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L'engagement des jeunes étudiants en politique

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par Sébastien Bugnon Dris Lyes
Université de Strasbourg - Master 1 Sciences politiques et sociales 2008
  

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2. L'exemple du MJS

Le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), c'est l'organisation de jeunesse associée au Parti Socialiste. Le mouvement ce dit « associé » car il se veut autonome du Parti socialiste (PS) depuis 1993. Le MJS élit ses propres dirigeants et définit sa propre orientation sans que le parti socialiste n'intervienne. En effet, seul 45% des adhérents MJS sont adhérents au PS. D'après leur site Internet, « le MJS n'appartient qu'à ses adhérents (membres ou non du PS) qui choisissent eux même les orientations, prennent eux-mêmes les positionnements, mènent eux-mêmes l'activité et élisent eux-mêmes les dirigeants du MJS. ». Le MJS prend position sur les grandes questions politiques, et participe activement aux campagnes électorales du PS.

Pour adhérer au Mouvement des Jeunes Socialistes, il faut avoir entre 15 et 28 ans. La moyenne d'âge de notre mouvement ne cesse baisser ainsi, non seulement les adhérents sont fidèles au MJS mais ils sont de plus en plus nombreux et surtout de plus en plus jeunes, ce qui selon le site interne du mouvement « ne peut que rassurer sur la bonne santé et l'attractivité du MJS ».

Aujourd'hui, le MJS rassemble plus de 6000 adhérents répartis sur la quasi-totalité du territoire (94 fédérations en métropole et une à La Réunion). 80% des adhérents habitent en province. Il est selon le site http://www.mjsfrance.org « considérés comme la première organisation de jeunesse représentative de toute la jeunesse » et sa composition est à l'image des jeunes en France : « une forte majorité de jeunes scolarisés, mais la part relative des lycéens, des salariés et des chômeurs augmente régulièrement chaque année.

De même que l'origine sociale des adhérents est de plus en plus diverse, étudiants, jeunes des quartiers, jeunes salariés issus de toutes les régions de France ». Le mouvement se dit de plus en plus représentatif de la jeunesse actuelle.

Le MJS organise ses propres campagnes militantes. Les dernières campagnes nationales furent menées sur les thèmes de « la guerre à la jeunesse », contre le contrat première embauche (« le droit à la dignité »), ou pour l'inscription sur les listes électorales.

Selon le MJS, le mouvement comptait environ 6000 adhérents fin 2005, de 15 à 28 ans révolus, sur tout le territoire français (80 % ne sont pas Parisiens). Depuis le mouvement anti-CPE, le MJS revendique 4000 adhérents supplémentaires. La proportion de femmes y est de 47 %. Antoine Détourné a été élu président en 2007 au congrès de Bordeaux, par 95,2 % des voix.

Le MJS édite un bimestriel nommé Le temps des conquêtes, ainsi que des journaux aux niveaux régional et fédéral (départemental).

Le MJS se réunit en congrès tous les deux ans. Le congrès national élit le président et le bureau national, se prononce sur les modifications statutaires, vote le quitus, le bilan de l'activité et les projets d'orientation s'il y en a plusieurs.

Le MJS dit mener à sa manière « la bataille culturelle et fait la démonstration au quotidien qu'une autre façon de faire de la politique est tout à fait possible. Cette façon de faire, c'est le militantisme de terrain, c'est l'ouverture sur l'ensemble du mouvement social, c'est la construction d'une gauche de mouvement, une gauche de transformation sociale. »

Le MJS combat pour la réduction du temps de travail, l'égalité des droits, l'allocation d'autonomie pour les jeunes, contre les discriminations, contre l'extrême droite etc....

En 2006 Le MJS est en première ligne du combat contre le CPE. Cette lutte a marqué une nouvelle vague de militants par son ampleur et sa dynamique. Les Jeunes Socialistes prennent également part activement à l'élaboration du projet socialiste pour 2007 et met en garde les socialistes sur les erreurs de 2002 à ne pas reproduire.

En novembre 2007, les délégués du MJS se sont réunis à Bordeaux pour le VIIIème congrès Dans le Bas-Rhin, Pauline Viès est élue à la tête de la Fédération sur son Plan d'Action Fédéral dans la lignée d'unité des Jeunes Socialistes et de celle du Congrès de Paris, dont elle incarne la continuité.

Le mouvement des jeunes socialiste s'est doté de plusieurs sites Internet. On retrouve par exemple : http://www.mjsfrance.org

http://www.mjsparis.com/2007

http://www.mjs67.org

D'après le site Internet du MJS dans le Bas Rhin, ce mouvement serait aujourd'hui présent sur presque tout les campus, dans un grand nombre de lycées du Bas-Rhin, et est souvent à la rencontre de toutes les jeunesses sur le terrain.

Dans ce dernier, le Mouvement des Jeunes Socialistes critiques certaines décisions du gouvernement (de droite), des propos tenu par le président de la République ou appel à la mobilisation par exemple le jeudi 19 mars 2009 à 15h00 Place de la Bourse à Strasbourg pour exiger du gouvernement d'autres réponses à la crise financière, économique et sociale.

D'ailleurs un argumentaire détaillé est disponible sur le site Internet ( http://www.mjs67.org/nos_positions_ripostes.php ) contre le CPE, sur l'immigration jetable, ou sur le projet de loi sur la prévention de la délinquance. Le mouvement ce veut donc libre mais contestataire lorsqu'il estime une situation injuste.

Pour réaliser cette exemple, nous nous sommes poser plusieurs questions, d'abord quelles sont les raisons amenant à s'engager ? Mais également qu'est ce qu'ils apportent au sein de celle-ci et plus largement au sein du parti ?

a) Les raisons de l'engagement

Un sondage36(*) effectué entre les 14 et 28 mars 2006 (dans le contexte des mouvements anti-CPE) 800 adolescents de 15 à 18 ans ont été interrogés par des enquêteurs d'Ipsos Santé en face-à-face (sortie d'établissements scolaires et domicile) où l'on a interrogé des adolescents sur leurs priorités. Le sondage a été réalisé avec un échantillon national représentatif construit grâce à la méthode des quotas (sexe, âge, taille d'agglomération, région, filière scolaire) à partir des données Insee et de l'Education Nationale. (Source IPSOS)

On remarque que 85 % des jeunes pensent qu'ils ont le pouvoir faire bouger les choses. Et que pour 81 % des jeunes interrogés il est important de consacrer du temps a des associations.

On peut donc légitimement se poser la question sur les raisons de cet engagement (que se soit dans une association ou un parti politique), en particulier lorsque l'on pense à la réponse qu'a donné Sophie, étudiante en 3ème année d'AES à Mulhouse lorsqu'on lui a demandé pour qu'elle raison elle n'adhérait pas à un parti. Elle répondit « parce que je fais un cursus dur et que je n'ai pas le temps ».

En effet les étudiants sont les premiers touchés par le peu de temps libre. Il est difficile de conjuguer ces deux activités, comme le souligne Julie, présidente de l'UNEF lorsqu'elle nous dit que l'engagement est compatible avec les études « quand on n'était pas autant qu'engagé. Généralement on essaye d'aménager le temps de chaque militant en fonction aussi de leurs études par ce que un bon militant à l'UNEF est un bon étudiant. Et aussi un étudiant qui doit réussir dans ses études. (...) Cette année j'ai fait le choix de me consacrer totalement à l'UNEF, on laissant mon année universitaire de coté et de reprendre seulement l'année d'après ».

Mais alors, pour quelles raison crée ce mouvement jeune ! Pour sensibiliser un électorat, certes, mais également parce que les jeunes sont très mobilisables. Ainsi, Florence Joshua réalise une étude publiée au sein de l'ouvrage collectif « Pour une gauche de gauche »37(*), d'après une enquête sociologique par questionnaire réalisée auprès des militant(e)s de la ligue communiste révolutionnaire en janvier 2006. Les calculs étant réalisés sur la base de 490 questionnaires traités sur un total de 1557 questionnaires recueillis.

Elle montre que les moins de 25 ans représente près du quart de la masse militante de la LCR et les moins de 30 ans représentes 40 %.

Nous avons organisé un entretien collectif avec 5 jeunes du MJS, quatre étudiants et un lycéen. Voici une brève présentation :

Antoine, en première année de fac d'histoire. Il a 19 ans et a « adhéré au MJS le lendemain, ou le jour même, je sais plus de l'abrogation du CPE. J'ai participé au mouvement social au coté des socialistes pendant toutes les manifestations, pendant la construction de se mouvement. J'ai décidé d'adhérer après cette victoire pour continuer et j'avais dans l'idée que c'était un moyen efficace de faire changer la vie, de pouvoir agir sur la société et sur le monde qui nous entour ».

Nora, 20 ans; en deuxième année de droit. Elle a décidé d'adhérer « après le CPE parce que j'ai trouvé que le mouvement c'était bien déroulé et qu'on c'était battu honorablement et du coup j'avais envies de continuer à faire changer la vie ».

Emmanuel; est en seconde et a bientôt 15 ans. Il n'a pas de carte de membre de la MJS car « il faut avoir 15 ans et je n'ai pas encoure tout a fait 15 ans ». Néanmoins il est connu eu sein du MJS et il ne fait aucun doute qu'il s'engagera dès qu'il le pourra.

Nicolas; 21 ans, étudiant en 2ème année d'économie à adhérer en décembre 2007, « ça faisais un petit moment que ça me trottais dans la tête ».

Baptise, 23 ans, étudiant en 3ème année de sociologie/anthropologie, après avoir déjà eu une licence de doit territorial. Il a adhérer au mouvement MJS le 21 avril 2002 avec Le Pen qui passe le cap du premier tour. « C'était principalement a se moment là sur un appel; les socialistes étaient persuader de gagner toutes les élections, donc je m'étais pas engager pendant la campagne présidentiel; cela dit j'ai quand même un peu participé. Mais a partir du moment où ça n'as pas été le cas je me suis dit il serait peut être temps de filer un coup de main ».

On remarquera qu'Antoine et Nora se sont engagés au Mouvement des jeunes socialiste en avril 2006 (après le conflit du CPE) ; par contre Nicolas et Etienne déclarent avoir la « fibre socialiste » et s'engager pour cette raison. Enfin Baptiste s'est engager après l'arrivé de J-M Le Pen au second tour des présidentielles de 2002.

Il y a donc deux éléments qui se distinguent ! L'entrée après un mouvement (CPE, ...) et la « fibre ». Quelle différence y'a t'il entre ces deux entrée dans le mouvement ?

(1) L'entrée dans le mouvement suite à un événement

Florence Joshua réalise une étude publiée au sein de l'ouvrage collectif « Pour une gauche de gauche »38(*), d'après une enquête sociologique par questionnaire réalisée auprès des militant(e)s de la ligue communiste révolutionnaire en janvier 2006. Les calculs étant réalisés sur la base de 490 questionnaires traités sur un total de 1557 questionnaires recueillis. Elle constate que le nombre de militant étudiants / Lycéens était avant 2002 de 3.4 % et après 2002, celui-ci est passé à 15 %. Cela traduit le fait que l'arrivé au second tour de J-M Le Pen aux élections de 2002, a permis un soutien militant accru, mais c'est également l'intérêt des jeunes pour O. Besancenot, jeune candidat à l'élection qui explique cela.

Baptiste qui s'est engagé en avril 2002, dira « il y a le 21 avril qui arrive, où à ce moment là, c'est un peu le choc, donc je fais l'effort de prendre ma carte au MJS, bon pas au partie socialiste ; mais à l'époque je ne faisais pas la différence entre les 2 de toute façon ». Et quand on lui demande ce qui l'a amené à s'engager comme jeune militant, il répond « Alors moi, effectivement j'ai toujours été très intéressé par la politique (...). Et l `élément déclencheur a vraiment été comme je l'es dit le 21 avril 2002. je me suis dit, il faut arrêter de déconner, ils ont quand même besoin de nous, puisque pensant toute la campagne on nous avait servis qu'il était évident que Lionel Jospin allait gagner, et c'est clair que sa mobilise pas (...). Il y a eu un élément clé a se moment la qui a fait que j'étais prêt à m'engager ».

Même si le 21 avril 2002 a été un élément mobilisateur ; il n'a pas été le seul. Ainsi Antoine et Nora ont décidés de s'impliquer dans le mouvement des jeunes étudiants après le conflit du CPE.

Le contrat première embauche (CPE) était un type de contrat de travail à durée indéterminée, à destination des moins de 26 ans prévu par l'article 8 de la loi pour l'égalité des chances. La vive opposition et la contestation des étudiants, lycéens, des syndicats puis des partis politiques de gauche ont fait reculer le pouvoir exécutif.

Le repli de la droite sur cette mesure a été une grande victoire pour la gauche, de plus le nombre de personne mobilisé a permis des rapprochement ; ainsi ce conflit a permis au MJS de recruté de nouveau adhérents.

Ainsi Antoine nous confiera « J'étais contre le CPE, il y avait des gens du MJS qui était déjà présent et qui d'amblé on dit on peu mettre des moyens à disposition pour aidé à lancé un mouvement sur le lycée. Donc a ce moment la les lycéens, pas forcément engagé mais qui avaient envies de bouger, on a dit an y vas, on va chez vous ; on fait des tracts pour appeler aux manifestations et c'est comme ça que j'ai commencé à travailler avec les jeunes socialistes. Ensuite en avançant dans le mouvement social, j'ai vu que l'action MJS était primordiale pour la bonne marche, la bonne tenu du mouvement social. (...) Seul une force progressiste, réformiste et représentative pouvait amener à changer les choses par le mouvement social. Grâce au MJS j'ai compris qu'il n'y avait pas que les mouvements sociaux et qu'il y avait d'autres leviers. J'ai donc décidé de continuer mon engagement ; de ne pas m'arrêter là. »

De même Nora nous dira que c'est lors du mouvement du CPE que « j'ai appris à travailler avec les gens du MJS et que j'avais beaucoup d'idées reçues. On peut très bien avoir son avis, sa pensée, que les idées du MJS étaient proches des miennes, donc j'ai décidé d'adhérer au mouvement vu qu'il avait été très bien mené. Je pouvais que continuer car c'était très enrichissant »

Ce n'est donc pas le conflit qui vas amener à l'adhésion, mais c'est la rencontre lors d'un conflit avec d'autres personnes partagent les mêmes idées politiques qui vas amener à un engagement militant.

Néanmoins les conflits ne sont pas les seuls moments où la masse militante s'intensifie. Ainsi Antoine nous dit : « masse militante acquis d'une part pendant le mouvement anti CPE et durant les présidentielles a vraiment grossi ». Ainsi, la période électoral est également un moment d'adhésion.

Néanmoins on ne peut expliquer l'adhésion par un moment fort, un conflit, une élection. Cela permet de se décider à s'engager mais ne crée pas la proximité avec un parti.

Alors comment expliquer cette proximité ? Cela pourrait s'expliquer par le second élément amenant à entré dans un parti, c'est-à-dire un sentiment de proximité.

* 36 http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/1849.asp

* 37 Un ouvrage coordonné par Bertrand Geay et Laurent Willemez (Ed. du Croquant, coll. "savoir/agir", 2008, 316 p.

* 38 Un ouvrage coordonné par Bertrand Geay et Laurent Willemez (Ed. du Croquant, coll. "savoir/agir", 2008, 316 p.,

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