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Politique de l'etat en matière de sport féminin en Tunisie

( Télécharger le fichier original )
par Chiraz Belfekih
ISSEP de Tunis - Maitrise en administration et gestion du sport 2008
  

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    République Tunisienne

    Ministère de la Jeunesse, des Sports Ministère de l'Enseignement Supérieur

    et de l'Education Physique de la Recherche Scientifique et

    de la technologie

    Institut Supérieur du Sport et de Université de la Manouba

    L'Education Physique

    de Ksar Saïd

    Mémoires de Fin d'Etudes Supérieures pour l'Obtention
    De la Maîtrise en Administration et Gestion du Sport.

    Intitulé :

    Politique de l'Etat en matière de sport féminin

    en Tunisie.

    Encadré par : Elaboré par :

    Mme Lachheb Monia Mlle Belfkih Chiraz

    Année Universitaire :
    2008 - 2009

    Remerciements

    Mes remerciements s'adressent particulièrement à mon encadreur Mme Monia Lachheb pour ses efforts et ses conseils, mais aussi pour avoir été patiente et compréhensive tout au long de ma période d'encadrement.

    Je remercie aussi Messieurs Jabbes Bechir et Ziei Ayedi en leur exprimant tout mon respect et ma reconnaissance pour leurs aides, éclaircissements et remarques pertinentes.

    Je remercie également tous les acteurs qui ont bien voulu contribuer à la réalisation de ce mémoire.

    Dédicace

    Je dédie ce mémoire, tout d'abord, à mes parents Mohamed et Amel qui m'ont beaucoup soutenu tout au long de mes études.

    Je dédie aussi ce mémoire à mes frères Jihed, Houssem et Khalil ainsi qu'à mon fiancé Mohamed Walid pour leurs aides et contributions.

    Je dédie enfin ce travail à toute ma famille, tous mes amis et toutes les personnes qui se reconnaîtront.

    TABLE DES MATIERES Introduction 2

    Partie théorique .6

    Chapitre premier : Une politique de l'Etat .7

    I- Une politique de l'Etat : Elément de définition ...7

    II- Une politique de l'Etat en matière de sport . .9

    Chapitre 2 : La femme tunisienne et le sport .10

    I- Considérations historiques et contexte socioculturel ..10

    II- Le sport féminin .12

    III- Le sport féminin en Tunisie ..12

    Chapitre 3 : La politique de l'Etat en matière de sport féminin .14

    I- Les organisations sportives intervenantes 15

    1. Le Ministère de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique 15

    2. La fédération sportive 16

    3. Le club et l'association sportive 16

    II- Spécificités en faveur du secteur du sport féminin ..17

    1. Les objectifs .17

    2. Les stratégies adoptées .18

    2.1. La « corporate strategy » 18

    2.2. La « Business strategy » .19

    3. Les moyens adoptés pour la réalisation des stratégies choisies 20

    1.1. Les moyens matériels 20

    1.2. Les moyens financiers 21

    1.3. Les moyens humains .21

    Partie empirique 23

    I- Démarche Méthodologique .24

    1. La technique d'investigation 25

    1.1. Le questionnaire ...25

    1.2. Description de notre questionnaire 26

    1.3. Mode d'administration du questionnaire ..27

    2. La population de l'étude .27

    2.1. Les sujets enquêtés 29

    · Dans les fédérations 30

    · Dans les associations sportives féminines 30

    3. Les variables retenues ..31

    4. Les procédures d'analyse du questionnaire ...31

    4.1. La méthode statistique 31

    4.2. Les étapes d'analyse 32

    · La codification du questionnaire .32

    · Le dépouillement des données collectées .32

    · Le traitement des données 32

    · L'interprétation des données ...32

    II- Analyse et Interprétation des Résultats ..33

    1. Cohérence entre objectifs de la politique et objectifs des

    fédérations olympiques et des associations féminines 34

    1.1. Augmentation du nombre des licenciées (33%) 33

    1.2. Augmentation du nombre des associations sportives féminines 35

    1.3. Augmentation du nombre des sections féminines au sein des clubs 35

    1.4. Amélioration du niveau des équipes sportives ..36

    1.5. L'encouragement l'encadrement technique féminin ..37

    1.6. Améliorer les fonds consacrés au sport féminin 38

    2. Les moyens déployés par les fédérations pour atteindre leurs objectifs..38

    2.1. Le moyen financier 38

    2.2. Le moyen humain 39

    2.3. Le moyen matériel ..39

    3. Les stratégies adoptées par les fédérations pour atteindre leurs

    objectifs 40

    3.1. Augmentation du nombre des licenciées de (33%) .40

    3.2. Augmentation du nombre des associations sportives féminines .41

    3.3. Augmentation du nombre des sections féminines au sein des clubs 42

    3.4. Amélioration du niveau des équipes sportives 42

    3.5. L'encouragement l'encadrement technique féminin ..43

    3.6. Améliorer les fonds consacrés au sport féminin .44

    4. Avantages particuliers accordés par l'Etat au sport féminin ..45

    CONCLUSION 47

    BIBLIOGRAPHIE .49

    ANNEXES 52

    INTRODUCTION

    L'abord de la thématique du sport et du sport féminin en particulier à partir d'un intérêt pour la politique de l'Etat s'inscrit dans la perspective de la sociologie des organisations, notamment les organisations sportives. Ce champ de connaissance relève du domaine de la sociologie appliquée au management du sport et s'intéresse au système de fonctionnement des différentes structures qui assurent la gestion du sport : les fédérations, les clubs et les associations sportives. Ces structures jouent un rôle important dans la promotion et le développement du sport conformément aux choix politiques et aux objectifs ambitionnés par l'Etat.

    Mon intérêt se focalise, dans le cadre de cette recherche, sur le sport féminin appréhendé dans sa perspective compétitive. A partir d'un constat informel, il m'a semblé que le sport féminin, le sport de compétition pratiqué par des filles, n'est pas vraiment développé. Nous comptons en Tunisie, lors de la saison sportive 2007-2008, 27449 femmes licenciées qui ne représentent que 23.91% de la population totale des pratiquants. Les chiffres sont assez parlants et poussent à une réflexion sur la situation du sport féminin en Tunisie et les obstacles qui freinent son épanouissement.

    Dans cette perspective, Féthi Tlili s'est intéressé à la dimension socioculturelle susceptible de freiner l'accès des femmes tunisiennes à la pratique sportive1. Il a pu mettre en évidence que l'évolution d'une pratique sportive féminine dépend de plusieurs facteurs, principalement d'ordre social et culturel. En effet, l'étude de Tlili montre que la réponse à la question que pose le sport féminin dépend étroitement d'un changement global des valeurs traditionnelles des sociétés musulmanes du Maghreb, et ce, par l'amélioration du statut de la femme, la reconnaissance de la différenciation sexuelle et l'attention au processus de socialisation de la femme. Féthi Tlili insiste, par ailleurs, sur le rôle de l'Etat pour la prise des mesures nécessaires capables de minimiser les contraintes à la pratique féminine (fournir l'infrastructure nécessaire, sensibilisation de la population, etc.).

    En outre, Boubaker Ben Abdelkarim, s'intéressant à la pratique des activités physiques et sportives par la femme tunisienne, montre que la pratique sportive féminine dans le grand Tunis n'atteint toujours pas les objectifs ambitionnés par

    1 Tlili, F. (2002), « Statut féminin, modèle corporel et pratique sportive en Tunisie », in STAPS, n° 56, pp. 53- 67.

    l'Etat1. Le sport pratiqué par les filles semble toujours dans une étape d'amateurisme et n'atteint pas encore le niveau du non amateurisme. L'auteur développe ainsi les facteurs qui entravent la pratique sportive féminine et fait référence à l'intervention des parents dans le choix de la pratique, l'emplacement de l'infrastructure et sa disponibilité, ainsi que la facilité dans le déplacement pour les entraînements par les moyens de transport publics etc.

    Les conditions sociales et culturelles semblent ainsi déterminantes pour favoriser l'accès des femmes à la pratique sportive. Néanmoins, la situation du sport féminin est aussi tributaire des choix et des orientations politiques. Elle résulte, par ailleurs, des modes d'application de ces choix par les organisations sportives fédérales et les associations qui leurs sont rattachées. Celles-ci constituent les organes en rapport direct avec les acteurs sociaux ayant pour but « la formation, l'encadrement de la jeunesse, le développement de ses capacités physiques et techniques, et son accession au plus haut niveau sportif et moral2». Ce faisant, la politique de l'Etat en matière de sport féminin serait capable de rendre compte d'un versant de la situation du sport féminin en Tunisie. L'intérêt est ici focalisé sur la pratique sportive de compétition encadrée par les associations sportives féminines, lesquelles associations sont gérées par les fédérations sportives olympiques.

    Ainsi, mes questionnements convergent vers la portée de la politique de l'Etat en matière de sport féminin en Tunisie. L'objectif vise à rendre compte du degré de concordance entre les orientations politiques et les modalités pratiques de gestion du sport féminin. Mon intérêt se centre précisément sur les stratégies adoptées par les fédérations sportives olympiques et les associations sportives féminines dans l'application de la politique de l'Etat.

    · Quelles sont les tendances de la politique de l'Etat en matière de sport féminin ?

    · Comment les fédérations sportives olympiques et les associations sportives féminines appliquent-elles les orientations de cette politique ?

    1 Ben Abdelkarim, B. (2006), La pratique des activités physiques et sportives de la femme tunisienne et son influence sur l'amélioration de sa situation sociale, Mémoire de Master, ISSEP Ksar-Saïd (document en arabe).

    2Article 2, Journal Officiel de la République Tunisienne, 10 février 1995, n°12, p. 335.

    Afin de répondre à ces questions, nous postulons les deux hypothèses suivantes :

    · Hypothèse 1 : Les stratégies et les moyens qu'adoptent les fédérations sportives et les associations sportives féminines ne sont pas assez efficients pour arriver à atteindre les objectifs que fixe la politique de l'Etat.

    · Hypothèse 2 : La réalité du sport féminin laisse transparaître une distance entre les choix politiques et leurs modes de mise en application.

    Nous développerons dans une première partie les acquis de la femme tunisienne et les tendances générales de la politique de l'Etat en matière de sport féminin. Puis, dans une deuxième partie, seront analysées les données de notre enquête auprès des organisations sportives concernées par l'application des prérogatives sportives.

    PARTIE THEORIQUE

    Chapitre premier : Une politique de l'Etat :

    I- Une politique de l'Etat : Elément de définition

    Une politique de l'Etat correspond à l'ensemble des actions que réalisent des autorités publiques en s'appuyant sur << un programme d'action gouvernemental dans un secteur de la société ou dans un espace géographique : la santé, la sécurité... >>1 . Elle vise à optimiser la réalisation d'un niveau de développement et de promotion des différents domaines publics et leur accessibilité par les acteurs sociaux.

    Pour ce faire, la politique de l'Etat adopte une démarche constitutive au sens où elle définit des règles ayant << pour objet principal la promotion, la transformation ou la désagrégation d'institutions étatiques ou sociétales >>2. Ce faisant, la politique de l'Etat regroupe l'ensemble des interventions que réalisent ses structures publiques et privées, en se basant sur des plans d'action qui touchent un ou plusieurs secteurs. Elle tend à atteindre des objectifs dont le principal est la promotion de l'ensemble des secteurs de la société.

    Pour une meilleure élaboration d'une politique, l'Etat prend en considération différents paramètres : le contexte (caractéristiques socioculturelles, historiques...), les moyens disponibles (matériels, humain, financiers), l'ordre de priorités (classées suivant un et/ou des critères) selon les besoins de la société, etc. Il s'agit des axes pris en compte par les structures étatiques pour concevoir une politique et la mise en place de sa stratégie. Prévoir une stratégie dans un domaine quelconque n'est donc pas une action arbitraire. L'Etat intervient selon une lecture des conditions de départ et la conception d'objectifs déterminés. En ce sens, une étude à priori s'avère nécessaire (une analyse SWOT par exemple) vu qu'elle permet de dégager les caractéristiques de l'environnement dans lequel l'action est prévue (Opportunités Menaces), ainsi que les caractéristiques internes de l'organisation qui élabore cette stratégie (Forces Faiblesses), c'est ce que affirme Marchesney M. Selon l'auteur, lancer une politique respecte le chemin suivant : << On définit d'abord les buts de la politique générale, puis on pose les éléments du diagnostic sur l'environnement, et sur l'organisation, avant de

    1 Meny. Y et Thoenig. J.C. (1989), in Meny. Y et Thoenig. J.C, Politiques publiques, Paris, PUF, p. 156.

    2 Ibid, p. 169.

    mettre en oeuvre une planification des moyens pour réaliser des stratégies d'activités dont on contrôlera les performances1 ».

    Figure 1 : Eléments pour l'élaboration d'une stratégie (selon la matrice SWOT)2

    MENACES/OPPORTUNITES

    DOMAINES D'ACTIVITE

    ENVIRONNEMENT :

    CHOIX STRATEGIQUES

    DIAGNOSTIC

    OBJECTIFS

    BUTS

    PLANS D'ACTION ET
    PROGAMMES PREVISIONNELS

    FORCES/ FAIBLESSES

    ORGANISATION :

    La conception stratégique d'une politique nécessite ainsi la lecture des données de la réalité afin de faciliter son pilotage et la réalisation de ses objectifs ambitionnés. En ce sens, une politique de l'Etat constitue « le lieu de confrontation de la pensée et de l'action3 », c'est-à-dire la mise en relation des orientations étatiques avec leur contexte d'application. Ceci étant, la politique de l'Etat spécifique à un secteur social peut aussi viser le changement du contexte et des conditions existantes. C'est le cas de la politique de l'Etat Tunisien en matière de sport à l'aube de l'indépendance.

    1 Marchesney, Michel (2004), Management Stratégique, Paris, L'ADREG, p.19.

    2 Ibid, p.44.

    3 Ibid, p.17.

    II- Une politique de l'Etat en matière de sport

    Le sport représente, selon Christophe Chiclet et ses collaborateurs, un << phénomène de masse >> dans tous les Etats et constitue l'un des secteurs ciblés révélateur de leur développement. Cette importance majeure accordée au sport a encouragé les Etats à mettre en place des plans d'actions pour optimiser l'exploitation de ce secteur, notamment après la deuxième guerre mondiale. En effet, << après la 2ème Guerre mondiale et le mouvement de colonisation, le sport devient le porte drapeau des nouveaux nationalismes en particulier dans le monde arabe 1>>. Le cas de la Tunisie s'inscrit bien dans la lignée de cette logique adoptée à l'aube de l'indépendance.

    En effet, l'idée d'une politique de l'Etat en matière de sport en Tunisie n'a vu le jour qu'après l'Indépendance acquise en 1956. Le Président Habib Bourguiba, conscient que le sport est un vecteur de l'épanouissement social, a essayé de le valoriser au même titre que l'éducation et l'enseignement, afin de lutter contre le sousdéveloppement. Le chef de l'Etat s'est basé à l'époque sur l'idée selon laquelle : << Sans le sport, l'éducation de la jeunesse serait incomplète >>. En ce sens, le sport est considéré comme un phénomène qui contribue au relèvement de la société et à son changement. Dans cette perspective, Le Président Bourguiba affirme qu' << une pareille discipline sainement conçue et loyalement appliquée est à la base du relèvement et de la rénovation du peuple2 >>.

    Une telle conviction a généré la promulgation en 1960 de textes législatifs dans le but de réformer le mouvement sportif en Tunisie. Ils ont porté sur l'organisation et l'institutionnalisation du sport par la mise en place de structures spécialisées pour sa gestion (administration de la jeunesse et du sport, organisations sportives, fédérations, associations...), l'élaboration de bases réglementées pour la promotion des activités physiques et sportives que ce soit sur le plan quantitatif (sport pour tous), ou encore sur le plan qualitatif (sport civil et sport d'élite). On peut citer parmi ces textes la Loi n° 66-79 du 29/12/1966 portant sur la création de l'Institut National des Sports, la loi n°76-92 du 4/11/76 portant sur l'infrastructure sportive, la loi n°84-63 du 6/8/1984 portant sur l'organisation et le développement des activités physiques et sportives.

    1 Chiclet, Christophe et Eloshoj Kolë G.J. (2004), Sport et politique en méditerranée, Paris, L'Harmattan.

    2 Bourguiba H. (1933), cité par Chahed, Abdelwaheb, (1986), Pour une politique Tunisienne de sport pour tous, Tunis, SAGEP.

    Le sport a donc servi d'un vecteur pour la promotion générale de la société tunisienne après l'indépendance, afin de lutter contre le sous développement. Malgré les conditions sociales défavorables (société pauvre, ignorante, ...), la croyance politique a adopté l'idée que le sport représente << un levier de la construction de l'Etat1 » et un terrain favorable (vue la vocation récréative du sport) pour atteindre des objectifs qui n'ont pas forcément une relation directe avec le sport, notamment des objectifs de redressement de la société.

    Comme pour tous les secteurs sociaux, l'élaboration d'une politique de l'Etat en matière de sport exige du législateur la prise en considération des circonstances qui entourent le phénomène sportif, son ancrage et son développement. La politique de l'Etat tunisien relative au sport féminin est aussi passée par un nombre d'étapes majeures pour sa structuration en tenant compte de l'évolution du statut de la femme en Tunisie.

    Chapitre 2 : La femme tunisienne et le sport

    On doit donc étudier l'évolution du statut socioculturel de la femme pour pouvoir par la suite soulever la question du sport féminin vu que ce premier influence directement sur le deuxième.

    I- Considérations historiques et contexte socioculturel

    Avant l'indépendance, la femme tunisienne était considérée comme un être inférieur qui n'avait pratiquement pas de droits en dessous de beaucoup de devoirs (ménage, élever les enfants...). Ce portrait de la femme est spécifique à l'époque coloniale : << Jeune, elle n'avait pas accès à l'enseignement, adolescente, elle voyait son univers se rétrécir, elle s'enfermait généralement dans la solitude et le chagrin, épouse elle devait se plier à la volonté de son mari qui la considérait comme un être inférieur, une compagne nécessaire pour meubler le foyer, il la voulait soumise à ses désirs et à ses caprices2 ». Le statut de la femme tunisienne a demeuré pour longtemps

    1 Arnaud, Pierre et Terret, Thierry (1996), Histoire du sport féminin, Tom 2, Sport masculin-sport féminin : éducation et société, Paris, l'Harmattan.

    2 Chater, Souad (1972), cité par Zouabi , Mustapha << La femme tunisienne et les activités physiques et sportives », in Actes du Colloque Euro méditerranéen, Antibes Juan les pins 23-25 novembre 2000, ed Association Femmes, sport, culture, p303.

    amoindri, jusqu'à ce qu'il y ait eut une volonté politique de développement de la société globale déclenchée à l'aube de l'indépendance.

    Le développement de la société a, en effet, impliqué la promotion de la femme et son émancipation et s'est traduit par de profondes mutations touchant différents secteurs sociaux. Il s'agit de <<transformations économiques, sociales et politiques qui ont bouleversé la Tunisie [...] et ont entraîné des changements dans la famille tunisienne et par là une évolution du statut et de la condition juridique des femmes1 >>. De ce fait, la femme tunisienne s'est vue accordée beaucoup de droits, faisant que <<toutes les mesures qui laissaient la femme dans une condition inférieure à l'homme sont abolies. La polygamie est supprimée. L'épouse ne peut plus être répudiée selon le bon plaisir de son mari. Le divorce est réglementé. Le mariage doit être soumis au consentement des deux parties >>2. Parallèlement, le droit au vote lui a été accordé en 1957. L'ensemble des textes juridiques promulgués en la faveur de l'émancipation de la femme se sont complétés par l'adhésion de la Tunisie à des conventions régionales et internationales.

    Ce fort courant émancipateur n'a pas cessé même après le changement politique de 1987. Le nouveau régime politique a gardé les mêmes principes de base en améliorant les acquis de la femme d'aujourd'hui. Une telle orientation s'est traduite par la création du Ministère des Affaires de la Femme en 1999, afin de mieux organiser ses secteurs d'activités et de mieux aborder ses spécificités. Cette structure constitue l'un des défis majeurs sur lesquels mise la Tunisie en fournissant les efforts nécessaires pour la concrétisation de ses objectifs à travers un ensemble d'éléments : << l'adoption d'un arsenal juridique mettant en application l'émancipation de la femme, qu'il s'agisse de sa représentation dans la vie publique, de son rôle au sein de la famille, ou de son intégration dans le monde du travail, etc. 3>>. Il se trouve que la femme tunisienne aujourd'hui a pu intégrer plusieurs domaines, politique, social,

    1 Moualla, Najoua, (2000), << Le statut de la femme tunisienne et sa relation avec l'activité sportive >>, in Actes du colloque Euro méditerranéen Antibes Juan les pins 23-25 novembre 2000, Association Femmes, sport, culture 2002, p.392.

    2 Erraîs, Borhane et Erraîs Sophie (1996), << Le sport féminin à l'épreuve de l'intégrisme religieux >>, in Arnaud, Pierre et Therret Thierry, Histoire du sport féminin, Tome 2, Sport masculin-sport féminin : éducation et société, Paris, l'Harmattan, p.85.

    3 Najjar Hamad, Dolly (2008), << L'Emancipation juridique de la femme en Tunisie >>, in "INFO- CREDIF-", N°38.

    professionnel, etc. Néanmoins, sa présence demeure relativement limitée, notamment dans le domaine du sport.

    II- Le sport féminin :

    Parler de sport féminin suppose une distinction et une différence entre pratiques sportives féminines et pratiques sportives masculines. Ceci renvoie, << à une interrogation approfondie de ce en quoi ces dernières pourraient consister >>1. Force est de signaler que, le sport féminin n'est pas différent du sport masculin et ne se distingue pas par des particularités spécifiques, notamment du point de vue de la logique propre à la pratique et de sa réglementation générale. Par conséquent, on ne peut pas parler de sport féminin que dans le sens d'un sport pratiqué par des femmes au même titre que les hommes, d'un sport comme un ensemble de règles qui articulent << des procédures de reconnaissances dont certaines sont techniques, d'autres institutionnelles qui représentent les modalités de définition de l'activité >>2. Ceci nous permet de considérer que toute politique concernant le sport dans son ensemble touche directement le secteur du sport féminin.

    III- Le sport féminin en Tunisie :

    Le contexte sociopolitique forgé après 1956 a permis à la femme tunisienne d'intégrer le domaine sportif. Cette intégration a débuté au sein de l'institution scolaire et se caractérise, dans ses débuts, par une lenteur et une timidité notables. Toutefois le milieu scolaire a favorisé le développement du sport de masse et, par extension, du sport d'élite. Selon Mustapha Zouabi (2000), << la jeune tunisienne intègre, non sans beaucoup de difficultés, le sport de masse, connu sous le vocable de sport civil >>. En l'espace de quelques dizaines d'années seulement, elle parvient à se faire des places sur les podiums dans les manifestations sportives à l'échelle arabe, africaine et méditerranéenne.

    1 Biache, Marie-José (1996), << Qu'est-ce qu'un sport féminin >>, in Arnaud, Pierre et Therret Thierry, Histoire du sport féminin, Tom2, Sport masculin-sport féminin : éducation et société, paris, L'Harmattan, p. 228.

    2 Ibid, p.228.

    Plusieurs femmes tunisiennes ont marqué le début du sport féminin : Zaghdoud Dalila, Bouabdallah Beya, médaille d'or aux jeux méditerranéens de Tunis 1967. La période des années 70-80, représentait la période de l'épanouissement du secteur du sport féminin. A juste titre, l'équipe nationale féminine de Handball a gagné le titre de championne d'Afrique en 1976. Ces dernières années le sport féminin s'est encore développé selon un nombre d'indicateurs révélateurs. Le rapport annuel sur le sport (2007)1, décrit la situation du sport féminin sur le plan quantitatif et qualitatif.

    Sur le plan quantitatif le nombre des femmes licenciées a évolué comme suit :

    Saison
    sportive

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    Nombre
    des
    licenciées

    10978

    11782

    18272

    19262

    21230

    22358

    25953

    27449

    Evolution du nombre des filles licenciées entre 2000 et 2007

    Le nombre de femmes licenciées qui s'élève à 27449 en 2007 semble considérable. Il demeure assez réduit quand on le compare à celui des hommes licenciés (87351).

    Un autre indicateur concerne le nombre des associations sportives féminines. Celles-ci comptent 67 associations spécialisées pendant la saison sportive 2007-2008. Par ailleurs, le nombre de sections féminines rattachées aux différents clubs sportifs s'élève à 394 sections lors de la même saison sportive.

    Sur le plan qualitatif, la pratique sportive féminine de haut niveau compte 76 équipes nationales féminines. Elles se composent de 775 jeunes femmes élites ayant remporté 42% du nombre total des médailles recueillies. Celles-ci s'élèvent à 386 médailles dont 166 sont en or.

    Les femmes tunisiennes élites ont aussi remporté 3 titres de championnes du monde. On doit de même rappeler que pendant les jeux panarabes 2007 ayant eu lieu

    1 Ministère de la Jeunesse du Sport et de l'Education Physique, Rapport annuel sur le sport (2007).

    au Caire, elles ont représenté 42% de la totalité des participants et sont parvenues à décrocher 58% du nombre total des médailles.

    Une telle situation du sport féminin est incontestablement tributaire d'une politique de l'Etat qui organise le secteur et fixe ses tendances générales.

    Chapitre 3 : La politique de l'Etat en matière de sport féminin

    A l'aube de l'indépendance, l'Etat n'a pas prévu explicitement une politique sportive centrée sur le sport féminin. Néanmoins, une attention particulière a été accordée aux jeunes filles scolarisées et à leur accès à la pratique d'une éducation physique qui tient compte des spécificités féminines, et ce, dans les Instructions officielles de 19681.

    L'intérêt spécifique de l'Etat pour le sport féminin se concrétisant par la mise en place d'une politique particulière n'est apparu qu'après 1987. En effet, selon la posture actuelle, la politique de l'Etat en matière de sport se matérialise par des stratégies clairement définies, regroupées en deux grandes axes : celui qui comporte les mesures prises par rapport au sport en général et celui qui développe les particularités accordées spécialement au sport féminin, objet privilégié de cette étude. Il se trouve que la conception d'une politique de l'Etat et sa mise en application sont tributaires des organisations sportives qui structurent le système sportif et impliquées par leurs interventions pragmatiques.

    I- Les organisations sportives intervenantes :

    Les différentes orientations de l'Etat font intervenir différents types d'organisations sportives qui veillent sur leur application. Emmanuel Bayle2 a classé ces modèles d'organisations selon 4 niveaux distincts :

    1 Lachheb, Monia (2005), « Eléments pour une histoire de l'éducation physique en Tunisie. La corporéité en question », in Jean Saint-Martin et Thierry Terret (Ed), Sport et genre. Apprentissage du genre et institutions éducatives, Paris, L'Harmattan, pp.371-387.

    2 BAYLE, Emanuel (2005), Management des organisations sportives, Rapport de Recherche, Université Claude Bernard Lyon 1, p.22.


    · Niveau 1 : Organisations au coeur du secteur sport : les fédérations sportives, les clubs et les associations.

    · Niveau 2 : Organisations du secteur sport : les entreprises de services sportifs.

    · Niveau 3 : Organisations en relation avec le sport : Le Ministère de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique.

    · Niveau 4 : Organisations utilisant le sport comme support de management : Toute organisation.

    Notre intérêt se focalise précisément sur les fédérations et les associations sportives (Niveau 1) et Le Ministère de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique (Niveau 3).

    1. Le Ministère de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique (MJSEP) :

    Le Ministère de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique représente la structure de tutelle, et donc l'Etat. Ce Ministère occupe une place déterminante en matière d'organisation et de promotion des activités physiques et sportives puisqu'il lui revient d'assurer le suivi des fédérations sportives agréées par l'intermédiaire du soutien financier et en personnel qualifié qu'il leur accorde. Le Ministère ainsi contrôle, par ailleurs, les organes déconcentrés (ligues, comités) des fédérations sportives en soutenant les actions qu'elles conduisent aussi bien au niveau local que national. A cet égard, il convient de souligner l'importance de l'intervention de l'Etat dans la définition des orientations et l'application des politiques sportives. L'Etat veuille ainsi sur l'élaboration des lignes directrices de la politique et délègue certains de ses pouvoirs aux fédérations sportives structurées selon la loi organique n° 95-11 du 6 février 1995.

    2. La fédération sportive :

    La fédération sportive représente le point nodal du système sportif. Grâce à la délégation de pouvoir qui lui est accordée par le ministère, cette organisation sportive bénéficie de plusieurs prérogatives. En effet « La fédération sportive veille à l'exécution d'un service public dans le cadre des attributions qui lui sont confiées par le

    ministère chargé du sport >>1 . Elle s'occupe de l'organisation des manifestations sportives et se charge d' << aménager et mettre à la disposition des associations créées en leur sein les installations nécessaires à leur activité >>2. En ce sens, la fédération sportive s'occupe de la gestion de la pratique dont elle a la charge. Etant bénéficiaire d'une finalité autre que la recherche prioritaire ou systématique du profit, la fédération sportive vise la promotion de l'activité sportive qu'elle gère. Il reste à chaque fédération de définir ses propres stratégies et de manager les moyens dont elle dispose pour atteindre ses objectifs.

    3. Le club et l'association sportive :

    Le club et l'association sportive, notamment spécialisée, renvoient aux organisations qui se trouvent au coeur du secteur sport chargés directement de la mise en application des choix politiques. Ces structures sportives sont affiliées à la fédération et doivent se plier aux dispositions de la loi 95-11 du 6 février 1995 relative aux structures sportives. En vue d'accomplir leurs missions, les clubs et les associations sportives doivent fournir tous les moyens nécessaires à leurs adhérents afin d'atteindre leurs objectifs qui son principalement d'ordre sportif. Ces structures sportives sont qualifiées de << organisations hybrides >>, c'est-à-dire qu'elles disposent d'un type de rationalité mixte. En effet, ces organisations sont orientées par une finalité autre que le profit (sociétal), elles disposent d'un mode d'économie mixte (financement public direct et indirect + financement du secteur marchand) et d'un statut composite de leur personnel (personnel rémunéré + personnel bénévole) 3>>, faisant que la gestion de ces organisations s'avère plus ou moins complexe.

    1Article 9, Journal Officiel de la République Tunisienne, 6 février 1995, n°12, pp.335-337. 2Article 18, Journal Officiel de la République Tunisienne, 9 Août 1994, n°62, pp.1292-1295.

    3 Bayle Emanuel et Bruzek M. (2005), Le Management associatif - 4 défis ; 15 enjeux et 65 actions pour le mouvement sportif, Rapport de Recherche, Comité National Olympique et Sportif Français eds, p.26.

    II- Spécificités en faveur du secteur du sport féminin

    Les orientations, les objectifs et les moyens stratégiques et spécifiques à la posture actuelle de l'Etat à l'égard du sport féminin, sont indiqués dans le 11ème plan de développement et consignés dans le chapitre intitulé << Le Sport et l'Education Physique >> (quatrième chapitre dans le 11ème plan).

    1. Les objectifs :

    La notion d'objectif doit être distinguée de celle de << But >>. En effet, la première a plutôt un caractère quantifiable. Les objectifs sont limités dans le temps (moyens/longs termes), et peuvent être transformés en actions précises (à courts termes), c'est-à-dire des sous objectifs qui visent à réaliser les objectifs fixés. Ceux-ci sont consignés parmi les buts généraux d'une organisation1 .

    Concernant le sport féminin en Tunisie, il apparaît clairement que sa promotion générale représente un but important ciblé dans le 11ème plan de développement. Cette orientation est soulignée dans le dernier plan quinquennal qui fait référence aussi bien au sport civil qu'à d'autres secteurs sportifs, tels que l'éducation physique, le sport scolaire et universitaire, le sport pour handicapés et le sport de haut niveau.

    Cependant, le plan de développement consacre une partie spécifique sous le quatrième chapitre réservé au sport et l'éducation physique, dans lequel se trouve mentionnée explicitement l'orientation politique pour la promotion du sport féminin. Celui-ci acquiert en effet une place centrale parmi les choix politiques et la spécificité qui lui est accordée émerge au niveau des stratégies et des moyens adoptés pour piloter cette politique.

    Les dispositions indiquées sont expliquées et renforcées par des textes complémentaires (circulaires, arrêtés, décrets, discours présidentiels...). Cependant, tous les documents législatifs sont rattachés à la loi matrice qui organise les activités physiques et sportives en Tunisie : la loi n°94-104 du 3 août 1994, portant sur l'organisation et le développement de l'éducation physique et des activités sportives. Cette dite loi fixe les objectifs en rapport avec le développement de l'éducation physique et l'organisation du sport scolaire et universitaire, le développement de

    1 Marchesney, Michel (2004), Management Stratégique, Paris, L'ADREG, p. 60-61.

    l'éducation physique et des activités sportives pour handicapés, enfin, la promotion du sport civil et du sport de haut niveau. Les articles 4 et 5 de la loi 104 soulignent, par ailleurs, que l'Etat doit assurer l'encadrement, et le contrôle des activités physiques et sportives en fournissant tous les moyens nécessaires aux structures sportives.

    Les stratégies et les objectifs sont choisis pour optimiser l'atteinte des objectifs intermédiaires. Il se trouve que l'ensemble de ces stratégies vise principalement l'aspect quantitatif qui concerne l'augmentation du nombre de licenciées, que l'Etat a fixé à un pourcentage de 33% (Cette orientation quantitative a été indiquée dans la partie qui concerne la promotion générale du sport civil). Néanmoins, elle ne nie pas l'existence de quelques indicateurs qualitatifs, matérialisés dans les stratégies adoptées.

    2. Les stratégies adoptées :

    Selon une approche sociologique (Organisationnelle), une stratégie correspond à une rationalité des acteurs par rapport à leurs intérêts impliquant des jeux de pouvoirs qui orientent le fonctionnement de l'organisation. D'un point de vue managérial, la stratégie << consiste à planifier le changement, dans le but d'adapter les ressources de l'organisation aux exigences de l'environnement concurrentiel, pour réaliser les objectifs et les buts fondamentaux >>1. L'élaboration de ces stratégies se produit lors du processus de management. Marchesney a insisté sur la relation entre management et stratégie. Celle-ci est tellement forte << au point que les termes sont souvent confondus >>2. Toutefois, l'auteur distingue deux types de stratégies :

    2.1. La « corporate strategy >> : Elle est élaborée par la haute direction et correspond à la politique générale << Etat >> et c'est dans ce type de stratégies qu'on peut classer la politique de l'Etat Tunisien en matière de sport féminin.

    2.2. La « Business strategy >> : Elle correspond à la stratégie d'activité c'est-à-dire les plans d'action opérationnels tracés en vue d'atteindre un objectif3.

    Pour l'augmentation du nombre des licenciées de 33%, l'Etat a proposé les stratégies suivantes :

    1 Ibid, p.19.

    2 Ibid, p.30.

    3 Ibid, p.19.

    - Augmentation du nombre des associations féminines spécialisées, et des sections féminines au sein des clubs. Pour ceci, l'Etat a accordés des avantages nombreux pour ce genre d'associations dont l'instauration de la gratuité pour l'accès aux infrastructures sportives lors des séances d'entraînements ou de compétitions, l'exemption des montants de cotisation d'affiliation aux fédérations, l'octroi de 5000DT pour chaque association féminine nouvellement créée.

    - L'utilisation du secteur de l'Education Physique est aussi jugée utile pour attirer plus de licenciées. Il est valorisé par l'amélioration des conditions de l'enseignement de l'éducation physique (sélectionner les talents sportifs féminins pour alimenter le secteur du sport civil) et vise à augmenter le nombre des centres de formation des jeunes, notamment les centres de promotion et les écoles fédérales. Ceux-ci constituent une source considérable pour augmenter le nombre des filles au sein des clubs civils.

    Pour l'amélioration du niveau des athlètes, l'Etat insiste sur le rôle que peut jouer les centres de formation des jeunes (les centres de promotion et les écoles fédérales), le rôle de l'éducation physique dans la préparation des filles à une pratique sportive compétitive, enfin, sur la formation des cadres techniques qui intervient dans le domaine de l'enseignement et/ou dans le domaine de l'entraînement.

    Il convient de rappeler que les stratégies que l'Etat a adopté pour la promotion du sport féminin sont sensées être appliquées par les structures sportives. Peut-on dire que ces stratégies ne sont que des lignes directrices qui déterminent l'orientation managériale des associations et des fédérations. Ces dernières jouissent de prérogatives suffisantes pour régir le sport ou la discipline qu'elles gèrent. Elles adoptent donc les stratégies qu'elles voient adéquates pour atteindre leurs objectifs qui remontent à la politique de l'Etat. Le choix de la stratégie la plus efficace et l'utilisation efficiente des moyens disponibles mènent l'organisation sportive sur le chemin de la réussite.

    3. Les moyens adoptés pour la réalisation des stratégies choisies : Les moyens adoptés sont de différentes natures :

    3.1. Les moyens matériels :

    Ils correspondent à l'ensemble des installations indispensables à la pratique sportive telles que les salles polyvalentes et spécialisées, les terrains, les piscines, etc. Selon la loi de 1994, ces installations sont utilisées par toutes les associations sportives civiles, universitaires et scolaires (qu'elles soient féminines ou non), les sélections (régionales et nationales). Consciente de l'importance de ce service, la Tunisie a mis des efforts pour l'améliorer. Aujourd'hui l'infrastructure disponible dans le gouvernorat de Tunis se récapitule ainsi1 :

    Infrastructure sportive

    Nombre disponible dans le
    gouvernorat de Tunis

    Salles couvertes

    32

    Terrains

    27 (dont 5 artificiels)

    Stades d'athlétisme

    3

    Piscines

    6 (Dont 4 couvertes)

    Centres de formation

    4

    3.2. Les moyens financiers :

    Les ressources des fédérations et des associations sportives sont de deux ordres différents :


    · « Les moyens propres » à l'association : cotisations, prestations de services, etc.

    1 Ministère de la Jeunesse du Sport et de l'Education Physique, Rapport annuel sur le sport (2007).


    · « Les aides financières extérieures » : subventions (principalement de l'Etat), aides financières privées (dons, legs, donations, parrainage...), aides financières momentanées (prêts).

    Actuellement en Tunisie, l'Etat est le principal bailleur de fonds, c'est-à-dire que le financement public représente la principale source de financement pour les organisations qui sont chargées de gérer le secteur sport.1

    Outre les fonds accordés par les instances publiques, le législateur a donné la possibilité aux structures sportives sans exception de diversifier leurs recettes par «le produit de la publicité et de la sponsorisation ainsi que par les dons et legs et par les contributions e les cotisations de ses adhérents »2. En effet, on incite de plus en plus les entreprises à soutenir financièrement les associations sportives. Faut-il, par ailleurs, rappeler qu'on est entrain d'insister sur l'importance de la médiatisation du sport féminin, vu que le spectacle sportif représente une ressource financière assez importante.

    3.3. Les moyens humains :

    On veut dire par moyens humains l'ensemble des acteurs au sein d'une organisation sportive pour assurer le meilleur encadrement des sportifs. Vu le rôle déterminant que jouent ces cadres, la loi 104 a insisté sur l'importance de leur formation. Celle-ci a pour objectif, selon l'article 34 de la dite loi, de fournir des spécialistes pour l'enseignement d'Education physique, pour les institutions sportives spécialisées, et pour la gestion sportive.

    En effet, la politique actuelle a beaucoup misé sur ce point : on encourage de plus en plus l'encadrement technique surtout féminin dans les associations sportives pour atteindre les 25%. Sur le plan de la gestion, on a de plus en plus tendance à inciter la femme à occuper des postes de décision et atteindre un pourcentage de 25%. Il est aussi à rappeler que les sportives en elles-mêmes représentent une ressource humaine.

    L'Etat, en plus des moyens financier, matériel et humain, doit fournir aux activités physiques et sportives le soutient moral en procédant, selon l'article 3 de la

    1 Arnaud, Lionel, et Arnaud, Pierre, (1996), Le sport jeu et enjeu de société, Paris, La Documentation Française.

    2 Journal Officiel de la République Tunisienne, 6 février 1995, n°12, pp.335-337.

    loi 104, à « leur contrôle et leur protection des risques de la violence, de la spéculation, du dopage et de tous les abus contraires aux principes de la saine émulation et au respect des valeurs morales et sportives ». Parmi les mesures que la Tunisie a prises pour assurer ce moyen indispensable on peut invoquer la mise en place d'un programme national de lutte contre le dopage.

    En définitive, telles sont les orientations de la politique de l'Etat en matière de sport féminin. Il reste à voir comment cette politique est-elle adoptée et appliquée par les organisations sportives, notamment les fédérations olympiques et les associations spécialisées implantées dans la région du Grand Tunis.

    DEMARCHE METHODOLOGIQUE

    Notre problématique traitée dans le cadre de cette recherche tourne au tour de la politique de l'Etat en matière de sport féminin. La question centrale porte principalement sur la portée et l'application de la politique de l'Etat en matière de sport féminin en Tunisie.

    Cette interrogation renvoie à deux questions secondaires :

    · Quelle politique adopte l'Etat Tunisien en matière de sport féminin, et quelle est sa perspective ?

    · Comment les fédérations sportives olympiques et les associations sportives féminines appliquent-elles cette politique ?

    Pour ce faire, nous avons alors tenté de tester empiriquement les hypothèses suivantes :

    · H1 : Les organisations sportives n'appliquent pas la politique de l'Etat en matière de sport féminin d'une manière qui permet d'atteindre les objectifs escomptés.

    · H2 : Les stratégies et les moyens qu'adoptent les fédérations et les associations sportives féminines ne permettent pas la promotion et le développement du sport féminin.

    Afin de vérifier nos hypothèses, nous avons opté pour une enquête par questionnaire capable de nous fournir les données pertinentes sur la politique de l'Etat en matière de sport féminin en Tunisie. Cette politique est mise en place par le Ministère de la Jeunesse du Sport et de l'Education Physique. Elle est adoptée et mise en application par les fédérations sportives et les associations spécialisées, notamment féminines.

    1. La technique d'investigation :

    Dans le but de réaliser notre étude, nous avons adopté le questionnaire comme moyen d'investigation.

    1.1. Le questionnaire :

    Le questionnaire est un moyen de communication qui permet de récolter les informations pertinentes en rapport avec les objectifs de la recherche. En effet, il « doit traduire l'objectif de la recherche en questions et susciter chez les sujets interrogés les réponses sincères et susceptibles d'être analysées en fonction de l'objet

    de l'enquête1 ». Le questionnaire se compose d'une liste de questions qui se regroupent en trois types :

    · Les questions ouvertes sont celles qui laissent à l'enquêté la liberté d'expression. L'avantage de ce type de questions est que la réponse est assez riche et faiblement influencée par l'enquêteur. Leur analyse demeure assez délicate vu la diversité des réponses.

    · Les questions fermées sont celles préalablement déterminées par l'enquêteur et provoque un choix limité de réponses. Ces questions sont simples à analyser mais elles risquent parfois de générer des réponses imprécises.

    · Enfin les questions cafétéria sont celles qui proposent à l'enquêté un choix multiples de réponses.

    1.2. Description de notre questionnaire

    Pour la réalisation de notre enquête auprès des fédérations olympiques et des associations sportives féminines, nous avons prévu deux questionnaires destinés à chacune de ces organisations sportives. Les deux outils ont adopté une structure identique. Notre questionnaire commence par une fiche signalétique qui vise à identifier les structures consultées et le statut des sujets interrogés.

    · Le premier questionnaire se compose de 8 questions ouvertes, 11 questions fermées et 9 questions en cafétéria. Les questions 1 à 4 ont pour objectif de dégager la situation du sport féminin dans la fédération considérée ainsi que ses objectifs ambitionnés. Ce choix a été fait pour vérifier la correspondance des objectifs de la fédération à ceux fixés par la politique de l'Etat. Les questions 5 à 8 ont porté sur le deuxième thème du questionnaire, à savoir les stratégies sportives adoptées par la fédération pour atteindre ses objectifs. Ceci nous permet non seulement d'étudier l'efficacité de ces stratégies, mais aussi de voir si elles vont avec les stratégies sur lesquels la politique a insisté. Enfin, les questions 8 à 28 ont visé d'aborder le thème des moyens dont disposent les fédérations olympiques pour la promotion du sport féminin. Les moyens sont appréhendés selon les trois

    1 Grawitz, M. (1993), Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, P. 599.

    axes : financiers, matériels et humains. Ce volet permet d'éclairer, par ailleurs, les stratégies des différentes fédérations enquêtées.


    · Le deuxième questionnaire se compose de 5 questions ouvertes, 8 questions fermées et 8 questions cafétéria. Les questions 1 à 3 visent à dégager la situation sportive de l'association ainsi que les tendances de ses objectifs. Les questions 4 et 5 visent à relever les tendances stratégiques de l'association sportive enquêtée. Les questions 6 à 21 articulent ce qui relève des moyens et ce qui relève des stratégies afin d'éclairer le mode de gestion adopté par les associations sportives pour la réalisation de ses objectifs.

    1.3. Mode d'administration du questionnaire :

    Pour établir une enquête par questionnaire, on peut opter pour plusieurs méthodes de recueil des informations : enquête par contact direct, par téléphone, par Internet, par voie postale, etc. Le choix de la méthode correspondante dépend de la conjugaison de plusieurs facteurs tels que la contrainte budgétaire, la disponibilité des coordonnées de la cible, le temps, la longueur du questionnaire, etc.

    Nous avons choisi le contact direct comme technique de collecte de données, technique qui nous a semblé la plus adéquate et la plus efficace vu la longueur du questionnaire. Toutefois, deux questionnaires ont été adressés par e-mail à deux sujets responsables fédéraux, en dépit de l'impossibilité de la rencontre des sujets concernés.

    2. La population de l'étude

    Le nombre des fédérations sportives tunisiennes s'élève à 36 fédérations. Elles sont toutes localisées dans la région de Tunis et se composent de 23 fédérations olympiques reconnues par le Comité National Olympique et 13 fédérations non olympiques.

    Fédération sportive olympique

    1.

    Athlétisme

    2.

    Aviron

    3.

    Baseball

    4.

    Basket-ball

    5.

    Boxe

    6.

    Canoë-kayak

    7.

    Cyclisme

    8.

    Equitation

    9.

    Escrime

    10.

    Football

    11.

    Gymnastique

    12.

    Haltérophilie

    13.

    Handball

    14.

    Judo

    15.

    Lutte

    16.

    Natation

    17.

    Taekwondo

    18.

    Tennis

    19.

    Tennis de table

    20.

    Tir

    21.

    Voile

    22.

    Volley-ball

    23.

    Sport pour handicapés

     

    Tableau 1 : Liste des fédérations tunisiennes des sports olympiques

    Par ailleurs, les associations sportives féminines sont implantées dans différents gouvernorats de la Tunisie et sont au nombre de 67. Nous nous sommes limitée aux associations féminines localisées dans la région du Grand Tunis dont le nombre s'élève à 11 associations, considérant qu'elles regroupent le plus grand nombre de jeunes femmes licenciées (1041). Toutefois, une de ces associations n'est pas en activité, faisant que le nombre des associations effectivement ciblées s'élève à 10 associations.

    Nom de l'Association

    1

    Association de la Cité Universitaire Bardo 2

    2

    Association féminine El Kram

    3

    Association Sportive Féminine

    4

    Association Sportive Féminine de Football El Ouardia

    5

    Club sportif de la Police

    6

    Club Sportif du Parc

    7

    Club Sportif El Gorgeni

    8

    Hilel Sportif de Tunis

    9

    Jeunesse Sportive Féminine

    10

    Union Sportive de Tunis

    11

    Union Sportive Maghrébine (actuellement inactive)

    Tableau 2 : Liste des associations sportives féminines dans la région du Grand Tunis

    Notre recherche s'est intéressée aux fédérations olympiques (23 fédérations) et aux associations sportives féminines implantées dans le gouvernorat de Tunis (11 associations). A cet effet, notre secteur d'enquête se trouve centré sur la région du Grand Tunis.

    2.1. Les sujets enquêtés

    Les sujets enquêtés qui ont été invités à répondre à notre questionnaire relèvent de deux structures sportives différentes : les responsables dans les fédérations sportives concernées (23 sujets) et les responsables dans les associations féminines (10 sujets). La composition de ces deux groupes de responsables s'avère diversifiée de par les postes qu'ils occupent dans les organisations sportives.

    · Dans les fédérations :

     

    Poste 1

    Poste2

    Poste3

    Poste4

    Poste5

    Total

    Les postes

    Président(e)

    Responsable
    du sport
    féminin.

    Secrétaire
    général

    Conseiller Technique National (féminin)

    Directeur
    technique

     

    03

    05

    10

    01

    04

    23

     

    Tableau 3 : Composition de la population enquêtée dans les fédérations olympiques.

    · Dans les associations sportives féminines :

     

    Poste 1

    Poste2

    Poste3

    Poste4

    Total

    Population
    enquêtée
    dans les

    A.S.F

    Président(e)

    Vice président(e)

    Secrétaire
    général

    Directeur
    technique

     

    04

    02

    01

    03

    10

     

    Tableau 4 : Population enquêtée au sein des associations sportives féminines.

    En sommes, les fédérations olympiques ciblées sont au nombre de 23 fédérations. Les associations sportives féminines sont au nombre de 10 associations. Ces différentes structures sportives sont localisées dans la région du Grand Tunis et ont été approchées à travers différents acteurs sportifs responsables en leur sein, dont le nombre s'élève à 33 responsables.

    3. Les variables retenues

    Pour l'analyse des données recueillies, nous avons retenu trois variables que nous avons jugés pertinentes.

    · Les objectifs de la politique de l'Etat

    Ils regroupent les orientations et l'ensemble des points soulignés dans la politique de l'Etat en matière de sport féminin. Cette variable servira comme une référence de base pour comparer l'aspect théorique de la dite politique avec son aspect pragmatique mis en l'aspect en oeuvre par les fédérations sportives et les associations féminines.

    · Les ressources et les moyens (financiers, matériels et humains) :

    Les moyens financiers disponibles influencent le degré d'application de la politique de l'Etat en matière de sport féminin par les différentes structures sportives. En effet, fournir tous les moyens nécessaires pour la promotion du sport féminin est une prescription politique fondamentale. Ce faisant, il est question de mesurer la disponibilité des ressources financières et matérielles réservées à la promotion du sport féminin.

    · Les stratégies adoptées :

    Les plans d'action adoptés par les fédérations et les associations sportives féminines influencent l'application de la politique de l'Etat en matière de sport féminin. Cette variable permet de vérifier, d'une part, la place du sport féminin au sein de chaque fédération, et, d'autre part, la conformité des méthodes de travail des structures sportives avec les orientations politiques.

    4. Les procédures d'analyse du questionnaire : 4.1. La méthode statistique :

    La technique du tri simple qui se base sur l'analyse de la distribution des modalités de réponse pour une seule variable, permettant de donner une description simple de chaque information obtenue. Celles-ci ont été établies par le biais du logiciel d'analyse statistique SPSS, avec un recours au logiciel Excel pour les graphiques.

    Cette méthode nous a permis de dégager des pourcentages qu'on a analysés. Un pourcentage est une façon d'exprimer un nombre comme une fraction de cent.

    On compare une valeur particulière à une valeur de référence et on cherche à déterminer ce que vaudrait cette valeur particulière si la valeur de référence était ramenée à 100 tout en respectant les proportions.

    Avec un vocabulaire de statistique descriptive, on peut comparer une population partielle à une population totale, et qu'on cherche à déterminer ce que vaudrait cette population partielle si la population totale était ramenée à 100 tout en respectant les proportions.

    Un pourcentage se calcule en utilisant la formule suivante :

    Pourcentage = (effectif de la catégorie / effectif total) × 100

    4.2. Les étapes d'analyse

    Nous avons par ailleurs suivi les étapes d'analyse suivantes :

    · La codification du questionnaire qui consiste à donner des codes pour chaque modalité de réponse afin de faciliter leur traitement.

    · Le dépouillement des données collectées qui consiste à les classer selon les codes établis sur le logiciel de traitement (SPSS).

    · Le traitement des données en fonction des objectifs de la recherche et des hypothèses mentionnées selon le tri simple et le tri composé.

    · L'interprétation des données qui nous permet de vérifier la validité de nos hypothèses.

    ANALYSE ET INTERPRETATION DES

    RESULTATS

    1. Cohérence entre objectifs de la politique sportive et objectifs des fédérations olympiques et des associations féminines :

    Dans cette partie nous allons voir comment se présentent les objectifs fixés par la politique au sein des fédérations sportives.

    1.1. Augmentation du nombre des licenciées (33%) :

    On a vu que la Tunisie a insisté sur l'aspect quantitatif dans la pratique sportive féminine. D'ailleurs, on trouve que c'est le premier objectif cité dans le 11ème plan en ce qui concerne la promotion du sport féminin. On a même précisé le pourcentage qu'on vise à atteindre, à savoir 33%. Actuellement, Seulement 8 fédérations sur les 23 olympiques visent à accroître le nombre de leurs licenciées pour atteindre le pourcentage de 33%, conformément au pourcentage fixé par la politique de l'Etat. On retrouve que la plupart de ces fédérations gèrent des disciplines individuelles.

    La majorité des fédérations, soit 14 d'entre elles, vise une augmentation inférieure à 33%. La fédération de baseball ne trace pas d'objectif concernant l'augmentation du nombre de licenciées. Contrairement à l'orientation des fédérations, 60% des associations féminines souhaitent augmenter le nombre de leurs licenciées d'un pourcentage = à 33%. Celles-ci concernent les associations à faible densité de licenciées. Ainsi, l'objectif de la politique de l'Etat est certes mis en valeur, mais il est probable que l'intervention des fédérations sportives concernées et leur implication serait favorable pour la concrétisation de cet objectif.

    1.2. Augmentation du nombre des associations sportives féminines.

    L'augmentation du nombre des associations féminines est un objectif qui a été fixé afin d'attirer plus d'athlètes. Le nombre de ces associations a connu une légère augmentation au cours des années 2004/2005 et 2005/2006. Une stagnation de leur effectif à 67 associations est aussi remarquable pendant les saisons sportives 2006/2007 et 2007/2008. Ce faisant, ce point de la politique n'est pas encore assez pris en considération malgré les avantages accordés aux associations féminines.

    Année

    2004/2005

    2005/2006

    2006/2007

    2007/2008

    Nombre des
    associations
    féminines

    54

    65

    67

    67

     

    Tableau 1 : Evolution du nombre des associations féminines spécialisées.

    Par ailleurs, il apparaît que l'augmentation du nombre des licenciées est un objectif assez difficile à atteindre, vu que d'une part les fédérations n'intègrent pas cet objectif parmi les priorités fédérales, et, d'autre part, les structures qui doivent attirer les filles ne sont pas assez nombreuses.

    1.3. Augmentation du nombre des sections féminines au sein des clubs

    Dans la même logique, la politique de l'Etat a encouragé la création de sections féminines au sein de clubs « masculins ». Ce nombre est passé de 364 sections pendant la saison sportive 2004/2005 à 429 sections en 2007/2008. L'augmentation la plus importante a été enregistrée entre 2006/2007 et 2007/2008. Celle-ci s'expliquerait par les avantages accordés au sport féminin, consignés dans le plan de développement 2007/2011.

    Année

    2004/2005

    2005/2006

    2006/2007

    2007/2008

     

    Nombre des
    sections
    féminines

    364

    375

    394

    429

     

    Tableau 2 : Evolution du nombre sections féminines.

    Par ailleurs, cette évolution permet de constater que cet objectif est bien mis en oeuvre par les clubs, alors que la création d'associations sportives spécialisée demeure limitée.

    1.4. Amélioration du niveau des équipes sportives :

    L'évolution du nombre des médailles remportées par les filles reflète l'évolution de leur niveau sportif. Entre 2002 et 2007, ce chiffre a connu une tendance évolutive malgré la légère baisse observée en 2005 et 2006. La reprise s'est manifestée par 30 médailles de plus en 2007.

    Année

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    Nombre des médailles
    obtenues par les
    selections féminines

    270

    288

    302

    300

    256

    385

     

    Tableau 3 : Evolution du nombre des médailles obtenues par les sélections féminines

     

    L'obtention de la plupart des associations (40%) de bons résultats, reflète leur engagement sportif. Faut il rappeler que ces résultats concernent aussi bien le niveau national que sectoriel (Africain). Ceci nous montre qu'on travaille pour l'objectif de la politique en visant l'amélioration du niveau des équipes féminines.

     

    En effet, si le niveau des athlètes évolue positivement au sein des associations féminines, le niveau et les résultats des sélections nationales évolueront dans le même sens.

    1.5. L'encouragement de l'encadrement technique féminin :

    Ce secteur a connu un essor assez important. En 2005 on comptait 84 femmes entraîneurs, lequel chiffre a atteint 185 femmes en 2008. Ceci nous montre que les fédérations sportives font un effort pour l'encouragement de l'encadrement technique surtout féminin comme l'ambitionne la politique de l'Etat, et ce, à travers la programmation de stages et de cycles de formation. L'encadrement féminin encourage l'accès des jeunes filles à la pratique des activités sportives.

    Année

    2005

    2006

    2007

    2008

    Compétences féminines en
    l'entraînement sportif

    84

    135

    151

    185

     

    Tableau 4 : Evolution des compétences féminines en matière de l'entraînement sportif

    1.6. L'amélioration des fonds consacrés au sport féminin :

    Pour la promotion du sport féminin, l'Etat a insisté sur l'amélioration des fonds réservés aux filles. Pour les 23 fédérations olympiques, on trouve que le nombre des licenciées filles représente 41% du nombre total des sélections nationales, lequel pourcentage bénéficie seulement de 36% alors que les sélections Masculines (59%) en bénéficient de 64% du Titre 2 du budget de la fédération. Les avantages financiers dont parle la politique ne sont pas assez manifestes au niveau de la répartition des ressources financières des fédérations.

    Faut-il rappeler que ces fonds proviennent principalement des subventions du Ministère de tutelle conformément aux dispositions de la politique de l'Etat en matière de sport féminin.

    2. Les moyens déployés par les fédérations :

    2.1. Le moyen financier :

    Malgré tous les encouragements financiers qu'octroie l'Etat au sport féminin, seulement 22% des fédérations olympiques ne trouvent pas d'obstacles d'ordre financier pour atteindre leurs objectifs concernant le sport féminin. Les avantages dont disposent ce secteur sportif ne sont toujours pas suffisants. Cette situation est encore plus accentuée dans les associations féminines. En effet, seulement 10% de ces organisations sportives ne trouvent pas d'obstacles d'ordre financier pour atteindre leurs objectifs. Les moyens financiers dont disposent les associations sportives demeurent insuffisants pour mener leurs activités.

    Organisation

    Oui (en %)

    Non (en %)

    Total

    Fédérations olympiques

    22%

    78%

    100%

    Associations féminines

    30%

    70%

    100%

     

    Tableau 5 : rencontre d'obstacles financiers dans les organisations sportives.

    Une carence en la disponibilité de ce moyen crée une forte incidence (négative) sur la promotion du sport féminin qu'elle soit sur le plan quantitatif ou qualitatif, dans le champ fédéral ou associatif.

    2.2. Le moyen humain :

    Les fédérations s'intéressent à l'amélioration quantitative du cadre technique et ne rencontre aucune difficulté, à l'exception du football féminin qui est une discipline récemment créée. Néanmoins, malgré l'existence et le développement continu des ressources humaines spécialisées dans l'encadrement technique, 80% des associations féminines retrouvent des obstacles d'ordre technique. Concernant le secteur

    administratif, les obstacles ne se retrouvent que dans 3 fédérations sur 23 d'entre elles, alors qu'ils sont totalement absents au sein des associations.

    Organisation

    Oui (en %)

    Non (en %)

    Total

    Obstacles techniques

    22%

    78%

    100%

    Obstacles administratifs

    20%

    80%

    100%

     

    Tableau 6 : Rencontre d'obstacles techniques dans les fédérations.

    Ceci reflète que la situation des moyens humains est assez favorable dans les deux types de structure.

    2.3. Le moyen matériel :

    Malgré l'importance majeure qui caractérise le moyen matériel dans une organisation sportive, on remarque que 14 fédérations olympiques et la majorité des associations féminines enquêtées retrouvent des obstacles en ce sens. Elles souffrent d'un manque considérable de moyens nécessaires pour mener leurs activités dans de bonnes conditions (infrastructures sportives et équipements). Cet état de fait est susceptible de freiner les efforts fournis par ces différentes structures sportives en vu de promouvoir le sport féminin.

    Organisation

    Oui (en %)

    Non (en %)

    Total

    Fédérations olympiques

    39%

    61%

    100%

    Associations féminines

    30%

    70%

    100%

     

    Tableau 7 : Existence d'obstacles d'ordre matériel dans les O.S.

    Une telle carence reflète, d'une part, que le principe qui stipule que les filles ne doivent pas rencontrer des difficultés matérielles pour pratiquer le sport n'est pas respecté, et, d'autre part, le freinage du sport féminin pour l'atteinte des objectifs estimables.

    3. Les stratégies adoptées par les fédérations sportives :

    3.1. Augmentation du nombre des licenciées (33%) :

    Afin d'augmenter le nombre des licenciées, la plupart des fédérations (74%) tendent à intégrer plus de filles dans les centres de promotion et/ou les écoles fédérales. Ce qui touche à la fois le niveau qualitatif et quantitatif des filles. 48% des fédérations choisissent d'augmenter le nombre des associations lequel pourcentage est plus important que celui des fédérations qui optent pour l'augmentation du nombre des sections féminines, contrairement à ce qui se passe réellement. On remarque que même si les fédérations cherchent à augmenter le nombre des licenciées, le coté qualitatif reste toujours très important, elles préfèrent toujours qu'il y ait un niveau assez élevé sur le plan sportif. Pour augmenter le nombre des licenciées, la plupart des associations adoptent les compagnes de sensibilisation et l'encouragement matériel des filles. Certaines associations ont recours à l'utilisation du secteur de l'éducation physique. La stratégie la moins adoptée est l'utilisation des centres de promotion malgré l'importance de ces structures dans l'attirance des licenciées. Comme on l'a vu dans la partie théorique, le choix d'une stratégie dépend étroitement des moyens internes et de

    l'environnement de l'organisation. Si les associations sportives choisissent des stratégies qui ne soient pas très efficaces c'est qu'elles n'ont pas trouvées les moyens nécessaires et le contexte favorable pour choisir des stratégies plus adaptées.

    3.2. Augmentation du nombre des associations sportives féminines :

    La plupart des fédérations qui adoptent des stratégies pour l'augmentation du nombre d'associations féminines ne font que la sensibilisation (5/11). 3 fédérations proposent des encouragements matériels, 2 choisissent la création des centres de promotion et d'écoles fédérales et une seule fédération exploite les maisons de jeunes. On peut dire que seulement 6 fédérations entreprennent des stratégies pour encourager la création d'associations sportives, une action qui semble meilleure que la création de sections féminines au sein des clubs.

    3.3. Augmentation du nombre des sections féminines au sein des clubs :

    Malgré le progrès considérable du nombre des sections féminines dans les clubs, la plupart des fédérations n'ont pas de démarches pour améliorer ce chiffre. Parmi les 9 qui en ont, une seule fédération adopte une stratégie par des impositions réglementaires auprès des clubs. Ce qui prouve que les fédérations sont plutôt orientées vers la création d'associations féminines alors que la politique encourage la mise en place des deux structures.

    Si le nombre des sections féminines augmente plus rapidement que celui des associations spécialisées, c'est que les efforts que fournissent les fédérations sportives pour augmenter le nombre des associations spécialisées, ne donnent pas les résultats souhaités.

    3.4. Amélioration du niveau des équipes sportives :

    L'amélioration du niveau des filles est le souci majeur des fédérations, mais on trouve un décalage entre les ambitions et les stratégies adoptées. 48% des fédérations créent effectivement des centres de promotions et des écoles fédérales, et seulement 36% mettent en place une sous direction technique s'occupant particulièrement du sport féminin, alors que l'excellence au niveau international n'est atteinte que par 13 de ces fédérations.

    Une telle constatation vient non seulement contre les ambitions de ces fédérations, mais aussi contre celles de la politique de l'Etat en matière de promotion du sport féminin.

    Par ailleurs, l'amélioration du niveau sportif des filles représente un objectif primordial pour les associations. C'est pour cela que la majorité d'entre elles élaborent des programmes techniques selon une fréquence inférieure ou égale à un an. Mais on retrouve que le taux des associations qui n'élaborent pas de programmes techniques est assez élevé, soit 35%.

     

    Fréquence =1an

    Fréquence >1an

    Pas de mise en place
    régulière des
    programmes

    Total

    % des
    associations

    60

    10

    30

    100%

     

    Tableau 8 : Fréquence d'élaboration de programmes techniques dans les associations.

    Les associations sportives et les fédérations fournissent assez d'efforts pour améliorer le niveau sportif des athlètes. L'efficacité de ces efforts reste toujours limitée par rapport à leurs ambitions, mais elles sont dans les normes par rapport aux ambitions de la politique de l'Etat.

    3.5. L'encouragement de l'encadrement technique féminin :

    Le fait que la plupart des fédérations ne sont pas confrontées à des obstacles d'ordre technique et administratif n'est pas une raison pour que seulement 6 fédérations cherchent à améliorer le niveau des cadres qui s'occupent des sélections féminines. En effet ces uniques fédérations prévoient des stages et des cycles de formation. Les 17 fédérations restantes se contentent des formations initiales de ces cadres, ce qui limite l'évolution du niveau des filles qui représente un des objectifs des fédérations. On peut par conséquent détecter une autre contradiction entre les objectifs et les stratégies adoptées.

     

    Oui (en %)

    Non (en %)

    Total

    Fédérations organisant des stages et
    formations pour les cadres
    administratifs et techniques

    74

    26

    100%

     

    Tableau 9 : Stages et formations au profit des cadres administratifs et techniques.

    3.6. Améliorer les fonds consacrés au sport féminin :

    Malgré l'existence d'obstacle financier, 14 sur 23 des fédérations n'adoptent pas de démarches spécifiques pour améliorer les fonds réservés au sport féminin. Parmi celles qui adoptent des stratégies de recherche de fonds, 7 fédérations utilisent le sponsoring, une fédération utilise le parrainage et une dernière fédération se base sur le principe de la gratuité caractérisant le sport féminin.

    Quant aux associations, elles ont tendance à chercher des ressources financières (sponsoring et parrainage). Leurs efforts ne sont pas toujours concluants, notamment concernant les sponsors. Ceux-ci préfèrent sponsoriser le sport masculin capable de rapporter des résultats sportifs. 20% des associations n'ont pas de démanches particulières pour la recherche de financement et le reste d'entre elles font appel à la structure de tutelle. Cette figure globale reflète le manque d'intérêt pour le sport féminin malgré le manque remarquable des ressources financière.

    4. Avantages particuliers accordés par l'Etat au sport féminin :

    L'Etat a instauré des éléments stratégiques susceptibles d'améliorer la situation du sport féminin en Tunisie dont le plus important est le principe de la gratuité. La gratuité touche l'accès des associations sportives aux infrastructures sportives et les frais d'adhésion aux fédérations sportives.

     

    Jamais

    Parfois

    Souvent

    Toujours

    Total

    Rencontre d'obstacles dans l'accès
    aux infrastructures

    0%

    20%

    20%

    60%

    100%

     

    Tableau 10 : Rencontre d'obstacles dans l'accés aux infrastructures sportives par les
    associations.

    Alors que le législateur a instauré la gratuité d'accès aux infrastructures sportives pour les associations féminines, on retrouve que 80% de ces associations

    payent pour bénéficier des espaces sportifs dans les entraînements et/ou les compétitions. Ceci veut dire que ce principe n'est pas encore respecté dans l'univers sportif. Non seulement les équipes féminines payent, mais aussi leur majorité, soit 60%, retrouvent diverses difficultés pour accéder aux espaces sportifs.

    Cherchant à identifier les principaux obstacles rencontrés, nous avons constaté l'existence de trois possibilités, en l'occurrence la priorité accordée aux garçons (pour 4 associations), la disponibilité de l'infrastructure pendant des horaires tardives ce qui décourage les filles à pratiquer le sport (Ben Abdel Karim, 2004) et limite donc l'évolution du nombre des licenciées contrairement aux ambitions de la politique de l'Etat.

    Ce deuxième facteur renvoie au premier : les horaires convenables sont octroyés aux garçons. Enfin le troisième facteur dont souffrent les associations est la limite des ressources financières.

    Au terme de cette analyse, il s'avère que les fédérations olympiques accordent plus d'importance à l'aspect qualitatif (amélioration du niveau des équipes) qu'à l'aspect quantitatif (augmenter le nombre des licenciées de 33%). La majorité des fédérations ne réalisent pas l'objectif escompté contrairement à la stratégie adoptée par les associations qui cherchent à attirer plus d'athlètes. Cette contradiction entre les objectifs des fédérations et ceux des associations est susceptible de freiner la réalisation des ambitions de l'Etat pour l'atteinte d'un pourcentage de 33% de femmes licenciées.

    Par ailleurs, le nombre des associations sportives ne progresse pas comme il est notifié dans les orientations de la politique de l'Etat. La création de sections féminines dans les clubs est plus remarquable. Néanmoins, une augmentation considérable des compétences féminines dans l'entraînement sportif reflète une concordance des objectifs des fédérations avec l'objectif de l'Etat en matière de sport féminin. Quoi qu'il en soit, les difficultés que rencontrent les associations féminines pour utiliser les infrastructures sportives, constitue un grand obstacle devant la promotion générale du sport féminin sur le plan quantitatif (décourager les filles à pratiquer le sport), ou encore

    qualitatif (l'irrégularité des entrainements et/ou leur déroulement dans de mauvaises conditions ralenti l'amélioration du niveau des athlètes).

    Concernant les avantages financiers accordés au sport féminin, il apparaît que l'intérêt pour la promotion du sport masculin est dominant et accapare la plus grande partie des financements disponibles. Aussi, la gratuité promulguée par l'Etat pour certaines actions en vue de promouvoir le sport féminin semble insuffisante. D'autre part, on ne peut pas dégager des efforts déployés pour améliorer la situation financière des organisations sportives, les fédérations plus particulièrement. Ces dernières ont plus tendance à demander de l'aide des autorités publiques, ce qui prouve que les avantages financiers octroyés actuellement au sport féminin sont toujours insuffisants, surtout que le financement privé (sponsoring) en Tunisie ne concerne quasiment pas le sport féminin. Les difficultés relatives à la disponibilité des moyens (surtout financier et matériel) que rencontrent les fédérations et surtout les associations sportives, peuvent bien expliquer l'inefficacité des stratégies adoptées.

    CONCLUSION

    Cette étude s'est focalisée sur la politique de l'Etat en matière de sport féminin et ses modes d'application par les organisations sportives, notamment les fédérations olympiques et les associations sportives féminines dans la région du Grand Tunis.

    Les dispositions centrales soulignées dans la politique de l'Etat visent l'augmentation du nombre des filles licenciées pour atteindre un pourcentage de 33% de pratiquantes. Pour ce faire, les choix politiques se fixent sur l'augmentation du nombre d'associations sportives féminines et des sections féminines dans les clubs. Elle favorise, par ailleurs, le développement du niveau sportif des équipes féminines par la nécessité d'accroître les fonds consacrés au sport féminin et la formation continue des cadres techniques destinés à l'encadrement des jeunes filles. Ce faisant, la formalisation théorique en faveur du développement du sport féminin semble mise en avant. Les choix politiques concernant ce secteur sportif constituent, certes, un acquis pour la promotion de la pratique sportive féminine. Néanmoins, les orientations mentionnées ne semblent pas prises en considération et mises en application par les différentes organisations sportives chargées de la gestion et du développement de la pratique.

    C'est dire que le cadre politique est bien avantageux pour inciter et appuyer les initiatives pour le changement, notamment en faveur de la promotion du sport féminin. Mais le changement ne peut se concrétiser sans la volonté des acteurs sportifs qui oeuvrent pour son déploiment. En effet, les représentations et les pratiques qui leurs sont inhérentes ne changent pas par « décret ». Le contexte socioculturel, dont les éléments significatifs sont incorporés par les dirigeants sportifs, semble opérant comme facteur inhibiteur pour la promotion de la pratique sportive féminine. A cet effet, l'échec et/ou le succès d'une politique sportive dépasse le cadre des instances de décision et engage les acteurs qui constituent les piliers de sa mise en oeuvre.

    Ainsi, le suivi des modes de gestion des organisations sportives et l'évaluation de leurs objectifs constituent des éléments primordiaux pour se rapprocher davantage des choix politiques et concevoir une stratégie efficace pour le développement du sport féminin. Par ailleurs, la sensibilisation des différentes organisations (sportives, financières, médiatiques, etc.) susceptibles de s'engager pour le développement du sport féminin en Tunisie serait nécessaire dans une société pionnière en matière d'émancipation de la femme.

    BIBLIOGRAPHIE


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    · Najjar Hamad, D. (2008), << L'Émancipation juridique de la femme en Tunisie », in INFO-CREDIF, N°38.

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    Textes Juridiques :

    · Journal Officiel de la République Tunisienne, 10 février 1995, n°12, pp.335-337.

    · Journal Officiel de la République Tunisienne, 9 Août 1994, n°62, pp.1292-1295.

    · 11ème plan de développement

    Dans le cadre de la préparation de mon mémoire de fin d'études en management du sport (Institut supérieur du Sport et de l'Education Physique ksar-said), je souhaiterai collecter des données pertinentes sur le thème de mon travail : Le Sport Féminin.

    A cet effet, je vous prie de bien vouloir remplir mon questionnaire d'enquête qui me servira d'outil de collecte de ces données. Ce questionnaire est assurément anonyme. Aussi bien le nom de la fédération que votre nom en tant que responsable et membre fédéral ne peuvent être évoqués.

    Je compte beaucoup sur votre collaboration.

    Avec mes remerciements

    Belfkih Chiraz

    Fédération Tunisienne de :

    Responsabilité au sein de la fédération :

    1. a- Quel est le nombre total des licenciés dans votre fédération ? .

    b- Quel est le nombre des filles licenciées ?

    2. Quels sont les objectifs de la fédération en matière de sport féminin ? C]Sport de masse.

    C]Sport de haut niveau.

    C] Développer la pratique.

    C] Fidélisation des licenciées disponibles.

    3. Quels seront les résultats sportifs escomptés pour la saison sportive 2009/2010 concernant le sport féminin?

    4. Quel est votre objectif en matière du nombre des licenciées pour la saison 2009/2010?

    5. Quelles sont les méthodes que vous adoptez afin d'augmenter le nombre des licenciées ?

    C] Augmenter le nombre des Associations féminines spécialisées.

    Comment ?

    C] Augmenter le nombre des sections féminines au sein des grands clubs. Comment ?

    C] Augmenter le nombre des filles dans les centres de formation et de promotion du sport ?

    6. Existe-il des centres de promotion et/ou des écoles fédérales spécifiques pour les filles :

    fl Oui (passer directement à la question n°9)

    fl Non

    7. Est-ce que la mise en place de structures pareilles constitue un plan d'urgence pour votre fédération ?

    fl Oui fl Non

    Si oui Pourquoi ?

    8. Classez par ordre d'importance les moyens sur lesquels vous misez le plus pour améliorer le niveau du sport féminin?

    fl Le moyen financier fl le moyen humain fl Le moyen matériel

    9. Quel pourcentage approximatif représente le budget consacré au sport féminin par rapport au budget général de la fédération ?

    10. Classez par ordre d'importance les ressources financières accordées au sport féminin de votre fédération :

    fl Subventions

    fl Cotisations

    fl Part du fond national de la promotion du sport fl Sponsoring et parrainage

    fl Autre .... .

    11. Avez-vous des démarches particulières qui visent à améliorer les moyens financiers consacrés au sport féminin ?

    fl Oui

    fl Non

    12. Classez les rubriques suivantes selon leur importance en terme de charges financières :

    fl Sport d'élite. fl Achat de matériel.

    fl Déplacements et stages. fl Communication.

    fl Recrutement et salariés. fl Organisation de manifestations

    fl Entretient des équipements et de l'infrastructure sportive.

    [J Autre .

    13. Existe-t-il un cadre technique s'occupant particulièrement du sport féminin ?

    fl Oui fl Non

    14. Concernant la direction technique, quelle est la fréquence d'élaboration de programmes techniques ?

    Tous les ans

    15. Est-ce que les cadres techniques effectuent régulièrement le suivi des programmes élaborés pour le sport féminin ?

    [J Oui [I Non

    16. Quel est le degré d'application du programme technique prévu pour le sport féminin ?

    17. Quelle est la formation du cadre administratif ?

    18. Comment jugez-vous la capacité du cadre administratif à résoudre les problèmes liés au sport féminin ?

    [I Insatisfaisante [I Moyenne [ISatisfaisante flTrès satisfaisante

    19.Est-ce que les cadres administratif et technique subissent des formations et stages pour améliorer leurs compétences en matière de gestion du sport féminin ?

    fl Oui [I Non

    20. Aujourd'hui votre fédération compte (nombre) :

    - associations féminines spécialisées.

    - sections féminines au sein des clubs.

    21. Comment jugez-vous la situation matérielle au sein de ces associations ? LiTrès bonne. LlAssez bonne.

    LiPas très bonne. LiMédiocre.

    22. Est-ce que vous intervenez pour assurer l'accès gratuit des équipes féminines aux équipements sportifs ?

    Li Non

    fl Oui

    23. Est-ce que vous rencontrez des obstacles lors de la concrétisation de vos plans relatifs au sport féminin ?

    fl Oui Li Non

    24. Ces obstacles sont essentiellement d'ordre : (possibilité d'en cocher plusieurs) Li Financier Li Social Li Technique

    Li Matériel Li administratif Li Autre .

    - Motivez votre/vos choix

    25. Comment faites-vous pour dépasser ces obstacles ?

    26. Est-ce que le sport masculin peut être considéré comme un obstacle pour le développement général du sport féminin ?

    fl Non

    [J Oui

    Comment ceci se manifeste-t-il ?

    27. D'après vous, est ce qu'on pourra assurer une équité entre sport féminin/sport masculin ?

    fl Oui Comment ? .

    fl Non Pourquoi ?

    28. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de l'Etat pour la promotion du sport féminin ?

    fl Sur le plan juridique:

    fl Sur le plan administratif :

    fl Sur le plan financier : .....

    fl Sur le plan sportif :
    fl Autres....

    Dans le cadre de la préparation de mon mémoire de fin d'études en management du sport (Institut supérieur du Sport et de l'Education Physique ksar-said), je souhaiterai collecter des données pertinentes sur le thème de mon travail : Le Sport Féminin.

    A cet effet, je vous prie de bien vouloir remplir mon questionnaire d'enquête qui me servira d'outil de collecte de ces données. Ce questionnaire est assurément anonyme. Aussi bien le nom de l'association que votre nom en tant que responsable ne peuvent être évoqués.

    Je compte beaucoup sur votre collaboration.

    Avec mes remerciements

    Belfkih Chiraz

    Association féminine :

    Responsabilité au sein de l'Association :

    1. Quel est le nombre total des sportives dans votre association ?

    2. Quels sont les principaux résultats obtenus pour les dernières saisons (toutes catégories confondues) ?

    3. Classez les objectifs de votre association par ordre de priorité :

    flAttirer plus d'athlètes.

    ElFormer des sportives de haut niveau.

    4. Quelles sont les principales méthodes que vous adoptez afin d'augmenter le

    nombre des athlètes ?

    fl Compagnes de sensibilisation et stratégies de communication. fl Améliorer les conditions internes à l'association

    fl Encourager les athlètes de l'association matériellement. fl Utiliser le secteur de l'Education Physique et sportive. fl Autres ....

    5. Comment faites vous pour concrétiser ces stratégies ?

    flCompagnes de sensibilisation et stratégies de communication ....

    flAméliorer les conditions internes à l'association ..

    flEncourager les athlètes matériellement. .

    fl Utiliser le secteur de l'Education Physique et sportive

    flAutres

    6. Quel est le moyen sur lequel vous misez le plus pour améliorer les conditions générales et le niveau du sport féminin dans votre association ?

    fl Le moyen financier fl le moyen humain fl Le moyen matériel

    7. classez par ordre d'importance les ressources financières de votre association :

    fl Subventions -Précisez l'origine :

    fl Cotisations

    fl Sponsoring et parrainage

    fl Autofinancement

    fl Autre .... .

    8. Classez par ordre de priorité les dépenses suivantes : fl Achat de matériel.

    fl Déplacements et stages.

    fl Communication auprès de la société.

    fl Entretient des équipements et de l'infrastructure sportive. fl Organisation de manifestations.

    fl Autre .... .

    9. L'accès aux infrastructures sportives pour des compétitions et/ou des

    entraînements est :

    fl Payant flGratuit

    10. Les frais d'adhésion aux fédérations sportives sont : fl Gratuits fl Symboliques fl Payants

    11. Trouvez-vous des difficultés pour profiter de l'infrastructure sportive de votre région (pour entraînements et/ou compétitions) :

    fl Jamais. fl Parfois. fl Souvent. fl Toujours

    12. En quoi consistent ces difficultés ?

    13. Le cadre administratif dans votre association est composé principalement de : fl Anciens athlètes.

    fl Cadres spécialisés.

    fl Administrateurs.

    fl Autres....

    14. Pour le recrutement des entraîneurs, quel est le critère sur lequel vous vous basez le plus ?

    fl Les diplômes dont dispose l'entraîneur. [JL'expérience et le palmarès.

    fl Les moyens financiers dont vous disposez.

    15. Concernant la direction technique, quelle est la fréquence d'élaboration de programmes techniques ?

    Tous les ans

    16. Est-ce que le s cadres techniques effectuent régulièrement le
    suivi des programmes élaborés pour les sportives/équipes ?

    [J Oui [I Non

    17. Quel est le degré d'application du programme technique prévu pour les équipes féminines ?

    18. Est - ce que vous rencontrez des obstacles lors de la concrétisation de vos plans ?

    fl Oui [I Non

    19. Ces obstacles sont plutôt d'ordre : (possibilité d'en cocher plusieurs) [I Financier [I Social [I Technique

    [I Administratif [I Matériel [I Autres .... .

    20. Quelles sont les stratégies que vous adoptez pour lutter contre ces obstacles : [I Obstacle Financier : [I Obstacle Social : [I Obstacle Technique : [I Obstacle Matériel : [I Obstacle administratif :

    21. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de l'Etat/ de la fédération :

    [I Sur le plan juridique:

    [I Sur le plan administratif :

    [I Sur le plan financier :

    [I Sur le plan sportif :
    [I Autres....

    ANNEXES

    MEMOIRE DE FIN D'ETUDES EN ADMINISTRATION ET
    GESTION DU SPORT

    NOM & PRENOM : Belfkih Chiraz.

    ENCADREUR : Mme Lachheb Monia.

    TITRE DU MEMOIRE : Politique de l'Etat en matière de sport féminin en

    Mots Clés :
    Politique sportive, Fédérations sportives, Associations sportives féminines.

    RESUME

    Cette recherche a tenté d'analyser la portée de la politique de l'Etat en matière de sport féminin et ses modes d'application par les fédérations olympiques et les associations sportives spécialisées localisées dans la région du Grand Tunis. L'étude a mis l'accent sur la concordance des objectifs, des moyens disponibles (humains, financiers et matériels) et des stratégies adoptées par ces organisations sportives avec les tendances de la politique de l'Etat.

    Pour ce faire, une enquête par questionnaire a révélé que l'Etat encourage la promotion du sport féminin en Tunisie par la notification d'attributions pour son développement. Néanmoins, les pratiques des organisations sportives demeurent en discordance avec les prérogatives de l'Etat. Une distance entre les prescriptions théoriques et l'état des lieux a été relevée et s'explique, selon la population des acteurs sportifs enquêtés, par le manque des ressources disponibles.






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon