relief trois types de services qui agissent en interrelation :

    - les services administratifs occupés aux aspects de management de l'HZ-C ;

    - les services techniques qui apportent un concours pour éclairer les diagnostics médicaux ;

    - les services médicaux qui offrent des prestations pour répondre à la demande de soins ;

    L'analyse des processus de l'HZ-C sera davantage consacrée aux services médicaux car ils

    constituent le coeur de sa mission. On distingue principalement quatre services médicaux : le

    Service des Urgences, le Service de Gynéco-obstétrique, le Service de Médecine-Pédiatrie et

    le Service de Chirurgie.

    Il existe deux principales modalités d'entrée au niveau des services médicaux : les

    consultations externes et les urgences. L'analyse s'intéresse plus particulièrement aux

    urgences car elles témoignent de l'efficacité du système en termes de réactivité.

    Le Service de Gynéco-obstétrique reçoit directement ses urgences tandis que les services de

    Médecine-Pédiatrie et de Chirurgie reçoivent les leurs par l'entremise du Service des

    Urgences ; ce dernier, en ce qui concerne ses liens avec le Service de Médecine-Pédiatrie,

    après avoir reçu le malade, lève l'urgence et au bout de 48 heures transfert le malade à ce

    service ; le transfert de l'urgence au Service de la Chirurgie est presque instantané après la

    réception du malade en collaboration avec l'équipe de santé de ce service.

    De l'analyse globale des différents processus mis en oeuvre au niveau des services médicaux

    techniques, il ressort trois grandes phases :

    - la réception des malades et le diagnostic : le malade est reçu le plus souvent par une équipe

    paramédicale composée de l'infirmier(e) ou de la sage-femme assisté de l'aide-soignant(e) ; le

    diagnostic qui est fait par le médecin peut être précédé d'un examen rapide du malade par

    l'infirmier(e) ou la sage-femme, destiné à solliciter éventuellement le concours des services

    techniques pour éclairer le diagnostic du médecin ;

    - les prescriptions et le traitement : après le diagnostic, le médecin prescrit les soins à

    administrer ; le traitement est administré par l'équipe paramédicale qui assure également le

    suivi ; lors de ce suivi, l'équipe paramédicale reste sous la supervision du médecin qui, à

    l'occasion, peut ajuster le traitement en fonction de l'évolution de l'état de santé du malade ;

    - la sortie du malade : à la fin du traitement, ce qui suppose, une amélioration positive de

    l'état du malade, le médecin autorise la sortie du malade et l'équipe paramédicale accomplit

    les formalités de sortie, libérant ainsi le malade.

    47

    Il subsiste cependant des spécificités au niveau de chacun des services ; on note au Service de

    Chirurgie (annexe n° 3), l'intervention conjointe du chirurgien et de l'anesthésiste dans la

    prescription des soins post-opératoires et la responsabilité de l'anesthésiste dans le suivi et le

    traitement du malade pendant son séjour à l'unité du post-opératoire en attendant son transfert

    au pavillon hospitalisation ; au Service de Médecine-Pédiatrie (annexe 4), on note également

    la possibilité d'une intervention urgente du médecin, malgré l'action du Service des Urgences

    (annexe n° 5) pour lever l'urgence avant le transfert du malade ; au Service de Gynéco-

    Obstétrique (annexe n° 6), il faut observer les trois options offertes au gynécologue : la mise

    sous traitement du malade, l'intervention gynécologique et la référence du malade à nouveau.

    Les dysfonctionnements observés au niveau des différents processus sont principalement liés

    à la continuité des soins ; on note qu'il est souvent difficile aux accompagnants des malades

    de s'acquitter des ordonnances prescrivant les produits pour l'administration des soins ; en

    outre, en l'absence d'une présence médicale ou pour indisponibilité de sang, le malade est

    référé à nouveau vers une structure hospitalière capable d'assurer la prise en charge correcte ;

    enfin, le suivi du malade mis sous traitement souffre d'insuffisances, l'équipe paramédicale

    chargée du suivi n'étant pas toujours disponible pour répondre promptement aux besoins des

    malades. Par ailleurs, la question de l'accueil demeure une préoccupation centrale au coeur du

    dispositif des processus ; enfin, on observe que la prise en charge des urgences médicales et

    pédiatriques au Service des Urgences ne se fait pas en collaboration avec le Service de

    Médecine-Pédiatrie ; le fait d'attendre la levée de l'urgence avant d'intervenir enlève à la

    qualité des soins.

    Au terme du diagnostic stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé, la grille d'analyse FFMO

    (Forces-faiblesses-menaces-opportunités) permet de faire une synthèse.

    48

    Tableau n° 11 : Synthèse du diagnostic stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé

    Forces

    Infrastructures en place

    Minimum de matériels et équipements

    nécessaires à l'exécution des activités

    Existence d'un personnel qualifié

    Immense potentiel humain

    Faiblesses

    Mauvaise renommée au sein des

    bénéficiaires (accueil, qualité des soins, coût

    des prestations et mode de paiement direct,

    héritage du PAZS-Mono sur la tarification,

    dysfonctionnements du système de référence

    et de contre référence)

    Problèmes liés aux matériels et équipements

    (obsolescence, insuffisance de matériels,

    mauvaise utilisation, faible effort de

    renouvellement, insuffisances dans la

    maintenance)

    Difficultés liées aux ressources financières

    (Faiblesse des recettes générées par les

    services médicaux, charges propres

    supérieures aux ressources propres)

    Difficultés liées aux activités et à l'utilisation

    des services (discontinuité des services due à

    la présence médicale non permanente, faible

    niveau d'activités et d'utilisation des

    services)

    Insuffisances dans la chaîne de

    commandement (sens de responsabilité des

    chefs de service faible, lenteur ou non

    application des décisions du CODIR)

    Démotivation du personnel (faible niveau de

    conscience professionnelle, absence

    d'objectifs accompagnés de moyens de mise

    en oeuvre, conditions difficiles de travail)

    Insuffisances dans le management prospectif

    (pas de vision et de valeurs partagées,

    mission peu précise et absence de plan

    stratégique, système de suivi embryonnaire,

    dysfonctionnements au niveau des organes)

     

    Opportunités

    Forte demande en soins exprimée par un

    tableau de morbidité élevée ;

    Mouvement mutualiste embryonnaire ;

    Important financement de l'Etat (finances,

    infrastructures, équipements, personnels,

    consommables) ;

    Aucun autre plateau technique du niveau de

    celui de l'HZ-C dans la ZS-C

    Actions de nombreux partenaires (MDM,

    Africare, APEFE, PAM)

    Nouvelle intervention de la Coopération

    Belge à travers le PAZS-C II

    Menaces

    Offre de soins insuffisante dans la Zone

    sanitaire (taux d'accessibilité à 76,72% ;

    taux de couverture en infrastructures à

    96% ; personnel médical insuffisant avec 1

    médecin pour 30.284 habitants) ;

    Faible accessibilité financière aux soins de

    santé liée à la pauvreté et au faible pouvoir

    d'achat ;

    Recours à des structures sanitaires privées

    non agréées et à la médecine traditionnelle

    sans aucune garantie de qualité, entraînant

    le plus souvent un recours tardif à l'Hôpital

    49

    CHAPITRE II - LA CONCEPTION DU TABLEAU DE BORD PROSPECTIF DE

    L'HÔPITAL DE ZONE DE COME

    La conception du tableau de bord a suivi la méthodologie du Balanced Scorecard. La

    démarche top-down a été choisie par la Direction de l'Hôpital car elle correspond mieux à la

    logique de l'alignement stratégique de l'ensemble des services sur les objectifs de

    l'établissement. Suite à la sensibilisation sur le tableau de bord prospectif (cf. méthodologie

    de la démarche, p.5), la Direction a décidé de mener cette démarche en deux phases : élaborer

    d'abord le tableau de bord prospectif au niveau global et ensuite le déployer au sein de tous

    les services de l'Hôpital. Le présent travail est consacré à la première phase. Elle a été

    conduite en deux étapes. Après l'élaboration de la carte stratégique, les indicateurs pertinents

    pour mesurer la performance attendue ont été construits.

    I- La carte stratégique de l'Hôpital de Zone

    Avant de réaliser le modèle de performance de l'Hôpital de Zone de Comé suivant les quatre

    perspectives du Balanced Scorecard, son cadre stratégique a d'abord été défini. Il a fait suite

    au diagnostic stratégique de l'Hôpital.

    A- Le cadre stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé

    Le diagnostic stratégique qui a été réalisé a été validé par l'équipe de la Direction de l'Hôpital

    de Zone de Comé ; au cours de cette séance, le problème principal auquel est confronté cet

    hôpital a été identifié et une analyse causale en a été faite. Cette phase de la réflexion s'est

    poursuivie avec la définition du cadre stratégique.

    1°) La vision

    La vision qu'a l'équipe de la Direction est fortement marquée par les besoins d'ordre interne

    et les exigences de qualité des patients. Le diagnostic stratégique de l'HZ-C a, en effet, révélé

    de nombreuses faiblesses qui entravent le fonctionnement harmonieux de l'Hôpital ; ces

    dysfonctionnements affectent la qualité des prestations qu'offrent les différents services,

    entraînant une désaffectation de la population vis-à-vis de l'Hôpital. Cette analyse a été prise

    en compte dans la formulation de la vision de l'Hôpital de Zone par sa Direction. Cette vision

    se présente comme suit :

    "Nous travaillons à construire un hôpital dont le fonctionnement est harmonieux et qui offre

    des soins de qualité et accessibles aux usagers."

    2°) La mission

    L'Hôpital de Zone de Comé est une structure hospitalière publique ; son activité s'intègre au

    système sanitaire national. C'est le niveau national qui définit la mission de chacune des

    structures. C'est notamment dans les actes législatifs et réglementaires créant les structures

    que sont mentionnées les missions qui leurs sont assignées. En ce qui concerne l'Hôpital de

    Zone de Comé, à l'instar des hôpitaux de zone du Bénin, c'est le Décret n° 2002-0113 du 12

    mars 2002 portant approbation des Statuts des Hôpitaux de zone qui indique les missions

    50

    er

    échelon ». Partant des stipulations de cet article, la mission de l'Hôpital de Zone de Comé a

    été définie comme suit :

    "Contribuer à l'amélioration de la santé de la population de la Zone Sanitaire de Comé en :

    - traitant les cas graves ou compliqués de maladie et les problèmes de santé dépassant les

    compétences des centres de santé périphériques ;

    - contribuant à une meilleure qualité des soins infirmiers et obstétricaux dans les centres de

    santé périphériques grâce à la contre référence et à la formation."

    La deuxième composante de la mission a permis de mettre en relief la part de responsabilité

    qui relève de l'Hôpital de Zone de Comé dans l'amélioration de la qualité des soins dans la

    Zone Sanitaire de Comé en sa qualité d'hôpital de référence. Au-delà du traitement des cas

    relevant du niveau de son plateau technique, l'Hôpital de Zone de Comé a également une

    responsabilité dans l'encadrement des prestataires des centres de santé. La responsabilité

    première relève de l'Equipe d'Encadrement de la Zone Sanitaire (EEZS) qui a la charge de

    l'organisation et du bon fonctionnement du système de référence et de contre référence ; mais

    les ressources humaines pour animer ce système sont à l'Hôpital de Zone qui a l'obligation de

    faire en sorte que les cas reçus des centres de santé bénéficient déjà d'une bonne prise en

    charge dans ces centres afin de leur assurer une continuité de qualité.

    3°) Les valeurs

    Pour accompagner l'Hôpital de Zone de Comé dans la mise en oeuvre de ses activités, un

    certain nombre de valeurs formant sa philosophie ont été définies ; il s'agit des principes

    fondamentaux qui devront désormais gouverner d'une part les rapports du personnel avec le

    patient et d'autre part les rapports au sein du personnel ; il s'agit de :

    " - l'éthique, le respect de l'individu et de sa dignité ;

    - le respect de l'intimité et de la tranquillité du patient ainsi que de ses croyances ;

    - le respect de la confidentialité des informations personnelles, médicales et sociales qui

    concernent le patient ;

    - l'information complète, accessible et loyale du patient ;

    - l'accueil et l'écoute de la famille et des proches du patient ;

    - la solidarité entre le personnel ;

    - l'esprit d'équipe entre le personnel ;

    - la conscience professionnelle et l'esprit de responsabilité dans l'exécution des tâches ;

    51

    assignées aux hôpitaux de zone. L'article 2 dudit décret stipule que « l'Hôpital de Zone est le

    centre de première référence en matière de prestation de soins des Centres de Santé de la

    Zone Sanitaire (ZS). Il est chargé de traiter les cas graves ou compliqués de maladie et

    s'occuper des problèmes de santé dépassant les compétences des centres de santé de 1

    - la participation du personnel au système de décision et de gestion de l'Hôpital."

    4°) L'objectif

    Le diagnostic stratégique réalisé à l'Hôpital de Zone de Comé a révélé comme problème

    principal, "le faible niveau d'activités et d'utilisation des services de l'Hôpital de Zone de

    Comé". En conséquence, l'objectif défini pour le plan stratégique est :

    "accroître le niveau d'activités et d'utilisation des services en portant le taux d'occupation

    des lits à 50% et le taux d'utilisation global à 6% d'ici trois ans"

    5°) Les axes stratégiques

    A la suite de l'analyse causale du problème principal (annexe n° 7), quatre axes stratégiques

    ont été retenus pour définir la stratégie que l'Hôpital de Zone de Comé entend mettre en

    oeuvre ; il s'agit de :

    "- développer une renommée positive auprès de la population et des prestataires des centres

    de santé périphériques :


    ·


    ·


    ·

    en rendant fonctionnel le système de référence et de contre référence,

    en améliorant la satisfaction des usagers,

    et en améliorant la satisfaction des prestataires des centres de santé périphériques ;

    - améliorer le leadership et le management de l'HZ-C :


    ·


    ·


    ·

    en renforçant la responsabilité des chefs de service dans la gestion de leur service,

    en améliorant le fonctionnement des services et organes,

    et en améliorant la satisfaction du personnel grâce à des mécanismes susceptibles de

    rendre le personnel motivé et dévoué ;

    - assurer la qualité des prestations :


    ·


    ·


    ·

    en garantissant la continuité des soins,

    en développant une dynamique qualité,

    et en garantissant par la maintenance et le renouvellement la performance des

    matériels et d'équipements ;

    - améliorer la gestion financière et économique :


    ·


    ·

    en atteignant l'équilibre financier

    et en améliorant la comptabilité"

    B- Le modèle de performance de l'Hôpital de Zone de Comé

    La carte stratégique a été le résultat d'un travail itératif entre l'analyse causale du principal

    problème de l'HZ-C qu'est "le faible niveau d'activités et d'utilisation des services" et les

    différents axes stratégiques retenus. Le résultat obtenu présente les interrelations entre les

    52

    axes stratégiques retenus par perspective du Balanced Scorecard et les objectifs stratégiques

    qui en découlent. Il est présenté comme suit :

    Figure n° 11 : la carte stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé

     

    NTS CLIE AXE NT L E DEVELOPPEM ORGANISATIONNE AXE S U OCESS R P INTERNES AXE R NANCIE FI AXE  

     

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rendre fonctionnel

    le système de

    référence et de

    contre référence

    Développer une

    renommée positive

    Améliorer la

    satisfaction des

    usagers

    Améliorer la satisfaction

    des prestataires des

    centres de santé

    périphériques

    Renforcer la

    responsabilité des

    chefs de service dans

    la gestion des

    services

    Améliorer le

    leadership et le

    management

    Améliorer la

    satisfaction du

    personnel

    Améliorer le

    fonctionnement des

    organes

    Assurer la qualité

    des soins

    Garantir la

    continuité des soins

    Garantir la

    performance des

    matériels et

    équipements

    Développer une

    dynamique qualité

    Atteindre l'équilibre

    financier

    Améliorer la

    gestion financière

    Améliorer la

    comptabilité

     

    53

    II- La construction des indicateurs

    Deux étapes marquent la construction des indicateurs : l'identification et la réalisation de la

    carte d'identité des indicateurs.

    A- L'identification des indicateurs

    Pour identifier les indicateurs, les objectifs stratégiques ont d'abord été déclinés en actions

    concrètes susceptibles de conduire à l'atteinte des objectifs stratégiques.

    Tableau n° 12 : Déclinaison des objectifs stratégiques en actions concrètes

    Objectifs stratégiques

    Rendre fonctionnel le

    système de référence et

    de contre référence

    Améliorer la satisfaction

    des usagers

    Améliorer la satisfaction

    des prestataires des

    centres de santé

    périphériques

    Renforcer la

    responsabilité des chefs

    de service dans la

    gestion de leurs services

    Améliorer le

    fonctionnement des

    organes

    Améliorer la satisfaction

    du personnel

    Mesures concrètes

    Axe Client

    Tenir des séances de relance du système avec le personnel des

    centres de santé périphériques

    Organiser des séances de retro-information sur les références reçues

    Organiser des ateliers de formation/recyclage au profit des

    prestataires des centres périphériques

    Mener une enquête annuelle de satisfaction

    Prendre des mesures correctrices recommandées par l'enquête dans

    les 6 mois suivants les résultats

    Former le personnel sur l'accueil, l'écoute, l'information et

    l'accompagnement des usagers

    Elaborer et mettre en oeuvre un plan de communication sur le plateau

    technique et les prestations offertes à l'Hôpital

    Mener une enquête semestrielle de satisfaction

    Prendre des mesures correctrices recommandées par l'enquête dans

    les 6 mois suivants les résultats

    Axe Développement organisationnel

    Etablir une description des tâches pour chaque chef de service

    Réaliser une évaluation semestrielle de l'exercice réel des

    attributions des chefs de service et du Directeur

    Organiser des visites d'échanges au profit des différents organes de

    gestion auprès des organes d'autres établissements hospitaliers

    Tenir suivant les prescriptions législatives et réglementaires les

    séances des différents organes de gestion

    Former les membres des organes à l'exercice de leurs attributions

    Réaliser une évaluation semestrielle du fonctionnement des organes

    de gestion

    Mener une enquête semestrielle de satisfaction

    Prendre des mesures correctrices recommandées par l'enquête dans

    les 6 mois suivants les résultats

    Etablir des contrats de performance avec les services et le Directeur

    Réaliser une évaluation semestrielle de la performance des services

    Instituer une prime pour récompenser la performance des services

    Réaliser un plan de formation/recyclage pour le personnel

    Mettre en plan de formation/recyclage pour tout le personnel

    54

    Objectifs stratégiques

    Garantir la continuité

    des soins

    Développer une

    dynamique qualité

    Garantir la performance

    des matériels et

    équipements

    Atteindre l'équilibre

    financier

    Améliorer la

    comptabilité

    Mesures concrètes

    Axe Processus

    Rendre disponible le personnel médical et spécialisé pour assurer une

    présence médicale et spécialisée permanente

    Améliorer l'approvisionnement en consommables médicaux, en

    réactifs, en médicaments et produits sanguins

    Développer la gestion par processus à partir des protocoles de prise

    en charge

    Créer un cadre d'apprentissage et de remise à niveau des

    compétences pour le personnel (audits médical et paramédical)

    Elaborer un plan de maintenance préventive et curative

    Mettre en oeuvre le plan de maintenance préventive et curative

    Elaborer un plan de renouvellement

    Mettre en oeuvre le plan de renouvellement des équipements et

    matériels

    Axe Financier

    Mettre en place des budgets prospectifs par services

    Rationaliser les charges (protocoles thérapeutiques, cadres

    d'échanges )

    Accroître les ressources (réviser les tarifs...)

    Réaliser les états financiers

    Mettre en oeuvre une comptabilité analytique

    Puis l'analyse des actions concrètes a permis de retenir les indicateurs les plus pertinents pour

    mesurer chacun des objectifs stratégiques.

    55

    Tableau n° 13 : Identification des indicateurs

    Objectifs stratégiques

    Axe Clients

    Rendre fonctionnel le système de

    référence et de contre référence

    Améliorer la satisfaction des usagers

    Améliorer la satisfaction des

    prestataires des centres de santé

    périphériques

    Indicateurs

    Taux de référence effectif

    Taux des références prises en charge avec

    succès

    Taux de satisfaction

    Taux de satisfaction

    Axe Développement organisationnel

    Renforcer la responsabilité des chefs de

    service dans la gestion de leurs services

    et celui du Directeur

    Améliorer le fonctionnement des

    organes

    Améliorer la satisfaction du personnel

    Note d'évaluation

    Note d'évaluation

    Taux de satisfaction

    Note d'évaluation

    Garantir la continuité des soins

    Développer une dynamique qualité

    Garantir la performance des matériels et

    équipements

    Axe Processus internes

    Taux d'évacuation global

    Durée moyenne de séjour

    Coefficient de rotation des lits

    Taux effectif de disponibilité opérationnelle

    des équipements et matériels essentiels

    Taux de renouvellement des équipements et

    matériels

    Atteindre l'équilibre financier

    Améliorer la comptabilité

    Axe Financier

    Niveau de recouvrement

    Etats financiers réalisés

    Cette phase d'identification achevée, chaque indicateur a été construit.

    B- La carte d'identité des indicateurs

    Pour chacun des indicateurs identifiés, les éléments suivants ont été précisés :

    - son intitulé ;

    - sa définition ;

    - sa mode de calcul ;

    - la source des données pour le calculer ;

    - sa valeur actuelle lorsqu'elle est disponible ;

    - sa valeur cible ;

    - son niveau d'alerte ;

    56

    - sa fréquence de production ;

    - le responsable de sa production.

    Le tableau ci-après présente le point des informations par indicateur.

    57

    Tableau n° 14 : Carte d'identité des indicateurs

    1

    Intitulé de

    l'indicateur

    Taux de

    référence

    effectif

    2

    Taux des

    références prises

    en charge avec

    succès

    3

    Taux de

    satisfaction des

    usagers

    Définition

    Part des malades

    référés des

    centres

    périphériques et

    effectivement

    reçus à l'Hôpital

    Part des malades

    référés reçus à

    l'Hôpital et ayant

    bénéficié d'un

    traitement

    complet sans être

    évacués

    Part des malades

    interrogés

    déclarant être

    satisfaits des

    prestations de

    l'Hôpital

    4

    Taux de

    satisfaction des

    prestataires de la

    périphérie

    Part des

    prestataires

    interrogés

    déclarant être

    satisfaits des

    prestations de

    l'Hôpital

    Mode de calcul

    Nombre de

    malades référés

    reçus à l'Hôpital

    /Nombre total de

    malades référés

    par la périphérie x

    100

    Nombre de

    malades référés

    reçus à l'Hôpital

    et traités avec

    succès/Nombre

    total de malades

    référés reçus à

    l'Hôpital x 100

    Nombre de

    malades

    interrogés

    déclarant être

    satisfaits /

    Nombre total de

    malades

    interrogés x 100

    Nombre de

    prestataires

    interrogés

    déclarant être

    satisfaits /

    Nombre total de

    prestataires

    interrogés x 100

    Source

    Rapport des

    centres de

    santé et

    registres de

    l'Hôpital

    Valeur

    actuelle

    -

    Valeur

    cible

    80%

    Alertes

    < 80%

    Fréquence

    Responsable

    Hebdomadaire Infirmier

    Général

    Registre de

    l'Hôpital

    -

    80%

    < 80%

    Hebdomadaire Infirmier

    Général

    Rapport

    d'enquête

    -

    60%

    < 60%

    Annuelle

    Equipe externe

    Rapport

    d'enquête

    -

    60%

    < 60%

    Semestrielle

    Equipe externe

    58

    5

    Intitulé de

    l'indicateur

    Note

    d'évaluation de

    l'exercice des

    responsabilités

    du chef de

    service et du

    Directeur

    6

    Note

    d'évaluation du

    fonctionnement

    des organes

    7

    Taux de

    satisfaction du

    personnel

    Définition

    Appréciation

    pondérée de

    l'exercice des

    responsabilités

    par un chef de

    service et le

    Directeur sur la

    base de critères

    d'évaluation

    Appréciation

    pondérée du

    fonctionnement

    régulier des

    organes sur la

    base de critères

    d'évaluation

    Part des agents

    interrogés

    déclarant être

    satisfaits

    Mode de calcul

    Somme des points

    affectés à chaque

    critère

    d'évaluation par

    pondération

    Source

    Rapport

    d'évaluation

    Valeur

    actuelle

    -

    Valeur

    cible

    16

    Alertes

    < 16

    Fréquence

    Semestrielle

    Responsable

    Equipe externe

    Somme des points

    affectés à chaque

    critère

    d'évaluation par

    pondération

    Rapport

    d'évaluation

    -

    16

    < 16

    Semestrielle

    Equipe externe

    8

    Note

    d'évaluation de

    la performance

    de chaque

    service et du

    Directeur

    9

    Taux

    d'évacuation

    Appréciation

    pondérée de la

    performance

    réalisée par

    chaque service et

    le Directeur sur

    la base de critères

    d'évaluation

    Part des malades

    hospitalisés

    Nombre d'agents

    interrogés

    déclarant être

    satisfaits /

    Nombre total

    d'agents

    interrogés x 100

    Somme des points

    affectés à chaque

    critère

    d'évaluation par

    pondération

    Rapport

    d'enquête

    -

    70%

    < 70%

    Semestrielle

    Equipe externe

    Rapport

    d'évaluation

    -

    17

    < 17

    Semestrielle

    Equipe externe

    Nombre de

    malades

    Registres de

    l'Hôpital

    -

    30%

    > 30%

    hebdomadaire

    Infirmier

    général

    59

    Intitulé de

    l'indicateur

    global

    Définition

    évacués par

    l'Hôpital

    10

    Durée moyenne

    de séjour

    11

    Coefficient de

    rotation des lits

    12

    13

    Taux de

    disponibilité

    opérationnelle

    des équipements

    et matériels

    essentiels

    Taux de

    renouvellement

    des équipements

    et matériels

    Nombre de jours

    moyen consacré

    au traitement

    d'un malade

    hospitalisé

    Nombre de

    malades

    hospitalisés que

    reçoit un lit par

    mois

    Pourcentage des

    Mode de calcul

    hospitalisés

    évacués / Nombre

    total de malades

    hospitalisés x 100

    Nombre de jours

    d'hospitalisation /

    Nombre de

    malades

    hospitalisés

    Nombre de

    malades

    hospitalisés /

    Nombre de lits

    disponibles à la

    fin du mois

    Temps effectifs de

    Source

    Valeur

    actuelle

    Valeur

    cible

    Alertes

    Fréquence

    Responsable

    Rapports

    mensuels des

    services

    5 jours

    5 jours

    > 5 jours

    Mensuelle

    Responsable de

    la Division

    Statistiques

    Rapports

    mensuels des

    services

    21,0

    25

    < 25

    Mensuelle

    Responsable de

    la Division

    Statistiques

    temps effectifs de disponibilité /

    disponibilité

    opérationnelle

    des équipements

    et matériels

    essentiels

    Temps requis x

    100

    Rapport de

    maintenance

    -

    75%

    < 75%

    Mensuelle

    Responsable de

    la maintenance

    Part des matériels Nombre de

    et équipements

    prévus et acquis

    14

    Niveau de

    recouvrement

    Couverture des

    charges propres

    par les ressources

    propres

    15

    Disponibilité des Réalisation

    matériels prévus

    et acquis /

    Nombre total de

    matériels prévus x

    100

    Ressources

    propres / Charges

    propres

    -

    Plan

    d'actions et

    bordereaux

    de livraison

    -

    70%

    < 70%

    Semestrielle

    Chef du Service

    des Affaires

    Administratives

    et Economiques

    Rapport

    financier

    1,018

    (2007)

    1,25

    < 1,25

    Mensuelle

    Documents

    Bilan

    Etats

    Non

    Annuelle

    Chef du Service

    des Affaires

    Financières

    Chef du Service

    60

    Intitulé de

    l'indicateur

    états financiers

    Définition

    effective des

    états financiers

    de l'Hôpital

    Mode de calcul

    Source

    comptables

    16

    17

    Taux

    d'utilisation

    global des

    services

    Taux

    Importance du

    recours aux

    services de

    l'Hôpital par la

    population

    Niveau

    d'occupation des d'utilisation des

    lits

    services et la

    charge de travail

    à l'Hôpital

    Nombre de

    nouveaux cas /

    population de la

    Zone sanitaire x

    100

    Journées

    d'hospitalisation

    effectives /

    Journées

    disponibles

    d'hospitalisation x

    100

    Rapports

    mensuels des

    services

    Valeur

    actuelle

    d'ouverture

    et états

    financiers

    2001 et

    2002

    3%

    (2007)

    Valeur

    cible

    financiers

    Alertes

    disponibilité

    Fréquence

    à partir de des états

    2003 financiers

    Responsable

    des Affaires

    Financières

    + 1% par

    an

    < 1% par an

    Annuelle

    Responsable de

    la Division

    Statistiques

    Rapports

    mensuels des

    services

    28,60%

    (2007)

    + 7% par

    an

    < 7% par an

    Annuelle

    Responsable de

    la Division

    Statistiques

    61

    CONCLUSION PARTIELLE

    Le Balanced Scorecard est un outil au service du management stratégique. Sa vocation à

    favoriser le pilotage de la performance implique que sa conception découle d'un processus de

    planification participatif. L'élaboration d'un tableau de bord prospectif à l'Hôpital de Zone de

    Comé a été suscitée par notre choix de porter la réflexion sur cet établissement hospitalier

    dans le cadre de la réalisation de notre mémoire de fin de formation. La Direction de l'Hôpital

    s'est engagée dans cette démarche et a décidé de la mener suivant l'approche top-down en

    deux phases : la conception d'un tableau de bord au plan global puis son déploiement au sein

    de tout l'établissement. Du fait de la contrainte de temps liée à la réalisation du mémoire, le

    présent travail s'est attelé à la première phase : élaborer un tableau de bord prospectif pour la

    Direction de l'Hôpital de Zone de Comé. La Direction et le Comité de Direction se sont

    impliqués dans les travaux ; cette première phase n'a pas connu de chef de projet ; nous

    l'avons animée en collaboration avec le Responsable de la Division des Statistiques de

    l'Hôpital de Zone. Cinq étapes ont été franchies pour parvenir au résultat escompté :

    - le diagnostic stratégique a permis d'impliquer de nombreux acteurs dans l'analyse ; les

    résultats ont été discutés et validés par l'Administration de l'Hôpital de Zone ;

    - la définition du cadre stratégique a été faite par l'Administration de l'Hôpital de Zone sur la

    base des résultats du diagnostic stratégique et de l'analyse causale du problème prioritaire

    identifié à la suite dudit diagnostic ;

    - la conception de la carte stratégique a été également discutée par l'Administration de

    l'Hôpital qui l'a validée ;

    - nous avons réalisé l'identification et la construction des indicateurs de concert avec le

    Responsable de la Division des Statistiques ; les résultats ont été ensuite présentés au Comité

    de Direction de l'Hôpital ; après les discussions qui ont conduit à des aménagements aux

    résultats présentés, le Comité de Direction a lancé la seconde phase, celle du déploiement du

    tableau de bord prospectif à l'ensemble de l'Hôpital.

    Le diagnostic stratégique a permis d'identifier les forces et faiblesses de l'Hôpital de Zone de

    Comé ainsi que les opportunités et menaces de son environnement. La discussion des résultats

    du diagnostic a permis de mettre en relief que l'Hôpital de Zone enregistre un faible niveau

    d'activités et d'utilisation de ses services ; l'analyse causale de ce problème a permis

    d'identifier trois causes principales qui sont :

    - des déficiences dans la qualité des soins ;

    - des insuffisances sur le plan du leadership et du management ;

    - la mauvaise renommée auprès des populations et des prestataires des centres de santé

    périphériques en relation avec l'HZ-C.

    62

    Consciente de ces insuffisances et s'inscrivant dans la logique de développer désormais une

    démarche prospective, la Direction de l'Hôpital de Zone de Comé s'est engagée dans la

    réalisation d'un plan stratégique pour l'établissement hospitalier.

    La première étape dans cette démarche a été la définition du cadre stratégique ; elle a ainsi

    construit sa vision qui exprime sa volonté d'émanciper l'Hôpital de Zone de Comé des

    pesanteurs actuelles qui freinent sa performance ; elle a également précisé la mission de l'HZ-

    C et les valeurs qui devront inspirer les actions à mettre en oeuvre ; enfin, elle a retenu

    l'objectif à atteindre à travers la mise en oeuvre du plan stratégique ; il s'agit d'"accroître le

    niveau d'activités et d'utilisation des services en portant le taux d'occupation des lits à 50%

    et le taux d'utilisation global à 6% d'ici trois ans" ; pour atteindre cet objectif, quatre axes

    stratégiques, s'inspirant des quatre perspectives du Balanced Scorecard ont été retenus, en

    partant du diagnostic stratégique et de l'analyse causale du problème principal. La déclinaison

    de chacun de ces axes stratégiques en objectifs stratégiques a permis de réaliser la carte

    stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé.

    La deuxième étape a été celle de la construction des indicateurs ; elle s'est déroulée en

    mouvements phases ; d'abord l'identification des indicateurs grâce à la déclinaison des

    objectifs stratégiques en actions concrètes ; puis la construction de la carte d'identité de

    chacun des indicateurs.

    L'approche top-down utilisée dans la conception du tableau de bord prospectif permet de

    mettre en relief l'implication nécessaire des acteurs de l'organisation pour assurer le succès de

    la mise en oeuvre en créant un consensus autour du futur de l'établissement hospitalier. La

    seconde phase, celle du déploiement permettra de réaliser un large consensus autour des

    nouveaux axes de changement qui seront définis.

    63

    CONCLUSION GENERALE

    Le Balanced Scorecard a inauguré une véritable approche du management stratégique ; il

    propose une analyse multidimensionnelle de la performance fondée sur l'équilibre entre les

    ambitions stratégiques à long terme et les contraintes opérationnelles à court terme ; il vient

    ainsi en réponse aux insuffisances des systèmes classiques de mesure de la performance qui,

    s'intéressant uniquement aux aspects financiers, sont incapables de faire le lien entre la

    stratégie et les actions à court terme.

    Initialement conçu pour les entreprises concurrentielles, il a été très vite adopté par le secteur

    public notamment par le milieu hospitalier confronté aux exigences croissantes de

    responsabilité et d'obligation de compte rendu ; le Balanced Scorecard a été adapté pour tenir

    compte de la différence entre d'une part le secteur privé tourné vers la réalisation d'un profit

    pour le compte des actionnaires et d'autre part le secteur public préoccupé par la réalisation

    d'une mission de service public et donc par la satisfaction des citoyens et particulièrement des

    usagers.

    Le processus d'élaboration du tableau de bord prospectif de l'Hôpital de Zone de Comé s'est

    inspiré de la démarche du Balanced Scorecard. La Direction de l'établissement a décidé de le

    réaliser d'abord au plan global puis de le déployer au sein de tout l'établissement hospitalier.

    Le présent mémoire s'est intéressé à la conception du tableau de bord au plan global. De fait,

    l'Administration et le Comité de Direction se sont impliqués dans cette conception au plan

    global suivant la démarche ci-après :

    - le diagnostic stratégique a été réalisé pour identifier les forces et faiblesses de cet hôpital

    ainsi que les menaces et les opportunités de son environnement ;

    - le cadre stratégique a permis d'identifier les priorités et les principes opérationnels de

    l'Hôpital de Zone de Comé ;

    - des indicateurs critiques ont été construits pour renseigner les responsables sur les facteurs

    clés de succès.

    Mais construire un outil de pilotage n'est pas une fin en soi ; il faut surtout créer une

    dynamique dans l'organisation et favoriser l'adhésion de tous les acteurs de l'organisation à

    un projet commun. Cette dynamique existe déjà au sein de l'Administration et du Comité de

    Direction de l'Hôpital de Zone de Comé du fait de l'implication des acteurs de ces différentes

    instances de direction à la conception du tableau de bord au plan global de l'établissement

    hospitalier. Certes, le diagnostic stratégique a permis de communiquer déjà sur l'idée de

    conception de l'outil ; il reste cependant la phase de mobilisation de tout le personnel autour

    des nouveaux enjeux définis par l'Administration et le Comité de Direction.

    Cette phase qui n'est pas abordée dans le cadre de ce travail, reste la mise en oeuvre, celle du

    déploiement de la stratégie à tous les services de l'Hôpital de Zone de Comé. Le Balanced

    Scorecard est un outil pour la mesure de la performance mais aussi un outil de communication

    stratégique car il formule et communique la stratégie de l'organisation. L'aspect

    communication de sa fonction est essentiel pour insuffler à toute l'organisation, la culture

    stratégique, celle fondée sur l'anticipation, de l'action et de la mobilisation.

    64

    La mise en oeuvre du tableau de bord prospectif de l'Hôpital de Zone de Comé suivant la

    démarche top-down consiste à refaire le processus, déjà réalisé au plan global, au niveau de

    chaque service suivant trois étapes essentielles :

    - communiquer à l'ensemble du personnel la stratégie de l'HZ-C, les objectifs stratégiques

    retenus ainsi que le contenu du tableau de bord prospectif ; cette activité pourra être réalisée

    au cours des assemblées générales réunissant tout le personnel et dans chaque service ;

    - décliner le tableau de bord prospectif au niveau de chaque service de l'HZ-C ; ce sera

    l'occasion, comme retenu lors de la phase d'identification des indicateurs, de conclure avec

    chacun des services un contrat de performance assorti de prime à la performance ; cette étape

    est primordiale dans la mise en oeuvre du tableau de bord prospectif ; il convient donc de

    veiller à la cohérence des objectifs et des indicateurs retenus au niveau de chaque service avec

    ceux du tableau de bord prospectif ; cette approche top-down correspond à une logique de

    l'alignement stratégique de l'ensemble des services sur les objectifs de l'Hôpital de Zone de

    Comé ;

    - établir un budget prospectif afin de déterminer les besoins en ressources pour la mise en

    oeuvre des actions définies.

    Par ailleurs, la mise en oeuvre du tableau de bord prospectif nécessite une bonne organisation

    du mécanisme de collecte, de traitement et de présentation des données afin qu'il soit à même

    de produire les indicateurs nécessaires pour le suivi de la performance des services et de

    l'Hôpital en particulier. L'analyse permanente des indicateurs obtenus constitue un gage du

    succès de la mise en oeuvre du tableau de bord prospectif.

    Au total, la réalisation de la phase de déploiement du tableau de bord prospectif pourra se

    faire sur trois mois à compter du mois d'octobre de nature à rendre disponible un plan

    stratégique 2009-2011 et un plan d'actions 2009.

    65

    BIBLIOGRAPHIE

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    è

    68

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    ANNEXES

    Annexe n° 1 : ORGANIGRAMME DE L'HOPITAL DE ZONE DE COME

     

     

    COMITE DE

      SANTE

     

    CONSEIL DE

    comité 

    GESTION

     

     

     

     

     

     

     

    SAF

     

     

    CAISSE

     

     

     

    EEZS

    DIRECTION DE L'HOPITAL DE ZONE DE COME

    SECRETARIAT

    SERVICES ADMINISTRATIFS

    SERVICES TECHNIQUES

    INFIRMIER GENERAL

    SAAE

    URG

    CHR

    GYN

    ANE

    KINE

    MED

    PED

    LAB

    STO

    OPH

    RAD

    RECOUVREMENT

    RH

    STAT

    MORG

    BUA

    MAINT

    PHIE

    MA

    SECU

    HYG

    SOC

    POSTE DE CESSION DE MEDICAMENTS

    70

    E RTI TREE N E SO  

     

     

     

    71

    72

     

     

     

    73

     

     

    74

     

     

    75

    Annexe n° 7 : ANALYSE CAUSALE DU FAIBLE NIVEAU D'ACTIVITES ET D'UTILISATION DES SERVICES DE L'HÔPITAL DE ZONE DE COME

    Faible niveau

    d'activités et

    d'utilisation des

    services

    Déficiences dans la

    qualité des soins

    Insuffisances

    managériales

    Mauvaise renommée

    auprès de la population

    et des prestataires

    Dysfonctionnements

    du système de

    référence et de

    contre référence

    Discontinuité des

    soins

    Absence d'une

    dynamique qualité

    Obsolescence du

    matériel/équipement

    Management non

    prospectif

    Insuffisances

    organisationnelles

    Démotivation du

    personnel

    Insuffisances dans

    l'accueil

    Rupture de

    consommables

    médicaux, de

    produits

    pharmaceutiques

    et sanguins

    Présence

    médicale non

    permanente

    Mode de

    paiement

    direct des

    prestations

    Absence de

    protocole de

    prise en charge

    Absence de

    cadres

    d'apprentissag

    e et de remise

    à niveau des

    compétences

    Absence d'un

    plan de

    maintenance

    préventive et

    curative

    Faible effort de

    renouvellement

    Absence de

    vision partagée

    et de plan

    stratégique

    Mécanisme de

    suivi et

    d'évaluation

    embryonnaire

    Dysfonctionne

    ment dans la

    chaîne de

    commandement

    dysfonctionnem

    ents des organes

    de gestion

    absence de

    cadre de

    communication

    et de

    participation

    Insuffisance de

    mécanismes de

    motivation

    absence de plan

    de formation/

    recyclage

    76

    Annexe n°8 : GUIDE D'ENTRETIEN

    1- L'hôpital a-t-il une vision ?

    2- Quelle est la mission de l'Hôpital ?

    3- Quelle est la contribution de votre service à cette mission ?

    4- Quel contenu donnez-vous à la performance au niveau de l'hôpital ? Pensez-vous que

    l'Hôpital attient ses objectifs de performances ?

    5- Avez-vous les moyens pour réaliser cette contribution (matérielles, humaines) ?

    6- Quels sont les problèmes majeurs que vous rencontrez au sein de votre service ?

    7- Quel est le contenu de vos activités ?

    8- Quel est le processus suivi dans votre service pour réaliser vos activités ? Y a-t-il des

    goulots d'étranglements ? Que faire pour y remédier ?

    9- Quel mécanisme utilisez-vous pour le suivi et l'évaluation du service ?

    10- Quelles difficultés avez-vous dans l'encadrement du personnel du service ? Avez-vous les

    moyens d'y remédier ?

    11- Comment analysez-vous vos relations avec la direction de l'hôpital ? Insuffisances et

    approches de solutions ?

    12- Le Comité de Direction joue t-il efficacement son rôle ? Quelles sont les insuffisances ?

    13- Quelles sont les principales faiblesses (ressources matérielles, humaines, immatérielles,

    financières, résultats techniques) de l'Hôpital ?

    14- Quelles sont les causes apparentes des problèmes internes à l'hôpital et de ses faiblesses ?

    15- Quelles causes sous-jacentes peut-on identifier ?

    o

    o

    o

    o

    o

    o

    La stratégie :

    Le système de valeurs :

    La structure :

    Le personnel :

    Les compétences :

    Le style de direction :

    16- Que mettre en place pour surmonter les faiblesses ?

    77

    17- Quelles sont les principales forces (ressources matérielles, humaines, immatérielles,

    financières, résultats techniques) de l'hôpital ?

    18- Que faire pour tirer profit des forces ?

    19- Quelles sont les principales menaces (pouvoir économique, profil sanitaire, politique

    sanitaire, secteur privé, médecine traditionnelle, financement public), que vous ressentez dans

    l'environnement externe de l'hôpital ?

    20- Que faire pour neutraliser (minimiser) les menaces ?

    21- Quelles sont les principales opportunités (pouvoir économique, profil sanitaire, politique

    sanitaire, secteur privé, médecine traditionnelle, financement public) qui s'offrent aujourd'hui

    à l'Hôpital ?

    22- Comment tirer profit des opportunités ?

    23- Comment percevez-vous le regard que porte la population sur l'hôpital ?

    24- Quels défis est-il probable que l'hôpital doive affronter au cours des toutes prochaines

    années ?

    25- Quelles préoccupations existe-t-il par rapport à la responsabilité de l'hôpital de relever ces

    défis ?

    26- Quelles sont les compétences distinctives de l'hôpital ?

    78

    TABLE DES MATIERES

    REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ i 

    SOMMAIRE ............................................................................................................................................ ii 

    LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS ........................................................................................ iii 

    LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................................ v 

    LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................ vi 

    LISTE DES ANNEXES ......................................................................................................................... vii 

    INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1 

    Première Partie : TABLEAU DE BORD ET PILOTAGE DE LA PERFORMANCE ......................... 7 

    CHAPITRE I - CADRE THEORIQUE DU TABLEAU DE BORD ................................................. 8 

    I- Notion de tableau de bord ............................................................................................................ 8 

    A- Définition ............................................................................................................................... 8 

    B- Fonctions et avantages du tableau de bord ............................................................................. 9 

    II- Evolution du contenu des tableaux de bord .............................................................................. 10 

    A- L'approche financière de mesure de la performance organisationnelle ............................... 10 

    B- Les approches multidimensionnelles de mesure de la performance organisationnelle ........ 11 

    CHAPITRE II - LE « BALANCED SCORECARD » : UN OUTIL DE PILOTAGE DE LA

    PERFORMANCE ............................................................................................................................. 15 

    I- Les enjeux du tableau de bord prospectif .................................................................................. 15 

    A- Le management par les tableaux de bord ............................................................................. 15 

    B- l'appropriation du Balanced Scorecard par le secteur public ............................................... 17 

    II- La méthodologie de conception du tableau de bord prospectif ................................................ 21 

    A- L'élaboration de la carte stratégique .................................................................................... 21 

    B- La réalisation de la carte d'identité des indicateurs .............................................................. 25 

    CONCLUSION PARTIELLE ........................................................................................................... 28 

    Deuxième partie : LE TABLEAU DE BORD PROSPECTIF DE L'HÔPITAL DE ZONE DE COME

     ............................................................................................................................................................... 29 

    CHAPITRE I - LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE L'HÔPITAL DE ZONE DE COME ...... 30 

    I- Analyse de l'environnement externe ......................................................................................... 30 

    A- Contexte géographique et socio-économique....................................................................... 30 

    1°) Contexte géographique ................................................................................................. 30 

    2°) Contexte socio-économique ........................................................................................... 30 

    B- La demande en santé et l'offre de soins ............................................................................... 31 

    1°) La demande en santé ..................................................................................................... 31 

    79

    2°) L'offre de soins .............................................................................................................. 32 

    C- Les acteurs du secteur de la santé ......................................................................................... 33 

    1°) Les acteurs opérationnels .............................................................................................. 33 

    2°) Les partenaires présents ............................................................................................... 36 

    II- Analyse de l'environnement interne ......................................................................................... 37 

    A- Cadre institutionnel et opérationnel de l'Hôpital de Zone de Comé .................................... 37 

    1°) Cadre institutionnel ....................................................................................................... 37 

    2°) Cadre opérationnel ........................................................................................................ 38 

    B- Analyse des ressources et compétences de l'Hôpital de Zone de Comé .............................. 38 

    1°) Les ressources immatérielles ........................................................................................ 38 

    2°) Les ressources matérielles ............................................................................................. 39 

    3°) Les ressources financières ............................................................................................. 40 

    4°) Les ressources humaines ............................................................................................... 43 

    5°) Le management de l'Hôpital de Zone de Comé .......................................................... 44 

    6°) L'évolution des activités de l'Hôpital de Zone de Comé ............................................ 45 

    C- Analyse des principaux processus de l'Hôpital de Zone de Comé ....................................... 47 

    CHAPITRE II - LA CONCEPTION DU TABLEAU DE BORD PROSPECTIF DE L'HÔPITAL

    DE ZONE DE COME ....................................................................................................................... 50 

    I- La carte stratégique de l'Hôpital de Zone .................................................................................. 50 

    A- Le cadre stratégique de l'Hôpital de Zone de Comé ............................................................ 50 

    1°) La vision ......................................................................................................................... 50 

    2°) La mission ...................................................................................................................... 50 

    3°) Les valeurs ...................................................................................................................... 51 

    4°) L'objectif ........................................................................................................................ 52 

    5°) Les axes stratégiques ..................................................................................................... 52 

    B- Le modèle de performance de l'Hôpital de Zone de Comé .................................................. 52 

    II- La construction des indicateurs ................................................................................................ 54 

    A- L'identification des indicateurs ............................................................................................ 54 

    B- La carte d'identité des indicateurs ........................................................................................ 56 

    CONCLUSION PARTIELLE ........................................................................................................... 62 

    CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................... 63 

    BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 66 

    ANNEXES ............................................................................................................................................ 69 

    80






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci