WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le katanga pour quel nouveau défis : le phénomène hétérogénite

( Télécharger le fichier original )
par Emile Christophe MOTA - NDONGO K
Lubumbashi / UNILU - Katanga - RDC - PHD Sciences Economiques  2000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE II : PRÉSENTATION DU KATANGA

A) ASPECTS GÉNÉRAUX :

1. Localisation et division administrative

Située essentiellement entre le cinquième et le quatrième degré de latitude Sud et entre le vingt-troisième et trentième degré de longitude Est, la Province du KATANGA est située entièrement dans l'hémisphère Sud.

Elle est bornée au Nord et Nord-Ouest par les Provinces du KIVU et les deux KASAI (Oriental et Occidental), à l'Ouest et au Sud-Ouest par l'ANGOLA et la ZAMBIE, tandis qu'au Nord-Est par la TANZANIE et la partie Nord-Est de la ZAMBIE.

Géographiquement et géologiquement, d'après les études des spécialistes la Province du KATANGA se subdivise en deux parties, à savoir :

· La partie méridionale qui est dominés principalement par des activités extractives et minières, facteurs générateurs des villes telles que : LUBUMBASHI (Elisabethville), LIKASI (Jodotville), KOLWEZI, KIPUSHI et MUSOSHI.

· La partie septentrionale, quant à elle est à vocation agro-pastorale.

Du point de vue administratif, cette Province a subi beaucoup de modifications dans sa gestion et son découpage territorial. Nous vous donnons ci-bas la configuration administrative à fin 1995.

La Province du KATANGA comprend trois villes et quatre districts ruraux, à savoir :

· Pour les villes : la ville de LUBUMBASHI, la ville de KOLWEZI et la ville de LIKASI.

· En ce qui concerne les districts ruraux, nous pouvons retenir le district du HAUT-KATANGA, avec comme chef-lieu KIPUSHI, le district du LUALABA, avec comme chef-lieu KASAJI, le district du HAUT-LOMAMI, avec comme chef-lieu, KAMINA et enfin le district du TANGANIKA, avec comme chef-lieu, KALEMIE.

2. Le cadre géophysique de la Province

a). Le climat

Située dans la zone à climat tropical, la Province connaît deux saisons, à savoir : la saison des pluies et la saison sèche ayant une durée oscillant entre six à neuf mois selon les périodes de l'histoire.

La pluviosité moyenne varie autour de 1.750 mm par an et des températures avoisinant le 27°C en période chaude et 5°C en période froide, surtout dans les hauts plateaux de la BIANO et les MARUNGU.

B). LA VÉGÉTATION

La Province du KATANGA est couverte principalement par trois types de végétation, à savoir : la savane herbeuse, la forêt claire, la steppe sur les hauts plateaux.

c). LES SOLS

L'interdépendance « climat-végétation », détermine les types de sols de la Province. C'est ainsi que l'ensemble de la superficie du KATANGA est caractérisée par des sols à faible teneur en humus, pauvres en éléments de base et en éléments nutritifs.

3. Le cadre humain et structure de la population du KATANGA

Sans vouloir faire une étude évolutive par type de populations de la Province du KATANGA, domaine qui accuse du reste un manque criant de statistiques fiables, nous pouvons souligner, néanmoins que, la population du KATANGA se répartissait en 1995 de la manière suivante :

Tableau n° 1. Evolution de la population du KATANGA de 1984 à 1995 (par sexe)

Désignation : année

Hommes

Femmes

Total

1984

1.978.000

2.007.000

3.985.000

1985

2.043.000

2.070.000

4.113.000

1986

2.113.000

2.147.000

4.260.000

1987

2.186.000

2.227.000

4.413.000

1988

2.262.000

2.310.000

4.572.000

1989

2.338.000

2.334.000

4.672.000

1990

2.415.000

2.475.000

4.890.000

1991

1.498.000

2.564.000

5.062.000

1992

2.584.000

2.657.000

5.241.000

1993

2.672.000

2.751.000

5.423.000

1994

2.758.000

2.844.000

5.602.000*

1995

2.847.000

2.942.000

5.789.000*

1996

2.856.000

2.962.000

5.818.000*

1997

2.956.000

2.975.000

5.931.000*

1998

2.985.000

2.988.000

5.973.000*

1999

3.002.000

2.995.000

5.990.000*

2000

3.054.000

3.000.000

6.054.000*

2001

3.069.000

3.001.000

6.070.000*

2002

3.122.000

3.012.000

6.134.000*

2003

3.156.000

3.058.000

6.214.000*

Source : NGONDO, De Saint MOULIN et TAMBASHE, Perspective Démographique du CONGO, 1984-1999, CEPAS, Kinshasa, 1992. * = Prévision

Il découle de ce tableau que le taux de croissance annuel de la population est de #177;3,5 %. En ce qui concerne le taux de croissance par sexe, nous constatons que les femmes ont un taux de croissance de 3,2 % par a tandis que les hommes représentent un taux de croissance de 3,1 % par an. Ce qui démontre à suffisance que le taux de croissance entre les deux sexes sont stables et suive une progression arithmétique normale.

Tableau n° 2. Répartition de la population en 2004

ANNEE DESIGNATION

HOMMES

15-65 ANS

FEMMES

15-65 ANS

ENFANTS

0-15 ANS

TOTAL

2004

1.285.282

1.506.103

2.870.656

5.662.041

Source : Division de l'Administration du Territoire 2004.

4. Le cadre économique

1°. L'Agriculture

Les cultures au KATANGA se répartissent selon les districts et villes. C'est ainsi que nous pouvons regrouper les cultures de la manière suivante :

- Le district du HAUT-LOMAMI, on y retrouve les cultures ci-après :

a) les céréales tels que le riz, le mil, le sorgho et le maïs ;

b) les légumineuses tel que le haricot ;

c) les plantes et tubercules tels que la pomme de terre, le manioc, la patate douce, l'igname, l'oignon, la cocasse et la tabac.

- le district du TANGANIKA, on y retrouve les cultures ci-après : le coton, la canne à sucre, le poivron, l'arachide et le palmier à huile.

- Dans le territoire de MOBA, on y cultive le blé.

- Le district du LUALABA, on y retrouve les cultures ci-après : le maïs, le riz, le manioc, la patate douce, l'arachide, etc ...

- Les territoires de MITWABA et PWETO produisent le maïs, le manioc, le riz, le haricot, l'arachide, la pomme de terre et constituant le principal grenier du HAUT-KATANGA.

Le KATANGA, outre les grandes cultures mécanisées du Sud, pratique aussi des cultures maraîchères telles que la courge, la tomate, les différents légumes et certains fruits tels que les citrons, les oranges, la pamplemousse et la mandarine.

Après l'assassinat du Président Mzèe Laurent-désiré Kabila, la R.D.C. fit un virage à 180° pour adopter les desiderata de l'accord de LUSAKA, d'importants progrès ont été réalisés sur plusieurs fronts à savoir :

- la mise en oeuvre de l'Accord de Lusaka,

- le cessé le feu fut respecté,

- les troupes de l'ONU furent déployées dans le cadre de la résolution 1341 du Conseil de Sécurité,

- le dialogue inter-congolais fut organisé et l'espace politique fut aussi libéralisé,

- les différentes rencontres des congolais en Afrique du Sud ; à savoir : les accords de Sun City et de Pretoria etc.

Dans le domaine économique, la mise en place d'un gouvernement des technocrates permis une pré-réforme et ce dernier mis sur pieds toute une série de mesures d'ajustement à longue portée et défini un programme intérimaire d'urgence dans le cadre du FMI (Staff Monitored Program). Ce programme intérimaire comprenait à la fois des réformes structurales et des mesures macro-économiques, il visait à arrêter l'hyper-inflation (au moyen de politiques budgétaires et monétaires restrictives), à stabiliser la situation économique et à établir les bases d'un retour de la croissance économique.

Ce programme était basé sur l'exécution stricte du budget de l'Etat sur base des encaissements et des décaissements ; la centralisation des dépenses et l'élimination de toutes dépenses extra-budgètaires. Le dépôt de tous les revenus dans la caisse du Trésor Public, auprès de la Banque Centrale ; la mise au point d'une liste des projets prioritaires pour l'année 2001. La libéralisation des taux de change pour les rendre flottant.

Cette libéralisation devrait entraîner automatiquement une libéralisation des prix des denrées alimentaires et surtout des produits pétroliers. Le Katanga a une population qui avoisine les 6,2 millions d'habitants et a comme principale activité les minerais et dans une moindre proportion l'élevage et l'agriculture. Au 31 août 2002, le Katanga était occupé de la moitié par les rebelles du R.C.D/GOMA.

La population du Katanga se réparti dans sa grande partie dans l'hinterland minier sur une longueur de plus de 350 kms. Cette population se subdivise en trois grandes catégories; à savoir : la population dite ouvrière, principalement concentrée dans la partie Sud-est de la Province, la population paysanne, principalement agricole, éleveur et une population riveraine du fleuve, qui est principalement pécheur.

Les grands centres de consommation restent les grandes villes tels que Lubumbashi - Likasi - Kolwezi - Kamina - Luena - Lubudi - Kipushi, Kalémie, etc. Les approvisionnements en produits de première nécessité proviennent des importations des pays limitrophes tels que la Zambie et autres de la l'Afrique Australe etc. Le Katanga qui fut, il y a une dizaine d'année, parmi les greniers du Pays est devenu demandeur de tous les produits alimentaires. Les maladies dues à la carence en vitamines et autres protéines ont refait surface, telles que le crétinisme, le rachitisme, le goitre, le kwashiorkor, la malnutrition etc.

B) LE KATANGA MINIER :

Le Katanga, dans sa morphologie géologique, renferme deux types de physionomies naturelles; à savoir : Les roches et les minerais. De ce fait, il y a lieu de distinguer trois types de roches ; à savoir :

- Les Roches Sédimentaires qui résultent de l'accumulation et de la compression de couches successives de débris de roches existantes. Elles présentent souvent un aspect lité ou stratifié et renferment parfois des restes organiques.

- Les Roches Ignées qui résultent de la cristallisation de magma soit à la surface du globe (roches extrusives), soit en profondeur (roches intrusives) ; dans ce dernier cas, les minéraux composant les roches ignées sont entièrement cristallisées, bien que les cristaux ne soient pas visibles à l'oeil nu.

- Les Roches Métamorphiques résultant de la transformation des roches existantes sous l'influence de pressions et températures élevées.

En ce qui concerne les minerais, ceux-ci sont regroupés en fonction de leur dureté. De ce fait, la dureté d'un minéral se définit par sa résistance à l'éraflure et se mesure en référence à l'échelle de « Mohs ». Les dix minéraux - types de cette échelle sont classés du plus tendre au plus dur, chacun pouvant rayer celui qui précède et être rayé par le suivant.

En outre, un autre critère de spécification d'un minéral, se trouve être sa densité. En effet, on entend par densité ou poids spécifique, le poids d'un corps par rapport au poids d'un même volume d'eau (P.S. de l'eau =

1). La densité moyenne de tous minéraux connus est de 2,7. Les minéraux dont le P.S. est compris entre 1,5 et 2,9 paraissent légers quand on les soupèse.

Dans la panoplie des roches et des minéraux on peut distinguer :

Ø Les Roches Sédimentaires

- Les Roches Argileuses ; qui se présentent souvent sous les couleurs grises, brunes, rougeâtres, jaunes ou vert foncé selon leur teneur en oxydes de fer et/ou matières organiques. On retrouve dans ces roches un peu de quartz, feldspath et du mica. Une grande partie du Katanga est argileux.

- Les Calcaires ; blancs, gris ou ocre-jaune, parfois tacheté de noir, brun ou rouille renferme des oxydes de fer du quartz et de l'argile. Il se retrouve dans le sud-est du Katanga ou il sert dans la fabrication des ciments pour la construction.

- Les Charbons ; de couleur brune, brun chocolat (lignite) noire (charbon bitumeux, anthracite). Dans le Katanga, le charbon se retrouve dans la région de Kalémie plus précisément dans la contrée de Makala et dans le district du Haut-Lomami, principalement dans les contrées de Luena. Il est utilisé comme combustible domestiques, dans les locomotives à vapeur jusqu'en 1980 et actuellement dans les usines de fonderies du cuivre et dans l'industrie du ciment.

Ø Les Roches Ignées

- Les Pegmatites ; de couleur claire mais variable en raison de la distribution irrégulière de ses composantes, ces minéraux est similaire au quartz, feldspaths, mica, titane, hornblende, tourmaline, topaze, apatite, spodumène et autres. Ces produits de retrouve dans tout le Katanga d'une manière indistincte.

- Les Granites ; blancs, gris ou rosâtre selon l'importance des feldspaths par rapport aux minéraux sombres, ces granites sont composées principalement des minéraux accessoires tels que : le mica, hornblende, apatite, topaze, grenat, hématite, zircon et magnétite.

- La Syénite et Diorite, de couleur grise et même rougeâtre, ces minerais sont utilisés comme pierre de construction et décorative d'une grande durabilité mais peu utilisée en raison des couleurs terne.

- Les Basaltes, de couleur grise-foncé ou noir, aisément reconnaissable à sa couleur sombre, le basalte sert à l'empierrement des routes, des voies ferrées et des pavements.

Ø Les Roches Métamorphiques

- Le Marbre ; exploité à grande échelle comme pierre de construction et ornementale, comme revêtement de sols et murs en dalles polies, le marbre est souvent blanc, parfois teinté de noir, vert, jaune ou brun. Le marbre contient de la dolomite, de l'hématite, de la serpentine, du talc, de l'épidote, de la diopside et est très dur.

- Les Méta quartzites et Cornéennes ; sont des roches les plus dures et plus résistantes. Elles sont utilisées comme revêtement des sols et murs, dans l'industrie du verre et de la céramique, pour les voies ferrées comme gravier de jardin.

Ø Les Minéraux

Le Katanga renferme une grande gamme de minéraux que l'on ne peut pas quantifier au risque d'en oublier d'autres non des moindres. Dans cette partie, il est nécessaire qu'on les liste en fonction de leur dureté et de leur densité.

- Pour une dureté variant entre 1 et 3, il faut retenir les minéraux suivants : Le graphite, l'orpiment et le réalgar, le souffre, la stibine, le gypse, le cinabre, la glauconite, la prousite, l'Argentine-acanthite, la kaolinite, le borax, la torbernite, l'autunite, la chrysocolle, la galène etc.

- Pour une dureté variant entre 3 et 5, il faut retenir : L'argent natif, l'or natif, la chalcosine, l'angésite, la crocoïte, la jamesonite, la bournonite, la bornite, le vanadinite, le cérusite la calcite, la tenantite, la celestine etc.

- Pour une dureté supérieure à 5, il faut retenir les minéraux suivants : le zincite, le wollastonite, la magnanite, le wolframite, la smithsonite, les zéolites, la scheelite, la turquoise, le dioptase, l'opale, le sphène /titane, le chromite, le kupfernickel, la rhodonite etc. C'est dans cette catégorie que l'on situe l'hétérogénite.

L'hétérogénite renferme une grande gamme de minerais composée essentiellement de Cobalt variant entre 3 et 15 % pour une tonne de minerais, Aluminium #177; 4%, Cuivre variant entre 20 et 50%, le fer #177; 5%, le Titane #177; 0,3% le manganèse #177; 1,5%, le Magnésium #177; 5% et beaucoup d'autres produits dans des quantités négligeables. Dans ce produit hétérogénite l'on vise principalement le cobalt qui constitue la demande la plus forte pour l'industrie.

c) Le Katanga : Organisation des Opérateurs Miniers :

Le Katanga renferme sur sa superficie et dans le cadre des activités de « l'hétérogénite » des opérateurs miniers oeuvrant dans l'espace de la province minière, surtout dans les carrières abandonnées. Il convient de signaler qu'une carrière est constituée de tout gisement des substances minérales classées en carrières exploitable à ciel ouvert et /ou toute usine de traitement de produits de cette exploitation se trouvant dans le périmètre de carrière pour réaliser leur transformation en produits marchands, y compris les installations et les matériels mobiliers et immobiliers affectés à l'exploitation. Ces personnes sont répartis en trois catégories; à savoir : les creuseurs, les artisans et les négociants ;

q L'Exploitation Artisanale des Mines :

a) L'institution d'une zone d'exploitation artisanale

Selon les dispositions du Nouveau Code Minier : Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 en son article 109 : une exploitation est réputée artisanale, lorsque les facteurs techniques et économiques qui caractérisent certains gîtes d'or, de diamant ou toute autre substance minérale ne permettent pas d'en assurer une exploitation industrielle, mais permettent une exploitation artisanale, de tels gîtes sont érigés, dans les limites d'une aire géographique déterminée, en zone d'exploitation artisanale.

L'institution d'une zone d'exploitation artisanale est notifiée au Cadastre Minier qui la porte sur les cartes de retombées minières. Tant qu'une zone d'exploitation artisanale existe, aucun titre minier ne peut y être octroyé à l'exception d'un permis de recherche demandé par un groupement des exploitants artisanaux qui travaillent dans la zone.

b) L'autorisation d'exploitation artisanale

Dans les zones d'exploitation artisanale, seuls les détenteurs des cartes d'exploitants artisanal en cours de validité pour la zone concernée sont autorisés à exploiter l'or, le diamant ou toute autre substance minérale qui est exploitable artisanalement. La durée de la carte d'exploitant artisanal est d'un an, renouvelable pour la même durée sans limitation.

c) les obligations du détenteur de la carte d'exploitant artisanal

Le détenteur d'une carte d'exploitant artisanal doit respecter les normes en matière de sécurité d'hygiène, d'utilisation de l'eau et de protection de l'environnement qui s'appliquent à son exploitation conformément à la réglementation en vigueur. Il doit indemniser les exploitants agricoles pour tout dommage engendré par son activité.

q Les Creuseurs :

Ils se recrutent parmi la population située entre la fourchette de 15 à 45 ans la majeure partie est constituée d'hommes valides et de quelques femmes. Ils sont regroupés en de petits hameaux d'une centaine de personnes où l'on rencontre toutes les activités de la vie mondaine ; à savoir : les coiffeurs, les restaurateurs, les bistrots (pour la bière et les alcools indigènes, communément appelé Lutuku), les cordonniers, les ferronniers, couturiers, les réparateurs de vélos etc. La prostitution bat son plein dans ces milieux et la drogue ( chanvre indiense vend comme de petits pains pour rendre les hommes plus valides et vigoureux.

L'agriculture n'est pas connue dans ces milieux, car toutes les denrées alimentaires proviennent de la ville, du centre commercial le plus proche ou encore des petits marchés s'organisent sur les sites d'exploitation avec des commerçants ambulants qui font la navette entre les différents centres de production. Les seuls outils acceptés dans ces mieux est la pelle, la bêche, la houe, les barres à mines, les marteaux, les sceaux, les bâches pour les intempéries ou aires de stockage de fortune et les sacs en polypropylène. Par contre, la technique utilisée est « le Hand Picking », soit le ramassage à la main des pierres et autres graviers.

Aucun équipement de sécurité n'est utilisé dans ces centres d'exploitation, les creuseurs travail avec les mains nues (pas de gants ou autres protections) et les pieds nus. La tenue vestimentaire est très rudimentaire ; une culotte dans la plus part des temps et une vieille chemise souvent déchirée sur les épaules. L'esprit d'entreprise qui anime ces creuseurs n'est ni une « science » ni « un art » mais une pratique. C'est l'action qui consiste à ouvrir de nouvelles possibilités aux ressources pour des richesses. Celle-ci se fonde naturellement sur un corpus de connaissance pratique.

Toutes ces personnes qui grouillent dans ces carrières abandonnées de la Gécamines ont un niveau d'instruction souvent inférieur à la moyenne ; soit six années primaires et ont un regard avisé en ce qui concerne la distinction des minerais et autres sols contenant l'une ou l'autre substance minérale.

Le niveau d'études étant très bas, entraîne des initiatives aussi très limitées. Le plus souvent leurs revenus, issus de cette activité, servent à la consommation effrénée de boissons alcoolisées et à s'habiller comme ils le peuvent quant ils rentrent dans les grands centres urbains. Les vieux habits de seconde main (friperie) font bon ménage dans ces milieux. Le phénomène « hétérogénite » provoque des migrations des populations vers les carrières et les vielles mines de la Gécamines, entraînant ainsi un délaissement et un abandon, de la part des ces populations, des activités champêtres et d'élevage. l'Ecosystème est très perturbé et dégradé parce que les normes d'exploitation des carrières ne sont pas respectées.

On dénombrait, au 31 décembre 2003, plus de 140.000 creuseurs répartie sur l'axe Kasumbalesa (carrières de Kimpe et Kisenda) - Lubumbashi (mine de l'Etoile- Kalukuluku- luishishi ) Likasi ( luishia) - Fungurume - Lualaba et Kolwezi.

Q LES ARTISANS :

Ils sont constitués des personnes ayant un minimum d'information sur la métallurgie du cuivre et des métaux associés. Ces artisans sont composés généralement des anciens agents de la Gécamines et autres techniciens provenant des établissements d'enseignements secondaires et supérieurs de la Province qui ont une petite expérience dans la métallurgie du cuivre.

Ces artisans sont régit par la Loi minière 007 du 11 juillet 2002 portant Code Minier. Cette Loi comprend :

- Les droits miniers ;

- Les droits de carrières ;

- L'exploitation artisanale ;

- Les régimes fiscal, douanier et de change applicable au secteur minier.

Ces derniers doivent avoir une carte d'exploitant artisanal délivrée par le chef de Division Provinciale des Mines du ressort et est délivrée aux seules personnes physiques majeures de nationalités congolaises. La carte d'exploitant artisanal ne confère pas à son détenteur le droit de transformer sans autorisation préalable les produits de l'exploitation artisanale. La durée de validité de cette carte est d'une année renouvelable pour la même période sans limitation.

Ils possèdent des hauts fourneaux de petites dimensions fabriquées à base de la ferraille issue du cimetière des locomotives de la Société des Chemins de fer du Congo (SNCC). Ces derniers utilisent la partie de la chaudière de ces locomotives à vapeur utilisées jusqu'en 1980. La valeur d'une installation clés sur portes en provenance de l'Afrique du Sud s'évaluerait à 250.000 US dollars, pour une capacité de 100 tonnes par mois de métal blanc ou rouge.

Ces fours utilisent l'énergie électrique moyenne et basse tension de la Société Nationale d'Electricité (SNEL) avec toutes les conséquences et perturbations que cela comporte, parce que non prévus dans le plan d'électrification de ces villes. Toutes ces installations sont concentrées dans les entrepôts abandonnés des quartiers industriels de chaque ville du Katanga.

La production varie entre une et dix tonnes de métal brut par mois. La technologie est encore rudimentaire qui consiste dans le broyage des minerais dans des broyeurs artisanaux selon une granulométrie variant entre cinq millimètres et un millimètre, parfois moins.

Le minerai ainsi broyé est porté à une température variant entre 600°C et l.800°C, le liquide est récupéré par saigné dans des moules en terre, pour en fabriquer des lingots ou toute autre forme demandée par les acheteurs. Le métal ainsi obtenu renferme entre 50% à 70% de cuivre et les autres métaux associés.

Les artisans travaillent souvent en fonction des commandes que les négociants amènent. Le carnet de commande est très fourni, compte tenu de l'engouement que le phénomène « Hétérogénite » a déclenché dans le milieu Katangais. Il faut noter que tout au tour de cette activité vient se greffer toute une organisation composée des transporteurs routiers avec des gros camions tracteurs variant entre 20 et 40 tonnes.

La lenteur, les nombreuses formalités et les tracasseries administratives font que le chemin de fer n'est pas très utilisé, au détriment des infrastructures routières déjà dans un état de dégradation très avancé. Le chemin de fer par contre est utilisé par les grandes sociétés minières de la place compte tenu des gros tonnages à évacuer vers les sites de traitement. Ces centres sont soit Likasi -Kipushi - Kambove - Kakanda et même la Sodimico, à la frontière avec la Zambie.

Selon les sources de la division des mines et hydrocarbure du Katanga, l'on peut dénombrer plus de cent cinquante artisans de différentes tailles. Ils sont constitués en une corporation très solide tout en réglementant leur profession. Les impératifs de production sont de mises.

Et des équipes des inspecteurs sont à pieds d'oeuvre pour ne pas créer l'anarchie dans le secteur. Une tarification est régulièrement négociée en fonction des variations du marché des métaux. La référence est souvent les prix pratiqués par le London Métal Exchange ( L.M.E.).

q Les Négociants :

Les négociants : appelés vulgairement commerçants, sont des intermédiaires entre toutes les couches ci-haut précitées et les vrais acheteurs situés généralement en dehors du pays. Ces opérateurs économiques maîtrisent correctement tous les contours des produits ; à savoir : la qualité, la teneur des différents métaux que constituent l'hétérogénite. Ils maîtrisent aussi tous les circuits de vente aussi bien localement qu'à l'exportation. Les marchés frontaliers et européens ne leurs sont pas étrangers.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille