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Elaboration d'un tableau de bord prospectif dans le cadre du pilotage de la performance à l'Hôpital de Zone de Comé

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par Kouassi Raoul BOSSA
Université de Poitiers / Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion de Dakar - Master Administration des Entreprises / Diplôme d'Etudes Supérieures en Administration et Gestion 2008
  

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Première Partie : TABLEAU DE BORD

ET PILOTAGE DE LA PERFORMANCE

5

Notion sans cadre normatif, le tableau de bord peut être appréhendé à partir de ses fonctions et

notamment des approches de la performance dont la mesure l'intéresse : approche financière

ou approche multidimensionnelle.

I- Notion de tableau de bord

A- Définition

Le tableau de bord est défini comme « un ensemble d'indicateurs peu nombreux (cinq à dix)

conçus pour permettre aux gestionnaires de prendre connaissance de l'état et de l'évolution

des systèmes qu'ils pilotent et d'identifier les tendances qui les influenceront sur un horizon

cohérent avec la nature de leurs fonctions » (Bouquin, 2001, p. 397-398).

Cette définition, assez large parce que ne définissant aucun cadre normatif, conduit à de

nombreux modèles de tableaux de bord ; on note cependant qu'il s'agit d'instruments de

gestion qui répondent tous à des besoins d'informations, de contrôle et d'anticipation. Ils

possèdent des caractéristiques essentielles qui permettent de les définir en s'appuyant sur

quatre axes d'analyse représentés ci-après :

Figure n° 1 : Les axes de définition du tableau de bord

6

CHAPITRE I - CADRE THEORIQUE DU TABLEAU DE BORD

Selon Malo, le tableau de bord « est un instrument ou outil de gestion, participant à la vague

de " management par les chiffres" qui a commencé à déferler dès la fin du XIX° siècle » .

Axe 1 : Le moment du

contrôle (quand contrôle-

t-on ?)

Axe 4 : Le

langage du

contrôle (quel

langage utilise-t-

on pour

représenter la

performance des

objets contrôlés

?)

TABLEAU

DE BORD

Axe 2 : Le

degré de

décentralisation

du contrôle (à

quel niveau de

l'entreprise

exerce-t-on le

contrôle ?

Axe 3 : Le champ

d'application du

contrôle (quels objets

contrôle-t-on ?)

                                                            

5 MALO J.-L., Les tableaux de bord, (article à paraître dans la nouvelle Encyclopédie Comptable Economica fin

2008). 

6 Définition, missions et cadre d'analyse des tableaux de bord,

http://search.numilog.com/package/extraits_pdf/e224822.pdf, p.1-2, (consultée le 10 septembre 2008).

8

- le degré de réactivité : il détermine la mesure dans laquelle l'outil est susceptible de

favoriser une action rapide ; il est fait référence ici, entre autres, au délai et à la fréquence

d'édition, à la présence d'indicateurs prévisionnels ou d'indicateurs de suivi ;

- le degré de décentralisation : il indique les niveaux hiérarchiques auxquels l'outil est

implanté ; il s'agit ici des destinataires de l'information transmise par l'outil : la direction, les

responsables fonctionnels, les responsables opérationnels ; ceux-ci sont intéressés par des

informations qui leur permettent, à intervalles réguliers, d'avoir connaissance des

caractéristiques de leur gestion et de savoir si les actions entreprises au cours d'une période

donnée sont performantes au regard des prévisions préalablement établies ;

- le champ d'application : l'outil peut s'intéresser aux objets à caractère financier ou non

financier, internes ou externes à l'organisation ; dans ce sens, il convient de faire observer que

le tableau de bord, destiné au pilotage de l'entreprise ou de l'organisation, ne doit pas être

assimilé au système d'informations opérationnelles car ce dernier a pour fonction de diffuser

un ensemble plus large d'informations utiles pour la gestion opérationnelle ;

- la nature des informations fournies par l'outil : il s'agit ici du type de mesure utilisé pour

représenter la performance recherchée ; il peut s'agir des mesures de type financier ou non

financier.

Pour mieux appréhender cette notion, il convient d'examiner les différentes fonctions ainsi

que les avantages du tableau de bord.

B- Fonctions et avantages du tableau de bord

La variété des formes de tableau de bord est liée aux différentes représentations que les

gestionnaires souhaitent donner aux organisations qu'ils dirigent ; ce sont chacune de ces

représentations que traduisent chacun des tableaux de bord. Ainsi plusieurs fonctions sont

attribuées aux tableaux de bord ; nous en retiendrons trois principales .

La fonction première d'un tableau de bord est de fournir un ensemble d'informations au

gestionnaire afin qu'il puisse orienter ses décisions et actions pour atteindre ses objectifs. Le

tableau de bord permet ainsi de faire des constats d'écarts puis de déclencher des enquêtes

pour des analyses permettant d'opérer le réajustement nécessaire. Les informations qu'il

fournit doivent donc être fiables, intelligibles, synthétiques et produites à intervalles réguliers.

On peut se retrouver dans deux cas de figure en considérant les destinataires de ces

informations : le reporting et l'autocontrôle.

Dans le premier cas, il s'agit pour les responsables de niveaux hiérarchiques supérieurs de

disposer d'informations pour exercer la supervision nécessaire des délégations consenties aux

niveaux hiérarchiques inférieurs. Dans le cas de l'autocontrôle, les responsables directs des

actions sur lesquelles portent les informations ont besoin de s'assurer que les résultats obtenus

sont dans la ligne des objectifs préalablement fixés.

7

                                                            

7 Idem.

9

Le tableau de bord vise également à favoriser la maîtrise des événements qui interviennent en

amont des résultats financiers ; il doit donc avoir un caractère réactif grâce à des périodicités

régulières de diffusion ; il doit aussi contenir des indicateurs permettant d'apprécier les

variables de qualité, de délai, de flexibilité qui sont désormais à l'origine du processus de

création de valeur.

Enfin, le tableau de bord peut aider à assurer la cohérence entre la stratégie et les opérations

suivant trois cas de figure correspondant chacun à différentes approches du contrôle de

gestion stratégique :

- aider à la formulation de la stratégie à partir des avantages compétitifs identifiés grâce à

l'analyse de l'environnement externe dans lequel évolue l'organisation ;

- aider à la mise en oeuvre de la stratégie en la déclinant dans l'organisation et au suivi de la

performance des variables clés de gestion préalablement identifiées comme étant les

déterminants des objectifs poursuivis ;

- participer à la fois à la déclinaison de la stratégie et à sa définition dans une démarche

d'amélioration continue.

Le contenu du tableau de bord a connu des évolutions, exprimant ainsi les préoccupations des

gestionnaires en rapport avec les dimensions de la performance recherchée.

II- Evolution du contenu des tableaux de bord

On peut retenir deux grandes phases dans l'évolution du contenu des tableaux de bord : la

phase marquée par la prépondérance des indicateurs financiers et celle ayant favorisé

l'émergence d'approches multidimensionnelles de la performance traduite par des indicateurs

à la fois financiers et non financiers.

A- L'approche financière de mesure de la performance organisationnelle

Selon Giraud (2004, p. 76), « les premières mesures de la performance globale d'une

organisation ont été construites sur la base d'éléments financiers ». Les indicateurs utilisés

étaient les mesures comptables et les indicateurs traditionnels de rentabilité.

Le résultat comptable reste la première mesure comptable dans cette catégorie ; sa

décomposition en soldes intermédiaires de gestion permet d'apprécier le résultat

d'exploitation, révélateur de la performance de l'activité principale de l'organisation ; elle

permet également de révéler les indicateurs d'activité (le chiffre d'affaires, la marge

commerciale et la production de l'exercice) ainsi que les indicateurs de marge (le résultat

d'exploitation, le résultat financier et exceptionnel, l'excédent brut d'exploitation, le résultat

courant avant impôt). Les indicateurs de marge permettent d'apprécier la profitabilité de

l'organisation.

Pour mesurer la rentabilité de l'organisation, on utilise un ensemble de ratios appelé "Return

on investment" (ROI). Il s'agit de la rentabilité pour l'investisseur qui « s'est imposée comme

le critère de mesure de la performance des entreprises privées » (Giraud, 2004, p. 77). Ce

10

ratio de rentabilité financière fut un des premiers ratios utilisés pour mesurer la performance

8

dans les grandes entreprises. Mais l'un des inconvénients du ratio de rentabilité financière est

d'intégrer le coût des capitaux empruntés au dénominateur alors que le dénominateur ne prend

pas en compte les capitaux empruntés ; pour tenir compte de cette insuffisance, le ratio de

rentabilité financière est complété par celui de rentabilité économique .

Plusieurs mérites sont reconnus aux mesures comptables ; outre leur disponibilité, les mesures

comptables sont dites objectives car élaborées suivant des normes universelles ; elles sont

aussi considérées comme fiables et sont exprimées dans une grandeur unique qu'est la

monnaie, ce qui facilite les agrégations et les comparaisons. Malgré ces mérites, elles

présentent des limites.

L'une des principales limites des indicateurs financiers est la vision à court terme qu'ils

donnent de la performance ; de ce fait ce sont des « indicateurs peu prédictifs de la

performance future » (Giraud, 2004, p. 84) de l'organisation ; les indicateurs financiers sont

également peu réactifs et peu adaptés au contexte actuel très instable marqué par une

concurrence âpre avec un besoin important d'anticipation ; enfin le caractère synthétique des

indicateurs financiers ne favorise pas l'interprétation des résultats car ils ne permettent pas de

justifier la performance qu'ils indiquent. Toutes ces critiques formulées à l'encontre des

indicateurs financiers ont conduit au développement de nouveaux types d'indicateurs de

gestion appelés "Key Performance Indicators".

B- Les approches multidimensionnelles de mesure de la performance organisationnelle

Selon Giraud (2004, p. 88-98), les approches non financières de la mesure de la performance

organisationnelle revêtent quatre principes communs ; elles conduisent à des indicateurs :

- portant sur les leviers d'action ;

- non exclusivement financiers ;

- cohérents avec la stratégie ;

- peu nombreux.

Ces principes communs résultent de la démarche qu'empruntent ces approches pour la

détermination des différents indicateurs. La performance attendue étant définie, le choix de la

stratégie, c'est-à-dire d'un « schéma particulier de poursuite de la performance au sein d'un

ensemble de schémas possibles » (Giraud, 2004, p. 94) déclenche le processus de

modélisation de la performance ; cette modélisation consiste en l'identification des leviers

d'actions et la construction d'un système de relations de cause à effet entre ces leviers

d'actions et la performance attendue aboutissant ainsi à une modèle de performance. Ces

                                                            

8 Il est encore appelé ratio de rentabilité des fonds propres ou en anglais Return on Equity (ROE) ; il est obtenu

par le rapport entre résultat net et capitaux propres, les capitaux propres étant au dénominateur ; on peut aussi

l'obtenir en mettant le résultat courant au numérateur.

9 Il est appelé en anglais Return On Capital employed (ROCE) ; il s'agit d'un rapport obtenu avec soit l'excédent

brut d'exploitation soit le résultat d'exploitation au numérateur et les capitaux utilisés au dénominateur, ces

derniers correspondant à la somme des immobilisations et du besoin en fonds de roulement.

11

9

leviers sont des performances intermédiaires qui conditionnent la performance finale. Ils ne

sont pas exclusivement financiers, sont plus prédictifs et en cohérence avec la stratégie de

l'organisation. Deux approches fondamentales répondent à cette logique : le tableau de bord

"à la française" ou démarche OVAR (Objectifs-Variables d'Action-Responsabilités) et la

méthodologie anglo-saxonne appelée le Balanced Scorecard (BSC).

10

L'accent sera mis ici sur la méthode OVAR avec une précision sur ce qui la différencie de la

méthodologie anglo-saxonne, le chapitre suivant étant consacré à cette dernière ; car c'est

l'approche anglo-saxonne qui sera utilisée dans la présente étude.

« La méthode OVAR est une démarche structurée qui répond à trois types de besoins :

- piloter la performance en assurant le déploiement des axes, cibles et objectifs stratégiques

dans toute l'organisation .... ;

- offrir une méthodologie favorisant le dialogue inter-hiérarchique et/ou fonctionnel dans

toute l'organisation .... ;

- s'appuyer sur une démarche formalisée pour concevoir les tableaux de bord de l'entreprise

à partir des besoins clés d'information pour les décisions concrètes opérationnelles aux

différents niveaux de responsabilités » .

La méthode OVAR « préconise la construction non pas d'un tableau de bord, mais d'un

"système" de tableaux de bord différenciés pour les différentes entités et niveaux de

responsabilité de l'entreprise et articulés de façon cohérente » (Giraud, 2004, p. 106). Il

s'agit donc d'un processus qui tient compte de la vision de chaque entité de la hiérarchie et

non d'une vision autocratique du management par objectif.

Cinq étapes permettent de construire le tableau de bord suivant la méthode OVAR, les trois

premières étant celles de la démarche OVAR permettant de choisir des indicateurs clés.

11

                                                            

10 Cette méthode a été inventée et enseignée dès 1981 par trois professeurs du groupe HEC : Daniel Michel,

Michel Fiol et Hugues Jordan.

11 SARI A., Comparaison de deux méthodes du BSC (OVAR et la méthode de Kaplan et Norton),

http://www3.sympatico.ca/abdelhaq/index2_fichiers/bsc_vs_ovar.pdf, p. 6, (consultée le 12 septembre 2008).

12

Figure n° 2 : La démarche OVAR de construction d'un tableau de bord

Clarification de la mission et définition des Objectifs

Identification des Variables d'Action

Analyse des Responsabilités

Choix des indicateurs

Mise en forme des tableaux de bord

Globalement, la construction d'un tableau de bord suivant la démarche OVAR suit les

principes communs énoncés plus haut ; ici, les leviers d'action sont appelés variables

d'action ; l'analyse est complétée par une identification des responsabilités permettant de

déterminer pour chaque entité les objectifs et variables d'action la concernant ; elle permet

ainsi de déterminer les indicateurs relatifs aux objectifs et aux variables d'action de chaque

entité. Un support appelé "grille OVAR" sert de guide à cette analyse.

Tableau n° 1 : Un exemple de grille OVAR dans sa version développée

Objectif Objectif Objectif

n°1

X

X

n°2

X

n°3

X

Variable n° 1

Variable n° 2

Variable n° 3

Variable n° 4

Centre de

responsabilité 1

X

X

X

Responsables cooncernés

Centre de

responsabilité 2

X

X

X

Centre de

responsabilité 3

X

X

Source : Giraud (2004, p. 165)

La comparaison de la méthode du BSC et de la méthode OVAR permet de relever des

différences dont la synthèse est présentée ci-après :

13

Tableau n° 2 : Synthèse des différences entre les méthodes OVAR et BSC

Eléments de

comparaison

La prise de décision

Le déploiement

hiérarchique

Relation entre

tableau de bord et

stratégie globale

La création des

indicateurs

Lien entre les

récompenses

salariales et les

indicateurs

Source : SARI A.

Balanced Scorecard

Inspirée des phases de

Simon

Top-down, tous les

processus à l'interne

doivent s'aligner à la

stratégie globale

C'est la stratégie de

l'organisation qui donne

naissance à un tableau de

bord

Créés à partir des quatre

axes qui composent le

BSC

Lien important entre les

salaires et les indicateurs

Méthode OVAR

Le processus de prise de décision est à la fois

pris et exécuté par le groupe de travail

Top-down mais conception collective et

responsabilité partagée en plus d'une cohérence

des objectifs d'un niveau hiérarchique à un autre.

Le tableau de bord est un ensemble de tableaux

de bord.

C'est la conception du tableau de bord qui va

donner naissance à une stratégie globale plus

claire et opérationnelle

Créés à partir des variables objectifs et des

variables d'action

Pas de lien entre les récompenses et les

indicateurs

Dans le cadre du présent travail, le choix a été porté sur la méthode anglo-saxonne du BSC,

qui sera examinée dans le chapitre suivant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe